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Phonétique et enseignement – N5OP105 Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Mineure DFLES 3e année et DUECDF UFR LLD - Département DFLE


Présence Sandrine Wachs

Cours 4
Description de l’articulation des sons

4.1. Articulation des consonnes


4.1.1. Mode d’articulation
4.1.2. Point d’articulation
4.2. Articulation des voyelles
4.2.1. Mode d’articulation
4.2.2. Point d’articulation
4.3. Articulation des glides

Les organes de la parole n’ont plus de secret pour vous ! Regardons maintenant dans le
détail la façon dont les sons sont articulés. Je rappelle que je vais ici décrire les sons lorsqu’ils
sont prononcés de façon isolée : on verra dans les cours 8 et 9 ce qui se passe dans la chaine
parlée, c’est-à-dire quand les sons sont prononcés les uns à la suite des autres.
Nous commencerons par décrire et expliquer l’articulation des consonnes pour ensuite
détailler l’articulation des voyelles et enfin des glides.
Soyez concentrés : beaucoup d’éléments vont être à assimiler. Courage !

4.1. Articulation des consonnes

[avertissement] Pour vous aider, n’oubliez pas d’aller fouiller régulièrement dans le
glossaire et de regarder l’annexe 1 (API pour les sons du français) si vous n’avez pas l’habitude
des symboles de l’API, ainsi que l’annexe 2 qui vous guidera dans la compréhension du trajet
de l’air.

Les consonnes sont des sons qui se caractérisent par le fait qu’il y a toujours (plus ou
moins) obstruction au passage de l’air. Lorsque l’air passe complètement librement, ce sont des
voyelles.

4.1.1. Mode d’articulation : trajet de l’air

Regardons tout d’abord ce qui se passe par rapport au trajet de l’air : c’est le mode
d’articulation. Il y a plusieurs cas de figure :

- L’air s’arrête totalement de passer parce que la glotte se ferme complètement. On dit
qu’il y a occlusion totale au passage de l’air puis relachement brusque de l’occlusion
(l’air s’éclappe rapidement = explosion) : ce sont les occlusives. Ces sons ne peuvent
pas être continués : [p] [b] [t] [d] [k] [g].
- L’air passe difficilement parce que la glotte se resserre. On dit qu’il y a constriction
(resserrement) : ce sont les constrictives (ou fricatives parce qu’on entend un bruit de
friction). Ces sons peuvent être continués, c’est-à-dire qu’on peut les prononcer tant
qu’on a de l’air dans nos poumons : [f] [v] [s] [z] [ȓ] [Ȣ].
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- L’air passe facilement (mais non librement). On dit que le passage de l’air se fait de
façon liquide : ce sont les liquides, plus précisément la latérale [l] (parce que l’air passe
de chaque côté de la langue) et la vibrante [r] (« r » roulé).
- L’air ne fait pas vibrer les cordes vocales en traversant le larynx (ça ne fait pas de bruit
au niveau du larynx), ce sont les sourdes : [p] [t] [k] [f] [s] [ȓ].
- L’air fait vibrer les cordes vocales en traversant le larynx (ça fait du bruit : poser vos
mains au niveau de votre pomme d’Adam et vous sentirez que ça vibre), ce sont les
consonnes sonores : [b] [d] [g] [v] [z] [Ȣ].
- L’air est expulsé uniquement par la bouche parce que l’uvule, qui est relevée, empêche
l’air de passer dans la cavité nasale : ce sont les consonnes orales. Ce sont toutes les
consonnes qui ne sont pas nasales, c’est-à-dire quasiment toutes ([p] par exemple). On
dit qu’elles sont par défaut orales (on ne précise leur nasalité que lorsqu’elles sont
nasales). Toutes ces consonnes orales peuvent être prononcées en se pinçant le nez.
- L’air est expulsé par la bouche et par le nez parce que l’uvule, qui est abaissée, permet à
l’air de passer dans la cavité nasale : ce sont les nasales : [m] [n] [Ȃ] [ŋ]. Prononcer
une consonne nasale en se pinçant le nez, c’est déjà plus difficile. Quand on est
enrhumé, l’air a du mal à sortir par le nez. Notre prononciation se trouve alors un peu
changée : on va par exemple prononcer [babǡɶ] au lieu de maman (c’est la consonne
orale sonore correspondante à la nasale [m] qui est prononcée).

