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Laser

appareil qui produit une lumière


spatialement et temporellement
cohérente basée sur l'effet laser

Pour les articles homonymes, voir


Laser (homonymie).

Lasers rouges (660 & 635 nm), verts (532 & 520 nm)
et bleus (445 & 405 nm).
Rayon laser à travers un dispositif optique.

Démonstration de laser hélium-néon au laboratoire


Kastler-Brossel à l'Université Pierre-et-Marie-Curie.

Un laser (acronyme issu de l'anglais light


amplification by stimulated emission of
radiation) est un système photonique. Il
s'agit d'un appareil qui produit un
rayonnement lumineux spatialement et
temporellement cohérent basé sur l'effet
laser. Descendant du maser[1], le laser
s'est d'abord appelé maser optique.

Une source laser associe un


amplificateur optique basé sur l'effet
laser à une cavité optique, encore
appelée résonateur, généralement
constituée de deux miroirs, dont un au
moins est partiellement réfléchissant,
c'est-à-dire qu'une partie de la lumière
sort de la cavité et l'autre partie est
réinjectée vers l'intérieur de la cavité
laser. Avec certaines longues cavités, la
lumière laser peut être extrêmement
directionnelle. Les caractéristiques
géométriques de cet ensemble imposent
que le rayonnement émis soit d'une
grande pureté spectrale, c’est-à-dire
temporellement cohérent. Le spectre du
rayonnement contient en effet un
ensemble discret de raies très fines, à
des longueurs d'onde définies par la
cavité et le milieu amplificateur. La
finesse de ces raies est cependant
limitée par la stabilité de la cavité et par
l'émission spontanée au sein de
l'amplificateur (bruit quantique).
Différentes techniques permettent
d'obtenir une émission autour d'une seule
longueur d'onde.
e
Au siècle, le laser est plus
généralement vu comme une source
possible pour tout rayonnement
électromagnétique, dont fait partie la
lumière. Les longueurs d'onde
concernées étaient d'abord les micro-
ondes (maser), puis elles se sont
étendues aux domaines de l'infrarouge,
du visible, de l'ultraviolet et commencent
même à s'appliquer aux rayons X.

Histoire

Coupe d'un laser rubis.


Le principe de l’émission stimulée (ou
émission induite) est décrit dès 1916 par
Albert Einstein[2]. En 1950, Alfred Kastler
(lauréat du prix Nobel de physique en
1966) propose un procédé de pompage
optique, qu'il valide expérimentalement,
deux ans plus tard, avec Brossel et
Winter. Mais ce n'est qu'en 1953 que le
premier maser (au gaz ammoniac) est
conçu par J. P. Gordon, H. J. Zeiger et Ch.
H. Townes. Au cours des années
suivantes, de nombreux scientifiques tels
N. G. Bassov, Alexandre Prokhorov,
Arthur Leonard Schawlow et Charles H.
Townes contribuent à adapter ces
théories aux longueurs d'onde du visible.
Townes, Bassov, et Prokhorov partagent
le Prix Nobel de Physique en 1964 pour
leurs travaux fondamentaux dans le
domaine de l'électronique quantique, qui
mènent à la construction d'oscillateurs et
d'amplificateurs basés sur le principe du
Maser-Laser. En 1960, le physicien
américain Théodore Maiman obtient
pour la première fois une émission laser
au moyen d'un cristal de rubis[3]. Un an
plus tard, Ali Javan met au point un laser
au gaz (hélium et néon) puis en 1966,
Peter Sorokin construit le premier laser à
liquide.

Les lasers trouvent très tôt des


débouchés industriels. La première
application fut réalisée en 1965 et
consistait à usiner un perçage de 4,7 mm
de diamètre et de 2 mm de profondeur
dans du diamant avec un laser à rubis.
Cette opération était réalisée en 15 min,
alors qu’une application classique
prenait 24 heures[4].

En 1963 des chercheurs américains tels


que White et Anderholm montrent qu’il
est possible de générer une onde de
choc à l’intérieur d'un métal à la suite
d'une irradiation laser impulsionnelle. Les
pressions exercées sont de l’ordre de 1
GPa, ou 3 FPs.

En 1967, Peter Holcroft découpe une


plaque d’acier inoxydable de 2,5 mm
d'épaisseur à une vitesse de 1 m/min,
sous dioxygène avec un laser CO2 de
300 W[5] et conçoit la première tête de
découpe.

