Vous êtes sur la page 1sur 4

Théories de l’apprentissage séance N°2 le 29 octobre 2022

Exposé N°2 : BEHAVIORISME


Introduction :
Il n’y a pas deux étudiants identiques et la façon dont chaque personne apprend variera. Les psychologues ont passé
d’innombrables heures à effectuer des tests pour mieux comprendre la manière dont les élèves apprennent. Les
théories de l’apprentissage sont un outil efficace pour expliquer ce qui se passe lors de son processus. Elles sont
utiles pour deux raisons principales : elles fournissent un cadre conceptuel pour l’interprétation de ce que nous
observons et elles offrent des orientations pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés.
Les théories d’apprentissage sont un ensemble organisé de principes expliquant la manière dont les individus
acquièrent, conservent et se remémorent les connaissances au cours de l’expérience d’apprentissage.
La théorie de l’apprentissage informe l’application de la conception pédagogique au moyen de modèles. Bien qu’il en
existe de nombreux, trois fondements principaux influencent la plupart des modèles de conception pédagogique
d’aujourd’hui, à savoir: la théorie de l’apprentissage comportementaliste, la théorie de l’apprentissage
cognitiviste et la théorie de l’apprentissage constructiviste et socio-constructiviste.
Origines et définitions:
Le béhaviorisme vient de la tradition anglo-saxonne de la philosophie empiriste. Ses ancêtres sont : John Locke,
David Hume. Il se développe aux États-Unis entre le début du XXe siècle et les années 1960. Ses principaux penseurs
sont Pavlov, Watson, Guthrie, Skinner et Gagné.
Le behaviorisme ou le comportementalisme se veut une psychologie scientifique fondée sur l’observation et
l’expérimentation empiriques des phénomènes comportementaux.
Les êtres vivants apprennent en fonction des conséquences de leurs actions: leurs comportements sont soit
renforcés soit non récompensés par l’environnement.
Apprendre, c’est donc modifier un comportement (une réponse) en fonction des réactions qu’il engendre. Plus un
comportement est renforcé, plus il tend à se répéter
Le béhaviorisme ou le comportementalisme a toujours eu un statut un peu particulier en éducation. Dans ce
courant, toute intervention éducative, psychologique ou sociale se fonde sur des données mesurables et
quantifiables
obtenues grâce à des études qui respectent les principes de la méthode scientifique.
Le behaviorisme est une approche qui propose une science appliquée de l’enseignement, comme la biologie
propose une science appliquée de la médecine. L’approche behavioriste doit sa notoriété à John Broadus Watson
(1878-1958), l’un de ses fondateurs. Watson a été le fondateur de l’école comportementaliste de la psychologie. Il a
étudié les phobies dans le cas du petit Albert, ce qui lui a valu une certaine notoriété.
Skinner, dans La révolution scientifique de l’enseignement, remet en cause les pratiques d’enseignement ou l’élève
est passif devant une enseignant qui communique son savoir.
De nombreux modèles d’enseignement issus du béhaviorisme sont actuellement en vigueur dans plusieurs pays,
particulièrement dans les pays anglo-saxons. Ces modèles d’enseignement accordent une importance capitale à
l’impact mesurable d’un enseignement de qualité supérieure.
Le mouvement comportementaliste prône, au nom d’une meilleure formation des citoyens, la nécessité d’une
application massive de la science de l’enseignement qui remplacerait les aléas d’un art de l’enseignement.
Expérimentations:
L’être humain comme animal Conditionné et « conditionnable »
Pavlov s'était rendu compte que lorsqu'on faisait résonner un son de cloche au même moment que l'on présente de
la nourriture à un chien, celui-ci finissait par saliver(réaction normal lorsqu'on présente de la nourriture) au simple
son de cloche, sans que de la nourriture soit donner. Il avait donc découvert que l'on pouvait conditionner un animal
à réagir à un stimulus qui ne susciterait pas de réaction normalement.
Il inventa cet appareil pour tester les capacités des rongeurs et des pigeons à subir un conditionnement opérant,
c’est-à-dire faisant intervenir le comportement de l'animal et le renforcement de celui-ci par
des stimuli renforçateurs.
L’expérience avec bébé Albert et le rat blanc sur le conditionnement de la peur. Bébé Albert apprend à avoir peur du
rat blanc quand toutes les fois que le bébé approche du rat, il y a un déclenchement de bruit très dérangeant. Le
bébé apprend donc la peur. Ceci vient appuyer le concept du conditionnement opérant, agir après le comportement.
