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Elaboration du programme de développement régional

de la Région Fès-Meknès

Phase 1 : Réalisation du diagnostic territorial de la Région

2017
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Sommaire
Préambule : Contexte institutionnel et cadre général

 Contexte institutionnel
 Des compétences élargies, notamment en matière de développement économique et social du territoire
 Des ressources financières renforcées
 Des pouvoirs étendus
 Des outils pour une bonne gouvernance

 Plan Régional de Développement (PDR), un instrument décisif pour une action efficiente des régions

1 Situation et structure de l’économie de la Région 13


1.1 La région Fès-Meknès dans le contexte national 13
1.1.1 Le PIB de la RFM par rapport aux autres régions du Maroc 13
1.1.2 La région est en troisième position en termes de dépense de consommation finale des ménages 15
1.1.3 Le poids dominant du tertiaire dans le PIB de la région 17
1.2 L’agriculture : un secteur à fort potentiel 19
1.2.1 Diagnostic du secteur agricole de la RFM 19
1.2.2 Un secteur soumis à des contraintes socio-économiques 24
1.2.3 Des perspectives d’évolution prometteuses du secteur 26
1.3 Un domaine forestier étendu et soumis à de fortes pressions 34
1.3.1 Diagnostic de la forêt de la RFM 34
1.3.2 Des contraintes anthropiques 35
1.3.3 Perspectives d’évolution du secteur forestier dans la RFM 35
1.4 Les mines : un secteur peu attractif 37
1.4.1 Diagnostic du secteur minier dans la RFM 37
1.4.2 Des obstacles à l’investissement dans le secteur 39
1.4.3 Perspectives de développement 40

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1.5 l’industrie : un secteur peu développé 41


1.5.1 Le diagnostic du secteur industriel 41
1.5.2 De nombreuses contraintes au développement du secteur industriel 45
1.5.3 Perspectives d’évolution du secteur industriel dans la RFM 46
1.5.4 Perspectives des zones industrielles projetées dans la RFM 50
1.6 Artisanat : un secteur d’emplois mais à faible valeur ajoutée 52
1.6.1 Un secteur pourvoyeur d’emploi 52
1.6.2 Des contraintes d’organisation, de formation et de commercialisation 55
1.6.3 Secteur objet de stratégie régionale à opérationnaliser 57
1.7 Le tourisme : un potentiel remarquable, insufisamment valorisé 68
1.7.1 Un impact limité malgré un fort potentiel 68
1.7.2 De nombreux défis à relever pour un tourisme créateur de valeur ajoutée et de richesse 75
1.8 Les services : une concentration à Fès et à Meknès 83
1.8.1 L’économie numérique 83
1.8.2 L’offshoring : un secteur en plein progression et à fort potentiel 84
1.8.3 La logistique : un secteur stratégique en devenir 86
2 Dynamique démographique et développement humain 93
2.1 Démographie : baisse de l’attractivité de la région 93
2.1.1 Caractéristiques structurelles de la démographie régionale 93
2.1.2 Les ménages et structures matrimoniales 100
2.1.3 Le mouvement de la population : Depeuplement du rural au profit des villes du Saiss 103
2.1.4 La région dans le contexte démographique national. 109
2.1.5 Aspects socio-économiques 111
2.1.6 Projections tendancielles 117
2.2 Développement humain : des améliorations mais des déficits persistants 124
2.2.1 Des indicateurs sociaux améliorés mais persistance de déficits 124
2.2.2 Inégalités territoriales et sous-équipement du milieu rural 126
3 Infrastructures, transports et armature urbaine 139
3.1 Infrastructures à développer 139
3.1.1 Transport routier 139
3.1.2 Transport ferroviaire 151
3.1.3 Transport aérien 159
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3.2 Armature urbaine et enjeux de développement urbain 161


3.2.1 Progression de l’urbanisation et dépeuplement du milieu rural 161
3.2.2 Typologie des villes 165
3.2.3 Enjeux de développement urbain dans les principales villes de l’armature urbaine régionale 187

4 Environnement et Patrimoine 200


4.1 Un environnement riche et diversifié à préserver 200
4.1.1 Cadre géographique et climatique de la région 200
4.1.2 Activités dominantes dans la région et pression sur son environnement 202
4.1.3 Etat actuel de l’environnement et impacts des différentes activités 208
4.2 Patrimoine et culture : une richesse menacée de dégradation 216
4.2.1 Trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO 216
4.2.2 Un patrimoine menacé de dégradation et des actions à coordonner dans le cadre d’une stratégie intégrée 219

5 Enseignement supérieur et formation professionnelle 220


5.1 Enseignement supérieur : un gisement remarquable à mobiliser 220
5.1.1 Une région bien desservie en universités 220
5.1.2 Contraintes : une forte dominance des branches non scientiques 226
5.1.3 Perspectives d’évolution « cité d’innovation » et diversification des branches de spécialisation 226
5.2 La formation professionnelle : un secteur clef pour le développement économique 227
5.2.1 Un secteur en progression 227
5.2.2 Contraintes du secteur : faible adaptation au marché 230
5.2.3 Perspectives d’évolution : vers un renforcement et une diversification 230

6 Des moyens disponibles à renforcer 231


6.1 Les ressources financières mobilisables pour le PDR. 231
6.2 Une organisation à étoffer 234
6.3 Les acteurs et partenaires de la Région 236
6.4 Les défis à relever concernant la mise en œuvre du PDR 243

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Annexes 252
1. Définitions 252
2. Liste des cartes 253
3. Liste des tableaux 255
4. Autres tableaux 259
 Produit intérieur brut par région 259
 Répartition du PIB par secteur et par région en 2014 260
 Les principales grandeurs industrielles dans la Région Fès-Meknès en 2012 261
 Nuités touristiques réalisées par catégorie d’établissement par province de la Région Fès-Meknès 262
 Capacité en lits des établissements classés selon les provinces ou préfecture 263
 Produit intérieur brut par secteur d’activité et par région 264

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Préambule : Contexte institutionnel et cadre général


I. Contexte institutionnel
Pour comprendre l’importance que revêt le programme de développement régional, il est nécessaire de le placer dans le contexte politique et
institutionnel nouveau qui a marqué le processus de réforme territoriale et de régionalisation avancée engagé par le royaume.
En effet, l’option pour la régionalisation constitue un choix stratégique dont l’objectif est de garantir le développement intégré des territoires. Elle
constitue également le moyen adapté pour l’ancrage de la démocratie au niveau local.
La régionalisation avancée a pour finalité le développement économique et social du pays, à travers la mise en valeur des potentialités et des
ressources propres à chaque région, la mobilisation des nombreux acteurs locaux, la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des grands
projets structurants et le renforcement de l’attractivité des régions.
Pour atteindre ces objectifs, des réformes importantes ont été introduites sur le plan institutionnel pour faire avancer le processus de
décentralisation. Ces avancées se situent notamment au niveau des compétences des Régions, de leurs ressources, des pouvoirs de décision,
des outils et de la gouvernance à mettre en place. Il s’agit là d’un référentiel important pour l’élaboration du PDR.
1. Des compétences élargies, notamment en matière de développement économique et social du territoire
L’une des principales nouveautés qui caractérisent la nouvelle répartition des pouvoirs et des compétences réside dans la substitution d’une liste
limitative de domaines d’intervention à la clause générale de compétences. Cette réforme a eu pour effet de mettre fin au chevauchement des
compétences et à la confusion dans les rôles entre les différents échelons de la décentralisation.
Les compétences sont désormais réparties entre compétences propres, compétences partagées et compétences transférables. Le mode
opératoire des compétences partagées n’a pas été défini à ce jour. Mais les grands principes ont été annoncés : subsidiarité, progressivité,
différentiation.

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Compétences de la Région
Domaines Compétences propres Compétences partagées
Planification -Elaboration du PDR et du SRAT
Soutien aux entreprises ; -L’amélioration de l’attractivité des espaces territoriaux et renforcement de la
Domiciliation et organisation des zones d’attractivités économiques ; compétitivité ;
Aménagement des routes et des circuits touristiques dans le monde rural ; -Le développement durable ;
Développement
Promotion des marchés de gros régionaux ; -L’emploi ;
économique
Création de zones d’activités artisanales et des métiers ; -La recherche scientifique appliquée.
Attraction des investissements ;
Promotion de l’économie sociale et des produits régionaux
Formation -la création de centres régionaux de formation et de centres d’emploi et de
professionnelle et développement des compétences ;
l’emploi -la supervision de la formation continue des CT
-La promotion des activités non agricoles dans le milieu rural ; -La mise à niveau du monde rural ;
-La construction, l’amélioration et l’entretien des routes non classées -Le développement des zones montagneuses ;
Développement
-Le développement des zones oasiennes ;
rural
-La création d’agropoles ;
-La généralisation de l’alimentation en eau potable et en électricité et le désenclavement.
-L’élaboration du plan de transport à l’intérieur de la Région ;
Transport -L’organisation des services du transport routier non urbain des personnes
entre les collectivités de la Région.
-La contribution à la préservation des sites archéologiques et leur promotion ; -Valorisation du patrimoine culturel de la région et de la culture locale ;
Culture -L’organisation de festivals culturels et de divertissement. -l’entretien des monuments et la mise en valeur des spécificités régionales ;
-la création et la gestion des établissements culturels.
-L’aménagement et la gestion des parcs régionaux ; -La prévention des inondations ;
-L’élaboration d’une stratégie régionale d’économie de l’énergie et de l’eau ; -Préservation des ressources naturelles, de la diversité biologique et la lutte contre la
Environnement -La promotion des initiatives relatives aux énergies renouvelables. pollution et la désertification ;
-La préservation des zones protégées ;
La préservation des ressources en eau
-la mise à niveau sociale ;
-l’assistance sociale ;
Développement
-la réhabilitation des médinas et des tissus traditionnels ;
social
-la promotion de l’habitat social ;
-la promotion du sport et des loisirs.
Tourisme Promotion du tourisme

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En matière de répartition des compétences entre les trois niveaux des collectivités territoriales, les Régions se distinguent singulièrement par deux
attributions essentielles qui leur ont été conférées dans le cadre de la régionalisation avancée :
 la prééminence des Régions dans les domaines de planification et d’aménagement des territoires ; et
 le rôle d’acteur majeur et de principal partenaire de l’Etat en matière de promotion du développement économique et social de leurs territoires.
2. Des ressources financières renforcées
Parallèlement au renforcement des compétences, le nouveau contexte institutionnel s’est particulièrement distingué par une consolidation et un
renforcement des ressources financières des Régions.
Les dispositions de la loi organique relative aux Régions prévoient notamment de relever la part prélevée par les Régions au titre des transferts de
l’Etat :
- La part sur le produit de l’impôt sur les sociétés : 5% au lieu de 1%.
- La part sur le produit de l’impôt sur les revenus : 5% au lieu de 1%.
- La part sur les droits sur les contrats d’assurance : 20% au lieu de 13,5%.
- L’institutionnalisation de dotations budgétaires devant atteindre 10 milliards de dirhams à l’horizon 2021.
Ces dispositions devraient porter le volume des transferts de l’Etat à plus de 10 MMDH en 2021 alors qu’il avoisinait 1 MDH seulement en 2015
pour les 16 Régions.
Les finances des Régions devraient bénéficier également de l’institution de nouvelles taxes à leur profit dans le cadre du projet de réforme de la loi
sur la fiscalité locale en cours d’élaboration. La Commission Royale sur la Régionalisation avait, en effet, fait état de quelques recommandations
dans ce sens.

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3. Des pouvoirs étendus


Le renforcement des pouvoirs de l’organe exécutif du conseil régional constitue une avancée importante dans le processus de décentralisation et
traduit la volonté des pouvoirs publics, de consolider la démocratie locale en dotant les élus de la région des pouvoirs nécessaires pour l’exercice
de leurs compétences. Les principales mesures prises à cet égard sont les suivantes :
- Transfert du pouvoir exécutif :
Le président du conseil est désormais investi de tous les pouvoirs nécessaires pour exécuter les délibérations du conseil. Il exerce la fonction
d’ordonnateur des dépenses et des recettes de la région et représente la région devant les tiers.
- Pouvoir réglementaire
Le président exerce le pouvoir réglementaire, sur délibération du conseil, dans la limite des compétences dévolues à la région et en sa qualité de
chef hiérarchique de l’administration régionale.
- Pouvoirs de contrôle et de surveillance
Le président assure la présidence du conseil de contrôle et de surveillance de l’Agence régionale d’exécution des projets.
4. Des outils pour une bonne gouvernance
L’un des autres points forts de la réforme territoriale, consiste dans la mise à disposition des conseils, d’outils de gouvernance indispensables pour
la mise en œuvre des projets de développement de la région.
- Une administration dotée d’une organisation efficiente
Une attention particulière a été accordée à la nécessité pour les Régions de disposer d’une administration comportant notamment une direction
générale des services et prévoyant un encadrement de haut niveau avec un directeur général auquel la loi a donné de larges compétences en la
matière. La région dispose désormais de larges possibilités pour créer les structures essentielles de son administration et attirer des compétences
de haut niveau.

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- Une Agence régionale pour l’exécution des projets (AREP)


Pour l’accomplissement des missions de la région, particulièrement en matière d’investissement, la loi organique a doté la région d’une agence
d’exécution des projets avec d’importantes missions :
- Apporter au conseil de la région, toute forme d'assistance juridique et d'ingénierie, technico-financière lors de l'étude et d'élaboration des projets
et programmes de développement ;
- Exécuter les projets et programmes de développement adoptés par le conseil de la région ;
- Assurer, à la demande du conseil, l’exploitation ou la gestion de certains projets pour le compte de la région, selon des conditions et modalités
qu'il fixe par délibération.
Ce bref rappel du contexte et des normes régissant le PDR, apporte un éclairage sur le rôle stratégique et déterminant que la région doit jouer au
niveau de son territoire et sa position en tant que principal partenaire de l’Etat pour un développement économique et social harmonieux du territoire.

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II. Programme de Développemen Régional (PDR), un instrument décisif pour une action efficiente des
régions
En vertu de la loi organique relative aux régions, le PDR fixe pour six années les actions de développement dont la programmation ou la réalisation
sont prévues sur le territoire de la région.
Le PDR est une approche innovante et participative de par son élaboration et sa mise en œuvre.
-Un document à objectifs multiples
 Il assure une intégration des projets dans une vision stratégique et cohérente du développement en favorisant des synergies entre les
programmes des parties prenantes ;
 Il permet une mise en convergence des interventions de l’ensemble des acteurs et ce du fait qu’il doit s’inscrire dans le cadre des stratégies
nationales et qu’il constitue une référence pour les programmes des autres collectivités territoriales ;
 Il participe à la déclinaison territoriale des différents programmes sectoriels de l’Etat ;
 Contrairement aux autres instruments de planification, le PDR est un cadre doté d’un dispositif de réalisation et d’opérationnalisation des
actions et opérations retenues ;
 Il garantit une allocation optimale des ressources ;
 Il constitue un document de référence pour les acteurs économiques et les investisseurs ;
 Il représente un support pour le marketing territorial.
-Une approche pertinente
L’élaboration du PDR s’appuie sur :
 Un diagnostic permettant d’identifier les besoins, les potentialités de la région, les priorités et l’évaluation des ressources.
 Une vision stratégique cohérente devant structurer et orienter l’aménagement et le développement des Régions ;

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 Une démarche participative qui associe, les représentants de la société civile, des jeunes, des femmes et de toutes les parties concernées,
aux différentes phases du processus de détermination des choix stratégiques et d’identification des projets.

Le PDR est global, il comprend tous les projets concernant la Région indépendamment du fait que lesdits projets soient de la
compétence ou non de la Région.
Le PDR constitue la réference pour la programmation des projets et des actions inscrits dans les budgets de la Région

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1 Situation et structure de l’économie de la Région


1.1 La région Fès-Meknès dans le contexte national
La région Fès-Meknès (RFM), bien que ne couvrant que 5,6% (40.075 km²) de la superficie du Royaume, contient 13% de la population nationale
et se caractérise par une haute densité régionale de 105,7 hab/km² contre 47,6 hab/km² au niveau national.
Elle occupe une position stratégique au sein du royaume, au centre du pays sans accès ni à la mer ni à une frontière internationale terrestre.
« Elle constitue un carrefour stratégique pour les diverses activités économiques et pour l’animation interne et externe des échanges1 ».
Le Haut-commissariat au Plan a dressé des comptes régionaux pour l’année 2014 qui permettent de situer une région économique par rapport
aux autres et par rapport au niveau national. Il s’agit notamment du produit intérieur brut par région, de la dépense de consommation finale des
ménages par région et du produit intérieur brut par secteur et par région.

1.1.1 Le PIB de la RFM par rapport aux autres régions du Maroc


La RFM a enregistré en 2014 un PIB (produit intérieur brut) de 86 734 MDH soit 9,39 % du PIB national, ce qui lui confère la quatrième position
après Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger – Tétouan – Al Hoceima. Son PIB par d’habitant (20 498 DH) ne représente que 75%
du PIB par tête au niveau national (27 345 DH par habitant), ce qui la place en septième rang en terme de PIB par habitant à l’echelle nationale.

1 La région de Fès-Meknès, Monographie Générale / Ministère de l’Intéreiur - Direction Générale des Collectivités Locales
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Tableau 1 Produit intérieur brut par région

Rapport de PIB/hab et le
PIB (en millions de DH) en PIB par tête en DH
REGION Structure PIB/tête au niveau
2014 2014
national
1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima 87213 9,44% 24650 90%
2 Oriental 45095 4,88% 19460 71%
3 Fès-Meknès 86734 9,39% 20498 75%
4 Rabat-Salé-Kénitra 150693 16,31% 32961 121%
5 Béni Mellal-Khénifra 53871 5,83% 21347 78%
6 Casablanca-Settat 295550 32,00% 43187 158%
7 Marrakech-Safi 83140 9,00% 18432 67%
8 Drâa-Tafilalet 24637 2,67% 15122 55%
9 Souss-Massa 61034 6,61% 22848 84%
10 Guelmim-Oued Noun 12123 1,31% 27964 102%
11 Laâyoune-Saguia al Hamra 13070 1,41% 35584 130%
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab 9156 0,99% 64312 235%
Enceintes extra-territoriales 1381 0,15% 0%
Total 923696 100,00% 27345 100%
Source : Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014

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1.1.2 La région est en troisième position en termes de dépense de consommation finale des ménages
La dépense de consommation finale des ménages de la RFM s’élève à 65552 MDH soit 11,85% de celle de l’ensemble des ménages au
niveau national qui s’élève à 553.287 MDH occupant ainsi le troisième rang au niveau national en termes de consommation finale des
ménages et en sixieme position en terme de consommation finale par tête par rapport aux ménages des autres régions. La
consommation finale par tête dans la RFM (15.492 DH) est inférieure à celle du niveau national qui est de 16.379 DH par tête.

Tableau 2 : Dépenses de consommation finale des ménages par région

DCFM en millions DCFM par Rapport de DCFM/hab de la


REGION Structure
de DH tête en DH région et de DCFM national

1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima 63086 11,40% 17831 108,87%


2 Oriental 38956 7,04% 16811 102,64%
3 Fès-Meknès 65552 11,85% 15492 94,58%
4 Rabat-Salé-Kénitra 81900 14,80% 17914 109,37%
5 Béni Mellal-Khénifra 30265 5,47% 11993 73,22%
6 Casablanca-Settat 137216 24,80% 20050 122,41%
7 Marrakech-Safi 62218 11,25% 13794 84,22%
8 Drâa-Tafilalet 18578 3,36% 11403 69,62%
9 Souss-Massa 39384 7,12% 14744 90,02%
10 Guelmim-Oued Noun 6524 1,18% 15049 91,88%
11 Laâyoune-Saguia al Hamra 6323 1,14% 17215 105,10%
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab 3285 0,59% 23073 140,87%
Total 553287 100,00% 16 379 100,00%
Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014

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Figure 1 Dépense de consommation finale des ménages par tête et par région

25000
23073

20050
20000
17831 17914
16811 17215
15492 15049
14744
15000 13794
11993
11403

10000

5000

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1.1.3 Le poids dominant du tertiaire dans le PIB de la région


Le produit intérieur brut par secteur d’activité dans la RFM s’élève pour le secteur primaire à 17.491 MDH, pour le secteur secondaire à 17.366
MDH et le secteur tertiaire à 41.391 MDH. La RFM se trouve ainsi au second rang dans le classement des régions au niveau du secteur primaire,
avec une part de 16,7% du produit total du secteur. Dans le secteur secondaire, la RFM est classée cinquième avec une part de 7,1% seulement
du total de la production du secteur secondaire. La RFM est quatrième dans le secteur tertiaire, avec une part de 8,7% du secteur. Cela montre
que le secteur tertiaire est le plus producteur de valeur ajoutée. Ainsi la RFM se situe avec 8,7% du total du tertiaire au quatrième rang national
au niveau de la valeur ajoutée de ce secteur.

Lorsqu’on considère la répartition du PIB régional par secteur tel qu’il apparait dans le tableau suivant, il est remarquable que le secteur
tertiaire est dominant dans le PIB de toutes les régions.

La part du secteur tertiaire dans le PIB de la région est de 54% pendant que les secteurs primaire et secondaire ne représentent que 23%
chacun. Sachant, comme il apparaitra plus bas, que le secteur primaire dans le RFM est essentiellement composé de l’agriculture et que la
région est à vocation agricole, alors que le RFM est au second rang dans le ce secteur à l’échelle nationale, cette part du secteur primaire
dans le PIB de la région ne reflète pas cette vocation agricole.
On peut en conclure que le secteur primaire agricole en particulier place la région Fès-Meknès parmi les plus productives au niveau national,
toutefois le potentiel agricole dans la RFM n’est pas suffisamment valorisé. La valorisation des différentes productions agricoles va constituer
un des axes de développement de l’économie de la RFM.

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Tableau 3 : Répartition du PIB par secteur et par région en 2014

REGION Primaire Secondaire Tertiaire TOTAL


9898 25742 40972 76612
1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima
13% 34% 53% 100%
5949 9565 23387 38901
2 Oriental
15% 25% 60% 100%
17491 17366 41391 76248
3 Fès-Meknès
23% 23% 54% 100%
19531 21924 94634 136089
4 Rabat-Salé-Kénitra
14% 16% 70% 100%
9133 19071 20538 48742
5 Béni Mellal-Khénifra
19% 39% 42% 100%
12770 110212 145380 268362
6 Casablanca-Settat
5% 41% 54% 100%
12763 17701 42586 73050
7 Marrakech-Safi
17% 24% 58% 100%
4108 3723 13638 21469
8 Drâa-Tafilalet
19% 17% 64% 100%
11257 12842 30268 54367
9 Souss-Massa
21% 24% 56% 100%
1450 1145 8300 10895
10 Guelmim-Oued Noun
13% 11% 76% 100%
1414 4055 8012 13481
11 Laâyoune-Saguia al Hamra
10% 30% 59% 100%
2039 745 6647 9431
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab
22% 8% 70% 100%
Enceintes extra-territoriales 1381
Total 107802 244091 477135 829028
13% 29% 58% 100%
Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014

18
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.2 L’agriculture : un secteur à fort potentiel

1.2.1 Diagnostic du secteur agricole de la RFM


Le secteur agricole dans la région de Fès-Meknès constitue l’un des secteurs principaux de l’activité économique. Ces dernières années, les
productions, toutes filières confondues, ont augmenté, notamment pour ce qui concerne les arbres fruitiers. Les périmètres irrigués se sont
multipliés et l’élevage intensif et moderne s’est développé. A la base de ces performances remarquables, il y a un facteur décisif : l’intervention
multiforme de l’Etat accompagnant le secteur privé.
- Selon la Direction régionale de l’agriculture, la superficie totale des terres agricoles utiles est de l’ordre de 1.340 826 hectares, soit 32%
de la superficie totale des terres agricoles de la région qui s’élève à 4 104 582 ha. La superficie agricole utile au niveau de la région
Fès-Meknès représente 15% de la superficie agricole utile nationale.
- La superficie irriguée est estimée à 184 261 ha soit 13,7% de la SAU de la RFM2. La plus importante superficie irriguée dans la région
de Fès-Meknès est celle de la Petite et Moyenne Hydraulique dans les vallées des cours d’eau qui s’élève à 102.319 ha dont 6.500 ha
dans le Moyen Sebou alimenté par le complexe Idriss 1ier–Allal El Fassi et 3.200 ha alimentés par le barrage de Sahla. Elle est suivie
par l’irrigation privée qui s’étend sur 64.643 ha localisée essentiellement dans la plaine du Sais sur près de 40 000 ha. Ces derniers
sont alimentés par des prélèvements sur la nappe du même nom pour irriguer essentiellement des vergers de rosacés et l’oignon
comme culture annuelle dont la région est premier producteur avec 54% de la production nationale localisée dans la province d’El
Hajeb et la préfecture de Meknès. Enfin, la Grande Hydraulique dans la RFM s’étend sur 17.000 ha.
- L’agriculture dans la RFM est très dépendante de la pluviométrie puisque l’essentiel des terres arables est cultivé en zone pluviale.
Ainsi, les seules céréales occupent près de 850 milles hectares et les légumineuses près de 200 milles hectares, ce qui représente en
tout près de 75% de la SAU de la RFM. Selon les dernières données de 20163, Les céréales représentent 53% des superficies cultivées,
l’arboriculture 31%, les légumineuses 9% ; les cultures fourragères 5% et les cultures maraichères 2%.
- Les céréales constituent la principale culture de la région. La production céréalière qui représentait 15% de la production agricole
nationale en 2009-2010 a représenté 19% en 2012-2013 pour une superficie qui est de 16% de la superficie céréalière nationale. Ce
sont les provinces de Taounate et Taza qui sont les principales zones de production de céréales de la RFM.

2 Monographie de la Région Fès Meknès CRI Fès Meknès Juillet 2016


3 Monographie Fès Meknès CRI Juillet 2016
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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 4 : Superficies et productions céréalières dans la région Fès Meknès

Superficie en milliers
2012-2013 2011-2012 2010-2011 2009-2010
d'hectares
Production en milliers de
Production Superficie Production Superficie Production Superficie Production Superficie
quintaux
Boulemane 602,6 37 452,9 42,7 525,2 47,3 644,5 42,3
Fès 2734,9 98,3 1 239,2 99,9 2 475,5 146,8 2 883,2 133,2
Sefrou 1456,9 54,1 642,9 58,7 - - - -
El Hajeb 2160,6 77,9 1 425,3 74,8 1 732,3 73,5 1 037,1 59,8
Ifrane 869,9 50,5 631,2 48,3 781,3 56,3 559,3 33,4
Meknès 2 529 76,5 1 657,1 75,0 1 964,6 79,9 1 543,0 80,6
Taounate 4571,7 267,8 3 081,8 268,4 4 739,1 256,2 3 082,0 212,0
Taza 3499,5 193,4 1 892,6 180,5 1 895,9 167,9 2 101,0 143,2
REGION FES MEKNES 18425,2 855,5 11022,9 848,2 14113,8 827,9 11850,2 704,5

Total national 98636,3 5391,3 53 011,9 5 216,8 86 220,0 5 375,9 78 253,9 5 056,2

PART DE LA REGION DANS


19% 16% 21% 16% 16% 15% 15% 14%
LE NATIONAL

Source : Annuaire Statistiques du Maroc 2014

La RFM est aussi la plus importante région de production de légumineuses compte tenu de son sol bien adapté et du niveau de précipitation
dans le plateau du Saiss et du Prérif. En effet, la part dans la production nationale fluctue d’une année sur l’autre selon les apports
pluviométriques. La superficie emblavée en légumineuses de la RFM représentait 54% en 2009-2010 de la superficie nationale qui y est
consacrée avec 52% de la production nationale elle représente tout de même 46% en 2012-2013 de la superficie et 42% de la production
nationale. Comme pour les céréales ce sont les provinces de Taounate et Taza et Zouagha Moulay Yacoub (Fès) qui sont les principales zones
de production de légumineuses de la RFM.

20
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 5 : Superficies et productions de légumineuses dans la région Fès Meknès

Superficie en milliers d'hectares 2012-2013 2011-2012 2010-2011 2009-2010

Production en milliers de quintaux Production Superficie Production Superficie Production Superficie Production Superficie
Boulemane 3 0,5 9,9 1,7 7,3 1,9 21,5 1,9
Fès 290,7 36,2 172,0 47,2 296,6 52,0 512,5 48,2
Sefrou 100,7 10,1 0,0 1,1 - - - -
El Hajeb 81,3 13,2 55,8 6,2 36,6 5,7 41,2 5,2
Ifrane 7,5 2,3 11,3 2,0 7,5 2,0 11,0 2,3
Meknès 76 17 128,5 15,9 121,2 27,0 207,0 32,3
Taounate 355,5 61,4 348,9 60,5 629,3 90,1 433,8 87,6
Taza 329,9 44,3 264,3 34,1 250,9 25,3 236,8 35,8
REGION FES MEKNES 1244,2 185,2 990,6 168,8 1349,4 203,9 1463,8 213,3
TOTAL NATIONAL 2934 400,5 2 703,3 389,4 3 391,8 429,1 2 823,9 398,2
PART DE LA REGION DANS LE
42% 46% 37% 43% 40% 48% 52% 54%
NATIONAL
Source : Annuaire Statistiques du Maroc 2014

- L’arboriculture fruitière est aussi très développée dans la RFM. L’olivier est l’arbre fruitier le plus répandu dans la RFM. On le trouve
principalement concentré dans les collines du Prérif localisées dans les provinces de Taounate, Moulay Yacoub qui ont des sols pauvres.
La production oléicole de la RFM représente 34% de la production nationale d’olives. La province d’Ifrane quant à elle est la première
zone de production nationale de pommes avec 8000 ha complantés et suivie de celle de Boulemane. Elle est aussi la première zone de
production nationale de cerises avec 150 000 t par an sur 1500 ha suivi de celle de Sefrou. La production de la RFM représente 80% de
la production nationale de cerises. Pour d’autres fruits la production de la RFM est d’un poids déterminant. Ainsi elle représente 60%
de la production nationale de prunes, 40% de la production nationale de figues et de vignes.4 Il convient de souligner que la culture
de câpres est importante dans la province de Moulay Yacoub où 16680 ha lui sont consacrés. Dans la RFM le caprier est également
complanté dans les provinces de Taounate, Missour et Taza. Le Maroc est premier producteur et exportateur mondial de câpres.

4 Monographie de la Région Fès Meknès CRI de Fes Meknès Juillet 2016 p10
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

- Alors que la plaine du Saiss était l’une des principales zones céréalières du pays, la présence d’une importante nappe a amené les
exploitants à convertir leurs exploitations du pluvial à l’irrigation. C’est au point où la nappe a atteint des niveaux alarmants de
surexploitation. Pour la sauvegarde de cette zone irriguée, l’Etat a décidé d’intervenir pour alimenter à hauteur de 125 millions de m3
d’eau superficielle à partir du futur barrage M’dez.
- Ces productions agricoles ont connu une évolution remarquable en valeur depuis une dizaine d’années malgré les aléas climatiques et
les fluctuations de la disponibilité de l’eau. En effet entre 2008 et 2015, le chiffre d’affaire et la valeur ajoutée découlant des
productions agricoles ont connu une croissance interannuelle moyenne de près de 4% comme il ressort du tableau suivant.
L’emploi s’est accru à un moindre rythme de près de 1% seulement. Le nombre de journées de travail est passé de 18,7 millions
de journées de travail à 19,7 millions journées de travail5.

Tableau 6 : Evolution de la valeur de la production agricole entre 2008 et 2015

2008(1) 2015 (2) TAIM


Chiffre d’affaires (MDH) 9330,2 12150,2 3,84%
Valeur ajoutée (MDH) 6916,2 9146,2 4,07%
Emploi (MJT) 18,3 19,7 1,06%
Source : Monographie Fès Meknès CRI Juillet 2016
- La région Fès-Meknès a une longue tradition d’élevage. Même si le cheptel est moderne et exploité en méthode intensive principalement,
il ne représente en 2012 avec 2 541 087 têtes que 9% du cheptel national qui s’élève à 28 466 082 têtes. Le cheptel de la RFM ne
représentait que 8% des ovins et bovins et 11% des caprins au niveau national comme il ressort du tableau ci devant. C’est la prefecture
de Fès qui renferme le plus grand nombre de têtes de cheptel ovin et caprin dans la RFM suivie de celle de Taza et d’Ifrane. La province
d’Ifrane se distingue par la race ovine Timahdite robuste et adaptée au climat froid, elle est très recherchée aussi bien pour sa viande
que pour sa laine. La province de Taounate renferme près de la moitié (47%) du cheptel bovin.

5
Monographie Fès Meknès CRI Juillet 2016

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 7 : Effectif du cheptel national et dans la RFM en 2013

En milliers de têtes Caprins Ovins Bovins


Boulemane 173,9 553,7 10,6
Fès* 202,0 662,4 70,0
El Hajeb 25,2 208,0 31,4
Ifrane 61,5 572,2 27,4
Meknès 7,2 130,4 28,0
Taounate 56,4 377,4 132,8
Taza 187,0 581,4 75,0
REGION FES MEKNES 713,2 1621,2 277,8
TOTAL NATIONAL 6 243,3 19 499,5 3 344,7
PART DE LA REGION DANS LE NATIONAL 11% 8% 8%
Source : Annuaire Statistique du Maroc 2014

- L’activité d’élevage a elle aussi connu une croissance positive, mais elle a été moins importante que celle des autres activités agricoles
En effet le chiffre d’affaire et la valeur ajoutée de la production animale ont connu une croissance interannuelle moyenne entre 2008 et
2015 respectivement de 2,16% et 1,59%

Tableau 8 : Evolution de la valeur de la production animale entre 2008 et 2015

2008 (1) 2015 (2) TAIM


Chiffre d’affaires (MDh) 3 973,40 4 615,40 2,16%
Valeur ajoutée (MDh) 3 178,80 3 548,80 1,59%
Emploi (en ‘000 JT) 30,5 33,8 1,48%
Source : Monographie Fès Meknès CRI Juillet 2016

A noter que la production animale a connu durant la période 2008- 2015 une croissance moindre que la production végétale dans la RFM.