Bien que les procédés soient démontrés,


il faut attendre leurs associations à des
machines adaptées pour qu’ils soient
implantés en milieu industriel. Ces
conditions sont remplies à la fin des
années 1970. Et les premières plates-
formes industrielles sont implantées en
France dès les années 1980[6]. Dès lors le
laser s'impose comme un outil de
production industrielle dans le micro-
usinage. Ses principaux avantages sont
un usinage à grande vitesse de l'ordre de
10 m/min, sans contact, sans usure
d'outil.

Le laser devient un moyen de lecture en


1974, avec l'introduction des lecteurs de
codes barres. En 1978, les laserdiscs
sont introduits, mais les disques
optiques ne deviennent d'usage courant
qu'en 1982 avec le disque compact. Le
laser permet alors de lire un grand
volume de données.

Principe de fonctionnement
Lire le média
Animation montrant le principe de fonctionnement
simplifié d'un laser.

Principe de fonctionnement du laser :


1 - milieu excitable 2 - énergie de pompage
3 - miroir totalement réfléchissant
4 - miroir semi-réfléchissant 5 - faisceau laser

Phénomènes mis en jeu


(qualitatif)

Pour comprendre comment fonctionne


un laser, il est nécessaire d'introduire le
concept de quantification de la matière :
les électrons sont répartis sur des
niveaux d'énergie discrets (les
« couches »). Cette hypothèse est
fondamentale et non intuitive : si l'on
considère l'image selon laquelle les
électrons ne peuvent se trouver que sur
certaines orbitales bien précises autour
du ou des noyaux atomiques.

Dans la suite, on considérera un atome


ne possédant qu'un électron (hydrogène),
pour simplifier la discussion. Celui-ci est
susceptible de se trouver sur plusieurs
niveaux. La connaissance du niveau sur
lequel se trouve cet électron définit l'état
de l'atome. Ces états sont numérotés par
ordre croissant d'énergie avec un nombre
entier , pouvant prendre les valeurs , ,
... L'état est donc l'état d'énergie la
plus basse, correspondant à un électron
sur l'orbitale la plus proche du noyau.

Venons-en aux principaux processus


d'interaction entre la lumière et la
matière, à savoir l'absorption, l'émission
stimulée et l'émission spontanée.

L’absorption — Lorsqu'il est éclairé par


un rayonnement électromagnétique (la
lumière), un atome peut passer d'un
état à un état , en prélevant
l'énergie correspondante sur le
rayonnement. Ce processus est
résonnant : la fréquence du
rayonnement doit être proche d'une
fréquence de Bohr atomique pour qu'il
puisse se produire. Les fréquences de
Bohr atomiques sont définies par
, où
sont les énergies des états et . On
peut interpréter ce processus comme
l'absorption d'un photon du
rayonnement (d'énergie )
faisant passer l'atome du niveau
d'énergie vers le niveau d'énergie
. La condition de résonance
correspond alors à la conservation de
l'énergie.
Le phénomène d'absorption. Le photon d'énergie
fait passer l'atome de son état fondamental 1 vers
l'état excité 2.

L’émission stimulée — Un atome dans


l'état peut se « désexciter » vers le
niveau sous l'effet d'une onde
électromagnétique, qui sera alors
amplifiée. Comme pour l'absorption, ce
processus n'est possible que si la
fréquence du rayonnement est
proche de la fréquence de Bohr .
On peut l'interpréter comme l'émission
d'un photon d'énergie qui vient
s'« ajouter » au rayonnement.
Le phénomène d'émission stimulée. La
désexcitation de l'atome est stimulée par l'arrivée du
photon incident. Le photon émis vient s'ajouter au
champ incident : il y a amplification.

L’émission spontanée — Ce processus


est le symétrique de l'absorption : un
atome dans un état excité peut se
désexciter vers un état , même en
l'absence de rayonnement. Le
rayonnement est émis dans une
direction aléatoire avec une phase
aléatoire, et sa fréquence est égale à la
fréquence de Bohr . On peut
interpréter ce processus comme
l'émission d'un photon d'énergie
dans une direction aléatoire.

Le phénomène d'émission spontanée. La


désexcitation de l'atome se produit de façon
spontanée et s'accompagne de l'émission d'un
photon dans une direction aléatoire.