Précision sur la nasale [ŋ] (la nasale la plus à l’arrière de la bouche). C’est une
consonne relativement récente dans le système phonologique du français : elle a été importée
(parce que le système phonologique français avait la place pour l’accueillir) en même temps
que le lexique des mots anglo-saxons en –ing comme parking, camping, jogging, shopping, etc.
Ça vaut vraiment la peine de jeter un coup d’œil dans Zazie dans le métro. Raymond
Queneau s’y amuse (entre autres) à caricaturer la prononciation de ces emprunts : le
campinge par exemple ! On entend aujourd’hui souvent la finale en –ine comme par exemple
parking prononcé [parkin].

On peut synthétiser tous les cas de figure cités supra en 3 grands critères :
1. la plus ou moins grande obstruction au passage de l’air (occlusives / constrictives /
liquides),
2. la sonorité (sourdes / sonores),
3. la nasalité (orales / nasales).

Les occlusives et les constrictives sont appelées obstruantes parce qu’elles sont toutes
prononcées avec une obstruction importante au passage de l’air (occlusion totale ou
constriction).
Les liquides et les nasales sont appelées sonantes (de l’anglais ‘sonant’ : « sonore ») parce
qu’elles sont toutes sonores.
Je reviendrai sur ces appellations quand on classera les sons (cf. cours 5).
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4.1.2. Point d’articulation

Regardons maintenant ce qui se passe dans la bouche, plus précisément le point (ou lieu) où
l’air rencontre un obstacle : c’est le point d’articulation. À noter ici que la classification
articulatoire repose sur une moyenne d’observation qui efface les variations propres aux
réalisations individuelles. Vous pouvez par exemple trouver que votre prononciation ne
correspond par tout à fait à la façon dont elle est décrite ici : un peu plus en arrière ou un peu
plus en avant, un peu moins les lèvres vers l’avant, etc. Pas de panique, c’est normal !
La description des organes de la parole faite au cours 3 devrait normalement vous permettre
de bien assimiler la terminologie des différents points d’articulation pour les consonnes.

[annexe 3]. Je vous invite à ouvrir l’annexe 3 qui vous aidera à comprendre plus facilement
l’articulation.
On va partir des sons prononcés le plus à l’avant de la bouche (à savoir les sons prononcés
avec mouvement des lèvres vers l’avant), pour reculer jusqu’aux sons prononcés le plus à
l’arrière de la bouche (à savoir au niveau de l’uvule pour les sons du français) :
- Les deux lèvres s’écrasent l’une contre l’autre, ce sont les bi-labiales : [p] [b] [m].
- La lèvre inférieure se rapproche des dents supérieures, ce sont les labio-dentales : [f]
[v].
- La pointe de la langue frappe l’arrière des dents, ce sont les apico-dentales : [t] [d] [n].
- La pointe de la langue se positionne dans la région des alvéoles, ce sont les apico-
alvéolaires : la pointe de la langue est proche des alvéoles ([s] [z]), elle se plaque
contre les alvéoles ([l]) ou encore elle bat très rapidement contre les alvéoles ([r], dit
« r » roulé).
- La langue se positionne entre les alvéoles et le début du palais dur, ce sont les pré-
palatales : [ȓ] [Ȣ].
- Le dos de la langue vient s’écraser contre le palais dur, c’est la dorso-palatale [Ȃ].
- La langue se rétracte vers le voile du palais (velum), ce sont les vélaires : [k] [g] [ŋ].
- L’air rencontre un obstacle au niveau de la luette (uvule), ce sont les uvulaires [ȑ] (dit
« r » standard) et [R]. La différence entre les deux réside dans le fait que [R] se
prononce avec un petit roulement au fond de la gorge (écoutez Brassens, vous
l’entendrez bien !).

