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Cas n°1

Présentation du cas clinique :


Une femme de 45 ans est venue à la clinique pour une épicondylalgie latérale droite diagnostiquée
depuis 2 ans, avec une aggravation de la symptomatologie depuis 4 mois après avoir fait une chute.
Elle est propriétaire d'un salon de coiffure.

Présentation du patient :
La patiente a eu une aggravation des symptômes au niveau de son coude droit depuis 4 mois quand
elle a chuté après avoir glissée, le bras droit a stoppé la chute.
La patiente décrit la chute vers l'arrière, son bras l'a freinée, avec le coude en extension et supination,
rotation latérale dans l'articulation glenno -humeral, poignet en flexion dorsal.
La douleur au niveau du coude avant la chute était à 3/10 sur l'échelle EVA, quand elle travaillait
plusieurs heures dans son salon de coiffure,légère irradiation vers la face postérieure de l'avant-bras;
au repos c'était une gêne de 1/10 sur l'échelle EVA.
La douleur depuis 4 mois s'est modifiée, le premier mois après la chute elle était intense et constante
au niveau de l'épicondyle latéral du coude (7/10)échelle EVA, avec une irradiation dans la face
postérieure de l'avant-bras et la face dorsale de la palmure pouce-index, une perte de force quand
elle serrait la main était présente.
La douleur au repos était à 4/10.
Aussi elle ressentait une douleur profonde au niveau de la face postérieure de l'épaule et du bras
(6/10 échelle EVA), qui s'activait avec la Flexion, ABD et rotation latérale du bras, qu'elle faisait avec
difficulté mais sans arc douloureux; au repos et pendant la nuit la douleur était à 3/10 sur l'échelle
EVA mais elle ne pouvait pas dormir sur le côté droit.
Après de 2 mois de traitement avec le kiné, 15 séances avec thérapie manuelle, massothérapie, TENS
et exercices plus traitement médical, la douleur au niveau du coude, l’avant-bras et la face dorsale de
la palmure pouce-index est à 5/10 échelle EVA pendant l'extension, plus pronation du coude ou
extension du coude et flexion palmaire du poignet ou extension du coude, plus serrer le
poignet,(geste qu'elle fait pendant son travail) la manque de préhension est toujours présent.
Quand elle est au repos la douleur est de 3/10 échelle EVA.
Au niveau de l'épaule du bras, la douleur est de 4/10 échelle EVA, quand elle fait flexion, ABD et
rotation latérale du bras, au repos, elle est à 1/10 échelle EVA, elle ne peut pas toujours dormir sur le
côté droit.
Ces douleurs ont un impact important dans la vie de la patiente qui a dû employer une personne car
elle ne peut pas travailler correctement à cause de la douleur.
Malgré les séances de kinésithérapie et le médicaments, la douleur est persistante et l'empêche de
réaliser sa vie comme elle le désirait, car elle ne peut pas faire les tâches ménagères, les courses, la
cuisine...
Dans ses antécédents on retrouve une épicondylite latérale diagnostiquée il y a 2 ans, elle a été traite
avec kinésithérapie, anti-inflammatoires, antidouleur et deux infiltrations espacés de 8 mois.
L'ensemble du traitement selon la patiente lui a permis de reprendre sa vie même si la douleur n'était
pas disparue complètement.
Elle a consulté 1 médecin qui lui a fait une radiographie de l'épaule sans signe de fracture, ainsi
qu'une échographie dans laquelle on pouvait voir une légère inflammation de la bourse sous acromio
-deltoïdienne .
Elle a été dans un cabinet de kinésithérapie dans lequel elle a reçu le traitement déjà mentionné.

Diagnostic médical et traitements médicamenteux :


Tendinite du supra épineux et épicondylite latéral droite.
Elle est actuellement sous Efferalgan (500mg) maximum 4 fois par jour, elle a eu des anti-
inflammatoires pendant la première semaine : ibuprofène (400 mg) 4 jours sans améliorations.