Inversion de population
(qualitatif)

Considérons un ensemble d'atomes à


deux niveaux. Si on envoie un champ sur
un ensemble d'atomes dans l'état
« haut », le phénomène privilégié sera
l'émission stimulée et le champ sera
amplifié. Pour réaliser un amplificateur
optique, il faut donc trouver le moyen
d'exciter les atomes vers l'état d'énergie
supérieure. De façon plus générale, si
certains atomes sont dans l'état
fondamental « bas », des photons
peuvent être également absorbés, ce qui
diminue l'intensité du champ. Il n'y aura
amplification que si les atomes sont plus
nombreux à être dans l'état « haut »
(susceptible d'émettre) que dans l'état
« bas » (susceptible d'absorber) : il est
nécessaire d'avoir une « inversion de
population ».
Cependant, à l'équilibre
thermodynamique, l'état le plus bas est
toujours le plus peuplé. Au mieux, les
populations oscillent entre les deux
niveaux (Oscillations de Rabi). Pour
maintenir une inversion de population, il
est nécessaire de fournir constamment
un apport d'énergie extérieure aux
atomes, pour ramener dans l'état
supérieur ceux qui sont repassés dans
l'état fondamental après l'émission
stimulée : c'est le « pompage ». Les
sources d'énergie extérieures peuvent
être de différents types, par exemple un
générateur électrique, ou un autre laser
(pompage optique). L'amplificateur est
donc un ensemble d'atomes ou
molécules que l'on fait passer d'un état
fondamental ou faiblement excité à un
état plus fortement excité , au moyen
d'une source d'énergie extérieure
(pompage). Ces atomes peuvent alors se
désexciter vers l'état , en émettant des
photons de fréquence proche de .
Ainsi un rayonnement de fréquence
passant à travers ce milieu
peut être amplifié par des processus
d'émission stimulée.

Physique de l'effet laser :


interaction lumière/matière

Pour obtenir les équations détaillées de


l'effet Laser puis de la cavité Laser elle-
même, il est nécessaire de faire appel de
manière plus quantitative à la physique
quantique. Il existe alors deux degrés de
quantification dans l'interaction lumière
(faisceau laser)/matière (atomes de la
cavité), qui chacun, permettent de mieux
comprendre la physique de l'effet laser :

modèle semi-classique : quantification


des atomes mais champ
électromagnétique classique pour la
lumière ;
modèle complètement quantique :
quantification des atomes et de la
lumière (seconde quantification).
Interaction semi-classique :
compréhension générale de
l'effet laser

Le modèle semi-classique permet à lui-


seul de comprendre d'où vient l'effet
Laser et d'obtenir les "équations de taux"
qui régissent les populations d'atomes
au sein de la cavité Laser.

Interaction atome
quantifié/champ classique

Les atomes étant quantifiés, le


formalisme de la mécanique
hamiltonienne est nécessaire. Dans
l'approximation d'un système à deux
niveaux d'énergie pour les atomes, l'effet
du champ électrique extérieur (la lumière,
considérée comme monochromatique de
pulsation ) consiste en des Oscillations
de Rabi des atomes entre ces deux
niveaux.

Ces oscillations engendrées par la


lumière sont la conséquence directe de
la compétition entre l'émission stimulée
et le phénomène d'absorption décrits
plus haut, et sont décrites par la
probabilité pour un atome présent en
de passer de au temps à au
temps t :
où , avec I,

l'intensité du champ électrique incident


et d, la valeur du dipôle atomique ;

et avec

Ainsi, ce modèle semi-classique ne


permet pas d'obtenir l'inversion de
population nécessaire à l'effet laser : ces
oscillations sinusoïdales montrent que le
système "ne choisit pas" entre l'émission
stimulée et l'absorption.

Si l'on veut expliquer l'effet laser tout en


gardant ce modèle semi-classique, il faut
donc introduire de manière ad hoc
l'émission spontanée qui ne peut être
expliquée sans seconde quantification.

Compréhension du phénomène
d'absorption (modèle de Lamb)

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Inversion de population

Dans le cas d'un modèle de transition


entre 2 niveaux bas et haut, notés
respectivement et , la population
de l'état haut doit être supérieure à la
population de l'état bas pour qu'il y ait
emission : .
L'évolution de la population de l'état haut
est donnée par une loi de décroissance
exponentielle :
[7].

Interaction totalement quantique


(seconde quantification) :
subtilités de l'effet laser

Fonctionnement de la cavité
laser

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Pour un matériau donné, la différence de


population entre l'état haut et l'état bas
donne le caractère du
milieu vis-à-vis du pompage optique : si
le milieu est amplificateur, si
le milieu est absorbant et dans
le cas le milieu est
transparent. Un laser ne lase que dans le
cas où le milieu est amplificateur.

Principe général

Un laser est donc, fondamentalement, un


amplificateur de lumière dont la sortie est
réinjectée à l'entrée. Son alimentation en
énergie est la source du pompage, la
sortie est le rayonnement laser qui est
réinjecté à l'entrée par les miroirs de la
cavité résonnante, le mécanisme de
l'amplification étant l'émission stimulée.
Principe de fonctionnement d'un laser.