Je ne vous demanderai pas de retenir absolument tous les points d’articulation des
consonnes : l’important est que vous ayez compris comment s’articule de façon précise
chacune des consonnes du français. Il s’agira pour vous de savoir situer grosso modo le point
d’articulation d’une consonne dans la bouche : plutôt à l’avant (du début de la bouche jusqu’au
palais dur) ou plutôt à l’arrière (après le palais dur : vélaire et uvulaire).
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Faire l’exercice 4
Complétez le texte suivant :
Les consonnes sont dites fricatives ou - - - - - - - - - - - parce qu'elles sont caractérisées par
un rétrécissement du passage de l'air qui produit un bruit de friction (ex. - - - dans [sǫɶpati]) et
sont dites - - - - - - - - - - - si le passage de l'air est momentanément bloqué (ex. - - - et - - -
dans [tablo]). En revanche, - - - dans [nu] s'oppose à - - - dans [du] par le trait de - - - - - - - -
---.
C'est par l'intervention des cordes vocales que - - - s'oppose à - - - dans [kaȑ] et [gaȑ] :
ces deux dernières consonnes ont donc le même - - - - - - - - - - - d'articulation ( à savoir - - - -
- - - - - - -) mais non le même - - - - - - - - - - - ( - - - - - - - - - - pour la première et - - - - - - - - -
- - pour la seconde).
Les - - - - - - - - - - - sont les consonnes qui s'opposent aux obstruantes parce qu'elles sont
toutes sonores.

4.2. Articulation des voyelles

Regardons maintenant comment sont articulées les voyelles.


Pour prononcer une voyelle, l’air circule complètement librement, des poumons jusqu’à
l’extérieur. Donc, contrairement aux consonnes, il n’y a pas d’obstacle dans la bouche (ce qui
va faciliter les points d’articulation !). En passant par le larynx, l’air fait toujours vibrer les
cordes vocales : les voyelles sont donc toutes sonores.

4.2.1. Mode d’articulation

Comme pour les consonnes, regardons d’abord ce qui se passe au niveau du trajet de l’air,
i.e. au niveau du mode d’articulation, avant de s’intéresser au point d’articulation. Ces deux
grandes caractéristiques des voyelles (pas d’obstacle au passage de l’air et toutes sonores), font
que deux des critères retenus pour décrire les consonnes ne vont pas être pertinents pour décrire
les voyelles :
. Le trait de sonorité n’est pas pertinent puisque les voyelles sont toutes sonores.
. La plus ou moins grande obstruction au passage de l’air n’est pas pertinente non lus
puisque l’air passe toujours librement.

Voici les cas de figure pour les voyelles :

- L’air est expulsé uniquement par la bouche parce que l’uvule, qui est relevée, empêche
l’air de passer dans la cavité nasale, ce sont des voyelles orales. Comme pour les
consonnes, on dit qu’elles sont par défaut orales (on ne précise leur nasalité que
lorsqu’elles sont nasales).
- L’air est expulsé par la bouche et par le nez parce que l’uvule, qui est abaissée, permet à
l’air de passer dans la cavité nasale, ce sont des nasales : [ǫɶ] [œɶ] [õ] [Ǥɶ] [ǡɶ]. Les
voyelles nasales posent souvent problème chez les apprenants parce qu’elles n’existent
pas dans de nombreux systèmes vocaliques (en espagnol par exemple).
- L’air est expulsé par la bouche presque fermée (le maxillaire inférieur est proche du
maxillaire supérieur), ce sont les voyelles fermées : [i] [y] [u].
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- L’air est expulsé par la bouche qui s’ouvre un peu plus, ce sont les voyelles mi-
fermées : [e] [ø] [o] [õ].
- L’air est expulsé par la bouche qui s’ouvre encore un peu plus, ce sont les voyelles mi-
ouvertes : [ǫ] [ǫɶ] [œ] [œɶ] [Ǥ] [Ǥɶ].
- L’air est expulsé par la bouche grande ouverte (le maxillaire inférieur est abaissé), ce
sont les voyelles ouvertes : [a] [ǡ] [ǡɶ].