Démarche diagnostique :
La patiente a eu une épicondylalgie latérale il y a deux ans, dans son travail fait de mouvements de
répétitions en flexion / extensions plus pronation / supination du coude et flexion dorsal / palmaire
au niveau du poignet avec le sèche-cheveux, la préhension de la main est toujours très sollicitée, la
patiente est droitière.
La chute a pu déclencher une douleur au niveau de l'épaule et du bras face postérieur.
Lors du bilan on a pu voir que la douleur au niveau de l'épaule augmente pendant la FLEX+ABD+RL, le
test couverture de la bouche actif a une limitation douloureuse moyenne et on peut augmenter les
amplitudes avec une diminution de la douleur si on le fait de façon passive, pendant le test la
patiente a une douleur au niveau du triceps brachial.
Le test main à la scapula actif est limité et on ne peut pas gagner en amplitude car la douleur est
importante.
Test de Patte, patiente assise, bras droit en ABD 90° dans le plan de la scapula, l'articulation GH en RL
et flexion du coude à 90°, on lui demande de résister à la poussée progressive qu'on exerce, contre la
RM, dont la patiente pousse vers la RL, le test reproduit la douleur au niveau de l'épaule, et aussi la
patiente remarque une douleur au niveau de son épicondyle latéral et la face postérieur de l'avant-
bras (4/10 échelle EVA).
Le test isométrique du long chef du muscle triceps brachial déclenche la douleur au niveau de la face
postérieure de l'épaule et du bras. La patiente décrit également une douleur au niveau de son
épicondyle latéral et de la face postérieure de l'avant-bras (3/10 échelle EVA).
Avec la réalisation de ces tests on a l'hypothèse de l'implication des muscles abducteurs et rotateurs
latéraux de l'épaule ainsi qu'une hypothétique relation entre l'épaule et l’épicondylagie latérale.
Pendant la palpation on retrouve un cordon myalgique au niveau du long chef du muscle triceps
brachial qui reproduit la symptomatologie, également le petit rond, l'infra-épineux et le supra-
épineux présentent des PTrM actives qui reproduisent la douleur connue par la patiente au niveau de
l'épaule et du bras.
Une irradiation vers l'épicondyle latéral est apparue quand on a touché les PtrM présents dans le
supra-épineux et le triceps.
Test pour l'épicondyle : Test de Cozen positif, patiente assise coude en extension, avant-bras en
pronation, poing serré, on stabilise le coude et on résiste à la flexion dorsale du poignet, on a
retrouvé une douleur au niveau de l'épicondyle connue par la patiente.
Palpation des muscles brachio-radial, LERC,CERC, Supinateur, extenseur commun des doigts, on a
retrouvé des PtrM actives dans le BR,LERC et CERC qui reproduisent la douleur reconnue par la
patiente.
Des radiographies ont été faites pour exclure des fractures au niveau de l'épaule, test
neurodynamique du nerf radial négatif.
Les causes articulaires ont été éliminées et les différentes palpations articulaires et tests de
provocation sur les os ne reproduisent pas la douleur.
Suite à l'examen physique l'hypothèse diagnostique qui domine est un syndrome myofascial
douloureux, provoqué par une chaîne myofascial constitué d'un PtrM actif dans les muscles supra-
épineux, long chef du muscle triceps brachial, brachio-radial, LERC et CERC.

Douleur intense profonde

Douleur irradiée

Muscles possibles : Infra-épineux, supra-épineux, long chef du muscle triceps brachial, petit rond,
brachio-radial, LERC et CERC, supinateur extenseur commun des doigts.

Muscle(s) traité(s ) :

Traitement du muscle supra-épineux : La patiente est en décubitus ventral, on met un coussin dessous
son épaule droite pour détendre les structures musculaires. Par la suite j'ai marqué le PTrM, et j'ai
désinfecté la zone à poncturer.
J'ai utilisé une aiguille de 0,3X30 mm.
J'ai situé mes doigts sur le cordon myalgique dans le ventre musculaire, le PTrM était situé plus latéral
au niveau de la transition musculo-tendineuse, j'ai fait le repérage de l'épine de la scapula, j'ai introduit
l'aiguille et j'ai visé l'épine de la scapula, j'ai réalisé une stimulation intramusculaire profonde en
dynamique, la patiente m'a décrit 3 secousses musculaires avec reproduction de la douleur au niveau
de l'épaule et le bras face postérieure notamment, après j'ai enlevé l'aiguille.
Pour finir j'ai comprimé la zone poncturée avec une compresse, elle n'a pas saignée.
Le traitement après explication de la technique et des modalités possible a été réalisé avec le
consentement de la patiente.
La ponction à duré environ 3 minutes car, j'ai laissé le temps de récupérer par rapport à la douleur
après chaque secousse musculaire.
L'aiguille utilisée a été jeté dans un récipient à aiguilles usagées.

