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Chapitre 1 : Généralités et Fondements

1) Objectif du cours

Connaitre et concevoir des éléments de machines (arbres, vis de transmission, joints


boulonnés, roulements, ressorts, engrenages, courroies et chaines…) en tenant compte du
mode de chargement, des conditions d’utilisation et des caractéristiques des matériaux utilisés
afin d’assurer le bon fonctionnement des systèmes mécaniques standard (pompe, turbine,
moteur, réducteur de vitesse…).

2) Rappel sur la résistance des matériaux

o Définition : c’est l’étude des efforts internes, des déformations de certains solides
(poutres et plaques).
o Notion de poutre : on nomme une poutre, un solide dont la forme est longue et
droite avec (L>5D).

Avec L et D sont respectivement la longueur de la poutre et le diamètre de sa section.

D Section droite
Lm B A

La ligne moyenne (Lm) est le lien des centres de gravite ou barycentre A, B…des sections
droites successives.
o Hypothèses fondamentales : on suppose par la suite :

1- Les matériaux sont homogènes1 et isotropes2.


2- Toutes les forces extérieures exercées sur la poutre sont contenues dans le plan de
symétrie (π).
3- Hypothèse de Navier-Bernoulli ; les sections droites, planes et perpendiculaires a
Lm, le seront même après déformation (pas de gauchissement).
4- On se place toujours dans le cas de petites déformations.

1
Même structure et constituants dans tous les grains de matière.
2
Mêmes caractéristiques mécaniques dans toutes les directions et point de la structure (acier non allié,
Aluminium, cuivre…).
o Résoudre un problème de la RDM :

ANALYSES DES CALCUL DE REACTIONS


ANALYSE DES FORCES
REACTIONS AUX •Principe fondamental
EXTERIEURES
APPUIS de la statique

DIMENTIONNEMENT CALCUL DES


CALCUL DES FORCES
•Cahier des charges et CONTRAINTES ET
INTERNES
coefficient de securite DEFORMATIONS

o Composante des forces internes :


Les efforts internes ou de cohésion assurent l’équilibre et la cohésion de la structure
sous l’action des forces extérieures.

𝑅⃗𝐺 = 𝑁𝑥 + 𝑇𝑦 𝑌⃗ + 𝑇𝑧 𝑍

⃗⃗ 𝐺 = 𝑀 𝑇𝑥 + 𝑀𝑓𝑦 𝑌⃗ + 𝑀𝑓𝑧 𝑍
𝑀

Le torseur de cohésion s’écrit :


o Les sollicitations simples et composées :

Traction : Cisaillement :
𝑁 0 0 0
{ℱ𝐺 }𝐺 = { 0 0} {ℱ𝐺 }𝐺 = {𝑇𝑦 0}
0 0 (𝑥,𝑦,𝑧) 0 0 (𝑥,𝑦,𝑧)

Torsion : Flexion pure :


0 𝑀𝑇 0 0
{ℱ𝐺 }𝐺 = { 0 0 } {ℱ𝐺 }𝐺 = { 0 0}
0 0 (𝑥,𝑦,𝑧) 0 𝑀𝑓𝑧 (𝑥,𝑦,𝑧)

Flexion simple : Flexion simple et traction :

0 0 𝑁 0
{ℱ𝐺 }𝐺 = { 𝑇𝑦 0 } {ℱ𝐺 }𝐺 = { 𝑇𝑦 0 }
0 𝑀𝑓𝑧 0 𝑀𝑓𝑧
(𝑥,𝑦,𝑧) (𝑥,𝑦,𝑧)

Flambement : Flexion pure et torsion :

𝑁 0 0 𝑀𝑇
{ℱ𝐺 }𝐺 = { 0 0 } {ℱ𝐺 }𝐺 = { 0 0}
0 𝑀𝑓𝑧 (𝑥,𝑦,𝑧) 0 𝑀𝑓𝑧 (𝑥,𝑦,𝑧)

o Notion de contraintes :
On appelle contrainte σ (M, n) en (M) dans la direction (n) la limite quand ∆s tend vers zéro
du rapport des efforts df 2/1 et l’aire ds.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑓2/1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜎 (𝑀, 𝑛⃗) = lim ( )
𝑑𝑠→0 𝑑𝑠

σ : contraintes normale (n).


