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ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITE ABDELMALEK ESSAADI


Ecole Nationale des Sciences Appliquées
Tanger

Année universitaire 2021-2022

Cours Mécanique du point / Chapitre VIII

Oscillateurs harmonique

Pr. Adel Bouajaj

1
Sommaire

CHAPITRE 8 : OSCILLATEURS HARMONIQUE .....................................................................................3

I. Oscillateur harmonique...................................................................................................................... 3

1.1. Définition ......................................................................................................................................... 3

1.2. Description du mouvement de l’oscillation harmonique .................................................................... 3

II. Exemples d’oscillateurs harmoniques ................................................................................................ 4

1.1. Pendule élastique horizontale .......................................................................................................... 4

1.2. Pendule élastique verticale ............................................................................................................... 5

1.3. Pendule simple : oscillateur harmonique non amorti.......................................................................... 5

III. Etude énergétique des oscillateurs. .................................................................................................... 6

1.1. Diagrammes d’énergie ..................................................................................................................... 6

1.2. Énergie instantanée .......................................................................................................................... 7

IV. Oscillateur mécanique amorti par frottements visqueux. ............................................................... 7

4.1. Mouvement oscillatoire faiblement amorti : frottement faible......................................................... 8

4.2. L’oscillateur critique : régime critique. ........................................................................................... 10

4.3. Régime critique .............................................................................................................................. 11

V. Analogie électrique ........................................................................................................................... 11

2
Chapitre 8 : Oscillateurs harmonique

Objectif

 Définir l’oscillateur mécanique.


 Présenter les aspects dynamique et énergétique de l’oscillateur mécanique.
 Apprendre comment les forces de frottements solide et fluide influencent le
mouvement de l’oscillateur.

I. Oscillateur harmonique

1.1. Définition
On appelle oscillateur harmonique à un degré de liberté x( X, q,..) tout système physique
dont l’évolution au cours de temps en l’absence d’amortissement et d’excitation, est régie par
l’équation différentielle linéaire :
𝑑2 𝑥
+ 𝜔02 𝑥 = 0 (1)
𝑑𝑡 2

Où 𝜔0 est la pulsation propre.

1.2. Description du mouvement de l’oscillation harmonique


La solution générale de l’équation différentielle (1) est donnée par :

𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 cos(𝜔0 𝑡 + 𝜑) (2)

Avec :
 𝜔0 : pulsation propre du mouvement
 𝑋𝑚 : l’amplitude maximale
 𝜑 : phase à l’origine des temps
 𝜔0 𝑡 + 𝜑 phase à l’instant t
2𝜋
 𝑇0 = 𝜔 : période propre du mouvement
0
𝑋𝑚 et 𝜑 sont déterminés à partir des conditions initiales.

Figure.1 : Représentation de l’évolution de la position d’un oscillateur harmonique en fonction du temps.

3
Remarques

- On peut encore écrire 𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 cos𝜑 cos(𝜔0 𝑡) − 𝑋𝑚 sin𝜑 sin(𝜔0 𝑡) ou encore


𝑥(𝑡) = 𝐴 cos(𝜔0 𝑡) − 𝐵 sin(𝜔0 𝑡), A et B sont déterminées à partir des conditions
initiales .
- Il est courant de représenter la position d’un oscillateur par un nombre complexe
̅̅̅̅̅̅
𝑥(𝑡) = 𝑋𝑚 𝑒𝑗(𝜔0𝑡+𝜑)
La position instantanée est donnée x(t) est donnée par la partie réelle du nombre
complexe ̅̅̅̅̅̅
𝑥(𝑡).

Figure 2 : Représentation de l’élongation instantanée d’un oscillateur dans le plan complexe.

II. Exemples d’oscillateurs harmoniques

1.1. Pendule élastique horizontale


Nous considérons le mouvement d’une masse m accrochée à un ressort de raideur k assujettie
à se déplacer sans frottements sur un plan horizontal (figure 3). Le mouvement étant
rectiligne, nous étudions le système masse m dans le référentiel galiléen R(O, x, y, t) muni de
la base( ⃗⃗⃗⃗ 𝑢𝑦 ). Le point O correspond à la position d’équilibre de la masse m, le ressort
𝑢𝑥 , ⃗⃗⃗⃗
étant au repos (ni étiré, ni comprimé).