Traitement du muscle brachio-radial : La patiente est en décubitus dorsal, on met un coussin pour
positionner l'avant-bras en position neutre de prono-supination et légère flexion du coude.
J'ai marqué le PTrM et j'ai désinfecté la zone à poncturer.
J'ai utilisé une aiguille de 0,3X30 mm.
J'ai pincé le muscle BR, en attrapant le cordon myalgique ainsi que le PTrM qui était environ deux
centimètres en aval du pli du coude, j'ai introduit l'aiguille latéro-médiale, j'ai réalisé une stimulation
intramusculaire profonde en dynamique ou j'ai vu une première secousse musculaire (RSML) qui a
reproduit les symptômes au niveau de l'épicondyle latéral, la face postérieur de l'avant-bras et la
palmure pouce-index d'une façon très intense, j'ai fait une rotation de l'aiguille dans le sens horaire
ce qu'a intensifié les symptômes, j'ai attendu que l'aiguille se déverrouille et j'ai demandé à la
patiente si je pouvais continuer.
Elle m'a donné son autorisation, j'ai obtenue 3 RSML en plus, après j'ai retiré l'aiguille.
Pour finir j'ai comprimé la zone poncturée avec une compresse, la patiente a saigné un peu.
Le traitement après explication de la technique et des modalités possibles a été réalisée avec le
consentement de la patiente.
La ponction à durée environ 5 minutes car, je lui ai laissé le temps de récupérer en raison de la
douleur après chaque secousse musculaire.
L'aiguille utilisée a été jeté dans un récipient à aiguilles usagées.

Structures anatomiques potentielles à risques pour le traitement de ce muscle :

• Muscle supra-épineux : poumon et le nerf suprascapulaire.


• Muscle brachio-radial: rameaux superficiel du nerf radial et les vaisseaux qui l'accompagnent.

Effets après le premier traitement :


Après le premier traitement par DN, au repos la patiente décrit une diminution de la douleur
importante au niveau de l'épicondyle latéral droit (1/10 échelle EVA).
Pendant la contraction musculaire, si extension plus pronation du coude, ou extension du coude et
flexion palmaire du poignet, ou extension du coude plus serrer le poignet et pendant le travail la
douleur est à 4/10, la faiblesse pour serrer la main est améliorée et disparait quasiment quand la
patiente n'a pas fait des efforts avec son bras, si non pendant le travail dans son salon de coiffure elle
est présente.
Pour l'épaule il y a une nette amélioration, la douleur au repos a disparue, il reste une gêne pendant
la FLE+ABD+RL surtout la RL côté à 2/10.
La face postérieur du bras est toujours à 4/10 pendant l'isométrique du triceps brachial.

Soins/ exercices complémentaires mis en place /donnés au patient :

En post traitement la patiente a eu le pompage vasculaire et mobilisation du PTrM et du cordon


myalgique avec un massage fonctionnel.
Pour le muscle supra-épineux, la patiente est en décubitus controlatéral, j'ai fixé le PTrM et avec
l'autre main j'ai tenu le bras de la patiente par le coude, je l'ai amené en ABD et simultanément j'ai
fait une pression sur le PTrM en même temps que je lui demandais d'amener son bras en ADD, le
retour dans la position initiale était passif.
Pour le muscle brachio-radial j'ai réalisé la même technique, massage fonctionnel.
La patiente est en décubitus dorsal, son coude est fléchi, et son avant-bras est en position neutre de
pronosupination.
Avec une main j'ai pincé le corps musculaire et le PtrM , avec l'autre main j'ai pris la poignet sur le
bord ulnaire, simultanément j'ai fait une pression sur le PTrM et j'ai demandé à la patiente de faire
une extension du coude , après j'ai relâché la prise et j'ai ramené de façon passive le coude dans la
position de départ.
J'ai fait le massage jusqu'à ce que la patiente ait une diminution des symptômes, également je lui ai
montré comment faire à la maison, et je lui ai conseillé de le faire 2 fois par jour pendant 5 jours; par
rapport aux répétitions je lui demandais de faire jusqu'à ce que la douleur diminue.
Je lui ai dit que elle pouvait appliquer un pack chaud, et faire les étirements du muscle supra-épineux
et le brachio-radial.

