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IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM)


59 PRINCIPES
Le principe de résonance magnétique nucléaire a été observé
NEURO-IMAGERIE par Bloch et Purcell en 1946. Les premiers travaux ont été réalisés
dans le domaine de la spectroscopie, puis progressivement,
Ch. Laurent, A. Drizenko, X. Leclerc, F. Saulnier, J.-P. Pruvo l’imagerie par résonance magnétique s’est développée. En l’absence
de champ magnétique, les protons d’hydrogène ont un moment
magnétique aléatoire, dans n’importe quelle direction de l’espace. La
somme de ces moments magnétiques est alors nulle. Placés sous
TECHNIQUES D’IMAGERIE l’influence d’un champ magnétique statique, les noyaux du proton
tournent autour de celui-ci à une fréquence caractéristique, appelée
TOMODENSITOMÉTRIE fréquence de Larmor. La somme des moments magnétiques est alors
définie à partir de deux composantes : l’aimantation longitudinale et
PRINCIPES l’aimantation transversale [4]. Pour pouvoir détecter ces deux
aimantations, il faut appliquer une onde de radiofréquence afin
Le principe de la tomodensitométrie (TDM) repose sur la d’obtenir un phénomène de résonance. À la fin de cette impulsion
mesure de l’atténuation d’un faisceau de rayons X qui traverse une de radiofréquence, il va y avoir un retour progressif à l’état d’équi-
région déterminée. Cette valeur d’atténuation est obtenue par sous- libre qui se caractérise par la repousse de l’aimantation longitudinale
traction entre l’intensité du faisceau avant et après la traversée du et la décroissance progressive de l’aimantation transversale. Le
corps. Elle est ensuite transformée et présentée sous la forme d’une temps de relaxation T1 caractérise cette repousse longitudinale et le
échelle de densité qui est exprimée en unité Hounsfield : chaque temps de relaxation T2 correspond à la décroissance de l’aimanta-
pixel de l’image est représenté en fonction de sa densité par un tion transversale. Le temps d’écho caractérise la durée qui sépare le
certain niveau sur une échelle de gris. milieu de l‘onde de radiofréquence et le milieu du temps de lecture.
Les différents aspects techniques ont considérablement évolué Schématiquement, une séquence avec un temps de relaxation et un
ces dernières années. La première évolution a consisté au passage de temps d’écho courts est pondérée en T1, une séquence avec un
l’acquisition séquentielle à l’acquisition hélicoïdale ou spiralée, qui temps de relaxation et un temps d’écho longs est pondérée en T2.
est devenue un standard, avec une émission de rayons X et une
acquisition continues, associées à un avancement de table à vitesse SÉQUENCES
fixée. La deuxième évolution correspond au scanner multibarrettes
qui associe en plus de la technique hélicoïdale une multitude de
couronnes de détecteurs permettant l’acquisition simultanée de T1
plusieurs coupes. Ces nouveautés technologiques ont une incidence La séquence en pondération T1 (fig. 59.1a) est considérée
sur la qualité de l’image, particulièrement la résolution spatiale et la comme une séquence anatomique de référence pour permettre une
résolution temporelle, permettant ainsi des coupes plus fines et bonne localisation des lésions. Sur cette séquence, le liquide
l’utilisation de reconstructions tridimensionnelles [1]. Ces évolu- céphalo-rachidien (LCR) apparaît noir, la substance blanche est
tions techniques ont enrichi ces dernières années les indications du blanche et la substance grise, grise. La plupart des lésions apparais-
scanner en neuroradiologie, notamment dans l’étude de la vasculari- sent grises en pondération T1. Cette séquence est réalisée avant ou
sation cérébrale lors du bilan étiologique des hémorragies méningées après injection. En effet, les produits de contraste utilisés en IRM
ou pour la confirmation de la mort encéphalique. (chélates de gadolinium) entraînent un raccourcissement du T1 se
traduisant par un hypersignal (fig. 59.1b).
PRÉCAUTIONS
Chez la femme enceinte, le rapport bénéfice/risque du scanner T2
doit être évalué en fonction de la date de gestation. Afin de diminuer Les séquences pondérées en écho de spin T2 (fig. 59.1c) sont
l’irradiation du fœtus, des tabliers de protection sont utilisés ainsi plus sensibles que les séquences pondérées T1 pour dépister les
que des paramètres d’acquisition peu irradiants. Pour l’exploration lésions cérébrales. Le contraste est différent de la séquence pondérée
de l’encéphale, le contexte gravidique ne doit pas contre-indiquer T1 : la substance grise apparaît plus claire que la substance blanche.
l’examen lorsque celui-ci est nécessaire compte tenu de la très faible La majorité des lésions apparaissent blanches en pondération T2.
irradiation reçue par l’utérus (faisceau de rayon X très limité en
dispersion avec les scanners actuels) [2].
L’utilisation d’un produit de contraste iodé entraîne deux FLAIR
risques principaux : réaction allergique et insuffisance rénale. La Il s’agit d’une séquence de type inversion-récupération
néphropathie induite par les produits de contraste iodés survient pondérée T2 sur laquelle on a « supprimé » le signal de l’eau libre,
dans les jours suivant l’examen et est définie par une élévation de qui apparaît alors en hyposignal (fig. 59.1d). Cette séquence est très
plus de 42 μmol.l–1 et/ou de plus de 25 % du taux de base de la créa- utilisée en neuroradiologie car elle dépiste mieux les lésions à proxi-
tininémie. Les facteurs de risques sont une insuffisance rénale mité du LCR (périventriculaires et sous-corticales).
préexistante, le diabète, le myélome, la déshydratation, les médica-
ments néphrotoxiques, l’âge supérieur à 65 ans et l’injection d’un
produit de contraste iodé les jours précédents. Lorsque la clairance T2* (T2 ÉCHO DE GRADIENT)
de la créatinine est comprise entre 30 et 60 ml.min–1, il convient de Par rapport aux séquences en écho de spin, un troisième para-
rechercher une alternative à l’injection d’iode, d’hydrater le patient mètre intervient : l’angle de bascule. Il s’agit d’une séquence où
avant et après l’examen et d’utiliser des produits de basse osmolalité. l’angle de bascule est réduit, permettant de diminuer le temps de
Si la clairance de la créatinine est inférieure à 30 ml.min–1, l’injection répétition, donc la durée d’acquisition. Cette séquence (fig. 59.1e),
est a priori récusée en l’absence de nécessité absolue. très sensible aux inhomogénéités du champ magnétique, est utilisée
Les produits de contraste iodés sont susceptibles d’entraîner des pour le dépistage des lésions hémorragiques récentes ou anciennes
réactions allergiques immédiates (survenant jusqu’à une heure après souvent non visibles sur les autres séquences, ce qui lui confère une
l’injection) et tardives (entre une heure et une semaine après l’injec- grande importance en pathologie traumatique et vasculaire.
tion). Les réactions immédiates font intervenir les médiateurs de
l’inflammation et se manifestent par des effets secondaires souvent
mineurs (cutanés) mais parfois graves, pouvant aller jusqu’au DIFFUSION
collapsus cardio-vasculaire. Deux mécanismes interviennent dans Il s’agit d’une séquence étudiant le mouvement des molécules
ces réactions immédiates : histaminolibération (qui peut être d’eau au sein de l’organisme. Elle est déterminée par son facteur b de
prévenue par une prémédication, responsable d’effets secondaires diffusion, qui s’exprime en mm.s–1. On utilise en général un facteur
peu sévères) et mécanisme d’anaphylaxie à IgE (non prévenu par la b = 1 000 mm. s–1 en pathologie cérébrale. Cette séquence se
prémédication). Chez les patients ayant présenté une réaction aller- présente en général sous forme de deux séquences : imagerie de
gique, la prémédication ne peut que prévenir des réactions peu diffusion b1000 (qui correspond à une séquence pondérée en diffu-
sévères et ne permet pas d’être à l’abri d’une réaction sévère [3]. sion et en T2, fig. 59.1f) et cartographie du coefficient de diffusion
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Neuro-Imagerie 607

a b

Figure 59.1. Principales séquences IRM.


a : séquence axiale spin écho T1 sans injection de
c gadolinium. b : séquence axiale spin écho T1 après injection
d
de gadolinium. c : séquence axiale spin écho T2. d : séquence
axiale FLAIR. e : séquence axiale écho de gradient T2 (T2*).
f : séquence de diffusion en pondération b1000. g : séquence
en temps de vol sans injection du poltygone de Willis.h :
séquence en contraste de phase du système veineux. i :
séquence d’ARM après injection de gadolinium des troncs
supra-aortiques.

e f

g h i
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608 Procédures (techniques, surveillance, complications)

