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ROI - BARRIERE

© Ph. Vanaert 2019-2020


RUE THÉODORE VERHAEGEN

autres rues du quartier, elle constitue un des principaux


accès à la gare du Midi.
Elle traverse les terrains de l'ancien fort de Monterey,
démoli à partir des années 1780. Bien que l'artère ait peu
souffert de destructions au cours du temps et qu'elle
possède un bâti majoritairement marqué par l'esthétique
néoclassique, elle présente depuis les années 1930 un
aspect assez chaotique, fait de façades de hauteur
différente et de rhabillages malheureux, comme les
parements de briquettes.
Comme dans la plupart des rues du quartier, l'activité
manufacturière est présente, favorisée par la proximité de
la gare du Midi. Elle se manifeste non seulement par la
Nommée en hommage à un libre penseur, fondateur de présence de quelques bâtiments industriels à front de rue,
l'Université Libre de Bruxelles la rue est pentue et mais aussi par nombre de parcelles dotées de bâtiments
rectiligne; elle relie le carrefour de la Barrière à l'avenue arrière : écuries, garages, ateliers, habitations ouvrières.
Fonsny, en croisant successivement les rues Sterckx, du Certains témoignent d'un usage moins répandu, comme
Fort, Guillaume Tell, de Prague, la chaussée de Forest, la une "vacherie". En outre, la rue se signale par une forte
rue Fernand Bernier et la place de Bethléem, la rue Émile activité commerçante, qui semble s'amplifier durant
Féron et la rue de Mérode. l'entre-deux-guerres, période durant laquelle de nombreux
rez-de-chaussée, jusque là privés, sont transformés en
Elle correspond à une portion d'une artère rectiligne
magasin.
reliant Anderlecht au bois de la Cambre, dans l'axe de
l'actuelle rue des Vétérinaires, d'une part, et de la
chaussée de Waterloo, d'autre part. Plus large que les