On peut comparer ce processus à l'effet


Larsen, qui se produit lorsqu'un
amplificateur (la chaîne hifi) voit sa sortie
(le haut-parleur) « branchée » sur l'entrée
(le micro). Le moindre bruit capté par le
micro est amplifié, émis par le haut-
parleur, capté par le micro, ré-amplifié
jusqu'à la saturation du système (quand
celui-ci fournit l'énergie maximum
possible de par sa conception). Dans un
laser, cette énergie maximale est limitée
par la puissance de la source de
pompage, et par le nombre d'atomes qui
peuvent être simultanément excités.

Dans l'effet Larsen, la fréquence du son


produit dépend du spectre des
fréquences amplifiées correctement par
l'amplificateur et du temps que met le
son pour parcourir la boucle sonore (qui
n'est pas une valeur unique étant donné
que le local induit diverses réflexions et
des trajets sonores de longueur
différente). Dans un laser, il se passe la
même chose si ce n’est que le spectre de
l'amplificateur n'est pas une plage le plus
plate possible mais est restreint aux
bandes de fréquences correspondant
aux niveaux d'excitation des différents
atomes présents, et la boucle correspond
à la longueur de la cavité résonante.

Stabilité d'une cavité laser :


conditions sur le gain

Exemple de cavité laser à 3 miroirs.

Le gain d'un laser à miroirs notés


de coefficients de
réflexion respectifs
contenant un matériau amplificateur
pompé de gain est donné par
l'évolution de l'intensité dans la cavité
itération après itération. Si à un instant
l'intensité dans la cavité vaut alors
après un tour de cavité l'intensité vaut

[8]

On peut alors distinguer 3 cas selon la

valeur de :

Si alors l'intensité

diminue à chaque tour de cavité laser


et il n'y a pas d'émission laser
Si alors l'intensité

reste stable et l'oscillation est


entretenue

Si alors l'intensité

augmente jusqu'à atteindre une valeur


de saturation.
Stabilité d'une cavité laser :
conditions sur le front d'onde

Conditions de stabilité d'une cavité laser à 2 miroirs.


Conditions d'instabilité d'une cavité laser à 2 miroirs.

Une cavité laser est considérée stable si


le front d'onde peut se propager sans
déformation[9]. Dans le cas d'une cavité
laser à 2 miroirs, les conditions de
stabilité d'un laser sont liées à la
distance entre les miroirs de la cavité
par rapport aux rayons de courbure des 2
miroirs. Pour 2 miroirs de rayons de
courbure respectifs et avec
, pour un faisceau gaussien :

La cavité est stable si


ou bien
La cavité est instable si
ou bien

Équations de taux

Description d'un système à 2 niveaux pour l'écriture


des équations de taux.

Les équations de taux (Rate equations en


anglais) désignent des équations de
conservation de population des états
haut et bas respectivement. Elles
établissent que la variation de la
population d'un état correspond à la
différence entre la quantité d'atomes qui
rejoint cet état et la quantité d'atomes qui
changent d'état.

Dans le cas particulier d'un système à 2


niveaux, pour les deux états haut et bas (
et ), en considérant un terme
d'émission spontanée de probabilité ,
et un terme de pompe de probabilité
où désigne la section illuminée
par le flux de pompe et désigne
l'intensité du flux de pompe, alors :
et [10]

Laser en régime stationnaire


(laser continu)

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Dynamique des lasers (laser en


impulsion)

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Description statistique du laser


Types de laser
Article détaillé : Liste des types de laser.

On classe les lasers selon six familles, en


fonction de la nature du milieu excité. Par
ailleurs, les lasers peuvent être aussi bien
continus que fonctionner dans un régime
impulsionnel, auquel cas on pourra les
qualifier également selon la durée
caractéristique de leurs impulsions
(lasers continus / lasers picosecondes /
lasers femtosecondes).

Cristallins (à solide, ou
ioniques)
Cristal de titane saphir pompé par un laser vert.

Ces lasers utilisent des milieux solides,


tels que des cristaux ou des verres
comme milieu d'émission des photons.
Le cristal ou le verre n'est que la matrice
et doit être dopé par un ion qui est le
milieu laser. Le plus ancien est le laser à
rubis dont l'émission provient de l'ion
Cr3+. D'autres ions sont très utilisés (la
plupart des terres rares : Nd, Yb, Pr, Er,
Tm..., le titane et le chrome, entre autres).
La longueur d'onde d'émission du laser
dépend essentiellement de l'ion dopant,
mais la matrice influe aussi. Ainsi, le
verre dopé au néodyme n'émet pas à la
même longueur d'onde (1 053 nm) que le
YAG dopé au néodyme (1 064 nm). Ils
fonctionnent en continu ou de manière
impulsionnelle (impulsions de quelques
microsecondes à quelques
femtosecondes—millionième de
milliardième de seconde). Ils sont
capables d'émettre aussi bien dans le
visible, le proche infrarouge que
l'ultraviolet.