Les chats se déplacent dans la cage sans stratégie ou sans but apparents puis découvrent par hasard l'action qui leur
apporte la solution. Après plusieurs essais ils savent comment obtenir de la nourriture et sortent de plus en plus vite
de la cage.
Lois et principes:
Le béhaviorisme est une approche de la psychologie et du comportement qui met l’accent sur le rôle de
l’apprentissage dans la formation du comportement .Voici les principes de cette théorie :
1-L’assosciation
Le fait de relier une action particulière à un résultat particulier est ce qui définit l’association .Thorndike a crée des
problèmes à résoudre pour les chats et a observé leur comportement lorsqu’ils tentaient de trouver comment les
ouvrir.
Plus le nombre de tentatives échouées augmente, plus le nombre d’erreurs diminue.
Le béhaviorisme a donc formalisé l’apprentissage associatif.
2 - Le conditionnement
Dans les expériences de Pavlov (et plus tard de skinner),le conditionnement est un type d’apprentissage .IL existe
deux de conditionnement :
2-1 Le conditionnement classique:
Un réflexe (l’expérience originale de Pavlov avec la salivation de son chien) qui est le terme original de Pavlov pour le
conditionnement classique (conditionnement réactif)
2.2 Le conditionnement opérant : (terme de Skinner)
Ce conditionnement consiste à ne plus faire intervenir un réflexe mais à déclencher un comportement volontaire par
stimulus ,et à renforcer positivement ce comportement s’il se produit.
3- La loi de l’effet
L’objectif de ce principe est d’appliquer le conditionnement opérant on dit qu’une réponse a plus de chances d’ être
répétée si elle entraîne une satisfaction pour l’organisme et d’ être abandonnée si elle une souffrance.
4-Comportement
Selon Watson , psychologie devrait s’intéresser à l’étude du comportement humain, et non aux processus mentaux .
5- Tabula rasa
L’esprit humain naîtrait vierge et serait formé et impressionné par l’expérience comme s’il s’agissait d’un film ou
d’une plaque de cire .
6-Le renforcement
Une réponse est maintenue ou augmentée par un événement .Elle est généralement positive si elle entraîne une
satisfaction ou douloureuse lorsqu’elle entraîne une punition .
7-La discrimination
La discrimination est la capacité à distinguer un stimulus d’un .Le renforcement d’un stimulus par rapport à un
autre peut être utilisé pour entraîner les sujets à la discrimination .
8-L’imitation
Il s’agit du processus consistant à copier le comportement d’une autre personne ,c’est –à-dire le comportement
humain s’apprend par l’interaction sociale et l’imitation ,et non de manière génétique ou instinctive.
Rôle de l’enseignant et de l’apprenant :
 rôle de l'enseignant Il lui revient d'agir sur le comportement de l'élève en recourant à un programme élaboré
de telle sorte qu'il puisse être parcouru de façon progressive. Dans un tel contexte, l'enseignant doit se
préoccuper d'inciter l'élève à avancer étape par étape et à maîtriser chacun des éléments dont est composé
le programme avant de passer au suivant. Mais contrairement à ce qui est soutenu en général, les
béhavioristes ne rejette pas la relation entre le maître et l'élève. Skinner va même jusqu'à dire que le recours
à des programmes structurés et microgradués laisse plus de temps aux enseignants pour entretenir un
dialogue avec leurs élèves.
 L'enseignant a pour rôle de maintenir, de développer ou de faire disparaître certains comportements à l'aide
de renforcements adéquats (récompenses, etc.).
 L’enseignant doit déterminer des objectifs d'apprentissage très précis qui correspondent à des
comportements observables chez les élèves.
 L'enseignant doit organiser et sérier les objectifs qu’il se propose d'atteindre.
 Une fois les objectifs précisés, l'enseignant doit observer les comportements des élèves et renforcer
systématiquement et immédiatement les comportements qu‘il veut maintenir ou développer et ignorer les
comportements qu’il veut voir disparaître.
 Enfin, partant de cette situation primitive du Stimuli Renforcement, l'enseignant doit élaborer des
techniques de renforcement des comportements des élèves.
