AKOUBA16x23.indd 2 25/03/2019 10:27 AKOUBA16x23.indd 3 25/03/2019 10:27 À Patricia, Aurélien et Camille. À mes amis de la Cordée, pour lesquels j’ai écrit ce conte.
Il était une fois, il y a très longtemps, dans un pays très lointain, un village où les enfants étaient atteints d’une étrange maladie : tout ce qu’ils apprenaient à l’école le jour, ils l’oubliaient la nuit.
AKOUBA16x23.indd 6 25/03/2019 10:27
AKOUBA16x23.indd 7 25/03/2019 10:27 Leur maître était désespéré. Chaque matin, quand il avait rassemblé ses élèves, il les interrogeait sur les leçons de la veille. – Qui peut me dire combien font 2 et 2 ? Silence dans la classe. Les élèves se regardaient, incapables de répondre.
AKOUBA16x23.indd 8 25/03/2019 10:27
– Qui peut me dire au moins le nom de notre premier roi ? interrogeait le maître. Nouveau silence dans la classe. Tout le monde avait oublié. – Mais nous l’avons appris hier, et avant-hier, et le jour d’avant encore ! se lamentait le maître. Et le nom que porte le fruit du manguier, vous l’avez oublié aussi ? Dans la classe, tous les enfants baissaient la tête. Oui, le nom du fruit du manguier, ils l’avaient oublié aussi.
AKOUBA16x23.indd 9 25/03/2019 10:27
Alors, chaque jour, patiemment, le maître recommen- çait et, chaque nuit, ses élèves oubliaient tout. Il faut dire que dans ce pays très lointain, il y a très longtemps, il n’y avait ni livres ni cahiers. L’écriture n’existait pas encore. Ce que le maître savait, et il était très savant, il l’avait appris de son père. Son père
AKOUBA16x23.indd 10 25/03/2019 10:27
l’avait appris lui-même de son propre père, et ainsi de suite, depuis des générations. Mais le maître commençait à se faire vieux, et c’est cela qui l’inquiétait. Quand il viendrait à mourir, tout son savoir disparaîtrait donc avec lui, sans qu’il ait pu le transmettre aux enfants de son propre village ?
AKOUBA16x23.indd 11 25/03/2019 10:27
AKOUBA16x23.indd 12 25/03/2019 10:27 Par chance, dans sa classe, il y avait un garçon plus malin que les autres. Il s’appelait Akouba. Chaque matin, il s’asseyait par terre, au premier rang, il ouvrait grand ses yeux et ses oreilles tant il avait envie d’apprendre et de connaître. Mais, chaque matin, comme tous les autres élèves, Akouba lui aussi avait tout oublié des leçons de la veille. – Il faut faire quelque chose, se dit-il. Moi qui aime tant courir et jouer à la balle, qu’arriverait-il si, chaque jour, je devais réapprendre à marcher, comme un nourrisson ?
Une ÉCOLE Sans ÉCHEC. L'Enfant en Difficulté Et Les Sciences Cognitives - Hervé Glasel (2013) (Éducation, Apprentissage, Troubles, Détection, Parents, Enseignants, Dépistage, Adaptation)