Toujours en ce qui concerne le mode d’articulation, on s’intéresse aussi aux mouvements


des lèvres (projetées vers l’avant ou étirées vers les oreilles) :

- Les lèvres sont projetées vers l’avant (elles sont en position arrondie), ce sont les
labiales (dites aussi arrondies) : [y] [ø] [œ] [œɶ] [u] [o] [Ǥ] [õ] [Ǥɶ] [ǡ] [a].
Comme toute classification, l’idée de continuum n’est pas apparente : un son est soit x,
soit y, soit z (les classements sont généralement binaires, parfois ternaires). Or ici, on se
rend bien compte que quand on prononce [a], les lèvres sont beaucoup moins vers
l’avant que lorsque l’on prononce [u] par exemple. Pour prononcer [a], il n’y a pas de
projection des lèvres vers l’avant, et encore moins d’étirement. [a] est en effet la
voyelle la moins labiale des voyelles labiales ! Elle se situe à la frontière de l’opposition
du trait labial/non labial, comme ses correspondantes vélaire et nasale : [ǡ] et [ǡɶ].
- Les lèvres n’ont pas de mouvement vers l’avant (elles sont en position étirée), ce sont
les non labiales (dites aussi étirées) : [i] [e] [ǫ] [ǫɶ]. Il y a beaucoup moins de voyelles
étirées que de voyelles arrondies. Je vous conseille dons de retenir celles qui sont étirées
et vous pourrez logiquement en déduire que toutes les autres sont arrondies.

Quand on parle du mode d’articulation des voyelles, on retient donc trois critères :
- la nasalité (orales/nasales),
- la plus ou moins grande aperture du maxillaire inférieur (fermé/mi-fermé/mi-
ouvert/ouvert),
- le mouvement des lèvres (labiales/non labiales).

Pour l’aperture des voyelles, on s’intéresse aux mouvements verticaux de la langue dans la
bouche. Les voyelles mi-fermées et mi-ouvertes sont appelées les voyelles intermédiaires.

4.2.1. Point d’articulation

Regardons maintenant ce qui se passe précisément dans la bouche pour la production des
voyelles : le point d’articulation. Contrairement aux consonnes, le point d’articulation des
voyelles est très simple dans la mesure où il n’y a pas de lieu dans la bouche où l’air rencontre
un obstacle (puisque l’air sort toujours librement). Voici ce qu’on retient :
- La langue se trouve à l’avant de la bouche, dans la région du palais dur, ce sont les
palatales : [i] [e] [ǫ] [ǫɶ] [a] [y] [ø] [œ] [œɶ].
- La langue se trouve à l’arrière de la bouche, dans la région du palais mou (le voile du
palais), ce sont les vélaires : [u] [o] [Ǥ] [õ] [Ǥɶ] [ǡ] [ǡɶ]

Pour le point d’articulation des voyelles, on ne s’intéresse donc qu’aux mouvements


horizontaux de la langue dans la bouche (palatales/vélaires).
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Remarques sur le point d’articulation des voyelles


1. Prononcez simultanément [y] et [u] et vous sentirez que votre langue recule pour [u]
(qui est la voyelle la plus à l’arrière de la bouche).
2. Les voyelles [y] [ø] [œ] [œɶ] posent souvent problème aux apprenants parce qu’elles
cumulent 2 traits rarement cumulés : labialité et antériorité. Dans les systèmes
vocaliques, on trouve généralement la répartition suivante : les voyelles antérieures
sont étirées et les voyelles postérieures sont arrondies. Pour prononcer les voyelles
[y] [ø] [œ] [œɶ], l’apprenant doit effectuer une gymnastique articulatoire dont il n’a
pas l’habitude : positionner la langue à l’avant de la bouche en même temps
qu’avancer les lèvres vers l’avant. Voilà pourquoi les apprenants prononcent souvent
[u] à la place de [y] (ils avancent bien les lèvres mais n’avancent la langue) ou [i] à la
place de [y] (ils avancent bien la langue mais pas les lèvres).

Allez, encore un peu de courage pour affronter les glides (c’est plus rapide puisqu’il n’y
en a que 3 !).

4.3. Articulation des glides

Les glides (de l’anglais to glide, « glisser ») sont des sons que vous connaissez sous
l’appellation semi-consonnes ou semi-voyelles : ils sont en effet un petit peu des consonnes
(pour le mode d’articulation) et un petit peu des voyelles (pour le lieu d’articulation).
Il y a 3 glides en français : [j] (appelé yod), [ǵ] et [w]. Si vous ne savez pas à quelle
prononciation ces 3 glides correspondent, regardez [annexe 1].

