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Phonétique et enseignement – N5OPPE Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Mineure DFLES 3e année et DUECDF UFR LLD - Département DFLE


Présence Sandrine Wachs

Cours 3
L’ a p p a r e i l p h o n a t o i r e :
d e s c r i p t i o n d e s o r g a n e s d e l a pa r o l e

Maintenant que vous savez reconnaitre un son d’un phonème, décrivons les sons lorsqu’ils
sont prononcés de façon isolée. On va commencer par faire un petit peu d’anatomie.
Commençons par regarder le trajet de l’air, fondamental pour produire des sons. En
fonction du trajet de l’air en effet, les sons sont très différents. C’est pour ça qu’il est important
que vous compreniez le mécanisme et les organes qui entrent en jeu. Ça vous permettra aussi et
surtout de mieux retenir la façon dont sont nommés les sons (parce que la terminologie
s’appuie sur l’articulation et est fondée sur des mots latins). Une consonne apico-alvéolaire
signifiera bientôt quelque chose de bien concret pour vous !
Nous allons nous appuyer sur l’annexe 2 qui présente les organes de la parole.
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Regardez attentivement la figure 1 Les organes vocaux : les sons sont créés par la
modulation d’une masse d’air. Quand on inspire, le diaphragme s’abaisse pour que la cage
thoracique se remplisse d’air. C’est ensuite l’élévation du diaphragme qui permet à l’air d’être
expulsé des poumons par les bronches et la trachée jusqu’à l’extérieur (expiration). Un peu
comme un ballon qui se gonfle et qui se dégonfle.
C’est donc le mécanisme de la respiration qui sert à la phonation. Si on ne respire pas, on ne
parle pas (et on est mort !).

http://www.paramed-prepa.com/appareil-respiratoire-respiration-poumons-thorax-ta17.html

N’hésitez pas à aller regarder des vidéos de respiration pour mieux comprendre le
mouvement de l’air, comme en annexe la vidéo de 14 secondes sur le mouvement du
diaphragme thoracique pendant la respiration normale
https://www.youtube.com/watch?v=mXxhVVG6rI4
C’est aussi l’occasion pour vous de vous rendre compte de l’importance cruciale de bien
respirer !

En sortant des poumons, l’air passe par les bronches, la trachée et traverse le larynx.
Toujours dans l’annexe 2, regardez maintenant la figure 2 - Le larynx pendant la respiration
normale (coupe horizontale), ce qui correspond à une ouverture moyenne de la glotte : le
larynx est un corps cartilagineux au niveau du cou, communément appelé la pomme d’Adam.
Elle est souvent très saillante chez les hommes et est peu visible chez les femmes. Le larynx
sert d’enveloppe aux cordes vocales (qui sont essentielles à la phonation). Une corde vocale
est la superposition de deux muscles et d’un ligament. En passant, l’air va ou non faire vibrer
les cordes vocales : ce sont les vibrations des muscles qui produisent un effet de sonorité. Ces
vibrations sont créées par un jeu d’ouverture et de fermeture très rapides des muscles qui
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obligent l’air à s’échapper par bouffées successives. Quand les muscles vibrent, on entend un
son (c’est sonore) et quand ils ne vibrent pas, on n’entend rien (c’est sourd) : il y a des sons
sourds (certaines consonnes) et des sons sonores (certaines consonnes + toutes les voyelles et
les glides).
Prononcez par exemple [f] en mettant vos doigts au niveau de la pomme d’Adam puis [v]
en gardant vos doigts placés au même endroit. Quand sentez-vous que ça vibre ? Et quand cela
ne vibre-t-il pas ? Dans le 1er cas en effet, ça ne vibre pas : [f] est sourd alors que dans le
second ça vibre, ça résonne, ça chatouille : [v] est sonore.

À la sortie du larynx, l’air va passer par le pharynx (1), la première des 4 cavités (cf. ci-
dessous) que l’air rencontre en sortant des poumons. Elle se situe à l’arrière de la bouche.
Les cavités jouent un rôle de résonateur.