τ : contrainte tangentielle (t).

o Calcul de résistance : la résistance d’une pièce est vérifiée grâce a la contrainte


admissible, qui est donnée ci-dessous pour chaque type de sollicitation.
a. Sollicitation simple :

Traction :

𝑵 𝝈𝒆
𝝈𝒎𝒂𝒙 = ≤ 𝝈𝑨 =
𝑺 𝜶

S : aire de la section droite [mm2]


σA : contrainte admissible
α : coefficient de sécurité
σe : limite d’élasticité

Cisaillement :

𝑻 𝝈𝒆𝒄 𝝈𝒆
𝝉𝒎𝒂𝒙 = ≤ 𝝉𝑨 = , 𝝈𝒆𝒄 ≅
𝑺 𝜶 𝟐

σec : limite d’élasticité en cisaillement

Torsion :

𝑴𝑻 𝝈𝒆𝒕 𝝈𝒆
𝝉𝒎𝒂𝒙 = 𝑹 ≤ 𝝉𝑨 = , 𝝈𝒆𝒕 ≅
𝑰𝟎 𝜶 𝟐

R : rayon de torsion [mm]


Io : moment quadratique /ox [mm4]

𝝅 𝒅𝟒
𝑰𝟎 = , pour une section circulaire pleine.
𝟑𝟐

Flexion pure :
𝑴𝒇 𝒎𝒂𝒙 𝝈𝒆 𝑯
𝝈𝒎𝒂𝒙 = 𝒉 ≤ 𝝈𝑨 = ,𝒉 =
𝑰𝒛 𝜶 𝟐

H : hauteur de la section.
b. Sollicitation composée : si un élément de machine est soumis a des sollicitations
composées (exemple flexion+torsion), il est recommandé d’utiliser le critère de
Von Mises pour le calcul des contraintes équivalentes. Donc, l’élément est
considéré comme s’il est soumis à un état de sollicitation simple (traction).

Flexion simple + torsion:

Critère de Von Mises :


𝝈𝒆
𝝈𝒆𝒒 = √𝝈𝟐 + 𝟑 𝝉𝟐 ≤
𝜶

σeq : contraintes équivalentes de Von Mises.

o Coefficient de sécurité :
A cause des incertitudes liées a la connaissance des propriétés mécaniques des matériaux, aux
chargements appliques (statiques, dynamique…) et a d’autre facteurs de « bruits »
incontrôlables, on a intégré le concept de coefficient de sécurité α.

𝜎𝑒
𝛼= ∈ [1~10] (matériaux ductiles)
𝜎𝐴

α charges contraintes matériau Fonctionnement

Régulières et
1~2 connues
connues testé et connu constant
Testé et
Régulières et Avec légers chocs
2~3 connues
connues moyennement
et surcharge
connu
moyennement et Moyennement
Non testé Avec légers chocs
3~4 connues connues
et surcharge
incertaines incertaines connu
3) Fiabilité et calcul de sécurité

 Définition : une fiabilité de conception de 97 % est que sur 100 pièces conçues
identiquement, 3 pièces seront défaillantes.

1. Cas de charge aléatoire : Les charges extérieures peuvent ne pas être ni constantes ni
variables selon une loi déterministe mais aléatoires ou stochastiques. Dans ce cas on
peut modéliser cette incertitude on supposant que ces charges suivent une loi de
distribution normale (gaussienne) des probabilités.

𝑅𝑒
𝑃(𝑐)

Φ𝐹
Domaine sure
Φ𝐷 Domaine défaillant
C
− 𝜎𝑐 𝜇𝑐 +𝜎𝑐

𝑅𝑒
Φ𝐹 (𝐶 < 𝑅𝑒 ) = ∫ 𝑃(𝑐) 𝑑𝑐 , Φ𝐷 = 1 − Φ𝐹
−∞

1 (𝐶−𝜇𝑐 )2

𝑃(𝑐) = 𝑒 2𝜎2
√2𝜋 𝜎

P(c) : densité de probabilité.


μc : moyenne des contraintes induites par les charges.
σ : écart-type des contraintes induites par les charges.
Re : limite d’élasticité.
C : les contraintes induites.
Ф : Fonction de répartition des probabilités [0-1].
ФF : taux de fiabilité.
ФD : taux de défaillance.