Nombre de traitements :

8 traitements en 4 mois, le muscle LERC et le supra-épineux ont été traité deux fois.
Je n'ai pas poncturé plus de deux muscles par séance, et j'ai laissé plus de une semaine entre chaque
intervention pour le même muscle.
Les autres muscles qui ont été traité sont: CERC,petit-rond,triceps brachial, trapèze fibres supérieures
car l'accès au supra-épineux était difficile.

Résultats finaux du traitement :

Après de 4 mois et 12 séances de kinésithérapie dans la clinique, comprenant la pratique du DN


combiné avec des autres thérapies et des exercices de renforcement; la patiente a eu une
récupération total au niveau de son épaule, et une amélioration franche au niveau de l'épicondylalgie
latéral que a disparu au repos, et qui pendant son travail est à 2/10 échelle EVA, quand elle fait des
journées chargées, la préhension de la main est complètement récupérée.
Argumentation du choix du traitement :

La patiente a arrêté les médicaments, et a eu une amélioration depuis le premier traitement, a évolué
favorablement et à 4 mois de la première intervention a des douleurs supportables quand elle force
au niveau de son coude, elle a pu reprendre une activité professionnelle quasi normale et peut faire
toutes les tâches ménagères et ses AVQ sans douleurs.
Elle doit continuer maintenant que la douleur est quasiment disparue avec la kinésithérapie
concentrée dans le renforcement musculaire, la proprioception et contrôle musculaire; également je
lui conseille de faire une activité sportive (Yoga, Pilates...) que lui permettra de se sentir mieux avec
elle, de changer son mode de vie, un changement dans sa sphère psychique.... et également diminuer
les facteurs de risque pour développer la présence de PTrM.

Abréviations utilisées :
FLEX: flexion
ABD: abduction
RL: rotation latéral
ADD : adduction
RM : rotation médiale
EVA échelle visuelle analogique
DN: dry needling
PTrM: points triggers régionaux myofascial
RSML: réponse de secousse musculaire localisé
LERC: long extenseur radial du carpe
CERC: court extenseur radial du carpe
BR: brachio-radial
AVQ : activités de la vie quotidienne
GH : gleno-huméral

Cas n°2

Présentation du cas clinique :

Patient de 33 ans qui se présente dans la clinique car douleur dans la partie antérieur du MI au-
dessous du genou gauche sur le trajet tibial, et la face dorsal du pied, depuis 3 mois.
Patient qui travaille comme commercial dans une entreprise dans le secteur du tourisme.

Présentation du patient :
Le patient a des douleurs depuis 3 mois dans le MI gauche face antéro latéral dans le trajet du tibia et
la face dorsale du pied.
La douleur est apparue pendant une course à pieds de 21 KM, le patient fait du running depuis 2 ans
et il se prépare pour son premier marathon.
Depuis 6 mois il a augmenté progressivement la charge en Km, il fait parfois également du trail
(course en montagne).
La douleur s'est installée de façon progressive pendant la course, c'était une gêne que le patient
cotait à 3/10 sur l'échelle EVA dans le trajet tibial.
Après la course le patient a eu une séance de kinésithérapie, des massages ont été fait plus des
étirements.
La douleur depuis a été présente pendant la conduite, la course à pieds, et les activités sportives que
le patient pratique occasionnellement (du foot avec des amis); la douleur peut augmenter jusqu'à
6/10 échelle EVA, aussi le patient me décrit cette douleur comme profonde diffuse et qui s'irradie
vers la face dorsale de la cheville et du pied.
Au repos c'est plutôt une gêne de 2-3/10 échelle EVA.
Le patient a dû arrêter la course à pied et le foot, il va à une salle de sport où il fait du renforcement
musculaire principalement ainsi que du vélo statique.
La conduite reste une difficulté car il doit se déplacer souvent pour son travail.
Le patient a été voir un ostéopathe. Après 3 séances il n’a pas senti d'amélioration.
Il a été voir son médecin traitant qui lui a prescrit des séances de kinésithérapie, et il lui a dit d'arrêter
l'activité sportive, il lui a fait un diagnostic de périostite tibial, une radiographie a été faite pour
exclure la fracture de stress.

