J'ai le bonheur d'être chevalier rose croix et j'ai participé à

l'Agape Pascale

Cette initiation au 18 ème degré, chevalier Rose-croix s'est déroulée en 2 temps.

Pourtant particulièrement concentré lors de la première cérémonie, j'ai eu la très
nette sensation de rentrer dans un corridor sombre et tumultueux où une vive
émotion régnait encore. Le Président nous annonce qu'il va procéder à la
communication des grades de chevalier d'Orient et de l'épée, de prince de
Jérusalem et de Chevalier d'Orient et d'Occident.
Un panégyrique sur notre démarche maçonnique depuis notre initiation au 1er
degré nous est rappelé avec insistance, comme pour nous signifier le chemin
déjà parcouru, mais cette Liberté de Passer qui vient de nous être accordée n'est
certes pas la voie de l'accomplissement mais celle du devoir à accomplir.
Les grades des 15, 16 et 17 ème degré ne nous sont non pas révélés mais
simplement communiqués. Une succession de légendes donne un sens à ces
grades dits capitulaires. Pour les 15ème et 16ème degré, de nombreux
personnages entrent en scène et constituent le coeur des légendes, c'est à dire la
reconstruction du Temple. Le nombre de personnage cités est tellement
important qu' un sentiment de vertige me gagne, je ne m'y retrouve plus malgré
l'effort de concentration décrit plus haut.
Puis, contre toute attente, le Temple de Salomon qui figurait comme l'axe central
des degrés jusqu'alors, laisse place à l'apocalypse au 17ème degré. N'y aurait-il
pas la volonté de rompre avec le présent et de nous proposer un futur qui
pourrait être davantage symbolique voir spiritualiste ? Je m'interroge sur ce
changement de cap qui sans nul doute nous fait avancer dans le psychodrame,
comme le récitatif dans l'opéra baroque.
Puis survient la fermeture des travaux après avoir prêter serment. Un serment
qui d'ailleurs se présente comme une confirmation des engagements déjà
contractés.
Ce serment se termine par Amen. Il est en soi une déclaration de foi et
d'affirmation qui donne une résonance christique affirmée qui n'est pas sans me
rappeler mon éducation religieuse à mi-chemin entre le judaïsme et le
christianisme.
Abandonnés à notre sort les quatre récipiendaires sont laissés sciemment dans le
temple pour un instant de réflexion et de recueillement.

Après quelques semaines, affublés de nos nouveaux décors du Chevalier

d'Orient et d'occident, arrive la cérémonie tant attendue. Celle qui nous
permettra, si nous en sommes dignes, de gravir les marches du 18ème degré, le
grade de Chevalier Rose-Croix.

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Après une préparation du temple qui me parut longue et fastidieuse, nous
sommes introduit dans l'antre du Temple. Je suis tout d'abord surpris de
constater le nombre important de candidats. Les tentures noires ornées de larmes
blanches me plonge à nouveau dans une ambiance de mort et de tristesse.
Je suis amené à rentrer à l'ordre du 17ème degré en exécutant la marche du
grade, une espèce de 360° sur moi-même.
Lors des voyages, nous prononçons les 3 vertus suivantes : foi, charité et
espérance. Cette trinité m'est finalement familière puisqu'elle me rappelle
l'éducation religieuse dont j'ai été le fruit.
Puis la pénombre retrouvée, un voile noir couvre ma tête et laissé en compagnie
de mes Frères candidats, je me retrouve avec mes pensées. Sans doute pour
méditer sur les 3 vertus théologales qui viennent de nous être assénées : la foi, la
charité et l'espérance.
Une seconde partie de cérémonie m'attend, cette fois l'atmosphère du Temple
me parait me paraît un peu surannée que certes les tentures rouge cramoisi
accentuent. Le Temple est très impressionnant par ses volumes et le nombre de
Frères qui ornent chaque colonne.
L'entrée se fait rituellement d'un pas lent et mesuré. Puis survient le moment fort
de cette cérémonie, le président ouvre une boite dans laquelle se trouve le mot
qu'il épelle I.N.R.I. et celui-ci s'écrit :"C'est la parole".
Dans une atmosphère particulièrement optimiste chargée d'espérance, le
président procède à l'adoubement des nouveaux Chevaliers Rose Croix.
Pour couronner cette cérémonie particulièrement riche en émotion, l'assemblée
termine par la cérémonie de la Cène. Ce moment profondément religieux à mes
yeux me ramène au célèbre tableau de Léonard de Vinci, chef d'oeuvre de
l'histoire de l'art et symbole de l'iconographie chrétienne. Très surpris par cette
cérémonie introduite dans le rituel maçonnique, je suis impatient d'en connaître
la raison d'être.

Loin d'être terminée, la journée continue avec la Fête Pascale.

Cette cérémonie de l'Agape Pascale est très émouvante parce qu'elle incarne le
renouveau, la victoire de la vie sur la mort.
Outre le caractère particulièrement solennelle de cette cérémonie, j'ai eu
l'impression qu'après les ténèbres, la lumière battait son plein et trouvait sa
péroraison dans le sacrifice de l'agneau, symbole de l'amour universel, ou tout
simplement symbole de l'immense Fraternité maçonnique. Sur la voie de la foi,
la charité et l'espérance, je mesure l'étendue du programme qui s'offre à moi en
ayant le privilège d'accéder au 18ème degré.