La part de l’apprenant :
• L’apprenant est invité à résoudre un problème ou à réaliser une activité en appliquant les méthodes qu'il
connaît déjà. Il ne doit pas hésiter à faire appel aux ressources humaines et matérielles auxquelles il a accès :
collègues, expérience antérieure, etc. C'est alors que, par essai et erreur, l’apprenant en question sera en
mesure de comparer les conceptions qu'il possède déjà avec ses nouvelles expériences en parvenant ainsi à un
nouveau palier de connaissances. Les tenants de cette approche soutiennent qu'elle encourage chez l'apprenant
la curiosité, l'initiative et la recherche. En clair, l’apprenant est responsable de ses apprentissages, il « apprend à
apprendre »
Pour Skinner, l'élève est responsable de son apprentissage et il lui revient de s'autoévaluer. Partant de là, il
rejette l'examen sous sa forme courante de questions et de réponses ainsi que l'examen de type objectif qui sont
selon lui des techniques aversives (1971, p. 282-287). Cet auteur prétend que son approche, contrairement à
celle de la pédagogie traditionnelle, permet à l'élève de comprendre les raisons qui contribuent à ses progrès. Il
est, estime encore Skinner, soutenu dans sa marche vers le succès grâce aux renforcements positifs qu'il reçoit
au constat de ses bonnes réponses. d'apprendre et d'acquérir les comportements qui montrent bien qu'il a
appris.
Il est intéressant de souligner que les tenants du béhaviorisme militent en faveur de l'activité de l'élève même si
tout se passe dans un cadre préétabli. Ils estiment qu'il appartient aux enseignants spécialistes de la
modification du comportement d'assigner à l'éducation des fins déterminées à l'avance, des « compétences
attendues », en quelque sorte. La planification des activin ° s schèr 3 8 QUÉBEC FRANÇAIS | NUMÉRO 119 |
AUTOMNE 2000 L e béhaviorisme propose le recours au façonnement du comportement. Enseigner quelque
chose, c est inviter l'élève à s'engager dans de nouvelles formes de comportement, clairement définies, dans des
occasions clairement définies elles aussi. tés d'apprentissage ainsi que leur contenu revêt ici une grande
importance. Ce n'est qu'à cette condition que le sujet sera en mesure.
Avantages et limites
Le béhaviorisme n’est pas la dernière réponse. C’est tout juste un point de
Départ, mais des limites apparaissant assez vite et assez naturellement.
Les béhavioristes refusent de changer leur angle d’attaque que des évènements mesurables, qualifiables des
comportements au sens large .Il s’agissait de faire de la psychologie une science expérimentale et empirique et
donc ériger sur des observations. Cette démarche fut un échec ; et ne tient pas même d’un point
épistémologique. La définition d’un comportement, et des éléments observables,
de l’objet de la science dans ses limites et entités élémentaires est un problème insoluble. Où commence et Où
se finit un comportement ? Comment isoler une unité d’observation ?
En plus le béhaviorisme de Watson (dans les années 20) permettait de justifier une éducation sans émotion ;
sans contact physique (État affectif intense ; caractérisé par des troubles divers). Elle conduisait à envisager l’
homme comme une machine ; et le traite comme un objet. Heureusement ; cette perspective n’a plus de
défenseur .
Le modèle a évolué dès les années 60 pour intégrer les représentations et états mentaux en donnant naissance
au modèle cognitivo-béhavioriste ; aujourd’hui bien connue dans sa partie psycho- thérapeutique des thérapies
cognitiviste et comportementale TCC.
Conclusion :
Le behaviorisme se fonde essentiellement sur l’idée qu’une science du comportement est possible. Et par
extension, qu’une science de l’enseignement en découle.
Ce courant propose, au moyen de l’application des théories de l’apprentissage ( behaviorisme, cognitivisme,
constructivisme, socio-constructivisme, connectivisme), des méthodes d’enseignement. Et des techniques
d’intervention qui rejoignent le mouvement actuel en éducation, mouvement qui privilégie des pratiques dont
l’efficacité a été démontrée scientifiquement.
À cet égard, maintes recherches ont montré que les modèles et les techniques d’inspiration béhavioriste
produisent des effets bénéfiques. Il va sans dire que les enseignantes doivent connaitre non seulement les
techniques et les stratégies d’intervention éducative. Mais aussi les modèles et les théories d’enseignement qui
sous-tendent ces pratiques pour pouvoir faire des choix éclairés. Et pour les utiliser de manière flexible et
efficace.
Pour atteindre les buts des programmes de formation, les enseignantes gagneraient à mieux connaitre les
diverses théories de l’apprentissage. Et les concepts qui leur sont associés, en approfondissant plus
particulièrement ceux du conditionnement opérant. Ces connaissances leur fourniront les clés nécessaires à la
compréhension des processus qui sont en jeu dans l’acquisition, la fluidité, le maintien et la généralisation des
connaissances ainsi que des habiletés cognitives, affectives et sociales.

Vous aimerez peut-être aussi