apparent (cartographie ADC, qui est uniquement pondérée en bral en utilisant les propriétés magnétiques de certains atomes (on
diffusion). utilise le plus souvent en pathologie cérébrale le noyau d’hydro-
Cette technique est particulièrement sensible pour la détection gène). En recherche, cette technique est réalisée dans de nombreux
précoce de l’infarctus cérébral mais beaucoup d’autres affections du domaines des neurosciences pour évaluer les processus physiopatho-
système nerveux central s’accompagnent d’une modification de la logiques et s’implante progressivement dans l’activité clinique,
diffusion de l’eau et peuvent bénéficier de l’IRM de diffusion. Il s’agit notamment dans le domaine de la neuro-oncologie.
d’une méthode simple, rapide, permettant d’apporter des éléments
importants pour le diagnostic précoce, pour expliquer le mécanisme IRM FONCTIONNELLE
physiopathologique et pour apporter des arguments pronostiques.
L’IRM fonctionnelle d’activation cérébrale est une imagerie
indirecte de l’activité cérébrale par le biais des modifications de la
PERFUSION perfusion locale secondaire à l’activité neuronale. En utilisant le
L’imagerie de perfusion permet une approche de la perfusion contraste BOLD (blood oxygenation level dependant), l’IRM fonction-
cérébrale qui est définie par la quantité de sang qui passe par unité nelle d’activation permet de suivre les modifications
de temps pour 100 g de tissus. Cette technique étudie les change- hémodynamiques induites par l’activité neuronale pour explorer les
ments d’intensité de signal observés au niveau du parenchyme régions cérébrales fonctionnellement impliquées dans certaines
cérébral au cours du premier passage dans le réseau capillaire du tâches cognitives. Ainsi, en réponse à une activité neuronale, la
gadolinium injecté en bolus par voie intraveineuse. Pour suivre la variation de la concentration en désoxyhémoglobine s’accompagne
modification de signal liée au passage du produit de contraste, il est d’une augmentation de signal. Le principe de cette technique est
nécessaire d’utiliser une séquence ultrarapide de type echo planar d’alterner, au cours de la même acquisition, deux états cognitifs
imaging pondérée T2 ou T2*. Elle est essentiellement utilisée en différents de façon à pouvoir déterminer les régions cérébrales dont
pathologie tumorale pour mieux définir la nature des lésions et en le signal est modifié lors d’un état par rapport à un autre (paradigme
pathologie vasculaire pour dépister les zones d’hypoperfusion d’activation). L’IRM fonctionnelle est essentiellement utilisée lors du
cérébrale. bilan préopératoire en pathologie tumorale et épileptique pour
repérer les zones fonctionnelles à risque.
ANGIOGRAPHIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (ARM) PRÉCAUTIONS
Ces séquences sont réalisées sans ou avec injection de gadoli-
La présence d’un champ magnétique intense et permanent
nium pour étudier les flux veineux et artériels (cervicaux à destinée
impose de respecter certaines règles de sécurité afin d’éviter la
encéphalique et intracrâniens). Il existe actuellement trois types de
survenue d’accidents, qui restent exceptionnels. Le champ magné-
séquences.
tique (1,5 ou 3 teslas en pratique clinique) représente un pouvoir
ARM en temps de vol (3D TOF, fig. 59.1g) qui étudie l’arrivée d’attraction sur les objets métalliques ferromagnétiques, appelé
dans le plan de coupe de protons circulants non saturés après avoir « effet projectile ». Il convient donc de retirer tous les objets person-
supprimé le signal des protons stationnaires contenus dans les tissus nels (stylos, pinces, ciseaux, pièces de monnaie, stéthoscope…)
environnants (séquence utilisée pour l’étude des flux veineux et avant de rentrer dans la salle d’examen. Des autoblindages sont
artériels). utilisés pour diminuer cet effet projectile et le limiter à la salle de
ARM en contraste de phase (fig. 59.1h) qui étudie le déca- l’IRM. Les contraintes appliquées aux matériels de réanimation
lage de phase entre les protons intravasculaires et les protons seront envisagées dans un paragraphe spécial.
stationnaires. En effet, si l’on réalise deux modifications de phase Les contre-indications de l’examen sont représentées par le
identiques mais inversées, les protons immobiles garderont leur pacemaker, les stimulateurs neurosensoriels, les implants cochléaires
phase initiale, alors que les protons circulants subiront une modifi- et les corps étrangers ferromagnétiques intraorbitaires, intracrâniens
cation de phase proportionnelle à la vitesse de circulation, se et proches des structures vasculo-nerveuses. La plupart des maté-
traduisant par une baisse du signal. Pour montrer ce déphasage, il est riaux utilisés récemment ne sont pas des contre-indications, comme
ensuite appliqué un gradient calibré en fonction du type de flux que les clips chirurgicaux, les prothèses cardiaques ou les stents. Il
l’on veut mettre en évidence (lent ou rapide) qui va rephaser les convient néanmoins de s’assurer au préalable de leur innocuité. Les
protons circulants et déphaser les protons stationnaires. effets secondaires chez la femme enceinte sont mal connus, en
ARM après injection de gadolinium (fig. 59.1i) qui étudie pratique il est conseillé d’éviter l’examen lors du premier trimestre
le raccourcissement du T1 du sang secondaire à l’injection intravei- de grossesse, au-delà, l’IRM peut être réalisée sans injection de gado-
neuse de gadolinium. linium. Si une injection de produit de contraste est indispensable
(risque vital de la mère), on préconise plutôt la réalisation d‘un
TENSEUR DE DIFFUSION ET TRACTOGRAPHIE scanner avec produit de contraste iodé.
Les risques liés à l’injection de gadolinium sont exceptionnels,
Le phénomène de diffusion correspond au déplacement aléa- avec des accidents anaphylactiques survenant dans 0,2 à 1 cas pour
toire des molécules d’eau (mouvements browniens) dans l’espace en 100 000 examens. Récemment, des cas de fibrose systémique néph-
raison de l’agitation thermique du milieu. Néanmoins, le tissu céré- rogénique ont été décrits chez des patients en insuffisance rénale
bral présente de nombreuses contraintes au déplacement des sévère ayant reçu une triple dose de gadolinium. En pratique, il est
molécules d’eau : cellules, membranes, prolongements axonaux. Il conseillé de ne pas injecter lorsque la clairance de la créatinine est
apparaît alors que le mouvement de l’eau sera plus rapide dans une inférieure à 30 ml.min–1 [5].
direction préférentielle (celle présentant le moins de contraintes
possible), en l’occurrence dans l’axe d’orientation des fibres de SPÉCIFICITÉS EN RÉANIMATION
myéline (diffusion anisotropique). Pour réaliser un tenseur de diffu-
sion, il faut mesurer le déplacement des molécules dans au moins six La présence d’un champ magnétique intense et permanent
directions. L’application du tenseur de diffusion permet ainsi dans la salle d’examen est capable d’attirer tout objet ferromagné-
d’obtenir des cartographies d’anisotropie. À partir de ces cartogra- tique, mais également de dérégler de nombreux appareils contenant
phies, on peut réaliser une tractographie en reconstituant un des circuits électroniques. Le matériel de réanimation standard (obus
faisceau de fibres. Le tenseur de diffusion est utilisé dans le bilan à oxygène, respirateur et moniteurs conventionnels) doit être pros-
préthérapeutique des épilepsies et des tumeurs. crit au profit de matériel adapté. Pour tous les patients, il convient
de vérifier qu’il ne reste absolument pas de dispositifs ferromagnéti-
ques avant d’entrer en salle d’acquisition des images IRM. Ainsi,
SPECTROSCOPIE habituellement, on préparera le patient en dehors de la salle
La spectroscopie par résonance magnétique est une technique d’examen, mais à proximité, dans un site aménagé comportant
d’imagerie récente permettant une étude du métabolisme cérébral. notamment dispositif d’aspiration, source permanente d’oxygène,
Son concept repose sur la détection de métabolites cérébraux et chariot dit de réanimation et défibrillateur. C’est là que l’on mettra
l’étude des variations de leur concentration pour caractériser diffé- en place circuits, respirateurs et monitorage spécifiques, compatibles
rentes pathologies. Cette technique utilise le même principe que avec l’utilisation en salle d’IRM. La présence d’électrodes et des
l’imagerie par résonance magnétique mais exploite différemment les pinces métalliques (clamps ou autre) dans l’environnement du
propriétés magnétiques du noyau. Elle procure une analyse de patient représente un piège classique. Il faut donc procéder à une
plusieurs métabolites participant au cycle énergétique cellulaire céré- substitution au profit d’électrodes amagnétiques et de pinces non
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Neuro-Imagerie 609

ferromagnétiques. Un problème particulier est posé par les pousse- • la réalisation d’une nouvelle TDM cérébrale est indiquée : dans les
seringue qui accompagnent fréquemment ce type de patients. En vingt-quatre premières heures lorsque la TDM initiale a été réalisée
l’absence de matériel spécifique compatible avec l’IRM, l’attitude moins de 3 h après le traumatisme; lors de l’apparition de signes de
pratique peut être la suivante : arrêter le temps du séjour en salle détérioration clinique; lors d’une augmentation des valeurs de la
d’IRM l’administration continue des substances qui tolèrent une pression intracrânienne; en l’absence d’amélioration clinique;
interruption d’une demi-heure; prévoir des prolongateurs d’une • l’indication d’une exploration vasculaire (angioscanner, angiogra-
longueur suffisante pour externaliser les dispositifs pousse-seringue phie conventionnelle ou imagerie par résonance magnétique) peut
(en passant ces prolongateurs par des « guides ondes », sortes de se poser à la phase aiguë d’un TC grave. La suspicion d’une dissec-
perforations traversant en certains points précis la paroi de la salle tion artérielle ou d’une fistule carotido-caverneuse doit inciter à
d’acquisition); enfin, on peut utiliser, lorsqu’ils existent, les disposi- réaliser un bilan angiographique;
tifs compatibles d’administration contrôlée de substances en salle • l’examen radiologique du rachis s’impose pour tout TC grave (GCS
d’IRM, tels que ceux qui servent à l’injection des produits de ≤ 8) puisque l’examen clinique est toujours incomplet.
contraste, mais il faut alors tenir compte des caractéristiques de ces
matériels, en particulier du caractère approximatif du débit (le plus PRINCIPALES LÉSIONS CÉRÉBRALES
souvent des fluctuations de l’ordre de plus ou moins 10 % sont
observées) et de la difficulté relative que représente la maîtrise HÉMATOME EXTRADURAL
d’utilisation d’un matériel inhabituel, une bonne communication L’hématome extradural (HED) traduit une lésion artérielle
avec l’ensemble de l’équipe radiologique est, comme toujours, secondaire à un choc direct avec une fracture en regard quasi-systé-
primordiale. Concernant l’accès aux sites d’injection intraveineux, matique et une plaie artérielle dans 90 % des cas. En imagerie, il se
des prolongateurs seront mis en place préalablement à l’entrée en présente classiquement sous la forme d’une lentille biconvexe spon-
salle d’acquisition IRM. Ils tiendront impérativement compte de la tanément hyperdense au scanner (fig. 59.2a). Rarement, il n’est pas
nécessité de pouvoir, le cas échéant, injecter des produits de visible lors du premier bilan d’imagerie lorsque celui-ci est réalisé
contraste sans provoquer de phénomène de chasse d’une quantité précocement et se révèle par une aggravation neurologique secon-
importante de substances actives, notamment vasopressives, dans daire imposant la réalisation d’un contrôle scanographique [7].
les tubulures. En pratique, on mettra en place une tubulure spéci- La rapidité d’évolution clinique dépend essentiellement de la
fique pour les injections de produits de contraste, s’abouchant au vitesse d’expansion de l’HED et de sa topographie (détérioration
plus près du patient, mais dont l’accès sera déporté d’environ 1,5 m clinique plus rapide lorsqu’ils se situent en fosse postérieure).
pour permettre l’administration en cours d’examen sans avoir à
mobiliser le patient. Une autre tubulure présentant un accès égale-
ment à 1,5 m du site de ponction sera réservée à l’administration des
HÉMATOME SOUS-DURAL
autres substances. Une immobilité absolue étant requise pour assurer L’hématome sous-dural (HSD) aigu est situé entre le feuillet
une bonne qualité des images, une sédation sera parfois nécessaire. interne de la dure-mère et l’arachnoïde et traduit en général une
Le raccordement du patient en salle d’acquisition à un moniteur lésion de décélération. Le taux de mortalité est plus élevé car les
multiparamétrique amagnétique pour surveiller les paramètres lésions cérébrales associées sont fréquentes. En scanner, on retrouve
vitaux est de règle. Le médecin qui accompagne le patient peut ainsi une lésion hyperdense à la phase aiguë avec un bord interne concave
le plus souvent se tenir en dehors de la salle d’acquisition, près de (fig. 59.2b). Par rapport à l’HED, il est souvent plus étendu, franchit
l’équipe radiologique en disposant d’un écran de rappel du monito- les sutures et ne décolle pas les sinus veineux. L’épaisseur et l’impor-
rage, d’une image transmise par caméra du patient et/ou d’une tance de l’effet de masse sont des paramètres importants dans
visibilité directe au travers de la fenêtre grillagée aménagée au l’indication chirurgicale. À un stade plus tardif, l’hématome devient
niveau de la console de commande en dehors de la salle progressivement iso- puis hypodense.
d’acquisition.
La surveillance du patient est toutefois rendue difficile pendant HÉMORRAGIE INTRAVENTRICULAIRE ET SOUS-ARACHNOÏDIENNE
la durée de l’examen. L’accès à la tête du patient est impossible à
cause de l’étroitesse du tube. En cas d’urgence, il faut interrompre L’hémorragie sous-arachnoïdienne est très fréquente, alors que
l’examen et sortir le patient du tunnel. En cas d’arrêt cardio-respira- l’hémorragie intraventriculaire se rencontre généralement lorsqu’il
toire, il convient de sortir le patient de la salle d’examen car le existe une contusion parenchymateuse ou une lésion des veines
champ magnétique permanent ne permet pas d’utiliser de laryngos- sous-épendymaires. La mise en évidence de ces lésions impose de
cope métallique ou de défibrillateur. Ces dernières années, les IRM à rechercher leurs complications : vasospasme et hydrocéphalie.
champ ouvert se sont nettement améliorées avec augmentation de la
puissance du champ magnétique et amélioration de la qualité des CONTUSIONS PARENCHYMATEUSES
images. Celles-ci présentent une ouverture large, proche de 160°, très
Les contusions cérébrales se situent généralement dans la subs-
utile pour les patients claustrophobes, les patients obèses et les
tance grise très vascularisée. Les zones les plus touchées sont les
enfants (les parents peuvent s’allonger à côté de l’enfant). Dans le
pôles temporaux et les régions basifrontales, traduisant un méca-
contexte de réanimation ou de l’urgence, ce type d’IRM facilite
nisme de choc direct. Elles sont souvent bilatérales (mécanisme de
l’installation et la surveillance avec un accès beaucoup plus aisé,
coup et de contrecoup). Elles se présentent sous la forme de lésions
notamment à la tête du patient. Avec la multiplication à venir des
focales souvent hypodenses initialement puis elles sont mieux visi-
IRM dédiées aux urgences, les différents constructeurs travaillent
bles après quelques jours, apparaissant hyperdenses avec un œdème
également sur l’amélioration du transfert et de l’installation des
périlésionnel (fig. 59.2c).
patients, souvent difficiles aujourd’hui. Des améliorations sont
également prévues afin de faciliter le transport du matériel de moni-
toring et la surveillance. LÉSIONS AXONALES DIFFUSES
Ces lésions correspondent à un cisaillement des axones aux
endroits où ils sont les plus vulnérables (commissures, voie longue)
PRINCIPALES PATHOLOGIES et traduisent un phénomène de décélération. Elles prédominent
dans la substance blanche à la jonction substance blanche/substance
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE grise, au niveau du corps calleux et dans le tronc cérébral. Elles sont
très mal étudiées au scanner notamment lorsqu’elles sont de petite
RECOMMANDATIONS taille et non hémorragiques. En IRM, elles apparaissent œdéma-
Plusieurs recommandations ont été émises pour la prise en teuses (hypersignal en T2 ou FLAIR) ou hémorragiques (hyposignal
charge des traumatismes crâniens (TC) graves à la phase précoce [6] : en T2 écho de gradient). L’imagerie de diffusion permet de dépister
plus de lésions que les séquences conventionnelles (T2, FLAIR, T2
• la radiographie du crâne est inutile chez le TC grave car elle ne écho de gradient) et de différencier l’œdème cytotoxique (irréver-
permet pas de prédire l’existence ou non d’une lésion cérébrale; sible) de l’œdème vasogénique (réversible) [8].
• un bilan tomodensitométrique cérébral sans injection doit être
réalisé pour tout patient victime d’un TC grave. Techniquement, la
tomodenstitométrie (TDM) doit être réalisée avec un double fenê- COMPLICATIONS
trage, l’un adapté au système nerveux central et l’autre aux os du La mise en évidence de lésions intra- ou extracérébrales impose
crâne (charnière cervico-occipitale, base, voûte et face); de rechercher leurs complications. L’engagement sous-falcoriel est
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610 Procédures (techniques, surveillance, complications)

