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Nom : Ana Triyana Prabawati

Numéro de matricule 1006730

Les Glides
Sous ce nom sont regroupés trois sons qui se rapprochent des voyelles, dont ils sont le
point d'articulation, mais qui joignent à cette caracteristique un bruit de frottement, puisque le
passage de l'air entre la langue et le palais est plus étroit pour elles que pour les voyelles
correspondantes. Ils se distinguent de surcrôit des voyelles en ce qu'ils ne peuvent pas
constituer le centre d'une syllabe et sont donc toujours accompagnés d'une voyelle. ce sont (j)
proche de (i), comme dans abeille [abƐj], [ɥ]proche de [y], comme dans huit [ɥit] et [w]
proche de [u] comme dans loi [lwa]. Tous les glides sont sonores.

Les glides se caractérisent à la fois par des critères propres aux consonnes et d’autres
propres aux voyelles. C’est pourquoi on les appelle entre autres semiconsonnes ou semi-
voyelles. Les deux caractéristiques qui conduisent à les assimiler à des consonnes sont les
suivantes :

1. En français, toute syllabe est constituée, au minimum, d’une voyelle. La syllabe


minimale, c'est-à-dire la plus petite syllabe réalisable en français, est donc toujours
constituée d’un seul son vocalique. Des mots comme « à », « où », « hein », « an », etc.
en sont de bons exemples. On dit que la voyelle est noyau de syllabe, c'est-à-dire qu’elle
constitue l’élément autour duquel va se construire la syllabe. Les consonnes, quant à
elles, ne sont jamais noyau de syllabe en français : elles ont besoin d’un support
vocalique pour s’intégrer à une structure syllabique. Un indice de cette différence
fonctionnelle importante entre les voyelles et les consonnes transparaît dans la manière
dont nous prononçons usuellement les sons de notre langue. Si nous souhaitons réaliser
une voyelle, nous la prononçons toujours seule, sans consonne. Par exemple, je dirai que
« a, e, i, o, u » sont des voyelles de l’alphabet français.

2. La deuxième caractéristique consonantique des glides est liée au mode d’articulation. Au


début de « huître », « oiseau » et « yoyo », nous entendons une lègère friction, un bruit
de frottement, tout comme pour les consonnes fricatives ou la consonne approximante
[l]. Pour s’en apercevoir, il suffit de prononcer un mot comme « huître » en maintenant
longuement le premier son articulé : « huuuuuuuître » (la lettre « u » ne correspond pas,
dans ce mot, au « u » de « humeur », noté [y] dans l’Alphabet Phonétique International,
mais au son fricatif [ɥ] réalisé juste avant le « i »). Les glides sont donc des sons
accompagnés d’un bruit de frottement, ce qui les rapproche des consonnes fricatives.

Cependant, il existe aussi des raisons pour considérer que ces phonèmes sont, en partie,
des voyelles :

1. Soit les verbes « tuer », « lier » et « louer ». Je peux prononcer ces termes de
deux manières différentes. Il est possible de les réaliser sous une forme bisyllabique,
c'est-à-dire avec deux syllabes distinctes : « tu-er » [tye] ; « li-er » [lie] ; « lou-er » [lue].
Dans ce cas, les graphies « u » de « tuer », « i » de « lier » et « ou » de « louer » notent
une voyelle (respectivement, [y], [i] et [u]). Mais il est aussi possible de prononcer ces
verbes sous une forme monosyllabique, c'est-à-dire en une seule syllabe : « tuer » [t_e] ;
« lier » [lje] ; « louer » [lwe]. Dans ce cas, les graphies « u » de « tuer », « i » de « lier »
et « ou » de « louer » notent un glide (respectivement, [ɥ], [j] et [w]). Autrement dit, les
réalisations phonétiques des glides alternent éventuellement avec des voyelles, qui leur
sont comme associées : [ɥ] alterne avec [y] selon qu'on prononce « tuer » [t_e] ou [tye] ;
[j] avec [i] selon qu'on prononce « lier » [lje] ou [lie] ; et [w] avec [u] selon qu'on
prononce « louer » [lwe] ou [lue]. C’est donc une première raison pour les assimiler à
des sons vocaliques.

2. Ensuite, de même que le [u] s’oppose au [i] et au [y] par son lieu d’articulation (voir le §
2 du chapitre sur les voyelles), puisque [u] est une voyelle d’arrière et que les deux
autres, [i] et [y], sont des voyelles d’avant, nous remarquons que [w], qui alterne avec ce
[u], est aussi réalisé vers l’arrière, tandis que les deux autres glides, [ɥ] et [j], qui
alternent respectivement avec les voyelles d’avant [y] et [i], sont réalisés vers l’avant.
Pour en prendre conscience, prononcez plusieurs fois de suite « oui » / [wi] et « ya » /
[ja] : « oui ja oui ja oui ja … » Vous constaterez aisément que pour articuler « oui »,
votre langue se déplace vers l’arrière, alors qu’elle s’avance lorsque vous dites « ya ».
Les glides se définissent donc en partie, comme les voyelles, par un lieu d’articulation
qui peut être l’avant ou l’arrière du conduit buccal.
3. Enfin, de même que [i] se distingue de [u] et de [y] par la position des lèvres, puisque [i]
est une voyelle étirée, tandis que [u] et [y] sont des voyelles arrondies (voir le § 3 du
chapitre sur les voyelles), nous remarquons que [j], qui alterne avec ce [i], se réalise avec
les lèvres en position étirée, tandis que [ɥ] et [w], qui alternent respectivement avec [y] et
[u], se réalisent avec les lèvres arrondies. Pour le percevoir, prononcez de nouveau la
suite « oui ja » : vous percevrez sans difficulté que vos lèvres s’arrondissent pour « oui »
tandis qu’elles reprennent leur position naturelle, c'est-à-dire une position dite « étirée »,
lorsque vous revenez à « ja ». Les glides se définissent donc en partie, comme pour les
voyelles, par la forme que prennent les lèvres pour leur réalisation.

Au final, nous définirons donc les glides comme des phonèmes fricatifs, réalisés en
avant ou en arrière de la cavité buccale, avec les lèvres en position arrondie ou étirée, ce qui
combine une approche consonantique et une approche vocalique et explique leur statut
particulier au sein de la langue. On résumera ces particularités dans le tableau suivant :

Mode fricatif
Lieu d'articulation Lèvres arrondies Lèvres étirées
Avant ɥ j
Arrière w

On notera, pour terminer, que le français est une des rares langues du monde à en
compter trois. En général, les langues qui ont des glides en comptent seulement un ou deux.

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