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Les dépenses d’enseignement supérieur consacrées aux étudiantes

inférieures de 18% à celles allouées aux étudiants

Higher education spending on female students 18% lower than on male


students
Les femmes ne sont que 34 % à étudier dans les grandes écoles, 38 % dans les classes
préparatoires et les instituts universitaires de technologie, des filières qui bénéficient des
ressources financières publiques et privées

Only 34% women study in the grandes ecoles, 38% in classes preparatoires/ preparatory
classes and university institutes of technology, courses/ branches/ streams which benefit
from public and private financial resources.

Elles ont beau être plus nombreuses que les hommes à intégrer une formation de
l’enseignement supérieur, les femmes restent sous-représentées dans les filières et les
disciplines bénéficiant des meilleures conditions d’études. En résulte une disparité de genre,
totalement liée aux choix d’orientation, que documente précisément une note publiée fin
octobre par l’Institut des politiques publiques (IPP).

Women are more in number (than men) to enrol in higher education, yet they remain under-
represented in the fields and disciplines offering the best study conditions. This results in
gender disparity, which is totally linked to the choice of study path, is documented precisely
in a note published at the end of October by the Institute for Public Policies (IPP)

Cette inégale répartition au sein des formations a une conséquence directe : les dépenses
d’enseignement supérieur consacrées aux étudiantes sont inférieures de 18 % à celles allouées
à leurs homologues masculins, qui suivent majoritairement des cursus dotés d’un plus grand
nombre d’heures, notamment de travaux dirigés et de travaux pratiques, et d’un taux
d’encadrement (teacher-student ratio) plus élevé, souligne Cécile Bonneau, doctorante en
économie à l’ENS-PSL et PSE, et doctorante affiliée à l’IPP.

This unequal distribution within courses/ progams has a direct consequence: higher education
spending on female students is 18% lower than that allocated to their male counterparts who
mostly follow courses with a greater number of hours, especially tutorials and practical work,
and a higher supervision rate, points out Cécile Bonneau, a doctoral student in economics at
the ENS-PSL and PSE, and a doctoral student affiliated to the IPP.

Parmi les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans, les femmes représentent 53 % de l’ensemble des
étudiants ou anciens étudiants, mais « leur part dans les différentes filières et spécialités
disciplinaires de l’enseignement supérieur varie fortement », selon la note : 89 % des inscrits
dans les formations paramédicales (infirmière, kinésithérapeute, orthophoniste, éducateur
spécialisé, etc.) et 57 % des inscrits à l’université sont des femmes.

Among young adults aged 18 to 24, women account for 53% of all students or former
students/ alumini, but 'their share in the various disciplines and specialities of higher
education varies greatly', according to the note: 89% of those enrolled in paramedical training
(nurse, physiotherapist, speech therapist, specialised educator, etc.) and 57% of those enrolled
in university are women.

Des dépenses par étudiant en baisse

Expenditure per student is falling down

Ces proportions ne sont que de 34 % dans les grandes écoles et 38 % dans les classes
préparatoires aux grandes écoles et les instituts universitaires de technologie. Or, « ce sont
bien ces filières et disciplines qui bénéficient des ressources – taux d’encadrement et volumes
horaires notamment – les plus élevées », qu’il s’agisse de ressources provenant des dépenses
publiques d’enseignement supérieur ou des dépenses privées, via les frais d’inscription payés
par les parents.

These proportions are only 34% in the Grande ecoles and 38% in the preparatory classes of
grandes ecoles and the university institutes of technology. However, “it is indeed these
courses & disciplines which benefit from the highest resources – particularly in terms of
staffing levels and timetable volumes”, whether these resources come from public spending
on higher education or private spending, via the registration/ tution fees paid by parents.

Les étudiantes ne forment, enfin, qu’un cinquième des effectifs dans les formations
universitaires en mathématiques, ingénierie et informatique, établit la note. Même au sein des
sections de technicien supérieur, où elles représentent 49 % de l’effectif, les étudiantes sont
surreprésentées dans les spécialités de « services ».
«  L’écart est particulièrement marqué dans le haut de la distribution : 10 % des étudiants se
voient consacrer des dépenses supérieures à 52 500 euros, contre moins de 5 % des
étudiantes, détaille Cécile Bonneau. Symétriquement, seules 10 % des étudiantes bénéficient
de dépenses au moins égales à 35 700 euros, alors que 17 % des étudiants sont dans ce
cas.  »

Finally, female students make up only one-fifth of students in university in mathematics,


engineering and computer science courses, the report note states. Even in the higher technical
sections, where they account for 49% of the workforce students, female students are over-
represented in 'service' specialities.