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1.2.2 Un secteur soumis à des contraintes socio-économiques


Bien que disposant d’un fort potentiel agricole et que l’agriculture constitue la principale activité dans la RFM, un certain nombre de contraintes
freinent le développement de ce secteur ; contraintes qui, du reste, sont très répandues au Maroc.
- Il y a tout d’abord la question agraire et foncière : Les exploitations de la RFM se caractérisent par la micropropriété et le morcellement
(5 parcelles par exploitation) comme il ressortait dans le premier recensement agricole de 1995. Ce phénomène s'aggrave par le système
d'héritage et l'attachement « économique » et culturel à la terre (ayants droit nombreux). A cela est venu se greffer la question des
femmes (soulaliyates) qui sont désormais considérées comme ayant droit à l’héritage. De fait le morcellement qui se développe de
génération en génération réduit la possibilité d’une meilleure valorisation de la terre ne serait-ce que la possibilité par la mécanisation.
- Au niveau du foncier, il est connu que plusieurs statuts traditionnels coexistent. On trouve le plus souvent le melk à côté des terres guich
ou des terres collectives et des terres du domaine public et privé de l’Etat (domaniales) voire des terres habous. Tous ces statuts
fonciers traditionnels n’encouragent pas les exploitants non proprietaires à investir dans la modernisation de leur mode d’exploitation en
vue d’améliorer la productivité de leurs terres. Par ailleurs la plupart des terres exploitées en propriété privé (melk) qui constituent
l’essentiel du foncier dans la RFM ne sont pas immatriculées bien que l’Etat encourage l’enregistrement des terres à la Conservation
Foncière par la subvention des frais d’immatriculation.
- L’agriculture de la RFM est essentiellement pluviale, cette dernière est très dépendante de la pluviométrie. En effet, la plus grande partie
de la superficie agricole utile est cultivée en sec. Or, force est de constater que la pluviométrie à tendance à diminuer. Il y a eu depuis le
milieu des années 80 une série d’années de sécheresse parfois suivies (1984-1986). Par ailleurs toutes les études sur le réchauffement
climatique au Maroc ont abouti à la conclusion que les apports allaient probablement diminuer dans les années à venir et à près de 25%
dans le Bassin du Sebou. Les années de sècheresse ont amené les irrigants à exploiter les nappes de façon inconsidérée au point
qu’elles sont toutes surexploitées. En effet, une partie des périmètres irrigués est alimentée à partir des nappes notamment sur le plateau
du Saiss où s’est développée l’arboriculture engendrant la surexploitation de la nappe du Sais qui a vu son niveau baisser jusqu’à 280
cm par an.
- La région de Fès-Meknès a connu une augmentation de la demande en eau pour l’irrigation, de l’eau potable et de l’eau industrielle liée
à son développement. Cette croissance de la demande doit faire face au tarissement des ressources surexploitées et arrivées à la limite
de leurs capacités de renouvellement. Bien que la RFM soit parmi les régions les mieux arrosées, il y a un risque de vulnérabilité des
ressources en eau dû aux facteurs naturels en rapport avec les aléas et changements climatiques, l’irrégularité des apports,
l’évaporation, les pertes extérieures et l’envasement des barrages. A ces risques, s’ajoutent la surexploitation des nappes, les rejets des
eaux usées sans traitement préalable dans le milieu naturel notamment aux alentours des villes qui ne disposent pas toutes encore de
stations de traitement.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

- La question de la commercialisation est aussi un des blocages à l’amélioration de la productivité des exploitations dans la RFM. Les
intermédiaires entre le producteur et le consommateur sont nombreux et les circuits de commercialisation sont complexes. Les
exploitants agricoles ne font pas contre poids à ces spéculateurs car ils ne sont pas organisés en regroupement d’agriculteurs pouvant
constituer une force sur le marché. Ils sont dès lors à la merci des intermédiaires qui déterminent les prix d’achat des produits agricoles.
Ainsi la commercialisation pour les producteurs de pommes dans les provinces d’Ifrane et Boulemane constitue la principale contrainte
pour tout développement de cette production. Cette réalité s’applique à presque toutes les productions.
A ce marché biaisé par les intermédiaires s’ajoute la vente sur pieds. Elle est très courante pour les fruits et légumes en particulier.
L’exploitant opte souvent pour cette méthode de commercialisation car il n’a pas les moyens financiers pour payer la main d’œuvre pour
la collecte ou la récolte où pour transporter ses produits jusqu’au marché de gros.
- Les exploitants agricoles qui arrivent à récolter et transporter leurs produits par leurs propres moyens jusqu’au marché de gros y
rencontrent des intermédiaires organisés en un véritable monopsone qui leur impose les prix de vente. Ainsi la loi du marché pour la
fixation des prix entre l’offre et la demande ne fonctionne souvent pas. La marge du producteur est réduite à sa plus simple expression
alors que les intermédiaires se font une marge deux à trois fois plus importante que le producteur.
- Comme souligné plus haut, les producteurs de fruits et légumes ont souvent recours à la vente sur pieds en raison de la faiblesse de la
capacité financière des agriculteurs. Ces derniers ont recours aux crédits de campagne auprès du Crédit Agricole voire parfois auprès
d’usuriers. Cette situation engendre un surendettement surtout en mauvaise année agricole comme l’année de sécheresse et/ou lorsque
les ventes des produits n’arrivent pas à couvrir les coûts de production et le remboursement du crédit de campagne contracté.
- S’agissant du cheptel, ce dernier a pu se développer par l’amélioration des espèces animales importées à haut rendement laitier pour
les caprins et bovins ou de viande, mais aussi grâce aux cultures fourragères dans les secteurs irrigués de la RFM. Toutefois, la série
d’années de sécheresse qu’a connue la région depuis celle de 1984-1986 a réduit la production fourragère de ces secteurs, mais aussi
des parcours et de la forêt, ce qui s’est répercuté négativement principalement sur l’élevage caprin et bovin de race locale, l’élevage
comme les productions agricoles étant très dépendantes de la pluviométrie.

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1.2.3 Des perspectives d’évolution prometteuses du secteur


L’Etat intervient fortement pour le développement du secteur agricole à travers le Plan Maroc Vert défini en 2009
La déclinaison du Plan Maroc Vert en plans agricoles régionaux, consiste à construire une vision et une offre agricole régionalisées, respectant
dans la mesure du possible l'équilibre entre les deux piliers, et permettant d'engager le ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime et
ses partenaires régionaux autour d'objectifs communs, et de mobiliser les fonds régionaux et nationaux, les organismes de crédit, les
investisseurs, ainsi que les autres bailleurs de fonds désireux de soutenir le Maroc, dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert

Le tableau suivant donne les coûts des projets dans les deux piliers du PMV décliné au niveau régional.

Tableau 9 : Les projets, leur vocation, leur coût et le nombre d’agriculteurs impliqués dans la PMV de la RFM

Projections 2020

Pilier I Pilier II Total


Nombre de projets 49 147 196
Production végétale 44 106 150
Production animale 5 41 46
Investissements des projets en milliards de
2,18 2,73 4,91
dirhams
Nombre d'agriculteurs 11410 99509 110919
Source : DRA de Fès
Le scénario envisagé dans la restructuration du plan agricole régional consiste en la réduction de la sole céréalière des zones à faible
productivité, de jachère et leur reconvertion en olivier, câprier, fourrages, cultures maraîchères et rosacées.
Les projets d’irrigation ne sont pas en reste puisque viennent s’ajouter à l’existant près de 4600 ha irrigués par le complexe Idriss 1ier- Allal
El Fassi et 3800 ha irrigués par le barrage Bouhouda durant la campagne 2017-2018. Des périmètres sont à l’étude. Il s’agit des périmètres
irrigués par les futurs barrages Azaghar, (2000 ha) de Sidi Abbou 4000ha), de Ouargha Amont (4300 ha) irrigués par le complexe Sahla-
Asfalou et du périmètre de la plaine du Saiss (30 000 ha) irrigué à partir du transfert du barrage de M’dez.
Le tableau suivant donne l’ensemble des périmètres prévus dans le cadre du Programme d’Extension de l’Irrigation.

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Tableau 10 : PROGRAMME PEI (Programme d’extension de l’irrigation à l’aval des barrages (projets achevés, en cours et ceux programmés) BASSIN DE SEBOU
– OUERGHA

Superficie Doatation allouée à Coût global


Périmètres d’irrigation Barrage Etat d’avancement
(ha) l'agriculture (Mdh)
Moyen Sebou Inaouen Idris Ier/
6 500 45 Millions m3 640 Mis en service en 1999 et 2002
Aval (1ère tr.) A.Fassi
Moyen Sebou Inaouen Idris Ier/
4 600 24 Millions m3 865 Mise en eau prévue en 2017/2018
Aval (2ème tr.) A.Fassi
Sahla (taounate) Sahla 3 200 30 Millions m3 532 Mis en service en 2010
Bouhouda (taounate) Bouhouda 2 800 15 Millions m3 523,08 Mise en eau prévue en 2017/2018
Azaghar Azghar 2 000 9 Millions m3 400 En étude
Sidi Abbou (taounate) Sidi Abbou 4 000 30 Millions m3 800 En étude
Ouergha Amont Asfalou et
4 300 10 Millions m3 581 En étude
(taounate) sahla
Plaine de Saiss M'Dez 30 000 125 Millions m3 4 000 En démarrage d'aménagement
Total 57400 ha 288 Millions m3
Source : DRA de Fès

Le projet de transfert du barrage de M’Dez vers la plaine du Saiss en substitution aux prélèvements sur la nappe et pour sauvegarder le verger
dans cette plaine, va permettre:
 L’adoption d’un système d’irrigation économe en eau ;
 La valorisation du m3 d’eau consommé par l’augmentation des superficies de cultures à haute valeur ajoutée ;
 L’intensification de la mise en valeur agricole ;
 L’amélioration du revenu des agriculteurs de la zone du projet
La carte suivante donne un schéma de ce transfert :
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Figure 2 Schéma du transfert de la prise sur M’Dez à la plaine du Saiss

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Le premier tronçon de l’adduction depuis le barrage de M’Dez est prévu dans une galerie en charge qui alimente ensuite une conduite
d’adduction gravitaire. Le linéaire des conduites est comme suit :
 Une conduite d'adduction tête-morte mesurant 60 km et transportant l'eau de la prise d’eau du barrage de M'Dez à la conduite d'adduction
CA à l'entrée du périmètre irrigué. La conduite d'adduction principale se compose de :
 Une première section de 17 km avec une conduite d’un diamètre de 3200 mm à partir de la prise d’eau destinée à transmettre un
débit maximum de 15 m3 /s, y compris les parties de la galerie totalisant environ 5 km,
 Une deuxième section de 43 km avec une conduite d’un diamètre de 3200 mm,
 Une conduite d'adduction de 90 km transportant l'eau de l'entrée du périmètre du projet d'irrigation aux réseaux primaires : le projet
comprend cette composante ainsi que la précédente.
 le réseau de conduites primaires transporte l'eau de la conduite d’adduction principale aux périmètres d'irrigation ou les stations de
pompage. La longueur totale des conduites primaires est d’environ 90 km,
 Des conduites secondaires véhiculant l'eau à des blocs d'irrigation au sein de chaque secteur irrigué.

Alors que le coût d’investissement du barrage de M’Dez est estimé à 150 MDH, l’adduction à partir de ce barrage est estimée à 2.369 MDH6

Pour répondre à la demande additionnelle en eau d’irrigation, le Plan Directeur d’Aménagement Intégré du Bassin du Sebou a prévu la
réalisation de sept barrages dont le plus important M’Dez est en cours de réalisation.

Le tableau suivant donne la liste de ces barrages, leur situation et leur importance.

6
Projet de Sauvegarde de la plaine du Saïss /Etude et Plan d’Action environnemental et social et Plan d’action

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Tableau 11 : Barrages en projet dans la RFM

Sous-Bassin Barrage Situation actuelle Type de retenue Volume total (Mm3)

Mdez En cours Structurante 700.0

Ain Timedrine Projet Prise -

HAUT- SEBOU Azghar Projet secondaire 70

Sidi Abou Projet Secondaire 130

Bab Ouender Projet Secondaire 400

Aoulai Projet Secondaire 145

Sidi El Mokhfi Projet Secondaire 46.0

TOTAL BASSIN SEBOU 745,00


7
Source : PDAIRE du Sebou

7
Etude d’actualisation du plan directeur d’amenagement integre des ressources en eau du bassin hydraulique de sebou/ Agence de Bassin Hydraulique du Sebou/ Note de synthèse / Septembre
2011
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

La production animale
Pour la production animale, les filières retenues sont le lait, les viandes rouges, les viandes avicoles et les produits de terroirs notamment le miel.
La part de la région dans la production nationale animale se caractérise par son importance, puisqu’elle atteint pour les bovins et les ovins
approximativement le quart de la production nationale. Le graphe suivant montre la part du cheptel de la RFM au niveau national.

Part de la Région dans la production animale


35% nationale
30%
25%
20%
15% 29%
10% 22%
17%
5%
0%
Bovins Ovins Caprins
Finalement la vocation agricole de la RFM avec le PMV va se renforcer se traduisant par une augmentation de la production agricole notamment
au niveau des cultures irriguées en particulier les fruits et les maraichages ainsi que la production laitière et de viande rouge. Ces productions
vont dépasser largement les besoins de la région et pourront en partie être écoulées sur les marchés des autres régions comme c’est déjà le cas
pour les fruits et les légumineuses dont une partie pourrait être exportée sous une forme transformée. Comme certaines cultures seront à collecter
en même temps que dans d’autres régions, Il conviendrait de valoriser au mieux les productions d’abord en agissant sur les circuits de
commercialisation notamment en
- créant une bourse pour les produits périssables (fruits et légumes)
- encourageant la mise en place d’un cluster pour la labélisation et la commercialisation à l’étranger des produits frais ou
transformés dans la région

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- encourageant l’installation d’unités de transformation notamment pour les fruits (cerises, câpres, figues, pruneaux, pommes) et
des légumes (oignons..) et des abattoirs intégrés par la mise à leur disposition des terrains équipés en location à long terme.
Si la vocation agricole de la région n’a pas permis jusqu’à présent de créer suffisamment d’emplois, la valorisation de la production
agricole et animale à travers la création d’unités industrielles sera probablement le moyen d’accroitre la valeur ajoutée de la
production agricole et de créer nettement plus d’emplois dans la RFM. La décision par le nouveau gouvernement de rattacher l’agro-
industrie au ministère de l’agriculture, de la pêche maritime du développement durable et des eaux et forêts laisse penser qu’il va y avoir une
politique spécifique pour la valorisation de la production agricole par sa transformation industrielle.

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1.3 Un domaine forestier étendu et soumis à de fortes pressions


1.3.1 Diagnostic de la forêt de la RFM
La RFM abrite une partie importante des forêts du Moyen Atlas qui jouent un rôle régulateur de premier ordre sur le climat et participent à
l’alimentation des nappes phréatiques en retenant la pluie. La RFM peut être considérée comme renfermant un château d’eau d’utilité nationale
puisque c’est du Moyen Atlas d’où partent le Sebou, l’Oum Er Rbia et une partie de l’eau de la Moulouya. Dès lors, la protection de ces forêts
s’impose comme une obligation au niveau national.
La superficie forestière de la région (1 246 255 ha) représente près de 14% de la forêt nationale (8 976 790 ha). Les différentes essences forestières
occupent 18,9% pour l’alfa soit 657988 ha, 16,5% pour les résineuses naturelles soit 186 200 ha, 10,7% pour les feuillues naturelles soit 301 397
ha, 8,2% pour le matorral soit 53 471 ha et 8,2% pour le reboisement soit 55213 ha, enfin 38 277 ha non plantés soit 0,7% pour les superficies
correspondantes du niveau national.
Comme il ressort du tableau suivant, il est remarquable que la forêt dans la RFM soit composée pour moitié d’alfa que l’on retrouve dans le Moyen
Atlas côté oriental dans la province de Boulemane. Les feuillues naturelles sont composées de divers types de chênes (vert, liège et zène).
Tableau 12 : Superficie des forêts reboisées et naturelles : année 2015 (en hectares)
Feuillues Résineuses
Province Reboise-ment Matorral Alfa Vide Autres Total
naturelles naturelles
Sefrou 5449 60752 56172 4219 0 17371 849 144813
Boulemane 466 48824 33528 6058 557988 20894 31929 699686
Fès 176 0 0 0 0 12 0 188
Taounate 11500 19145 705 8995 0 286 40631
Taza 34382 105142 43619 27634 210777
Meknes 300 0 1677 0 0 0 0 1977
El hajeb 1000 28565 4000 33565
Ifrane 1940 38969 46499 6565 20645 114618
Region Fes Meknes 55 213 301 397 186 200 53 471 557 988 38 277 53 709 1 246 255
National 672799 2 827 680 1 129 480 655 080 2 954 200 9 649 589 1 410 350 8 976 790
Part de la région dans le national 8,2% 10,7% 16,5% 8,2% 18,9% 0,4% 3,8% 13,9%
Source : Monographie de la région Fès Meknès CRI Fès Meknes 2016

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Toutefois, le Haut-commissariat aux Eaux Forêt et à la Lutte contre la Désertification (HEFLD) renforce la forêt marocaine en réalisant des
aménagements forestiers dont l’essentiel est la reforestation ou reboisement.

1.3.2 Des contraintes anthropiques


Les activités humaines dans la forêt sont à l’origine des principales contraintes à son développement. Ainsi la collecte des produits forestiers
et le pâturage au sein de la forêt, sans aucune organisation, nuit au plus haut point à la forêt considérée comme une ressource de bois et de
fourrage inépuisable.

1.3.3 Perspectives d’évolution du secteur forestier dans la RFM


La forêt dans la RFM comme celle d’autres régions du Maroc, malgré les efforts de sauvegarde et de reboisement du Haut-Commissariat aux
Eaux Forêt et à la Lutte contre la Désertification; est en danger en raison des prélèvements et du surpâturage des populations limitrophes.
Seules les conventions avec des associations ou des organisations des ayants droit incluant le plus souvent une subvention pour améliorer
leurs revenus, accompagnée d’actions de sensibilisation permettant aux usagers de réduire leur pression sur la forêt.
Cependant il y a lieu de noter que des actions sont faites par le HCEFLD pour développer le secteur forestier par la mise en œuvre de la loi
22 07 sur les aires protégées et notamment la réalisation du Parc National d’Ifrane qui regroupe la première céderai nationale sur 125 000 ha
une zone touristique avec des activités d’écotourisme comme la pêche de la truite, et la protection du singe magot ainsi que la réintroduction
du cerf. Le HCEFLD dispose d’un plan d’action entre 2015 et 2024 portant en particulier sur 5 projets de développement et la conservation
des ressources forestières et doté d’une enveloppe de 124 MDH.

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1.4 Les mines : un secteur peu attractif


1.4.1 Diagnostic du secteur minier dans la RFM
La Région de Fès-Meknès est connue pour l’importance du secteur minier. Sa structure géologique variée permet de trouver plusieurs minéraux
comme le plomb, le zinc, l’argent, le manganèse, la barytine, l’antimoine et le talc. Par ailleurs, des carrières de ghassoul, de sel, la calcite et les
minéraux des carrières de chantiers sont explotées. Les carrières de ghassoul sont situées près de la C.R. Ksabi (Province de Boulemane) sur
une superficie de 25.000 Ha et produisent annuellement 2830 tonnes dont 75% est destinée à l’export.
S’agissant des matériaux de chantier, près de 326 carrières sont exploitées dans la région (année 2015) pour la production de différents matériaux
de construction, de matières premières pour la poterie, les briques et le marbre. On compte 76 exploitations dans la province de Sefrou, 55 dans
la province de Taounate et 52 dans celle de Taza. Le graphique ci-après donne la répartition de ces zones d’emprunt dans la RFM8:
De nombreux gisements de sel sont également exploités entre Fès et Tissa à proximité de Ain Kansara. Pour ce qui est du Calcite, des gisements
sont situés au Sud Est de Boulemane à Jbel Mehdi, des travaux de prospection révèlent l’existence d’autres réserves évaluées à 15 millions de
tonnes prédisposant pour une utilisation dans la fabrication de la peinture, du plastique…
Il convient de ne pas omettre les gisements miniers suivants :
 Les deux gisements de plomb situés dans la province d’El Hajeb (Dardoura‐ Jbel Hayane et Touidlit‐Mechra N’Zali) ;
 Le gisement de plomb et cuivre de la province de Boulemane (Outat Al Haj) ;
 Le gisement de fluorine de la province d’El Hajeb (Tizra) ;
 Le gisement de manganèse situé dans la province d’Ifrane (Jbel Irhane) ;
 Le gisement de barytine dans la province de Taza (Bab Marzouka) ;
 Les gisements de la province de Boulemane au niveau du Jbel Mehdi (Sud Est de Boulemane).

8
Monographie de la Région Fès Meknès CRI Fès Meknès 2016

9 Les principales mesures introduites par la loi 33-13 sont :


- L’extension du champ d’application de la législation à d’autres substances minérales à usage industriel telles que la calcite, le feldspath, la magnésite, la perlite à l’exception des
matériaux de construction et de génie civil
- l’introduction de l’autorisation de prospection offrant aux entreprises minière la possibilité d’opérer sur des zones de grandes superficies allant de 100 à 600 km² et pouvant atteindre
2400 km²
- L’extension du titre minier à l’ensemble des produits de mines au lieu d’une catégorie déterminée comme il est pratiqué dans l’ancienne réglementation
-L’introduction de nouvelles autorisations pour l’exploitation des cavités souterraines destinées au stockage du gaz naturel et pour l’exploitation des haldes et terrils
- L’extension de la durée de validité de la licence d’exploitation de mines et son renouvellement jusqu’à épuisement des réserves
-L’introduction de dispositions relatives à l’étude d’impact sur l’environnement et du plan d’abandon pour protéger l’environnement et assurer un développement durale
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La production minière reste relativement faible à part le sel, comme le montre le tableau suivant qui donne le nombre de ces opérateurs par
gisement, par province et la production annuelle moyenne par an correspondante.
Tableau 13 : Production annuelle moyenne minière (2013-2015) hors carrières dans la RFM

Gisement / Province Nombre Production annuelle moyenne


Substance d’opérateurs en tonnes
Plomb El Hajeb 2 101,34
Taza 2
Sel Taounate 1 22433,67
Moulay Yacoub 4
Plomb-cuivre Boulemane 1 743,34
Fluorine El Hajeb 1 445
Manganèse Ifrane 1 290
Barytine Taza 1 4000
Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Département de l’Energie et des Mines

D’autres potentialités minières importantes ont été identifiées dans la région, telles que les schistes bitumineux de Timahdite dont
les réserves sont estimées à 18 milliards de tonnes.

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Figure 3 : Répartition des carrières dans la région Fès Meknès

Tounate, 55,
17% Taza, 52, 16%
Moulay Meknès, 31,
Yacoub 9%
1,3% Fès
0,7%
Sefrou, 76,
23%

Ifrane, , Boulemane,
41, 13% 15, 5%
Source : Direction Régionale de l’équipement, du transport et de la logistique, 2015

1.4.2 Des obstacles à l’investissement dans le secteur

Le secteur minier, très riche en potentialités naturelles, géologiques et mêmes économiques, dispose d’importants atouts qui contribuent
au maintien des équilibres macro-économiques du Maroc. Il peut aussi avoir des effets d’entraînement bénéfiques sur toutes les industries et
services qui se développent en amont, mais surtout est susceptible d’assurer un développement économique régional, qui contribuera à réduire
ainsi les écarts existants entre les régions.
Cependant en termes de réalisations, le secteur n’a jamais pu mettre réellement en valeur les potentialités qu’il recèle.
Les faibles résultats reflètent la réalité (i) d’un environnement réglementaire, caduque, ne prenant pas en compte le rôle primordial que ce
secteur doit assumer pour le développement économique en général du Maroc, (ii) mais également d’un dispositif d’incitation aux
investissements, d’ordre juridique, fiscal, comptable et financier; insuffisant et souvent inadapté aux spécificités économiques de ce secteur.
Deux contraintes importantes identifiées, constituent un blocage au développement du secteur minier. La première est d’ordre financier ; ainsi
le marché financier n’est pas encore suffisamment attractif pour amener les institutions de financement à accompagner les investisseurs
potentiels. La seconde vient du fait que certaines mesures d’encouragement aux investissements dans ce secteur, demeurent toujours
insuffisantes, et parfois même incohérentes et insuffisamment lisibles. C’est notamment le cas de certaines réformes.

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Il s’agit de la mise en œuvre des procédures légales concernant le traitement des difficultés d’entreprises contenues dans le nouveau Code
de Commerce, ainsi que la nécessité d’apprécier régulièrement les risques juridiques et comptables inhérents à cette incertitude. Par ailleurs
des dispositions fiscales spécifiques au secteur minier (constitution de la provision pour restitution de gisements) suscitent un double dilemme :
juridique d’abord en raison de l’interdiction de distribuer ces provisions régulièrement constituées et utilisées ; et comptable ensuite en raison
de l’importance significative de ces provisions dont l’incidence sur les résultats des sociétés minières ne saurait être justifiée au régard des
seules règles comptables en vigueur au Maroc9.

1.4.3 Perspectives de développement

L’évolution du secteur minier dans la RFM est étroitement liée à la déclinaison de la stratégie de développement du secteur minier national
hors phosphates. Cette stratégie, arrêtée en concertation avec la profession minière, repose sur des objectifs à l’horizon 2025 notamment :
- le triplement du chiffre d’affaires du secteur
- la multiplication par 10 du volume d’investissement dans l’exploration et la recherche minière à près de 4 milliards de DH
- le doublement des emplois générés par le secteur à plus de 30 000 emplois directs
Afin d’accompagner cette stratégie et en assurer les conditions d’un plus grand succès, le département en charge du secteur poursuit trois
actions importantes notamment :
- la modernisation de la réglementation minière : à cet effet, la loi 33-13 relative aux mines10 a remplacé le Dahir du 16 avril 1951
- l’augmentation de la cadence de la cartographie géologique
- la restructuration de l’activité minière artisanale
Ainsi, bien que disposant d’un nombre remarquable de mines, la RFM ne peut être actuellement qualifiée de minière même si les prospections
actuelles montrent un certain potentiel. Ce secteur ne peut être consédéré comme un levier de developpement de la région.

9Le secteur minier marocain ; diagnostic ; particularités et rôle de l’expert-comptable dans la normalisation comptable des sociétés minières. Mémoire de Yahya
Andaloussi Maane

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1.5 l’industrie : un secteur peu développé


1.5.1 Le diagnostic du secteur industriel
Le secteur industriel de la région de Fès-Meknès demeure dans sa globalité peu développé et son apport au niveau national ne reflète pas
les atouts et les richesses de la région en matières premières, notamment agricoles et en capital humain bien formé, en zones industrielles
nombreuses et en infrastructures variées. La situation de l’appareil productif régional ne lui permet pas de continuer à faire face à la
concurrence nationale et internationale, ni de préparer efficacement l’avenir par les investissements nécessaires aux produits de demain.

Tableau 14 : Les principales grandeurs industrielles dans la région Fès Meknès en 2012

Effectifs C.A/employé
Année 2012 Valeur Chiffre Nombre
Investissements Exportation Production employés en milliers de
en milliers de DH ajoutée d'affaires d'établissements
permanents DH

Méknès 607 254 2 611 864 358 162 12 726 483 13 362 129 12 565 182 1 063
El Hajeb 3 494 51 020 0 179 622 185 622 421 13 441
Ifrane 4 038 40 653 128 052 128 352 385 21 333
Boulemane - 541 - 1 573 1 689 7 2 241
Fès 384 575 2 761 572 1 984 667 9 396 330 11 807 234 29 376 605 402
Sefrou 10 228 78 937 198 761 361 062 370 345 1 607 34 230
Moulay Yacoub 899 13 203 16 728 45 895 87 848 100 13 878
Taounate 5 022 12 992 380 16 687 16 661 122 40 137
Taza 25 829 166 992 178 258 659 876 898 382 5 037 85 178
Région Fès
1 041 339 5 737 774 2 736 956 23 515 580 26 858 262 49 620 995 541
Meknès
Total national 23 209 765 99 856 658 109 953 376 391 712 991 429 733 531 548 212 7 894 784
Part de la région
4% 6% 2% 6% 6% 9% 13% 0,69
dans le national
Source : Annuaire Statistiques du Maroc 2014

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 le nombre des établissements industriels est de 1094 soit 14,32% des 7640 à l’échelle nationale en 201511. Le total de établissements
de la région Fès Meknès se répartissent entre les différentes provinces à raison de 612 à Fès 36 à Sefrou, 16 à Moulay Yacoub, 1 à
Boulemane, 180 à Meknes,14 à El hajeb,20 à Ifrane, 144 à Taza, 71 à Taounate,
 54% de la production industrielle est localisée à Meknès, 40% à Fès.
 58,3% des investissements industriels réalisés sont localisés à Meknès, 36,9% à Fès.
 72% des exportations industrielles partent de Fès et 13,3% de Meknès
 59,2% des effectifs régionaux de l’industrie sont localisés à Fès, 25,3 % à Meknès, 10,2 % à Taza,
 Le chiffre d’affaires moyen par emploi dans la RFM de 551 DH/employé est inférieur au chiffre d’affaires moyen des industries au niveau
national qui est de 784 DH/ employé.
.
Le tissu industriel régional se caractérise par :
 Le poids des industries alimentaires et de textile : ainsi on dénombre dans la RFM en 2015 d’abord les industries alimentaires au
nombre de 352 unités, suivies des industries de textile au nombre de 164, 156 industries de fabrication à base de métaux, 136 industries
de travail du cuir, 101 unités pour d’autres produits non métalliques, 51 entreprises d’édition, impression et reproduction, 28 unités
d’industries de caoutchouc, 27 unités d’industries de fabrication de machines et équipement, 21 unités de fabrication de meubles et
industries diverses, 12 unités de travail du bois et meubles , 9 unités de diverses autres industries et enfin 5 usines de carton et
plastique.
 une prédominance des branches d’activités liées à l’agriculture au nombre de 601, (industries alimentaires, industries de cuir et
chaussure, industrie de produits non métalliques et unités de travail du bois soit 55 % de l’ensemble des industries de transformation
de la RFM.

11 Répertoire des industries de transformation en 2015 / Ministère de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies
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Tableau 15 : Evolution des données des industries entre 2005 et 2012


Chiffre Effectifs employés Nombre
Investissements Exportation Production
d'affaires permanents d'établissements
Méknes 313% -52% 174% 179% 36% 6%
El Hajeb -13% -100% 2% 8% 23% -24%
Ifrane 102% ND 80% 81% 53% 31%
Boulemane ND ND ND ND ND ND
Fès -15% 25% 33% 44% 18% 4%
Sefrou -46% 35% 74% 69% 101% 26%
Moulay Yacoub 350% 235% 53% 193% -17% 30%
Taounate 26% ND -58% -58% -62% -29%
Taza 43% 9% 6% 37% -4% -60%
REGION FES MEKNES 61% 2% 83% 90% 20% -8%
Total National 77% 101% 87% 88% 23% 1%
PART DE LA RFM DANS LE NATIONAL -9% -49% -2% 1% -2% -9%

L’évolution des industries dans la RFM entre 2005 et 2012 donnée par le tableau ci-dessus montre que :
- Globalement, l’évolution des investissements industriels dans la région a été plus faible qu’au niveau national avec une augmentation
de 61% contre 77%. Il en est de même pour les exportations industrielles qui n’ont augmenté que de 2% contre 101% à l’échelle
nationale bien que l’évolution de la production industrielle ne soit pas éloignée de celle des industries au niveau national (83% pour la
région contre 87% au niveau national). D’ailleurs, le chiffre d’affaires, de la RFM a mieux évolué avec un accroissement de 90% contre
88% au niveau national. Enfin, l’accroissement de l’effectif employé dans l’industrie dans la region a été de 20 % contre 23% au niveau
national. Cependant, le nombre d’unités industrielles a connu une croissance négative de - 8% pendant qu’elle a été de 1% au niveau
national pour cette même période.
- Il y a lieu tout de même de relever que deux provinces ont connu un accroissement beaucoup plus important que celui des autres
provinces de la RFM. Il s’agit de la préfecture de Meknès et de la province de Moulay Yacoub. En effet, au niveau des investissements,
elles ont connu respectivement un accroissement de 313% et 350% durant la période 2005-2012. Leur production a augmenté de
174% dans la préfecture de Meknès et 53% dans la province de Moulay Yacoub alors que le nombre d’établissement a augmenté de
6% dans la préfecture de Meknès, il a augmenté de 30% dans dans la province de Moulay Yacoub. Le chiffre d’affaires par employé a
ainsi augmenté de 105% dans la préfecture de Meknès et 251% dans la province de Moulay Yacoub contre 58% dans la RFM et 53%
au niveau national.
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1.5.2 De nombreuses contraintes au développement du secteur industriel


Les principales contraintes au développement du secteur industriel sont globalement les mêmes que l’on retrouve dans les autres régions du
pays et qui sont responsables du décollage trop lent de l'économie et de l'industrie du royaume, «bref de son manque
de compétitivité internationale, qu'illustre le très lourd et récurrent déficit commercial du pays, d’environ 15% du PIB »12.
 Un accès difficile au foncier et détournement de l’objet des lots des zones industrielles
Une première contrainte porte sur la difficulté pour les investisseurs à trouver un terrain pour installer leur unité industrielle. Lorsque l’offre
existe, son prix est trop élevé. Par ailleurs, dans les zones industrielles réalisées par un opérateur public ou par une entité publique, des lots
ne sont pas viabilisés pendant plusieurs années, voire des décennies ou detournés à des fins de spéculation foncière. De même que des lots
sont détournés de leur vocation originelle pour servir à de la promotion immobilière. En outre, souvent il n’existe pas de lots locatifs pour PME
ne disposant pas de capital à investir dans l’acquisition du terrain.
 L'insuffisance du capital humain en terme qualitatif
Elle résulte du manque d'efficacité du système d'enseignement et de formation professionnelle, ainsi que de la persistance d'un taux élevé
d'analphabétisme, notamment chez les femmes.

12 Diagnostic de croissance du Maroc : analyse des contraintes à une croissance large et inclusive", Banque africaine de développement. 25 février 2015
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1.5.3 Perspectives d’évolution du secteur industriel dans la RFM

La politique publique du secteur


La stratégie industrielle marocaine lancée en 2005, baptisée «Plan Emergence», ambitionne de redynamiser l’économie marocaine sur la base
de deux piliers essentiels.
D’une part, le renforcement et la redynamisation du tissu industriel marocain ainsi que son accroissement concurrentiel et, d’autre part, une
politique volontariste orientée vers de nouveaux secteurs prometteurs pour lesquels le Maroc dispose d’avantages compétitifs.
Ainsi, sept secteurs considérés comme stratégiques et porteurs ont été ciblés. Orientés vers l’export, ils devraient représenter 70% de la
croissance industrielle au Maroc à partir de 2015, doper l’évolution annuelle du PIB de 1,6 % (soit 90 Mds DH additionnels) et créer 400 000
emplois. Les sept secteurs visés par ce plan sont l’offshoring, l’automobile, l’électronique, la transformation des produits de la mer,
l’aéronautique, le textile et le cuir.
La mise en œuvre du Plan Emergence s’est traduite par la conclusion, en 2009, du Pacte National pour l’Emergence Industrielle. Depuis, le
secteur a connu un accroissement de 22% des exportations, une nette évolution des infrastructures et l’implantation de leaders industriels
mondiaux, augmentant les investissements directs étrangers (IDE) jusqu’à un taux moyen annuel de 23% depuis 2009.
En s’appuyant sur la stabilité politique et sociale du pays, des efforts ont été faits par l’Etat pour développer les infrastructures routières,
aériennes, portuaires, industrielles et les télécoms. Ceci a aussi permis de développer l’attractivité grâce à une offre combinant la proximité
(le pays dispose d’une infrastructure non négligeable comme les 38 ports, les 24 aéroports et les 1700 km d’autoroutes, 2100 km de chemin
de fer), la compétitivité et l’accès aux marchés (55 conventions de libre échange ont été signées avec des pays tiers).
Mais les objectifs fixés pour le plan émergence sont loin d’être atteints. En effet, seuls 75 000 emplois ont été créés entre 2005 et 2015, et le
PIB du secteur industriel stagne à 14%. De même, la capacité exportatrice du Royaume est bridée par la non-compétitivité de l’offre qui
continue de pâtir d’une structure de coûts défavorisant le pays vis-à-vis de ses concurrents les plus immédiats. D’après le dernier rapport du
World economic forum (WEF), le Maroc a perdu 7 positions et occupe de ce fait la 77ème place sur l’indice de compétitivité internationale qui
classe 148 pays à travers le monde.

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Lorsque l’on s’attend en 2020 à ce qu’il y ait 1,3 millions de demandeurs d’emploi et que les secteurs qui absorbent la main d’œuvre, à savoir
l’immobilier et les infrastructures, connaissent un essoufflement, il apparait nécessaire d’intervenir au niveau du secteur industriel pour en faire
la véritable locomotive de l’économie en général et l’absorption de la main d’œuvre en particulier.
C’est en ce sens que les pouvoirs publics ont actualisé ce Plan Emergence en un « Plan d’accélération 2014-2020».
Ce plan a arrêté 5 objectifs primordiaux :
 Augmenter la capacité d’absorption des nouveaux actifs par la création de 500 000 emplois
 Accroître la part de l’industrie dans le PIB pour atteindre 23%
 Dynamiser la capacité d’exportation sur les plans quantitatif et qualitatif de manière à opérer une inversion de la tendance de la balance
commerciale vers l’équilibre
 Améliorer les capacités d’accueil des investisseurs
 Développer la productivité par un appui ciblé au tissu industriel

Le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie Numérique a fait le constat suivant : « Le tissu industriel est sous-capitalisé, en
manque de profils adaptés et créateur de faible valeur ajoutée; des ressources humaines inadaptées aux besoins des métiers futurs; des
infrastructures industrielles déséquilibrées entre les régions et pas suffisamment utilisées.13»
Sur la base de ce constat, dix mesures ont été retenues pour accélérer la transformation industrielle du pays :

13 Le ministère du commerce et de l’industrie énumère cinq écueils majeurs qui doivent être démantelés pour atteindre les objectifs arrêtés à l’horizon 2020. En effet,

- le tissu industriel est majoritairement de petite taille, sous-capitalisé, créateur de faible valeur ajoutée et de ce fait contribue peu à l’export.
- Ce tissu fait appel à des ressources humaines ne répondant pas aux besoins des métiers de demain. Le déficit d’orientation vers les filières techniques et d’ingénierie est remarquable à ce titre.
- De plus, le développement des infrastructures industrielles est déséquilibré selon les régions. Par ailleurs, les infrastructures industrielles ne sont pas suffisamment exploitées.
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1 Constitution d’écosystèmes
- Ces derniers étant des regroupements de leaders industriels et de PME dans des zones industrielles dédiées visant à constituer de
véritables filières technologiques, autour de programmes ciblés de coopération aboutissant à des contrats de fourniture à long terme et des
transferts technologiques.
2 Compensation industrielle
- Elle vise à optimiser les retombées socio-économiques de la commande publique. Il s’agit d’évaluer et d’analyser le programme national
des achats publics en conditionnant l’octroi des marchés publics aux opérateurs étrangers à un transfert de technologie avéré. L’objectif
étant de s’assurer de l’effet d’entraînement que génère la commande publique sur les petits opérateurs locaux.
3 Faire évoluer l’informel vers le système organisé
- Il s’agit d’un mécanisme proposant l’accompagnement des très petites entreprises, vers des solutions de financement adaptées et
l’informatisation de leur gestion quotidienne pour gagner en productivité et en traçabilité. En plus de l’accès systématique à la couverture
sociale : santé, chômage et retraite.
4 Formation
- Il s’agit de former pour chaque écosystème les techniciens en nombre suffisant et de confier aux industriels leaders de définir les besoins
et de concevoir les formations.
5 Soutien à la compétitivité des PME
- C’est le renforcement des dispositifs de soutien et d’accompagnement pour améliorer la compétitivité des entreprises industrielles, et ce, à
travers les subventions à l’investissement (programme Imtiaz). L’idée est de les aider à être plus productives, à s’informatiser et à innover
grâce à un crédit impôt recherche.
6 Financement
- Le ministère prévoit la mise en place de mécanismes assis sur le partenariat public-privé. Cela peut prendre la forme d’un fonds de
développement industriel destiné, entre autres, au financement du rapprochement d’opérateurs (fusions ou créations de GIE), à
l’accompagnement des entreprises sur le marché international et au financement des industries de substitution à l’importation.