Le milieu amplificateur peut être un


barreau dans le cas d'un laser Nd-YAG
(donc dopé au Nd et la matrice est du
YAG : un grenat d'aluminium et d'yttrium),
mais il peut aussi se présenter sous la
forme d'une fibre dans le cas des lasers à
fibre (donc dopé au Yb et la matrice est
en silice). Aujourd'hui, le milieu
amplificateur le plus utilisé pour générer
des impulsions femtosecondes est le
saphir dopé titane. Il possède deux
bandes d'absorption centrées à 488 et
560 nm. Il possède un large spectre
d'émission centré à 800 nm.

Au-delà d'une dimension de cristal de


qualité optique acceptable [Quoi ?], ces
lasers permettent d'obtenir des
puissances de l'ordre du kW en continu et
du GW en pulsé. Ils sont utilisés pour des
applications tant scientifiques
qu'industrielles, en particulier pour la
soudure, le marquage et la découpe de
matériaux.

À fibre

Ce type de laser ressemble au laser


solide. Ici le milieu amplificateur est une
fibre optique dopée avec des ions de
terres rares. La longueur d'onde obtenue
dépend de l'ion choisi (Samarium
0,6 µm ; Ytterbium 1,05 µm ; Erbium
1,55 µm ; Thulium 1,94 µm ; Holmium
2,1 µm[11]). Cette technologie est
relativement récente (le premier date de
1964), mais il existe aujourd'hui des
lasers monomodes dont la puissance est
de l'ordre de la dizaine de kilowatts. Ces
lasers ont l'avantage de coûter moins
cher, de posséder un encombrement
réduit et d'être résistants aux vibrations.
Par ailleurs il n'est pas nécessaire de les
refroidir en dessous de 10 kW[12],[13].

À colorants (moléculaires)

Dans les lasers à liquide, le milieu


d'émission est un colorant organique
(rhodamine 6G par exemple) en solution
liquide enfermé dans une fiole de verre.
Le rayonnement émis peut aussi bien
être continu que discontinu suivant le
mode de pompage. Les fréquences
émises peuvent être réglées à l'aide d'un
prisme régulateur, ce qui rend ce type
d'appareil très précis. Le choix du
colorant détermine essentiellement la
gamme de couleur du rayon qu'il émettra.
La couleur (longueur d'onde) exacte peut
être réglée par des filtres optiques.

À gaz (atomiques ou
moléculaires)

Le milieu générateur de photons est un


gaz contenu dans un tube en verre ou en
quartz. Le faisceau émis est
particulièrement étroit et la fréquence
d'émission est très peu étendue. Les
exemples les plus connus sont les lasers
à hélium-néon (rouge à 632,8 nm),
utilisés dans les systèmes d'alignement
(travaux publics, laboratoires), et les
lasers pour spectacles.

Les lasers à dioxyde de carbone sont


capables de produire de très fortes
puissances (fonctionnement en
impulsion) de l'ordre de 106 W. C'est le
marquage laser le plus utilisé dans le
monde. Le laser CO2 (infrarouge à
10,6 µm) peut être, par exemple, utilisé
pour la gravure ou la découpe de
matériaux.

Article détaillé : Laser au dioxyde de


carbone.
Il existe aussi une sous-famille des
lasers à gaz : les lasers excimers qui
émettent dans l'ultraviolet. Dans la
majorité des cas, ils sont composés d'au
moins un gaz noble et habituellement
d'un gaz halogène.

Le terme « excimer » vient de l'anglais


excited dimer qui signifie une molécule
excitée composée de deux atomes
identiques (ex. : Xe2). Or certains lasers
dits excimères utilisent des exciplexes
qui sont des molécules composées de
deux atomes différents (par exemple, gaz
noble et halogène : ArF, XeCl). On devrait
donc les nommer lasers exciplexes
plutôt que lasers excimères.
L'excitation électrique du mélange produit
ces molécules exciplexes qui n’existent
qu'à l'état excité. Après émission du
photon, l'exciplexe disparaît car ses
atomes se séparent, donc le photon ne
peut être réabsorbé par l'excimer non
excité, ce qui permet un bon rendement
au laser.

Exemple : Lasik

Diode laser

Article détaillé : Diode laser.