a b

Figure 59.2. Lésions traumatiques cérébrales.


a : hématome extradural. Le scanner sans injection montre une
hyperdensité spontanée péricérébrale de la convexité gauche,
biconvexe. Présence de bulle d’air au sein de la lésion témoignant
d’une fracture sous-jacente.
b : hématome sous-dural. Hyperdensité spontanée péricérébrale de
la convexité droite, très étendue, à bord interne concave.
c : scanner cérébral sans injection en reconstruction coronale.
Hyperdensité ovalaire corticale, de topographie temporale externe
c droite.

très fréquent en cas de lésions supratentorielles unilatérales et se morphologiques et auront probablement un rôle déterminant dans
définit par un déplacement du septum interventriculaire par rapport l’évaluation du pronostic afin d’adapter la réanimation.
aux attaches antérieure et postérieure de la faux du cerveau. L’enga-
gement temporal correspond au passage de l’uncus de l’hippocampe
et du gyrus parahippocampique à travers la fissure transverse du
PATHOLOGIE VASCULAIRE
cerveau (fente de Bichat), entraînant une compression du tronc céré-
Il survient chaque année 2 400 accidents vasculaires cérébraux
bral, du troisième nerf crânien et de l’artère cérébrale postérieure. Les
(AVC) par million d’habitants. 80 % des AVC correspondent à des
engagements cérébelleux (descente des amygdales à travers le
infarctus cérébraux, 20 % à des hémorragies cérébrales. L‘imagerie a
foramen magnum) et central (déplacement rostro-caudal du
révolutionné la prise en charge diagnostique, initialement avec le
diencéphale) sont plus rares.
scanner qui permet de différencier accident ischémique et accident
Des lésions ischémiques peuvent être secondaires à un engage- hémorragique, puis avec l’avènement de l’IRM qui montre très
ment responsable d’une compression des artères cérébrales précocement les lésions ischémiques et permet, quel que soit le type
antérieure, moyenne ou postérieure. d’AVC, un bilan étiologique très précis.
Enfin, en cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne ou intraventri-
culaire, il faut rechercher des signes d’hydrocéphalie qui entraînent, ACCIDENT VASCULAIRE ISCHÉMIQUE
au même titre que l’hypertension intracrânienne, une aggravation
secondaire des lésions initiales. Devant une suspicion d’AVC ischémique, l’imagerie cérébrale a
plusieurs objectifs à la phase initiale : éliminer un autre diagnostic,
APPORT DE L’IRM en particulier un accident hémorragique, détecter et évaluer
l’étendue des lésions ischémiques, préciser le niveau d’occlusion
L’IRM est plus performante que le scanner pour la mise en artérielle, évaluer les anomalies de perfusion cérébrale et la réversibi-
évidence des lésions cérébrales chez un traumatisé crânien à l’excep- lité des lésions mises en évidence et enfin rechercher la cause de
tion des fractures [9], néanmoins son accès reste limité notamment l’ischémie [13]. La prise en charge radiologique des AVC ischémiques
lors de la prise en charge initiale. Cette technique apparaît nette- nécessite de nombreux impératifs, notamment en cas d’indication
ment supérieure au scanner dans le dépistage des contusions et des de thrombolyse : examen de réalisation rapide, disponible 24 h/24 et
lésions axonales diffuses, que ce soit pour les lésions non hémorragi- IRM située à proximité du service d’accueil des urgences neurovascu-
ques ou pour les lésions hémorragiques avec l’utilisation de la laires. L’IRM est actuellement la technique recommandée en
séquence en T2 écho de gradient [10, 11]. Ce type de lésions peut urgence, si elle est contre-indiquée, le scanner (éventuellement
entraîner des altérations graves de la conscience et l’IRM apparaît réalisé avec des séquences de perfusion) et les ultrasons doivent
utile lorsque le scanner est normal. remplir ces impératifs diagnostiques.
Toute suspicion de lésion artérielle nécessite une IRM avec
étude des artères à destinée encéphalique afin d’éliminer une dissec-
tion artérielle. Avec l’évolution du scanner, cette recherche peut IRM
également être réalisée par angio-TDM. L’IRM encéphalique est très supérieure au scanner pour la détec-
Enfin, les nouvelles techniques comme la spectroscopie céré- tion précoce des lésions notamment avec la séquence de diffusion
brale permettent une évaluation plus précise de l’atteinte cérébrale qui montre des anomalies quelques minutes après l’accident
chez les patients dans le coma après un traumatisme crânien grave. (fig. 59.3). Elle apporte également de nombreuses informations pour
Chez ces patients, la spectroscopie peut mettre en évidence une le bilan étiologique et pronostique. Les autres séquences d’IRM ne
atteinte axonale diffuse intervenant dans le retentissement neurolo- permettent pas de dépister précocement l’infarctus cérébral. Les
gique des patients, alors que l’IRM morphologique est normale [12]. modifications d’intensité parenchymateuses sont rares avant la
Ces données métaboliques sont complémentaires aux anomalies 8e heure en séquence pondérée en T2 et avant la 16e heure en
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Neuro-Imagerie 611

a b

Figure 59.3. Accident vasculaire cérébral ischémique.