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7 Locaux industriels
- Encouragement du modèle locatif à travers la mise en place d’exploitations avec de petites surfaces, et ce, à proximité des bassins d’emploi
et des services de base notamment la restauration, l’habitat et les télécoms.
8 Mieux exploiter les ALE
- Le plan inclut l’ouverture des lignes directes de transport pour intéresser davantage les investisseurs.
- Un accent particulier est mis parallèlement sur le renforcement prioritaire des actions de soutien et les plans de développement à l’export
des secteurs à fort potentiel. En outre, les négociations devraient être mieux menées et les accords de libre échange mieux suivis par
l’institutionnalisation de l’instance en charge de la négociation et de la mise en œuvre des ALE ainsi que la réalisation d’études d’impact
des ALE en amont des négociations commerciales.
9 Encourager les IDE
- Cela consiste à instaurer la culture du «deal making». Il s’agit d’impliquer des professionnels de l’intermédiation (banques d’affaires et
experts dédiés).
10 Amplification de la vocation africaine
- Accompagnement pour l’installation des industriels en Afrique, et assistance pour l’obtention de projets d’investissement sur le continent.
La stratégie consacre dans ce sens Casa Finance City en tant que point d’entrée unique pour les investisseurs en Afrique.
- Un Fonds d’investissement industriel doté de 20 milliards de DH pour porter la stratégie.
- Ce fonds sera créé pour financer l’ensemble des actions de la stratégie. Il sera doté de 20 milliards de DH à l’horizon 2020. La stratégie
comprend également la refonte de la charte de l’investissement, et celle du système de garantie publique aux PME. La mise en œuvre de
l’ensemble sera pilotée par un comité interministériel. De plus, un noyau stratégique de promotion sera créé, de même qu’un guichet unique
sera mis en place pour les investisseurs au niveau des parcs industriels.
- En parallèle, une équipe dédiée d’experts sectoriels de haut niveau en charge de l’animation des écosystèmes industriels sera formée pour
suivre les actions et conseiller les décideurs.
- Le plan d’accélération industriel a permis à ce jour d’atteindre certains objectifs.
A la date d’aujourd’hui, 42 écosystèmes performants couvrant 12 secteurs ont été structurés et lancés par le MIICEN, engageant 19
Fédérations Professionnelles de l’industrie nationale pour un total de 447 000 emplois.

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Au sein des écosystèmes performants, les efforts déployés par le MIICEN en matière de deal-making ont permis la contractualisation de plus
de 173 000 emplois à date d’aujourd’hui dans des conventions d’investissement avec des opérateurs industriels, nationaux et internationaux.
Parmi les principales réalisations du MIICEN depuis avril 2014, on compte notamment :
 Le lancement de l’écosystème Boeing, vecteur d’accélération pour le secteur aéronautique marocain, avec la création de 8 700 emplois,
l’installation de 120 nouvelles entreprises et un sourcing annuel de 1 milliard d’euros à terme ;
 Le partenariat stratégique entre le Royaume et le constructeur français PSA Peugeot-Citroën, qui a apporté un nouveau pilier de
développement pour le secteur automobile national avec une usine de 200 000 véhicules et 200 000 moteurs à Kénitra, la création d’une
filière de 1 500 ingénieurs et techniciens supérieurs et un sourcing à terme de 1 milliard d’euros par an ;
 Le lancement de l’écosystème Renault, devant mobiliser un investissement total de 900 millions d’euros, contribuer à la création de 50 000
emplois chez les fournisseurs et porter le total de sourcing local du groupe Renault à 2 milliards d’euros annuels.

1.5.4 Perspectives des zones industrielles projetées dans la RFM


Dans la RFM il y a des investissements en cours d’expansion accompagné d’un remarquable potentiel des zones industrielles
aménagées14 : On compte en effet :
 Cinq zones à Fès totalisant 372 ha,
 Deux zones à Meknès s’étendant sur 84 ha,
 Deux zones industrielles ont été réalisées à Taza pour une surface totale de 32 hectares,
 Une zone est prévue à Taounate à Ain Aicha (18 ha).
Ainsi la RFM sera dotée de zones industrielles qui lui permettront d’accueillir un nombre remarquable d’industries , toutefois il sera peut être
nécessaire de trouver un autre emplacement pour une autre agropole non loin de celle de Meknès ou du centre de logistique à réaliser pour

14 Au 1er mars 2012, le Maroc dispose de 80 espaces dédiés à l’accueil des entreprises, disséminés à travers le pays. Ils totalisent 4 600 hectares aménagés pour un total de plus de
11 600 lots. Mais là-dedans, il y a tout à la fois : des parcs industriels intégrés, un aéropôle, des zones d’activité économique, des zones franches… Le plus gros est constitué de sites
ouverts dans le cadre du plan national d’aménagement des zones industrielles (PNAZI) mis en œuvre à partir de 1980. Leur concentration semblait répondre à un besoin urgent et
aucune d’elles n’est spécialisée.
A Fès, ce sont 5 zones qui avaient été ouvertes, mais la superficie est relativement modeste avec 372 ha pour 1 012 lots.

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les industries agroalimentaires qui devraient connaitre un développement remarquable pour valoriser une partie des produits agricoles dans
le cadre de la vision du Plan Maroc Vert.
Enfin, il conviendrait que le promoteur des nouvelles zones industrielles, que ce soit la Région et/ou en collaboration avec une administration
ou un établissement public tel qu’El Omrane ou Medz, mettent en location avec des baux à long terme les lots des nouvelles zones industrielles,
ce qui aurait un effet d’attraction pour les investisseurs industriels.
Il y a lieu de signaler que Meknès est devenue la ville qui attire le plus d’investisseurs industriels et notamment étrangers et dans l’un des
secteurs retenus par le plan émergence à savoir l’automobile dont des équipementiers européens et japonais. Ces derniers prévoient d’autres
investissements à Meknès.

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1.6 Artisanat : un secteur d’emplois mais à faible valeur ajoutée


1.6.1 Un secteur pourvoyeur d’emploi
C’est un secteur qui était parmi les plus florissants dans la RFM mais c’est à peine s’il se maintient.
Le secteur artisanal est considéré comme l’une des composantes fondamentales de la structure économique et sociale de la région. Il joue un
rôle important en matière d’emploi 15 réparti sur 205 métiers, notamment dans la ville de Fès. Les principales activités artisanales sont : la
céramique et la poterie, la tapisserie, la boissellerie, la vannerie, l’orfèvrerie, l’argenterie, le cuivre et la dinanderie, la soierie et la broderie, la
maroquinerie, l’habillement en cuir, la sculpture et la peinture du bois, la ferronnerie.
La production artisanale
La production est fluctuante. Ainsi, on remarque que durant les trois années 2012, 2013 et 2014, le chiffre d’affaires a connu une augmentation
remarquable à Fès qui a enregistré un taux de croissance interannuel moyen exceptionnel en une année de 235%, pendant que celui au
niveau national a été de 21% et celui de Meknès de 1% seulement.
Tableau 16 : Chiffre d’affaires en 2012, 2013 et 2014

Part dans le CA national TAIM 2012-2013


CA 2012 CA 2013 CA 2014
2012 2013 2014
Marrakech 2128 2197 ND 14,2% 12,2%

Fès 261 2850 2927 1,7% 15,8% 13% 235%

Meknès 604 636 612 4,0% 3,5% 3% 1%

Taza 131 132 143 0,9% 0,7% 1% 4%

Total RFM 996 3618 3682 6,6% 20,0% 17% 92%

Total national 14991 18068 21854 100,0% 100,0% 100% 21%


Sources : Annuaire de statistique du Maroc 2014 ; Monographie Fès Meknès 2016

15La part de la population active travaillant dans le secteur de l'artisanat marocain dépasse 20%, l'artisanat contribue à hauteur de 9% au PIB du Maroc et son
chiffre d'affaire a atteint 17,7 milliards de dirhams (1,5 milliard d'euros) en 2012.
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La production dépend apparemment du marché intérieur car les exportations sont peu significatives puisque, pour les années 2012 et 2013
elles représentent respectivement 2% du CA à l’échelle nationale pour les deux années et 4% et 1% du CA de la RFM en 2012 et 2013. Il faut
relativiser ce chiffre car une partie de la production écoulée à l’intérieure du pays est achetée par des touristes étrangers donc elle-même
exportée mais non comptabilisée en tant que telle, d’autant plus que les transactions auprès des commerçants se font en dirhams et non en
devises.
Selon la Délégation de l’Artisanat de Fès : « Les recettes en devises que procure l’Artisanat à la ville de Fès s’établissent autour d’une moyenne
annuelle de 21,5 millions de Dirhams. A ce montant il conviendrait d’ajouter les achats directs des touristes, soit environ 128 millions de
dirhams (Exportations indirectes), ainsi que les exportations du produit artisanal de Fès effectuées à partir d’autres villes (Marrakech, ports de
Tanger et de Casablanca par exemple…). »

L’effectif des artisans

L ’Artisanat procure du travail et des revenus pour plus de 53.000 artisans, soit environ 17% de la population active de la ville de Fès. Et si
globalement ce sont 27% des citadins qui vivent directement ou indirectement de l’artisanat, dans l’ancienne médina, cette proportion concerne
75% de la population.
L’effectif des artisans en 2016 dans la région est d’environ 89.265 artisans. Il représente près de 23% de l’ensemble des artisans du pays.
C’est la province de Fès qui dispose du plus grand nombre d’artisans dans la région dont le nombre s’élève à 53.888 en 2016 soit 13,4% des
artisans nationaux.
Il y a lieu de signaler que l’essentiel des artisans sont installés à leur propre compte, en mono artisan. Ceux qui sont regroupés restent en petit
nombre : des TPE ou PME. Ainsi à Fès, selon la Délégation de l’Artisanat de Fès, on compte « 12691 unités artisanales à Fès dont :
 51% d’unités comprennent moins de 2 artisans
 31% d’unités comprennent moins de 2 à 3 artisans
 10% d’unités comprennent de 4 à 5 artisans
 8% d’unités comprennent 6 artisans et plus
 84 coopératives artisanales regroupent 1380 coopèrateurs alors que 113 associations professionnelles regroupent 5336 adhérents.
Enfin on dénombre 163 PME »

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Tableau 17 : Répartition des emplois de l’artisanat entre les délégations artisanales dans la RFM

Province ou Préfecture Effectif %

Ifrane 2153 0,5%


Elhajeb 2704 0,7%
Taounate 6231 1,6%
Sefrou 5350 1,4%
Fès 52888 13,4%
Meknès 15832 4,0%
Taza 2982 0,8%
Boulemane 606 0,2%
Moulay yacoub 519 0,1%
TOTAL 89265 22,6%
TOTAL NATIONAL 394923 100,0%

Part de la RFM 23%


Sources : délégations régionales de l’artisanat, 2016

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1.6.2 Des contraintes d’organisation, de formation et de commercialisation


Les artisans rencontrent tous, qu’ils soient mono artisans ou regroupés en coopératives, des problèmes similaires à des degrés plus ou moins
importants tout au long de la chaine de valeur.
Ainsi, dès le début du processus, ils rencontrent un problème d’approvisionnement en matières premières soit en quantité soit en qualité. A
titre d’exemple, les artisans argentiers sont souvent confrontés au manque d’argent à travailler. Par ailleurs, les maroquiniers ont des difficultés
à trouver les peaux de qualité produites localement. Il y a manifestement un problème de circuits d’approvisionnement.
L’un des principaux problèmes que vit le secteur de l’artisanat est la commercialisation des produits. Les artisans se plaignent de ne pas
trouver suffisamment d’acheteurs de leurs produits.
Les raisons qui expliquent cette difficulté sont :
- La concurrence des produits artisanaux par les produits industriels qui sont le plus souvent nettement moins chers, en particulier les
produits d’usage courant ménager.
- La qualité des produits artisanaux n’est pas toujours au niveau requis. Les poteries qui étaient enduites avec des mélanges à base de
plomb ont été rejetées par les consommateurs étrangers dès qu’ils ont su que cette matière pouvait être à l’origine de maladies
(saturnisme).
- Les circuits de commercialisation internes sont informels et ceux de l’exportation souvent dominés par des intermédiaires qui imposent
leurs conditions de prix et déterminent les produits qui les intéressent.
Si les artisans ont un faible pouvoir de négociation face aux intermédiaires aussi bien pour l’achat de leurs entrants que pour la vente de leurs
produits, c’est que pour la plupart ils ne sont pas organisés et ont à faire face individuellement aux autres acteurs du marché16.
Le problème de commercialisation se traduit par la mévente du produit ou la commercialisation d’une faible quantité produite par l’artisan.
Dans la pratique cela signifie la difficulté pour l’artisan de profiter de sa valeur ajoutée. Cela fini par se répercuter sur le revenu de l’artisan qui
voit ce dernier stagner, voire même diminuer.
Cet état de fait perdure depuis quelques décennies à telle enseigne que de moins en moins de jeunes sont attirés par le métier d’artisan. La
population d’artisan vieillie sans que la relève soit assurée17.

16 « Les artisans qui n’ont pas d’appartenance représentent la majorité des mono artisans. La question de la représentation des mono artisans est posée avec acuité. » Schéma
Directeur de la Formation Professionnelle dans les métiers de l’Artisanat pour la Région de Fès/Boulemane (SDFP) SIS Consultants p8
17
« Le vieillissement des mono artisans est assez prononcé: plus que 41% des artisans enquêtés ont un âge supérieur à 50 ans, ce qui pose le problème de la relève et par
conséquent le risque de disparition de certains métiers. La tranche d’âge de 30 à 40 ans ne correspond qu’à 15% de l’échantillon. » idem p 6

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Il ressort de ce tableau que les exportations artisanales de la RFM s’élèvent à 27 millions de DH en 2013 essentiellement de Fès dont les
exportations s’élèvent à 26 MDH. Les exportations de cette délégation régionale ont connu une forte croissance entre 2009 et 2013 de 17 %
annuellement pendant que celles de la délégation de Meknès, qui ne s’élèvent qu’à 1 MDH, stagnent.
Tableau 18 : Evolution de la valeur des exportations des produits artisanaux par délégation régionale
En millions de Dh 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 TAIM 2001-13
Marrakech 266 307 310 335 366 353 311 235 198 177 168 176 159 -4%

Fès 24 24 22 22 30 21 22, 15 12 21 23 35 26 1%

Meknès 8 8 6 5 5 3 2 1 1 - - 1 1 -15%

TOTAL REGION FES MEKNES 32,37 31,71 28,55 27,8 35 24 24 16 13 21 23 36 27 -1%

Total NATIONAL 656 683 657 659 692 634 473 388 363 340 366 364 -4%
585
PART DE LA REGION DANS LE
5% 5% 4% 4% 5% 4% 4% 3% 3% 6% 7% 10% 7%
NATIONAL
Source : Annuaires de statistique du Maroc 2006 à 2014

Il faut souligner que l’essentiel du marché aussi bien intérieur qu’extérieur des produits artisanaux est dominé par Marrakech. C’est
dans cette ville que se fait la commercialisation de la plus grande partie de la production artisanale marocaine. Plusieurs coopératives et
artisans indépendants trouvent à Marrakech les circuits d’écoulement de leur production. Cette ville reçoit en effet les productions artisanales
de toutes les régions du Maroc ce qui explique le chiffre élevé de 44% de la part de la délégation régionale dans les exportations nationales
artisanales.
Un effort est fait par le ministère de l’artisanat pour diversifier les marchés de l’artisanat à travers le pays par la construction de centres de
commercialisation dans plusieurs villes. C’est ce qui probablement explique que la croissance des exportations à partir de la délégation de
Marrakech soit en diminution de -4% entre 2009 et 2013 pendant que celle de la délégation de Fès s’accroit de 17%.
Fès est ainsi reconnue comme la capitale des arts traditionnels et la vitrine du savoir-faire de l’artisanat du Maroc. Elle a bénéficié du premier
Plan Directeur Régional élaboré en 2007. Ce dernier préconisait de « Positionner la région comme une des locomotives pour le développement
de l’artisanat au niveau national, en capitalisant autour d’une image de marque haut de gamme de certains produits (zellige, art de la table en

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céramique, dinanderie et textile, accessoires de l’habillement traditionnel…) et sur une extension de l’offre des produits de moyenne gamme
en cohérence avec les caractéristiques des marchés cibles. »
Cette recommandation est valable aussi pour Meknès qui fait désormais partie de la RFM et qui est aussi connu pour son artisanat.
Les objectifs du PDR de l’artisanat de Fès s’articulent autour de six axes :
 L’appui à la production des mono-artisans.
 L’appui à la commercialisation des mono-artisans
 L’appui à la restructuration du tissu des PME
 La promotion de l’artisanat
 La formation.
 La réalisation de mesures transversales
1.6.3 Secteur objet de stratégie régionale à opérationnaliser
Le ministère de l’artisanat s’est doté d’une stratégie pour relancer ce secteur qui connaissait une stagnation : c’est la vision 2015.
La « Vision 2015 » du secteur de l’artisanat prévoit au niveau national :
- La formation initiale de 50 000 apprentis et de 10 000 lauréats au niveau de la formation résidentielle ;
- La réalisation de 10 000 Hommes/jours/an de formation continue pour les mono artisans et l’accompagnement de 30 PME par an ;
- La mise à niveau du dispositif de formation existant, l’amélioration de ses performances et l’augmentation de ses capacités ;
- La réforme du système de formation résidentielle ;
- Le développement du système de formation par apprentissage en partenariat avec les chambres de l’artisanat avec un modèle plus performant
de Centres de Formation par Apprentissage ;
- La mise en place d’un système de certification des artisans.
Les investissements prévus en faveur des artisans de Fès en vue d’améliorer leur productivité et leur revenu sont importants :
- La valorisation de la zone d’activités d’Ain Nokbi, pour regrouper les dinandiers opérant dans la médina de Fès pour un budget de 174 MDH.
- La valorisation de la zone d’activité de Benjellik pour regrouper les potiers-zelligeurs de la ville de Fès pour un budget de 183 MDH.
- La réalisation d’études pour l’amélioration des procédés et techniques de production et ainsi la qualité des produits (2,4 MDH).

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- La mise en place de circuits d’approvisionnement en matières premières (or, argent, cuivre, argile, ...) au profit des artisans afin d’optimiser les
délais et les coûts et assurer la qualité (3,5 MDH).
- La mise en place d’un programme de certification des produits artisanaux, pour une assurance additionnelle aux clients des marchés cibles
quant au respect de toutes les exigences de qualité, d’environnement et de sécurité.
Selon la Direction Régionale de l’Artisanat de Fès18, les mesures et investissements d’appui à la commercialisation des produits artisanaux sont
fait à travers la réhabilitation ou création d’un ensemble d’espaces dans la ville de Fès, pour accueillir des espaces de finition - vente pour les
artisans de la région. Il s’agit de:
- La revalorisation de la place Lalla Ydouna (93MDH).
- La revalorisation du site Makina (651MDH).
- La réhabilitation des foundouks Chemmaine, Sbitryine, Staouniyine et El Barka (60MDH).
- La réhabilitation de l’ensemble artisanal de Fès.
- La création d’espaces de vente innovants dans les zones d’aménagement touristique d’Ouislane et Oued Fès.
- Le renforcement des capacités économiques des artisans travaillant dans 2 fondouks et un draz (5.3MDH).
Concernant l’appui à la restructuration du tissu des PME, les actions prévues sont :
- L’appui à la mise à niveau des PME existantes, à travers notamment la subvention d’expertises qui leur permettraient de se moderniser
et d’améliorer leur compétitivité (7 MDH).
- La création d’une nouvelle zone d’activité dédiée aux PME de l’artisanat de la région, afin de faciliter la création de PME et de favoriser
la croissance de celles déjà établies (48 MDH).19
Il y a lieu de noter que six circuits touristiques à thème, dont un spécialement réservé à l’artisanat, ont été élaborés pour la ville de Fès avec pas
moins de 308 panneaux d’indication20.

18 Plan Directeur Régional Artisanal de Fès Délégation Régionale de Fès Octobre 2009
19 Idem Plan Directeur Régional Artisanal de Fès
20
Dans le cadre de la promotion de l’artisanat, six circuits Touristiques intégrant l’artisanat ont été créés à Fès sur un parcours de 21 km, dont 5 en Médina intra-muros de 10,5km.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme «Artisanat et Médina de Fès » qui a bénéficié d’un financement de Millenium Challenge Corporation (MCC) de 95,5 millions $US dont
84,7 millions $US alloués au secteur de l’artisanat.

Dans ce sens, les travaux réalisés ont porté sur la mise en place de 308 panneaux, dont 228 d’orientation, 70 d’interprétation du patrimoine et 10 d’information.

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Pour Fès, le PDRA dans le cadre de la vision 2015 prévoit la réalisation de 11 projets d’une enveloppe budgétaire globale de près de 813 MDH.
Le tableau suivant donne les éléments par projet de coût, du nombre de bénéficiaires et la consistance.
Tableau 19 : Principaux projets au niveau de Fès
Enveloppe budgétaire
Projets Nombre de bénéficiaires Consistance
en MDH
Construction de de 237 unités de production et de 3
Quartier artisanal de Dinanderie à Ain Nokbi 280,58 6061 dont 5000 unités de production
Fondouks des activités complémentaires de dinanderie
Fondouk des activités complémentaires financé par le Conseil Communal de Fès 8,6 114 1071 m2 de superficie sur 3 niveaux comprenant 114 ateliers
Fondouk des activités complémentaires financé par le conseil Régional de la région Fès
10,29 105 709 m2 de superficie sur 4 niveaux comprenant 105 ateliers
Meknès
Local de l’association construit et équipé dans le cadre du MCC 0,66
Site du projet mis à niveau dans le cadre du MCC 19,57
6184 dont 2684 directs et 3500 §aménagement de la route menant au projet, construction de
Quartier artisanal de poterie zellij à Benjlik 228,78
indirects 197 unités de production et extension du quartier artisanal
83,94 MDH dont 50 MDH financés par le Gouvernement
dans le cadre du MCC Restauration/Réhabilitation/ Reconstruction de 4 Fondouks 83,94 600
marocain pour l’achèvement des travaux
Restauration et réhabilitation de 3 Fondouks (Achich, Sagha, Kettanine), 3 tanneries
142 1701
traditionnelles (Chouara, Sidi Moussa, Ain Azleiten), Souk Sebbaghine et Kissariat Al Kifah
Aménagement et restauration du Fondouk Haffarine et Drazs Sagha, Derb Bensalem, Derb
8,3 276
Touil et construction du Draz Rha Chemss
Création d’un Centre d’Appui Technique de tannage traditionnel au profit des tanneurs de
9,5 529 Financement INDH
Chouara
Equipement du Centre d’Appui Technique 3,5
Equipement du Centre d’Appui Technique 14,07 500 Finacement du Conseil Communal de Fès
Création de Dar Sanaa à Ain Kansara à la province de Moulay Yacoub 3,74 200 Financement INDH
Création du Centre de Formation et de Qualification dans les métiers de l’Artisanat à Batha 36 360 Fondation Mohammed V pour la solidarité
Création du Centre de Formation par apprentissage à Marja 3,2 240 Financement INDH
dont 10 MDH financés par l’INDH et 17 MDH par la
Création du Centre de Formation par apprentissage à Ain Kadouss 27 300
Fondation JAMAI des œuvres sociales
Création de l’espace de Formation par apprentissage à Lamssallah 7,42 200 places pédagogiques et 22 artisans Financement INDH
Création de l’espace de Formation par apprentissage à Aouinate Al Hajjaj 1,4 100 places pédagogiques et 11 artisans Financement INDH
Extension du Centre de perfectionnement des artisans à Hay Tghate 2,5 732 Financement INDH
Mise à niveau de l’Institut des Arts Traditionnels de Fès 1,8 120
Enveloppe totale 892,85

Ces circuits dédiés à la mise en valeur du patrimoine artisanal et culturel de la ville s’intitulent “Artisanat”, “Monuments et Souks”, “Connaissances et Savoir-faire”, “Palais et Jardins
andalous”, “Fès Jdid” et “Murailles et Fortifications”. Ce système de signalisation aura un impact économique positif sur les 2.113 points de vente d’articles ou de services d’artisanat qui
sont installés le long de ces circuits.
In Monographie Fès Meknès CRI 2016 p 18
59
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Pour Meknès, le PDRA prévoit 43 projets dont une partie a été réalisée, une autre en cours et une dernière partie non engagée ou programmée. Le coût
global des projets réalisés s’élève à 36,59 MDH, celui des projets en cours s’élève à 256,1 MDH celui des projets non réalisés s’élève à 34,65 DH.
Les tableaux suivants donnent pour chaque projet son coût ; ce qui est réalisé, reste à réaliser, et d’autres informations.
Tableau 20 : Projets en cours de réalisation au niveau de Meknès
Budget
Statut Ce qui reste Informations Blocages
Projets réalisés Global ce qui est réalisé
projet à réaliser utiles éventuels
(MDH)
DATTE DE/
Réaménagement de l’Ensemble lancement des
1 3,9 Achevé Travaux achevés et réception provisoire
Artisanal de Meknès travaux:28/03/2016
22 bénéficiaires
Achèvement aménagement de
2 0,771 Achevé
l’Ensemble Artisanal d'Azrou
Dour Saniaa réalisées:, Dayet Ifrah à la CR
Dayat Aoua (Ifrane), à Ait Aâmr Tikrikra
(Ifrane), à Zayda (Midelt), à Boumya
Equipement de Dour Saniaa dans la (Midelt),boufkrane:, , Mghassine à Meknes
3 3,305 Achevé 686 bénéficiaires
région ait yahya oualla(tizi) ifrane ,sidi aali;oued
naaman;(erachidia) ;ibtisama (elhajeb);sidi
slimane moul lkifane; , ras ijiri; oued ifrane;
elghorfa (sijlmasa); ain louh;
Programme d’appui aux métiers en voie
4 de disparition (vannerie, sellerie, 0,5 Achevé Céramique et fer Damasquiné
armurerie, ..)
Organisation des foires régionales
(Meknès, Khénifra, Ifrane,…), Organisation Organisation
Organisation de foires commerciales
5 4,467 Achevé d'un salon thématique du bois, Organisation d'autres foires Action continue
régionales
des foires dans le cadre des semaines régionales
marocaines de l'artisanat
Les acteurs de la région ont participé à des
Appui à la participation des artisans de
évènements à caractère nationale et
6 la région dans les foires nationales et 3,5 Achevé Action continue
international dans le cadre des
internationales
programmes de la Maison de l'Artisan
60
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Budget
Statut Ce qui reste Informations Blocages
Projets réalisés Global ce qui est réalisé
projet à réaliser utiles éventuels
(MDH)
Plusieurs PME de la région ont participé à
Appui à la participation des PME de la
de grands salons professionnels
7 région à de grands salons 2,5 Achevé Action continu Projet National
internationaux dans le cadre des
professionnels internationaux
programmes de la Maison de l'Artisan
Mise en place d'un programme
8 2,2 Achevé 2325 artisanes et artisans formés
d’alphabétisation fonctionnelle
Implémentatio
Assistance technique pour l'élaboration La transcription du métier de
n du module
du référentiel et des guides d'appui pour damasquinerie a été réalisée dans le cadre
9 1 Achevé au sein des
la formation par apprentissage pour le de la préservation des métiers menacés de
établissement
métier du fer damasquiné disparition
s de formation
Des travaux d'aménagements ont été
réalisés en 2011 avec 1,96 MDH, en plus
1 Aménagement et entretien de l'IAT
1 Achevé des travaux d’entretien et de réhabilitation
0 Meknès
sont réalisés annuellement selon les
besoins
1 La ville de Meknès dispose d'un CQPAT et
Création d'un CQPAT à Meknès 11,5 Achevé
1 d'un IAT
1 Équipement d'un espace de formation Equipement didactique et matériel
0,2 Achevé
2 au sein de l'ensemble artisanat d'Azrou informatique acquis
1 Encouragement à la création de
0 Achevé Nombre de coopératives crées : 120 Action continue
3 coopératives structurées
1
Formation continue 1,75 Achevé 2813 artisanes et artisans formés
4
Ensemble des projets réalisés 36,59
Source : PDRA

61
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 21 : Projets en cours de réalisation au niveau de Meknès


Budget Global Statut Ce qui reste à Informations
Projet en cours ce qui est réalisé Blocages éventuels
(MDH) projet réaliser utiles

Création d'une zone d'activité


Proposition
intégrée à Meknès réalisation d'une étude au niveau
du projet
(approvisionnement, production, En national (étude de faisabilité Difficulté de mobiliser le
15 180 dans le
commercialisation…) pour les cours technique) foncier
cadre du
métiers de la Région avec Identification d'un foncier potentiel
PDR
dominante des métiers phares

Achat d’expertise pour la


modernisation des processus et Etude et assistance technique pour
techniques de production des En la mise à niveau et le études sur les
16 2
métiers phares (Tapis rural, Fer cours développement de la filière bois autres filières
Damasquiné, Poterie, Cuir réalisée
maroquinerie, Bois et Lapidaire)

Construction
des ateliers par
Renforcement et mise à niveau du En Aménagements réalisés
17 43,38 les
village d'artisans RMIKA à Meknès cours Nombre d'unités actives:80
bénéficiaires en
cours

réception des
coop
Réhabilitation et mise à niveau de En Taux avancement des travaux: travaux et
18 7,7 dabagha (60
Dar Dbagh à Meknès cours 100% acquisition des
bénéficiaires)
équipements

62
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Budget Global Statut Ce qui reste à Informations


Projet en cours ce qui est réalisé Blocages éventuels
(MDH) projet réaliser utiles

Création d’un espace d’exposition En réticence du


19 1,612 réticence du partenaire
et de commercialisation à Ifrane cours partenaire

aghbalou; igoudman; goulmima;


Création et équipement de dour En
20 6,698 aoufous; ifegh; itzer (extention oued
sania dans la région cours
ifrane : achevé)

Réalisation des opérations de


contrôle des produits de la poterie
En cours d'élaboration des marques
tapis Beni Mtir, tapis Beni mguild,
Dépôt de marques collectives de Hanbel Moyen Atlas, Handira du Poursuite des
certification et mise en place pour En Moyen Atlas, tapis Zayan opérations de
21 2
des contrôles pour les produits cours En cours d'élaboration du label contrôle et de
prioritaires de la région régional certification
Réalisation des opérations de
certification relatives au label
national et à la marque Madou de
poterie

Campagne de sensibilisation pour Réalisation d'une application pour


en
22 l'inscription au registre de 1 délivrer les cartes et les certificats
cours
commerce professionnels

Achat des outillages de protection


Amélioration des conditions de Identification
En individuelle pour les pierres Action
23 travail du point de vue de la 5 des besoins
cours fossilisées, la tannerie, la continue
sécurité et de l'hygiène des autres
menuiserie et la ferronnerie
63
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Budget Global Statut Ce qui reste à Informations


Projet en cours ce qui est réalisé Blocages éventuels
(MDH) projet réaliser utiles
métiers
poterie,….

La réussite de ce chantier
(adhésion des mono
artisans pour la création
d'entreprises) nécessite une
Installation de la cellule au niveau de
Accompagnement des gros mono offre d'accompagnement
la DR
artisans dans leur passage en PME En Projet dédiée pour pérenniser les
24 1,5 Accompagnement de 3 mono
structurées afin de favoriser un cours National entreprises nouvellement
artisans pilotes pour transformation
tissu diversifié/structuré crées, Cette offre est à
en PME (2 Bois et fer forgé)
mettre place dans le cadre
du nouveau cadre de
partenariat avec Maroc
PME,
Réalisation d’une étude nationale
d’évaluation du chantier d’appui aux
les programmes ANMPE ne
PME de l’artisanat et définition d’une
répondent pas aux besoins
nouvelle démarche pour leur
des PME de l'artisanat du
accompagnement ;
fait de leur faible taille de ces
Elaboration en 2016 d’un projet de
derniers et leurs spécificités
nouveau cadre de partenariat entre
Amélioration des techniques de propres ce qui a motivé le
En le Ministère de l’Artisanat et de Projet
25 production et des processus de 1,5 lancement de l'étude
cours l’Economie Sociale et Solidaire et National
gestion des PME d'évaluation pour apporter
Maroc PME consistant à élargir le
les améliorations
périmètre d’accompagnement pour
nécessaires en partenariat
couvrir en plus des PME, d’autres
avec l'ANPME et la
composantes du tissu productif de
Fédération des Entreprises
l’artisanat avec des offres
de l'Artisanat,
d’accompagnement spécifiques (les
TPE et l’auto –entrepreneurs)
64
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Budget Global Statut Ce qui reste à Informations


Projet en cours ce qui est réalisé Blocages éventuels
(MDH) projet réaliser utiles
Des supports d’information et de
sensibilisation sur le dispositif de
Valorisation des métiers de
En formation dans les métiers Action
26 l’artisanat auprès des jeunes de la 1,2
cours d’artisanat se font annuellement par continue
Région
le Ministère et sont mis à la
disposition de tous les EFP
Organisation d'une exposition
d'artisanat en marge du festival
Adossement d'évènements et
national des jeux traditionnels à
d'expositions sur l'artisanat à des En Action
27 2,5 Ifrane
évènements existants d'envergure cours continue
Organisation d'une exposition
de la région
institutionnelle en marge du salon
des dattes à Arefoud

Ensemble des projets en cours 256,1

65
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 22 : Projets réalisés au niveau de Meknès


Budget
Statut Ce qui reste à Informations
Projet non réalisés Global ce qui est réalisé Blocages éventuels
projet réaliser utiles
(MDH)
Création du centre d'appui technique de la pierre
28 4,5 non Réalisé
fossilisée à Rissani
Projet proposé
dans le cadre PDR
Réhabilitation et valorisation des Fondouks à Problème du foncier des
29 20 Non réalisé et dans le cadre de
Meknès quatre fondouks
la réhabilitation de
l'ancienne médina
Reconversion de Dar El Mouaten à Aït Lâzem en
Non implication des
30 espace de production commun pour les métiers 0,3 Non réalisé
partenaires
du tissage/tapis
Création de coopératives d'achat de matières
31 Non réalisé
premières
32 Appui à la coopérative de bois de Rissani 0,4 Non réalisé
Création d'une unité de teinture végétale à Absence d'engagement des
33 1,4 Non réalisé
Agouray (El Hajeb) partenaires
Réalisation d’une étude de faisabilité pour les
34 projets d’infrastructure identifiés par les acteurs 4 Non réalisé
locaux
35 Organisation de « Sourcing tour » 1,5 Non réalisé
Mise en place d’un Centre de comptabilité agréée L'expérience pilote a montré
36 1,25 non réalisé
à Meknès que ce projet n'est pratique
Réalisation d'une
La généralisation de
expérience pilote au
Mise en place d’un registre des artisans au niveau cette action dépend du
37 0,5 Non réalisé niveau de la CA de
régional texte d'application de
Tétouan (Application
la tenue du registre
informatique)
Mise en place d’un observatoire régional de Manque des ressources
38 1,5 Non réalisé
l’Artisanat humaines nécessaires
Élaboration d'un plan de communication
39 2,1 Non réalisé
institutionnelle sur l’Artisanat de la Région
66
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Budget
Statut Ce qui reste à Informations
Projet non réalisés Global ce qui est réalisé Blocages éventuels
projet réaliser utiles
(MDH)
Mise en ligne d’un portail de l’artisanat de la
Région décliné par métier présentant l’historique
40 0,7 Non réalisé
du métier, les modèles proposés et les adresses
et contacts des artisans et PME de la Région
Identifier les points de
Projet de convention
vente et création des
de partenariat entre
kiosques adéquates
Création de points de ventes le CU de Boufkrane
pour la
41 saisonniers/permanents sur les différents sites 1 Programmé ET DRA et INDH et
commercialisation des
touristiques de la Région CA pour création de
produits de l'artisanat
point de vente sur la
au profit des
route de Boufkrane
coopératives
Achèvement de
l'étude du Projet ; projet validé par la
Identification du Elaboration et commission
42 Création d'une ZAA à El hajeb 15,5 Programmé
foncier signature de la régional
convention ; d'investissement
Lancement études
Ensemble des projets programmés ou non 54,65
réalisés

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Région Fès-Meknès
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.7 Le tourisme : un potentiel remarquable, insufisamment valorisé

1.7.1 Un impact limité malgré un fort potentiel

1.7.1.1 Diagnostic du secteur touristique dans la RFM


La région dispose d’un potentiel remarquable en matière de tourisme culturel.
En effet, la région RFM possède d’importantes potentialités touristiques qui, pleinement exploitées, permettraient de faire du tourisme régional
un secteur majeur du développement économique. Elle offre une riche diversité de milieux, de sites naturels et de patrimoine matériel et
immatériel (chants andalous, melhoun, folklore de la fantasia de Tissa, chants du Moyen Atlas festivals de Volubilis ou des cerises...) :
 patrimoine historique des médinas de Fès et Meknès et de volubilis tous classés au patrimoine mondial par l’Unesco, El Gour
 massifs montagneux : Moyen Atlas, Rif et Pré-Rif,
 patrimoine naturel : Parcs Nationaux (Tazekka…), forêts (Oudka), sources thermales (Moulay Yacoub, Sidi Hrazem, Sidi Slimane Moul
kifane, Aïn Hamra.Vittel. Dayet Aoua, lac Hachlaf, lac Ifrah, lac Nduit, lac Tifounnassime, lac Afnouine, Aguelman, Sources
de Ben Smim, Sidi Rached, Zenouka Ajaabou, Ain Aghbal, Ras ElMa, Amghas, Ain Nokra), cascade de Bouadel, la station
estivale bab Boudir, les cascades de Ras Elma, les grottes Friouato, grottes Chaâro et Ciker Oued el Bared, la lac Tamdo,
Ain Elhamra
 Possibilité pour les sports (randonnées à pieds et à cheval, chasse, pêche, golf …)
Malheureusement, depuis environ deux décennies, les résultats des actions de promotion ont toujours été inférieurs aux attentes et sans
commune mesure avec le potentiel.
En commençant par l’offre que l’on mesure en nombre de lits offerts par les différents établissements touristiques : elle s’est accrue de 9 919
lits à 11 200 lits, soit une croissance interannuelle moyenne pour la région de Fès Meknès de 0,7% entre 1996 et 2012, supérieure au taux
national qui a été de 0,6% où le nombre de lits est passé de 124 411 à 137 322. On peut dire que l’offre dans la RFM a suivi celle du pays.
Cependant, l’offre en termes d’établissements en moyen et surtout haut de gamme est tres faible.