Dans ses antécédents on ne retrouve pas d'éléments spécifiques pertinents.

Diagnostic médical et traitements médicamenteux :

Périostite tibial gauche, Ibuproféne 400 Mg 2 comprimés, 3 fois par jour pendant 4 jours.
Le patient s'est appliqué un pack froid quand la douleur a augmentée.

Démarche diagnostique :

Le patient se prépare depuis 6 mois pour son premier marathon. La monté en charge des kilomètres
a été progressive mais le patient n'a pas suivi un programme de renforcement musculaire adapté.
Lors du bilan on détecte que le patient a des pieds plats, il n'utilise pas de semelles spécifiques et non
plus de baskets adéquates.
Une analyse de la marche a été faite, pendant la marche on remarque un impact important au niveau
du talon gauche à la fin de la phase d'oscillation et une pression plus importante dans la partie
médiale du pied gauche.
Pendant la course à pied les valeurs sont les mêmes, avec une pente la pression est plus importante
dans la partie médiale du pied gauche.
L'appui à droite pendant la course est plus uniforme dans le pied mais a une tendance à appuyer plus
dans le rétro-pied.
Les fléchisseurs des orteils à gauche sont plus faibles et les extenseurs des orteils son plus sollicités,
pendant certains exercices comme les squats, la pointe du pied gauche se décolle du sol, on peut
penser à une décompensation musculaire au niveau du MI.
Des tests ont été faits :
-Tibial antérieur : mise en tension avec le mouvement combiné de flexion plantaire, abduction et
pronation de la cheville et du pied est limitée et douloureuse.
Force musculaire : faiblesse du mouvement de flexion dorsale de la cheville en position combiné de
pronation et abduction du pied.
-Muscle long extenseur des orteils : mise en tension en flexion plantaire des orteils limitée.
Force musculaire : pas de faiblesse mais douleur pendant la contraction.
-Muscle long fibulaire : mise en tension avec le mouvement combiné de flexion dorsale de la cheville
et l'adduction et supination du pied non limitée.
Force musculaire : Faiblesse du mouvement combiné de flexion dorsale de la cheville et l'abduction
et pronation du pied.
La palpation du tibia gauche est régulière et un peu algique, pas de sensation de brûlure.
Dans la palpation du corps musculaire du tibial antérieur je trouve un cordon myalgique avec un point
exclu, situé à un tiers proximal du corps musculaire latéralement au bord du tibia, qui reproduit la
douleur connue du patient au niveau du trajet tibial ainsi que vers la face dorsale de la cheville et
l'hallux échelle EVA 7/10.
La palpation du muscle long extenseur des orteils je trouve un cordon myalgique avec un point exclu
qui se trouve à environ 8 cm en aval de la tête de la fibula et qui provoque une douleur de 4/10
échelle EVA et qui irradie vers la face dorsale du pied.
La palpation du long fibulaire produit une douleur de 3/10 vers la face latérale du tiers moyen de la
jambe, je trouve un cordon myalgique avec un point exclu qui est douloureux mais qui n'est pas la
douleur reconnue par le patient, on peut penser à un PtrM latent.
Suite à l'examen physique l'hypothèse diagnostique qui domine est un syndrome myofascial
douloureux, provoqué par une chaîne myofascial constitué d'un PtrM actif dans le tibial antérieur,
long extenseur des orteils, PtrM latent dans le long fibulaire.
Douleur intense profonde

Douleur irradié

Muscles possibles :

Tibial antérieur, long extenseur des orteils, court extenseur des orteils, long fibulaire.

Muscle(s) traité(s ) :

Je prends la décision de traiter en premier le muscle qui donne la symptomatologie du patient.