Figure 3 : Pendule élastique horizontal.

L’application de la R.F.D conduit à :

𝑚𝑎 = 𝑃⃗ + 𝑇
⃗ + 𝑅⃗

0 −𝑘𝑥 0 𝑥̈
𝑃⃗ | ⃗ |
𝑇 𝑅⃗ | ⃗⃗⃗⃗𝑎 |
−𝑚𝑔 0 𝑅 0

4
Par projection de la RFD sur l’axe des abscisses, on obtient l’équation différentielle du
mouvement du pendule élastique, soit :
𝑑2𝑥 𝑘
+ 𝑥=0
𝑑𝑡 2 𝑚
qui correspond bien à l’équation différentielle du mouvement d’un oscillateur harmonique.
La solution est bien sûr sinusoïdale. La pulsation et la période du mouvement sont données
par :
𝑘 2𝜋 𝑚
𝜔0 = √ 𝑒𝑡 𝑇0 = = 2𝜋√
𝑚 𝜔0 𝑘
𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 cos(𝜔0 𝑡 + 𝜑)
𝑋𝑚 et 𝜑 sont déterminés à partir des conditions initiales.

1.2. Pendule élastique verticale


Considérons maintenant le même problème que précédemment, mais avec un pendule
vertical. Le système étudié est la masse, le référentiel galiléen R(O, x, t) et les forces
extérieures appliquées 𝑃⃗ 𝑒𝑡 𝑇
⃗.

 À l’équilibre, le poids compense la tension du ressort (figure 4) et l’on a :


𝑃⃗ + 𝑇
⃗ =0
⃗ ⟹ (𝑚𝑔 − 𝑘∆𝑙0 )⃗⃗⃗⃗𝑢𝑥 = 0 ⃗

Figure 4. Schéma d’une masse accrochée à un ressort vertical en équilibre puis en mouvement.

 En mouvement, le poids ne compense plus la tension. L’origine O du mouvement est


prise sur la position d’équilibre du ressort. L’application de la RFD conduit à :
𝑃⃗ + 𝑇
⃗ = 𝑚𝑎 ⟹ 𝑚 𝑥̈ ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 = (𝑚𝑔 − 𝑘(∆𝑙0 + 𝑥))⃗⃗⃗⃗ 𝑢𝑥
En utilisant la condition d’équilibre du ressort, on aboutit à l’équation différentielle du
mouvement du pendule élastique :
𝑑2𝑥 𝑘
+ 𝑥=0
𝑑𝑡 2 𝑚
Le mouvement a les mêmes caractéristiques que celles de l’oscillateur horizontal.

1.3. Pendule simple : oscillateur harmonique non amorti.


Nous considérons un pendule simple constitué d’une masse m ponctuelle accrochée à un fil de
longueur l, comme l’indique la figure 5.

5
Figure 5 • Pendule simple constitué d’une masse accrochée à un fil de longueur l.

L’application du théorème du moment cinétique dans lequel seul le poids possède un moment
non nul :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ∧ 𝐹
𝑑(𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑥𝑡 )
∑ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀0 (𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑥𝑡 ) =
𝑑𝑡
Conduit après projection sur l’axe de rotation à :
𝑑𝑣 𝑔
𝑚𝑔𝑙 𝑠𝑖𝑛𝜃 = 𝑚𝑙 𝑑𝑡 = 𝑚𝑙 2 𝜃̈ ⟹ 𝜃̈ + 𝑙 𝑠𝑖𝑛𝜃 = 0 (3)
Nous rappelons que l’équation (3) est celle d’un oscillateur anharmonique car elle n’est pas
linéaire. Pour  « petit » nous avons, au premier ordre en , sin  ≃ . Cette équation devient
linéaire et s’écrit :
𝑔
𝜃̈ + 𝜃 = 0
𝑙
On retrouve une équation différentielle identique à celles rencontrées précédemment ce qui
montre que le pendule simple est assimilable à un oscillateur harmonique dans la limite des
petites oscillations (𝜃 <10◦).