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Région Fès-Meknès
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 23 : Evolution de la capacité touristique en nombre de lits entre 1996 et 2012

1996 2012 TAIM 2012/1996


El Hajeb - -
Ifrane 857 1 283 2,4%
Meknès 2401 2 752 0,8%
Boulemane 104
Fès 6368 7 051 0,6%
Sefrou 273
Moulay Yacoub 592
Taounate 66
Taza 293 362 1,3%
TOTAL REGION FES MEKNES 9919 11 200 0,7%
TOTAL NATIONAL 124411 137 322 0,6%
PART DE LA REGION FES MEKNES 8% 8% 0,1%

Cependant, la demande dans la RFM n’a pas suivi l’évolution de l’offre en capacité de lits. Le nombre de nuitées a enregistré une faible
croissance durant cette période passant de 974 954 en 1996 à 1 073 871 en 2012 dans la RFM, alors qu’il est passé de 12 595 352 nuitées en
1996 à 17 484 130 en 2012. La croissance interannuelle moyenne entre 1996 et 2012 a été de 0,5% en termes de nuitées touristiques au
niveau de la RFM (de -0,4% à Fès et 0,4% à Meknès, de –2% à Taza). Seule Ifrane a connu une croissance remarquable dans la RFM de
7%.
Certes le nombre de touristes a chuté après ce qu’on a appelé le Printemps Arabe en 2011, mais il n’en demeure pas moins que la demande
ne suit pas l’offre et le secteur reste sensible aux évènements qui peuvent avoir lieu dans le Monde. Ce phénomène de replis de la demande
était déjà apparu lors de la guerre d’Irak avec l’Iran et après l’invasion du Koweit. C’est le tourisme intérieur et celui des Résidents Marocains à
l’Etrangers qui ont réduit l’impact négatif des évènements dans le monde arabe sur la demande.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 24 : Evolution du nombre de nuitées touristiques entre 1996 et 2013

1996 2012 TAIM 2012/1996


Ifrane 49 125 175 003 7%
Meknès 185 854 200 505 0,4%
Boulemane 1 122
Fès 716 785 644 323 -1%
Sefrou 3 591
Moulay Yacoub 32 666
Taounate 293
Taza 23 190 16 368 -2%
Total 974 954 1 073 871 0,5%
Total national 12 595 352 17 484 130 1,7%
part de la RFM 8% 6%

1.7.1.2 Contraintes socio-économiques du tourisme dans la RFM


Faute de données sur les touristes, le nombre de nuitées touristiques est un indicateur de la fréquentation de la région par ces derniers.
Comme il ressort du tableau ci-après, la part des nuitées par catégorie d’établissement est faible au niveau national. Tout au plus sa part atteint
11% des nuitées dans les hôtels classés en l’occurrence dans la catégorie d’hôtels de 3 étoiles. En effet, en termes de nombre de nuitées, ce
sont les hôtels classés qui reçoivent le plus de visiteurs et ceux de la RFM ne représentent que 7% soit 948 826 nuitées, ce qui est faible eu
égard au poids de la région non seulement au niveau démographique mais surtout à la diversité de ses offres, autant pour le tourisme culturel
(trois sites classés sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, nombreux festivals : musique andalouse, cinéma d’animation,et de
téléfilms...), que le tourisme religieux (moussem du mouloud de Meknès, Moulay Idriss Zerhoun, Sidi Ali Ben Hamdouch ou de de la Zaouia
Tijania et celle de Moulay Idriss de Fès) et que le tourisme de montagne (Villes d’Ifrane et Imouzzer, Lacs Dait Aoua, Aguelmane, source de
Vittel, station de ski de Michlifen..)
70
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Même dans les établissements autres que les hôtels, la part de la RFM dans les nuitées est à peine de 5%.

Tableau 25 : Nuitées touristiques réalisées par catégorie d'établissement par province de la RFM

Au 31-12-2013 TOTAUX 5 étoiles 4 étoiles 3 étoiles 2 étoiles 1 étoile


El Hajeb 0 - - - - -
Ifrane 49079 12255 2 800 26 477 7 547
Meknès 207943 - 92 697 79 611 26 418 9 217
Boulemane 753 - - 753 -
Fès 657245 149 458 277 788 193 362 16 404 20 233
Sefrou 5046 - - 2 200 2 267 579
Moulay Yacoub 9455 - - 4 166 5289
Taounate 1903 - - - - 1 903
Taza 17402 - - - 17 402 0
TOTAL REGION FES MEKNES 948 826 161713 373 285 301 650 67410 44768
TOTAL NATIONAL 14 274 551 4286 914 5 921 005 2 683 807 788 214 594 611
PART DE LA REGION FES MEKNES 7% 4% 6% 11% 9% 8%
Maisons Résid.
Au 31-12-2013 Total Pensions Motels Auberges
d'hôtes Touristique
El Hajeb 27 - 16 - 11 -
Ifrane 547 - - 154 29 296
Meknès 231 - 9 - 188 34
Boulemane 0 - - - - -
Fès 732 - - 10 687 17
Sefrou 0 - - - - -
Moulay Yacoub 46 - - - - 46
Taounate 0 - - - - -
Taza 19 - - 19 - -
TOTAL REGION FES MEKNES 1602 86 25 183 915 393
TOTAL NATIONAL 34 986 1 390 160 2 684 20 006 10 746
PART DE LA REGION FES MEKNES 5% 6% 16% 7% 5% 4%
Source : Annuaire Statistique du Maroc 2014

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Région Fès-Meknès
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Aujourd’hui, le tourisme n’apparaît plus comme un des points forts de l’économie des villes de la RFM.
Il y a d’abord l’enclavement de certains sites, l’insuffisance des moyens de communication et l’étroitesse de la saison qui n’ont pas favorisé une
véritable exploitation du potentiel touristique de la Région.
Une première explication de la faiblesse du nombre de nuitées dans les établissements touristiques de la RFM est que les touristes arrivés ne
font que de très courts séjours. Fès et Meknès sont vendues aux touristes par les tour-opérateurs seulement dans le cadre d’un circuit des
villes impériales auxquelles s’ajoutent Marrakech et Rabat. Ce circuit réserve une tournée d’une journée par ville alors que les autres villes
accueillent aussi des touristes sportifs qui vont faire du golf (Marrakech et Rabat) ou des hommes d’affaires (Casablanca, Rabat et Tanger )
ou des vacanciers en villégiature (Marrakech ou Agadir) ou des participants à des séminaires et autres congrès (Marrakech ou Casablanca ou
Rabat). Les autres atouts touristiques de la Région ne sont pas mis en valeur par les professionnels du tourisme sur place. Ainsi, il n’est pas
fait mention du cadre naturel du milieu rural très diversifié de la région ou des montagnes et des lacs du Moyen Atlas ou du Prérif de la région,
comme ne sont pas mis en exergue les manifestations culturelles ou religieuses qui distinguent la région des autres régions du Maroc. Pourtant,
il est connu que la majorité des touristes potentiels voulant visiter un pays aiment avoir plusieurs types d’activités combinées lors de leur
séjour dans un pays.
Par ailleurs, l’infrastructure d’accueil n’est pas suffisante et inégalement répartie.
Tableau 26 : Capacité en lits des établissements classés selon les provinces ou préfecture
Au 31-12-2013 Total 5 étoiles 4 étoiles 3 étoiles 2 étoiles 1 étoile
El Hajeb - - - - - -
Ifrane 1 283 142 253 594 80 214
Meknès 2 752 - 1 374 688 332 358
Boulemane 104 - - 72 32 -
Fès 7 051 2 076 2 904 1 494 372 205
Sefrou 273 - - 160 73 40
Moulay Yacoub 592 - 398 - 138 56
Taounate 66 - - - - 66
Taza 362 - - - 340 22
TOTAL REGION FES MEKNES 11 200 2076 4676 2414 1287 747
TOTAL NATIONAL 137 322 32 684 47 833 28 307 14 643 13 855
PART DE LA REGION FES MEKNES 8% 6% 10% 9% 9% 5%
Source : Annuaire Statistique du Maroc 2014

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Ainsi, comme il ressort du tableau ci-dessus, la RFM ne détient que 8% du nombre de lits du total national. Seuls 11 200 lits sont disponibles
pour recevoir les touristes. Si avec près de 140 000 lits le Maroc reçoit près de 10 millions de touristes, la RFM, avec près de 11000 lits, n’est
équipée que pour recevoir près de 800 000 touristes.
De plus, c’est la ville de Fès qui détient le plus clair des établissements classés et de lits (65%), suivi de loin de Meknès avec 25% des lits et
Ifrane avec 11%. Les autres provinces sont peu dotées d’établissements classés. Meknès n’a aucun hôtel 5 étoiles pour recevoir des touristes
haut de gamme. El hajeb n’a qu’un hôtel bien que disposant de possibilité de parcours en montagne remarquable. Taza, qui est pourtant une
des trois principales villes de la RFM et qui possède des sites touristiques remarquables (Grottes de Friato et Parc National de Tazakka) n’a
que des établissements de deux étoiles et un à une étoile. Taounate ne dispose que d’un seul hôtel d’une étoile. Moulay Yacoub, qui est l’une
des stations thermales les plus visitées du pays principalement par des touristes nationaux, ne dispose que d’un hôtel 3 étoiles, un de deux
étoiles et un d’une étoile.
Ainsi, un besoin en infrastructure hôtelière est nécessaire notamment dans les autres provinces que Fès pour pouvoir recevoir un plus grand
nombre de touristes, eu égard au potentiel touristique de la région Fès-Meknès.

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.7.2 De nombreux défis à relever pour un tourisme créateur de valeur ajoutée et de richesse

1.7.2.1 Perspectives d’évolution du secteur touristique dans la RFM


Le potentiel touristique dans la RFM est remarquable et peut constituer un de ses leviers de développement, mais en levant les contraintes
identifiées notamment :
- en créant les conditions favorables pour l’investissement dans l’infrastructure d’accueil tels que les routes (doublement des routes
nationales Fès-Taounate, Fès-Imouzzer-Ifrane, El Hajeb-Ifrane, Ifrane-Boulemane) le lancement d’appel d’offre pour les PPP dans les
stations thermales Moulay Yacoub, Sidi Hrazem, Sidi Slimane Moul Kifane.., dans les sites et retenues de barrages et les lacs, dans
les zones favorables aux activités de sport d’hiver ( Michlifen, Boulemane),
- en organisant des circuits dans les médinas de Meknès, Sefrou, Taza comme ceux initiés à Fès pour le secteur de l’artisanat, et des
circuits dans les forêts et parcs nationaux (Ifrane et Tazekka)21 ainsi que la mise à niveau de la station de Michlifen,
- en réorganisant les festivals et les moussems comme ceux de Meknès durant le mouloud ou les festivals de théâtre amateur à Meknès
ou celui de Volubilis en été.
Certaines actions ont déjà fait l’objet de conventions entre les partenaires tels que :
- Programme intégré de développement du tourisme rural et naturel (29 Septembre 2014) d’un budget de 40,2 MDH couvrant les études
et la réalisation des projets

21
il existe un très remarquable potentiel pour la randonnée, la découverte de la nature, des paysages et des modes de vie ruraux et montagnards dans toutes la partie montagneuse de la zone (Bou Iblane.
Tazzeka, Région de Skoura, Tichchoukt etc). Des itinéraires de randonnée, des circuits équestres. Etude sur la stratégie et le développement du Moyen Atlas Urbaplan janvier 2005
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Les projets identifiés par la SMIT


La SMIT, en accord avec la vision prévue pour le territoire touristique Maroc centre, a identifié un certain nombre de projets avec une
estimation de leurs coûts et une hypothèse de répartition des investissements entre le secteur privé et le secteur public 22 tel qu’il ressort
du tableau suivant :

Tableau 27 ; Nombre de projets et répartition des coûts entre les secteurs public et le privé

Meknès El Hajeb Ifrane Fès Sefrou Mly Yacoub Boulemane RFM


Nbre de projets 34 4 13 12 11 4 1 79,00
Inv. Public en MDH 478,77 0,6 10 122,5 26,1 48,7 72,8 759,47
Inv. Privé en MDH 6 003,58 116 813,5 7129 0 508.0 0 14 062,08
Total en MDH 6516,4 120,6 836,5 7251,5 26,1 556,7 72,8 15 380,60
Indiquer : la SMIT

Outre les projets identifiés par la SMIT, la Délégation du ministère du tourisme a sa propre vision de l’exploitation du potentiel touristique
multisectoriel de la RFM.
La vision 2020 déclinée au niveau de la Délégation du Tourisme et les projets identifiés dans le cadre de deux programmes. Ainsi,
pour la délégation du tourisme on peut lire dans sa documentation les paragraphes suivants :
« Une approche territoriale intégrée et un positionnement touristique clair :
Dans le but de faire du Maroc une destination touristique compétitive, qui puise sa force des potentialités de toutes les composantes du territoire,
et afin d’offrir aux touristes une multitude d’expériences authentiques, huit territoires touristiques cohérents et complémentaires ont été créés.
Chacun de ces territoires est doté d’une stratégie de développement intégrée, propre à ses spécificités, et cohérente avec les orientations de la
stratégie nationale.
Pour le cas de la Région Fès-Meknès, le découpage touristique (Territoire Maroc Centre) coïncide avec le découpage administratif, ce qui
constitue une véritable opportunité pour la Région (complémentarité économique, spatiale et touristique entre les composantes de la Région).

22
Schéma de développement de la Région De Fès Meknès Dans la perspective de matérialisation de ces positionnements, des plans d’actions projets ont été arrêtés dans le cadre des Contrats Programmes
Régionaux (CPR) afférents (ex régions Meknès Tafilalet, Fès Boulemane et Taza Al Hoceima Taounate signés respectivement les 30/05/2013, 31/05/2013 et 24/09/2013).

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Pour le cas de la Région Fés-Meknès, la vision stratégique touristique 2020 ambitionne un positionnement sur trois facettes de produits :
 le produit « culture »
 le produit « nature »
 le produit « bien-être

Proposition : Le positionnement ambitionné de la région Fès-Meknès est clair et fondé : une destination culturelle, agrémentée par des activités
d’écotourisme, de sports et loisirs de plein air en arrière-pays.
Des programmes touristiques nationaux intégrés ambitieux :
Le Ministère du Tourisme a initié deux grands programmes touristiques nationaux :
Le programme intégré de développement du produit culturel et artisanal (M’dinti):
Ce programme met l’accent sur cinq principaux produits, à savoir :
 les hébergements touristiques authentiques,
 une offre d’animations riche et diversifiée parfaitement intégrée,
 des circuits touristiques pour la mise en réseau des différentes attractions régionales,
 des activités de mise en valeur des produits de l’artisanat et du savoir-faire local,
 des structures d’accueil et d’information pour une meilleure compréhension et interprétation du patrimoine matériel et immatériel.
Le programme relatif au développement du tourisme urbain à travers des actions de structuration du patrimoine matériel et immatériel, la création
de produits touristiques cohérents et attractifs, la création de circuits touristiques dans les principales villes impériales et la réhabilitation des
monuments historiques du pays, dans une approche de préservation de l’identité et de l’authenticité du Maroc ».
On dénombre les projets entrant dans le cadre du projet intégré de développement du produit culturel et artisanal pour les préfectures de Fés
et de Meknès. Outre ce programme Mdinti, des projets structurants ont été identifiés dans les deux préfectures.
Les deux tableaux suivants donnent le nom de chaque projet du programme Mdinti, sa localisation, son coût d’investissement, son financement
et son état d’avancement.
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Tableau 28 : PROJET INTEGRE DE DEVELOPPEMENT DU PRODUIT CULTUREL ET ARTISANAL MDINTI 1 DANS LE CADRE DE LA VISION 2020 DE LA
PREFECTURE DE MEKNES
Coûts
Désignation du projet Localisation d’investissemen Financement Etat d’avancement
t en MDH
Information sur le patrimoine (5 projets) 23,25
CIP Medersa Anouar Medina de Meknès 2,6 Public Non entamé
CIP Site archéologique de Volubilis Volubilis 0,15 Public Non entamé
Espace d’interprétation des norias 3,7 Public Non entamé
Mémorial du grenier de Moulay Ismail 4,8 Public Non entamé
Cité Moulay
Valorisation du palais Mansour 12 Public Non entamé
Ismail
Réhabilitation des monuments (7 projets) 48,05 Public Non entamé
Commune de
Valorisation de l’esplanade Kara 3 Public Non entamé
Meknès
Valorisation de Jnan Benhlima Cité Moulay Ismail 7,06 Public Non entamé
Valorisation du palais Kara 14,95 Public Non entamé
Valorisation du bassin de l‘Agda 7,3 Public Non entamé
Mise en lumière de 3 portes 8 Public Non entamé
Médina de Meknès
Mise en lumière de porte Bab Mansour 1,92 Public Non entamé
Reconversion de Dar Belmlih en memorundum Moulay 5,8 Public Non entamé
Moulay Idriss
Driss
Valorisation de sites archéologiques 31,3 Public Non entamé
Dimension végétale de Volubilis 10,9 Public Non entamé
Programme d’animation du site Volubilis 11,1 Public Non entamé
Visite et interprétation du site 9,3 Public Non entamé
Accompagnement 9 Public Non entamé
Mesures d’accompagnement 9 Public Non entamé
TOTAL 223,18

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Tableau 29 PROJET INTEGRE DE DEVELOPPEMENT DU PRODUIT CULTUREL ET ARTISANAL MDINTI 2 DANS LE CADRE DE LA VISION 2020 DE LA
PREFECTURE DE MEKNES

Couts
Désignation du projet Localisation d'investissement Financement Etat d'avancement
en MDH
Equipement culturel (5projets) 21,2 Public non entamé
Centre d'interprétation du patrimoine urbain architectural et artisanal 2,7 Public non entamé
Espace d'exposition d'artisanat moderne à Dar Ettalib Medina de 2,5 Public non entamé
Valorisation de la medersa Bouanania Meknès 6 Public non entamé
Valorisation de la medersa Filalia 6 Public non entamé
Valorisation du pavillon des ambassadeurs 4 Public non entamé
Place placette et dessertes (11 projets) 42,9 Public non entamé
Aménagement touristique de l aplace Moulay Driss Zerhoun 3,1 Public non entamé
Moulay Idriss
Belvédère Moulay Driss 0,6 Public non entamé
Zerhoun
Actions Traverses du circuit Moulay Driss 4,9 Public non entamé
Aménagement touristique de la place d'El Hdim 12,3 Public non entamé
Harmonisation des devantures et auvents des ruelles artisanales 1,8 Public non entamé
Mise en valeur touristique du marché de Meknès 12,5 Public non entamé
Medina de
Valorisation de la fontaine Sbaa ennabab Meknès 1,2 Public non entamé
Vitrine commerciale 3,6 Public non entamé
Action transverses du circuit historique pieton 0,6 Public non entamé
Actions transverses du circuit historique par bus 0,4 Public non entamé
Actions Traverses (signaletiques hors sites) 2 Public non entamé
TOTAL 128,3

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Par ailleurs un ensemble de projets structurants ont été identifiés pour la préfecture de Meknès, leurs données sont fournies dans le tableau
suivant :

Tableau 30 : PROJETS STRUCTURANTS DANS LA PREFECTURE DE MEKNES PROPOSES DANS LA VISION 2020

Couts
Désignation du
Localisation Echeancier d'investissement en Financement Etat d'avancement Observation
projet
MDH

Musée interactif de Nouvelle assiette


Jnan Benhalima 2016/18 600 Privé /public non entamé
l'histoire foncière
Assiette foncière en
Resort de la cité Cite impériale cours de validation par
2015/17 400 privé non entamé
impériale stinia les partenaires en cours
d'assainissement
Resort thématique Choix du foncier en
autour de l'histoire du à définir 2015/21 3500 privé non entamé cours d'examen (Ain
Maroc Toto ou SDAU)
Aménagement de la Commune de Existence d'un projet
2013/16 100 Privé /public non entamé
vallée de Boufekrane Meknès similaire

TOTAL 4600

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Le programme intégré de développement touristique du tourisme rural et de nature (Kariati) :


Ce programme relatif au développement du tourisme rural dans les provinces de Meknès et El Hajeb porte sur neuf projets. Il concerne le
développement de projets spécifiques en milieu rural, à travers des partenariats entre les différents acteurs régionaux et l’adhésion de la
population locale. Le tableau suivant donne la désignation, la localisation, le financement et l’état d’avancement.

Tableau 31 : PROJET INTEGRE DE DEVELOPPEMENT DE TOURISME RURAL ET NATURE DIT KARYATI DANS LE CADRE DE
LA VISION 2020 DE LA PROVINCE D'EL HAJEB
Couts
Désignation du projet Echéancier d'investissemen Financement Etat d'avancement
t en MDH
Réalisation d’une info kiosque 2020-2021 1,5 Public non entamé
Création et aménagement d'hébergement écologiques dans la province 2023-2024 10 Public/ Privé non entamé
Création de la maison des produits agricoles locaux 2021-2023 2 Public non entamé
Aménagement d'une aire d'animation au niveau ducircuit de découverte
2022-2024 0,5 Public non entamé
de la vallée d'Oued El kell
Création d'un club équestre 2022-2023 2 Public non entamé
Creation des espaces de commercialisation des produits de l'économie
2022-2023 2 Public non entamé
sociale
Développement d'un site de tir et de loisirs 2020-2024 0,5 Public non entamé
Sentier de transhumance au Jbel des trois chênes 2020-2021 1 Public non entamé
Circuit pedestre et équestre de découverte floristique de la vallée de Oued
2020-2022 1 Public non entamé
El KEll
Développement du circuit e l'arboriculture 2020-2022 0,5 Public non entamé
Amélioration de l'accès aux sites d'importance touristique de l'arrière-pays 2020-2020 5 Public non entamé
Développement des circuits des chasseurs et aménagement des aires de
2020-2021 1 Public non entamé
repos
Développement d'un parcours sportif d'El Hajeb 2020-2022 2 Public non entamé
TOTAL 29
Source : La SMIT

Ainsi, de tous ces programmes passés en revue, on note qu’aucun n’a encore connu un début de réalisation. Cette banque de projets pourra
être retenue dans la liste des projets à revoir dans le cadre de la phase 2 du PDR de la RFM.
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.8 Les services : une concentration à Fès et à Meknès


En termes de services d’appui à l’économie, la région souffre du quasi-monopole de l’agglomération de Fès et secondairement Meknès, et de
la dépendance que développent les autres villes de la région aux services qui y sont fournis. Cette dépendance est d’autant plus préjudiciable
que les infrastructures et les moyens de transport ne facilitent pas les déplacements entre les villes secondaires, souvent très éloignées, et la
capitale régionale.
1.8.1 L’économie numérique
1.8.1.1 Mise en œuvre de la stratégie Maroc Digital 2020
« La stratégie Maroc Digital 2020 » a été lancée par le MIICEN le 4 juillet 2016. Elle vise à accélérer le développement du secteur du numérique
et l’émergence du Royaume Digital, en :
 Ouvrant le Royaume sur l’économie mondialisée, par l’attraction d’investisseurs dans le secteur et l’amélioration des services
administratifs ;
 Offrant les meilleurs services dématérialisés aux citoyens marocains, en améliorant l’accès aux services sociaux (santé, éducation…) et
la productivité des organes administratifs ;
 Faisant du numérique un levier de croissance inclusive, à travers la promotion de la transparence dans la gestion de la chose publique
et un accès plus équitable aux opportunités socio-économiques.
Au plan stratégique, le MIICEN interviendra sur 4 enjeux critiques, pour :
 Contribuer à faire émerger et prospérer un écosystème numérique national, avec un tissu d’acteurs performants et 5 locomotives
marocaines dans le top 30 du continent africain ;
 Accentuer la transformation numérique de l’économie nationale ;
 Faire du Royaume un hub numérique régional, et le premier hub numérique de l’Afrique francophone ;
 Faciliter et accompagner le développement d’une Place Maroc Numérique, en appuyant le développement des infrastructures (objectif
top 3 de la région MENA), en doublant la cadence de formation de profils IT (30 000 par an à horizon 2020) et en adaptant la
réglementation pour faciliter le « Doing IT ».
Pour engager une transformation numérique structurelle de l’économie nationale, le MIICEN a fixé des objectifs forts à horizon 2020, avec :
 La dématérialisation de 50% des démarches administratives (e-government) ;
 La réduction de la fracture numérique, avec un objectif de 50% ;
 La promotion de la connectivité des PME marocaines, avec un objectif de 20%. »
83
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.8.1.2 Déploiement de l’Agence du Développement du Digital


« Comme annoncé lors de la présentation de la stratégie Maroc Digital 2020, le MIICEN déploiera une Agence du Développement du Digital
(ADD), entièrement dédiée à l’économie numérique et au e-government. Introduisant une rupture dans l’approche opérationnelle de l’Etat
marocain du numérique, l’ADD sera notamment chargée de dématérialiser les services administratifs destinés aux citoyens.
La création de l'Agence s’inscrit dans le cadre d’une perspective intégrée du modèle de développement de l’économie numérique au Maroc qui
traduit la nécessité d'une approche globale du numérique et vise à mettre en adéquation le cadre institutionnel avec les actions menées sur le
terrain en vue d’intégrer les nouveaux dispositifs, les mesures d’accompagnement en vigueur et les meilleures pratiques internationales dans le
domaine de l’économie numérique. »
1.8.2 L’offshoring : un secteur en plein progression et à fort potentiel
Le Maroc est devenu une destination offshore avec un grand potentiel dans le secteur de l’économie numérique en s’appuyant sur les ressources
humaines. Il a opté pour une politique dynamique pour élargir et diversifier une offre compétitive en matière d’offshoring en particulier. Le Maroc
fait désormais partie des pays formant la ceinture proche de délocalisation par rapport au marché européen dit « Peer Group».
1.8.2.1 Diagnostic de l’offshoring dans la RFM
Le Maroc s’est doté d’une stratégie sur le secteur du numérique où le secteur de l’offshoring est considéré comme l'un des principaux métiers
mondiaux du Maroc. Il est segmenté en trois branches d’activité principales, à savoir le Business process outsourcing (BPO) des actifs, les
centres d’appel et BPO des outsourceurs ainsi que l’information technologique outsourceurs (ITO).
Le Maroc a choisi ce secteur pour les atouts dont il dispose notamment, la proximité culturelle et linguistique avec l’Europe, les ressources
humaines à des coûts compétitifs par rapport à l’Europe, les zones dédiées offrant aux interlocuteurs des infrastructures de qualité comme Fès-
Offshore, l’’incitation fiscale où l’Impôt sur le Revenu est plafonné à 20% contre 38% dans les autres secteurs.
Le Maroc fait désormais partie du top 30 des destinations offshore avec un grand potentiel dans le secteur des NTIC et de l'offshoring. Depuis
2001, ce secteur a connu une croissance remarquable.
L’offshoring (délocalisation des activités de service ou de production de certaines entreprises vers des pays à bas salaires) a créé jusqu’en 2015
environ 65.000 emplois. L'offshoring est classé sixième parmi les secteurs les plus importants en termes de revenus à l'export, avec près de 8
milliards de dirhams de chiffre d'affaires. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) est de 5%.
Cependant, jusqu’en 2011, année de lancement du Plan Emergence, il a été constaté que les infrastructures réalisées par l’Etat pour ce secteur
sont sous-utilisées. Ainsi à Fès Shore, l’on compte à peine deux entreprises installées. Trois sur Tétouan Shore, neuf sur Atlantic free zone et
pas plus de 40 à Rabat Technopolis. Le constat est qu’à peine 3,1% de la superficie prévue des parcs industriels est construite et 1,9%
commercialisée.
84
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

1.8.2.2 Contraintes socio-économiques du secteur de l’offshoring dans la RFM


Le secteur est très concurrentiel à l’échelle internationale des pays voisins du Maroc comme la Tunisie ou le Sénégal. La Roumanie et les lles
Maurice le talonnent. Même s’il a connu un réel succès, l’offshoring au Maroc reste fragile côté compétitivité. C’est à ce niveau que doivent
porter les efforts pour maintenir la place qu’il détient actuellement au niveau méditerranéen avec 70% de parts du marché francophone et 100%
de parts du marché hispanophone. La formation reste le maitre mot de la compétitivité dans le secteur pour attirer de nouveaux investisseurs
dans le secteur, notamment des Etats-Unis qui s’intéressent aux prestations qui convergent entre BPO et la relation client au Maroc. De même
que la diversification de l’offre offshore apparait indispensable, eu égard à la volatilité du secteur, il est nécessaire à cet effet de
s’insérer dans une approche de gestion des risques.

1.8.2.3 Perspectives d’évolution du secteur de l’offshoring dans la RFM


Il était prévu, d’après le plan émergence, qu’en 2015 devrait être créés 100 000 emplois directs susceptibles de contribuer au PIB à hauteur de
20 milliards de DH. Selon le président de l’APEBI, durant les quatre dernières années, le chiffre d’affaire de l’offshoring n’aurait pas atteint 1,2
milliards de DH par an avec plus de 3 500 emplois créés. En 2015 on compte seulement 65 000 emplois créés.
La concurrence sévère dans le secteur oblige le Maroc à diversifier en permanence son offre et à faire en sorte que des formations appropriées
répondant à l’évolution de la demande soient mises en place, comme les incitations à l’investissement, l’offre de plateaux de bureaux équipés
doit suivre cette dernière. Ces incitations permettront au Maroc de conserver son niveau de compétitivité en offshoring.
Ces recommandations sont valables aussi pour la Région Fès-Meknès qui se positionne de plus en plus comme plus compétitive par rapport à
celle de Casablanca-Settat ou Rabat-Salé-Kenitra. L’existence de Fès Shore constitue un autre atout pour la RFM en plus de l’existence des
ressources humaines grâce aux établissements d’enseignement supérieur et technique. C’est aussi grâce à la présence d’un système
d’enseignement susceptible de fournir des techniciens et cadres dans le domaine que la région devient attractive pour des investisseurs
internationaux dans le domaine. Ainsi, le canadien CGI,23 va ouvrir un centre d’excellence à Fès Offshore et recruter 400 employés en CDI. Le
centre va proposer de l’expertise dans les services applicatifs de l’infrastructure et du support, en s’appuyant sur de nombreuses technologies :
Data management, CRM, NTIC ERP…
Ainsi, la RFM se positionne en termes de compétitivités de mieux en mieux au niveau national comme international pour attirer les sociétés
internationales de l’offshoring. En ce sens, elle s’inscrit parfaitement dans l’un des secteurs retenus par le plan d’accélération industrielle pour
améliorer la compétitivité marocaine à l’échelle internationale.

23La CGI est classé cinquième entreprise indépendante dans le monde spécialisée dans les services et technologies de l’information et dans la gestion des
processus d’affaires dans le monde
85
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
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L'année 2016 a été marquée par le lancement d'une offre compétitive pour le secteur de l'offshoring, formalisé par la nouvelle circulaire du Chef
du Gouvernement du 5 mai 2016 relative à l'Offre Offshoring Maroc et par des contrats de performance entre l'Etat et les Fédérations concernées,
pour la mise en place de cinq écosystèmes offshoring.
L'objectif, à l'horizon 2020, étant de créer 60.000 nouveaux emplois dans le secteur et de réaliser un chiffre d'affaires additionnel à l'export de
18 milliards de dirhams.
Cette offre est constituée d'un package incluant l'ensemble des facteurs de compétitivité, notamment, une offre de formation de ressources
humaines adéquate, une aide attractive à l'investissement, une prime pour l'encouragement de la croissance, des facilitations administratives
pour les investisseurs et une offre locative dotée d'infrastructures et de services conformes aux normes internationales.

1.8.3 La logistique : un secteur stratégique en devenir

1.8.3.1 Diagnostic du secteur logistique dans la RFM


En 2010, l’Etat et le secteur privé représenté par la Confédération générale des entreprises du Maroc ont défini une Stratégie pour le
développement de la compétitivité logistique du Maroc qui a été actée par la signature d’un contrat programme sur la période 2010-2015.
L’étude de stratégie a révélé « le potentiel d’amélioration de la compétitivité de l’économie du Maroc, à l’export et à l’import comme en interne,
par le biais d’une logistique performante réorganisant et optimisant les différents flux de marchandises ».
Aujourd’hui, la performance du secteur dans son ensemble reste à un stade intermédiaire, caractéristique des pays émergents, avec un fort
potentiel de développement, une offre de services logistiques encore variable en termes de coût, de qualité, et de délai, une demande des
opérateurs en moyenne peu sophistiquée, et un manque d’infrastructures spécialisées sur certains flux »24.
Le contrat-programme a défini le cadre de développement du secteur de la logistique au Maroc. Il a fixé les grandes lignes et les objectifs de la
nouvelle Stratégie intégrée pour le développement de la compétitivité logistique et a décliné les engagements communs de l’Etat et du secteur
privé.

24
Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique. Ministère de l’Equipement, des transports et de la Logistique
86
Région Fès-Meknès
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1.8.3.2 Contraintes du secteur de la logistique dans la RFM


La principale contrainte pour le secteur est le foncier puisque la demande pour toute plateforme est importante, ce qui amène à chercher des
terrains en dehors des périmètres urbains. Cela suppose une disponibilité qui n’est pas toujours évidente. Dans la région de Fès Meknès
plusieurs terrains ont déjà été réservés à une plateforme logistique et le foncier ne semble plus poser de problème de disponibilité.