Dans une diode laser (ou laser à semi-


conducteur), le pompage se fait à l'aide
d'un courant électrique qui enrichit le
milieu générateur en trous (un trou est
une zone du cristal avec une charge
positive car il manque un électron) d'un
côté et en électrons supplémentaires de
l'autre. La lumière est produite au niveau
de la jonction par la recombinaison des
trous et des électrons. Souvent, ce type
de laser ne présente pas de miroirs de
cavité : le simple fait de cliver le semi-
conducteur, de fort indice optique,
permet d'obtenir un coefficient de
réflexion suffisant pour déclencher l'effet
laser.

C'est ce type de laser qui représente


l'immense majorité (en nombre et en
chiffre d'affaires) des lasers utilisés dans
l'industrie. En effet, ses avantages sont
nombreux : tout d'abord, il permet un
couplage direct entre l'énergie électrique
et la lumière, d'où les applications en
télécommunications (à l'entrée des
réseaux de fibres optiques). De plus,
cette conversion d'énergie se fait avec un
bon rendement (de l'ordre de 30 à 40 %).
Ces lasers sont peu coûteux, très
compacts (la zone active est
micrométrique, voire moins, et
l'ensemble du dispositif a une taille de
l'ordre du millimètre). On sait maintenant
fabriquer de tels lasers pour obtenir de la
lumière sur quasiment tout le domaine
visible, mais les lasers délivrant du rouge
ou du proche infrarouge restent les plus
utilisés et les moins coûteux[14]. Leurs
domaines d'applications sont
innombrables : lecteurs optiques (CD),
télécommunications, imprimantes,
dispositifs de « pompage » pour de plus
gros lasers (de type lasers à solide),
pointeurs, etc. Noter que la
réglementation en vigueur en France
interdit d'en fabriquer éclairant au-delà de
1 000 mètres.

Ils ont quelques inconvénients tout de


même, la lumière émise étant en général
moins directionnelle et moins « pure »
spectralement que celle d'autres types de
lasers (à gaz en particulier) ; ce n'est pas
un problème dans la majorité des
applications.

Un dispositif très proche dans son


fonctionnement, mais qui n'est pas un
laser, est la DEL : le dispositif de
pompage est le même, mais la
production de lumière n'est pas stimulée,
elle est produite par désexcitation
spontanée, de sorte que la lumière
produite ne présente pas les propriétés
de cohérence caractéristiques du laser.

À électrons libres (LEL)

Article détaillé : Laser à électrons libres.


Ce type de laser est très particulier, car
son principe est tout à fait différent de
celui exposé plus haut. La lumière n'y est
pas produite par des atomes
préalablement excités, mais par un
rayonnement synchrotron produit par des
électrons accélérés. Un faisceau
d'électrons, provenant d'un accélérateur à
électrons, est envoyé dans un onduleur
créant un champ magnétique périodique
(grâce à un assemblage d'aimants
permanents). Cet onduleur est placé
entre deux miroirs, comme dans le
schéma d'un laser conventionnel : le
rayonnement synchrotron est amplifié et
devient cohérent, c’est-à-dire qu'il
acquiert les caractéristiques de la
lumière produite dans les lasers.

Il suffit de régler la vitesse des électrons


pour fournir une lumière de fréquence
ajustée très finement sur une très large
gamme, allant de l'infrarouge lointain
(térahertz) aux rayons X, et la puissance
laser peut être également ajustée par le
débit d'électrons jusqu'à des niveaux
élevés. On peut également disposer
d'impulsions laser d'intervalle court et
précis. Tout cela rend ce type de laser
très polyvalent, et très utile dans les
applications de recherche. Il est
cependant plus coûteux à produire car il
est nécessaire de construire un
accélérateur de particules.

Téramobile

Le laser téramobile est un dispositif


mobile qui délivre des impulsions laser
ultrapuissantes et ultrabrèves. Le laser
téramobile peut servir à détecter et
mesurer des polluants atmosphériques
ou à frayer à la foudre un chemin
rectiligne[15].

Sécurité
Symbole de danger.

Laser vert classe IIIB contre classe IIIR.

Selon la puissance et la longueur d'onde


d'émission du laser, celui-ci peut
représenter un réel danger pour la vue et
provoquer des brûlures irréparables de la
rétine. Pour des questions de sécurité, la
législation française interdit l'utilisation
de lasers de classe supérieure à 2 en
dehors d'une liste d'usages spécifiques
autorisés[16],[17].