2. Cas de charge et résistance aléatoires : Autre que les charges extérieures, la


résistance du matériau, qui se définie par la limite d’élasticité (matériaux ductiles) ou
de la limite de résistance à la rupture (matériaux fragiles), peut avoir un comportement
aléatoire à cause de défauts microstructuraux qui apparaissent lors de la fabrication de
la pièce (moulage, forgeage et usinage …etc).
Pour un avoir un résultat numérique on suppose alors que les deux variables aléatoires
obéissent à une loi de distribution normale.
L’écart défini par la variable
(Z = Re - C) est aussi
normalement distribué.

𝜇𝑍 = 𝜇𝑅𝑒 − 𝜇𝑐

2
𝜎𝑍 = √𝜎𝑅𝑒 + 𝜎𝑐2

μRe: moyenne de la résistance (limite d’élasticité).


σRe : écart-type de la résistance.
La probabilité de défaillance est calculée
par la relation suivante :
Φ𝐹
0
Φ𝐷
Φ𝐷 (𝑍 < 0 ) = ∫ 𝑃(𝑍) 𝑑𝑍
−∞

= Φ (−∞ < 𝑍 < 𝜇𝑍 − k 𝜎𝑍 )

k : Indice de fiabilité (coeff de sécurité).

Exemple :
Des vis sont serrées avec une clé dynamométrique. En moyenne les vis peuvent supporter
un couple de serrage de 20 N.m avec un écart type de 1 N.m. On génère un couple moyen
sur la clé de 14.78 N.m sachant que la clé dynamométrique à un écart type de 1,5 N.m.
Quelle est la probabilité de défaillance de ce système de serrage ?

Solution :
𝑍 =𝑋−𝑌 p( z )
𝜇𝑍 = 𝜇𝑥 − 𝜇𝑦

𝜎𝑍 = √𝜎𝑥2 + 𝜎𝑦2
1
500

Φ𝐷 (𝑍 < 0 ) = Φ (−∞ < 𝑍 < 𝜇𝑍 − k 𝜎𝑍 )


𝜇𝑍
𝜇𝑍 − k 𝜎𝑍 = 0 ⇒ 𝑘 = = 2.9
𝜎𝑍
0 z z
Grace aux tables des quantiles calculées pour une loi normale non centrée-réduite, le
coefficient (k) correspond à un taux de probabilité de Φ𝐹 = 0.998 (ou 99.8 %), ce qui se
traduit par une probabilité de défaillance de 0.2 % soit 1/500.
Par conséquent, sur 500 visses joints par ce système de serrage, 1 visse sera cassée.

4) Liaisons mécaniques, isostaticité et hyperstaticité :

o Les Liaisons mécaniques :

Connaitre les caractéristiques des différentes liaisons mécaniques est d’une grande importance
puisque cela permet de déterminer les réactions aux appuis et donc de mener à bien le
dimensionnement des éléments de machines.

Chargement Réaction de Effort Contrainte et


Dimensionnement
exterieur liaisons intrenes deformation

ns : nombre d’inconnus statiques ou degré de liaison.


 L’isostatisme et l’hyperstatisme :
Un système hyperstatique est un système de liaison dont les composantes des réactions
(actions de liaisons) ne peuvent être déterminées par les seules équations du principe
fondamental de la statique.
Autrement dit, l’équilibre de ce système est assuré par des contraintes plus que
nécessaires. Par conséquent, la suppression d’une contrainte (appui ou degré de liaison)
n’affectera guerre son équilibre.
L’iso statisme, est donc la situation pour laquelle l’équilibre d’un système est assuré
seulement avec les appuis nécessaires.
Un système dont le degré de liaison est insuffisant pour assurer l’équilibre est dit
hypostatique.
Mathématiquement : le degré d’hyperstatisme (h) est déterminé par :

h = ns – p
ns et p sont respectivement, le nombre d’inconnus et d’équations du problème statique.
Système hypostatique : h < 0 p = 3 : problème dans le plan.
Système isostatique : h = 0
Système hyperstatique : h > 0 p = 6 : problème dans l’espace (3D).

Conséquences de l’hyperstatisme :
Cout de fabrication élevé.
Bonne résistance aux charges extérieures élevées.
Précision et qualité exigées lors de la fabrication des éléments.