III. Etude énergétique des oscillateurs.

1.1. Diagrammes d’énergie


Un oscillateur harmonique ne subit pas de forces de frottement ; il est donc mécaniquement
isolé et son énergie mécanique se conserve. Nous pouvons donc écrire que :
E = EC + EP = cste
Il est possible de représenter graphiquement l’évolution de ces trois énergies en fonction du
paramètre de mouvement de l’oscillateur. La figure 5.7 donne l’énergie mécanique d’un
pendule élastique et d’un pendule simple de faible amplitude
𝜃2
𝜃 < 10° ⟹ 𝑠𝑖𝑛𝜃 ≈ 𝜃, cos 𝜃 ≈ 1 −
2

Figure 6 • Représentation d’un pendule élastique et d’un pendule simple avec leur énergie mécanique associée.

L’évolution des différentes énergies d’un pendule élastique de constante de raideur k = 0,2
Nm−1 est présentée sur la figure 7. On y voit que l’énergie mécanique est constante et que

6
l’énergie cinétique évolue de façon complémentaire à l’énergie potentielle, celle-ci évoluant
de façon parabolique.

Figure 7 • Énergie potentielle, cinétique et mécanique d’un pendule élastique sans frottements.

1.2. Énergie instantanée


L’énergie instantanée est l’énergie de l’oscillateur à l’instant t. Nous faisons à titre
d’application le calcul dans le cas du pendule élastique. L’énergie instantanée est la somme
des énergies cinétiques et potentielles instantanées qui s’écrivent :
En introduisant la raideur k du ressort en fonction de la pulsation propre 𝜔 0 de l’oscillateur
dans l’expression de l’énergie cinétique et en sommant ces deux énergies, nous obtenons
l’énergie mécanique instantanée de l’oscillateur soit :

1
𝑚𝜔02 𝑥𝑚
𝐸𝑝 (𝑡) = 2
𝑠𝑖𝑛2 (𝜔0 𝑡 + 𝜑)
2
1
𝐸𝑐 (𝑡) = 𝑚𝜔02 𝑥𝑚 2
𝑐𝑜𝑠 2 (𝜔0 𝑡 + 𝜑)
2
En introduisant la raideur k du ressort en fonction de la pulsation propre 𝜔0 de l’oscillateur
dans l’expression de l’énergie cinétique et en sommant ces deux énergies, nous obtenons
l’énergie mécanique instantanée de l’oscillateur soit :
1
𝐸 = 𝑘𝑥𝑚 2
2
IV. Oscillateur mécanique amorti par frottements visqueux.

Nous considérons un pendule élastique horizontal subissant une force de frottement visqueux
du type 𝐹 = −𝛼𝑣 . Nous étudions le système masse m dans le référentiel galiléen R(O, x, t).
⃗ , la force de frottement 𝐹 ; la tension du ressort 𝑇
Les forces extérieures appliquées sont le poids 𝑃 ⃗ et la réaction du
⃗ (figure 7).
support 𝑅

Figure 8. Représentation d’un pendule élastique horizontal soumis à une force de frottement visqueux.

7
L’application de la R.F.D. conduit à :
𝑃⃗ + 𝑇
⃗ + 𝑅⃗ + 𝐹 = 𝑚𝑎
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀/𝑅

0 −𝑘𝑥 0 −𝛼𝑥̇ 𝑥̈
𝑃⃗ | ⃗ |
𝑇 𝑅⃗ | 𝐹| ⃗⃗⃗⃗𝑎 |
−𝑚𝑔 0 𝑅 0 0

En projection sur l’axe des x il vient :


𝛼 𝑘
𝑚𝑥̈ = −𝑘𝑥 − 𝛼𝑥̇ ⟹ 𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝑥 = 0 (4)
𝑚 𝑚

Cette équation est une équation différentielle linéaire du deuxième degré.