Tibial antérieur :
Le patient est en décubitus dorsal, avec un petit coussin sous les genoux.
J'ai marqué le PTrM et j'ai désinfecté la zone à poncturer, j'ai placé deux doigts sur le cordon myal-
gique de part et d'autre du PtrM.
J'ai introduit l'aiguille avec un angle de 45° par rapport au plan cutané, en direction distal-proximal et
latéro-mediale, vers le tibia.
J'ai observé une première secousse musculaire qui a reproduit la douleur du patient, j'ai demandé au
patient si je pouvais continuer.
Il m'a donné son autorisation, j'ai obtenue 2 RSML en plus, après j'ai retiré l'aiguille.
J'ai utilisé une aiguille de (0,3X30 mm).
Pour finir j'ai comprimé la zone poncturé avec une compresse, le patient a saigné un peu.
Le traitement, après explication de la technique et des modalités possibles, a été réalisé avec le
consentement de la patiente.
La ponction à durée environ 2 minutes.
L'aiguille utilisée a été jeté dans un récipient à aiguilles usagées.

Structures anatomiques potentielles à risques pour le traitement de ce muscle :

Le nerf fibulaire profond ainsi que l'artère et la veine tibiales antérieures que l'accompagne.

Effets après le premier traitement :

Après le traitement, le PtrM au niveau du tibial antérieur était moins douloureux, ainsi le test de mise
en tension et de la force musculaire était mieux.
Le patient a eu une sensation de courbatures dans la zone poncturée pendant 2 jours.
Il n'a pas repris la course et le foot immédiatement mais il me décrit une baisse de la douleur à 3/10
pendant la conduite de longue durée, et la douleur au repos a disparue.

Soins/ exercices complémentaires mis en place et/donné au patient :

Massage fonctionnel du muscle tibial antérieur, je demande au patient de localiser le PtrM et de faire
une pression, par la suite il fait une flexion plantaire, de façon synchronisée il appui dans le PtrM et
fait le mouvement actif de flexion plantaire, le retour dans la position de démarrage se fait sans
pression dans le PtrM, je lui conseille de le faire 2 fois par jour pendant 5 jours.
Un K-tape a été mis en place pour soulager le muscle tibial antérieur.

Nombre de traitement :

3 traitements sur 2 mois.

Résultats finaux du traitement :

Après le deuxième traitement avec DN sur le muscle long extenseur des orteils, la douleur avait
quasiment disparue pendant la course à pied (que le patient a repris de façon progressive après de 3
semaines de rééducation), un programme de réentrainement a été mis en place pour les MI, plus le
travail proprioceptif.

Le troisième muscle traité a été le long fibulaire qui malgré la présence de PtrM latente a apporté une
instabilité dans la cheville du patient.
Après deux mois de traitement avec le choix de DN combiné avec d'autres techniques, le patient ne
sent plus de douleur, et a pu continuer son entraînement pour le marathon, il a repris le foot qu'il
pratiquait occasionnellement, le trail pas encore.
Il continue dans la salle de sport avec un programme fait par le Kiné. Le travail du renforcement et la
proprioception sont la clé.

Argumentation du choix du traitement :

Le patient réagit très bien au traitement par DN dans le PtrM actif du muscle tibial antérieur, dès la
première séance la douleur a diminuée.
Cette prise en charge s'inscrit dans une démarche globale lors de laquelle un podologue, un EAPA et
un Kinésithérapeute ont travaillé ensemble pour améliorer la qualité de vie du patient ainsi que sa
douleur.
Après de 2 mois de rééducation, lors desquels nous avons fait 3 séances de DN, plus la participation
des différents rééducateurs qui ont mis en place des semelles pour améliorer la marche et la course à
pied, et un programme personnalisé de renforcement musculaire, la douleur a complément disparu
et le patient a pu continuer avec son objectif de participer à un marathon.
L'élimination des autres causes tel que le stress ont été considéré, le diagnostic médical a été remis
en question par manque d'examens (exemple : une échographie aurait pu montrer l'état des tissus).