Exemple :
Une poutre encastrée d’un côté (A) et soumise à un poids P sur son extrémisée.
D’après le PFS :
 ∑ Fext = 0 RAy
P
Sur l’axe ox : - RAx = 0 ------- (1)
RAx
Sur l’axe oy : RAy – P = 0 ------ (2) A
M L
 ∑ M/A = 0
Autour de l’axe oz : M/A = M – PL=0 ----- (3)

Le nombre d’inconnus du problème statique est (ns { RAx , RAy , M } = 3) et le nombre


d’équations est (P=3).

h=0, donc le système est isostatique.

Nota : si la poutre aurait un appui simple de l’autre cote (immobilité sur oy) et le poids
déplacé vers le centre de la poutre, le système devient hyperstatique de 1er d’ordre (h=1).
Chapitre 2 : Les assemblages filetés

1) Introduction :
Les assemblages filetés sont souvent utilises pour réaliser une liaison complète
(immobilité totale) rigide (pas de petits mouvements relatif) et démontable, entre deux
pièces grâce a un effort de pression (tension) induit par le couple de serrage.
Dans ce qui suivra, on s’intéresse seulement aux vis de fixation et non aux vis de
mouvement.

2) Les types d’éléments filetés :

Écrou

Rondelle

Filetage

Taraudage
Vis

 Boulon = Vis + Ecrou :


Les pièces à assembler possèdent un trou lisse. L’accessibilité est nécessaire des deux côtés.

 Vis d’assemblage :
La pièce (3) seule possède un trou taraudé recevant la partie filetée de la vis. Les autres
pièces possèdent un trou lisse.

 Goujon :
Il est composé d’une tige, filetée à ses 2 extrémités séparées par une partie lisse. Le goujon est
implanté dans la pièce possédant un trou taraudé. L’effort de serrage axial nécessaire au
maintien en position est réalisé par l’écrou.
On l’utilise en cas de matériau de la pièce peu résistant et lorsque le montage et le démontage
sont fréquents (roue d’automobile).
Nota : L’utilisation de rondelle assure une plus grande adhérence sur les éléments à
assembler.
3) Longueur minimale d’implantation et réserve de filetage

 Longueur minimale d’implantation j :


Vis :
Métaux durs : j ≥ d
Métaux tendres : j ≥ 1,5d
Goujon :
Métaux durs : j ≥ 1,5d
Métaux tendres : j ≥ 2d

 La réserve de filetage p doit être de 3 à


4 pas (p = j+3p)
 La réserve de perçage q doit être de 8 à
9 pas (q = j+8p)

4) Désignation d’une vis : vis H, M 10 – 100 / 70 – 8.8

H Forme de la tête ( H : hexagonale , C : cylindrique, Q : carré)


M 10 Filetage métrique ( ISO ) Diamètre nominal 10 mm
100 Longueur sous tête
70 Longueur filetée
8.8 Classe de qualité

5) Forme des têtes les plus usitées :


Vis à tête cylindrique : absence d’arêtes vives extérieures (sécurité et esthétique), transmission
faible du couple de serrage.
Vis à tête hexagonale : bonne transmission du couple de serrage. Bon nombre de positions de
serrage/desserrage.
Vis à tête carrée : s’arrondit moins facilement, excellente transmission du couple de serrage,
faible positions de serrage/desserrage.
6) La classe de qualité : La classe est indiquée par deux chiffres S.Y
On en déduit Re = S*Y*10 en MPa et Rr = 100*S en MPa

 Les classes de qualité pour vis et goujons :


{𝟑. 𝟔 − 𝟒. 𝟔 − 𝟒. 𝟖 − 𝟓. 𝟔 − 𝟓. 𝟖 − 𝟔. 𝟔 − 𝟔. 𝟖 − 𝟔. 𝟗}
{𝟖. 𝟖 − 𝟏𝟎. 𝟗 − 𝟏𝟐. 𝟗 − 𝟏𝟒. 𝟗}Qualité HR : Haute Résistance
 Les classes de qualité pour écrou : {𝟒 − 𝟓 − 𝟔 − 𝟖 − 𝟏𝟎 − 𝟏𝟐 − 𝟏𝟒}
Un écrou assemblé avec une vis de même classe (exemple : écrou 6 avec une vis 6.8) résiste
jusqu’à la rupture de la vis.