𝑘 𝛼
Posons 𝜔02 = 𝑚 et 2𝜆 = 𝑚 l’équation 4 devient :

𝑥̈ + 2𝜆𝑥̇ + 𝜔02 𝑥 = 0
C’est une équation différentielle linéaire du deuxième degré
Equation caractéristique :
𝑟 2 + 2𝜆𝑟 + 𝜔02 = 0 (5)
2
Δ′ = 𝜆 − 𝜔20
La solution x(t) et la nature du mouvement de déplacement dépendent du signe de Δ′ de
l’équation caractéristique.

4.1. Mouvement oscillatoire faiblement amorti : frottement faible



𝚫 < 𝟎 : frottement faible
2
Δ′ = 𝜆 − 𝜔20 < 0 ⟹ 𝜆 < 𝜔
Posons Ω2 = 𝜔02 − 𝜆2 l’équation (5) à deux racines complexe qui sont :
𝑟1 = −𝜆 + 𝑖Ω et 𝑟2 = −𝜆 − 𝑖Ω
Et par suite l’équation (4) à pour solution
𝑥(𝑡) = 𝑋1 𝑒 𝑟1 𝑡 + 𝑋2 𝑒 𝑟2𝑡 = 𝑒 −𝜆𝑡 [𝑋1 𝑒 𝑖Ωt + 𝑋2 𝑒 −𝑖Ωt ] (6)

𝑋1 et 𝑋2 sont déterminées à partir des conditions initiales. On peut démontrer que l’équation 1
peut s’écrire :
𝒙(𝒕) = 𝑨𝒆−𝝀𝒕 𝒄𝒐𝒔(𝛀𝐭 − 𝛗) (𝟕)

A et φ sont déterminées à partir des conditions initiales.


2𝜋
Ω = √𝜔02 − 𝜆2 : pseudo-pulsation et on définie la pseudo-période 𝑇 = Ω
2𝜋
𝑇= 𝑝𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜 − 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒
√𝜔02 − 𝜆2
2𝜋
Il est toujours plus grand que la période propre 𝑇0 = 𝜔
0
𝑇0
𝑇=
𝜆2
√1 − 2
𝜔0
L’allure de la courbe de l’équation (7) est enveloppée par les exponentielles 𝑨𝒆−𝝀𝒕 𝒆𝒕 𝑨𝒆𝝀𝒕

8
Figure 9. Mouvement d’un oscillateur amorti par frottement fluide dans le cas d’un amortissement faible.
L’amplitude des oscillations décroît de façon exponentielle (traits pointillés).

𝐜𝐚𝐬 𝚫′ < 𝟎 : C’est un mouvement pseudopériodique : oscillation faiblement amorti par


frottement faible de coefficient de frottement .

Remarque
𝛼
 La décroissance de l’exponentielle est guidée par le 𝜆 = 2𝑚 qui traduit le degré
d’amortissement.
 Lorsque 𝛼 = 0 pas d’amortissement le mouvement et non amorti et l’on retombe sur
la solution de l’oscillateur harmonique.

Décrément logarithmique

La détermination du coefficient de viscosité  peut se faire expérimentalement à partir de la


courbe x(t) en utilisant le décrément logarithmique . Cette quantité est obtenue en
considérant le logarithme du rapport des amplitudes des oscillations au bout des temps nT et
(n − 1)T. À ces instants nous avons :
𝑥(n𝑇)
= 𝑒 −𝜆𝑇
𝑥((𝑛 − 1)𝑇)

9
Le décrément logarithmique du mouvement est la quantité :

𝑥(n𝑇) 𝛼
𝛿 = 𝜆𝑇 = 𝑙𝑜𝑔 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜆 =
𝑥((𝑛 − 1)𝑇) 2𝑚

4.2. L’oscillateur critique : régime critique.


𝚫′ = 𝟎 : Le régime de l’oscillateur est dit critique lorsque le discriminant de l’équation
caractéristique est nul.
2 2𝜋
Δ′ = 𝜆 − 𝜔20 = 0 ⟹ 𝜆 = 𝜔0 =
𝑇0
La solution de l’équation (4) dans ce cas est donnée par :
𝒙(𝒕) = (𝑨𝒕 + 𝑩)𝒆−𝝀𝒕