Abréviations utilisées :

EVA échelle visuelle analogique


DN: dry needling
PTrM: points triggers régionaux myofascial
RSML: réponse de secousse musculaire localisée
EAPA : enseignant en activité physique adaptée
MI : membre inférieur
KM : kilomètres
Cas n°3

Présentation du cas clinique :

Homme de 45 ans, avec une douleur intense au niveau du bas du dos et la région glutéale à droite
depuis 6 mois.
Il est cuisinier dans un restaurant.

Présentation du patient :

Le patient présente des douleurs depuis 6 mois dans la région lombaire et glutéale droite.
La douleur est apparue suite à un déménagement lors duquel le patient a fait un faux mouvement en
soulevant un canapé.
Immédiatement le patient a senti un blocage du dos et une douleur de type lumbago intense 8/10
échelle EVA.
Suite à l'événement, le patient a eu du mal à se redresser, il est rentré chez lui et a mis un pack chaud
pendant la nuit.
La douleur était de 7/10 échelle EVA pendant les trois premiers jours, elle a augmenté quand le
patient se tournait vers la droite et quand il faisait une flexion du tronc, au repos la douleur était
présente mais de 5/10.
Le patient a été voir son médecin traitant qui lui a prescrit des séances de kinésithérapie, il lui a
donné un traitement antalgique par voie orale ainsi qu'une pommade.
Le patient, dans un premier temps, a été traité avec massage antalgique, étirements, électrothérapie
et un programme avec des exercices de renforcement musculaire.
Après 5 mois de kinésithérapie le patient a arrêté car la douleur n'avait pas disparue; il l'estime à
6 /10 échelle EVA pendant certains exercices (Latéroflexion, rotation plus vers la droite) au repos et
pendant la nuit par contre il a noté une diminution à 3/10 échelle EVA.
Il décrit la douleur comme sourde et diffuse, difficile à localiser, dans la région du bas du dos à droite,
plutôt en vertical avec une irradiation ver la fesse droite, sans dépasser le pli fessier, plutôt la partie
haute, la douleur au niveau de la fesse est intense.
Ces douleurs constantes ont un impact important dans la vie et l'humeur du patient car pendant son
travail il souffre, il porte une ceinture lombaire pour travailler.
Il a été en arrêt maladie pendant 3 semaines.
Le patient a consulté à nouveau son médecin traitant qui lui a renforcé le traitement antalgique et qui
lui a prescrit une radio du dos.
La radio a montré un tassement vertébral L1-L2, mais pas d'hernie discale ni pincement nerveux.
Le patient ne fait pas de sport et est en surpoids.
Il est marié et a une file de 16 ans.
Diagnostic médical et traitements médicamenteux :

Lumbago, tassement vertébral L1-L2.


Doliprane 1000 mg 4 fois par jour, le 4 premiers mois après Tramadol 50 mg 2 fois par jour quand la
douleur était à plus de 5/10.
Voltarén actigo 2% en Gel selon la douleur.

Démarche diagnostique :

Le patient fait des efforts dans son travail, doit soulever des cartons, faire le rangement des courses
dans le restaurant où il travaille, il est debout toute la journée, il travaille 8 à 9 heures par jour avec
deux jours de repos chaque semaine.
Les mouvements de latéroflexion et rotation droite accentuent la douleur.
Les causes articulaires ont été éliminées et les différentes palpations articulaires et tests de
provocation sur les os ne reproduisaient pas la douleur.
Une radiographie montre un tassement vertébral L1-L2, pas de pincement nerveux ce qui explique la
symptomatologie, la douleur n'est pas de type neurologique, c'est une douleur sourde, diffuse et
profonde.
La mise en tension du tronc en latéroflexion et rotation gauche plus élévation du bras droit, avec le
patient debout, est limitée et reproduit la douleur du patient 6/10 échelle EVA au niveau du bas du
dos plus précisément de L1 jusqu'au L5 avec une barre vertical et une douleur intense au niveau de la
fesse droite en dessous de la crête iliaque.
Pendant la palpation on retrouve un cordon myalgique au niveau du muscle longissimus du thorax
dans le corps musculaire situé dans la région lombaire haute L2-L3 qui reproduit la douleur du patient
échelle EVA 8/10, le patient la décrit comme étant sa douleur principale.
Le test de force pour la flexion de la hanche est limité du côté ipsilatéral et reproduit la douleur du
patient, la mise en tension du muscle ilio-psoas est également douloureuse (5/10 échelle EVA).
A la palpation l’ilio-psoas dt est plus tendu, on trouve un cordon myalgique avec un point exclu au
niveau du nombril qui reproduit la douleur du patient, 7/10 échelle EVA.
La mise en tension du grand et moyen glutéal est limitée mais ne reproduit pas la symptomatologie
du patient. Pendant l'évaluation de la force on observe que le muscle grand et moyen glutéal du côté
droit est moins fort que celui du côté gauche mais il n'y a pas de reproduction de la douleur du
patient.
Il n'y a pas d'association entre la douleur et la respiration, on lui a demandé de faire des grandes
inspirations/expirations la douleur n'a pas changée.
Douleur intense profonde