7) Résistance à la traction
L’effort normal maximal que peut supporter une vis sans déformations plastiques
irréversibles est égal à 90% de Re :
𝜋 2 𝜋
𝐹𝑚𝑎𝑥 = 𝐴𝑠 0.9 𝑅𝑒 𝐴𝑠 = 𝐷𝑒𝑞 = (𝐷 − 0.9382 𝑃)2
4 4
As : section résistante de la
tige de la vis [mm2].
D3 : diamètre du noyau de la
vis.
D1 : diamètres intérieur de
l’écrou.
D2 : diamètres moyen.
Re : limite élastique de la
classe considérée.

Exemple :
Pour une vis de classe 8.8 de diamètre nominal D=12 mm et d’un pas P=1.75 mm on a :
As= 84.3 mm2 et Re=640 Mpa.
La charge maximale que supporte cette vis en traction est : Fmax= 48556.8 N soit 4855.6 kg.

8) Résistance au cisaillement :
L’effort de cisaillement admissible Rc dans un assemblage est d’environ 60% de la valeur de
la résistance à la traction :
pour l’exemple précédent Rc = Fmax* 0.6= 29134 N soit 2913.4 kg

22680 N 34380 N
9) Couple de serrage sur clef :
Le couple à produire sur la clef de serrage Cs sert à produire la force initiale axiale F0 pour le
maintien des pièces assemblée Cutile, à vaincre les frottements sous la tête de la vis (rondelle)
avec la pièce C1 et les frottements dans le filetage C2 (vis-écrou, vis-pièce filetée).

Cs = 10 % Cutile + 40 % C1 +50 % C2.

𝐹0 𝑃
𝐶𝑠 = 𝐶𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒 + 𝐶1 + 𝐶2 = + 𝐹0 𝑟𝑚 𝑓1 + 𝐹0 0.583 𝑑2 𝑓2 Cs
2𝜋

Donc : 𝐶𝑠 = 𝐹0 (0.16 𝑃 + 𝑟𝑚 𝑓1 + 0.583 𝑑2 𝑓2 )

Pour le même matériau de la vis/écrou/pièces :


𝐶𝑠 = 𝐹0 (0.16 𝑃 + 𝑓(0.583 𝑑2 + 𝑟𝑚 ))

f1 , f2 : coefficients de frottement vis/écrou et pièce (ou rondelle)/écrou


[0.08 ~ 0.2],
f : coefficient de frottement si la pièce-vis-écrou sont du même matériau.
rm : rayon moyen sous tête de la vis, rm= (R1+R2)/2,

10) Détermination de la tension initiale nominale F0 :

𝐹0 = 𝐹𝑎 𝑒𝑥𝑡 + 𝐹𝑇 𝑒𝑥𝑡 ⁄𝑓𝑝


Faext

Faext,FText,fp : sont respectivement l’effort axial (normal)


et tangentiel et le coefficient de frottement entre pièces
serrées.

Faext

Exemple : un assemblage vissé est soumis à effort axial extérieur de 600 N et d’un effort
tangentiel de 280 N. Quel sera le couple de serrage nominal sur clef?
Sachant que la vis est de qualité 8.8, de Ø=10mm, d’un P=1.5mm, d’un f=0.15, d’un rayon
moyen d'appui sous tête rm=8.66mm et d’un fp=0.2.
F0 = 2000 N, Cs = 4.65 N.m
11) Incertitude sur la force initiale (F0) :
Lors du serrage, on trouve deux causes importantes de dispersion de la valeur de la tension
initiale ∆F0dans la vis où 𝐹0 ∈ [𝐹0 𝑚𝑖𝑛 , 𝐹0 𝑚𝑎𝑥 ] :
— l’incertitude sur les valeurs du coefficient de frottement ∆f.
-fmoyen = 0.10 :Visserie
phosphatée ou zinguée
avec lubrification adaptée
de bonne qualité (MoS2).
- fmoyen = 0.15 :Visserie
noire ou zinguée avec une
lubrification sommaire
(état de livraison).
- fmoyen = 0.20 :Visserie
revêtu ou non, montage à
sec.

12) l’incertitude sur le couple de serrage appliqué ∆Cs.