THÉODORE VERHAEGEN

politique, académique et maçonnique fut marqué par une


volonté d’engagement et de progrès, université dont il
sera le premier président du Conseil d'Administration..
L'État belge naît en 1831. Trois universités d'état existent
alors dans le pays : Gand, Liège et Louvain. Bruxelles,
bien que capitale, est dépourvue d'enseignement
universitaire. Lorsque l'épiscopat décide en 1834 de
fonder une université catholique à Malines, siège de
l'archevêché, la réaction du monde libéral belge est
immédiate.
C'est Pierre-Théodore Verhaegen, avocat et franc-maçon,
qui donne l'impulsion nécessaire à la création de
l'Université Libre de Belgique (qui deviendra en 1842 "de
Bruxelles") pour faire contrepoids à l'université dite
catholique et ainsi combattre l'intolérance et les
préjugés".
Soutenue par les loges maçonniques, subsidiée par la
Ville de Bruxelles et par la Province de Brabant, l'ULB a
pour objectif de former des élites indépendantes du
Pierre-Théodore Verhaegen est né à Bruxelles le 5 pouvoir de l'Église. Profondément anticléricale,
septembre 1796 (décédé le 8 décembre 1862 à Bruxelles). l'institution n'est pourtant ni anticatholique, ni areligieuse.
Avocat près de la cour d'appel de Bruxelles, il est C'est le cas de Pierre-Théodore Verhaegen, qui affirme :
bourgmestre de Watermael-Boitsfort, et enseignera le "L'homme ne peut être digne des fonctions que Dieu lui a
droit au sein de l'Université Libre de Bruxelles qu'il plaça confiées dans la nature que par le libre développement de
en 1834 sous le signe du libre examen. Son parcours la pensée. La pensée, c'est son domaine, élément, sa vie."
Le palais Granvelle, qu'on appelait couramment la
Maison d'Arras, était somptueux. Achevé vers 1555, il
affectait la forme d'un parallélogramme : deux ailes
latérales réunies par une aile transversale.
Sur une des façades, le cardinal inscrivit sa devise:
«Durate». Les salles intérieures étaient d'une
magnificence tout italienne. Dans une galerie de marbre,
on voyait deux statues colossales de Vénus et de
Cupidon, rapportées de Rome par Granvelle lui-même;
ailleurs, des bustes d'empereurs, parmi lesquels celui de
Charles Quint. Les parois supérieures des murs étaient
recouvertes de peintures glorifiant l'entrée de l'empereur
Maximilien à Augsbourg. Un superbe jardin complétait
les agréments de cette opulente demeure.
En deux siècles, divers propriétaires se succédèrent.
Parmi eux citons Charles de Lorraine et le prince de
Chimay.
En 1767, le Gouvernement acquit l'immeuble et en fit
définitivement "l'hôtel du Conseil des Finances". L'aile
donnant vers la rue des Sols fut rebâtie. En 1787, le
Conseil Privé et le Conseil des Finances évacuèrent
l'ancien palais Granvelle qui passa dès lors par des
vicissitudes diverses. Il servit, notamment, d'hôpital
militaire pendant l'occupation française; il fut affecté,
sous le Gouvernement hollandais, à l'école modèle, que le
roi Guillaume avait créée. La Ville, l'ayant acquis en
1825, y installa également l'École royale de Musique en
Le Palais Granvelle est un ancien palais renaissance du 1827, et l'Académie de Peinture, de Sculpture et
XVIe siècle, situé au centre de Bruxelles, entre la rue des d'Architecture.
Sols et l'ancienne rue de l'Impératrice. L'Université qui, depuis sa fondation en 1834, avait eu
Il fut construit vers 1550 et détruit en 1931. Il abrita le ses auditoires à l'ancienne Cour, place du Musée, mais s'y
siège principal de l'Université libre de Bruxelles entre trouvait fort à l'étroit, vint l'occuper, en 1842. Cependant,
1842 et 1928, ainsi que les locaux de l'École Moyenne A, l'ancien palais Granvelle, était fort délabré. Une partie
aujourd'hui Athénée Robert Catteau. La galerie même avait été incendiée, en 1823.
Ravenstein a été construite à son emplacement. En 1863, l'Université fit bâtir la façade principale qui
L'Université libre de Bruxelles occupe le campus du formait le fond de la cour d'honneur. En même temps,
Solbosch depuis 1928, sur les terrains libérés après elle reconstruisit l'aile gauche, vers la rue des Finances,
l'exposition de 1910. Auparavant, l'ULB, créée par le dans un style identique à celui de l'aile droite. Celle-ci fut
parti libéral en 1834, était installée depuis 1842 dans refaite à son tour, afin de pouvoir donner une forme plus
l'ancien hôtel des Finances, rue des Sols (rue des Sous). régulière à la cour d'honneur. En 1884, la façade de
La cour d'honneur, avec en son centre la statue de son l'ancien hôtel des Finances, rue des Sols, disparut, et on
fondateur Théodore Verhaegen, était rue de l'Impératrice, édifia de ce côté une partie nouvelle avec hall d'entrée.
là où s'ouvre aujourd'hui la galerie Ravenstein, rue En 1886, un incendie détruisit la Salle académique. Le
Cantersteen. L'aile droite était l'ancien palais Granvelle, transfert de l'ULB à l'avenue Franklin Roosevelt (les
bâti en 1550 dans le style classique de la Renaissance nouveaux bâtiments y furent inaugurés en 1930) entraîna
italienne du XVIe siècle et restauré. L'aile gauche avait sa la disparition du vieux palais.
façade rue des Finances (anciennement rue du Pollepel)
qui descendait jusqu'au Marché au Bois.
Tout ce coin de Bruxelles fut sacrifié sur l'autel de la
fameuse Jonction Nord-Midi, et comportait pas mal de
remarquables bâtiments dont l'un des plus anciens est
sans conteste le palais du cardinal Granvelle.
Av. Roosevelt, devant l'ULB Sépulture au cimetière d'Evere

