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Les concours ont beaucoup évolué, ne serait-ce que parce que le nombre d'écoles

d'ingénieurs ou de commerce a considérablement augmenté.

En 2006, on comptait plus de 180 écoles à caractère scientifique. Les Écoles


supérieures de commerce sont, elles, au nombre de 56.

L'enseignement a lieu dans les lycées et les enseignants sont obligatoirement des
professeurs agrégés, docteurs ou anciens élèves de l'ENS, désignés par l'Inspection
générale de l'Éducation nationale et qui peuvent devenir professeurs de chaire
supérieureD 2. Il est demandé de plus en plus fréquemment aux professeurs de CPGE
d'être titulaires d'un doctorat. Les études s'inscrivent dans le système européen
d'enseignement supérieur et les deux années de prépa sont équivalentes à 120
crédits compatibles ECTSD 3.

Quelque 38 000 étudiants entrent en classe préparatoire par an, 28 000 sont admis
dans une école, 2 000 rejoignent une école post-bac, 7 200 rejoignent l'université
dont 5 600 en licence et 1 600 en DUT (IUT). L'origine socioprofessionnelle des
étudiants de classe préparatoire est assez marquée. Alors que 31 % des étudiants en
université ont des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale
(43 % pour les étudiants dans les filières de santé), ce taux s'élève à 51 % pour
les étudiants en classe préparatoire. 24 % des étudiants d'université ont des
parents ouvriers ou employés (13 % dans les filières de santé), alors qu'ils sont
15 % en CPGE16. Le taux d'étudiants boursiers en CPGE oscille entre 20 et 25 %.

Durant l'année scolaire 2009-2010, 81 135 étudiants étaient inscrits en classes


préparatoires. Ils étaient 84 900 à la rentrée 202017. Parmi eux, 53 404 (61 %)
étaient dans des classes scientifiques, 19 265 (24 %) en classes économiques et
commerciales et 12 232 (15 %) en classes littéraires. Environ 43 % des étudiants en
classes préparatoires sont des filles, dont 30,5 % en filière scientifique, 55 % en
économique et commerciale et 74 % en littéraire. Enfin, environ 16 % de ces
étudiants étaient inscrits dans des établissements privés18.

En 2006, le ministère de l'éducation nationale a dépensé 14 250 euros par étudiant


en classes préparatoires aux grandes écoles, la moyenne étant de 9 280 euros par
étudiant du supérieur en France, et 10 655 pour les pays de l'OCDE19. Ces dépenses
correspondent surtout à des dépenses de personnel.

Les écarts résultent des différences de taux d'encadrement, celui-ci étant plus
important en CPGE (de 1,5 à 2,3 fois plus important20 selon les filières
universitaires).

Si les concours des écoles les plus prestigieuses restent très sélectifs, peu de
candidats des CPGE scientifiques et commerciales n'obtiennent pas de place à un
concours au moins. En ce qui concerne les concours scientifiques en 2006, 18 552
candidats ont été classés sur 23 282. 17 460 ont été appelés, ce qui signifie qu'on
leur a offert une place dans une école à l'issue du concours. 13 906 l'ont
acceptée, les autres préférant le plus souvent refaire une année de prépa pour
tenter d'obtenir une école leur convenant mieux ou poursuivre leurs études à
l'université. Enfin, 1 433 places n'ont pas trouvé preneur21.

D'autre part, la grande majorité des classes préparatoires sont publiques et la


scolarité y est donc gratuite.

Préparation aux concours


Quelle que soit la filière, ces classes préparatoires, comme leur nom l'indique,
préparent les étudiants au passage des concours d'entrée des grandes écoles de
commerce, d'ingénieurs, écoles normales supérieures, écoles militaires, etc.

Les élèves suivent donc un enseignement intensif et assez théorique. Ils acquièrent
aussi des méthodes de travail et ils apprennent à organiser leur temps ainsi qu'à
gérer leur stress. Outre les travaux dirigés (TD) et les devoirs à la maison (DM),
ils se préparent à la partie écrite des concours grâce à des devoirs surveillés
(DS) réguliers, qui peuvent être ou non extraits d'épreuves de concours.