13) Tableau des couples de serrage


C’est l’étude de l’assemblage qui doit définir les moyens de serrage (type de clef) et les
valeurs du couple nominal Cs, en fonction de :
— la tension minimale requise (F0 min) déterminée par le calcul des efforts extérieurs ;
— le choix de la fixation et de sa classe de qualité ;
— l’estimation du coefficient de frottement (f) en fonction des conditions de montage.

F0 min doit avoir la valeur de la tension minimale requise dans l’assemblage pour
éliminer le décollement et le glissement des pièces, telle qu’établie par le calcul :

𝑭𝟎 𝒎𝒊𝒏 ≥ 𝑭𝒂 𝒆𝒙𝒕 + 𝑭𝑻 𝒆𝒙𝒕 ⁄𝒇𝒑

Le tableau ci-dessous fournit pour une qualité de vis donnée et 3 coefficients de frottement f
types les couples de serrage moyens et pré-charge maximale et minimale correspondante
suivant le type d’outils de serrage.
Exemple : le calcul a conduit à assurer une tension initiale minimale de F0 min ≥ 20 000 N.
On a donc le choix entre :
 1 vis ∅12 classe 8.8, montée sans lubrification (f= 0,20) et serrée à Cs=81 N · m avec une
visseuse simple classe C, donnant F0 min = 21 240 N.
 1 vis ∅10 classe 8.8, correctement lubrifiée (f= 0,10) et serrée à Cs=34 N · m avec une clé
dynamométrique a déclenchement automatique classe B, donnantF0 min = 21 958 N.
 1 vis ∅8 classe 10.9, avec une lubrification légère (f= 0,15) et serrée à Cs=34 N·m avec
une visseuse très précise (clé dynamométrique électronique) classe A,
donnantF0min=20255N.

F0 max est la tension maximale admissible, telle que la contrainte équivalente σeq,
dans le corps de la vis, reste inférieure à environ85 % de la limite minimale
d’élasticité Re de la classe de qualité de la vis choisie.
La résistance de la vis aux sollicitations composée de traction et de torsion est vérifiée par :

𝜎𝑒𝑞 = √𝜎𝑚𝑎𝑥
2 2
+ 3𝜏𝑚𝑎𝑥 ≤ 0.9 ∗ 𝑅𝑒

𝐹0 𝑚𝑎𝑥 16 𝐶2
𝜎𝑚𝑎𝑥 = ⁄𝐴 ,𝜏𝑚𝑎𝑥 = ⁄𝜋 𝐷3
𝑠 𝑒𝑞

Le couple de torsion est le couple résistant dans le filetage :


𝐶2 = 𝐶𝑠 − 𝐶1 = 𝐶𝑠 − (𝐹0 𝑚𝑎𝑥 𝑟𝑚 𝑓1 )

Reprenons l’exemple précèdent :

 1 vis ∅10 classe 8.8, correctement lubrifiée (f= 0,10) et serrée à Cs= 34 N · m avec une clé
dynamométrique a déclenchement automatique classe B, donnant F0 ≈ [21 958, 26 838] N
Pour P=1.5 mm, rm=6.5 mm As=58mm2 et Deq=8.6mm, on aura :
o La contrainte de traction maximale : σmax= 462.7 Mpa.
o La contrainte de cisaillement maximale : τmax= 132.6 Mpa.
o La contrainte équivalente de Von Mises : σeq= 516.5 Mpa.
o La limite conventionnelle d’élasticité de la classe 8.8 est Re= 627 Mpa.
o La tenue de la vis est donc vérifiée : σeq/ Re ≈ 0.82 soit 82 %.

Voici une vis victime d’un


serrage vigoureux : le
diamètre nominal a été
confondu avec le diamètre
d’outil pour la lecture de la
consigne de serrage. Résultat
le couple de serrage d’une vis
M10 appliqué à une vis M6…!
Chapitre 3 : Les Engrenages

1) Définition :
Un engrenage est un mécanisme élémentaire composé de deux roues dentées permettant
la transmission de mouvement rotatif parfois translatif (pignon-crémaillère) entre axes
porches par l’action des dents successivement en contact.
La roue ayant le petit nombre de dent s’appelle pignon. Une combinaison de plusieurs
roues est dite train d’engrenage.