La séquence FLAIR en coupe axiale (a) retrouve un discret
hypersignal en regard du noyau caudé gauche. Les séquences de
diffusion confirment le diagnostic en montrant des anomalies
franches en hypersignal sur la séquence b1000 (b), avec restriction
de la diffusion sur la cartographie ADC en couleur (couleur froide,
c c), en faveur d’un accident ischémique à la phase aiguë.

séquence pondérée T1. Un effet de masse peut être visible plus vaisseaux cervicaux à la recherche d’une sténose ou d’une throm-
précocement, avant toute modification de signal parenchymateux. bose de ces axes artériels.
Par rapport à la séquence T2, la séquence FLAIR permet de mieux Enfin, une suspicion clinique de dissection artérielle devra faire
reconnaître les lésions ischémiques subcorticales lorsque les sillons réaliser en plus des séquences précédentes une IRM cervicale en
corticaux sont très larges. La séquence pondérée en T1 ne démontre pondération T1 avec saturation graisseuse qui montre en cas de
que tardivement l’œdème sous forme d’un hyposignal, jamais avant dissection une augmentation de calibre de l’artère, un hématome de
la 16e heure et de façon beaucoup moins sensible que la séquence paroi sous forme d’un croissant en hypersignal et la lumière rési-
pondérée en T2. duelle excentrée et rétrécie [16]. L’ARM complète l’examen en
Lorsque l’IRM est le premier examen neuroradiologique, il est mettant en évidence certaines anomalies comme des irrégularités de
impératif de réaliser une séquence T2 écho de gradient sensible aux parois, des sténoses, une occlusion ou un anévrisme. Quand il s’agit
modifications locales de la susceptibilité magnétique pour ne pas d’une dissection de l’artère carotide sous-pétreuse, ces signes
méconnaître une hémorragie. Les remaniements hémorragiques commencent après la bifurcation et se terminent à la base du crâne.
secondaires dans la zone d’infarctus, presque constants au 3e ou 4e Les dissections vertébrales sont plus rares et intéressent le plus
jour, sont bien mis en évidence sur cette séquence. souvent le segment atlanto-axoïdien (V3).
Il est important d’associer des séquences de diffusion et de
perfusion car elles permettent un diagnostic très précoce des anoma-
lies de signal et aident à dater les lésions lorsqu’elles sont multiples SCANNER
[14]. Ces séquences évaluent la zone de pénombre ischémique, ce
qui est important à la phase aiguë pour décider de l’utilisation des Dans le cas où l’IRM n’est pas réalisable en urgence, l’imagerie
fibrinolytiques. L’imagerie de diffusion permet en effet de détecter de l’encéphale fait appel au scanner. Lors des premières heures, le
très précocement les zones qui souffrent d’ischémie irréversible mais scanner sans injection est le plus souvent normal, mais montre
ne permet pas de déterminer les zones pour lesquelles l’ischémie est parfois de discrets signes précoces d’ischémie au sein du parenchyme
encore réversible. L’association à l’IRM de perfusion permet théori- (effacement du noyau lenticulaire, effacement du ruban insulaire,
quement de faire cette différence [15]. En comparant les anomalies dédifférenciation substance blanche/substance grise, effacement
de signal détectées en IRM de diffusion (œdème cytotoxique) et en localisé des sillons corticaux) traduisant habituellement des infarctus
IRM de perfusion (zone hypoperfusée), il est théoriquement possible cérébraux étendus [17]. Cette technique détecte mal les lésions de la
de séparer la zone de nécrose visible en diffusion de la zone hypoper- substance blanche et de la fosse postérieure en particulier à la
fusée mais non nécrosée appelée pénombre ischémique, de volume période aiguë. Le thrombus peut parfois être identifié en TDM sous
souvent plus important. Cette zone à risque appelée mismatch est la forme d’une hyperdensité spontanée intravasculaire (signe de
l’enjeu des prochaines perspectives thérapeutiques et en particulier l’« artère cérébrale moyenne » ou de l’« artère basilaire hyperdense »).
de la fibrinolyse intracérébrale. Lorsque le territoire pathologique dépasse un tiers du territoire de
Il est important de réaliser également des séquences vasculaires l’artère cérébrale moyenne, le risque de la thrombolyse apparaît alors
au cours du même examen. La réalisation d’une angiographie en très élevé en raison du risque de transformation hémorragique [18].
séquence 3D TOF, très rapide et sans injection, étudiera la perméabi- L’avènement des nouveaux scanners multidétecteurs a récem-
lité des vaisseaux intracrâniens. L’examen pourra être complété par ment redonné un intérêt au scanner dans l’exploration de l’ischémie
une ARM avec injection de gadolinium étudiant la perméabilité des précoce. En effet, l’angioscanner permet d’évaluer la perméabilité
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612 Procédures (techniques, surveillance, complications)

des vaisseaux cervicoencéphaliques et le scanner de perfusion due à une surproduction ou à un défaut de dégradation des précur-
permet une évaluation de la perfusion cérébrale [19]. seurs de ces protéines et elle est reconnue comme une cause
fréquente d’hémorragie intracérébrale récidivante, du sujet âgé non
HÉMATOME INTRACÉRÉBRAL hypertendu et sans coagulopathie [23]. L’incidence de cette affection
augmente avec l’âge, elle est en effet retrouvée chez près de 50 % des
Les hématomes intracérébraux sont le plus souvent liés à la
patients âgés de plus de 80 ans. En imagerie, deux arguments essen-
rupture de vaisseaux perforants fragilisés par l’hypertension arté-
tiels sont en faveur du diagnostic : hématomes multiples de siège
rielle chronique. Plus rarement, l’hémorragie est secondaire à une
lobaire (intéressant le cortex ou la substance blanche sous-corticale
angiopathie amyloïde, une rupture d’une malformation vasculaire,
et respectant les noyaux gris centraux, le thalamus, la protubérance
une tumeur, à une thrombose veineuse ou la transformation hémor-
et le cervelet) et microhémorragies en T2* intéressant les régions
ragique d’un infarctus artériel. L’objectif de l’imagerie est de faire le
cortico-sous-corticales [24].
diagnostic d’hématome, de préciser son stade évolutif et de recon-
Le cavernome est un hamartome vasculaire défini histologi-
naître les causes sous-jacentes en raison du risque de récidive
quement par des capillaires dilatés, entourés par une couche simple
hémorragique et des possibilités de traitement. En urgence, le
d’endothélium, sans tissu musculaire ou parenchyme cérébral en
diagnostic d’hématome peut être réalisé par scanner ou IRM mais la
son sein. Il peut siéger à tous les niveaux du système nerveux central
recherche de la cause de l’hématome nécessite une IRM cérébrale
et peut être associé à des anomalies veineuses de développement
précoce. On distingue classiquement les hémorragies profondes
[25]. On distingue la forme sporadique et la forme familiale (caracté-
associées à l’hypertension artérielle et ne nécessitant pas de traite-
risée par l’existence de lésions multiples et un mode de transmission
ment spécifique en dehors de celui des facteurs de risque vasculaires,
autosomique dominant). L’IRM est l’examen le plus sensible pour le
des hémorragies lobaires pouvant être le témoin d’une pathologie
diagnostic de cavernome. La lésion apparaît typiquement sur les
vasculaire sous-jacente nécessitant souvent un diagnostic rapide afin
séquences pondérées T1 et T2 sous forme d’une zone arrondie hété-
de mettre en place un traitement spécifique. En fonction de l’âge du
rogène d’aspect « poivre et sel » [26]. Des lésions multiples se
patient, de ses antécédents, de la localisation de l’hématome et des
rencontrent plus fréquemment dans les formes familiales et chez les
résultats de l’IRM, il peut parfois être nécessaire de réaliser une
patients âgés. Le bilan IRM doit systématiquement rechercher une
angiographie cérébrale afin d’éliminer une malformation vasculaire
anomalie veineuse de développement associée, compte tenu de son
(un nidus angiomateux de petite taille, une fistule artérioveineuse ou
association fréquente avec le cavernome.
un petit anévrisme peuvent être méconnus par l’IRM).
Les malformations artérioveineuses (MAV) cérébrales
sont des malformations vasculaires congénitales constituées de
DIAGNOSTIC DE L’HÉMATOME shunts artérioveineux court-circuitant le lit capillaire normal du
En scanner, l’hématome apparaît hyperdense par rapport au tissu cérébral. L’incidence globale est d’environ 1/100 000. L’hémor-
parenchyme cérébral dès le stade hyperaigu. Plus rarement, il peut ragie intracrânienne constitue le mode de révélation habituel et tout
apparaître isodense (lorsque l’examen est réalisé très précocement au hématome intraparenchymateux chez un patient jeune doit faire
moment de la constitution de l’hématome, en cas d’anémie sévère rechercher une MAV quelle que soit sa localisation. L’angiographie
ou de trouble de la coagulation [20]). Au stade aigu, l’hématome est cérébrale est la technique de référence pour l’étude de l’angioarchi-
typiquement hyperdense et l’œdème périlésionnel hypodense. tecture de la malformation. L’angioscanner est une technique
L’effet de masse est souvent à son maximum. Après quelques jours intéressante pour le dépistage de la malformation en phase hémorra-
d’évolution, la densité de l’hématome commence à diminuer. gique mais l’IRM cérébrale lui est souvent préférée en raison de son
En IRM, la sémiologie des hématomes est complexe car l’inten- caractère non irradiant et de l’absence d’effet secondaire. En IRM, les
sité du signal dépend de plusieurs facteurs : modifications de la séquences volumiques en EG T1 après injection de gadolinium sont
relaxivité induites par l’hématome, effets de susceptibilité magné- les plus sensibles pour la détection du nidus angiomateux à condi-
tique provoqués par les particules ferriques, sensibilité des tion de réaliser l’examen durant les premières 24 ou 48 h, avant que
différentes séquences aux produits de dégradation de l’hémoglobine n’apparaisse l’hypersignal de l’hématome. Il est d’autre part néces-
[21]. Au cours des phases hyperaiguë, aiguë et subaiguë précoce, saire de réaliser des reconstructions en coupes fines dans les trois
l’hémoglobine se transforme respectivement en oxyhémoglobine, plans afin de rechercher des vaisseaux anormaux en hypersignal au
désoxyhémoglobine puis méthémoglobine intracellulaire. Secondai- contact de l’hématome. En T2, on recherchera des hyposignaux
rement, les membranes cellulaires se lysent et la méthémoglobine d’aspect serpigineux en périphérie de l’hématome pouvant corres-
devient extracellulaire (stade subaigu tardif). Enfin au stade chro- pondre au nidus angiomateux et au drainage veineux [27]. L’étude
nique, la paroi de l’hématome contient des macrophages remplis hémodynamique de la MAV est également réalisable à l’aide de
d’hémosidérine. L’hématome en T2 écho de gradient présente une séquence d’ARM dynamique après injection de gadolinium permet-
couronne en hyposignal, bien visible aux stades hyperaigu, aigu et tant de mieux définir les différentes composantes (afférences
chronique dont la taille ne préjuge pas du volume de l’hématome. artérielles, nidus, drainage veineux) [28].
Les anévrismes artériels intracrâniens sont généralement
responsables d’hémorragie méningées ou cérébroméningées. Plus
ÉTIOLOGIES rarement la rupture anévrismale peut être responsable d’un héma-
À la phase aiguë, l’identification de la lésion sous-jacente peut tome intraparenchymateux pur. Il peut s’agir d’un hématome
être difficile au sein de l’hématome, tant au scanner qu’à l’IRM : ceci frontal interne par rupture d’anévrisme de l’artère communicante
impose donc la réalisation à distance d’un contrôle en imagerie (de antérieure, d’un hématome temporal en regard de la vallée sylvienne
préférence en IRM, au-delà de trois mois) afin de pouvoir identifier par rupture d’un anévrisme de la trifurcation sylvienne ou plus rare-
et préciser la topographie de la lésion si celle-ci n’a pas été mise en ment d’un hématome profond capsulolenticulaire par rupture d’un
évidence lors du premier bilan. anévrisme de la bifurcation carotidienne intracrânienne.
L’hypertension artérielle induit une microangiopathie céré- Les transformations hémorragiques des infarctus artériels
brale touchant les artères proximales, perforantes, de petit calibre. sont très fréquentes, retrouvées dans 20 à 50 % des cas, favorisées
Les lésions spécifiques induites par l’hypertension artérielle par les traitements fibrinolytiques. La transformation hémorragique
comprennent les lésions de lipohyalinose et de nécrose fibrinoïde est suspectée lorsque l’hématome est hétérogène et intéresse un
qui entraînent une fragilité vasculaire et peuvent être à l’origine territoire vasculaire artériel mais le diagnostic est parfois difficile à la
d’hémorragies (soit directes par rupture pariétale, soit indirectes phase aiguë, imposant la recherche d’autres causes.
suite au développement et à la rupture d’anévrismes de Charcot et Les thromboses veineuses cérébrales sont responsables
Bouchard) et de manifestations ischémiques par occlusion d’une d’infarctus veineux très fréquemment hémorragiques. Ces remanie-
artère perforante (infarctus lacunaires) [22]. En imagerie, deux types ments hémorragiques s’expliquent par la rupture des vaisseaux
de manifestations hémorragiques sont individualisables dans capillaroveineux fragilisés par l’hypertension veineuse. Une throm-
l’hypertension artérielle chronique : l’hématome aigu focal et les bose du sinus transverse peut ainsi être à l’origine d’un hématome
microhémorragies multiples visibles en T2 écho de gradient (micro- temporal, une thrombose du sinus sagittal supérieur peut entraîner
bleed). Le putamen est touché dans les deux tiers des cas, puis le un hématome pariétal postérieur, parfois bilatéral.
thalamus (un cas sur cinq), le pont et plus rarement cérébelleux ou Les tumeurs cérébrales sont parfois responsables d’héma-
lobaire. tomes intraparenchymateux en cas de nécrose tumorale rapide, de
L’angiopathie amyloïde cérébrale est caractérisée par le rupture de néovaisseaux ou lorsqu’il existe un envahissement des vais-
dépôt de protéines amyloïdes au niveau de la media et de l’adventice seaux parenchymateux adjacents à la tumeur [29]. L’hémorragie est
des petites artères corticales et des artères leptoméningées. Elle est plus fréquente dans les métastases que dans les tumeurs primitives et
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Neuro-Imagerie 613