1.8.3.3 Perspectives d’évolution du secteur logistique dans la RFM


Objectifs visés par la stratégie de développement de la compétitivité logistique
1- Développement des zones logistiques : Le développement d’un réseau national intégré de zones logistiques à proximité des grands
bassins de consommation, des zones de production et des principaux points d’échanges et grandes infrastructures de transport (ports,
autoroutes, chemins de fer, …), sur une superficie globale de 3.300 ha dont 2.080 ha à moyen terme.
2- Modernisation et optimisation des chaînes logistiques : La mise en œuvre de mesures d’optimisation et de massification spécifiques aux
principaux flux de marchandises (conteneurs, céréales, produits énergétiques, exportations,…).
3- Développement du tissu des opérateurs : L’émergence d’acteurs logistiques, publics et privés, intégrés et performants.
4- Offre de formation en logistique : Le développement des compétences à travers un plan national de formation dans les métiers de la
logistique.
5- Gouvernance du secteur : La mise en place d’un cadre de gouvernance du secteur avec la création de l’Agence marocaine de
développement de la logistique et la mise en place de l’observatoire marocain de la compétitivité logistique.
Les impacts attendus de cette stratégie peuvent être résumés comme suit :
 La réduction des coûts logistiques au Maroc avec une baisse du poids des coûts logistiques / PIB au profit des consommateurs et de la
compétitivité des opérateurs économiques grâce à une gestion optimisée, sécurisée et massifiée des flux de marchandises ;
 L’accélération de la croissance du PIB : en réalisant une croissance additionnelle de 0,5% représentant une valeur ajoutée directe de 20
milliards de dirhams ;
 La création de 36.000 postes d’emploi à moyen terme, et environ 96.000 emplois à la fin du programme ;
 La contribution du secteur de la logistique au développement durable du pays : à travers la réduction des nuisances notamment une baisse
du nombre de tonne - kilomètre de 30% et par suite une réduction des émissions de CO2 d’où la réduction de la pollution et la décongestion
des routes et des villes.
87
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

La logistique dans la région Fès-Meknès


Dans la région Fès Meknès la déclinaison de la stratégie logistique a prévu la réalisation de plateformes s’étendant sur 518 ha dont 209 à
réaliser à l’horizon 2015 et 309 ha à l’horizon 2030.

Tableau 32 : Projets structurants des Zones Logistiques de la Région Fès Meknès

Besoins en foncier à Besoins en foncier à Part de la Part de la


Zones logistiques multiflux
l'horizon 2015 en ha l'horizon 2030 en ha RFM en 2015 RFM en 2016
RFM national RFM national
Palteforme conteneurs 25 250 40 405 10% 10%
Plateforme de distribution et sous-traitance logistique 35 720 65 1338 5% 5%
Plateforme d'agrocommercialisation 72 468 105 620 15% 17%
Plateforme céréalière 7 30 11 50 23% 22%
Plateforme des mteriaux dec contruction 70 540 88 780 13% 11%
Totaux des besoins en foncier dans la RFM 209 2008 309 3193 10% 10%
Sources : AMDL

Dans le cadre de cette stratégie, il est prévu en particulier la réalisation d’un schéma régional de développement des zones logistiques décliné
dans la RFM de cinq types :
- La plateforme pour conteneurs
- La plateforme pour distribution et de sous-traitance logistique
- La plateforme d’agro-commercialisation
- La plateforme céréalière
- La plateforme de matériaux de construction

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Comme il ressort du tableau précédent, les besoins en foncier s’élèvent à 209 ha à l’horizon 2015 et 309 ha à l’horizon 2030 alors qu’au niveau
national, les besoins s’élèvent respectivement pour les deux horizons à 2008 ha et 3193 ha. Les besoins au sein de la RFM représentent 10%
de ceux envisagés à l’échelle nationale.
Toutefois, en 2016 aucune de ces plateformes n’a encore vu le jour.
De même que dans la commune de Ras El Ma, dans la province de Moulay Yacoub, il était prévu une zone franche de 420 ha comme port sec
pour Tanger Méditerranée SA, mais le projet a été abandonné. Il est prévu alors d’en faire une plateforme logistique sur 414 ha, ce qui dépasse
largement les besoins identifiés pour toute la RFM même à l’horizon 2030.
Selon l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique, les besoins en zones logistiques de la RFM s’élèvent à 385 ha. Une nouvelle
zone d’Ain Taoujtate s’impose comme principal lieu de développement de logistique de la région, au même niveau d’importance que l’Agropole
qui est totalement affectée.

Tableau 33 : Superficie en besoin de zones logistiques selon l’AMDL (en ha)

Materiaux de Réserve
ZONE Conteneur Distribution Cereales Agro-Commerce Totaux
Construction stratégique

Ain Taoujtate 10 4 20 66 100

Ras El MA 30 40 5 15 90

Agropole de Meknès 30 70 100

Mejjat 30 25 55

Kandar Sidi El kheir 20 35 15 70

Taza 10 2 11 13 36
TOTAUX 40 130 11 116 88 385
Source : AMDL

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Parallèlement à la déclinaison de la stratégie de développement de la compétitivité logistique nationale au niveau de la RFM, il a été mené une
réflexion sur la réorganisation de la logistique urbaine dans la ville de Fès en particulier sur la base des constats suivants :
- Un poids important du transport des marchandises dans les villes ;
- Une réglementation locale régissant la circulation et le stationnement inadaptée qui accentue la congestion dans l’espace urbain ;
- Le tissu des professionnels de la logistique de l’espace urbain peu structuré ;
- Une flotte de distribution de l’espace urbain vétuste et peu adaptée ;
- Les infrastructures nécessaires à la livraison non aménagés ;
- Le stockage se fait principalement en ville et est pris en charge en grande partie par les points de vente.
Partant de ce constat et afin d’inscrire la « logistique urbaine dans une dynamique d’amélioration durable pour mieux servir l’économie locale
et les citoyens », il a été tracé un programme de mise à niveau de la logistique urbaine pour la période 2017 - 2021 pour les villes présentant
des enjeux importants en matière de logistique urbaine en raison de leur concentration démographique et leur poids et activités économiques
et notamment Fès, dans l’objectif de développer et moderniser la logistique urbaine au Maroc 25.
Le programme porte sur :
- L’organisation de la circulation et du stationnement des véhicules de transport de marchandises en ville ;
- La structuration des professionnels de la logistique urbaine ;
- La modernisation de la flotte et des équipements de la logistique urbaine dans la ville ;
- Le renforcement de l’offre en infrastructures de logistique urbaine ;
- Le développement des outils de pérennisation de l’optimisation de la logistique urbaine dans la ville.

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Agence Marocaine du Développement de la Logistique : fiche sur le programme de mise a niveau de la logistique urbaine pour la periode 2017-2021
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Les propositions du programme pour la ville de Fès sont synthétisées dans le tableau suivant :
Tableau 34 : Programme de logistique urbaine de la ville de Fès Source :ANDL

Investissem Part conseils


Part AMDL
ent locaux
Programme Projet
en
(MDH) en MDH en % en %
MDH
Elaboration du plan de circulation de
4 4 100% 0 0
marchandises
Organiser la circulation de Définition des règles de circulation de
marchandises en villes marchandises en ville et validation d'un arrêté
relatif à la nouvelle règlementation
Définition et mise en œuvre d’un plan de
sensibilisation des acteurs privés à la nouvelle 1 1 100%
Stationnement réglementation
Mise en place des équipements de
signalisation et d'information dédiés à la 2 1 50% 1 50%
nouvelle réglementation
Organiser le stationnement
Aménagement de 150 aires de livraison 12 6 50% 6 50%
de véhicules de livraison
Renforcer le contrôle de Formation et équipement de 8 agents de
transport de marchandises en contrôle et de stationnement des véhicules 1, 5 0,75 50% 0,75 50%
villes transportant des marchandises dans les villes
Développer les centres de Développement de deux centres de
40 16 40% 24 60%
Renforcement de transporteurs transporteurs
l'offre en immobilier Accompagner la création Lancement d'une étude d'opportunité de
logistique d'une offre d'espaces projets privés et PPP des Espaces Logistiques 1 1 100% - -
logistiques urbains urbains à Fès
Mise en place d’une
instance de Créer l’instance de
Création de l’instance de concertation et de
concertation et d'une concertation et de pilotage de
pilotage de Fès
gouvernance Fès
constructive
Total 61, 5 29, 75 48% 31 ,75 52%
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Ainsi, pour la pêriode 2017-2020, l’Agence Marocaine de Développement de Logistique propose un programme s’élevant à 61,5 millions de dirhams dont
52% serait financé par les conseils locaux, autrement dit le Conseil de la Ville de Fès et peut être le Conseil Régional.
Le programme National de mise à niveau de la logistique urbaine comprenant la réalisation des plateformes logistiques répond également à un besoin réel.
Ces plateformes vont contribuer à réduire les coûts de transport et à améliorer la productivité des entreprises notamment celles pour lesquelles le coût de
transport est élevé.

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2 Dynamique démographique et développement humain

2.1 Démographie : baisse de l’attractivité de la région

2.1.1 Caractéristiques structurelles de la démographie régionale


Selon le RGPH de 2014, la population de la région de Fès – Meknès, s’élevait à 4 236 892 habitants, ce qui représente un poids démographique
de 12,52% de la population nationale et place la région au quatrième rang au niveau de la hiérarchie régionale.

Classement des régions selon le poids démographique

25
20,27%
20
13,53%
13,35%
15 12,52%
10,51%
10 7,91% 7,45% 6,84%
4,83%
5 1,28%
1,09% 0,42%
0
Casablanca Rabat - Salé Marrakech - Fès - Tanger - Sous massa Béni Mellal - Oriental Draâ - Guelmim - Laâyoune - Dakhla -
- Settat - Kenitra Safi Meknès Tétoun - Al Khenifra Tafilalet Oued noun Sakia El Oued
Hocïma Hamra Eddahab

Source : RGPH de 2014 – HCP26

26 La présentation, les analyses, les commentaires et les interprétations sont de la seule responsabilité du consultant
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La répartition de la population selon la province ou la préfecture, indique que la préfecture de Fès concentre 27,15% de la population régionale
suivie de la préfecture de Meknès avec 19,73%. Les deux collectivités réunies totalisent 46,88% de la population totale régionale.
Les gains enregistrés au niveau de ces deux préfectures se sont opérés essentiellement au détriment des provinces de Taza et Taounate.
Répartition de la population selon la province ou la préfecture
Taza Moulay Yacoub Meknès
12,47% 4,11% 19,73%
Boulemane
Taounate 4,66%
15,63%
El Hajeb
Sefrou 5,83%
6,76%
Ifrane Fès
3,66% 27,15%

Source : RGPH de 2014 – HCP27


Tableau 35 : Evolution de la répartition de la population selon la province ou la prefecture Source : RGPH de 1994, 2004 et 2014 – HCP
Province 1994 2004 2014 Variation 1994 - 2014
Meknès 17,76 18,42 19,72 + 1,96
Boulmane 4,72 4,78 4,66 - 0,06
El Hajeb 5,27 5,59 5,83 + 0,56
Fès 23,24 25,25 27,15 + 3,91
Ifrane 3,73 3,70 3,66 - 0,07
Sefrou 6,92 6,70 6,76 - 0,16
Taounate 18,36 17,25 15,63 - 2,73
Taza 16,28 14,42 12,47 - 3,81
Moulay Yacoub 3,72 3,89 4,12 + 0,40
Total 100,00 100,00 100,00 -

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La densité de peuplement.
La densité moyenne de la région s’élevait en 2014 à 104 habitants/Km² soit un peu plus que le double de la densité moyenne enregistrée à
l’échelle nationale, (48 habitants/Km²). Elle est variable selon la province ou la préfecture, la commune et dans le temps.
Selon la province, la densité la plus élevée est enregistrée à Fès avec 3 463 habitants/Km², la plus faible, concerne la province de Boulemane
avec 14 habitants/Km².

Tableau 36 : Densité selon la province ou la préfecture

Rang Province ou préfecture Densité Indice de variation


1 Fès 3 463 3 330
2 Meknès 468 450
3 Taounate 117 112
4 El Hajeb 113 109
5 Moulay Yacoub 102 98
6 Taza 74 71
7 Sefrou 71 68
8 Ifrane 43 42
9 Boulemane 14 13
Moyenne régionale 104 100
Source : RGPH de 2014 – HCP et la monographie de la région Fès – Meknès juillet 2016

Dans les communes urbaines, la densité moyenne est de 4341 habitants/km² et seules quatre communes ont une densité supérieure à 10 000
habitants/km², alors que pour les communes rurales la densité moyenne n’est que de 45 habitants/Km².

La densité a évolué de 84 habitants/Km² en 1994 à 104 habitants/Km² en 2014, soit une augmentation de 24% contre une progression de 30%
au niveau national. Cette évolution différentielle s’inscrit dans une tendance baissière du poids démographique régional dans le pays.

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Population selon le milieu de résidence.


La population urbaine s’élève à 2 564 220 habitants soit un taux d’urbanisation de 60,52%, soit presque un alignement sur la moyenne
nationale. Il est variable selon les provinces : 98,23% dans la préfecture de Fès et n’est que 13% dans la province de Taounate.

Classement des provinces selon le taux d'ubanisation

98,23%
100 82,28%
90
80
70 54,43% 54,32% 49,31%
60 39,36%
50 33,24%
40
30 14,4% 13,03%
20
10
0

Source : RGPH de 2014 – HCP28

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Le taux d’urbanisation a été multiplié par 1,20 en vingt ans passant de 50,35% en 1994 à 60,52% en 2014 pour se situer légèrement au-dessus
de la moyenne nationale. Les rythmes de progression les plus élevés sont enregistrés dans les provinces les moins urbanisées.
Tableau 37 : Evolution du taux d’urbanisation de 1994 à 2014 selon la province et préfecture

Province 1994 2004 2014 Rapport (2014/1994)


Meknès 76,44 80,01 82,28 - 1,08
Boulmane 22,76 29,07 33,24 - 1,46
El Hajeb 36,04 42,68 49,31 - 1,37
Fès 97,36 97,67 98,23 - 1,01
Ifrane 47,83 51,46 54,43 - 1,14
Sefrou 43,17 46,82 54,32 - 1,26
Taounate 8,31 10,17 13,02 1,57
Taza 29,43 34,54 39,36 - 1,34
Moulay Yacoub 2,14 2,10 14,40 - 6,72
Région 50,35 55,04 60,52 1,20
Source : RGPH de 1994, 2004 et 2014 – HCP29

Sur la totalité des communes rurales de la région, la taille est en moyenne de l’ordre de 10 389 habitants et dans presque 12% des cas, elle
est inférieure à 5 000 habitants.

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La structure organique de la population.


La population de la région se compose de 49,5% d’hommes contre 50,5% pour les femmes. Ce léger excédent féminin est dû à la migration
différentielle selon le genre. Le rapport de masculinité est de 98 hommes pour 100 femmes. Il est variable selon le milieu de résidence : 96 en
milieu urbain et 101 en milieu rural.
Selon l’âge, en dépit de la baisse de la proportion des moins de 15 ans, la répartition reste encore relativement jeune :
- 28,1% ont moins de 15 ans ;
- 46,1% ont moins de 25 ans ;
- 62,0% ont moins de 35 ans.

Le rapport de dépendance est de 0,61, soit un peu plus de six personnes à charge pour dix adultes. La forme de la pyramide des âges révèle
une rupture avec le profil relatif aux populations très jeunes (pyramide en expansion).
L’élaboration de la distribution selon l’âge distingue les quatre catégories suivantes (i) Moins de 15 ans,(ii) 15 – 60 ans,(iii) 60 – 65 ans (iv)
75 ans et plus
Ainsi pour l’année 2014, cette distribution est dominée par la deuxième catégorie avec 62,1%. Quant à la quatrième catégorie, qui
représente majoritairement les personnes en situation de dépendance presque totale, elle atteint 2,6%. A signaler le quasi alignement de la
région sur la moyenne nationale.
L’analyse différentielle montre que cette répartition est variable selon le milieu de résidence. En effet le taux de jeunesse (proportion des moins
de 15 ans) est presque de 31% en milieu rural contre à peine 27% en milieu urbain.
Au niveau spatial, les variations sont impactées par le niveau d’urbanisation. Ainsi l’indice de jeunesse est corrélé négativement au taux
d’urbanisation provincial.
L’analyse de la répartition des communes selon l’indice de jeunesse (Proportion des moins de 15 ans) montre que le processus de
vieillissement est amorcé dans 88% des communes urbaines et dans 47% des communes rurales.
L’évolution dans le temps, indique une baisse de la proportion des moins de 15 ans, ce qui se traduit, au niveau pyramidal, par un
rétrécissement de la base marquant ainsi l’amorce du processus de vieillissement en liaison avec la réduction de la fécondité.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 38 : Evolution de la répartition par grand groupe d’âge

Groupe d’âge Moins de 15 ans 15 – 59 ans 60 ans et plus Total


1994 38,1 54,8 7,1 100,0

2014 28,1 62,2 9,7 100,0


Source : RGPH de 1994 et 2014 – HCP30

2.1.2 Les ménages et structures matrimoniales


L’effectif des ménages en 2014 de la région s’élevait à 919 497 unités contre 585 993 en 1994, soit un taux annuel moyen de 2,28% sur une
période de 20 ans, ce qui correspond à un accroissement de 333 504 ménages, soit un flux annuel moyen de 16 675 unités. Ce taux a toutefois
légèrement baissé au cours de la dernière période intercensitaire. Il est trois fois plus élevé en milieu urbain (3,19 %) en comparaison avec le
milieu rural (0,95 %).
Tableau 39 : Evolution du taux d’accroissement annuel moyen de l’effectif des ménages

Période 1994 – 2004 2004 – 2014


Taux 2,35 % 2,26 %
Indice d’évolution 100 96
Source : RGPH de 1994, 2004 et 2014 – HCP

Le taux minimal est enregistré dans la province de Taza (1,11%) et le maximal dans la préfecture de Fès (3,01%).

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Les deux préfectures de Fès et de Meknès concentrent presque 60% de l’accroissement des effectifs des ménages.

Provinces et préfectures selon le taux d'accroissement de l'effectif des


ménages (Période: 1994 - 2014) en %
4 3,01% 2,85% 2,71%
2,66%
2,21% 2,01% 1,91%
2 1,35% 1,11%

0 Fès El Hajeb Méknès Mly Yacoub Sefrou Ifrane Boulemane Taounate Taza

Source : RGPH de 1994 et 2014 – HCP31


Tableau 40 : Répartition spatiale de la dynamique des ménages
Accroissement 1994 – 2014
Province ou préfecture 1994 2014
Absolu %
Meknès 112 762 192 654 79 892 23,96
Boulemane 26 860 39 219 12 359 3,71
El Hajeb 30 326 53 230 22 904 6,87
Fès 146 339 265 036 118 697 35,59
Ifrane 24 081 35 859 11 778 3,53
Taounate 42 621 66 034 23 413 7,02
Sefrou 98 343 128 719 30 376 9,11
Taza 86 115 107 408 21 293 6,38
Moulay Yacoub 18 546 31 338 12 792 3,83
Région 585 993 919 497 333 504 100,00
Source : RGPH de 1994 et 2014 – HCP

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La taille des ménages, s’établit en 2014 à 4,60 personnes en moyenne, contre 5,87 personnes en 1994, soit une baisse de – 21,6%.
L’évolution des deux composantes de la taille (naturelle et de cohabitation), montre que la baisse concerne la composante naturelle dans 75%
des cas, contre 25% pour la composante structurelle.
La taille des ménages en milieu urbaine (4,3) est inférieure à celle du milieu rural (5,18). Les tailles les plus élevées sont enregistrées dans
les provinces les moins urbanisées. Ainsi se dégage une corrélation négative entre la taille moyenne et le taux d’urbanisation de la province
ou de la préfecture.
L’état matrimonial.
L’analyse de la répartition des personnes d’âge 15 ans et plus, selon l’état matrimonial, montre que le statut "célibataire" est prépondérant
avec 53,2%. La précocité des mariages féminins, se traduit par un taux de célibat réduit par rapport aux hommes. En effet le rapport de
masculinité au niveau des célibataires est de 119 hommes pour 100 femmes.
Tableau 41 : Répartition des personnes de 15 ans et plus selon l’état matrimonial

Etat matrimonial Masculin Féminin Ensemble

Célibataires 57,8 48,7 53,2


Mariés 41,0 42, 7 41,5
Divorcés 0,6 2,2 1,4
Veufs 0,6 7,1 3,9
Total 100,0 100,0 100,0

La catégorie de veufs et de divorcés totalise une population de 161 915 personnes dont 73,4% des veufs et 26,6% des divorcés. Le taux de
féminité parmi cette population est de 89,0%, et l’écart selon le genre s’explique par la mortalité et le remariage différentiels.

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Tableau 42 : Répartition des veufs et divorcés selon le genre


Catégorie Masculin Féminin Total
Veufs 8 896 34 094 42 990
Divorcés 8 896 110 029 118 925
Ensemble 17 792 144 123 161 915
Source : RGPH de 2014 – HCP32

L’âge moyen au premier mariage féminin s’élève en 2014 à 26,2 ans contre 25,7 ans pour la moyenne nationale. Il enregistre une augmentation
l’ordre de 54% et qui concerne les deux milieux de résidence.
2.1.3 Le mouvement de la population : Depeuplement du rural au profit des villes du Saiss
Avec un nombre de 3 425 789 habitants en 1994, la population de la région s’élevait en 2014 à 4 236 892 habitants, soit une augmentation de
23,7% en 20 ans et un taux d’accroissement annuel moyen de 1,07% qui s’inscrit dans une tendance baissière dans les deux milieux de
résidence.
Tableau 43 : Evolution de la population selon le milieu de résidence
Année Urbain Rural Ensemble
1994 1 724 750 1 701 039 3 425 789
2004 2 131 694 1 741 520 3 873 214
2014 2 564 220 1 672 672 4 236 892

Tableau 44 : Evolution du taux d’accroissement annuel moyen


Période Urbain Rural Ensemble
1994 – 2004 + 2,14 % + 0,23 % + 1,24 %
2004 – 2014 + 1,86 % - 0,40 % + 0,90 %

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En comparaison avec la population nationale, le taux régional est inférieur au ratio national, et ce, pour les deux périodes intercensitaires.
Cette situation s’est traduite par une baisse du poids démographique régional.
Tableau 45 : Taux d’accroissement annuel moyen
Période Région Maroc Rapport
1994 – 2004 + 1,235 % + 1,376 % 0,8975
2004 – 2014 + 0,901 % + 1,251 % 0,7202
Source : RGPH de 1994, 2004 et 2014 – HCP33

En termes absolus, le rythme d’accroissement annuel moyen est passé de 44 743 personnes, en 1994 – 2004, à 36 368 personnes en 2004-
2014, soit une baisse de - 19%.
La répartition de l’accroissement selon le milieu de résidence, montre la tendance au dépeuplement rural amorcé durant la dernière période
intercensitaire.
Tableau 46 : Evolution de la répartition de l’accroissement annuel selon le milieu de résidence

Période Quota absolu Quota relatif (en %)


Urbain Rural Total Urbain Rural Total

1994 – 2004 + 406 944 + 40 481 + 447 425 90,95 9,05 100,00

2004 – 2014 + 432 526 - 68 848 + 363 678 + 118,93 - 18,93 100,00

Au niveau provincial, le taux le plus élevé est enregistré dans la préfecture de Fès avec 1,63%, suivie de près par la préfecture de Meknès et
la province de Moulay Yacoub dont les taux sont respectivement 1,59% et 1,47%. En bas de l’échelle, la province de Taza affiche un taux
négatif de – 0,55%, et la province de Taounate de – 0,09%.

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Taux d'accroissement annuel moyen selon la province ou préfecture


de 2004 à 2014
2
1,59% 1,63%
1,47%
1,5 1,33%

0,99%
1 0,8%
0,65%

0,5

0
Taza Taounate Boulemane Ifrane Séfrou El Hajeb Mly Yacoub Meknès Fès
-0,09%
-0,5
-0,55%

-1

Source : RGPH de 2004 et 2014 – HCP34

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Tableau 47 : Proportion des communes dont le taux d’accroissement annuel moyen est négatif selon la province ou la préfecture

Province Proportion
Meknès 46,7 %
Boulmane 41,2 %
El Hajeb 50,0 %
Fès 0,0 %
Ifrane 25,0 %
Sefrou 61,1 %
Taounate 68,2 %
Taza 88,2 %
Moulay Yacoub 30,0 %
Ensemble 59,6 %
Source : RGPH de 2014 – HCP35

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La transition démographique dans la région.


L’indice synthétique de fécondité ISF, selon le dernier recensement de 2014 s’élève à 2100 naissances vivantes pour 1000 femmes, soit à
peine le niveau de remplacement des générations. A noter le clivage urbain/rural, qui montre que le niveau de la fécondité rurale est de 20%
supérieur à celui des zones urbaines. En dépit de certaines variations par province et préfecture, ce constat est confirmé au niveau spatial à
l’exception des provinces faiblement urbanisées.
Tableau 48 : Variation de l’ISF selon la province ou préfecture
Province Urbain Rural Ensemble
Meknès 1,9 2,3 2,0
Boulmane 2,2 2,5 2,4
El Hajeb 2,1 2,3 2,2
Fès 2,0 4,0 2,0
Ifrane 2,1 2,1 2,1
Sefrou 1,8 2,5 2,1
Taounate 2,4 2,3 2,3
Taza 1,8 2,3 2,1
Moulay Yacoub 2,7 2,6 2,6
Région 2,0 2,4 2,1
36
Source : RGPH de 2014 – HCP

La réduction de niveau de fécondité est à mettre en association avec le recul de l’âge moyen du 1er mariage féminin qui est 26 ans en 2004.
Elle s’inscrit dans les tendances de la transition démographique amorcée au cours des deux dernières décennies du 20ème siècle et qui
se poursuit en ce début du 21ème siècle.

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Estimation des composantes du mouvement naturel


Le taux de natalité de 19,0‰ pour la période 2004 – 2014, varie selon le milieu de résidence : 1,8% en milieu urbain et 2,03% en milieu rural.
Le nombre total des naissances pour la période 2004 - 2014 s’élève à 769 172 naissances vivantes, soit une moyenne annuelle de 76 917
naissances dont 45,1% en milieu rural contre 54,9% en milieu urbain.

Tableau 49 : Répartition des naissances selon le milieu de résidence


Milieu Effectif %
Urbain 422 632 54,9
Rural 346 540 45,1
Total 769 172 100,0
Source : Tableau élaboré par le BET

Le taux brut de mortalité est de 5,6 ‰ (4,4 ‰ en milieu urbain et 7,2 ‰en milieu rural). En termes absolus, l’effectif des décès, pour la dernière
période intercensitaire, serait de 226 221 personnes, soit un flux annuel moyen de 22 622 décès don 54,3% en milieu rural.
Le taux d’accroissement naturel s’établit pour la dernière période intercensitaire à 13,4%. Ainsi la population régionale doublerait tous les 52
ans en l’absence de mouvement migratoire. Quant à l’accroissement naturel absolu, il est estimé pour la période 2004 - 2014 à 542 951, soit
un flux annuel moyen de 54 295 personnes dont 58,8% en milieu urbain et 41,2% en milieu rural.
La migration
Le taux net de migration s’élève à – 4,42‰ soit un flux de – 179 273 personnes de 2004 à 2014 et un flux annuel moyen de – 17 927
personnes. Ainsi le tiers de la croissance naturelle alimente l’émigration. A signaler toutefois que ce trait caractéristique est surtout rural. En
effet le milieu rural, durant la dernière période intercensitaire 2004 - 2014, a perdu, en plus de sa croissance naturelle, 4,03% de sa population.
En revanche le milieu urbain a enregistré un taux net de migration de + 4,82‰.
Au niveau spatial le taux net de migration est négatif dans presque la moitié des communes urbaines et plus de 90% des communes rurales.

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2.1.4 La région dans le contexte démographique national.


Cinq critères ont été retenus pour caractériser la place de la région dans le contexte démographique national. Ils couvrent aussi bien l’aspect
statique que dynamique de la population, en l’occurrence le volume, la composition et le mouvement et dont la liste s’établit comme suit :
- C1 - Le poids démographique régional ;
- C2 - Le taux d’urbanisation,
- C3 - La taille moyenne des ménages;
- C4 - L’indice synthétique de fécondité ;
- C5 - Le taux d’accroissement annuel moyen pour la période 2004 – 2014.
La région se situe au quatrième rang dans la hiérarchie régionale du Maroc, avec une tendance à la baisse du poids.
La région se situe dans la moyenne nationale en matière d’urbanisation en s’alignant sur le niveau national.
La région s’identifie au Maroc au niveau de la dimension des ménages.
La région a atteint le seuil de remplacement des générations (2,1 naissances vivantes par femme).
La région enregistre un taux d’accroissement inférieur à la moyenne nationale, ce qui se traduit par une régression du poids démographique
régional et fait de la région une zone d’émigration.

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L’indice démographique général est obtenu par la moyenne des valeurs normalisées des cinq indicateurs. Avec une note moyenne de 5546
points sur 10 000, la région occupe la 5ème place, qui la positionne dans la catégorie de niveau intermédiaire ou moyen qui regroupe la
moitié des 12 régions.

Les régions selon l'indice démographique général

0,8 0,7358
0,7 0,6308
0,5762 0,5656 0,5546
0,6 0,5360 0,5230 0,5068
0,5 0,4120 0,3988 0,3928
0,4
0,3
0,2 0,1362
0,1
0

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2.1.5 Aspects socio-économiques


Les indicateurs fondamentaux socio-éducatifs
Le taux d’analphabétisme régional s’établit à 34,7% en 2014 contre 32,2% pour l’ensemble du Maroc. Il enregistre un écart important selon
le genre et le milieu de résidence. Le taux rural est supérieur au taux urbain (presque le double) et ce indépendamment du genre.
Au niveau spatial, le taux d’analphabétisme parmi la population de dix ans et plus, varie de 25,3% (Préfecture de Meknès) à 47,8% (Province
de Taounate) avec toutefois un net clivage hommes/femmes, quelle que soit la collectivité locale.
Dans le temps on constate un recul significatif de l’analphabétisme qui a concerné les deux sexes.
L’analyse de la distribution de la population alphabétisée d’âge dix ans et plus montre que dans presque 52% des cas, le niveau d’instruction
n’excède pas le primaire. A noter que dans presque un cas sur dix, le niveau atteint est le supérieur.
Le taux de scolarisation pour l’année 2014 au niveau de la tranche d’âge 7-12 ans s’établit à 94,4% contre 95,1% pour le Maroc. A souligner
le resserrement de l’éventail des disparités (garçon/fille) et (urbain /rural).
On relève une nette amélioration dans le temps et une tendance affirmée vers la parité entre les deux sexes et ce dans tout le territoire
régional.
Le niveau d’éducation est mesuré par un indicateur combinant pour les deux tiers le taux d’alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux
de scolarisation. Sur cette base, l’indice de l’éducation est estimé pour l’année 2014 à 0,750 contre 0,769 pour la moyenne nationale. Il est
toutefois variable selon le genre et milieu de résidence.
Dans le temps, plus précisément de 1994 à 2014, l’indice a augmenté de 67%, avec plus qu’un doublement du côté féminin.
Les indicateurs fondamentaux socio–professionnels
Le taux d’activité s’élève à 46,4% soit un taux brut de 33,6% et le volume de la population active, s’établit à 1 423 842 personnes en 2014. A
noter le retrait relatif du taux d’activité féminin de l’ordre de 19,4% contre 74,6% pour les hommes. Ce clivage apparait de manière plus
expressive au niveau de la répartition de la population active selon le genre. Ainsi la part de la population active féminine est à peine de 21,5%,
marquant un très léger retrait par rapport à la moyenne nationale. A noter certaines fluctuations du taux selon le milieu de résidence.
A relever également quelques variations du taux dans l’espace, oscillant dans une étendue allant de 43,0% à 49,2% pour les deux sexes
réunis.

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Le volume de la population active a progressé de 2,69% durant la dernière période intercensitaire 2004 – 2014, l’accroissement global absolu
est de 37 231 actifs.
Le taux de chômage s’établit en 2014 à 16,5%, soit un effectif absolu de 234 934 chômeurs en 2014. Il marque une variation selon le milieu
de résidence et selon les territoires. Les provinces et préfectures les plus urbanisées enregistrent les taux les plus élevés.
Globalement le taux de chômage a reculé légèrement au cours de la dernière période intercensitaire mais son niveau reste toutefois variable
selon les provinces.
Pauvreté et niveau de vie selon l’enquête 2000-2001
Au niveau de la région, l’ampleur de la pauvreté et de la vulnérabilité en 2000- 2001 était inférieure à celle enregistrée au niveau
national.
- Le taux de pauvreté relative était de 14,69% contre 15,3% pour la moyenne nationale.
- Le taux de vulnérabilité était de 17,55% contre 23,06% pour la moyenne nationale.
- Au total la proportion de la population en situation difficile s’établissait à 32,24% contre 38,36% pour la moyenne nationale.
Dans six provinces parmi les neuf de la région, le taux de pauvreté était supérieur à la moyenne nationale estimée à 15,3%. En revanche le
taux de vulnérabilité était inférieur à la moyenne nationale (23,06%) dans toutes les provinces et préfectures de la région.

Estimation sur la base de l’enquête de 2006–2007


De façon similaire, les estimations des indicateurs dégagés de l’enquête 2006-2007 aux trois niveaux géographiques.

Au niveau régional la situation prévalant en 2000 – 01 s’est inversée et l’ampleur de la pauvreté et de la vulnérabilité en 2006-2007 est devenue
supérieure à la moyenne du Maroc.

- Le taux de pauvreté est de 10,5% contre 9,0% pour la moyenne nationale.

- Le taux de vulnérabilité est de 20,3% contre 18,16% pour la moyenne nationale.

- Au total la proportion de la population en situation difficile s’établit à 30,8% contre 27,6% pour la moyenne nationale.

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Seule la préfecture de Fès a un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale et pour la vulnérabilité, à l’exception des deux préfectures
(Fes et Meknes), toutes les provinces de la région ont un taux supérieur au ratio national (18,16%).

Taux de pauvreté en 2006 - 07 par province et préfecture

18 16,7%
16,0%
16 14,1%
13,2% 13,3%
14 12,3%
12
9,5% 9,9%
10
8 6,1%
6
4
2
0

Source : Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc 2006 - 07 HCP37.

37 La présentation, les analyses, les commentaires et les interprétations sont de la seule responsabilité du consultant
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Taux de vulnérabilité en 2006 - 07 par province et préfecture

28,1%
30 25,4%
23,3% 23,5% 24,1%
25 22,6%
20,1%
20 16,3% 17,2%

15
10
5
0

Source : Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc 2006 - 07 HCP38.

En l’absence de données au niveau régional en matière de pauvreté et de vulnérabilité, l’estimation 2013-2014, fondée sur l’hypothèse
d’alignement de la région sur l’évolution enregistrée au niveau national accorde à la région les estimations suivantes :
- Le taux de pauvreté est de l’ordre de 5,6%, soit un effectif de 237 238 personnes.
- Le taux de vulnérabilité est de 14,0%, soit un effectif absolu de 593 165 personnes.
- Au total la population en situation difficile s’élèverait en 2014 à 830 403 personnes soit une population de 19,6% soit presque une
personne sur cinq en situation difficile.

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L’exploitation des données de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc réalisée en 2013–14 et sur
la base d’un alignement de la région sur la dispersion enregistrée au niveau national, accorde à la région une dépense moyenne mensuelle
de l’ordre de 5546 dirhams par ménage contre 6095 dirhams pour la moyenne nationale. La distribution de la dépense permet de faire le
constat suivant :
- 69,3% des ménages ont une dépense inférieure à la moyenne.
- La dépense médiane est de 10 427 dirhams.
- Le rapport des dépenses moyennes des deux classes de déciles extrêmes s’élève à 12,6.

La région dans la hiérarchie socio–économique nationale


Cinq critères ont été retenus pour caractériser la place de la région dans le contexte national. Ils couvrent les différentes dimensions de l’image
socio – économique de la population et dont la liste s’établit comme suit :
- C1 - Le taux d’activité féminin ;
- C2 – L’indice combiné de l’éducation ;
- C 3 - La dépense annuelle moyenne par personne ;
- C4 - La contribution régionale dans la dépense totale des ménages du Maroc ;
- C5 - La contribution régionale dans le produit intérieur brut (PIB) du Maroc.
 La région occupe une position médiane dans la hiérarchie nationale en matière de taux d’activité féminin.
 La région est en léger retrait par rapport à la moyenne nationale pour l’indice combiné de l’éducation.
 La performance régionale en matière de niveau de vie est en retrait par rapport à la dépense moyenne du Maroc.
 La région occupe la troisième position en matière de dépense totale des ménages, suivie de près par les régions de Tanger – Tétouan –
Al Hoceïma et Marrakech – Safi.
 La région occupe le quatrième rang dans le PIB du Maroc, avec une performance proche de celles de Tanger – Tétouan – Al Hoceïma et
de Marrakech – Safi.