Les élèves se préparent également à la partie orale des concours, grâce à des
interrogations orales (« colles » ou « khôlles » en argot scolaire) dont les
examinateurs sont des « colleurs », qui sont majoritairement des professeurs de
classes préparatoires ou de l'enseignement secondaire, et plus exceptionnellement
des universitaires.

Critiques des CPGE


Les CPGE sont la cible récurrente de nombreuses critiques.

Il leur est d'abord reproché d'être un moyen de discrimination sociale : il y avait


par exemple deux fois moins d'enfants de classes populaires dans les grandes écoles
en 2000 qu'en 1970.

On note également que 5 % des élèves de CPGE sont issus du milieu ouvrier et 51,9 %
sont issus du milieu « professions libérales et cadres supérieurs »22. À la rentrée
2011, on compte 30 % de boursiers en classes préparatoires. L'État a cependant pris
conscience du manque de diversité sociale dans les classes préparatoires, et le
Sénat a lancé une enquête en 2006 pour mettre en évidence les problèmes de
recrutement des élèves et proposer des solutions23.

Plusieurs dispositifs cherchent à augmenter la mixité sociale en classes


préparatoires, dont le dispositif des cordées de la réussite24.

La seconde critique concerne le contenu de l'enseignement. En classe préparatoire


aux écoles d'ingénieurs, les étudiants doivent étudier la physique, la chimie, les
mathématiques, le français et une langue vivante de leur choix, ce qui représente
une quantité et une qualité de travail importantes25. Ce mode d'enseignement est
justifié par la vocation des classes préparatoires à former de futurs ingénieurs ou
chercheurs de haut niveau, et dont la formation soit reconnue internationalement.
Ainsi, presque 16 % des ingénieurs passés par les classes préparatoires trouvent un
travail à l'étranger26.

La troisième critique faite aux classes préparatoires aux grandes écoles soulève le
coût de cette formation pour l’État. En effet, le coût d'un élève de classes
préparatoire est 50 % plus élevé que celui d'un étudiant en université française,
pour lequel les investissements sont légèrement en dessous de la moyenne de ceux
des pays de l'OCDE27. Cet écart de coût qui semble très important doit cependant
être mis en perspective :

Les CPGE scientifiques amènent 80 % des élèves qui y entrent, de la 1re année au
niveau école d'ingénieur (source BNEI : bureau national des élèves ingénieurs28).
Ensuite, les grandes écoles assurent à leurs étudiants un accès à l'emploi
remarquable : pour les diplômés 2013, le taux net d'emploi est de 83,5 % pour les
ingénieurs et 78,4 % pour les managers d'après le rapport de la Conférence des
Grandes Écoles26.
Sur les inscrits à l’université en L1, une partie arrête rapidement d’assister aux
cours. Selon la DEPP, sur 100 étudiants inscrits pour la première fois en L1, 44
passent en L2, 25 redoublent leur L1 et 28 arrêtent leurs études ou se réorientent
l’année d’après29. Une partie d’entre eux « ne se présentent jamais dans la
formation dans laquelle ils se sont inscrits ou l’abandonnent très rapidement
(idem, page 1) ». Il n’est pas possible actuellement de calculer la dépense par
étudiant effectivement présent, ce qui fait sous-estimer l’investissement par
étudiant présent à l’université.
Bien que la pression et la charge de travail soient très élevées, il faut noter
qu'aucune statistique ne permet d'affirmer que le taux de suicide sont plus élevés
chez les jeunes en CPGE plutôt que dans les premiers cycles universitaires.

En 2020 et 2021 durant la crise sanitaire de la Covid-19 les universitaires ont


pointé du doigt le statut de "protégé" des classes préparatoires qui dès septembre
2020 sont retournées en présentiel creusant ainsi l'écart de niveau avec les
universités restés en distancie

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