Vous êtes sur la page 1sur 9

CISAILLEMENT

DEFINITION
Une corps est sollicité au cisaillement dès que le torseur des efforts intérieurs (torseur
de cohésion) se présente sous la forme suivante :

0 0 0 0 0 0
𝑇𝑦 0 𝑜𝑢 0 0 𝑜𝑢 𝑇𝑦 0
0 0 𝐺,𝑥,𝑦,𝑧 𝑇𝑧 0 𝐺,𝑥,𝑦,𝑧 𝑇𝑧 0
𝐺,𝑥,𝑦,𝑧
Ou
Un corps est sollicitée au cisaillement lorsqu’il est soumis à deux forces égales et
directement opposées qui tendent à le séparer en deux tronçons glissant l’un par
rapport à l’autre suivant le plan d’une section.
EXEMPLES DE PIÈCES CISAILLÉES
T Lame de la cisaille
Tôle cisaillée à la cisaille-guillotine
T

T
Les joints collés entre 2 tôles T
Joint collé

Deux plats assemblés par des cordons de T T


soudure latéraux
Cordon de soudure
F1 F2
L’âme d’une poutre fléchie Âme

T T
Deux plats assemblés par un rivet
Section cisaillée
CONTRAINTE TANGENTIELLE DE CISAILLEMENT
Hypothèses
• Sur les forces extérieures
On applique sur le prisme encastré un effort T perpendiculaire à l’axe xx’ (figure 1).
L’effort T agit dans le plan de la section droite d’encastrement (abcd) et il est
supposé uniformément répartie le long de l’arête (ac). En réalité la section (abcd) est
très voisine de T mais à gauche de son plan d’application, du fait qu’il est impossible
que T s’exerce rigoureusement dans le plan d’encastrement (figure 2) Δ𝑥 𝑡𝑟è𝑠 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡 .
T
T c
a x
x’ d x
G
a 𝜏. Δ𝑆 x’
(II) (I) b
b Δ𝑥
y
Figure 1 Figure 2
• Sur les forces intérieures
Nous pouvons considérer, excepter aux endroits où l’effort tranchant T est appliqué,
et en l’absence d’une connaissance précise de la distribution des contraintes, que les
forces intérieures produites par l’effort tranchant T sont réparties d’une manière
uniforme dans la section soumise au cisaillement.
• Mise en équilibre d’un tronçon (I)
La section droite (abcd) sépare le prisme en deux tronçons (I) et (II). Pour la mise en
équilibre, nous négligeons 𝛥𝑥 (cas idéal du cisaillement). Le tronçon (I) est soumis à:
• Son propre poids, négligé devant T,
• L’effort tranchant T,
• L’action du tronçons (II) (forces intérieures) qui se traduit par: T′ = τΔ𝑆
La valeur moyenne de la contrainte tangentielle de cisaillement 𝜏 est:
𝑻
𝝉=
𝑺
𝜏 𝑠 ′ 𝑒𝑥𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑒𝑛 𝑃𝑎 𝑁 𝑚2 𝑜𝑢 𝑒𝑛 𝑀𝑃𝑎 𝑁 𝑚𝑚2
Le cisaillement amène un glissement des sections droites successives les unes par
rapport aux autres (analogie avec un jeu de cartes que l’on étale sur une table). Le
glissement peut être caractérisé par l’angle 𝛾 appelé angle de glissement et tel que :
𝑎 𝑎
𝑡𝑔 𝛾 = Si 𝛾 est petit : 𝑡𝑔 𝛾 ≈ 𝛾 =
ℎ ℎ

Plaque rigide 𝛾 T
Bloc élastomère

h
Support fixe
a
Reprenons le cas de la tôle cisaillée par la cisaille guillotine. Le glissement de la
section droite S1 par rapport à la section droite S2 peut être défini par un angle de
glissement 𝛾 analogue à celui de l’exemple précédent.
𝛥𝑥 (très petit) 𝛥𝑥 (très petit)
T
T
𝒂 𝒂 𝒂𝟏
𝒂𝟏 𝒂𝟐
𝑺𝟐 𝛾

𝑺𝟏
T T
On admet que 𝑎𝑎2 reste rectiligne et on définit la déformation par le rapport:
𝑎1 𝑎2
𝑡𝑔 𝛾 =
𝛥𝑥
Par ailleurs puisque, nous restons dans le domaine élastique, nous avons:
𝑇
= 𝑐𝑠𝑡𝑒
𝑎1 𝑎2
(analogie avec l’essai de traction) et 𝑡𝑔 𝛾 ≈ 𝛾. Soit :
𝑇
𝑆 = 𝐺 𝑑′ 𝑜ù 𝑇
𝛾=
𝑎1 𝑎2 𝐺𝑆
𝛥𝑥

G est appelé module d′élasticité transversal ou module de Coulomb.


𝐸
𝐺=
2(1 + 𝜈)
Pour les matériaux courants (𝜈 ≈ 0,4) , on constate que:

𝐺 ≈ 0,4𝐸
CRITERE DE DIMENSIONNEMENT
• Dans le cas d’un matériau ductile, la contrainte tangentielle admissible en
cisaillement 𝑅𝑝𝑔 est obtenue en tenant compte d’un coefficient de sécurité 𝑠 par
rapport à la limite d’élasticité en cisaillement 𝑅𝑒𝑔 :
𝑅𝑒𝑔
𝑅𝑝𝑔 = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅𝑒𝑔 = 0,58𝑅𝑒 ≈ 0,6𝑅𝑒 (𝑀𝑖𝑠𝑒𝑠) 𝑜𝑢 𝑅𝑒𝑔 = 0,5𝑅𝑒 (𝑇𝑟𝑒𝑠𝑐𝑎)
𝑠

• Si le matériau est fragile (béton, fonte grise, etc...) il est préférable de ne pas utiliser
la limite d’élasticité en cisaillement, toutefois on peut admettre, que la contrainte
tangentielle admissible de cisaillement 𝑅𝑝𝑔 se déterminera à partir de la résistance à
la rupture 𝑅𝑟𝑔 et vaut :
𝑅𝑟𝑔
𝑅𝑝𝑔 =
𝑠
• Quel que soit le type de matériau utilisé, le dimensionnement des sections droites
devra être tel que les contraintes tangentielles moyennes de cisaillement 𝜏 ne
dépassent pas la contrainte tangentielle de cisaillement admissible 𝑅𝑝𝑔 :
𝜏 ≤ 𝑅𝑝𝑔
• Remarque
Si une pièce doit céder au cisaillement (poinçonnage), il faut que la contrainte
tangentielle atteigne une valeur au moins égale à résistance à la rupture par cisaillement
𝑅𝑟𝑔 :
𝜏 ≥ 𝑅𝑟𝑔

Vous aimerez peut-être aussi