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Préparation de brevet n°2

Questions sur l’image et le texte

Thibault, médecin à Paris, travaille pour un service d’urgences à domicile. Il passe


ses journées dans sa voiture à parcourir les rues de la capitale.

5 Depuis toujours, Thibault s'attache à changer de secteur quand il demande ses gardes.
Il les a traversés dans tous les sens et de toutes les manières possibles, il connaît leur rythme
et leur géométrie, il connaît les squats et les hôtels particuliers, les maisons recouvertes de
lierre, le nom des cités HLM, les numéros des cages d'escalier, les tours vieillissantes et les
résidences flambant neuves aux airs d'appartements témoins.
10 Il a longtemps cru que la ville lui appartenait. Sous prétexte qu'il en connaissait la
moindre rue, la plus petite impasse, les dédales insoupçonnables, le nom des nouvelles
artères, les passages sans lumière, et ces quartiers surgis de nulle part aux abords de la Seine.
Il a plongé ses mains dans le ventre de la cité, au plus profond. Il connaît les
battements de son cœur, ses douleurs anciennes que l'humidité réveille, ses états d'âme et ses
15 pathologies. Il connaît la couleur de ses hématomes et le vertige de sa vitesse, ses sécrétions
putrides et ses fausses pudeurs, ses soirs de liesse et ses lendemains de fête.
Il connaît ses princes et ses mendiants.

Il vit au-dessus d'une place, il ne ferme jamais les rideaux. Il voulait la lumière, le
bruit. Ce mouvement circulaire qui ne s’arrête jamais.
20 Il a longtemps cru que la ville et lui battaient au même rythme, ne faisaient qu'un.

Mais aujourd'hui, après dix ans passés au volant de sa Clio blanche, dix ans
d'embouteillages, de feux rouges, de souterrains, de sens uniques, de stationnement en double
file, il lui semble parfois que la ville lui échappe, qu'elle lui est devenue hostile. Il lui semble
qu'à force de promiscuité, et parce qu'il connaît mieux que quiconque son haleine empesée, la
25 ville attend son heure pour le vomir ou le recracher, comme un corps étranger.

Delphine de Vigan, Les Heures souterraines, 2009.


Grammaire et compétences linguistiques

1. A quel temps sont les verbes de la première phrase ? Justifiez leur emploi. /2
5
2. « Il les a traversés dans tous les sens et de toutes les manières possibles. » (l.2).
a) Quelle est la fonction du pronom personnel en gras ? Quel mot remplace-t-il ? /2
b) Justifiez l’accord de « traversés ». /2
c) Indiquez la classe grammaticale des mots soulignés. /1
10
3. « les dédales insoupçonnables » (l.7)
a) Comment est formé le mot souligné ? Quelle est sa classe grammaticale ? /2
b) Quel est son sens ? /1
c) Proposez deux autres mots formés de la même façon. /1
15
4. « Il a longtemps cru que la ville et lui … est devenue hostile. » (l. 15-19). Réécrivez ce
passage en remplaçant « il » par « je » et « la ville » par « ce lieu ». /8

5. a) Quels sont la classe grammaticale et le sens de « mais » (l. 16)? /1


20 b) Par quel autre mot invariable pourrait-on le remplacer ? /1

Compréhension et compétences d’interprétation

25 6. Quelle vision de Paris est donnée dans les lignes 1 à 5 ? Appuyez-vous sur le
vocabulaire. /5

7. « Il a longtemps cru que la ville lui appartenait. » (l. 6)


a) Comment comprenez-vous cette phrase ? /3
30 b) Comment peut-on qualifier le lien qui unit Thibault à la ville ? /3
8. « Il a plongé … lendemains de fête » (l. 9-12) . A quoi la ville est-elle assimilée dans
ce passage ? Nommez cette figure de style. Justifiez votre réponse en vous appuyant
sur le vocabulaire. /6
5
9. A votre avis, pourquoi les sentiments de Thibault pour Paris ont-ils changé ? Que
ressent-il ? Comment la ville est-elle présentée à la fin du texte ? /6

10. Quel lien peut-on faire entre le personnage de la photographie et Thibault ? Ce


10 document illustre-t-il bien le texte ? Justifiez votre réponse. /6

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