se rencontre plus fréquemment dans les mélanomes, les cancers papil- élevée le jour du saignement (95 %), mais diminue dans les premiers
laires de la thyroïde, les carcinomes hépatocellulaires et les carcinomes jours (74 % à J3, 50 % à J7 et inférieur à 1 % à trois semaines) [32].
rénaux. Devant un hématome intraparenchymateux, le diagnostic de Des études récentes ont montré une plus grande sensibilité de la
métastase hémorragique doit être évoqué lorsqu’il existe un œdème séquence FLAIR à la phase aiguë et de la séquence T2 écho de
important de la substance blanche ou un rehaussement d’intensité en gradient à la phase subaiguë [33]. Si l’IRM est réalisée, la séquence de
périphérie de l’hématome sur la séquence T1 après injection de gadoli- diffusion est utile pour rechercher des lésions de vasospasme secon-
nium et naturellement lorsqu’il existe d’autres lésions rehaussées par daire à l’hémorragie subarachnoïdienne. En fonction de la
le gadolinium. Les tumeurs cérébrales primitives peuvent également présentation clinique, la pratique d’une ponction lombaire peut
subir des remaniements hémorragiques intratumoraux (surtout s’avérer nécessaire lorsque l’imagerie n’est pas contributive.
l’astrocytome pilocytique, le glioblastome, l’épendymome et le
L’étiologie principale des hémorragies subarachnoïdiennes non
méningiome). Une tumeur hémorragique primitive doit être suspectée
traumatiques est la rupture d’anévrisme intracrânien.
en IRM lorsque l’hématome est de signal hétérogène, lorsque la
L’angioscanner du polygone artériel de la base du crâne (de Willis)
couronne périphérique d’hémosidérine est absente ou incomplète ou
lorsqu’il existe un rehaussement de l’hématome après injection de s’est imposé ces dernières années comme l’examen de référence en
gadolinium. Un retard de résorption de l’hématome est également un première intention devant la mise en évidence d’une hémorragie
argument important [30]. méningée (fig. 59.4). En effet, il présente une excellente sensibilité
pour la détection des anévrismes intracrâniens (proche de l’artério-
graphie pour les anévrismes dépassant 3 mm, un peu moins pour les
HÉMORRAGIE MÉNINGÉE
anévrismes de petite taille [34]) et ne possède pas les complications
Devant une céphalée brutale en « coup de tonnerre dans un ciel potentielles de l’angiographie conventionnelle. Il permet dans une
serein », continue et de siège le plus souvent occipital, l’hémorragie grande majorité des cas d’apporter les informations nécessaires à la
sous-arachnoïdienne est le diagnostic à évoquer en priorité [31]. Elle décision thérapeutique (traitement endovasculaire, traitement
s’accompagne en général d’un syndrome méningé avec nausées et chirurgical ou abstention) [35] qui doit être prise conjointement par
vomissements. Le scanner sans injection de produit de contraste le neuroradiologue et le neurochirurgien. Le choix du traitement
confirme le diagnostic en montrant une hyperdensité spontanée des tient compte essentiellement de la morphologie de l’anévrisme, de
espaces liquidiens subarachnoïdiens (fig. 59.4). Sa sensibilité est ses dimensions, de la taille du collet et de sa topographie. L’artério-

a b

Figure 59.4. Hémorragie sous-arachnoïdienne.


Présence d’une hyperdensité spontanée des espaces liquidiens sous-arachnoïdiens sur le scanner sans injection (a et b), bilatérale et symétrique,
correspondant à une hémorragie sous-arachnoïdienne. L’angioscanner du polygone de Willis montre un anévrisme situé au niveau de l’artère communicante
antérieure (c et d).
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614 Procédures (techniques, surveillance, complications)

graphie conventionnelle reste indiquée à visée diagnostique lorsque Le drainage veineux de l’encéphale comprend un système
l’angioscanner est négatif. superficiel (régions cortico-sous-corticales des hémisphères céré-
L’imagerie joue également un rôle important dans le suivi des braux) qui se draine dans le sinus sagittal supérieur et dans le sinus
patients, notamment pour le dépistage des trois complications prin- sagittal inférieur et un système profond (noyaux gris centraux, subs-
cipales à la phase aiguë. Devant une aggravation brutale de la tance blanche profonde, parois ventriculaires) se drainant dans les
symptomatologie, elle recherchera un resaignement qui survient veines cérébrales internes et basales puis la grande veine cérébrale
dans environ 15 % des cas lors des quinze premiers jours en (de Galien) et le sinus droit. La fosse postérieure à un drainage mixte,
montrant une majoration significative de l’hémorragie subarachnoï- superficiel et profond.
dienne. L’hydrocéphalie est fréquente lorsqu’il existe une
Le diagnostic de thrombose veineuse cérébrale repose sur l’IRM
hémorragie intraventriculaire associée (anévrismes des artères
cérébrale. Le protocole d’imagerie associe des séquences pour étudier
communicante antérieure, cérébelleuse postéro-inférieure et extré-
mité de l’artère basilaire) avec au scanner une dilatation du système le système veineux (temps de vol, contraste de phase, T1 écho de
ventriculaire par rapport aux imageries antérieures et l’apparition de gradient 3D après injection, angio-IRM veineuse) et des séquences
signes de résorption transépendymaire. Enfin, le vasospasme peut parenchymateuses afin de rechercher des signes d’infarctus veineux
être détecté par le scanner devant l’apparition de déficits neurologi- (T1, FLAIR, diffusion, T2 écho de gradient) (fig. 59.5). Les signes
ques en montrant des signes d’infarctus. Néanmoins, l’IRM est plus directs comprennent la mise en évidence du thrombus (qui présente
sensible notamment avec les séquences de diffusion. Ce vasospasme un signal variable au cours du temps), l’absence de flux dans la struc-
sera idéalement dépisté très précocement, avant la survenue des ture veineuse (sur les séquences en contraste de phase ou temps de
lésions ischémiques, par la réalisation d’écho-dopplers transcrâniens vol) et l’absence d’opacification de la veine avec signe du delta
répétés recherchant une accélération des vitesses artérielles. (séquence T1 3D en écho de gradient). Les signes indirects recher-
chent le retentissement de la thrombose veineuse sous la forme d’un
THROMBOSE VEINEUSE CÉRÉBRALE infarctus veineux marqué par un œdème vasogénique et/ou cyto-
toxique (signal souvent mixte sur la séquence de diffusion), d’une
La présentation clinique des thromboses veineuses cérébrales
hémorragie intra- ou péricérébrale (sous-durale, sous-arachnoï-
est très variable pouvant aller jusqu’au coma, notamment en cas de
thromboses veineuses profondes. Ce diagnostic est important car dienne) et d’une dilatation des veines transcérébrales.
malgré une présentation initiale parfois très inquiétante, la récupéra- En TDM, le thrombus se traduit par le signe du « delta », corres-
tion sans aucune séquelle est possible si le traitement est instauré pondant à l’absence d’opacification du sinus veineux associé à une
précocement. La symptomatologie clinique traduit d’une part prise de contraste de la dure-mère adjacente. Cet examen peut égale-
l’hypertension intracrânienne par troubles de la résorption du LCR ment visualiser le retentissement parenchymateux (hypodensité
au niveau des villosités arachnoïdiennes, et d’autre part les infarctus parenchymateuse non systématisé à un territoire artériel correspon-
veineux qui sont souvent secondairement hémorragiques. dant à l’infarctus veineux, parfois associée à des hyperdensités

a b

c d

Figure 59.5. Thrombose veineuse cérébrale profonde.