Je vais décrire leur articulation selon deux points de vue : plutôt du côté des consonnes ou
plutôt du côté des voyelles.

En quoi les glides se rapprochent-ils des consonnes ?


Comme les consonnes, le passage de l’air pour prononcer les glides n’est pas totalement
libre (alors qu’il l’est pour les voyelles). On les appelle aussi des approximant : la constriction
est plus resserrée que pour les voyelles.
Les approximantes correspondent à des gestes vocaliques inachevés (on va vers la voyelle
mais on n’y reste pas). Comme pour les sonantes, les cordes vocales vont vibrer à chaque fois :
les glides sont tous sonores.
Un glide va donc se comporter comme une consonne dans la syllabe (cf. cours 8.5.) : il a
besoin d’une voyelle autour de laquelle il va tourner pour former syllabe avec elle. Un glide
n’est pas syllabable (c’est-à-dire qu’on ne peut pas le prononcer isolément comme une syllabe),
tout comme une consonne (ou un groupe de consonnes) n’est pas syllabable sans voyelle. La
voyelle, en revanche, assure le rôle de noyau dans la syllabe : à chaque voyelle correspond une
syllabe. Le nombre de syllabes dans une transcription correspond exactement au nombre de
voyelles : il suffit de compter les voyelles pour connaitre le nombre exact de syllabes !
On comprend mieux pourquoi la phonologie anglosaxonne a choisi d’appeler ces sons des
glides : ils permettent en effet de « glisser » de 2 syllabes à une syllabe.
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[exemple] le mot pied se prononce en une syllabe et se transcrit [pje]. Si vous transcrivez
[pie], le mot se lit en 2 syllabes : pi-ed (comme une diérèse en poétique).

En effet, 2 voyelles prononcées (donc transcrites) = 2 syllabes.


Dans cet exemple, le glide [j] (appelé yod) permet de faire glisser le mot de 2 syllabes à une
seule syllabe (tel qu’il est prononcé dans la conversation).

En quoi les glides se rapprochent-ils des voyelles ?


- Par le point d’articulation : les glides ont exactement le même point d’articulation que les
voyelles qui leur correspondent.
. [j] → [i] : comme [i], yod est palatal (la langue est à l’avant de la bouche, dans la région du
palais dur).
. [ǵ] → [y] : comme [y], ce glide est palatal.
. [w] → [u] : comme [u], ce glide est vélaire (la langue est massée vers l’arrière de la bouche,
dans la région du voile du palais).

- Par le mode d’articulation, sur deux critères :


. les glides sont tous fermés (le maxillaire inférieur est proche du maxillaire supérieur) parce
qu’il y a resserrement de la glotte au moment de la production (comme pour es consonnes,
pas de livre passage de l’air),
. les glides ont la même labialité que leur voyelle correspondante.
[j] est étirée (les lèvres ne s’avancent pas) comme [i],
[ǵ] est labial (mouvement des lèvres vers l’avant) comme [y],
[w] est labial aussi, comme [u].

Remarques
Ces 3 glides n’ont pas la même distribution dans la syllabe (position dans laquelle ils
peuvent apparaitre).

. [j] peut se trouver dans toutes les positions de la syllabe :


- à l’initiale : [jatys] hiatus
- à l’intérieur : [fjǫȑ] fier
- à la finale : [aj] aïe

. [ǵ] est toujours suivi d’une voyelle, il ne peut donc jamais se trouver en position finale de
syllabe :
- à l’initiale : [ǵit] huit
- à l’intérieur : [lǵi] lui ou encore [nǵe] nuée (prononcé dans un seul souffle : une seule
syllabe).
Ce glide est impossible à prononcer s’il n’est pas suivi d’une voyelle.
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. [w] peut se prononcer dans toutes les positions de la syllabe mais ne se rencontre en français
presque jamais en position finale (position dans laquelle on va surtout le trouver dans des
onomatopées du type [waǤw]) :
- à l’initiale : [watǫȑ] water, [wat] ouate (ou oit en verlan !)
- à l’intérieur : [ȓwǫt] chouette, [dwa] doigt

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