Douleur irradié

Muscles possibles :

Muscle longissimus du thorax, muscles multifides lombaux, muscle ilio-psoas, muscle ilio-costal
lombaire, muscle grand et moyen glutéal.

Muscle(s) traité(s ) :

Muscle longissimus du thorax :


Le patient est en décubitus ventral, je localise le PtrM, je marque et je désinfecte la zone à poncturer.
J'ai posé mes doigts sur le cordon myalgique de part et d'autre du PtrM, J'ai introduit l'aiguille avec
un angle de 45° par rapport au plan cutané en direction crânio-caudale et légèrement postéro-
antérieur et latéro-médiale, j'ai observé une première secousse musculaire qui a reproduit la douleur
du patient, j'ai demandé au patient si je pouvais continuer.
Il m'a donné son autorisation, j'ai obtenu 3 RSML en plus, après j'ai retiré l'aiguille.
J'ai utilisé une aiguille de (0,3X30 mm).
Pour finir j'ai comprimé la zone poncturée avec une compresse, le patient n'a pas saigné.
Le traitement après explication de la technique et des modalités possibles à été réalisé avec le
consentement du patient.
La ponction à durée environ 1 minute.
L'aiguille utilisée a été jeté dans un récipient à aiguilles usagées.

Structures anatomiques potentiellement à risques pour le traitement de ce muscle :

Le rachis lombaire et le péritoine.

Effets après le premier traitement :

Après le traitement le patient a décrit une baisse de la douleur à 3/10 échelle EVA quand j'ai
comprimé le trigger poncturé.
On retrouve une amélioration de la flexion et rotation droite, et, l'étirement en latéro-flexion gauche
plus bras levé en flexion GH 160° est moins douloureux et meilleur.

Soins/ exercices complémentaires mis en place et/donné au patient :

Massage fonctionnel, pression du PtrM avec une balle de tennis contre le mur en même temps que le
patient réalise une latéro-flexion gauche et élévation du bras droit.
Le retour dans la position de démarrage se fait sans pression dans le PtrM, je lui conseille de le faire 2
fois par jour pendant 5 jours.

Nombre de traitement :
1

Résultats finaux du traitement :

Après 1 seule séance de DN le patient a eu une diminution de la douleur à 3/10 échelle EVA pendant
le mouvement, et elle a totalement disparue au repos.
Les 4 premiers jours il avait une sensation de courbatures qui a disparue grâce au massage
fonctionnel.

Argumentation du choix du traitement :

Dès la première séance le patient a eu une amélioration directe, l'élimination de causes rachidiennes
avec le test complémentaire évoque un problème plutôt d'origine myofascial.
Le muscle ilio-psoas a été traité manuellement, le DN sur le cordon myalgique n'est pas indiqué.
Un fois la douleur disparue après de 2 séances de kiné, j'ai fait le choix de faire un programme
d'entraînement pour renforcement musculaire et entrainement à l'effort, car c'est nécessaire
d'intégrer le DN dans un traitement global qui puisse donner au patient la possibilité d'améliorer sa
condition physique, également il est allé voire un nutritionniste pour la perte du poids.
Abréviations utilisées :

EVA échelle visuel analogique


DN: dry needling
PTrM: points triggers régionaux myofascial
RSML: réponse de secousse musculaire localisée
GH : gleno-huméral
Dt : droite

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