a et b : atteinte bilatérale et symétrique des noyaux gris centraux en hyposignal sur la séquence T1 et hypersignal sur la séquence FLAIR touchant les noyaux
lenticulaires, caudés et les thalamus.
c et d : absence de flux individualisé sur la séquence en contraste de phase réalisée sans injection (c) au niveau du sinus droit, de l’ampoule de Galien et des
veines cérébrales internes, confirmé par l’absence d’opacification sur la séquence T1 écho de gradient après injection de gadolinium (d).
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Neuro-Imagerie 615

spontanées traduisant la transformation hémorragique) mais L’IRM apparaît plus sensible que le scanner pour montrer cette
présente une sensibilité inférieure à l’IRM. atteinte méningée. Elle peut être normale au début puis montrer un
épaississement et une prise de contraste leptoméningés non spécifi-
ENCÉPHALOPATHIE HYPOXO-ISCHÉMIQUE ques (pouvant se rencontrer également en cas de carcinomatose
méningée, de sarcoïdose, ou de lymphome). Cet examen permet
Les lésions ischémiques sont la conséquence d’une perturbation également de rechercher des complications (hydrocéphalie,
diffuse et sévère de l’oxygénation ou de la perfusion cérébrale. encéphalite, ventriculite, abcès, empyème, artérite, thrombose
L’encéphalopathie hypoxo-ischémique affecte préférentiellement les veineuse, labyrinthite) et de dépister un foyer infectieux locoré-
régions pariéto-occipitales (à la confluence des territoires des artères gional responsable de la méningite (otite, mastoïdite, sinusite,
cérébrales antérieure, moyenne et postérieure), les noyaux gris infection orbitaire).
centraux et le cervelet. La neuro-imagerie peut jouer un rôle impor-
tant juste après l’état postanoxique, notamment avec la séquence de ENCÉPHALITE
diffusion qui permet de visualiser très précocement l’extension des
lésions ischémiques [36]. En imagerie, il existe un hypersignal sur la MÉNINGO-ENCÉPHALITE HERPÉTIQUE
séquence FLAIR touchant préférentiellement le cortex, les noyaux La méningo-encéphalite herpétique est une urgence thérapeu-
gris centraux mais également la substance blanche périventriculaire, tique et l’imagerie ne doit pas retarder la prise en charge. Les lésions
le corps calleux et la capsule interne [37]. La séquence de diffusion apparaissent tardivement en scanner, il est donc indiqué unique-
apparaît plus sensible pour montrer l’atteinte cérébrale et permet ment pour éliminer une éventuelle contre-indication à la ponction
d’évaluer la gravité des lésions et donc le pronostic, d’une part en lombaire. En IRM, il existe des plages en hyposignal T1, hypersignal
appréciant le volume des anomalies et d’autre part en distinguant T2 pouvant présenter des remaniements hémorragiques et une prise
l’œdème cytotoxique et l’œdème vasogénique [38, 39]. de contraste gyriforme. Ces anomalies sont typiquement bilatérales
asymétriques et prédominent au niveau du système limbique (partie
PATHOLOGIE INFECTIEUSE interne des lobes temporaux, insula, gyrus cingulaire et thalamus)
(fig. 59.6) en cas d’infection par l’herpèsvirus de type I. L’imagerie de
MÉNINGITE diffusion est plus sensible et plus précoce que les séquences conven-
tionnelles pour détecter ces anomalies [41]. L’atteinte thalamique
Devant un syndrome méningé fébrile, l’imagerie en urgence est serait corrélée au risque de rechutes cliniques [42].
indiquée en cas de signes neurologiques focaux, de signes d’hyper-
tension intracrânienne ou de doute avec une hémorragie méningée
[40]. En dehors de ces situations d’urgence, l’imagerie a pour objectif ENCÉPHALITE À LISTERIA
de confirmer l’atteinte méningée, d’orienter le diagnostic étiolo- Listeria monocytogenes est souvent responsable de tableaux clini-
gique et surtout de dépister les complications. ques graves se traduisant par un syndrome méningé fébrile suivi d’une

a b

Figure 59.6. Encéphalite herpétique.


Lésion en plage en hypersignal sur la séquence FLAIR
hémisphérique droite avec atteinte élective du système limbique
(hippocampe, insula, cingulum et partie postérieure du thalamus),
évocatrice du diagnostic.
c
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616 Procédures (techniques, surveillance, complications)

atteinte des nerfs crâniens pouvant aller jusqu’au coma. L’IRM montre EMPYÈME CÉRÉBRAL
les signes de méningite associés à des lésions caractéristiques du tronc
cérébral prédominant dans la région bulboprotubérantielle traduisant L’empyème cérébral correspond à une collection suppurée sous-
la rhombencéphalite [43, 44]. Cette atteinte se traduit par des anoma- durale ou extradurale, le plus souvent secondaire à une sinusite ou
lies de signal en plage correspondant à un œdème, associée à des une infection otologique. L’imagerie retrouve une collection liqui-
prises de contraste focales en rapport avec des microabcès [45]. dienne sous-durale ou extradurale présentant une prise de contraste
sur sa paroi située au contact du parenchyme cérébral. En cas de
doute avec un hématome sous-dural chronique, il faut réaliser une
AUTRES AGENTS PATHOGÈNES IRM qui montrera dans ce cas des séquelles hémorragiques sur la
séquence T2 écho de gradient. Il faut toujours réaliser une explora-
Le cytomégalovirus atteint essentiellement le nourrisson et
tion du système veineux pour éliminer une thrombophlébite qui est
l’adulte immunodéprimé mais peut toucher exceptionnellement les
fréquemment associée [61].
sujets immunocompétents. Il entraîne une atteinte élective de la
substance blanche périventriculaire avec des signes de ventriculite
MUCORMYCOSE RHINOCÉRÉBRALE
associés [46].
La méningoencéphalite tuberculeuse se présente généralement La mucormycose est une infection fongique opportuniste
sous la forme d’un tableau d’évolution progressive, avec en imagerie responsable d’une sinusite invasive chez les patients immunodé-
l’association d’une méningite (souvent de la base du crâne) et de primés ou diabétiques. En imagerie, il existe des signes de sinusite
tuberculomes. agressive caractérisée par des lyses osseuses et des extensions orbi-
La maladie de Lyme se révèle par des tableaux cliniques très taires. Un envahissement intracrânien est fréquent par extension de
variés avec en IRM des anomalies de signal non spécifiques pouvant contiguïté, vasculaire ou nerveuse [62] : extension méningée, abcès
simuler une sclérose en plaques, associées à une atteinte méningée et cérébraux et thrombose veineuse ou artérielle [63]. L’IRM est
du nerf facial [47]. l’examen le plus sensible pour faire le bilan des lésions intraorbi-
D’autres agents pathogènes, le plus souvent viraux, peuvent taires, cérébrales et vasculaires.
entraîner des tableaux d’encéphalite grave notamment lorsque
l’atteinte prédomine au niveau du tronc cérébral, des noyaux gris PATHOLOGIE MÉTABOLIQUE ET TOXIQUE
centraux ou des thalamus (encéphalite japonaise, virus West-Nile,
Epstein-Barr virus, virus varicelle/zona, encéphalite à tique…). Le COMA HYPOGLYCÉMIQUE
diagnostic repose le plus souvent sur la ponction lombaire.
L’imagerie par résonance magnétique peut montrer des anoma-
lies de signal du cortex (prédominant dans les régions temporales,
ABCÈS CÉRÉBRAL
notamment hippocampiques) et des noyaux gris centraux, similaires à
ORIGINE BACTÉRIENNE celles observées au cours des lésions hypoxiques. Dans cette patho-
logie, l’IRM n’intervient pas pour le diagnostic qui est fait très
L’imagerie joue un rôle primordial pour le diagnostic d’abcès rapidement, mais pour faire un bilan lésionnel et évaluer le pronostic
cérébral bactérien. En effet, La distinction entre un abcès et une en cas d’hypoglycémie prolongée. La séquence de diffusion est parti-
tumeur nécrotique (primitive ou secondaire) est délicate sur le plan culièrement intéressante car elle montre des anomalies de signal plus
clinique (car les signes infectieux peuvent être absents). L’imagerie précocement. De plus, lorsqu’elle est réalisée plusieurs heures après la
de diffusion a révolutionné la démarche étiologique car l’abcès survenue de l’accident, une atteinte radiologique marquée et une
présente une restriction de la diffusion en rapport avec le liquide très restriction de la diffusion au sein des lésions (œdème cytotoxique)
épais de celui-ci, permettant de le différencier d’une lésion tumorale seraient un facteur de mauvais pronostic [64-66].
dans la très grande majorité des cas (fig. 59.7). En cas de doute, la
spectroscopie peut confirmer le diagnostic en montrant des métabo- ENCÉPHALOPATHIE POSTÉRIEURE RÉVERSIBLE
lites spécifiques comme les acides aminés, l’acétate et le succinate
[48]. Ce diagnostic préopératoire permet de réaliser un traitement Cette entité survient dans des contextes particuliers : poussées
chirurgical approprié en première intention [49]. hypertensives, éclampsie, syndrome hémolytique et urémique, prises
médicamenteuses (ciclosporine, tacrolimus, cyclophosphamide, etc.),
porphyrie aiguë ou maladie cœliaque. Elle est responsable d’une
ORIGINE PARASITAIRE OU FONGIQUE dysrégulation du système sympathique (moins développé au niveau
La toxoplasmose cérébrale se rencontre essentiellement des lobes pariétaux et occipitaux) entraînant une hyperperfusion céré-
chez le sujet immunodéprimé. L’imagerie montre des lésions focales brale et une ouverture de la barrière hémato-encéphalique dans ces
de la région des noyaux gris centraux, du cortex et de la substance territoires. Les conséquences sont un œdème vasogénique du cortex et
blanche sous-corticale avec prise de contraste annulaire ou nodu- de la substance blanche sous-corticale, plus rarement un œdème cyto-
laire, semblable à un abcès bactérien ou une tumeur nécrotique sur toxique avec risque d’infarctus secondairement hémorragique.
les séquences conventionnelles. La présence de zones en hyposignal L’imagerie permet de poser le diagnostic en montrant des hyper-
T2, traduisant des remaniements hémorragiques est fréquente signaux sur la séquence FLAIR prédominant dans les régions cortico-
notamment lorsque le traitement a été instauré [50]. La diffusion sous-corticales pariéto-occipitales caractéristiques de cette pathologie.
élimine un abcès à pyogènes en montrant l’absence de restriction Parfois, il existe des lésions associées au niveau des noyaux gris
des mouvements des molécules d’eau au centre de la lésion [51], en centraux, du tronc cérébral et du cervelet. L’imagerie de diffusion
revanche la distinction avec un lymphome cérébral de l’immunodé- permet de distinguer l’encéphalopathie postérieure réversible d’une
primé reste souvent difficile en imagerie [52, 53]. ischémie artérielle [67] en confirmant l’œdème vasogénique (hypersi-
Le neuropaludisme se traduit parfois en imagerie par des gnal sur la cartographie ADC avec une séquence de diffusion b1000 le
micro-infarctus de la substance blanche et du cortex, des lésions plus souvent normale, fig. 59.8). Rarement cette séquence montre une
hémorragiques et des anomalies en plage de la substance blanche restriction de la diffusion (hyposignal sur la cartographie ADC et
évoluant le plus souvent vers des plages de démyélinisation séquel- hypersignal sur la séquence de diffusion) traduisant un œdème cyto-
laire [54-56]. toxique avec risque d’infarctus. Après injection de gadolinium, il peut
exister une prise de contraste transitoire traduisant la rupture de la
L’aspergillose cérébrale survient dans 10 à 20 % des asper- barrière hémato-encéphalique. En cas de doute, le diagnostic est
gilloses invasives de l’immunodéprimé et dans plus de 50 % des cas confirmé par la régression complète ou quasi complète des anomalies
sur les séries autopsiques [57]. L’atteinte cérébrale représente un des de signal lors de l’imagerie de contrôle.
critères pronostics les plus graves [58]. L’imagerie montre des abcès
avec une paroi qui apparaît fréquemment en hyposignal T2 et des STATUS EPILEPTICUS
remaniements hémorragiques. Ces abcès se situent dans la substance
blanche, les noyaux gris centraux et les thalamus. Il peut également L’état de mal épileptique entraîne une souffrance du paren-
exister des signes de méningite aspécifique et une invasion vascu- chyme cérébral visible en IRM. Il peut ainsi apparaître des lésions
laire se traduisant par des thromboses artérielles, des infarctus et des initialement réversibles puis constituées si l’état de mal se prolonge.
microanévrismes mycotiques responsables d’accidents hémorragi- L’IRM montre des lésions en plage corticales (et parfois de la subs-
ques. Cette atteinte artérielle est particulièrement fréquente au tance blanche sous-corticale adjacente) et des noyaux gris centraux
niveau des artères lenticulostriées et thalamoperforantes responsa- [68, 69]. Cependant, la distinction en IRM entre lésions causales et
bles d’infarctus thalamiques [59, 60]. lésions secondaires à l’état de mal est parfois difficile. La séquence de
44200_Volume3 Page 617 Jeudi, 12. février 2009 11:34 11