A et B sont déterminés à partir des conditions initiales qui sont supposées être x = Xmax et v = 0 à t = 0.
Remarque
 Le régime est dit critique car il correspond à un amortissement critique pour lequel on
bascule du régime pseudopériodique vers un régime où il n’y a plus d’oscillations.
 Dans la pratique, ce régime est extrêmement important car lorsqu’il est atteint,
l’oscillateur revient dans sa position d’équilibre au bout d’un temps minimal. C’est
ainsi que ce régime est mis à profit dans les systèmes d’amortisseurs qui ont pour but
d’empêcher les oscillations d’un oscillateur. La figure 9 montre le retour à l’équilibre
d’un ressort amorti en régime critique. La période propre d’oscillation est de 3,14 s et
le retour à l’équilibre est de l’ordre de cette valeur.

Figure 10. Évolution de l’élongation d’un ressort amorti en régime critique (trait plein) et en régime
apériodique (trait pointillé).

Exemple de solution en régime critique. Le retour à la position d'équilibre est le plus rapide dans cette
situation.

10
4.3. Régime apériodique (fortement amorti)

𝚫 > 0 : Dans ce cas l’équation caractéristique à deux racines réelles :
𝑟1 = −𝜆 + Ω et 𝑟2 = −𝜆 − Ω
Et par suite l’équation (4) à pour solution
𝑥(𝑡) = 𝐴𝑒 𝑟1𝑡 + 𝐵𝑒 𝑟2𝑡 = 𝑒 −𝜆𝑡 [𝐴𝑒 −Ω𝑡 + 𝐵𝑒 Ω𝑡 ]
Avec Ω2 = 𝜆2 − 𝜔02
𝒙(𝒕) = 𝒆−𝝀𝒕 [𝑨𝒆−𝛀𝒕 + 𝑩𝒆𝛀𝒕 ]
A et B sont déterminés à partir des conditions initiales qui sont supposées être x = Xmax et v = 0 à t = 0.
Le mouvement de l’oscillateur n’est plus périodique et la masse m revient dans sa position
d’équilibre au bout d’un temps qui en principe tend vers l’infini.
La figure 9, qui illustre la comparaison entre le mouvement critique et le mouvement
apériodique, montre bien que l’oscillateur retourne plus vite vers sa position d’équilibre en
régime critique.

Figure : Exemple de solution en régime fortement amorti. Le système retourne à sa position d'équilibre
très lentement.

V. Analogie électrique
Il est parfois commode de rapprocher le problème de l’oscillation d’un oscillateur mécanique
tel que le pendule élastique amorti de celui d’un circuit électrique RLC série alimenté en
signaux carrés (figure 10).

Figure 11. Comparaison d’un oscillateur mécanique et d’un oscillateur électrique .


𝑞
𝑚𝑥 +̈ 𝛼 𝑥̇ + 𝑘𝑥 = 0 ; 𝐿𝑞̈ + 𝑅𝑞̇ + =0
𝑐

On peut ainsi constater qu’il existe une équivalence formelle entre les quantités suivantes :

1
𝑥 → 𝑞, 𝑚 → 𝐿, 𝛼 → 𝑅, 𝑘 →
𝑐
Il est ainsi intéressant de remarquer que la résistance R d’un circuit électrique joue un rôle
analogue au coefficient de frottement  en mécanique.