La nouvelle norme :

Classe 1 : lasers sans danger, à


condition de les utiliser dans leurs
conditions raisonnables prévisibles
(exemples : imprimantes, lecteurs de
CD-ROM et lecteurs de DVD).
Classe 1M : lasers dont la vision
directe dans le faisceau, notamment à
l’aide d’instruments optiques, peut être
dangereuse.
Classe 1C : appareil à laser destiné à
être appliqué en contact avec la cible
prévue, les protections empêchant la
fuite d'un rayonnement. Le laser inclus
dans l'appareil peut cependant être de
classe supérieure. La cible peut être la
peau humaine (exemple : épilateur
laser).
Classe 2 : lasers qui émettent un
rayonnement visible dans la gamme de
longueur de 400 à 700 nm. La
protection de l’œil est normalement
assurée par les réflexes de défense
comprenant le réflexe palpébral,
clignement de la paupière (par
exemple, des lecteurs de code-barres).
Classe 2M : lasers qui émettent un
rayonnement visible dans la gamme de
longueur de 400 à 700 nm. Lasers dont
la vision directe dans le faisceau,
notamment à l’aide d’instruments
optiques, peut être dangereuse
(exemples : loupes et télescopes).
Classe 3R : lasers dont l’exposition
directe dépasse l’EMP (Exposition
Maximale Permise) pour l’œil, mais
dont le niveau d’émission est limité à
cinq fois la LEA (Limite d’Émission
Accessible) des classes 1 et 2.
L'exposition peut être dangereuse pour
une exposition oculaire dans la
condition la plus défavorable.
Classe 3B : laser dont la vision directe
du faisceau est toujours dangereuse.
La vision de réflexions diffuses est
normalement sans danger.
Classe 4 : lasers qui sont aussi
capables de produire des réflexions
diffuses dangereuses. Ils peuvent
causer des dommages sur la peau et
peuvent également constituer un
danger d’incendie. Leur utilisation
requiert des précautions extrêmes.

Les classes ont été déterminées en


fonction des lésions que peut provoquer
un laser, elles varient en fonction de la
fréquence du laser. Les lasers infrarouge
(IR B et IR C) et ultraviolet (UV)
provoquent des lésions de la cornée, du
cristallin ou des lésions superficielles de
la peau, tandis que les lasers visible et
proche infrarouge (IR A) peuvent
atteindre la rétine et l'hypoderme.

Dans le domaine visible, pour un laser


continu, les classes sont :

Classe 1 : jusqu'à 0,39 µW.


Classe 2 : de 0,39 µW à 1 mW.
Classe 3R : de 1 à 5 mW.
Classe 3B : de 5 à 500 mW.
Classe 4 : au-delà de 500 mW.

Applications
Les applications lasers utilisent les
propriétés de cohérence spatiale et
temporelle du laser. Elles peuvent être
classées plus ou moins en fonction de la
réflexion ou de l'absorption du laser.
Ainsi, deux grandes familles
apparaissent, celle contenant des
applications de transfert d'information, et
celle traitant d'un transfert de puissance.

Transfert d'information

Holographie Électrophotograp
Lecture et hie (ou
enregistrement « xérographie »),
de support procédé des
optique imprimantes
numérique (CD, laser
DVD, Laser Télécommunicati
Disc…) ons via réseaux
de fibres par des
optiques munitions
Transmission guidées
inter-satellitaire
Désignateur
laser de cibles
lors d'attaques

Métrologie

Télédétection Granulométrie et
Collimation vélocimétrie
d'instrument Mesure de
optique distance
(exemple : (télémétrie par
télescope interférométrie)
newton) Vibrométrie
Étude de par ellipsométrie
l'atmosphère ou spectroscopie
(Lidar) Visualisation
Métrologie des d'ecoulements
fréquences (tomographie
optiques laser)
Caractérisation
des matériaux

Transfert de puissance

Refroidissement d'écriture de
d'atomes par plaques offset
laser (CtP)
Imprimerie : Centrale solaire
périphériques orbitale
Transmission
d'énergie sans fil

Procédés laser et matériaux

Fusion Fabrication
superficielle de additive
matériaux Décapage de
Soudure de surface
matériau Durcissement de
homogène ou surface
hétérogène
Choc par
Découpe ablation laser
Perçage par (test d'adhérence
percussion à l'interface de
mécanique matériaux
hétérogènes…)
Dopage laser conducteurs[18]
des semi-

Interaction laser/matière : phénomènes


physiques

Photoacoustique Diffusion
Acousto-optique dynamique de la
(voir aussi lumière
Modulateur Accélération
acousto-optique) laser-plasma
Fluorescence Filamentation
induite par laser laser

Applications médicales

Ophtalmologie Dermatologie :
épilation laser,
détatouage laser, mais le
... mécanisme
Dentisterie : d'action reste
laser dentaire inconnu[19].
Erbium, laser Urologie :
dentaire YAP traitement de
Physiothérapie l'hypertrophie
(débridement) bénigne de la
prostate,
Trépanation
destruction de
traitement de
calculs urinaires,
certains types de
destruction de
douleurs avec un
tumeurs
laser basse
urothéliales,
énergie :
destruction de
l'efficacité
condylomes
semble probante
Nucléaire

Fusion nucléaire contrôlée laser


Mégajoule

Applications militaires

Un ZEUS-HMMWV Laser Ordnance Neutralization


System (en) détruisant un engin explosif improvisé.

