Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THÉODORE VERHAEGEN
FORT DE MONTEREY
Le fort de Monterey était une citadelle bâtie en 1672 et démantelée au XVIIIe siècle. Elle complétait les fortifications
de la seconde enceinte, devenues insuffisantes. Ses derniers vestiges disparurent en 1860. Son existence reste évoquée
à travers le nom des rues du Fortet et des Fortifications.
Le fort tient son nom de Juan Domingo de Zúñiga y Fonseca, comte de Monterrey, gouverneur des Pays-Bas espagnols
de 1670 à 1675. Il est chargé en 1670, par le pouvoir espagnol, de bastionner la seconde enceinte de Bruxelles pour la
renforcer et mettre ainsi la ville à l'abri de nouvelles attaques. La réalisation majeure de ce programme fut la
construction d’une citadelle sur les hauteurs, destinée à compléter la Porte de Hal et permettant le contrôle de la zone
d’approche au sud de Bruxelles (la vallée de la Senne).
Les travaux du fort sont réalisés entre 1672 et 1675 sur les hauteurs de Obbrussel (Haut-Bruxelles, futur Saint-Gilles),
au sud de la Porte de Hal, par les ingénieurs militaires Merex et Blom. Le fort, flanqué de 4 bastions, couvrait une
superficie de 6 bonniers, c'est-à-dire 6 hectares, et offrait une vision large sur la vallée de la Senne. La construction du
fort nécessita la démolition de trois moulins à vent des XVIe et XVIIe siècles, qui étaient dressés sur la
Wintmolenberch, actuelle place de la Barrière.
C'est au fort de Monterey que le sceau de Saint-Gilles doit une couronne crénelée, réservée aux villes fortifiées. En
outre, la présence de ce fort a permis à Saint-Gilles d'avoir un Hôtel de Ville et non une Maison Communale.
Le fort fut vendu avec les bâtiments qu'il contenait le 5 mars 1782 à Adrien Sterckx et Van Gysel pour 10.610 florins,
avec l'obligation de le détruire. Tout fut donc détruit, à l'exception d'un immeuble, situé approximativement à
l'intersection des actuelles rue du Fort et rue des Fortifications. Il fut occupé par un cabaret, puis, à partir de 1836 ou
1837, par la Société des Carabiniers de Bruxelles. Cet ultime vestige du fort sera détruit en 1862. Avant cela, vers
1860, les héritiers des acquéreurs, François Adrien Joseph Sterckx et Jean Justin Huys de Thy, furent autorisés à y créer
deux nouvelles artères, les rues Sterckx et Dethy.
La commune s'est alors urbanisée et le tracé des rues ne laisse plus paraitre de traces du fort disparu. Seule l'actuelle
rue du Fort rappelle le chemin qui menait à la Porte de Hal.
PLACE DE BETHLÉEM