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L’IRM et l’exploration du rachis lombaire :

Introduction :
Basée sur les propriétés magnétiques de la matière, l'IRM est une technique
moderne qui a révolutionné le monde de l'imagerie médicale en offrant des
possibilités d'exploration du corps humain jusque là insoupçonnées, devenue
au fil du temps un examen de pratique très courante proposée dans
l'exploration de très nombreuses pathologies ou dans des situations cliniques
variées.
Principe et fonctionnement :
1. Principe et fonctionnement
L'IRM repose sur le principe de la résonance magnétique des noyaux
atomiques. Cette technique existe depuis les années 1940 mais elle n'est
utilisée sur l'Homme que depuis peu. Le corps humain est in fine constitué
d'atomes autour desquels tournent des électrons. Parmi ces atomes, nombreux
sont ceux d'hydrogène. Ces atomes ont la particularité d'émettre des
ondes radio lorsqu'ils sont exposés à un champ magnétique, ce qui les rend
détectables.
Afin d'observer l'intérieur du corps humain, l'IRM génère un champ
magnétique. Chaque atome renvoie ensuite une onde dont
la fréquence dépend de sa position, ce qui permet sa localisation. Puis l'IRM
traite les informations pour construire une image en trois dimensions, que l'on
pourra regarder couche par couche. Cette technique d'imagerie médicale est
particulièrement adaptée à l'observation du système nerveux.
Alors que la radiographie standard et le scanner utilisent des rayons
X, l'échographie des ultrasons, le principe de fonctionnement de l'IRM est basé
sur un tout autre phénomène physique qui exploite les propriétés magnétiques
des atomes. Chaque atome en effet dispose de propriétés magnétiques
intrinsèques caractérisées notamment par un vecteur de magnétisation à
l'image de l'aiguille d'une boussole. Spontanément, ce vecteur a une
orientation aléatoire dans l'espace. Lorsque ces atomes sont placés dans un
champ magnétique élevé, ils s'orientent tous parallèlement au champ
magnétique et se maintiennent ainsi dans une position d'équilibre. Lorsqu'ils
sont excités par une onde radio (brève impulsion appelée onde de
radiofréquence RF) à une fréquence particulière (fréquence de Larmor) qui
dépend du type d'atome et du champ magnétique, à la manière du son qui
peut briser un verre à une fréquence donnée propre au cristal, ces atomes
excités (phénomène de résonance) basculent leur vecteur d'aimantation d'un
certain angle. L'intensité et la durée de l'onde RF influencent l'angle de
basculement. A l'arrêt de l'onde RF, le vecteur des atomes revient à sa position
d'équilibre (phénomène de relaxation) tout en émettant un signal qui est
recueilli par des antennes réceptrices. Ce phénomène physique trouve deux
domaines principaux d'application, un qui permet l'analyse du contenu
chimique de certaines structures (utilisé en spectroscopie par résonance
magnétique que nous n'aborderons pas ici), l'autre en imagerie médicale, l'IRM.
Donc, en général, 3 étapes sont nécessaires :
Le but de la première étape est d’aligner tous les protons dans la même
direction. Pour cela, on place le patient dans un puissant aimant afin d’orienter
tous ses protons dans l’axe du champ magnétique de l’aimant.
C’est mieux, mais encore insuffisant : bien que les protons regardent tous dans
la même direction, ils ne tournent toujours pas de manière synchrone et
restent déphasés. Pour les faire tourner ensemble, il va falloir les secouer un
peu… C’est le but de la deuxième étape.
Pour stimuler les protons, nous allons leur apporter de l’énergie. Cette énergie
leur est fournie par le moyen d'une onde radio de fréquence identique à la
fréquence de rotation des protons. C’est ce que l’on appelle le phénomène de
résonance.
En fait, vous connaissez déjà cela :…
Les ondes radio utilisées sont les mêmes que celles de la bande FM de votre
transistor (ceci explique d’ailleurs qu’il faille protéger l’IRM des ondes radio
extérieures en l’enfermant dans une enveloppe spéciale, dite « cage de