Nota : Contrairement à la transmission de mouvement par accouplement (joint de cardon),


les engrenages modifient la vitesse angulaire et le couple transmis d’un axe à l’autre.

Avantage : Désavantage :

- bon rapport puissance / encombrement - niveau sonore important (surtout à haute


- rendement élevé vitesse)
-transmettent des puissances élevées à - lubrification nécessaire
toutes vitesses - coût plus élevé
- fiabilité et durée de vie élevées

2) Matériaux utilisés :

Fonte a graphite sphéroïdal FGS : Roues de grandes dimensions.


Aciers ordinaires type XC : Engrenages peu chargés.
Aciers au nickel-chrome (10 NiCr 12) : Engrenages fortement chargés.
Matières plastiques : Nylon, Téflon : Engrenages faiblement chargés

En fonction de la position relative des axes des roues, on classe les engrenages en :
o Engrenage cylindrique (axes parallèles)
o Engrenage conique (axes concourants)
o Vis sans fin (axes n’ayant pas le même plan)
o Engrenages à axes gauches

3) Engrenages cylindriques (axes parallèles) : Ils sont les plus utilisés, vue leur
simplicité de fonctionnement.

externe interne
Engrenages coniques à denture droite Engrenages cylindriques à denture Engrenages cylindriques à denture
hélicoïdale droite
A) A denture droite :
On choisit une roue dentée par son nombre de dent (z), sa largeur (b) et la valeur de son
module (m), les relations ci-dessous permettent de calculer les autres grandeurs.

 Rapport des vitesses angulaires :


La transmission de mouvement sans
glissement fait que, le rapport des
vitesses angulaires (ω) des deux roues
reste constant (e). 𝑟𝐴

𝑉𝐴 = 𝑉𝐵
𝑉𝐵
𝑟𝐴 cos 𝜔𝐴 = 𝑟𝐵 cos 𝜔𝐵 = 𝑉𝐴

Donc : 𝑟𝐵
𝑟𝐵 𝜔𝐴 𝜔𝐴 𝑑𝐵 𝑍𝐵
= → = = =𝑒
𝑟𝐴 𝜔𝐵 𝜔𝐵 𝑑𝐴 𝑍𝐴

* La relation du rapport de vitesses angulaires est valable aussi pour les trains d’engrenage.

 Calcul de résistance :
L’effort appliqué sur la dent F est porté par une k : coefficient de largeur de la dent [6-10]
droite (ligne d’engrènement) d’angle de Rpe : limite d’elasticite prarique du
pressionα=20 °, qui se décompose en un effort materiau.
tangentiel Ft et radial Fr :
Fr = F sin α et Ft = F cos α 𝑭𝒕
𝒎 ≥ 𝟐. 𝟑𝟒 √
La dent est considérée comme une console 𝒌. 𝑹𝒑𝒆
soumise à l’effort Ft. Après détermination du
moment fléchissant Mf, le module est donc :
Pignon
𝑐𝑜𝑢𝑝𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 (𝑑𝑎𝑁) Fr
𝐹𝑡 (daN) = F
𝑟𝑎𝑦𝑜𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑖𝑡𝑖𝑓 𝑑𝑢 𝑝𝑖𝑔𝑜𝑛 (𝑚)
𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 (𝑘𝑊) m α
= 980 000 𝑡𝑟 Ft
𝑛𝑝 (min ) ∗ 𝑟𝑝 (𝑚𝑚)

Roue

np, rp : vitesse de rotation et rayon du pignon respectivement.

Nota: Deux roues dentées doivent avoir même module pour pouvoir engrener ensemble.

Avantages : Inconvénients :

- très simple à fabriquer - toutes les charges sont supportées par une
- cout faible seule dent ce qui réduit sa résistance
- utilisé à des vitesses faibles à cause du bruit

B) A denture hélicoïdale
La forme hélicoïdale de la denture réduit le bruit de transmission, les vibrations, les
frottements et garantie un bon rendement, mais engendre des efforts axiaux d’où l’obligation
d’utiliser un type de roulement spécifique résistant à ces efforts ou des dentures inclinées en
sens inverse (denture en chevron).
Ces roues en chevron ont donné le sigle des usines Citroën. La société des engrenages Citroën
exploite un brevet polonais sur la taille des engrenages à chevrons depuis 1913.

