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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

COMMUNE DE
VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE
(Département du Rhône)

Exercices 2015 et suivants

Synthèse

Décembre 2022
AVERTISSEMENT

Cette synthèse est destinée à faciliter la lecture et l’utilisation du rapport d’observations


définitives de la chambre régionale des comptes, délibérées le 9 septembre 2022.
Seul le rapport engage la chambre.
SYNTHÈSE

Première commune du département du Rhône par sa population (hors Métropole de


Lyon), Villefranche-sur-Saône appartient à un territoire intercommunal contrasté, à la fois rural
et urbain. Equidistante de Lyon et de Mâcon, elle fait partie de l’unité urbaine et du bassin de
vie de Lyon, mais dispose d’une réelle fonction centrale à l’échelle locale.
Au cours de la période, la commune s’est investie dans l’amélioration de la qualité de
l’accueil des usagers, et propose désormais une bonne complémentarité entre l’accès en ligne
et l’accès physique aux démarches. Elle n’a, en revanche, pas évalué les besoins des usagers ni
les résultats obtenus dans la mise en œuvre des politiques et des services publics, faute de
dispositif d’évaluation. Cette absence d’évaluation ne permet pas d’en apprécier la performance
ni d’identifier précisément les besoins, et la prive d’un éclairage utile pour répondre à son
ambition de réduire ses charges. Cette fragilité ressort également de la gestion des subventions,
malgré des montants engagés importants.

Périmètres des unités urbaines (2020) et bassins de vie (2012)

Unité urbaine Bassin de vie


de Belleville de Belleville
Lyon
Unité urbaine
Bassin de vie
de Lyon
de Lyon

Source : Insee, 01/01/2021. © Observatoire des territoires, ANCT 2021 – IGN Admin Express

L’intégration intercommunale a peu progressé mais reste dans la moyenne.


Peu de compétences ont été transférées à l’intercommunalité au cours de la période, le
territoire étant déjà relativement intégré. Les contours de certaines d’entre elles ont été clarifiés,
comme le recommandait la chambre. D’autres clarifications seraient nécessaires, par exemple
pour les zones d’activité économique, la voirie, les équipements sportifs, voire la gestion des
parkings qui mériterait de s’inscrire dans le cadre plus large de la politique de mobilité
intercommunale.
Les mutualisations sont pour leur part restées très limitées, à l’exception des systèmes
d’information, mais sans permettre une réelle intégration fonctionnelle des réseaux et
applications. D’autres pistes doivent être ouvertes, par exemple pour la commande publique ou
la gestion des ressources humaines.
Une situation financière saine

Évolution des charges et des produits par rapport à 2015 et capacité


d’autofinancement annuelle (en % des produits de gestion)
10% 18,0%
16,0%
8%
14,0%
6% 5,4% 12,0%
5,4%
3,8% 3,9% 10,0%
4% 3,4%
3,4% 8,0%
2,7% 2,4% 6,0%
2% 2,1%
1,4% 1,6%
4,0%
0% 0,0% -0,1%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2,0%
-2% 0,0%
CAF brute (échelle de droite, en % des produits de gestion)
= Produits de gestion (A)
= Charges de gestion (B)

Source : Calculs CRC d’après les comptes de gestion. Voir détail des charges et des produits ci-après
(graphique n° 3).
La situation financière de la commune reste structurellement saine. Les évolutions des
agrégats financiers relèvent essentiellement des modifications apportées à la répartition des
compétences avec l’intercommunalité. Les différentes stratégies arrêtées ont été respectées
voire dépassées, ce qui a permis de dégager un niveau d’autofinancement constant et
relativement élevé, soutenant un programme d’investissement d’ampleur avec un recours très
limité à l’emprunt et aux réserves.
La commune dispose à ce jour d’un programme d’investissement ambitieux qui ne laisse
pas apparaître de risque particulier.

La commande publique reste un point de fragilité important de la commune


A l’instar du constat déjà fait par la chambre lors du précédent contrôle, un trop grand
nombre d’achats ne font toujours pas l’objet ni d’une publicité ni d’une mise en concurrence,
même allégée, contrairement à ce qu’impose la loi. Cette situation expose la commune à un
risque juridique important, d’autant plus qu’elle est récurrente et concerne en grande partie les
mêmes titulaires.
Au-delà de la mise en œuvre de procédures adaptées pour les achats qui, à raison de leur
montant, dépassent les seuils réglementaires, la commune doit impérativement assurer un suivi
attentif de ses dépenses par nature et un contrôle périodique des achats. L’installation en cours
d’un système d’information dédié peut y contribuer en partie...
De plus, tant par les processus d’achat que par certains critères de sélection utilisés, les
prestataires locaux apparaissent de fait favorisé, en particulier lorsque les commandes sont
passées, irrégulièrement, sans publicité et mise en concurrence préalables. Comme déjà relevé
dans le précédent rapport de la chambre, la commune doit s’abstenir de toute pratique
aboutissant à restreindre l’accès des entreprises à la commande publique.
Pour les mises en concurrence qui ont été conduites, les conditions de procédure
réglementaires ont été respectées sur le plan formel mais l’analyse des offres par les services
communaux est très souvent restée incomplète et superficielle. La commune n’est donc pas en
capacité de démontrer que le choix du prestataire est justifié, ce qui nuit à la régularité et la
performance de ses procédures.

Les recommandations du précédent rapport en matière de gestion des ressources


humaines ont été en partie corrigées.
La chambre a vérifié la mise en œuvre des recommandations du précédent rapport en
matière de gestion des ressources humaines. De réelles avancées sont intervenues mais cette
gestion reste imparfaite. La gestion des effectifs s’est récemment améliorée mais un pilotage
permanent des emplois et des effectifs doit encore être mis en place. Le nombre de véhicules
de fonction a été restreint mais un agent continue à en bénéficier sans fondement légal. Enfin,
le temps de travail a été mis en conformité avec la loi suite au présent contrôle, en limitant
l’application d’un régime plus favorable à certains emplois.
RECOMMANDATIONS

Recommandation n° 1 : Mener une évaluation des besoins des usagers en matière de services
et démarches administratives afin d’orienter les choix en la matière.

Recommandation n° 2 : Définir des critères communs pour l’attribution des subventions et


enrichir les conventions d’indicateurs de résultats mesurables.

Recommandation n° 3 : Constituer des provisions dans tous les cas prévus par la
réglementation, dès lors que la commune identifie un risque financier.

Recommandation n° 4 : Mettre fin, sauf circonstances liées à l’objet du marché, à la prise en


compte de critères liés à la proximité géographique pour l’attribution des marchés publics.

Recommandation n° 5 : Respecter la réglementation en matière d’achat public et instaurer un


contrôle régulier des achats par nature et par montant.

Recommandation n° 6 : Procéder à une analyse des offres rigoureuse, complète et motivée

Recommandation n°7 : Indiquer de manière transparente, dans le règlement de consultation,


les critères d’analyse des offres.

Recommandation n° 8 : Établir un règlement de gestion encadrant l’usage des véhicules de


service, notamment les conditions d’autorisation de remisage à domicile.
Les publications de la chambre régionale des comptes
Auvergne-Rhône-Alpes
sont disponibles sur le site :
https://www.ccomptes.fr/fr/crc-auvergne-rhone-alpes

Chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes


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