Armes anti-satellite, anti-missile,


incapacitantes, déminage... (Boeing
YAL-1 ; IDS dit Programme StarWars)
Pod de désignation laser
Aide à la visée

Applications policières

Utilisation pour la détection


d'empreintes latentes dans le domaine
de la criminalistique[20],[21]
Cinémomètre laser portable et
autonome qui permet de détecter la
vitesse des véhicules dans le domaine
de la sécurité routière[22]

Show Laser, effet volumétrique.

Artistique
Spectacle « son et lumière »
Harpe laser
Projection d'image sur écran dans les
salles de cinéma numérique

Notes et références
1. Afin de comprendre pourquoi les
masers sont les précurseurs des lasers
on peut consulter la page Laser et maser -
Marie-Christine Artru , du site de l'ENS
Lyon
2. Philippe Binant, « Introduction au laser.
Du point de vue de la physique », La
Lettre, n° 164, Commission Supérieure
Technique, Paris, 2017, p. 9-13.
3. T. H. Maiman, Nature,187, 493 (1960)
4. (en) J. Wilson et J. F. B. Hawkes, Laser
principles and Application, International
Series in Optoelectronics, Prentice Hall,
Englewood Cliffs, 194.
5. (en) P. A. Hilton (2002), In the
Beginning…, Intnl Congrs on Appl on
Application of Lasers and Electro-Optics
(ICALEO’2002), Scottdales, USA
6. B. Vannes, Les lasers de puissance,
Hermes.
7. (en)Engineering Physics sur Google
Livres
8. (en)Optical Resonators: Fundamentals,
Advanced Concepts, Applications sur
Google Livres
9. (en)Laser Fundamentals sur Google
Livres
10. (en)Lasers: Fundamentals and
Applications sur Google Livres
11. (en) S.D. Jackson et al., High-power
broadly tunable Ho3+ -doped silica fibre
laser, Electronics Letters, 40(1), 2004,
1474-1475
12. Étude et réalisation de lasers à fibre
auto-impulsionnels à base d'absorbants
saturables, Jean-Bernard Lecourt, thèse
pour obtenir le grade de docteur de
l'université de Rouen (lire en ligne )
13. (en) Exemple d'un laser à fibre de 50
kW , sur le site ipgphotonics.com
14. « Marché de la diode laser » , Hanel
Photonics (consulté le
26 septembre 2014)
15. « Téramobile » lance ses éclairs , sur
le site cnrs.fr
16. Décret n°2007-665 du 2 mai 2007
relatif à la sécurité des appareils à laser
sortant , sur le site legifrance.gouv.fr
17. Sécurité des appareils à laser sortant :
la nouvelle réglementation à partir du 1er
juillet 2013 , sur le site economie.gouv.fr
du 1er juillet 2013
18. (en) « Laser doping for
microelectronics and microtechnology »,
Applied Surface Science, 15 mai 2005,
p. 537-544
19. (en) Chow RT, Johnson MI, Lopes-
Martins RAB, Bjordal JM, Efficacy of low-
level laser therapy in the management of
neck pain: a systematic review and meta-
analysis of randomised placebo or active-
treatment controlled trials , Lancet,
2009:378;1897-1908
20. (en) Dalrymple BE, Duff JM, Menzel
ER. Inherent fingerprint luminescence –
detection by laser. Journal of Forensic
Sciences, 22(1), 1977, 106-115
21. (en) Dalrymple BE. Visible and infrared
luminescence in documents : excitation
by laser. Journal of Forensic Sciences,
28(3), 1983, 692-696
22. Cinémomètre laser portable et
autonome , sur le site sncb.org

Annexes
Sigles de 2 caractères

Bibliographie Sigles de 3 caractères

Sigles de 4 caractères

► Sigles de 5 caractères
Nicolas Treps, Fabien Sigles de 6 caractères

Bretenaker, Le laser : 50 Sigles de 7 caractères

Sigles de 8 caractères

ans de découvertes, EDP


Sciences, 2010.

Liens externes

Animation, applications et recherches


liées au laser et à la physique
quantique (Université Paris Sud)
Vulgarisations sur les lasers
Les 50 ans du Laser au CNRS
Articles connexes

LIDAR «light detection and ranging»


Physique
Optique
Oscillations de Rabi

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