Faraday ».
Vous connaissez aussi le phénomène de résonance.
C’est lui qui explique que la note aigüe émise par une cantatrice puisse briser
un verre de cristal : il suffit pour cela que la fréquence de la note soit identique
à la fréquence naturelle de vibration du verre.
Cette fourniture d’énergie aux protons a deux conséquences
Les protons vont se mettre à tourner tous à l’unisson, de façon synchrone : les
voici (enfin) alignés et en phase !
La direction des protons bascule un peu par rapport à l’axe de l’aimant.
La 3eme étape est dès l’arrêt de l’onde radio, les protons se laissent aller à leur
désordre originel !!!
=> Ils reviennent dans l’axe de l’aimant +++
=> et se déphasent +++ à nouveau
En revenant à leur état originel, les protons restituent donc l’énergie qu’on
leur avait fournie, toujours sous forme d’une onde, qu’il est possible de capter
à l’aide d’une antenne adaptée +++++ Cette onde s’appelle le signal.
Comme l’on est capable, à l’aide de techniques sophistiquées, de localiser
précisément l’origine spatiale de ce signal, il est possible, à partir de là,
d’établir une image matricielle, une véritable cartographie des protons :
c’est l’image IRM !
La morphologie du signal émis par les protons dépend essentiellement du
temps (appelé temps de relaxation) que ceux-ci mettent à revenir dans l’axe de
l’aimant (temps n° 1 ou T1) et du temps qu’ils mettent à se déphaser à
nouveau (temps n°2 ou T2).
Ces deux temps T1 et T2 sont propres à chaque type de tissu
++++ Et en rapport avec sa nature histologique et cellulaire (liquide ou solide, à
structure organisée ou non...) Les images IRM habituelles sont réalisées en
réglant la machine de façon à refléter un de ces deux temps : on dit que
l’image est pondérée en T1 ou en T2.
Composants de l’IRM
Toute mesure de résonance magnétique nucléaire, en imagerie, implique
l’utilisation d’un aimant capable de créer un champ magnétique B0 stable dans
le temps (voir partie « La RMN »), homogène et d’intensité suffisante. Plusieurs
systèmes sont possibles :
-Les aimants permanents. Ils ont l’avantage de ne nécessiter aucune source
d’énergie extérieur ni aucun système de refroidissent. Les inconvénients son
liés au très grand poids des aimants dans le cas d’images du corps entier et à
l’impossibilité de créer des champs supérieurs à 0,3 Tesla.
-Les aimants résistifs. Ces systèmes sont constitués par une bobine ou un
ensemble de bobines parcourues par un courant électrique intense. Il est
possible d’obtenir des champs bien homogènes dont l’intensité est de l’ordre
de 0,3 tesla, mais ces aimants nécessitent un très puissant système de
refroidissement.
-Les aimants supraconducteurs. La résistance électrique de certains alliages
diminue très fortement quand leur température est de l’ordre de -260° C. Si des
bobines constituées de tels matériaux sont placés dans de l’hélium liquide, à la
température de -269° C, il est possible d’y faire passer des courants très
intense, et d’obtenir ainsi des champs magnétiques élevés (1,5 à 3 tesla). En
pratique, ces aimants nécessitent un double système de refroidissement
constitué principalement d’un circuit d’hélium liquide. La consommation de
liquide cryogénique doit être compensée au moyen d’un remplissage
périodique.
L’émetteur. Un synthétiseur piloté par un processeur permet la création de la
série d’impulsions électriques de durée et d’amplitude bien déterminées. C’est
à ce niveau qu’est choisie la phase θ (0°, 90°…) des impulsions. Les puissances
électriques mises en jeu sont de quelques kilowatts mais quelques watts
seulement sont absorbés par l’élément étudié.
Les bobines/Antennes. L’émetteur est relié à une bobine (ou à une antenne)
placée dans l’appareil IRM et permettant d’obtenir les ondes de
radiofréquences. Ces ondes radio sont des impulsions de durée limitée qui
n’ont pas une fréquence précise. Elles ont une certaine étendue en fréquence
appelée « bande de fréquences » de l’onde radio.