11
Oscillateur mécanique Oscillateur électrique
Elongation x(t) Charge q(t)
Vitesse v(t) Courant i(t)
Raideur k 1
Inverse de capacité
𝑐
Inertie (m) Inductance (L)
Amortissement 𝜶 Résistance R
1
𝒌 Pulsation propre 𝜔0=
Pulsation propre 𝝎𝟎 = √ √𝐿𝐶
𝒎
𝟏 𝟐 𝟏
Ec =𝟐 𝒎𝒗 𝐸𝐿 = 𝐿𝑖 2
𝟐
𝟏 1 𝑞2
𝑬𝒑 = 𝒌𝒙𝟐 𝐸𝑒 =
𝟐 2 𝑐
𝟏 𝟐 𝟏 1 𝑞2 𝟏
𝑬𝒎 = 𝒌𝒙 + 𝒎𝒗𝟐 W= + 𝐿𝑖 2
𝟐 𝟐 2 𝑐 𝟐

VI. OSCILLATIONS FORCÉES, RÉSONANCE


1- Equation différentielle

Pour étudier les oscillations forcées d’un oscillateur, il est nécessaire d’exciter
l’oscillateur périodiquement dans le temps. Le montage présenté figure 6.1 permet d’exciter
de façon sinusoïdale un ressort de raideur k au bout duquel est accrochée une masse m.
Le moteur tourne à la vitesse angulaire v constante et il entraîne la masse m dans un
mouvement de va-et-vient périodique. Ce mouvement de va-et-vient est obtenu en attachant
un fil au ressort dans une position excentrée de e de l’axe de rotation du moteur. On constate
expérimentalement qu’en régime permanent la masse m suit le mouvement du moteur en
oscillant à la même fréquence que celle du moteur. Pour une fréquence d’excitation proche de
la fréquence propre de l’oscillateur harmonique, l’amplitude de vibration de la masse m
devient maximale. On dit que l’oscillateur entre en résonance. Par la suite le moteur sera
qualifié d’excitateur et la masse accrochée au ressort de résonateur.

12
Pendule élastique forcée, entrainé par une force excitatrice F e(t).

Schéma de principe d’un montage permettant l’étude des oscillations forcées en mécanique.

L’application de la relation fondamentale de la dynamique conduit à l’équation différentielle


du mouvement donnée par :

𝑃⃗ + 𝑇
⃗ + ⃗⃗⃗
𝐹𝑓 + ⃗⃗⃗
𝐹𝑒 = 𝑚𝑎
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀/𝑅

0 −𝑘𝑥 0 −𝛼𝑥̇ 𝑥̈ 𝐹 cos(𝜔𝑡)


𝑃⃗ | ⃗ |
𝑇 𝑅⃗ | 𝐹| 𝑎| 𝐹 ⃗⃗⃗𝑒 | 𝑚
−𝑚𝑔 0 𝑅 0 0 0

En tenant compte de la condition d’équilibre et par projection suivant l’axe OX,

𝛼 𝑘 𝐹𝑚
𝑚𝑥̈ + 𝑘𝑥 + 𝛼𝑥̇ = 𝐹𝑒 = 𝐹𝑚 cos(𝜔𝑡) ⟹ 𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝑥 = 𝐹𝑒 = cos(𝜔𝑡)
𝑚 𝑚 𝑚

𝛼 𝑘 𝐹𝑚
𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝑥 = cos(𝜔𝑡)
𝑚 𝑚 𝑚
𝑘 𝛼
Posons 𝜔02 = 𝑚 et 2𝜆 = 𝑚 l’équation ci-dessus devient :
𝑑2𝑥 𝑑𝑥 𝐹𝑚
2
+ 2𝜆 + 𝜔02 𝑥 = cos(𝜔𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑚

13
𝐹𝑚
𝑥̈ + 2𝜆𝑥̇ + 𝜔02 𝑥 = cos(𝜔𝑡) (4)
𝑚

Cette équation est celle d'un oscillateur forcée à un degré de liberté.

2- Solution de l’équation différentielle

Etape 1 : La solution de l'équation sans second membre : solution transitoire

𝑥̈ + 2𝜆𝑥̇ + 𝜔02 𝑥 = 0

Ce cas à été étudié dans le paragraphe antérieur. Cette solution décroit de façon
exponentielle au cours du temps compte tenu du terme exponentiel de la forme exp(- t) qui
apparait quelque soit le régime. Au bout d'un temps suffisamment long, cette solution
s'annule. Soit xh(t), la solution de l'équation sans second membre

Etape 2 : La solution particulière : solution permanente

Une solution avec une forme similaire à l'excitatrice Fe(t) est également valable pour résoudre
l'équation complète. Ainsi,
𝑥𝑝 (𝑡) = 𝑋𝑚 cos(𝜔𝑡 + 𝜑)

Dans laquelle 𝜔 est la pulsation temporelle de l'excitateur.