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Indicateur socio–économique général


Il est obtenu par la moyenne des valeurs normalisées des cinq indicateurs soit une note moyenne de 4309 points sur 10000 qui place la région
au 6ème rang.

Tableau 50 : Les régions selon l’indice de synthèse

Région Valeur normalisée Rang Niveau


Casablanca - Settat 0,8470 1
Elevé
Rabat – Salé – Kenitra 0,6446 2
Dakhla – Oued Eddahab 0,5574 3 Moyen ou
Tanger – Tétouan – Al Hoceïma 4 intermédiaire
0,5304
Laâyoune – Sakia El Hamra 0,4484 5
Moyen inférieur
Fès - Meknès 0,4309 6
Souss – Massa 0,3657 7
Fès – Meknès
Marrakech - Safi 0,3615 8
Faible
Oriental 0,3168 9
Faible
Béni Mellal – Khenifra 0,2584 10
Guelmim – Oued Noun 0,2400 11
Draâ – Tafilalet 0,1887 12
Source : Tableau élaboré par le BET

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

2.1.6 Projections tendancielles


Projection de la population
L’approche retenue est liée au national et se base sur l’évolution du poids démographique de la région selon deux hypothèses : H1 et H2
- H1 : Elle est fondée sur l’évolution tendancielle retenue dans les projections du Haut Commissariat au Plan (HCP)39 et redressée selon
les résultats du RGPH de 2014.

Tableau 51 : Evolution hypothétique du poids démographique de la région

Année Poids démographique


2004 12,95749 %
2014 12,51731 %
2015 12,47412 %
2020 12,26042 %
2025 12,05038 %
2030 11,84394 %
Source : Tableau élaboré par le BET

- H2 : fondée sur le maintien du poids démographique de la région constant égal au niveau de la population observé en 2004 et qui est de
12,51731%.

Pour les projections au niveau de la population nationale, on a combiné les projections du Haut-Commissariat au Plan (HCP) à celles
établies par les Nations Unies en les redressant sur la base des données du RGPH de 2014.

39 La présentation, les analyses, les commentaires et les interprétations sont de la seule responsabilité du consultant
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Tableau 52 : Projection de la population du Maroc redressée sur la base du RGPH de 2014 (en milliers d’habitants)

Année Haut Commissariat au Plan Nations Unies Moyenne


2014 33 848 33 848 33 848
2015 34 192 34 239 34 216
2020 35 834 36 145 35 990
2025 37 390 38 053 37 722
2030 38 775 38 941 38 858
Source : - United Nations – Departement of Economic and Social Affairs – Population Division.
- Projection du Haut Commissariat au Plan – Décembre 2007.
- RGPH de 2014 - HCP40.

L’application des deux hypothèses retenues a donné l’évolution future de la population par variante.

Tableau 53 : Résultats de la projection


Variante Probable
Année
Basse Haute Population
2014 4 236 892 4 236 892 4 236 892
2020 4 412 525 4 504 980 4 458 753
2025 4 545 644 4 721 780 4 633 712
2030 4 602 318 4 863 976 4 733 147
Source : Tableau élaboré par le BET.

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Projection de la variante probable

4 733 147
4 800 000 4 633 712
4 700 000
4 600 000 4 458 753
4 500 000
4 400 000 4 236 892
4 300 000
4 200 000
4 100 000
4 000 000
3 900 000
2014 2020 2025 2030

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Pour la répartition par milieu de résidence, on a reconduit l’évolution tendancielle observée de 2004 à 2014.

Tableau 54 : Evolution du taux d’urbanisation au niveau de la région


Année Taux
2004 55,04 %
2014 60,52 %
2020 64,07 %
2025 67,18 %
2030 70,45 %

Tableau 55 : Projection de la population selon le milieu de résidence


Milieu
Année Ensemble
Urbain Rural
2014 2 564 220 1 672 672 4 236 892
2020 2 856 723 1 602 030 4 458 753
2025 3 112 928 1 520 784 4 633 712
2030 3 334 502 1 398 645 4 733 147
Source : Tableau élaboré par le BET.

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Projections dérivées
La projection est fondée sur l’hypothèse de continuation de l’évolution tendancielle de la taille des ménages.

Tableau 56 : Evolution de la taille moyenne des ménages

Année 2004 2014 2020 2025 2030


Taille 5,27 4,60 4,24 3,96 3,70

L’application de l’hypothèse retenue à l’évolution de la population conduit à la projection des ménages, de 2014 à 2030.

Tableau 57 : Evolution de l’effectif des ménages

Année Effectif
2014 919 497
2020 1 051 593
2025 1 170 129
2030 1 279 229
Source : Tableau élaboré par le BET

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Evolution de l'effectif des ménages

1 170 129 1 279 229


1 500 000 919 497 1 051 593
1 000 000
500 000
0
2014 2020 2025 2030
Ainsi l’effectif des ménages recensé en 2014 à 919 497 unités évoluerait en 2030 à 1 279 229 unités, soit un accroissement de 359 732 unités
et un flux annuel moyen de 22 483 ménages.
Projection de la population active
La projection est fondée sur l’hypothèse de reconduction du taux brut observé en 2014 ce qui conduit à l’évolution du volume de la
population active comme suit :

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Evolution de la population active

1 590 337
1 556 927
1 600 000
1 550 000 1 498 141
1 500 000 1 423 596
1 450 000
1 400 000
1 350 000
1 300 000
2014 2020 2025 2030

Selon cette projection, le volume de la population active recensé en 2014 à 1 423 596 actifs passerait en 2030 à 1 590 337 actifs, soit un flux
des nouveaux actifs de 166 741 personnes et un flux annuel moyen de 10 421 actifs.
Dans la perspective d’un scénario volontariste visant le quasi plein emploi en 2030 (taux de chômage de 5%), le besoin en emplois à créer
s’établit à 322 117 postes, soit une moyenne annuelle de 20 132 emplois.
.
Tableau 58 : Volume des créations d’emplois projetés
Année Nombre d’actifs occupés
2014 1 188 703
2030 1 510 820
Variation 322 117
Source : Tableau élaboré par le BET.

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2.2 Développement humain : des améliorations mais des déficits persistants

2.2.1 Des indicateurs sociaux améliorés mais persistance de déficits


 Recul de l’analphabétisme, mais des taux encore élevés
Le taux d’analphabétisme a enregistré une baisse de - 43%, entre 1994 et 2014 (de 60,5% à 34,7%), mais des écarts persistent entre le milieu
rural (49,3 %) soit presque le double en milieu urbain (25,4 %) et ce indépendamment du genre. Le niveau de scolarisation de la population
alphabétisée n’excède pas le primaire dans 48% des cas.
 Scolarisation améliorée
Le taux de scolarisation est estimé en 2014 à 94,4% pour la population cible (7 – 12 ans).Il a enregistré une réduction de l’écart entre les
milieux urbain et rural (97,5% contre 90,3%) avec une nette amélioration dans le temps et une tendance affirmée vers la parité entre les deux
sexes et ce dans tout le territoire régional, mais des retards sont relevés notamment à Taounate et à Boulmane.
L’indice combiné en matière d’éducation s’établit à 0,750 en 2014 contre seulement 0,448 en 1994, soit une augmentation de 67%.
 Légère baisse du chômage
Le taux spécifique d’activité s’élève en 2014 à 46,4%, et marque un écart selon le genre qui traduit une faiblesse relative de la participation
féminine à la vie active.
En dépit de la baisse légère du taux depuis 1994, le chômage reste encore élevé touchant un actif sur six en 2014, soit un effectif absolu de
234 934 chômeurs indiquant un léger recul par rapport à 1994 (239 883).
Le taux de chômage en milieu urbain est plus élevé qu’en milieu rural avec des écarts selon le genre et le territoire et touche particulièrement
les femmes et les jeunes.
 Recul de la pauvreté
Le taux de pauvreté à l’échelle de la région est de 10,5% contre 9,0% pour la moyenne nationale.
Le taux de vulnérabilité est de 20,3% contre 18,16% pour la moyenne nationale.
Au total la proportion de la population en situation difficile s’établit à 30,8% contre 27,6% pour la moyenne nationale.

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Ces taux sont variables selon les territoires : seule la préfecture de Fès a un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale et pour la
vulnérabilité, à l’exception des deux préfectures (Fès et Meknès) toutes les provinces de la région ont un taux supérieur au ratio national
(18,16%).
Le taux de pauvreté à l’échelle de la Région a évolué de 14,69% en 2001 à 10,54% en 2007 et s’élèverait en 2014 à 5,6%, soit une division par
2,62 en 13 ans.
Mais un tiers de la population de la région est confrontée à la pauvreté ou à la vulnérabilité, les provinces les plus touchées (Boulemane, Moulay
Yacoub) sont celles dont les taux d’urbanisation sont les plus faibles.
Tableau 59 : Taux de pauvreté et de vulnérabilité en 2006 – 2007 par province et préfecture

Province ou préfecture Taux de pauvreté Taux de vulnérabilité


Meknès 9,5 % 17,2 %
Boulemane 16,0 % 25,4 %
El Hajeb 14,1 % 24,1 %
Fès 6,1 % 16,3 %
Ifrane 12,3 % 23,3 %
Séfrou 13,3 % 22,6 %
Taounate 13,2 % 23,5 %
Taza 9,9 % 20,1 %
Moulay Yacoub 16,7 % 28,1 %
Total 10,54 % 20,27 %

Source : Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc 2006 - 07 HCP41.

41 La présentation, les analyses, les commentaires et les interprétations sont de la seule responsabilité du consultant
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Globalement, les indicateurs de développement humain ont enregistré des améliorations mais des déficits sont persistants accentués par des
inégalités territoriales.
La progression de la population urbaine s’accompagne de l’amélioration des indicateurs et creuse les écarts entre les milieux urbain et rural,
mais les déficits sont également persistants dans les petites localités, sans base économique et dans les marges périphériques des grandes
villes de Fès et de Meknès.

2.2.2 Inégalités territoriales et sous-équipement du milieu rural

L’examen des caracteristiques socioéconomiques des ménages et des personnes révèle des écarts prononcés entre les deux milieux : urbain
et rural. Si des améliorations en matière d’accès aux services de base, de scolarisation, de recul de l’analphabetisme et de la pauvreté sont
tangibles globalement à l’échelle de la région, elles ont profité davantage aux urbains qu’aux habitants du milieu rural et tous les indicateurs
confirment des écarts importants entre les deux milieux, notamment en matière d’accès à l’eau, à l’école, aux soins et au transport.

Ces écarts sont également relevés dans chaque milieu. Ainsi, en milieu urbain, des différences énormes sont relevées entre les grandes villes
relativement bien dotées d’équipements et de services et la majorité des petites villes souvent sous-équipées et sans base économique.

On notera à ce sujet une corrélation positive entre le taux d’urbanisation des provinces et le taux de chômage en milieu urbain. Les provinces
et préfectures les plus urbanisées enregistrent les taux les plus élevés.

L’urbanisation s’accompagne également du recul de l’analphabétisme, de la réduction de la taille moyenne des ménages, du recul de la pauvreté
et de la vulnérabilité et du vieillissement relatif de la population.

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Tableau 60 : Impact de l’urbanisation sur les indicateurs de développement humain

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Pour approcher les inégalités territoriales de la Région à l’échelle de la Région, nous avons procédé à l’examen séparé des deux milieux urbain
et rural en classant les communes de chaque milieu sur la base de la combinaison de plusieurs indicateurs permettant d’apprécier leur niveau
du déficit en matiere d’accès aux services de base, de profils démographiques et socioéconomiques de leurs habitants.
La méthode repose sur quatre groupes de critères :
1- L’accès aux services de base qui regroupe l’eau potable, l’électricité, l’assainissement et la distance moyenne à une route goudronnée
pour les communes rurales et l’habitat insalubre pour les communes urbaines,
2- Le profil démographique de la population qui regroupe les indices relatifs au poids et le dynamisme démographique,
3- Le profil socioéducatif qui regroupe les taux d’analphabétisme total, féminin,
4- Le profil socioéconomique qui regroupe les taux d’activité total et féminin, les taux de chômage total et féminin. les taux de pauvreté et
de vulnérabilité.
La combinaison de ces critères conduit à une classification des communes rurales d’une part et des villes d’autre part selon leurs niveaux
d’accès aux services de base et leurs profils démographiques, socioéducatifs et socioéconomiques.
Il en ressort que globalement les communes rurales qui sont confrontées au dépeuplement sont essentiellement situées dans les territoires des
provinces de Taounate, de Taza et de Boulemane. Ce sont également les territoires qui sont confrontés au sous-équipement, au chômage et à
la pauvreté.
En milieu urbain les petites villes de la plaine du Saiss sont les plus dynamiques au plan démographique, les plus attractives pour une population
qui vient chercher du travail dans les activités agricoles et qui renforce la pression sur les équipements et services déjà saturés de ces localités.
Dans cette analyse nous avons volontairement comparé les villes de tailles modestes (moins de 50 000 habitants) et choisi de traiter à part les
grandes villes de la région (Fès, Meknès Taza, Séfrou) qui présentent des problématiques spécifiques.
Le tableau et les cartes qui suivent illustrent les résultats de la démarche utilisée qui aboutit à un tableau de bord destiné à servir comme un
outil d’aide à la décision, facilitant la programmation des interventions dans les communes rurales de la région.
Nous présentons les résultats de l’analyse pour les petites villes de plus de 50 000 habitants sous forme d’un tableau et d’une carte de synthèse.
La même démarche est utilisée pour les communes rurales.
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Tableau 61 : Répartition des villes de moins de 50 000 habitants selon la situation et le degré de déficit

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Tableau 62 : Répartition des communes rurales selon la situation et le degré de déficit

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3 Infrastructures, transports et armature urbaine

3.1 Infrastructures à développer

3.1.1 Transport routier


La Région Fès-Meknès dispose d’un réseau routier total long de 9.060 km, dont 200 km d’autoroutes et 1.403 km de routes nationales.

Répartition des routes par type dans la région Tableau 63 : Répartition des routes par type dans la région

2% Longueur Longueur
Part de la
linéaire de la linéaire
région en %
région (km) nationale (km)
14% 16%
Autoroutes
Autoroutes 200 1.800 11%
Routes nationales
(*)
13% Routes régionales Routes nationales 1.403 15.794 9%
Routes provinciales (**)
Routes régionales 1.183 9.253 13%
Routes non classées
55% Routes provinciales 4.992 22.768 22%
Routes non classées 1.282 - -
Total 9.060 - -

Source : le bulletin officiel n°6430 du 14 janvier 2016


(*) Dont 28 km de voie-express entre Meknès et El Hajeb
(**) Dont 22 km de voie-express entre Fès et Sefrou

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La typologie des routes se caractérise par une large présence des routes provinciales qui représentent plus de la moitié des routes de la région
(cf. carte ci-dessous).

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État des routes de la région Part des routes rurales par province
3%
9% 8% Sefrou
9% Taounate
26% 2*2 VOIES 22% Taza
L>6M 17% Boulemane
Meknes + El Hajeb
71% L<6M Fes + My Yacoub
18%
17% Ifrane

Source : Direction des routes


- Seulement 29% des routes de la région disposent d’une chaussée qui fait plus de 6 mètres de largeur.
- 46,5% du réseau revêtu de la région est dans un état acceptable par rapport à la moyenne nationale qui est de 60,5% en
2014.
Densité spatiale - Positionnement de la Région : La région de Fès-Meknès est en 4ème position en termes de densité spatiale du
réseau routier (km/ 1.000 km²).
25,7
22,3
19,7
15,4
13 12
km/ 1.000 km²

8,9
7
3,9 2,8
1 0,8

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Densité sociale - Situation au sein de la Région


4,71

4,03
Km revêtus / 1.000 habitants

2,23
2,06 2,05 1,99
1,81

0,89

0,1

Boulemane Ifrane El Hajeb Sefrou Moulay Yacoub Taza Taounate Meknès Fès

- Les provinces de Boulemane et d’Ifrane bénéficient d’un fort taux d’équipement en infrastructure routière.
- Ce sont les petites provinces de la région qui disposent d’une densité sociale du réseau routier plus élevée, cela s’explique par la
surpopulation des grandes villes comme Fès et Meknès qui, malgré l’élargissement de leurs réseaux routiers, elles se caractérisent par
une faible densité.

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Répartition des routes par indice d'état

70
60

taux de répartition
50
40
30
20
10
0
A B A+B C D
Taux de répartition du total des routes
32,5 14 46,5 21,1 32,5
de la region
Taux de répartition au Maroc 43 17,5 60,5 15,6 23,9

Source : DR/METL

- 46,5% du réseau routier revêtu de la région est à un état acceptable (indice A+B) contre 60,5% au niveau national.
- Avec un total de 1403 Km de routes nationales, la région Fès, Meknès se situe parmi les régions les mieux dotées en infrastructures
routières de cet ordre.

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Répartition des types de routes par préfecture / province


1 000
Routes nationales Routes régionales Routes provinciales
800

600

400

200

0
Boulemane El Hajeb Ifrane Meknès Ifrane My Yacoub Meknès Sefrou Taounate Taza Fes
Routes nationales 454 26 149 190 149 46 190 115 90 276 58
Routes régionales 132 156 53 97 53 66 97 186 347 134 12
Routes provinciales 926 522 631 669 631 238 669 478 787 689 52

Répartition des routes (classées / non classées)

2 000

1 500

1 000
1 512
1 224 1 099
500 833 955 833
704 780 780
349
0 122
BOULEMANE EL HAJEB IFRANE MEKNES IFRANE MY YACOUB SEFROU TAOUNATE TAZA FES SEFROU

Routes classées Routes non classées

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Répartition globale des routes de la région (classées / non classées)

15%

Routes classées

Routes non classées


85%

Proportion des routes d’indice A et B par province Evolution de l'état du réseau routier

50%
Ifrane 47%
15% Sefrou
17% 45%
Fes + My
Yacoub Taounate 40%
8% 39% Taux d'évolution
13% 40%
Taza
13% 35%
Meknès + Boulemane 2010 2012 2014
El Hajeb 20%
14%

La province de Taounate dispose du réseau le plus dégradé de la région avec un état acceptable le plus bas (A+B).

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Trafic routier
Trafic TMJA en véhicule/jour

Le tronçon autoroutier de la région a généré une circulation totale de 2,3 millions de véhicules en 2015.
Le trafic moyen journalier annuel (TMJA) s’est situé en moyenne à 8.908 véh./jour sur l’ensemble de l’axe, dont 12.479 véh./jour sur l’axe Fès-
Meknès.

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Le trafic sur les routes nationales traversant la région se classe comme suit :

Trafic sur les routes nationales Tableau 64 : Trafic sur les routes nationales

7% Route Classe de trafic


8%
N4 T0, T1
33%
17% N6 T0, T1
N8 T0, T1, T2
35%
N13 T0, T1, T2 et T4

T0 T1 T2 T3 T4 N15 T1, T2, T3

Avec : Le trafic sur les routes nationales de la région est supérieur à celui
T0 : trafic > 4500 véhicules/jour des routes nationales du pays.
T1 : trafic entre 2000 et 4500 véhicules/jour Le trafic sur la RN6 est supérieur aux autres routes de la région car
T2 : trafic entre 750 et 2000 véhicules/jour elle constitue à la fois un axe de peuplement et de transit entre l’est
T3 : trafic entre 200 et 750 véhicules/jour et l’ouest du Maroc.
T4 : trafic inférieur à 500 véhicules/jour
Source : DR/METL

Le réseau régional supporte, à l’exception de quelques tronçons à l’entrée de Fès et Meknès, des charges moindres que le réseau national.
Le trafic est appelé à augmenter sur certaines routes après les importants aménagements qui y sont réalisés.
Le réseau provincial, si dense soit-il, est très peu usité. Ceci s’explique par :
- La relative faiblesse des échanges entre le milieu rural et les centres urbains ;
- Le très faible taux de motorisation dans les zones rurales.
Au niveau de la région Fès-Meknès, le réseau provincial véhicule 15,6% de la circulation sur le réseau routier.

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Transport interurbain
- Le transport public joue un rôle primordial et sensible dans l’économie régionale.
- Les déplacements longue distance se font principalement vers l’axe Rabat-Casablanca, la plupart du temps en autocars. Par
ailleurs, les déplacements à l’intérieur de la région se font par taxi.
- L’offre de transport public interurbain dans la région comprend 1.635 autocars, 3.241 taxis de 1ère catégorie et 241 véhicules de
transport mixte.
Le tableau ci-dessous regroupe l’offre de transport public en autocars par province :
Tableau 65 : Offre de transport public en autocars par province

Basés Terminus Transit

Fès / My Yacoub 189 99 300


Meknès 106 57 250
Sefrou 27 9 13
Boulemane 14 8 11
Taounate 13 20 17
Taza 25 18 210
El Hajeb 6 4 88
Ifrane 6 8 137
Total Région 386 223 1.026

Principaux constats :
- Les conditions de transport sont généralement mauvaises avec notamment un manque de sécurité.
- Le réseau routier emprunté est en mauvais état.
- Les véhicules ne sont pas confortables.
- Le transport scolaire n’est pas bien organisé dans toutes les communes rurales.
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- Le parc de véhicule utilisé pour le transport est vétuste et a une moyenne d’âge de 30 ans.
Principaux projets pouvant contribuer au désenclavement de la région et de ses territoires
En cours de construction :
- Voie-express Taza El Hoceima : 80 km du linéaire sur 148 km au total, traverse la région Fès-Meknès.
- Echangeur autoroutier d’Ain Taoujdate.
En projet / études :

Voies-express Rocades Autoroutes

Voie-express Meknès - Sidi Kacem Rocade sud de Fès Autoroute Fès/Meknès - Tanger Med
Voie-express Taounate - Aknoul Rocade de Sefrou Autoroute Fès - Marrakech
Voie-express El Hajeb - Azrou
Voie-express My Yacoub - Ain Taoujdate
Voie-express Fès - Ifrane
Voie-express Fès - Meknès
Voie-express Fès – Taounate

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3.1.2 Transport ferroviaire

Quelques indicateurs clés sur le rail les quatre corridors marocains

La région Fès-Meknès fait partie du corridor maghrébin

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Cartographie des besoins en service

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Trafic
La ligne de chemin de fer dans la Région est l’une de lignes les plus fréquentées au Maroc, elle a attiré en 2015, une moyenne 2.528
voyageurs/jour, représentant 4% de l’ensemble des déplacements par voie de chemin de fer du Maroc.
Les principales destinations et provenances sont sur l’axe Casablanca-Rabat qui attire 40% des voyageurs. Fès se trouve au second rang
avec 19%.

Tableau 66 : Récapitulatif du trafic « voyageurs » au niveau de la Région Fès-Meknès

Par tronçon Nb de voyageurs (2015) Par gare principale Nb de voyageurs (2015)

Sidi Kacem - Meknès 5 813 065 Gare de Fès 4 186 582

Meknès - Fès 4 901 260 Gare de Meknès 3 930 189

Fès - Taza 1 269 032 Gare de Taza 642 662

Taza - Taourirt 925 619 Total région 8 627 740

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Schéma de service de la section Rabat-Fès :

Trains à grande vitesse


Trains de ligne
Trains navettes rapides
Trains de fret

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Schéma de service de la section Fès-Oujda :

Trains à grande vitesse


Trains de ligne
Trains navettes rapides
Trains de fret

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Projets ferroviaires prévus à moyen et long terme :

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Consistance des projets :

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Phasage fonctionnel :

Électrification progressive de la ligne existante entre Fès et Oujda :

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3.1.3 Transport aérien


L’aéroport de Fès-Saïss a enregistré une très forte croissance ces dernières années et a vu son trafic augmenter de de 228 milles passagers
en 2006 à 893 milles passagers en 2016.
Le graphique ci-contre montre une évolution du trafic aérien des passagers à l’aéroport de Fès :
Evolution du trafic aérien des passagers à l’aéroport de Fès La région dispose d’un seul aéroport international et qui fait
886 525892 974 partie du top 4 au niveau national.
792 611 790 785791 564
737 794
654 691
527 180
409 260
333 929
228 399

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Source : ONDA

Nombre de voyageurs par aéroport (2016) La région dispose également d’autres aéroports de petites tailles à Taza et à
Ifrane, ainsi que d’un aéroport militaire à Meknès.
Casablanca 8 616 474

Marrakech 3 894 227


Agadir 1 334 173
Fès-Saïss 892 974
Rabat-Salé 873 169
Tanger 848 643
Nador 640 122
159
Oujda 546 398
Région Fès-Meknès
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Source : ONDA

Sur la dernière décennie, l’aéroport de Fès-Saïss a connu une croissance plus rapide que la moyenne nationale, grâce notamment au
développement de nouvelles destinations.

450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : ONDA / Graphe base 100 (Trafic 2006 = 100)

L’aéroport est aujourd’hui relié directement à plus de 20 villes


européennes.
L’ONDA compte ouvrir l’aéroport Fès-Saiss au trafic vers
l’Afrique

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

3.2 Armature urbaine et enjeux de développement urbain

La région bénéficie d’une armature urbaine differenciée, constituée de deux grandes villes Fés et Méknes, de villes de taille moyenne :Taza,
Séfrou et Azrou et de nombreux petits centres urbains de taille modeste.
La croissance urbaine s’exerce d’une manière différenciée sur ces villes selon leurs poids démographiques, leurs bases économiques et le
niveau d’équipement et de services.

3.2.1 Progression de l’urbanisation et dépeuplement du milieu rural


L’analyse de l’évolution du taux d’accroissement de la population de la région de Fès Meknès au cours des deux dernières décennies montre
une tendance à la baisse dans les deux milieux : urbain et rural. Ce taux est inférieur au ratio national, et ce, pour les deux dernières périodes
intercensitaires, ce qui se traduit par une baisse du poids démographique régional (de 13,1% en 1994 à 12,5% en 2014). Cette baisse traduit
un recul de l’attractivité démographique de la région. Fès-Meknès n’est plus une région d’accueil : un tiers de la croissance démographique
alimente l’émigration vers les autres régions du pays.
La réduction du poids démographique régional dans le temps est révélatrice des retards de la région en matière de développement socio –
économique.
La croissance moyenne de la région cache des écarts selon les provinces : le taux d’accroissement le plus élevé est enregistré dans la
préfecture de Fès avec 1,63%, suivie de près par la préfecture de Meknès et la province de Moulay Yacoub dont les taux sont respectivement
1,59% et 1,47%. En bas de l’échelle la province de Taza avec – 0,55%, et de Taounate avec – 0,09% amorcent un dépeuplement de leur
territoire.
Progression de l’urbanisation
La région affiche un taux d’urbanisation de 60,5% comparable à celui du Maroc ; avec des variations selon les territoires : il approche l’unité
dans la préfecture de Fès, il n’est que 13% dans la province de Taounate la province la plus rurale de l’ensemble de la région.
Le taux d’urbanisation a progressé au cours de la dernière période intercensitaire évoluant de 55 % en 2004 à 60,5 % en 2014. En 20 ans, il
a été multiplié par 1,20 passant de 50,35% en 1994 à 60,52% en 2014 pour se situer légèrement au-dessus de la moyenne nationale (60 ,3%).
L’évolution par province, montre des rythmes de progression de l’urbanisation variables : les plus élevés sont enregistrés dans les provinces
les moins urbanisées (Taounate, Boulemae et Taza).
161
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Tableau 67 : Evolution du taux d’urbanisation de 1994 à 2014 selon la province et préfecture

Province 1994 2004 2014 Rapport


(2014/1994)

Meknès 76,44 80,01 82,28 - 1,08


Boulmane 22,76 29,07 33,24 - 1,46
El Hajeb 36,04 42,68 49,31 - 1,37
Fès 97,36 97,67 98,23 - 1,01
Ifrane 47,83 51,46 54,43 - 1,14
Sefrou 43,17 46,82 54,32 - 1,26
Taounate 8,31 10,17 13,02 1,57
Taza 29,43 34,54 39,36 - 1,34
Moulay Yacoub 2,14 2,10 14,40 - 6,72
Région 50,35 55,04 60,52 1,20
Source : RGPH de 1994, 2004 et 2014 – HCP42.

La croissance urbaine de l’ensemble de la région a été de 1,86% variable selon les provinces ; elle s’est accompagnée d’un dépeuplement du
milieu rural qui a profité principalement aux villes de la plaine du Sais, mais également aux autres régions du Maroc.
Le processus d’urbanisation s’accompagne également d’un vieillissement de la population, amorcé dans 88% des villes et centres urbains de
la région. L’indice de jeunesse est corrélé négativement au taux d’urbanisation provincial ; ainsi le taux de jeunesse (proportion des moins de
15 ans) est plus faible en milieu urbain, 27% contre presque 31% en milieu rural.

42 La présentation, les analyses, les commentaires et les interprétations sont de la seule responsabilité du consultant
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Il se dégage également une corrélation négative entre la taille moyenne des ménages et le taux d’urbanisation de la province ou de la
préfecture. Les tailles des ménages les plus élevées sont enregistrées dans les provinces les moins urbanisées.
Une armature urbaine déséquilibrée
L’armature urbaine régionale est composée de (i) deux grandes villes historiques Fès et Meknès (totalisent 68% de la population
urbaine de la région) qui dispose chacune d’une base économique diversifiée, (ii) de villes moyennes (Taza, Sefrou Azrou) qui ont
un rayonnement historique sur leur territoire environnant et (iii) de nombreux petits centres urbains à caractère rural et au
rayonnement limité. Certes le statut de chef-lieu de province peut conférer à certains centres un caractère urbain renforcé par
l’implantation d’équipements administratifs et de services, mais leur nombre est réduit à 5 unités et pose la question de la
polarisation de leur arrière-pays et de leur planification urbaine.

Tableau 68 : Structure de l’armature urbaine et concentration de la population

Taille de la ville Nombre de villes % Population %

Moins de 5000 20 34,5 65 946 2,57

5 000 – 10 000 8 13,8 51 573 2,01

10 000 – 20 000 17 29,3 237 695 9,27

20 000 – 50 000 7 12,0 201 239 7,85

50 000 – 100 000 3 5,2 222 147 8,66

100 000 et plus 3 5,2 1 785 620 69,64

Total 58 100,0 2 564 220 100,00

Source : Tableau élaboré par le BET.

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La région est également marquée par une forte concentration de la population urbaine le long de l’axe Meknès Fés-Taza qui accueille l’essentiel
de l’armature urbaine.
La répartition des villes selon leur taille et leur taux d’accroissement indique une armature urbaine déséquilibrée avec des dynamiques
démographiques contrastées, une concentration autour de la plateforme métropolitaine Fès-Meknès qui arbitre les 84% de la population
urbaine et attire les deux tiers de la croissance urbaine.
A l’inverse 20 centres urbains de moins de 5000 habitants correspondant à des chefs-lieux de communes disposant de quelques équipements
et services, mais avec une base économique fragile, totalisent moins de 2,5% de la population urbaine régionale et enregistrent des croissances
négatives ou nulles.
Au plan dynamique, en deux décennies, le nombre d’unités urbaines s’est accru de 87%. Le surcroit est constitué de 27 centres relevant
administrativement des communes rurales dont la fonction est souvent réduite à des équipements et des services sans base économique.

Tableau 69 : Evolution de la structure urbaine de 1994 à 2014

1994 2014
Taille de la ville ou du centre
Effectif % Effectif %

Moins de 5000 6 194 20 34,5

5 000 – 10 000 5 161 8 13,8

10 000 – 20 000 11 355 17 29,3

20 000 – 50 000 5 161 7 12,0

50 000 – 100 000 1 32 3 5,2

100 000 et plus 3 97 3 5,2

Total 31 100,0 58 100,0


Source : Tableau élaboré par le BET.

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3.2.2 Typologie des villes


La typlogie des villes résulte de la combinaison de plusieurs facteurs relatifs au poids et au dynamisme démograpgique, à leur situation par
rapport à la route ou carrefours d’échange, à leur niveau d’equipement, leurs fonctions et l’emprise des territoires qu’elles polarisent.
Répartition des villes selon leur poids démographique
L’examen de l’armature urbaine de la région selon la taille des villes et le rythme de croissance démographique au cours de la dernière période
intercensitaire, indique des résultats contrastés entre plusieurs ensembles.
Centres urbains de moins de 5000 habitants
Le premier ensemble totalise une vingtaine de petits centres urbains, soit le tiers de l’armature urbaine de la région, de taille réduite (moins
de 5000 habitants) souvent des chefs-lieux de leur commune. Ce sont des petites bourgades à caractère rural et qui abritent à peine 2,6% de
la population urbaine régionale. Il s’agit souvent de petits centres dépourvus d’infrastructure et qui disposent de quelques équipements et
services de proximité, mais sans réelle base économique.
Ces centres enregistrent dans l’ensemble des taux de croissance négatifs ou nuls, révélateurs de leur fragilité économique et de leur faible
polarisation. Quelques cas émergent de ce lot : il s’agit de Moulay Yacoub qui affiche un taux de croissance particulièrement élevé 3,9% qui
s’explique par son statut de chef-lieu de province et de sa proximité de Fès qui en fait une banlieue populaire de la capitale régionale. Ce
dynamisme s’accompagne par un sous-équipement révélateur d’une urbanisation périphérique non maitrisée.
Le deux autres cas qui affichent des taux positifs dépassant 1% par an concernent deux centres situés dans l’aire d’influence de Meknès : Ain
Jemaa (1,5%) et Ait Yaazim (1,2%).
Centres urbains de 5000 à 10 000 habitants
Le deuxième ensemble constitué de 3 villes et de 5 centres urbains dont la taille se situe entre 5000 et 10 000 habitants totalise 2,3 %
de la population urbaine régionale.
Ces unités sont situées dans les territoires des provinces de Taounate, Boulemane, Taza, Sefrou, El Hajeb et Meknes
Les plus dynamiques sont localisées dans les aires d’influence de Fès (Ain Cheggag) et de Meknès (Sidi Slimane Moulkifane, Mhaya).
Il s’agit dans ces cas, de centres urbains situés dans la plaine du Saiss qui bénéficient d’une bonne accessibilité, d’un environnement agricole
riche et de la proximité de Fès et de Meknès.

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Les autres centres de cette catégorie enregistrent un déclin démographique : Boulmane (0,3% /an) à très faible rayonnement sur son
environnement de montagne, Ouled Zbair qui se dépeuple à l’image de l’ensemble du rural de Taza et Ain Aicha avec un taux de 1,2%, peine
à fixer la population de son environnement rural de Taounate.
Dans ce lot, Thar EsSouk se démarque par un taux particulièrement élevé (3,2% par an) et affiche un dynamisme démographique dans une
province faiblement urbanisée (taux d’urbanisation de 13%). Cette forte croissance démographique s’explique par son enclavement et la
présence d’activités informelles dont les ressources contribuent à fixer la population, alors que le taux de chômage est particulièrement élevé
24,75%.
Centres urbains de 10 000 à 20 000 habitants
Le troisième ensemble regroupe 16 villes (12 municipalités et de 4 centres urbains), de tailles comprises entre 10 et 20 000 habitants totalisant
226 033 habitants soit 8,9% de la population urbaine régionale.
Ce groupe affiche globalement des taux de croissance élevés à l’exception notoire de Moulay Driss Zerhoun qui se dépeuple (-0,8%). Ce constat
contraste avec sa position dans l’aire d’influence de Meknès et son patrimoine historique et culturel (Volubilis, Mausolée Moulay Driss) qui
rayonne au-delà des limites de la région.
A l’inverse de nombreux centres profitant de la proximité de Meknès (Boufekran (7,4%), (Dhissa (3,9%) et de Fès, (Ouled Tayeb (2,5%) et Ain
Chkaf (4,1%), enregistrent des taux particulièrement élevés. Imouzzer Elkandar (3,4%) relié à Fès par une voie rapide, destination touristique
pour les fassis doit son développement à son rôle commercial et de services et de centres de colonies de vacances.
Ifrane se démarque également par un taux qui reste relativement faible (1,2%) malgré son statut de chef-lieu de province et de destination
touristique pour les nationaux.
Villes de 20 000 à 80 000 habitants
Le quatrième ensemble regroupe 8 villes de tailles comprises entre 20 000 et 80 000 habitants toutes de statut de municipalité totalisant
313 933 habitants soit 12,4% de la population urbaine régionale.
Parmi ces huit villes, trois sont des chefs-lieux de leur province- El Hajeb, Sefrou, et Taounate. Les deux premières enregistrent des taux
comparables de 2,5% et 2,4% qui s’expliquent par leur statut et leur connexion à Meknès et Fès. Taounate chef-lieu d’une province faiblement
urbanisée affiche un taux relativement modeste 1,4% qui traduit l’état de son sous-équipement et des difficultés de la liaison avec Fès dont elle
dépend pour ses activités de commerce et de service.
Missour (25 486 habitants et un taux de 2%/an) affiche un dynamisme impulsé par son statut de chef lieu de province et qui reflète aussi son
rôle historique dans la structuration du territoire de la province et qui contraste avec le repli des centres situés dans le versant oriental du moyen
Atlas comme (Boulemane) de poids démographique modeste (7104 habitants) et de croissance presque nulle (0,3%).