The gap is particularly marked at the top of the distribution: 10% of male students spend
more than 52,500 euros, compared to less than 5% of female students," explains Cécile
Bonneau. Symmetrically, only 10% of female students have expenses of at least 35,700
euros, whereas 17% of male students are in this situation.

La note de l’IPP illustre l’ampleur du déséquilibre qui caractérise le financement de


l’enseignement supérieur en France, alors que le niveau global de dépense publique par
étudiant n’a cessé de baisser depuis les années 2010. Le coût annuel moyen des étudiants de
premier cycle universitaire est de 3 730 euros par an, 5 430 euros pour les étudiants de second
cycle et 10 848 euros pour les étudiants en école d’ingénieurs, rappelle l’autrice. En outre, le
coût moyen d’une année de classe prépa est 3,6 fois plus élevé que le coût moyen d’une
année de licence générale et celui d’une année de licence scientifique l’est 2,5 fois plus
qu’une de licence en sciences humaines.

The IPP note illustrates the extent of the imbalance that characterises the financing of higher
education in France, while the overall level of public spending per student has been falling
since the years following 2010. The average annual cost of undergraduate students is €3,730
per year, €5,430 for graduate students and €10,848 for students in engineering schools, the
author points out. Moreover, the average cost for a year of preparatory classes is 3.6 times
higher than the average cost for a year that of general bachelor's degree, and the average cost
for a year of bachelor's degree in science is 2.5 times higher than that of a bachelor's degree
in humanities.

« Perpétuation des inégalités »


"Perpetuation/ Persistence of inequalities

Au-delà du financement des études, ces disparités de genre peuvent avoir une conséquence
plus lointaine, selon Cécile Bonneau : « dans la mesure où le coût des formations
d’enseignement supérieur est fortement corrélé avec leur rendement salarial », les inégalités
de dépenses d’enseignement supérieur selon le genre pourraient « contribuer à la
perpétuation des inégalités entre les femmes et les hommes sur le marché du
travail  », estime-t-elle.

Beyond the financing of studies, these gender disparities may have a more distant/ long term/
lasting/ profound consequence, according to Cécile Bonneau: "insofar as the cost of higher
education training is strongly correlated with its salary yield", inequalities in higher education
spending by gender could "contribute to the perpetuation of inequalities between women and
men/ gender inequalities in the labour market", she believes.

Les sources mobilisées pour réaliser cette note sont issues du projet « Connaissance des
coûts » conduit par le ministère de l’enseignement supérieur entre 2016 et 2019 auprès de
65 établissements, accueillant environ un tiers des étudiants. Cécile Bonneau souligne une
limite : seules les écoles sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la
recherche ont été interrogées, « alors que leurs coûts ne sont pas nécessairement
comparables à ceux des écoles privées ou des écoles sous la tutelle d’autres ministères ».
Selon la chercheuse, disposer de données provenant notamment des « écoles d’ingénieurs les
plus prestigieuses », telles que Polytechnique (sous tutelle du ministère des armées),
«  conduirait vraisemblablement à réévaluer à la hausse les inégalités de genre en matière de
dépenses d’enseignement supérieur  ».

The sources used to produce this note come from the 'Knowledge of costs' project conducted
by the Ministry of Higher Education between 2016 and 2019 among 65 institutions, which
receive/welcoming/accommodating approximately one third of students. Cécile Bonneau
points out a limitation: only schools under the supervision of the Ministry of Higher
Education and Research were surveyed, 'whereas their costs are not necessarily comparable
to those of private schools or schools under the supervision of other ministries'. According to
the researcher, having data from the 'most prestigious engineering schools', such as
Polytechnique (under the Ministry of the Armed Forces), 'would likely lead to an upward re-
evaluation of gender inequalities in higher education spending'.

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