Etape 3 : La solution générale

La solution générale de l’équation différentielle (4) résulte ainsi de la combinaison linéaire de


xh(t) avec xp(t).

𝑥𝑔 (𝑡) = 𝑥ℎ (𝑡) + 𝑥𝑝 (𝑡)

3- Le régime permanent

Au cours du régime permanent, il n'existe plus que la solution particulière 𝑥𝑝 (𝑡)et donc
Après quelques oscillations qui correspondent à un régime transitoire, le système adopte en
régime permanent un mouvement de type sinusoïdal dont la pulsation est la même que la
pulsation de la force excitatrice mais dont la phase diffère de celle de la force excitatrice. Il
est donc logique d’écrire que la solution du régime permanent est du type :
𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 cos(𝜔𝑡 + 𝜑)

Élongation de l'oscillateur

Soit l'équation d'un oscillateur forcée :


𝐹𝑚
𝑥̈ + 2𝜆𝑥̇ + 𝜔02 𝑥 = cos(𝜔𝑡)
𝑚

14
La résolution de cette équation dans le cas d'un régime permanent est proposée en utilisant la
représentation complexe de la fonction x(t). Cela conduit à écrire l'équation du mouvement
telle que :

𝐹𝑒
𝑥̈ + 2𝜆𝑥̇ + 𝜔02 𝑥 =
𝑚
Ainsi :

𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 𝑒 (𝑗𝜔𝑡)
Avec 𝑋𝑚 l’amplitude complexe
𝑋𝑚 = 𝑋𝑚 𝑒 (𝑗𝜑)

Avec Xm est l'amplitude et 𝜑 le déphasage qui sont associées à l'élongation.


.
Pour utiliser cette solution dans l'équation du mouvement, la solution X(t) est dérivée une
première fois puis une seconde fois. On calcule ainsi 𝑥̈ et 𝑥̇

𝑑𝑥
𝑥̇ = = 𝑗𝜔𝑥(𝑡)
𝑑𝑡
𝑑𝑥̇
𝑥̈ = = −𝜔2 𝑥(𝑡)
𝑑𝑡
Avec
𝑥 (𝑡) = 𝑋𝑚 𝑒 (𝑗𝜔𝑡+𝜑)
𝐹𝑒 = 𝐹𝑚 𝑒 (𝑗𝜔𝑡)

En utilisant ces résultats dans l'équation 4, cela donne :

𝐹𝑚 (𝑗𝜔𝑡)
𝑋𝑚 𝑒 (𝑗𝜔𝑡+𝜑) (𝜔02 − 𝜔2 + 2𝑗𝜆𝜔) = 𝑒
𝑚

Donc
𝐹𝑚
𝑋𝑚 𝑒 (𝜑) (𝜔02 − 𝜔2 + 2𝑗𝜆𝜔) =
𝑚
𝐹𝑚
𝑋𝑚 = 𝑚
(𝜔02 − 𝜔 2 + 2𝑗𝜆𝜔)
De cette équation complexe on peut déduire l’amplitude 𝑋𝑚 et le déphasage 𝜑 de l’élongation
par apport à la force d’excitation

En prenant le module de l’équation nous obtenons :

𝐹𝑚
𝑋𝑚 (𝜔) =
𝑚√(𝜔02 − 𝜔 2 )2 + (2𝜆𝜔)2

15
En raisonnant sur les arguments des nombres complexes nous obtenons la valeur de la
tangente de la phase

2𝜆𝜔
𝑡𝑎𝑛 𝜑(𝜔) = −
𝜔02 − 𝜔2

Les expressions ci-dessus montrent que l’amplitude et la phase de l’oscillateur entretenu


dépendent de la pulsation de l’excitateur. En particulier, l’amplitude des oscillations passe par
un maximum dont la position est déterminée par l’équation suivante :