Neuro-Imagerie 617

a b

c d

Figure 59.7. Abcès cérébral.


a : séquence axiale T1. b : séquence axiale T1 après injection de
gadolinium. c : séquence axiale FLAIR. d : séquence axiale b 1 000. e :
cartographie ADC.
Lésion pariétale droite arrondie présentant un centre nécrotique avec
une prise de contraste annulaire (a et b) et un œdème périlésionnel
(c). Sur les séquences de diffusion, il existe un hypersignal sur la
séquence b1000 (d) de la partie centrale de la lésion, se présentant en
hyposignal sur la cartographie ADC (e) traduisant une restriction de la
e diffusion.

diffusion apporte des informations complémentaires. En effet, une d’un syndrome de Korsakoff. Le diagnostic repose sur l’imagerie
restriction de la diffusion au sein des lésions traduit des phénomènes cérébrale qui met en évidence des lésions caractéristiques. Elles se
de nécrose neuronale sélective [70, 71]. traduisent par un hypersignal T2 ou FLAIR touchant la région péria-
queducale, la partie médiale des thalamus, le plancher du quatrième
ENCÉPHALOPATHIES LIÉES À L’ALCOOL ventricule, le vermis et les corps mamillaires [72] (fig. 59.9a et
59.9b). Un rehaussement après injection de gadolinium est possible,
ENCÉPHALOPATHIE DE GAYET-WERNICKE traduisant la rupture de la barrière hémato-encéphalique à la phase
Elle est causée par un déficit en vitamine B1 dans un contexte initiale de la maladie [73]. En l’absence de traitement, l’évolution se
de malnutrition, le plus souvent alcoolique. Un diagnostic précoce fait vers l’atrophie des corps mamillaires et des thalamus avec clini-
permet d’éviter une évolution létale ou l’installation irréversible quement un syndrome de Korsakoff.
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618 Procédures (techniques, surveillance, complications)

a b

c d

Figure 59.8. Encéphalopathie postérieure réversible.


Anomalies de signal en plage en hypersignal FLAIR touchant la substance blanche sous-corticale et le cortex adjacent, prédominant au niveau des régions
postérieures (a) et du cervelet (b). Les séquences de diffusion montrent de discrètes anomalies sur la séquence b1000 (c), apparaissant en hypersignal sur la
cartographie ADC (d) traduisant un œdème vasogénique évocateur du diagnostic.

MALADIE DE MARCHIAFAVA-BIGNAMI extrapontine précède les lésions centropontiques rendant le


diagnostic radiologique plus difficile [77].
Elle représente une complication fréquente par toxicité directe
de l’alcool, responsable de tableaux cliniques variables pouvant aller
jusqu’au coma ou au décès du patient lors de la phase aiguë. Les ENCÉPHALOPATHIE HÉPATIQUE
lésions de la maladie de Marchiafava-Bignami correspondent à une L’encéphalopathie hépatique représente l’ensemble des signes
démyélinisation évoluant vers la nécrose respectant les fibres les plus neuropsychiques survenant lors de l’évolution d’une hépatopathie.
superficielles ventrales et dorsales du corps calleux. L’IRM est Elle associe histologiquement l’apparition de cellules d’Alzheimer de
l’examen le plus sensible pour dépister l’atteinte du corps calleux. type II, une dégénérescence neuronale et une nécrose laminaire
Elle retrouve une atteinte de la quasi-totalité de celui-ci sous la forme corticale. En IRM, il existe un hypersignal T1 bilatéral et symétrique
d’un hypersignal T2 ou FLAIR avec une prédominance des lésions le des noyaux lenticulaires (prédominant sur le pallidum), du
plus souvent antérieure, parfois associée à des anomalies de signal de mésencéphale autour des noyaux rouges et de l’antéhypophyse, non
la substance blanche adjacente (fig. 59.9c et 59.9d). visible en pondération T2 ou FLAIR, correspondant à un dépôt de
manganèse [78-80].
MYÉLINOLYSE CENTROPONTINE
INTOXICATION AU MONOXYDE DE CARBONE
La myélinolyse centropontine se présente sous la forme d’une
démyélinisation massive du pont (protubérance) respectant un fin Cette intoxication entraîne une encéphalopathie anoxo-isché-
liseré périphérique évoluant vers une gliose fibrillaire [74]. Elle se mique associant des lésions de démyélinisation, d’œdème et de
traduit en IRM par des anomalies de signal symétriques touchant la nécrose. Elle atteint préférentiellement les pallidums, mais peut
partie centrale du pont [75] (fig. 59.9e et 59.9f). Un élargissement du toucher également la substance blanche supratentorielle et plus rare-
tronc cérébral et une prise de contraste sont possibles à la phase ment les autres noyaux gris centraux et la région hippocampique.
initiale. Il peut s’y associer une atteinte extrapontine touchant les EN IRM, on retrouve un hypersignal en FLAIR et T2 ovalaire
thalamus, les noyaux gris centraux, la substance blanche sous-corti- bipallidal cerclé par un hyposignal en pondération T2 (probable-
cale frontale et pariétale et le cervelet [76]. Rarement cette atteinte ment secondaire à des remaniements hémorragiques), parfois associé
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Neuro-Imagerie 619

a b

c d

e f

Figure 59.9. Lésions cérébrales liées à l’alcool.


a et b : encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Hypersignaux sur la séquence FLAIR autour du troisième ventricule (a) et de l’aqueduc du mésencéphale (b).
c et d : maladie de Marchiafava-Bignami. Lésion en plage en hyposignal T1 (c) et hypersignal FLAIR (d) touchant les parties antérieures et postérieures du
corps calleux.
e et f : myélinolyse centropontine. Lésion hypo-intense en T1 (e) et hyperintense en FLAIR (f) centropontique respectant la partie périphérique.

à un œdème de la substance blanche périventriculaire et des centres des putamens caractéristique de cette intoxication, associé à des
semi-ovales, des autres noyaux gris centraux ou de l’hippocampe. anomalies de signal au niveau de la substance blanche des centres
semi-ovales, pariéto-occipitale et cérébelleuse. Les remaniements
INTOXICATION AU MÉTHANOL hémorragiques sont fréquents (fig. 59.10) [81, 82].

Le méthanol est utilisé en usage domestique comme antigel, INTOXICATION À L’ÉTHYLÈNE GLYCOL
solvant ou alcool à brûler. Il entraîne une nécrose hémorragique de
la substance blanche et du putamen. Cette atteinte se traduit en IRM L’éthylène glycol est un toxique utilisé comme dégivrant ou
par un hypersignal en diffusion, T2 et FLAIR prédominant au niveau solvant dans l’industrie et entraîne une atteinte rénale et cérébrale.
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620 Procédures (techniques, surveillance, complications)

a b

c d

Figure 59.10. Intoxication au méthanol.


Atteinte bilatérale des putamens et de la substance blanche sous-
corticale (a et b). La séquence en T2 écho de gradient (c) montre un
hyposignal franc du noyau lenticulaire gauche témoignant d’un
remaniement hémorragique massif. Les séquences de diffusion
permettent de mieux visualiser l’atteinte de la substance blanche
sous-corticale en hypersignal sur la séquence b1000 et hyposignal
e sur la cartographie ADC (œdème cytotoxique).

L’imagerie peut montrer des anomalies de signal des noyaux gris sable d’infarctus cérébraux, le plus souvent dans le territoire de l’artère
centraux, du tronc cérébral et du cortex frontal [83]. cérébrale moyenne et des pallidums. Lorsqu’elle est inhalée, elle
entraîne une leucopathie toxique sévère touchant la substance blanche
AUTRES TOXIQUES du cervelet, la substance blanche sus-tentorielle postérieure (respectant
les fibres en U sous-corticales) et le bras postérieur de la capsule interne.
Les différentes drogues (cocaïne, héroïne, amphétamines) entraî- La cocaïne se caractérise par la grande fréquence des accidents
nent des accidents vasculaires ischémiques ou hémorragiques par des hémorragiques (parenchymateux, subarachnoïdien ou intraventri-
phénomènes de vascularite et de spasme artériel. L’héroïne est respon- culaire).
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Neuro-Imagerie 621

PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE possibles les premiers mois, voire une évolution vers une sclérose en
plaques [84, 85].
FORMES PSEUDO-TUMORALES DE SCLÉROSE EN PLAQUES
NEURO-BEHÇET
Le tableau clinique des formes pseudo-tumorales de sclérose en
La maladie de Behçet est une vascularite systémique dont
plaques est parfois très sévère, pouvant aller jusqu’au coma. Le
l’atteinte neurologique, parfois grave, est retrouvée dans environ
diagnostic est difficile, surtout lorsqu’il s’agit de l’épisode inaugural et
15 % des cas [86]. La lésion cérébrale la plus fréquente et la plus
qu’il n’existe qu’une lésion à l’IRM. Au sein des lésions inflammatoires
évocatrice est l’atteinte diencéphalo-mésencéphalique qui est
pseudo-tumorales, il existe trois cadres anatomopathologiques diffé-
retrouvée une fois sur deux, suivie de l’atteinte bulboprotubéran-
rents (la forme de Marburg, la forme de Schilder et la sclérose
tielle dans 40 % des cas [87]. Cette topographie lésionnelle traduit
concentrique de Baló). L’IRM retrouve généralement une ou plusieurs
une vascularite touchant les petits vaisseaux prédominant sur le
lésions rehaussées partiellement par le produit de contraste. En cas de
compartiment veineux. Les lésions mésencéphalo-diencéphaliques
sclérose concentrique de Baló, il existe un aspect strié en IRM corres-
sont souvent bilatérales asymétriques, avec une prise de contraste à
pondant à l’alternance de myéline saine et de myéline pathologique,
la phase initiale (fig. 59.11). L’atteinte médullaire associée est
retrouvée également en anatomopathologie [84].
possible, caractérisée par des lésions étendues en hauteur.
ENCÉPHALOMYÉLITE AIGUË DISSÉMINÉE LUPUS ÉRYTHÉMATEUX DISSÉMINÉ
Cette affection touche généralement l’adulte jeune dans un Certaines formes de neurolupus sont responsables d’une
contexte post-infectieux ou post-vaccinal. Le tableau clinique est leucoencéphalopathie aiguë avec troubles de conscience. En
rapidement progressif, parfois sévère avec une atteinte médullaire imagerie, il existe dans ces formes des anomalies de signal touchant
fréquemment associée. L’IRM retrouve plusieurs lésions inflamma- le tronc cérébral et les noyaux gris centraux d’allure vasculaire [88].
toires focales de même âge (à la différence de la sclérose en plaques)
en hypersignal T2 avec une prise de contraste survenant après quel- NEUROSARCOÏDOSE
ques jours. Ces lésions touchent préférentiellement la substance
blanche mais des atteintes des noyaux gris sont possibles. L’évolu- L’atteinte cérébrale au cours de la sarcoïdose survient dans 5 à
tion est en général monophasique, même si des récidives sont 10 % des cas, précédant parfois les autres manifestations systémi-

a b

c d

Figure 59.11. Neuro-Behçet.