FORT DE MONTEREY

Le fort de Monterey était une citadelle bâtie en 1672 et démantelée au XVIIIe siècle. Elle complétait les fortifications
de la seconde enceinte, devenues insuffisantes. Ses derniers vestiges disparurent en 1860. Son existence reste évoquée
à travers le nom des rues du Fortet et des Fortifications.
Le fort tient son nom de Juan Domingo de Zúñiga y Fonseca, comte de Monterrey, gouverneur des Pays-Bas espagnols
de 1670 à 1675. Il est chargé en 1670, par le pouvoir espagnol, de bastionner la seconde enceinte de Bruxelles pour la
renforcer et mettre ainsi la ville à l'abri de nouvelles attaques. La réalisation majeure de ce programme fut la
construction d’une citadelle sur les hauteurs, destinée à compléter la Porte de Hal et permettant le contrôle de la zone
d’approche au sud de Bruxelles (la vallée de la Senne).
Les travaux du fort sont réalisés entre 1672 et 1675 sur les hauteurs de Obbrussel (Haut-Bruxelles, futur Saint-Gilles),
au sud de la Porte de Hal, par les ingénieurs militaires Merex et Blom. Le fort, flanqué de 4 bastions, couvrait une
superficie de 6 bonniers, c'est-à-dire 6 hectares, et offrait une vision large sur la vallée de la Senne. La construction du
fort nécessita la démolition de trois moulins à vent des XVIe et XVIIe siècles, qui étaient dressés sur la
Wintmolenberch, actuelle place de la Barrière.
C'est au fort de Monterey que le sceau de Saint-Gilles doit une couronne crénelée, réservée aux villes fortifiées. En
outre, la présence de ce fort a permis à Saint-Gilles d'avoir un Hôtel de Ville et non une Maison Communale.
Le fort fut vendu avec les bâtiments qu'il contenait le 5 mars 1782 à Adrien Sterckx et Van Gysel pour 10.610 florins,
avec l'obligation de le détruire. Tout fut donc détruit, à l'exception d'un immeuble, situé approximativement à
l'intersection des actuelles rue du Fort et rue des Fortifications. Il fut occupé par un cabaret, puis, à partir de 1836 ou
1837, par la Société des Carabiniers de Bruxelles. Cet ultime vestige du fort sera détruit en 1862. Avant cela, vers
1860, les héritiers des acquéreurs, François Adrien Joseph Sterckx et Jean Justin Huys de Thy, furent autorisés à y créer
deux nouvelles artères, les rues Sterckx et Dethy.
La commune s'est alors urbanisée et le tracé des rues ne laisse plus paraitre de traces du fort disparu. Seule l'actuelle
rue du Fort rappelle le chemin qui menait à la Porte de Hal.

PLACE DE BETHLÉEM

l'architecte Jean Maelschalck en 1902 et 1903. L'école


couvre approximativement l'emplacement de l'ancien
château-ferme dit "de Bethléem", dont l'origine est
probablement antérieure au XVIe siècle. Il était constitué
de divers bâtiments juxtaposés en quadrilatère, forme à
laquelle il doit l'appellation d' "enclos de Bethléem "à
partir de 1861. Il est démoli de 1884 à 1894, pour être
remplacé par l'école; à l'angle de la chaussée de Forest,
deux maisons d'inspiration néoclassique de 1902, dues à
l'architecte Jean Maelschalck..
L'école, de style éclectique d'inspiration néo-Renaissance
flamande est bâtie sur les plans de l'architecte communal
Edmond Quétin à partir de 1899 et inaugurée
Janvier 1908
le 9 juillet 1905.

Place triangulaire qui ne compte, outre l'École


communale no 4, que six maisons, toutes conçues par

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