On introduire un facteur de qualité, noté Q, pour des raisons de commodité, il est définit tel
que :
𝝎𝟎
𝑸=
𝟐𝝀

Par commodité, le terme de pulsation réduite, est introduit dans les expressions précédentes :

𝝎
𝒖=
𝝎𝟎

De plus, le facteur de qualité est utilise pour mettre en évidence l'influence de l'amortissement
sur les expressions de l'élongation Xm et du déphasage 𝜑 entre l'élongation et l'excitatrice,
ainsi :

1- Etude fréquentielle de l’amplitude

𝑭𝒎 𝟏
𝑿𝒎 (𝒖) =
𝒎𝝎𝟐𝟎
𝒖𝟐
√(𝟏 − 𝒖𝟐 )𝟐 +
𝑸𝟐

𝜔
Pour les faibles fréquences 𝜔 < 𝜔0 → <1 →𝑥<1
𝜔0

𝑭𝒎
𝐥𝐢𝐦 𝑿𝒎 (𝒖) →
𝒖→𝟎 𝒎𝝎𝟐𝟎
Pour les hautes fréquences

𝐥𝐢𝐦 𝑿𝒎 (𝒖) → 𝟎
𝒖→+∞

Les u tels que 𝑋𝑚 (𝑢) soit un extremum sont exactement les u tels que
𝑢2
𝑓(𝑢) = (1 − 𝑢2 )2 + 2 soit un extremum.
𝑄
2𝑢 1
On a𝑓 𝑢) = 2(1 − 𝑢2 )(−2𝑢) + 𝑄2 = 0 ⟺ 𝑢 = 0 𝑜𝑢 𝑢2 = (1 − 2𝑄2 )
′(

1 1
 Cas 1 − 2𝑄2 > 0 ⟺ 𝑄 >
√2

16
1
u =0 : minimum et 𝑢 = √1 − 2𝑄2 est maximum qu’on note la pulsation réduite a la
1 𝑭 𝟏 𝑸𝑭𝒎
résonance : 𝑢𝑟 = √1 − 2 , 𝑿𝒎 (𝒖𝒓 ) = 𝒎𝟐 si 𝑄 ≫ 1 𝑿𝒎 (𝒖𝒓 ) ≈
2𝑄 𝒎𝝎 𝟎
𝟏 𝟏 𝒎𝝎𝟐𝟎
√ 𝟐− 𝟒
𝑸 𝟒𝑸
1 1
 Cas 1 − 2𝑄2 < 0 ⟺ 𝑄 <
√2
u=0 : maximum

Pulsations de coupures définie par :


𝑿𝑴𝒂𝒙 𝑿𝒎 (𝒖𝒓 )
𝑿𝒎 (𝒖) = =
√𝟐 √𝟐
Si Q est assez grande : deux solutions 𝑢1 < 𝒖𝒓 < 𝑢2
1
Soit 𝜔1 < 𝝎𝒓 = 𝝎𝟎 √1 − 2𝑄2 < 𝜔2
Largeur de la bande passante 𝜔2 − 𝜔1 tel que
∆𝜔 𝜔2 − 𝜔1 1
= ≈
𝝎𝟎 𝝎𝟎 𝑄

17
2- Etude fréquentielle de déphasage

2𝜆𝜔
𝜑(𝜔) = −𝑎𝑟𝑡𝑔
𝜔02− 𝜔2
Posons
𝝎 𝝎 𝑢
𝒖 = 𝝎 et 𝑸 = 𝟐𝝀𝟎 on a : 𝜑(𝑢) = −𝑎𝑟𝑡𝑔 𝑄(1−𝑢2)
𝟎

𝜔
 Faible fréquence 𝜔 < 𝜔0 → 𝜔 < 1 𝑢 → 0, 𝜑(𝑢) → 0
0
𝜋
 𝜔 = 𝜔0 , 𝑢 → 1 𝑒𝑡 𝜑(𝑢) → − 2
 Haute fréquence 𝑢 → +∞ 𝜑(𝑢) → −𝜋

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