Anomalies de signal en plage de la région diencéphalo-mésencéphalique bilatérale prédominant à droite, en hypersignal sur les séquences FLAIR (a) et T2 (b),
caractéristique de l’atteinte du système nerveux central au cours de la maladie de Behçet. Comparativement à la séquence T1 avant injection (c), il existe des
prises de contraste après injection (d), correspondant à des lésions récentes.
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622 Procédures (techniques, surveillance, complications)

ques. La présentation clinique est très polymorphe : céphalées, crânien, même minime, du produit de contraste dans les artères
hypertension intracrânienne, déficits moteurs, atteinte des nerfs cérébrales.
crâniens, crises convulsives, tableau d’encéphalopathie [89]. • Un doppler transcrânien est utile pour déterminer le moment
L’imagerie met en évidence des lésions focales multiples rehaussées de passage en ME.
par le gadolinium, de topographie parenchymateuse ou méningée,
parfois associées à des anomalies en plage de la substance blanche. TECHNIQUE DE RÉALISATION DE L’ANGIOSCANNER
Comme pour les autres granulomatoses, les lésions apparaissent en
hyposignal sur la séquence spin écho T2. Les lésions leptoméningées • Le principe de l’examen consiste à prouver l’arrêt circulatoire
prédominent au niveau des citernes de la base expliquant l’atteinte sur des acquisitions répétées après injection de produit de contraste
fréquente des nerfs crâniens. Ces lésions sont similaires au niveau [97, 98]. L’utilisation d’un scanner équipé d’au moins 16 rangées de
spinal, à la fois parenchymateuses et méningées. détecteurs est recommandée car ce type d’appareil permet une
exploration rapide de l’ensemble du crâne et la réalisation de coupes
ENCÉPHALITE DE BICKERSTAFF fines inframillimétriques.
• Il est nécessaire de réaliser des acquisitions d’une durée infé-
Le syndrome de Miller-Fischer et l’encéphalite de Bickerstaff rieure à 15 s avec volume d’acquisition couvrant le crâne depuis la
sont des syndromes dysimmunitaires se caractérisant par l’associa- selle turcique jusqu’au vertex. Une série sans injection doit être
tion d’une ataxie, d’une ophtalmoplégie et d’une aréflexie systématiquement réalisée et servira de référence. Il est conseillé de
généralisée qui se rapproche du syndrome de Guillain et Barré. En programmer ensuite au moins trois acquisitions successives et iden-
cas d’encéphalite de Bickerstaff, il existe également des signes tiques après injection intraveineuse de produit de contraste afin
centraux par atteinte du tronc cérébral, associant des troubles de d’obtenir des informations hémodynamiques et montrer le niveau
vigilance, un syndrome pyramidal et des troubles sensitifs. Le d’arrêt circulatoire. La dernière acquisition doit être réalisée à 60 s
diagnostic est confirmé par la présence d’anticorps antigangliosides après le début d’injection.
de type GQ1b qui sont retrouvés dans 70 % des cas. L’imagerie • L’injection de 2 ml.kg–1 de produit de contraste est suffisante
retrouve au cours de l’encéphalite de Bickerstaff des anomalies de et doit être réalisée au niveau d’une veine du pli du coude à un débit
signal en fosse postérieure au niveau de la moelle allongée, du pont, de 3 ml. s–1. Il est conseillé de débuter l’acquisition par déclenche-
du mésencéphale, des pédoncules cérébelleux et du cervelet [90-92]. ment manuel de l’hélice à l’arrivée du produit de contraste dans les
artères carotides après avoir programmé une coupe de référence à
MORT ENCÉPHALIQUE hauteur de C5-C6. Cette coupe de référence est répétée toutes les
secondes et permet de déterminer le moment exact d’arrivée du
INTRODUCTION produit de contraste dans les artères et d’évaluer ainsi plus précisé-
ment l’état hémodynamique du sujet.
Des recommandations pour le diagnostic de la mort encépha-
lique (ME) par angioscanner ont été émises par la société française de PRÉSENTATION DES IMAGES TDM
neuroradiologie [93]. Le constat de ME repose sur l’absence totale de
• Les images de l’hélice sans injection et de la dernière hélice
conscience et de mouvement volontaire, l’absence de ventilation
réalisée à 60 s après injection doivent être présentées sur des plan-
spontanée et l’abolition complète de tous les réflexes du tronc céré-
ches séparées avec des fenêtres suffisamment larges pour apprécier le
bral. Il s’agit d’un diagnostic avant tout clinique qui doit être posé
rehaussement de densité des vaisseaux après injection.
en l’absence de médicaments dépresseurs du système nerveux
central dans le sang, de relaxants musculaires, d’hypotension arté- • La hauteur et la largeur de la fenêtre doivent être identiques
rielle et d’hypothermie. Si le sujet est assisté par ventilation sur les différentes hélices afin de pouvoir comparer le rehaussement
mécanique, l’absence de ventilation spontanée doit être confirmée vasculaire sur chaque niveau de coupe à différents moments après
par une épreuve d’hypercapnie qui est basée sur l’absence de mouve- injection.
ments respiratoires déclenchés par un stimulus hypercapnique. • Une coupe épaisse sagittale est recommandée pour apprécier
un éventuel rehaussement des veines profondes après injection.
Le code de la santé publique exige un test de confirmation qui
peut être soit deux EEG nuls réalisés à 4 h d’intervalle montrant un
tracé plat et aréactif pendant 30 min soit une angiographie objecti-
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DE ME AU SCANNER
vant l’arrêt de la circulation encéphalique. La circulaire du • Un rehaussement de densité de certains éléments vasculaires
4 décembre 1996 précise les conditions de réalisation de cet peut être observé à 60 s après injection de produit de contraste chez
examen : l’angiographie doit être effectuée par un radiologue expéri- les sujets en état de ME. Il s’agit des artères vertébrales, de l’artère
menté et peut être réalisée par voie veineuse ou artérielle. Les basilaire, des artères cérébrales postérieures, des artères péricalleuses,
résultats doivent être consignés immédiatement par écrit et montrer, des sinus caverneux, des veines ophtalmiques et des sinus veineux
en cas de ME, un arrêt circulatoire sur des images réalisées à 60 s au superficiels. Ces éléments ne doivent pas être pris en compte pour le
moins après l’injection de produit de contraste [94]. Les conditions diagnostic de ME.
d’application ont donc été volontairement assez larges afin de • Le diagnostic de ME nécessite :
pouvoir s’adapter à l’évolution des techniques angiographiques. – l’absence de rehaussement des veines profondes (veines cérébrales
En 2003, une conférence d’experts organisée sous l’égide de la interne et grande veine cérébrale);
Société de réanimation de langue française (SRLF), de la Société fran- – l’absence d’opacification bilatérale des branches corticales (M4) des
çaise d’anesthésie réanimation (SFAR) et de l’Agence de la artères cérébrales moyennes sur l’hélice réalisée à 60 s après injection.
biomédecine a publié un texte sur la prise en charge des sujets avant
• En cas de doute sur une opacification artérielle distale ou
explantation et a recommandé l’angioscanner comme moyen de
veineuse profonde, le radiologue doit s’aider des hélices intermé-
confirmation de l’arrêt circulatoire encéphalique [95]. Cet examen
diaires réalisées avant 60 s afin de juger le niveau d’arrêt circulatoire.
est aujourd’hui préférable à l’angiographie conventionnelle en
raison du gain de temps et de l’absence de mobilisation du sujet vers Une opacification des segments M2 (branches insulaires) et M3
une salle d’angiographie à l’origine d’une possible instabilité hémo- (branches operculaires) des artères cérébrales moyennes est
dynamique pouvant compromettre la viabilité du greffon. fréquente et ne doit pas faire récuser le diagnostic de ME.
En cas d’opacification unilatérale d’une ou deux branches corti-
PRÉPARATION DU SUJET EN ÉTAT DE ME cales de l’artère cérébrale moyenne, le diagnostic de ME peut être
affirmé à condition de s’être assuré de l’absence d’opacification des
• L’examen doit être réalisé chez un patient stable sur le plan veines profondes (veines cérébrales internes et grande veine cérébrale).
hémodynamique afin de reproduire systématiquement les mêmes • Préciser dans le compte rendu l’existence ou non d’une opaci-
conditions d’examen. La pression artérielle moyenne doit être supé- fication des veines profondes (veines cérébrales internes et grande
rieure à 65 mmHg et la diurèse au moins égale à 100 ml.h–1. Il est veine cérébrale) et l’existence ou non d’une opacification des bran-
également conseillé de maintenir une volémie suffisante (pression ches distales des artères cérébrales moyennes. La conclusion doit être
veineuse centrale : 6-8 mmHg) afin de prévenir l’insuffisance rénale sans ambiguïté et mentionner : « absence d’arrêt circulatoire » ou
liée à l’injection de produit de contraste iodé [96]. « arrêt circulatoire ».
• Il est conseillé de respecter un délai d’observation d’au moins • En cas d’opacification du réseau veineux profond et/ou
6 h entre le diagnostic clinique de ME et la réalisation de d’opacification des artères corticales des artères cérébrales moyennes,
l’angioscanner. Le scanner est en effet beaucoup plus sensible que l’examen scanographique doit être répété dans un délai d’au moins
l’angiographie conventionnelle pour la détection d’un passage intra- 6 h.
44200_Volume3 Page 623 Jeudi, 12. février 2009 11:34 11

Neuro-Imagerie 623

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