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Azrou (54 282 habitants), en dépit de sa position sur l’axe routier vers Errachidia et la concentration de ses équipements et services, affiche un
taux relativement faible (1,2%) qui ne reflète pas son rayonnement historique sur le Moyen Atlas.
Dans ce groupe, il faut souligner le cas de Tahla (27 719) avec un taux très faible (0,8%) révélateur d’un repli du centre dans une province,
(Taza) faiblement urbanisée et qui enregistre un dépeuplement de son milieu rural.
Villes de plus de 100 000 habitants
Le dernier groupe est constitué de trois villes de poids démographique variable : Taza (147 033), Meknès 5628 993) et Fès (1108 067) qui
regroupe presque les trois quarts de la population urbaine régionale (73,9%). En plus de leur statut de chef-lieu de leur territoire, elles concentrent
l’essentiel des grands équipements, des activités, services et emplois de la région et sont connectées entre elles par l’autoroute le chemin de
fer et la nationale.
Ces trois villes sont confrontées à des degrés divers à la pression de l’urbanisation avec son lot de quartiers sous-équipés, de bidonvilles, de
médinas dégradées et d’étalement urbain non maitrisé.
43
Parmi ces trois villes, Fès et Meknès affichent une croissance démographique relativement élevée (1,6%). Compte tenu de leur poids
démographique, même avec des taux relativement faibles elles captent les deux tiers de la croissance urbaine de la région.
La ville de Taza stagne avec un accroissement de 0,6%, qui reflète son marasme économique.
Les trois villes représentent les principaux défis du développement urbain de la région, mais offrent également des opportunités pour enclencher
une dynamique de croissance et renforcer l’attractivité de la région.
L’aire métropolitaine Fès-Meknès
Le territoire en question correspond au périmètre de la plaine du Saïss qui regroupe une trentaine de villes de poids démographique variable
mais dominée par Fès et Meknès. Elles enregistrent des taux de croissance positifs supérieurs à 1% et pouvant dépasser 3% dans certains cas.
Elles sont localisées dans un environnement agricole riche et bénéficient d’une bonne desserte et de la proximité des deux grandes villes Fès
et Meknès.
Ce territoire concentre les activités, les emplois et la richesse de la région, mais en même temps les principaux défis pour son développement.
44
Ainsi, si la proportion de la population en situation difficile à l’échelle de la région s’établit à 30,8% contre 27,6% pour la moyenne nationale ,
seule la préfecture de Fès a un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale et seules les deux préfectures, Fès et Meknès ont un taux de
vulnérabilité inférieur au national, alors que toutes les provinces de la région ont un taux supérieur au ratio national (18,16%).

43
Il s’agit du TAMA de l’agglomération regroupant Meknès Toulal et Ouisslan
44
Le taux de pauvreté est de 10,5% contre 9,0% pour la moyenne nationale / Le taux de vulnérabilité est de 20,3% contre 18,16% pour la moyenne nationale
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Les villes selon leur dynamisme démographique


La croissance démographique reflète d’une certaine manière le niveau d’attractivité de la ville et son dynamisme économique. Si une ville attire
des habitants c’est soit pour l’accès aux équipements et services soit pour l’emploi ou la recherche d’opportunités de revenus qui peuvent
exister dans les secteurs organisé ou informel, d’une manière durable ou temporaire, d’où l’intérêt de classer les villes de la région selon ce
critère et de le compléter par d’autres indicateurs comme le taux chômage, d’activité ou le niveau de la pauvreté.
Le classement des villes selon leur croissance démographique au cours de la dernière période intercensitaire, fait apparaitre une grande
amplitude du taux d’accroissement entre les différentes villes de la région et renseigne sur leur pouvoir d’attraction. Ainsi on distingue plusieurs
ensembles :
Les villes à croissance négative
Au nombre de 11 unités, (4 relèvent de la province de Taza, 3 de Meknès, 2 d’Ifrane et 1 d’El Hajeb). Elles totalisent 44 280 habitants soit 1,7%
de la population. Elles sont souvent de taille réduite moins de 5000 habitants.
Ces villes sont confrontées au sous-équipement, au poids de l’habitat sommaire, au chômage et à la pauvreté dont les taux sont plus élevés
par rapport à la moyenne régionale. Certains centres tirent leurs ressources des revenus des salaires du secteur public qui représentent 26% à
Skoura Mdaz (Boulemane), 22,5% à Ain Louh (Ifrane) et 24% à Ajdir (Taza).
De cet ensemble se dégage le centre de Moulay Driss Zerhoun par son poids démographique 11610 habitants et son niveau d’infrastructure
appréciable, mais confronté au problème des inondations.
Il est moins touché par les bidonvilles (1,26 % des ménages) et par la pauvreté (le taux est équivalent à la moitié de la moyenne régionale). Ce
résultat peut être amputé aux revenus générés par le festival annuel qui draine un nombre important de visiteurs.
Les villes à croissance faible (moins de 1%)
Elles regroupent 12 unités qui totalisent 121 120 habitants avec des taux de croissance inferieurs à 1%/an et dont les tailles démographiques
ne dépassant pas 5000 habitants à l’exception notoire de trois villes Taza (147 033), Tahla (17 719) relevant du territoire de la province de
Taza et Menzel (12 939) relevant de la province de Séfrou.
Ce groupe ne présente pas un profil homogène : certains centres affichent des taux élevés d’habitat sommaire : Matmata 37% (province de
Taza) Sidi Hrazem 16% (Préfecture de Fés) Aknoul 22,28% (province de Taza).
Les villes de Taza et d’AKnoul se démarquent par le faible taux de pauvreté (3%) et un fort pourcentage de salariés dans le secteur public parmi
les actifs occupés (21,7% à Aknoul et Taza et 26,6% à Taza).

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Dans ces deux premiers groupes de villes, nous sommes dans un scénario de non renouvellement des générations.
Les villes à croissance modeste entre 1 et 2%
Il s’agit d’un ensemble de 17 unités qui pèse environ 2 millions d’habitants et qui regroupe notamment les deux plus grandes villes Fès, Meknès,
à côté de Taounate, Ifrane chefs-lieux de provinces, mais également Azrou et Sabba Ayoun.
Les villes à croissance élevée plus de 2%
Cet ensemble est hétérogène, leur dynamisme démographique s’accompagne de position différenciée de point de vue accessibilité, par rapport
à la route et d’environnement économique.
Si Boufekrane et Dkhissa bénéficie de la proximité de Meknès et de l’environnement agricole riche de la plaine du Saïss, Moulay Yacoub et Ain
Chkaf tiennent leur dynamisme démographique de leur situation dans le prolongement de Fès.
A l’inverse, Thar Essouk (au nord de Taounate) avec ses 5182 habitants, situé dans une zone de montagne moins propice à l’activité agricole
loin de Fès pour bénéficier de ses retombées économiques, tient son dynamisme à une économie informelle.
Imouzzer El Kandar (Province de Séfrou), relié à Fès, offre des activités touristiques et des centres d’estivage.
Dans ce lot de villes à forte croissance démographique, seules deux centres affichent un taux élevé de ménagés vivant dans les bidonvilles :
48% à Ain Chkaf (Province de Moulay Yacoub) et 15,45% à Sidi Sliman Moulkifane (préfecture de Meknès).
Au niveau des communes urbaines, le taux d’accroissement est négatif dans 10% des communes. Quant aux autres communes, elles se
répartissent de manière presque égale autour de la moyenne nationale urbaine.
Tableau 70 : Répartition des communes urbaines selon le taux d’accroissement annuel moyen
Taux Effectif %
Négatif 3 9,1
0 – 1% 6 18,2
1-2% 10 30,3
2-3% 8 24,2
3%et + 6 18,2
Total 33 100,0

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Les villes selon leur niveau d’équipement


L’accès aux équipements publics constitue un facteur d’attractivité des villes notamment pour les services de santé et de l’enseignement dont
la localisation et la qualité influent sur leur degré de polarisation des territoires.
Le niveau d’équipement de chaque ville constitue donc un bon indicateur pour déterminer son rayonnement et sa position dans la hiérarchie
urbaine. Plus le niveau de l’équipement d’une ville est élevé, défini par la rareté et la qualité des services, plus il est structurant pour son
développement et déterminant pour son rayonnement. Mais ce lien dépend également de la taille de la ville. Un lycée dans une petite ville aura
un impact plus important sur son fonctionnement que dans le cas d’une grande ville.
Mais l’existence d’un équipement ne renseigne pas forcement sur les services rendus, ni sur la population ni sur les territoires desservis. Des
dysfonctionnements, des déficits dans l’encadrement ou l’absence de services d’accompagnement qui rendent l’usage de l’équipement
possible, constituent autant de contraintes qui limitent l’impact de l’équipement.
C’est le cas notamment des écoles, collèges et lycées ou des centres de santé qui faute d’enseignants ou de médecins ou d’infirmiers sont
parfois fermés. L’absence de transport scolaire, ou d’internat contribue également à l’abandon scolaire notamment dans les petits centres
urbains qui desservent les communes rurales.
En matière de santé, les hôpitaux et les médecins spécialisés sont implantés dans les chefs-lieux des provinces et préfectures et sur 21
hôpitaux de la région, 13 sont localisés à Fès, Meknès et Taza qui totalisent 77% de l’encadrement médical de la région (1453 médecins).
L’implantation des médecins privés est également un indicateur du dynamisme des centres urbains qui renseigne sur le niveau de solvabilité
des habitants.
Ainsi la carte de la répartition des médecins publics et privés par province montre un poids des médecins privés élevé dans le cas de Fès et
de Meknès et très faible dans les autres provinces.
A un niveau inférieur de l’armature urbaine, l’accès aux soins et à l’école constitue un facteur qui contribue à la fixation de la population en
milieu rural. Or l’offre de services de base des petits centres urbains n’est pas toujours assurée faute d’encadrement.
Ainsi pour la province de Taza, le déficit en équipements scolaires et d’accompagnement (Dar taliba, transport scolaire) est relevé avec un
sous-encadrement (45 enseignants à recruter).
Dans le domaine de la santé, 13 centres de santé sont fermés dans les communes et les besoins en encadrement médical sont estimés à
125 médecins (généralistes et spécialistes).
Le même constat est relevé dans le territoire de Taounate où le déficit en équipement de santé et en encadrement (en spécialistes) touche
50% des communes qui n’ont pas de médecin. A Séfrou une dizaine de formations sanitaires sont fermées, faute d’encadrement médical.

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L’armature urbaine selon les territoires


L’armature urbaine de la région est en mouvement, le nombre de centres urbains s’est accru de 27 centres urbains au cours des deux décennies
(1994 et 2014) avec des localités dépassant rarement les 5000 habitants.
En dehors de Fès et de Meknès, deux grands villes qui jouent un rôle structurant à l’échelle de la région, l’armature des sept provinces est
constituée de petits centres urbains non hiérarchisés à l’exception notoire de Taza qui dispose d’un ensemble de centres urbains situés le long
du couloir des infrastructures sous l’influence du chef-lieu. Les autres provinces présentent des armatures urbaines de configurations
différentes :
Province de Moulay Yacoub
Moulay Yacoub une province à très faible taux d’urbanisation, dispose d’une armature urbaine embryonnaire réduite à deux unités de petite
taille situées dans la zone d’influence immédiate de Fès. Mais leur position non loin de l’autoroute ainsi que la disponibilité foncière les disposent
à acceuillir des plateformes industrielles ou logistiques.
Province de Taounate
Taounate une province dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage, présente un profil diffèrent : un taux d’urbanisation
faible et une armature urbaine composée de 5 villes sans réelle base économique dont 4 sont sous influence de Fès (Taounate, Ghafsa, Ain
Aicha et Kariat Ba Mohamed).
Taounate ancienne garnison militaire, aujourd’hui chef-lieu de la province, pôle administratif et de service apparaît comme un centre relai sur la
route de l’unité Fès Ketama. Elle polarise les espaces ruraux de son sous-ensemble territorial malgré le fait que toutes les administrations ne
soient pas représentées.
La position centrale de Taounate par rapport aux centres urbains de la province ainsi que sa situation sur des axes de communication lui
confèrent un rôle d’équilibre dans l’armature urbaine provinciale. Cette dynamique a également contribué à faire émerger dans sa périphérie
des centres animés par des souks dynamiques.
Thar Souk se détache à l’écart dans un environnement montagneux enclavé et enregistre paradoxalement un taux d’accroissement
particulièrement élevé 3,2%/an.
Le reste de la population de la province majoritairement rurale vit dans un réseau dense de douars. La dispersion de la population et l’état
dégradé des routes constituent des obstacles à l’accès aux services de base, aggravé par le sous-équipement des centres urbains existants.

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La province de Taza
Le territoire compte une dizaine de centres urbains, regroupés en deux secteurs : un premier groupe de petites villes situées sur le couloir de
Taza, plus ou moins polarisées par la ville chef-lieu, et un second groupe de petites villes situées à l’écart au Nord de la province autour
d’Aknoul.
Ville historique et chef-lieu de la province, la ville de Taza dispose de tous les équipements de santé et d’éducation et des services administratifs
déconcentrés. Elle domine par son poids démographique l’armature urbaine provinciale. Mais en dépit de ces atouts, elle ne polarise pas son
territoire provincial et son aire d’influence se limite aux localités situées sur le couloir des infrastructures et de transport qui enregistrent une
croissance urbaine dynamique. C’est notamment le cas d’Oued Amlil, ville routière au souk hebdomadaire actif, de Tahla, pôle de services local
ou encore d’Oulad Zbair, centre soukier.
La ville de Taza elle-même est orientée vers Fès à laquelle elle est reliée par l’autoroute et le chemin de fer; et la stagnation démographique
reflète son marasme économique.
Au Nord du territoire de la province de Taza, les centres existants enclavés et sous-équipés sont situés dans une zone de montagne à plus
de1000 m d’altitude dans des conditions climatiques rudes. Leurs populations émigrent vers l’oriental et vers l’Europe, et les centres excentrés
(Ajdir, Aknoul, Tizi Oussli, Tainast) se dépeuplent et le maintien de la population sur place semble s’expliquer par le poids des revenus des
salariés dans le secteur public et probablement les transferts des revenus de l’émigration, ce que révèlent les taux de pauvreté particulièrement
bas à Aknoul (3%) à Tizi Oussli (7,2%) et Ajdir (8,8%).
La province de Boulemane
La province de Boulemane est la moins dense de la région (14 habitants/km2), difficile d’accès, et se présente sous forme de grands espaces
de parcours et de forêt de Halfa ou les douars sont localisées le long de la Moulouya, d’un côté et une zone de montagne au Nord-Ouest de
l’autre.
Le territoire est peu peuplé, relativement enclavé et son armature urbaine est embryonnaire et à l’écart des influences des grandes villes de la
région. Des petites localités situées en montagne comme Boulemane, de poids démographique faible (7104 habitants) stagnent. Seul le binôme
Missour Outat El Hadj situés sur un axe historique d’échanges bénéficie d’une attraction. Missour (25 486 habitants) grâce à son statut de chef-
lieu de province affiche un taux d’accroissement de 2%/an et son attractivité est en relation avec le poids notamment des salariés dans le
secteur public (38,3%) et la présence des équipements administratifs. Situé dans le prolongement de cet axe historique Outat El Haj (16 388
habitants) enregistre un dynamisme démographique plus modeste (1,6%), mais de loin supérieur par rapport à celui de Boulemane et Imouzzer
Mermoucha de poids démographique réduit, tous les deux situés en zone de montagne.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

De part et d’autre de la vallée du Moulouiya, de vastes secteurs de montagne, faiblement peuplés et difficiles d’accès n’abritent aucune unité
urbaine et restent à l’écart des influences de l’armature urbaine régionale.
Un programme intégré pour ce territoire devra cibler l’amélioration de l’accès aux services de base, la valorisation des produits de terroir, la
promotion d’activités hors agriculture dans les localités urbaines, le reboisement et une gestion durable des parcours.
La province d’El Hajeb
Le territoire de la province d’El Hajeb, situé dans le giron de Meknès est parmi les provinces les plus pauvres de la région. Il présente une
armature urbaine composée du chef-lieu de la province et de plusieurs petits centres.
El Hajeb, chef-lieu de province dont le développement est lié aux investissements publics mais vit sous l’influence de Meknès notamment en
matière d’accès aux équipements et services (soins, achat), ce qui explique son faible rayonnement sur son arrière-pays.
Les centres d’Agourray, Ain Taoujdate, SabbaAyoun bénéficient d’une bonne accessibilité et d’un environnement agricole riche et de la proximité
de Meknès. Les TAMA relevés dans ces centres sont élevés et dépassent les 2%. Ce sont des centres attractifs, grâce notamment aux activités
agricoles qui attirent une main d’œuvre temporaire originaire du Tafilalt et d’Errachidia qui finit par s’installer définitivement dans ces villes.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Tableau 71 : Caractéristiques de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès selon les provinces

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Province d’Ifrane
Château d’eau, territoire de forêt et de parcours, son armature urbaine est marquée par le binôme Ifrane - Azrou : le premier à fonctions
administrative, touristique et universitaire garde un poids démographique limité (13380 habitants) en comparaison avec Azrou (54289 habitants)
qui concentre activités, équipements et service et polarise une grande partie du territoire du Moyen Atlas. Ifrane malgré son statut de chef-lieu
de province, son niveau d’équipement et son rayonnement national grâce au tourisme et à l’université, n’a pas d’influence sur les communes
rurales de la province. C’est Azrou, qui dispose d’une base économique et sociale, bien doté en services bancaires et en transport, occupe une
position de carrefour dans l’axe Meknès Errachidia et Marrakech Fès qui favorise son rayonnement sur le Moyen Atlas.
En dehors de ce binôme, l’armature urbaine de la province est réduite à quelques petits centres urbains en déclin, sous-équipés et sans impact
sur la structuration de l’espace provincial.
La province de Sefrou
Le territoire présente une armature urbaine dominée par le binôme Séfrou et d’Imouzer El Kander tous les deux dans la zone d’influence de
Fès. Le premier, centre historique de 16739 habitants doté d’un patrimoine, de par son statut administratif abrite des équipements et services
et affiche un dynamisme démographique (un TAMA de 2,8%) ; le second, à fonction touristique et de services, orienté vers Fès avec 19 125
habitants, enregistre un taux particulièrement élevé 3,4%. Le reste de l’armature urbaine de la province est constitué de petits centres sans
envergure.

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Profils des villes selon les territoires


Sur la base de la combinaison de plusieurs indicateurs, nous pouvons dégager les profils des villes qui composent l’armature urbaine régionale :
- Le poids démographique et le rythme de croissance indiquent le niveau d’attractivité de la ville.
- Le statut administratif renseigne sur le niveau des services administratifs et des équipements pour le chef-lieu des provinces et préfecture
et le niveau d’autonomie pour la gestion des affaires locales, ainsi nous distinguerons les villes qui ont un statut autonome et les centres
urbains dont la gestion relève de leur commune d’appartenance.
- Le niveau des équipements de base (eau électricité assainissement et habitat sommaire) renseigne sur le niveau de maitrise de
l’urbanisation.
- Les taux d’activité, de chômage et la contribution de femmes à l’emploi révèlent le niveau du dynamisme économique et la capacité de
la base économique à créer des emplois et à intégrer les femmes dans l’emploi.
- Les taux d’analphabétisme y compris féminin, de pauvreté et de vulnérabilité révèlent le niveau de développement humain et la capacité
des villes à intégrer les populations les plus fragiles.
- Les taux de salariés publics et privés révèlent la structure de l’emploi et le rôle respectif assuré par les deux secteurs dans l’économie
locale de chaque centre.
La combinaison de ces critères permet de classer les villes et les centres urbains selon leurs profils et de dégager les priorités d’intervention en
matière de mise à niveau.
L’analyse spatiale fait apparaitre des territoires différenciés disposant de leur propre armature urbaine plus ou moins polarisés soit par Fès soit
par Meknès avec une nette séparation entre le nord et le sud de la région et une polarisation partagée de la plaine du Sais entre Fès et Meknès.
Ainsi le territoire de la région présente trois ensembles distincts :
- Le nord correspondant au territoire de la province de Taounat et une partie du Nord de Taza pays de montagne/colline à dominante
rurale mais fortement densifié avec une concentration de douars et une armature urbaine constituée de petites localités dont la plus
importante Taounate ne dépasse pas le seuil de 30 000 habitants.
- La plaine du Sais qui concentre l’essentiel de l’armature urbaine et des équipements, des services, des acticités et de l’emploi
- Au sud correspond au territoire de Boulemane et du moyen Atlas oriental avec une faible densité d’occupation et une armature urbaine
embryonnaire

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Du point de vue de fonctionnement de cette armature, nous pouvons distinguer plusieurs configurations :
 Un premier réseau de villes qui gravitent autour des deux grandes villes Fès Meknès situées dans l’environnement agricole riche de
la plaine de Saiss traversée par l’autoroute et la ligne de chemin de fer. Ces villes accessibles et reliées à Fès ou à Meknès concentrent
84% de la population urbaine et affichent globalement des taux de croissance élevés qui résultent de l’attrait des activités agricoles
qui attirent une main d’œuvre rurale, leur dynamisme démographique résulte également de leur proximité des deux grandes villes Fès
Meknès qui concentrent les activités, les emplois et les équipements.
 Un deuxième réseau urbain de moindre importance constitué par la ville de Taza et des localités situées le long du couloir
d’infrastructure, de poids démographique faible.
En dehors de ces deux réseaux, nous distinguerons des binômes Ifrane- Azrou, Taouante -Ain Aicha, Missour- Outat El Haj.
Le reste du territoire semble non polarisé et échappe à l’influence de l’armature urbaine.
Les espaces peu polarisés

L’espace régional compte également des espaces peu polarisés avec une armature urbaine faible voire inexistante.
Il s’agit notamment du Moyen Atlas oriental, faiblement peuplé et difficile d’accès, n’abrite aucune unité urbaine et reste à l’écart des influences
de l’armature urbaine régionale.
Le Nord-Ouest de la province de Taounate et au nord de Taza, dans les montagnes du Rif dont l’altitude moyenne dépasse les 1 000 m.
Espace enclavé et sous-équipé il présente un accroissement démographique négatif. Milieu répulsif et en dépeuplement massif, sa population
émigre vers l’Oriental ou l’Europe.

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Tableau 72 : Caractéristiques de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès selon les UTA

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Tableau 73 : Région de Fès-Meknès _ liste des villes de montagne

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Tableau 74 : Armature urbaine dans l’aire d u bipôle Fès-Meknès

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Tableau 75 : Caractérisque de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès

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3.2.3 Enjeux de développement urbain dans les principales villes de l’armature urbaine régionale
Les grandes villes : Fès Meknès, Taza, Séfrou et Azrou ne figurent pas dans ce classement pour diverses raisons : leur poids démographique,
leur base économique et leur rôle dans le fonctionnement de l’armature urbain régionale impliquent des programmes de mise à niveau
spécifiques à chaque ville.
Ces villes concentrent les principaux enjeux urbains de la région et constituent également des leviers essentiels pour son développement.
Les trois villes (Fès, Meknès et Taza) en particulier de poids démographique différents, connectées par l’autoroute et le chemin de fer,
concentrent l’essentiel de la population urbaine, des grands équipements, des activités industrielles, commerciales et de services.
Leur taux de croissance, variable, reflète le niveau de leur dynamisme économique : Fès chef lieu de la région, polarise l’ensemble du territoire
et capte les flux migratoires avec un TAMA de 1,6%/an. Meknès qui rayonne en partie sur la plaine du Saiss et en direction d’Errachidia,
enregistre un taux de croissance de 1,6% essentiellement supporté par ses extensions périphériques (Ouisslan et Toulal). Taza affiche un
taux très faible 0 ,6%/an à l’image de son marasme économique,
En dehors de Fès et de Meknès qui polarisent des territoires au-delà des limites régionales, le reste de l’armature, à quelques exceptions, a
un rayonnement territorial limité.
Fès : une capitale régionale confrontée à des difficultés de maîtrise de l’urbanisation
Rappel des enjeux de développement et d’aménagement
Fès, capitale de la région occupe une place prépondérante dans l’armature urbaine régionale et fait partie du groupe restreint de grandes villes
du Maroc qui dépasse le seuil d’un million d’habitants. Elle bénéficie d’une bonne desserte en infrastructures et dotée de nombreux
équipements publics structurants.
La ville est confrontée à des enjeux de développement liés à son rôle de capitale régionale et à sa contribution à l’essor économique de la
région en maitrisant son propre développement.
La ville est reliée à plusieurs destinations européennes par l’aéroport de Fès Saïss dont l’extension récente renforce son rayonnement. Elle
est également desservie par le réseau ferroviaire et autoroutier qui la relie au réseau national et aux ports de Nador et de Casablanca.
La ville domine l’armature urbaine régionale, regroupant plus de 43,4% de la population urbaine de la région et concentrant une grande partie
des équipements administratifs, services, ainsi que la plupart des activités industrielles, artisanales et touristiques.
La ville beneficie d’un contexte naturel et environnemental dans lequel la ville est installée, dans un site qui présente des conditions naturelles
variées et parfois contrastées (plaine du Saiss au Sud et collines au nord).
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La ville abrite un patrimoine historique remarquable dont la médina inscrite sur la liste du patrimoine mondial est confrontée à la dégradation
en dépit des efforts entrepris pour sa sauvegarde.
L’absence de maitrise de l’urbanisation et les extensions en direction du Sud et de l’Ouest, au-delà du périmètre urbain, conduisent à un
étalement qui alourdit les coûts d’équipement et de gestion urbaine.
Ces extensions accentuent la marginalisation de l’ensemble constitué de la médina et des quartiers populaires au Nord et à l’Est au sein de la
macroforme où ils occupent une position à l’écart des grandes zones d’emplois et d’animation.
Ce constat est aggravé par la persistance de noyaux de bidonvilles et d’habitat non réglementaire et des constructions menaçant ruine.
Etalement de l’urbanisation
La ville de Fès compte 1108 067 habitants et a enregistré un TAMA de 1,6%/an Il représente un pôle d’attraction et de fixation de la population
de la région. Mais cette dynamique reste différenciée selon les arrondissements de la ville et les communes rurales périphériques. Le principal
enjeu de développement spatial de la ville porte sur la maîtrise de ses extensions urbaines notamment sur les territoires des communes
rurales situées sur la plaine agricole du Saïss.
Globalement les communes situées au Sud de la ville sont attractives avec des taux d’accroissement élevés alors que celles situées au nord
affichent des taux faibles. En une vingtaine d’années la population des communes périphériques situées au Sud de la ville de Fès a
pratiquement doublé. L’étalement urbain qui en résulte s’opère essentiellement en direction du sud au détriment des terrains agricoles.
Tableau 76 : Croissance démographiques des communes périphériques de Fès
RGPH 1994 2004 et 2014
Commune Population 1994 Population 2004 TAAM Pop totale 2014
SEBAA ROUADI 17999 20695 1,4 23 468
AIN KANSRA 10581 11534 0,9 12 291
NORD DE FES
AIN BOU ALI 12079 12269 0,2 12 282
MOULAY YACOUB 2726 3153 1,5 4 548
Sous total 43385 47651 52589
AIN CHKEF 19626 36368 6,4 52 824
OULAD TAYEB 13583 19144 3,5 24 594
SUD DE FES
AIN BIDA 5952 6854 1,4 7 812
SIDI HARAZEM 4461 5133 1,4 5 615
Sous total 43622 67499 90845

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Enjeux économiques et attractivité territoriale


La ville dispose d’un tissu économique relativement diversifié, mais avec des secteurs peu performants handicapés par plusieurs facteurs :
- Des activités industrielles en difficulté dont le textile pourvoyeur d’emplois mais en retrait et l’agroalimentaire bien que mieux intégré
dans l’économie régionale est insuffisamment valorisé. Les zones industrielles existantes sont sous-équipées et certaines enclavées
ne répondent pas aux normes de qualité et aux standards internationaux.
- Un faible niveau d’attractivité touristique au regard des potentialités de la ville et sa région (patrimoine, culture, artisanat, thermalisme
et tourisme de montagne.)
- Un taux de chômage élevé qui touche en particulier les jeunes diplômés et qui traduit les difficultés économiques de la ville et les
contraintes des différents secteurs économiques, dans un contexte de faible participation des femmes à l’emploi.
- Une prolifération du commerce informel présent notamment en médina et dans les quartiers périphériques.
Les indicateurs sociaux sont plombés par le poids de l’analphabétisme, le taux du chômage et la pauvreté.
La répartition de la population d’âge 10 ans et plus montre que le taux d’analphabétisme a reculé de 33,2% à 26,1%, un taux variable selon le
genre puisque un tiers des femmes (34,3%) sont analphabètes.
Au cours de la dernière période intercensitaire, la situation de l’emploi est restée stationnaire et le taux de chômage a enregistré un léger
repli de 21,1 % à 19,6%/an entre 2004 et 2014.
Seuls les taux de pauvreté et de vulnérabilité sont inférieurs à la moyenne nationale et au reste du territoire de la région.
Baisse dans la production du logement
En dépit de l’extension urbaine et de la production abondante de logements au cours de la première décennie de ce siècle, le déficit existant
n’a pas été résorbé, et les données disponibles indiquent la persistance des bidonvilles (1,2%/an), malgré leur recul, le poids des quartiers
d’habitat non règlementaire et l’émergence d’une nouvelle urgence liée aux constructions menaçant ruine dans ces quartiers et en médina.
Nous assistons ces dernières années à un recul dans le rythme de construction. En 2014, le nombre de logements autorisés à Fès a été de
4202 unités, un chiffre inférieur à celui relevé à Meknès (8098 unités). Ce recul traduit une saturation du marché dans un contexte de faible
solvabilité des ménages.
En matière d’équipement, la ville est dotée d’une décharge, d’une station d’épuration pour l’assainissement liquide, et de plusieurs équipements
structurants (CHU, Stade, marché de gros..). De nouveaux projets sont engagés ou programmés (théâtre, musée, bibliothèque, palais des
congrès) et vont contribuer à renforcer le rayonnement culturel et touristique de la ville. Mais des déficits persistent notamment en matière
d’équipements de proximité et des écarts importants sont relevés entre les secteurs urbains en particulier entre la ville de Fès et ses franges
périphériques.
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Enjeux de la mobilité et des déplacements


La ville est traversée par les anciennes routes nationales, et elle dispose d’un réseau de voirie urbaine important. Le trafic reste maîtrisable,
même si localement apparaissent des problèmes de congestion et de liaisons inter-quartiers aggravés par la coupure générée par les oueds
et la ligne du chemin de fer dont le franchissement nécessite des ouvrages d’art.
Le diagnostic du réseau viaire met en évidence les principales caractéristiques suivantes :
- une dizaine de radiales structurantes, bien dimensionnées pour la plupart, qui convergent "en entonnoir" au centre-ville, sur un faisceau
de 180°, la ville s'adossant sur son flanc nord aux reliefs montagneux,
- plusieurs éléments de rocades, en centre-ville ainsi qu'en lointaine couronne, inégalement utilisés,
- une hiérarchisation insuffisante de la voirie urbaine dans la ville nouvelle,
- une voie de chemin de fer qui traverse le territoire urbanisé sur plus de 10km, représentant ainsi un potentiel de desserte urbaine non
négligeable mais non exploité aujourd'hui,
- un réseau d'autobus desservant la plupart des axes et quartiers structurants de la ville, mais pas vraiment performant (aucune priorité des
bus), complété par un nombre relativement élevé de taxis, petits et grands.
Par ailleurs, l’éclatement de la macro forme et l’étalement de l’urbanisation aggravant les problèmes de déplacement d’une population qui
reste peu motorisée et les transports collectifs insuffisants face à l’accroissement de la mobilité.
Le développement des transports collectifs constitue un enjeu majeur pour améliorer le fonctionnement de la ville et renforcer sa compétitivité.
Il reste tributaire d’une meilleure organisation.
Un patrimoine riche menacé de dégradation
La ville bénéficie d’un patrimoine architectural et urbain de qualité mondialement reconnu : la médina, classée sur la liste du patrimoine mondial
de l’UNESCO, mais soumise à un processus de dégradation qui touche en particulier certains secteurs confrontés au sous-équipement et aux
constructions menaçant ruine.
Des efforts sont menés depuis plusieurs décennies pour la sauvegarde du centre historique dont le poids démographique enregistre une
tendance à la baisse. Ils portent sur la restauration des édifices historiques notamment les medersas et les fondouks à l’initiative du secteur
public ou de mécènes privés. Les interventions de l’ADER de Fès en particulier ont concerné également des opérations de confortement des
constructions. Parallèlement, on assiste au développement de maisons d’hôtes au sein de la médina qui contribuent à la valorisation du
patrimoine mais ce mouvement nécessite un encadrement.

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La sauvegarde du patrimoine et de la médina en particulier constitue un axe stratégique pour le développement de la ville, d’abord parce qu’il
fait partie intégrante de l’identité de la ville, c’est également un espace résidentiel qui abrite une population, des activités et des emplois qui
contribuent au fonctionnement de la ville. Sa valorisation constitue un levier de développement pour d’autres secteurs d’activités comme le
tourisme, l’artisanat, les métiers du bâtiment.
Enjeux environnementaux
Les enjeux environnementaux à l’échelle de la ville portent sur les points suivants :
- La préservation des zones agricoles, menacée par l’extension urbaine notamment en direction du sud
- La protection des zones inondables et des zones à risque
- La protection de la nappe phréatique
- La prévention de la pollution
- La valorisation des sites des carrières à l’intérieur du périmètre urbain
- La protection valorisation des sites et paysages
En matière d’espace vert, la ville de Fès accuse un déficit important et certains secteurs comme les quartiers Nord et la périphérie Sud en sont
complètement dépourvus. La ceinture verte initialement prévue par l’ancien SDAU a été progressivement entamée.
La question foncière
L’extension urbaine est confrontée à des enjeux fonciers majeurs qui conditionnent la maitrise du développement urbain. Ces enjeux sont liés
à la présence de plusieurs statuts fonciers, aux difficultés de leur mobilisation et à la rétention spéculative.
Meknès : Une ville dotée de potentialités non valorisées
Meknès située au cœur d’une région agricole riche est au carrefour de plusieurs axes de communication majeurs. Elle possède un patrimoine
bâti historique classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle dispose d’une infrastructure et d’un potentiel économique
relativement important, mais qui reste insuffisamment valorisé.
Croissance démographique portée par les secteurs périphériques
La ville enregistre une croissance démographique modeste de 1,6% par an qui traduit une certaine fragilité de la base économique fondée
essentiellement sur un secteur industriel limité, et artisanal en perte de vitesse, sur l’administration, les services et le commerce marqué par le
poids de l’informel.