L’élément (ou la partie du corps humain) à étudier est placé au voisinage ou à
l’intérieur de cette antenne d’émission. Elle est constituée d’un ou plusieurs
anneaux de cuivre de cette antenne d’émission. Elle est constituée d’un ou
plusieurs anneaux de cuivre dont la forme dépend de la nature de l’élément
résonnant et dont l’axe est placé dans le plan de mesure.
L’antenne réceptrice est de même nature que l’antenne d’émission. D’ailleurs,
l’excitation de l’échantillon et la détection du signal de mesure sont souvent
réalisé à l’aide de la même antenne.
Le système d’acquisition des données. L’arrêt de l’impulsion d’excitation
n’étant pas instantané, On ne peut enregistrer le signal de mesure qu’après un
certain intervalle de temps. L’impulsion d’excitation étant beaucoup plus
intense que le signal détecté, une chaine d’amplification du signal de mesure
est nécessaire. Ce signal est aussi converti du domaine des hautes fréquences
(MHz) au domaine des fréquences moyennes (KHz).
L'informatique. Cela permet la coordination des différentes étapes de
l'examen ainsi que la reconstruction des images et leur post-traitement.
L’exploration du rachis lombaire :
La colonne vertébrale est constitué d’un empilement de différentes vertèbres :
7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres dorsales (ou thoraciques), 5 vertèbres
lombaires, du sacrum composé de 5 vertèbres fusionnées et enfin du coccyx
composé de 4 vertèbres.
1. Anatomie : Le rachis lombaire, ou rachis lombo-sacré, désigne la partie de la
colonne vertébrale située en bas du dos, juste au- dessus du sacrum. Zone très
mobile et soutenant tout le reste de la colonne vertébrale, elle est fortement
sollicitée au quotidien et parfois victime d’un vieillissement prématuré. Aussi, le
rachis lombaire est souvent le siège de douleurs, dont les causes peuvent être
nombreuses. Elle est constituée de cinq vertèbres lombaires : les vertèbres L1,
L2, L3, L4 et L5. Ces cinq vertèbres sont reliées et articulées à l’arrière par les
facettes articulaires, et à l’avant par les disques vertébraux. Entre chaque
vertèbre, des racines nerveuses sortent par des trous appelés foramens. La
vertèbre lombaire la plus caudale s'articule avec le sacrum pour
constituer la charnière lombo-sacrée, jonction entre la partie mobile et la
partie fixe de la colonne.
Elles présentent la structure générale des vertèbres mais avec des caractères
spécifiques :
 les processus transverses sont dirigés en dehors, ils sont appelés
« costiformes » ;
 le processus épineux est massif et trapus ;
 le corps vertébral est réniforme ;
 la présence de processus accessoire ; Les processus accessoires sont
des processus situés à la face postérieure de la base de chaque processus
transverse de chaque vertèbre lombaire. Ils servent à l'insertion
du muscle intertransversaire médial des lombes.
 le foramen vertébral est triangulaire
Le rachis lombaire présente une cambrure concave vers l’arrière, nommée
lordose lombaire.
2. Physiologie : Comme le reste de la colonne vertébrale, le rachis lombaire
protège la moelle épinière jusqu’aux vertèbres L1-L2, puis les nerfs spinaux à
partir des L1-L2. Sur le plan dynamique, de par sa situation, le rachis lombaire
soutient le reste de la colonne vertébrale et assure sa mobilité. Il joue
également le rôle d’amortisseur et de répartition des charges entre le bassin et
le thorax. Les muscles érecteurs du rachis, également appelés muscles spinaux,
qui s’étendent de part et d’autre du rachis permettent de soulager en partie
cette pression exercée sur la colonne vertébrale.
3. Exploration par IRM
a. Pathologie/Indications pour une exploration du rachis lombaire en IRM :
Du fait de sa complexité anatomique, des structures neurologiques qu'il
renferme, des contraintes mécaniques quotidiennes qu’il supporte mais aussi
du vieillissement physiologique de ses différentes structures, le rachis lombaire
peut être atteint de nombreuses pathologies. Voici les principaux :