Continuant son chemin, l’air arrive dans la bouche. Regardez maintenant la figure 3 La
bouche (toujours annexe 2) : la cavité buccale est la plus importante des 4 cavités. Il y aussi la
cavité nasale (2) qu’on va voir juste après ainsi que la cavité labiale (3). Elle commence à la
sortie du pharynx et se termine par les lèvres. Vous voyez qu’il va se passer plein de choses
dans la bouche : tous les organes sur lesquels on va s’arrêter servent à prononcer des sons.
On peut classer les organes de la bouche en 2 colonnes :
- les organes actifs (articulateurs mobiles, ils bougent !)
- les organes passifs (articulateurs immobiles, restent fixes).
Essayez de faire ce classement sans regarder le tableau que je vous propose ci-dessous.
Dans ce tableau, j’énumère tous les organes de la bouche qui servent à la phonation en faisant
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apparaitre en italiques la façon dont sont nommés les sons qui sont prononcés avec les organes
cités.

organes actifs de la bouche organes passifs de la bouche

la langue (joue un rôle très important) : les dents : dental


- l’apex (la pointe) : apico-
- le radix (la racine) : radico-
- le dorsum (le dos) : dorso -
les lèvres (la labialité) : les alvéoles : alvéolaire
- projetées vers l’avant : labial
- non projetées vers l’avant : non labial
le maxillaire inférieur (l’aperture) : le palais dur : palatal
- proche du maxillaire supérieur : fermé
- abaissé : ouvert
le voile du palais = le velum : vélaire
on parle aussi de palais mou
la luette = l’uvule (cf. fig. 4)
- relevée : son oral (cf. fig. A)
- abaissée : son nasal (cf. fig. B)

Vous pouvez toucher tous les organes suivants : langue, lèvres, maxillaire inférieur
(mâchoire du bas), dents et palais dur.
Voyons ce qui se passe pour les autres organes qui eux ne sont pas accessibles au toucher :
- les alvéoles : ce sont les 2 petites boursoufflures qui se trouvent juste derrière les dents.
Quand vous mangez un sandwitch par exemple, il se peut qu’une miette de pain se
plante dans vos alvéoles : elles gonflent et ça fait mal !
- le voile du palais (le velum) : mettez le dos de votre langue sur le palais dur et rétractez-la
vers le fond de la bouche. Vous allez sentir une membrane souple sur laquelle votre
langue « rebondit » : c’est le voile du palais ! Si vous ouvrez grand la bouche, vous
pouvez aussi poser un doigt sur le palais dur et le faire glisser vers l’arrière : quand
votre doigt s’enfonce, c’est que vous êtes sur le voile du palais.
- la luette (l’uvule) : c’est le prolongement mobile du voile du palais. Mettez-vous devant
un miroir, ouvrez grand la bouche et tirez la langue : vous voyez au fond un petit
« zizi » rose, c’est la luette ! Vous pouvez aussi vous amuser à la toucher, mais là je ne
suis pas responsable des conséquences !

Regardez plus précisément la figure 4 Les positions du voile du palais :


- lorsque l’uvule est relevé (fig. A), l’air ne peut s’échapper que par la cavité orale = son
oral
- lorsque l’uvule est abaissée (fig. B), l’air s’échappe par les deux cavités : nasale et orale =
son nasal.
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Pour finir, regardez maintenant l’annexe 3 qui montre un schéma détaillé de la bouche
avec tous les organes de la bouche nécessaires à la phonation. Tous ces organes vont servir à
déterminer les points d’articulation des sons, que vous pouvez également découvrir sur le
schéma suivant :

Vous voici maintenant parés pour comprendre la façon dont tous les sons sont nommés :
une consonne apico-alvéolaire n’a donc plus de secret pour vous ! Vous comprenez qu’il s’agit
d’une consonne qui est prononcée avec la pointe de la langue sur les alvéoles.

On va justement maintenant décrire chaque son du français pour voir comment chacun
d’entre eux est articulé.

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