Denture hélicoïdale simple Denture en chevron


 Calcul de résistance :

Ft = F cos α cos β
Fr = F sin α
Fa = F cos α sin β

Fa : effort axial

𝑐𝑜𝑢𝑝𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 (𝑑𝑎𝑁) 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 (𝑘𝑊)


𝐹𝑡 (daN) = = 980 000
𝑟𝑎𝑦𝑜𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑖𝑡𝑖𝑓 𝑑𝑢 𝑝𝑖𝑔𝑜𝑛 (𝑚) 𝑡𝑟
𝑛𝑝 (min ) ∗ 𝑟𝑝 (𝑚𝑚)

Avantages : Inconvénients :

- plusieurs dents sont en contact simultanément ce qui réduit - présence d’efforts axiaux d’où
le bruit, les vibrations et augmente sa résistance l’obligation d’utiliser un type de
-transmettent des efforts importants roulement spécifique ou des dentures en
- bon rendement chevron.
- facilité de maintenance. - coût plus élevé
4) Engrenage conique (axes concourants)
Le but est de transmettre le mouvement sans glissement entre deux axes concourants grâce
aux roues coniques.

A) A denture droite

Avantages : Inconvénients :

- permet de changer l’orientation du - coûteux en raison de sa complexité.


mouvement d’un axe à un autre. - nécessite un usinage de précision ainsi
- permet également de choisir le sens de qu’un ajustement plus minutieux lors du
rotation de la roue menée. montage.

Distribution des efforts :


B) A denture hélicoïdales ou spirales

Ce type combinent les avantages et les


inconvénients des engrenages cylindriques a
denture hélicoïdale et les engrenages coniques à
denture droite.

5) Engrenages à axes gauches (axes n’ayant pas le même plan)

a b c

Engrenages gauches hélicoïdaux :


L’engrenage gauche hélicoïdal transmet le mouvement entre deux axes situés dans deux plans
perpendiculaire (figure a). Il est constitué de deux roues cylindriques à denture hélicoïdale.

Avantages : Inconvénients :

- grand choix de rapports de réduction possible - effort axiaux élevés


- engrènement silencieux. - rendement faible
- transmettent des couples élevés. - le contact est ponctuel donc
- vibrations très réduites transmission de faibles efforts
- frottement relativement élevé et durée
de vie faible

Engrenages hypoïdes : ce type d’engrenage est à mi-chemin entre l’engrenage


conique et la vis sans fin. Il est principalement utilisé au niveau du différentiel
automobile. Pour pouvoir s’engrener, l’hélice du pignon et celle de la couronne doivent
être de sens opposé (Figure b).
Avantages : Inconvénients :

- plus grand rapport de réduction et de renvoi d’angle que - le montage exige une
l’engrenage conique. grande précision.
- plus silencieux que l’engrenage hélicoïdal car la surface
de contact est plus importante.
- transmettent des couples élevés.
- fiabilité et durée de vie élevées

Roues et vis sans fin


C’est un engrenage gauche se caractérisant tout d’abord par la forme particulière de son
pignon, qui se présente sous l’aspect d’une vis sans fin (figure c).

- Le filet de la vis généralement motrice est de section trapézoïdale (A-A).


- La roue est cylindrique à dentures hélicoïdales.
- L’angle du filet ou hélice (ɤA) de la vis est égal à celui de la roue (βB).
- si l’angle d’hélice βB > 5°, le système est irréversible.
Avantages : Inconvénients :

- Compacité pour les rapports élevés, - Rendement variable en fonction du


- Niveau sonore réduit, exempt de vibration, rapport de réduction et de la vitesse,
- Charge radiale admissible élevée en sortie, - Échauffement plus important que dans
- Rapport performance/prix intéressant, d’autres technologies,
- Bonne capacité d’absorption des sur couples, - Roue bronze pouvant engendrer une usure.
- Peut être utilisé en combiné - double roue vis
- pour des grands rapports de réduction (vitesse très faible),
- De plus en plus utilisés en combinaison avec d’autres
réducteurs d’une part, et d’autres trains d’autre part afin
d’améliorer le rendement.

6) Lubrification des engrenages


Deux grands principes sont employés en fonction de la puissance à transmettre et de la
chaleur à dissiper.

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