Lombalgie douleurs dans le bas du dos, on distingue :


lombalgie commune - lombalgie chronique - lombalgie aigue

une saillie de la partie gélatineuse du disque intervertébral.


Hernie discale lombaire elle peut comprimer une ou plusieurs racines nerveuses, entrainant alors des
douleurs lombaires
maladie dégénérative du cartilage, peut toucher les articulations entre deux

Arthrose lombaire vertèbres, peut n’entrainer aucun symptôme, comme elle peut aboutir à des
excroissances osseuses nommées ostéophytes qui par irritation du nerf,
entraineront des douleurs lombaires
Stenose lombaire ou canal rétrécissement du canal central de la colonne vertébrale, ou canal lombaire, qui
contient les racines nerveuses
lombaire etroit
vieillissement prématuré du disque intervertébral et une déshydratation
progressive de son noyau gélatineux central. Le disque est alors pincé et les
Discopathie lombaire racines nerveuses irritées, ce qui entraine des douleurs dans le bas du dos,
considérée comme la principale cause de lombalgie
Scoliose lombaire une déformation de la colonne vertébrale
degenerative
Spondylolisthesis liée au vieillissement naturel de la colonne vertébrale se manifeste par le
glissement d’une vertèbre sur l’autre, généralement les L4-L5. S’en suit une
degeneratif sténose du canal lombaire et ses symptômes.

en cas d'un tres fort choc


Fracture lombaire peut être associée à une lésion de la moelle épinière et/ou des racines
nerveuses, le risque étant alors la paralysie

b. Contre-indications :
Le champ magnétique intense de l’IRM peut :
o Déplacer un objet ferromagnétique placé dans un environnement mou
[exemple : un clip intracrânien, un corps étranger métallique dans l’œil, un
stent intravasculaire (ressort placé dans une artère)]. Ce déplacement peut
entrainer de graves lésions. Au moindre doute, signalez-le au cours de la prise
de rendez-vous pour que le radiologue juge si l’examen est possible sans
danger.
Les prothèses articulaires, vis, tiges orthopédiques, appareils dentaires… ne
risquent rien.
o Léser un appareil électronique implanté dans votre corps (stimulateur
cardiaque (pacemaker, « pile » cardiaque…), pompe à médicament,
stimulateur nerveux, prothèse auditive interne…. Si c’est le cas, signaler le ++++
lors du rendez-vous. En général, dans cette éventualité, l’examen IRM sera
irréalisable.
o Il existe quelques rares cas de claustrophobie vraie. Signalez-le, nous ferons
le nécessaire
o Enfin, il existe quelques cas exceptionnels d’allergie au gadolinium.
Prise en charge :
Le patient se présente le jour de son rendez-vous.
o 1er étape : le questionnaire (sur les contre-indications).
o 2eme étape : positionnement. Le patient est en décubitus dorsale, tète
en premier. En utilisant l’antenne de la partie lombaire, on centre au
milieu à 4 travers de doigt des crêtes iliaques.
L’examen :
Étude dans les 3 plans de l’espace, différentes séquences : T1, T2
T1 sagittal T2 sagittal Sag STIR Sag T1 + gado Fat-Sat T2 axiale

Signal IRM normal

séquence T1 T2

vertèbre iso ou hypersignal

os cortical hyposignal

disque intermédiaire hypersignal

ligaments hyposignal

LCR Hyposignal hypersignal

moelle intermédiaire

Conclusion :
Malgré la précision de l’IRM, il reste toujours en seconde intention après des
explorations préalables plus accessibles telles que la radiographie
standard et l'échographie, et parfois en complément ou en substitution à un
scanner dans certaines circonstances.

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