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La croissance démographique de la partie centrale de la ville reste faible, la pression de la croissance urbaine se porte surtout sur les territoires
périphériques (Ouisslan, Toulal) et sur les communes rurales environnantes dont les chefs-lieux ont enregistré des taux d’accroissement élevés
(Dkhissa, Sidi Slimane Moulkifane et Boufkrane).
Tableau 77 : Evolution de la population de la ville de Meknes et ses communes périphériques
Territoire 2004 2014 TAMA
Meknès 461 677 habitants 520 428 habitants 1,2%
Al Machouar-Stinia 5 387 habitants 664 habitants -1,4%
Ouislane 47 824 habitants 87 910 habitants 6,2%
Toulal 13 852 habitants 19 077 habitants 3,2%
Ville de Meknès 528 740 habitants 632 079 habitants 1,8%
Source : RGPH 2004-2014

Les indicateurs sociaux de l’agglomération restent plombés en particulier par le taux d’analphabétisme, qui a certes enregistré un recul entre
2004 et 2014 (de 27,7% à 20,75 % pour la ville de Meknès), mais qui touche encore 29% des femmes de la ville.
La ville dispose d'une infrastructure non négligeable (autoroute, chemin de fer, station d’épuration, décharge, zones industrielles), d’un site
remarquable et d’un patrimoine riche, autant d’atouts favorables à son développement et à l’amélioration de son attractivité. Mais les ambitions
de la ville restent contrariées par le sous-équipement et les inégalités prononcées entre les secteurs urbains qui constituent des contraintes
majeures pour son développement.
La ville bénéficie d’un tissu économique relativement diversifié mais avec des secteurs peu performants handicapés par plusieurs facteurs :
- Une base industrielle réduite45, avec des activités en difficultés à l’exception de l’agroalimentaire bien que mieux intégré dans
l’économie régionale est insuffisamment valorisé. L’installation de quelques unités de câblage laisse entrevoir une perspective de
diversification de la base industrielle, mais qui reste insuffisante en termes de création de l’emploi.
- Des zones industrielles saturées bien qu’insuffisamment valorisées. Les lots sont attribués mais leur valorisation n’est pas achevée.
Les ZI de Mejjatia et de Sidi Slimane sont saturées et deux ZI à l’intérieur du périmètre urbain peuvent être reconverties et transformées ;
l’agropole prévue à terme sur 400 ha est valorisée dans sa première tranche à 40%

45
(12 565 emplois permanents et 605 établissements) in monographie de la région donnée 2013
192
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- Un secteur touristique limité par une capacité d’acceuil réduite et de faibles performances pour une destination de passage sans
animation culturelle. Pourtant la ville dispose d’un riche patrimoine, bénéfice de la proximité de Fès et d’un arrière-pays, autant d’atouts
à valoriser.
- Un secteur artisanal avec plusieurs métiers traditionnels, mais confronté à des difficultés d’organisation, de formation et de
commercialisation et à une faible capacité de modernisation.
- Un taux de chômage élevé (21,15%) traduit les difficultés économiques de la ville et les contraintes des différents secteurs
économiques, dans un contexte de faible participation des femmes à l’emploi (taux d’activité féminin de 24,5%).
- Une prolifération du commerce informel présent à travers de nombreux marchés.
Une production de logement en progression mais insuffisamment adaptée
Le rythme de production des logements est en constante progression. Le nombre d’unités autorisées en 2014 à Meknès a été presque le
double de celui de Fès46. Il s’accompagne d’une amélioration des conditions d’occupation du logement en termes d’équipement (les
branchements ont atteint 96,3% pour l’eau potable, 97,2% pour l’électricité et 98,5% pour l’assainissement).
Des déficits en équipements et des écarts prononcés entre les secteurs
La ville dispose d’une infrastructure sanitaire, qui montre des signes d’essoufflement (5 hôpitaux vétustes manquent d’équipement et
47
d’encadrement alors que la ville Meknès accueille pour les soins, la population des provinces limitrophes (El Hajeb, Sidi kacem, et Khenifra).
48
Des déficits sont également enregistrés dans l’enseignement et dans certains secteurs (animation culturelle, encadrement des jeunes et des
personnes à besoins spécifiques (femmes mères célibataires, personnes à mobilité réduite).
Des écarts prononcés en matière d’infrastructure et d’équipement pénalisent certains quartiers (Borj My Omar, Médina) et les secteurs
périphériques (Ouislane, Toulal, etc.) par rapport à la partie centrale de la ville.

46
En 2014 8098 logements autorisés à Meknès contre 4202 à Fès (Annuaire statistique 2015)
47 Recul du nombre d’infirmiers : 254 en moins en 5 années et non renouvellement après le départ à la retraite dans les secteurs de la santé et l’éducation
nationale
48 Vieillissement des constructions des écoles à Meknès et problème d’entretiens des écoles en milieu urbain. Une centaine d’unités scolaires souffrent de déficit

en équipement en infrastructure (eau assainissement électricité) et 400 salles en préfabriqué

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Enjeux de la mobilité et des déplacements


L’agglomération est traversée par les anciennes routes nationales. Son réseau viaire est insuffisamment entretenu. Des problèmes de
congestion et de liaisons inter-quartiers sont aggravés par la coupure générée par les oueds et la ligne du chemin de fer dont le franchissement
nécessite des ouvrages d’art. Ce dernier facteur est entre autres à l’origine du retard relevé dans la réalisation du projet de voie de
contournement.
Par ailleurs, l’éclatement de la macro forme et l’étalement de l’urbanisation aggravant les problèmes de déplacement d’une population qui
reste peu motorisé dans un contexte où la marche à pied est encore dominante et les transports collectifs insuffisants face à l’accroissement
de la mobilité. La liaison entre le centre et Ouisalane (quartier populaire de presque 90 000 habitants) en particulier est assurée par 1400 taxis
dans des conditions difficiles.
La mise en place de moyens de transport collectif performant constitue un enjeu majeur pour améliorer le fonctionnement de l’agglomération
et renforcer son attractivité. Il reste tributaire d’une meilleure organisation et appelle un renforcement des infrastructures notamment les
pénétrantes et les franchissements.
Un patrimoine riche menacé de dégradation
La ville compte de nombreux sites naturels de grande valeur à l’intérieur du périmètre urbain et dans l’arrière-pays (montagne, paysage
agricole, vallée d’oued, etc.) et d’un patrimoine architectural et urbain de qualité mondialement reconnu (Médina, Volubilis deux sites classés
sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO).
La ville fait partie des villes impériales intégrées aux circuits touristiques proposés par la plupart des tours opérateurs. L’ensemble Meknès,
Volubilis et Moulay Idriss Zerhoune forme un pôle touristique d’un potentiel élevé renforcé par l’arrière-pays constitué par les villes d’Ifrane, El
Hajeb, Azrou. Mais ce potentiel est faiblement valorisé et la ville elle-même présente globalement un paysage urbain dégradé.
Organisation spatiale éclatée
La ville de Meknès bénéficie d’un site remarquable marqué par la vallée de Boufekran, les oueds et les plateaux avec une occupation initiale
limitée et des extensions maitrisées. La pression urbaine des dernières décennies et la persistance d’obstacles physiques ou fonciers ont
conduit à l’éclatement de la macroforme et à l’étalement de l’urbanisation avec l’ouverture de plusieurs fronts de l’urbanisation (Ouislane
Toulal, le sud en direction de l’autoroute, route El Hajeb Mejjatia ZI et ZAP), à la faveur des projets dispersés.
Les extensions de l’urbanisation insuffisamment maitrisées sur la plaine Saïss au sud se font aux dépens des terrains agricoles, alors que des
friches urbaines à l’intérieur du périmètre urbain (notamment les 1400 ha de la zone militaire) ne sont pas exploitées.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Ce processus d’étalement urbain qui pèse sur les coûts des infrastructures et de la gestion urbaine, a conduit également à l’uniformisation du
paysage urbain, à la perte de l’identité urbaine de la ville.
Des enjeux environnementaux
L’agglomération bénéficie de plusieurs atouts et de ressources mais reste confrontée à de multiples enjeux environnementaux dont on peut
citer :
- Des pressions de l’urbanisation sur les terrains agricoles à la périphérie de la ville.
- Un site remarquable de la vallée de Boufekrane en plein centre de l’agglomération à préserver et à valoriser.
- Des zones à risques (inondables, terrains accidentés, ou exposés à la pollution) à maîtriser.
- Des carrières en milieu urbain : un facteur de production mais comportant des risques de pollution.
- Un patrimoine architectural et historique, classé mais menacé de dégradation.
Conclusion
Les principaux enjeux du développement de Meknès sont déterminés par des facteurs multiples qui portent notamment sur :
- Le positionnement stratégique de la ville par rapport aux centres économiques du pays dans la perspective du renforcement de la
plateforme métropolitaine Fès-Meknès.
- Les perspectives économiques d’une ville dotée d’une base économique fragile mais qui dispose de réelles potentialités insuffisamment
valorisées.
- La maitrise de l’urbanisation par la valorisation des friches et des vastes secteurs urbains sous-utilisés dans un contexte de croissance
démographique relativement modérée.
- La gestion optimale du foncier en particulier les emprises de la caserne militaire 1400ha à l’intérieur du périmètre urbain.
- L’amélioration du niveau d’infrastructure et la résorption des déficits patents à l’échelle de l’agglomération et des écarts prononcés entre
les secteurs urbains qui favorisent l’exclusion et la fracture urbaine.
- La sauvegarde du patrimoine riche, soumis à la dégradation ainsi que la valorisation du site de la vallée de Boufekrane confronté à la
dégradation.
De nombreux projets sont restés pendant longtemps au stade des études ou d’intentions et dont la réalisation contribuera à hisser Meknès
au rang des villes modernes.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

La réalisation de l’agropole, comme l’organisation du SIAM qui draine chaque année (800 000 visiteurs) place la ville au cœur de l’activité
agricole et contribuent à son rayonnement.
L’appartenance de Meknès et Fès à la même région ouvre de nouvelles perspectives pour faire émerger la plateforme métropolitaine Fès-
Meknès comme locomotive de développement pour l’ensemble de la région.
Cette perspective implique la mise en œuvre d’un programme de mise à niveau urbaine pour résorber les déficits accumulés et faire face aux
multiples défis en vue de redynamiser la ville en mettant en place des projets fédérateurs en synergie avec ceux à programmer pour Fès et
susceptibles d’enclencher un processus de renouvellement urbain favorisant l’émergence d’une plateforme métropolitaine Fès-meknès
structurée et attractive à l’échelle de la région.
Taza : une ville qui stagne
Chef-lieu de la province, la ville de Taza occupe une position remarquable dans le couloir entre le Prérif et le moyen Atlas reliant Fès à Oujda.
La ville est reliée à Fès et à Oujda par l'autoroute et la ligne de chemin de fer, mais sa situation en fait davantage un passage obligé entre
Fès à 120 km, et Oujda à 220km et Al Hoceima 150km, qu'un centre polarisant à l'échelle régionale.
En effet la ville se trouve très proche de grands centres urbains pour échapper à leur concurrence en termes d'investissement, d'accès aux
services et à l'emploi et trop loin pour bénéficier de la complémentarité et des synergies.
La ville dispose également d’un aérodrome situé à une dizaine de km au nord-est de la ville et occupant un site de 75 ha, mais non opérationnel.
Il peut faire l'objet de réfection qui permettra son utilisation par l’aviation légère.

Déclin démographique

La ville concentre 27% de la population totale de la province et 70 % de sa population urbaine.


Elle a enregistré une stabilité démographique au cours de la dernière période intercensitaire avec un TAMA de 0,6% par an49. Ce taux faible
pour une ville chef-lieu de province occupant une position stratégique dans l'axe Fès-Oujda interpelle sur sa signification et sur les obstacles
et les contraintes de développement. La ville est inscrite dans une province qui connaît un taux de croissance négatif (- 0,55 %) qui traduit le
dépeuplement d'une grande partie de son milieu rural dans un contexte de faible urbanisation (taux de 39,36 %).

49 La population de la ville de Taza a évolué de 139 686 habitants en 2004 à 147 033 en 2014 soit un TAMA de 0,6%/an
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Le dépeuplement du rural de la province ne profite pas à la ville. Le redéploiement de la population de la région se fait vers d'autres centres
urbains plus compétitifs ou offrant plus d'opportunités d'emplois ou de revenus y compris dans l'informel.
Ce déclin démographique reflète une certaine fragilité de la base économique fondée essentiellement sur les revenus des emplois publics,
des militaires et de l'immigration qui ne profitent pas à l'investissement dans la ville et la région.
Chômage et sous-emploi
Le dernier recensement de 2014 indique un taux d'activité de 43,3% et enregistre un écart important entre les deux sexes (22,7% pour les
femmes). Les actifs occupés sont à 25,6% des salariés du secteur privé et à 40,8% des salariés du secteur public. Le taux de chômage
enregistre 24,78% est parmi les plus élevés des villes de la région et dépasse la moyenne de l’urbain de la région (20,4 %).
Une économie fragile
L'économie de la ville repose sur des activités commerciales, de services et un secteur industriel embryonnaire. Il est à souligner que les taux
de pauvreté (3%) et de vulnérabilité (11,3%) sont parmi les plus bas de la région 50 et peuvent s’expliquer par les salaires du secteur public et
des militaires ainsi que les transferts des retraités et RME qui contribuent au dynamisme des secteurs de commerce et de service et alimentent
la demande dans l'immobilier.
L’industrie emploie 5307 actifs d’une manière permanente dans 85 établissements essentiellement dans le secteur agroalimentaire
(conditionnement de l'huile d'olive) qui reste en deçà des potentialités de la région.
L'artisanat est embryonnaire (2452 emplois) subit un recul du fait de désorganisation du secteur et de la concurrence de Fès qui a su préserver
un artisanat de qualité. La perspective de développement du secteur artisanal peut être envisagée par l'encadrement du secteur et
l'amélioration des circuits d'approvisionnement et de distribution et de commercialisation des produits. On peut également envisager des formes
de sous-traitance pour le compte de l'artisanat de Fès.
Le tourisme contribue marginalement à l’économie locale et ne profite que faiblement des atouts et potentialités dont dispose le territoire :
climat, montagne, gouffre, parc national de Tazekka, patrimoine architectural de la médina et de la région. Le secteur est confronté à la faible
capacité d'accueil en hébergement (7 établissements hôteliers d’une capacité de 190 chambres et 16 368 nuitées en 2013).
Taza constitue un important marché de transit pour les produits agricoles de son arrière-pays rural à travers d’importants souks qui assurent
la collecte des produits ruraux et la distribution de produits urbains. Mais la ville ne rayonne que partiellement sur son territoire provincial qui
subit les influences urbaines de Fès, mais également de Nador et d’Oujda.

50
A l’échelle de la région le taux de pauvreté est de 10,5% et de vulnérabilité de 20,3%
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Logement : persistance des bidonvilles


Le nombre de logements autorisés a atteint le chiffre de 2357 unités en 2014 alors que Taza a été la première ville à avoir résorbé intégralement
ses bidonvilles dans les années 80, elle compte aujourd’hui 1200 ménages bidonvillois.
Elle est également confrontée à la problématique des quartiers sous-équipés et des constructions menaçant ruine.
La sauvegarde de la médina et la préservation de l'environnement constituent également deux impératifs majeurs pour le développement de
la ville
La médina, un patrimoine dégradé
La médina constitue, par sa position, son patrimoine, et son rayonnement historique et social une entité urbaine qui compte dans le
fonctionnement de la ville par sa contribution à l'emploi, aux activités de commence et de services et sa fonction residentielle pour les ménages
modestes.
La médina subit des transformations : dégradation du bâti, maisons menaçant ruine, prolifération du commerce informel, changement social.
Sa sauvegarde/valorisation doit constituer un objectif majeur pour le développement local (économique et spatial) en confirmant ce centre
dans sa fonction résidentielle qui doit être réhabilitée comme préalable au développement de la fonction touristique.
Sous-équipement
L’accès à l’eau potable n’est pas encore généralisé à l’échelle de la ville : le taux de branchement est de 94%. La ville est confrontée à une
pénurie liée à la gestion de ressources en eau, la régie utilisant les forages pour une question de coût moins élevé que l’eau de surface vendue
par l’ONEE.
La ville manque d’équipements structurants (absence d’abattoir et de marché de gros) et le déficit concerne également les équipements
scolaires, de santé et d’accompagnement en particulier en milieu rural (dar taliba, transport scolaire, sous-encadrement (45 enseignants à
recruter).
La ville compte un hôpital de 317 lits, mais le déficit est patent en encadrement médical : 125 médecins à recruter (généralistes et spécialistes).
Le sous-équipement dans le domaine de la santé est aggravé en milieu rural par la pénurie de médecins et d’infirmiers (13 centres de santé
fermés dans les communes rurales).
Il faut également souligner le déficit dans les structures d’accueil et d’accompagnement des personnes à besoins spécifiques.

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Zones inondables
Les caractéristiques de l'occupation marquée par les contraintes du site (topographie accidentée, oueds et zones inondables), l'emprise des
infrastructures (chemin de fer, route nationale) et l'emplacement des casernes militaires constituent des contraintes pour la ville, dont la
macroforme est éclatée en plusieurs entités urbaines.
Du point de vue hydrologique, le site présente quatre cours d'eau, à régimes très irréguliers avec des crues, des risques d'inondations et
d'érosion. Ils constituent des contraintes de franchissement et des servitudes de zones inondables, mais offrent également des opportunités
d'aménagements paysagers.
Perspectives
Les perspectives de développement économiques de la ville sont à rechercher dans la valorisation de ses potentialités et la mobilisation des
ressources humaines.
Dans le secteur industriel, la gestion rationnelle du conditionnement de l'huile d'olive avec un label qualité constitue un axe prioritaire pour
renforcer la position de la ville dans un secteur internationalement porteur.
Les autres potentialités du secteur industriel sont à rechercher dans la valorisation des ressources agricoles et forestière de la région dont
notamment les produits de l'élevage et de l'arboriculture. La transformation des produits laitiers permettra de répondre aux besoins de la
consommation locale voire à celle des régions limitrophes.
La valorisation de la filière bois peut également constituer une piste à explorer d'une manière intégrée comprenant des actions en amont de
reboisement et de préservation et en aval, l'approvisionnement d'une industrie de transformation de bois.
Autre créneau porteur, la transformation du kharroub et des fruits secs qui sont des produits très recherchés notamment dans la fabrication de
produits pharmaceutiques et en particulier cosmétiques. Ce créneau peut constituer une piste à explorer pour la création de la richesse et de
l'emploi.
Les perspectives de décollage du secteur touristique passent par la promotion de la région, avec des produits spécifiques. L'amélioration de
l'accès aux différents sites ainsi que la réalisation des infrastructures d'accueil permettant de développer des circuits de randonnées, tourisme
de découverte, pratique de nombreux sports.
Le secteur peut également compter sur la complémentarité des produits de la ville avec Fès profitant de la liaison par autoroute, par chemin
de fer qui mettent la ville à une heure de la capitale régionale.
Taza peut parier également sur une vocation culturelle et artistique qui peut enclencher une dynamique de développement. L'organisation
d'une grande manifestation culturelle et/ou sportive dans la ville peut impulser de nouvelles dynamiques de développement dans des domaines
multiples: tourisme, artisanat, commerce et services.
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4 Environnement et Patrimoine
4.1 Un environnement riche et diversifié à préserver
L’élaboration du programme de développement régional ne saurait être complète sans considérer le volet environnement et développement
durable. Dans ce sens, toutes les actions proposées, doivent être inscrites dans la durabilité.
Cet objectif signifie la préservation de l’environnement de la région naturellement acquis (biodiversité, ressources en eau, forêts, sites d’intérêt
biologique, etc.), qui constitue un patrimoine pouvant servir de levier pour le développement du tourisme, de l’économie et pour l’amélioration
du cadre de vie.
Dans cette perspective, la préservation de la durabilité de la région passe inévitablement par la prévention, la dépollution, la restauration des
écosystèmes altérés ainsi que par le choix de nouvelles énergies vertes qui génèrent de l’emploi et de la valeur ajoutée.
Le diagnostic de l’état de l’environnement de la région comprendra donc les pressions exercées sur cet environnement et leurs impacts.
Une brève description du cadre naturel et du contexte climatique de la région permet de mieux comprendre son comportement à l’égard des
pressions exercées et sa capacité de résilience.
4.1.1 Cadre géographique et climatique de la région
La région de Fès-Meknès, située au Centre Nord du Maroc, à cheval sur les deux chaines montagneuses, l’Atlas et le Rif, est soumise à trois
types de climats :
- Un climat continental dans la partie Nord, très chaud et très sec en été et froid et humide en hiver. La moyenne des précipitations y est
de 500 mm et les vents y sont secs et froids ou bien froids et humides en hiver et chauds en été (chergui).
- Un climat froid et humide en zone montagneuse, très froid et très neigeux en hiver et tempéré en été. La moyenne des précipitations
dépasse les 700 mm avec des chutes de grêles et des inondations suite aux averses. Une zone qui se caractérise par un climat semi
continental de type méditerranéen, dont les hivers sont frais et pluvieux et les étés chauds et secs et qui se localise principalement au
sein de la préfecture de Meknès, et de la province d’EL Hajeb.
- Un climat semi-aride dans les hautes collines de Boulemane, où la moyenne des précipitations n'excède pas le cap des 250
mm. Les hivers y sont très froids et neigeux, avec des gelées quasi-quotidiennes et un nombre non négligeable de jours sans
dégel.
Le relief de la région est constitué essentiellement des collines au pied du Rif dans la zone Nord, des montagnes du Moyen Atlas,
des hautes collines de Missour et de la plaine du Saïss.
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4.1.2 Activités dominantes dans la région et pression sur son environnement


A chaque activité exercée dans la région, sont associées les pressions sur l’environnement qu’elle produit. Pour quantifier l’importance de la
pression, nous rappellerons d’abord les grandeurs caractéristiques de l’activité puis les indicateurs et les types de pressions.
Les principales activités de la région, sources de ces pressions, jugées significatives, sont l’urbanisation, l’agriculture et l’élevage, l’activité
forestière, l’industrie, l’artisanat, les services, le transport et l’énergie.
Urbanisation
Le poids démographique de la région (4,23 millions d’habitants) et le taux d’urbanisation (60%) impactent le milieu en termes de consommation
d’eau, de rejets et de déchêts.
Les statistiques disponibles en termes de consommation en eau potable, révèlent un ratio en milieu urbain de près de 35 m3/habitant par an
(95 l/hab/j)51. Cette consommation fait appel aux ressources de la région constituées des nappes souterraines et des ressources en eau de
surface. Cette dotation, qui devrait continuer à augmenter, de par le mode de vie des habitants, l’évolution de la croissance démographique et
de l’urbanisation, va accentuer la demande en eau potable dans les années à venir.
Les rejets liquides sont de trois sortes : collectés et non traités, collectés et traités, non collectés.
Si l’on considère que la population rurale ne dispose pas d’assainissement liquide, et que la population urbaine est généralement assainie avec
parfois un traitement, les caractéristiques de cette pollution peuvent être résumées dans le tableau suivant.
Tableau 78 : Rejets liquides
Province Population 2014 Rejets liquides urbains Population 2014 Rejets liquides milieu rural
Fès 1112072 88966 38059 Diffus
Meknès 656635 52531 177791 Diffus
Taza 190993 15279 337426 Diffus
Taounate 79116 6329 583130 Diffus
Boulemane 144221 11538 53289 Diffus
El Hajeb 106498 8520 140244 Diffus
Ifrane 69009 5521 86212 Diffus
Moulay Yacoub 4612 369 91896 Diffus
Sefrou 141389 11311 145100 Diffus
M3/j 20036452

51 Source ; ABHS
52 Base de calcul : 100 l/hab/j, 80 de taux de rejet
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Si on considère seulement l’assainissement des deux villes de Meknès et Fès, le taux d’abattement de la pollution hydrique d’origine domestique
est de 71%. Le reste des rejets liquides est considéré comme non assaini ou collecté et non traité.
L’ensemble de la population urbaine et une infime partie de la population rurale collectent leurs déchets. 76% de la population urbaine met ses
déchets en décharge contrôlée dont les principales sont celles de Fès, Meknès, Taounate et de la province d’Ifrane. Le tonnage journalier mis
dans ces décharges est d’environ 1500 t/j.
Les décharges sont conçues dans les règles de l’art mais demeurent à problème compte tenu des nuisances olfactives qui en émanent et les
lixiviats, dont le traitement n’est pas totalement maitrisé.

Exemple de décharge sauvage dans la région

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Agriculture et Elevage
Le secteur agricole dans la région de Fès-Meknès constitue l’un des principaux piliers de l’activité économique et en forte progression grâce à
l’intensification des pratiques culturales et les incitations du plan Maroc Vert (amandier, olivier).
- Les céréales constituent la principale culture de la région avec près de 850 milles hectares semés annuellement. Cette céréalière
contribue aux émissions des gaz à effet de serre dans le cadre des émissions globales nationales.
- Une partie de l’agriculture est sous forme irriguée dans la plaine du Saiss qui s’étend sur près de 40 000 ha alimentés par des
prélèvements des eaux souterraines. Ceci a comme conséquence, l’épuisement des ressources en eaux souterraines et leur pollution
par l’emploi non raisonné des produits chimiques. Une réponse viendra de l’alimentation en eau à hauteur de 125 millions de m3 d’eau
superficielle transférée du futur barrage d’El Menzel.
- Outre l’irrigation dans la plaine du Saiss, des périmètres de petite et moyenne hydraulique (PMH) se situent le long du Sebou et ses
affluents. Près de 10 000 ha de PMH y ont été inventoriés. Une partie est en cours de réhabilitation dans un périmètre du Moyen Sebou
et des barrages vont permettre d’irriguer de nouveaux secteurs comme à l’aval du barrage de Sahla (3500 ha).
- Les deux provinces de Taounate et de Taza abritent à elles seules pas moins de 230 000 ha, plantés principalement en olivier. 330 000
ha sont exploités en céréaliculture et maraichage.
Le cheptel ne représente en 2012 que 2 541 087 têtes soit 9% du cheptel national. Il est cependant élevé à proximité de la forêt et contribue à
sa dégradation. L’élevage est également dominant dans ces deux provinces de Taza et Taounate, avec 272 000 têtes de caprins, 800 000 têtes
d’ovins, 200 000 bovins et 58 000 équidés.
La superficie forestière de la région (2 194 600 ha) représente près du quart de la forêt nationale (8 976 790 ha). Les différentes essences
forestières occupent à peu près les mêmes proportions au niveau national avec 33% pour les superficies des résineux, 29% pour l’alfa, 25%
pour les feuillus et 22% pour le matorral.

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Industrie
Le total des établissements de la région Fès Meknès se répartit entre les différentes provinces à raison de 612 à Fès 36 à Sefrou, 16 à Moulay
Yacoub, 1 à Boulemane, 180 à Meknes,14 à El hajeb, 20 à Ifrane, 144 à Taza, 71 à Taounate,
Bien qu’il soit de faible importance, le secteur industriel est connu par son fort impact sur l’environnement. La charge polluante générée provient
des activités suivantes :
- Tanneries de Fès et Meknès utilisant le chrome comme agent tannant
- Dinandiers de Fès
- Huileries industrielles et semi industrielles de Fès, Meknès, El Hajeb, Sefrou, Taounate, Taza
- Huileries traditionnelles réparties sur l’ensemble du territoire de la région
- Conserveries de végétaux principalement à Fès et Meknès
- Huileries de graines à Fès, Ain Taoudjat et Meknès
- Unités de l’industrie textile à Fès et Meknès
- Levurerie à Fès
- Boissons gazeuses à Fès
Les principaux rejets de ce type d’unités industrielles, sont :
- Rejets chromés
- Rejets de margines chargées en sel, huiles et poly phénols
- Rejets acides, basiques et métallifères des conserveries
- Rejets de textile contenant des produits chimiques
- Polluants atmosphériques dus aux cimentiers

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Pollution de l’oued Sebou par les rejets des industries de Fès

Pour réduire les nuisances de la pollution produite, des solutions partielles ont été initiées dans les villes de Meknès et de Fès (bassin
d’évaporation des margines, gestion des rejets des tanneries par déchromatation, gestion des rejets des dinandiers), mais le problème reste
posé et la pollution est rejetée dans les cours d’eau traversant la région, notamment dans le Sebou.
Selon une étude de l’agence du bassin hydraulique de Sebou, ce cours d’eau reçoit près de 70% de sa pollution des margines, des rejets
industriels et domestiques des villes de Fès et Meknès.
La zone d’action de l’ABHS, qui couvre le territoire de la région compte près de 4 000 unités artisanales ayant une capacité inférieure à 10 t/j.
Les unités de trituration modernes et semi-modernes, sont au nombre de 120. Les plus importantes d’entre elles se trouvent dans les préfectures
de Fès, Meknès, Taza, Taounate et Séfrou. Certaines ont déjà opté pour une solution de trituration écologique mais la quasi-totalité d’entre elles
gardent un procédé générateur de margines.
La dépollution industrielle a porté ses fruits et quelques unités fortement polluantes ont mis en place des stations de traitement des rejets
liquides, (CBGN, Branoma, Multiwash, Lessafre, Dinandiers déplacés à Ain Nokbi, Collecte et traitement des rejets des tanneries par
déchromatation

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Au plan de la pollution atmosphérique, la région abrite deux cimenteries : Lafarge à Meknès et Holcim à Fès, qui utilisent toutes les deux, les
combustibles alternatifs.
Il est à noter que la création de nouvelles zones industrielles à l’image de l’agropole de Meknès contribue à augmenter la production industrielle
de la région.
Mines et carrières
La région de Fès-Meknès compte de nombreuses carrières pour l’extraction des matériaux de construction (gravette), de calcite, du sel
(SOSEPROS, MARSETA) et de l’argile qui sert à la poterie et à la production des briques rouges (Fès, Meknès). La province de Boulemane se
particularise par la production du Ghassoul. La gestion post exploitation de ces carrières mérite un traitement, pour éviter les risques de pollution
des nappes et la dégradation du paysage.
Artisanat
L’artisanat joue un rôle important en matière d’emploi53 réparti sur 205 métiers concentrés notamment dans les villes de Fès et Meknès.
Les métiers de l‘artisanat, qui représentent un enjeu pour la durabilité de l’environnement de la région, sont :
- Les tanneries traitées aussi bien au chrome que par les tannins végétaux localisées principalement à Fès et Meknès génèrent une
pollution due aux colorants, aux acides, aux graisses et huiles.
- Les dinandiers produisent des polluants toxiques et des métaux lourds.
- Les potiers (Fès, Meknès) génèrent des rejets atmosphériques et des déchets solides.

Four de poterie à Ben Jelik-Fès


Le ministère de l’artisanat a réalisé des plans directeurs régionaux de l’artisanat54 où la
réhabilitation des pôles de Meknès et Fès est préconisée, l’objectif étant de réduire la pénibilité
des artisans, d’améliorer la qualité des produits et de protéger l‘environnement des rejets aussi
bien liquides, atmosphériques que solides.

53La part de la population active travaillant dans le secteur de l'artisanat marocain dépasse 20%, l'artisanat contribue à hauteur de 9% au PIB du Maroc et son chiffre d'affaire a atteint
17,7 milliards de dirhams (1,5 milliard d'euros) en 2012.
54
Anciennes régions administratives
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Région Fès-Meknès
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Transport
Le transport est connu pour être l’un des principaux postes de consommation de l’énergie fossile, et de ce fait générateur de gaz à effet de
serre et de particules fines.
La région abrite environ 280 000 véhicules, en plus des véhicules passagers qui transitent quotidiennement. Ce parc de véhicules émet près
de 13% des GES du secteur transport au Maroc.
Energie
La région n’abrite pas de centrales de production de l’énergie à partir de combustibles fossiles, mais compte de nombreux dépôts
d’hydrocarbures et GPL et de stations-services.
Tourisme
La région de Fès-Meknès possède d’importantes potentialités touristiques constituées de sites culturels (Fès, Meknès, Volubilis, Sefrou) et le
cadre naturel (parcs nationaux (Tazekka), les forêts (Oudka), les sources thermales (Moulay Yacoub, Sidi Hrazem, Sidi Slimane Moulkifane,
Aïn Hamra, Vittel.), lacs (Dait Aoua, etc), grotte de Friato.
L’affluence non contrôlée des touristes peut générer des effets néfastes sur la résistance des monuments historiques et sur le cadre naturel.

4.1.3 Etat actuel de l’environnement et impacts des différentes activités


Dans cette partie du diagnostic, nous rappelons l’état des différentes composantes sensibles de l’environnement et l’impact qu’elles subissent
des activités présentées précédemment.
Ressources eau-qualité des nappes et oueds
La Région de Fès-Meknès comprend deux des principaux cours d’eau du Royaume (Sebou et Moulouya) ainsi que leurs affluents (Boufekrane,
Rdom, etc.) et de nombreuses nappes importantes (Saïss). En plus de ces deux ressources, il faut noter l’émergence de nombreuses sources
et de lacs.

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Réseau hydrographique et barrages dans la région

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

L’évolution démographique et le lancement de nouveaux projets que connait la région de Fès- Meknès sont à l’origine de pressions importantes
sur les ressources en eau autant sur le plan quantitatif que qualitatif. La consommation en eau reste élevée avec des proportions importantes
pour l’agriculture 72%55.
L’alimentation en eau potable de Karia Ba Mohamed et M’Kansa sont particulièrement concernées par la qualité de l’eau dans l’oued Sebou
en aval de Fès. Les pollutions excessives induites lors de la saison oléicole se traduisent notamment par l’arrêt des stations de traitements
(144j entre 1993 et 2000 pour Karia Ba Mohamed). Le surcoût induit par les dispositifs de traitement complémentaire a été estimé à 0,59
Dirham /m3 (coût du traitement en période normale : 0,31 Dh/m3).
Pression de la population en termes d’alimentation en eau potable et assainissement

55 PDAIRE de Sebou, ABHS, 2008


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L’évaluation de l’impact sanitaire a été réalisée à travers l’analyse de la fréquence de deux maladies : la typhoïde et la diarrhée approchée à
partir du nombre de jours de contraction de la maladie affectés d’un coefficient DALY (Disability adjusted life years, années de vies corrigées
du facteur d’invalidité) utilisé par l’OMS pour évaluer l’impact sanitaire d’une dégradation.
L’étude du coût de dégradation de l’environnement dans le bassin du Sebou (2005) a également quantifié l’impact de la dégradation sur les
principales espèces animales patrimoniales dont notamment l’alose (22 Mdh parmi 28Mdh consacrés aux poissons), la palourde (0,8 Mdh) et
5 espèces d’oiseaux (7,3 Mdh).
Des stations d’épuration ont été réalisées pour les villes de Fès, Ain Taoujdate, Outat El Haj, Taounate, Mhaya, Ain Cheggag, Ribat El kheir,
Boulemane, mais de nombreuses autres villes sont encore non assainies et continuent à affecter notamment l’oued Agay (Sefrou), et l’oued
Moulouya.
Rejets des tanneries industrielles et semi industrielles
Les unités industrielles et artisanales polluent également les nappes et les cours d’eau, comme les tanneries et les dinanderies (photo
suivante).

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Sol et Biodiversité
La biodiversité, riche de quelques sites d’intérêt biologique, couvre une superficie de 52000 ha. Elle subit une perte sous l’effet de l’abattage
clandestin et de la dégradation des sols qui impactent à leur tour les barrages par l’envasement.
L’érosion des sols est due à la topographie de la région mais également au manque de végétation qui permet de retenir le sol dû au surpâturage.
Pour combler les pertes en forêts, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et Lutte contre la Désertification s’active à reboiser et régénérer
la forêt.
Tableau 79 : Superficies plantées entre 2000 et 2012

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Erosion du sol et atteinte à la biodiversité

La région de Fès-Meknès est riche en faune sauvage et d’élevage. La zone du Moyen Atlas en particulier est considérée parmi les régions les
plus riches du Maroc car elle contient :
 50 % des mammifères : le singe magot, mouflon, gazelle de cuvier, sanglier, loutre, chacal roux ,chacal doré, renard, rat noir, écureuil,
belette, chat ganté, mangouste ichneumon, pistrelle, porc-épic, gerbille, mulot, lérot, rhinolope, etc ;
 60 % d’espèces d’oiseaux : vautour, milan noir, épervier, aigle de bonellie, aigle botté, aigle royal, buse féroce, faucon lanier, faucon
pèlerin, faucon crécrelle, faucon hobéreau etc; 60 des 104 espèces hérpétophones avec 15 espèces endémiques.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

La biodiversité faunistique est également développée grâce aux lacs et cours d’eau appropriés à l’élevage piscicole.
Certaines espèces comme les singes de la forêt d’Azrou sont sous la pression des visiteurs.
L’aménagement des stations de production des semences des poissons : Ras El Ma (Ifrane) en 2006 et la station des carnassiers à Amghass
(Ifrane) en 2008 permet le doublement de la production en alevins pour atteindre 8 millions d’unités.
La production de poissons d’eau douce, est estimée à 15 000 tonnes au titre de l’année 2013. Destinée à l’approvisionnement des populations
rurales en protéines animales de haute qualité, elle contribue à l’amélioration des revenus de 3.000 pêcheurs et génère une valeur marchande
de plus de 150 millions de dirhams.
Concernant l’aquaculture, la production annuelle des unités piscicoles existantes dans la Région se répartit ainsi :
 Salmoniculture de repeuplement : 300 000 truitelles;
 Salmoniculture de production : 50 tonnes de truites;
 Carpiculture : 2 000 000 carpillons;
 Carnassiers : 350 000 brochetons et 150 000 jeunes black bass;
 Astaciculture : gestion extensive d’un stock de 150 000 écrevisses à pattes rouges et 10 000 écrevisses américaines.
Outre leur utilisation dans l’enrichissement du peuplement ichtyologique des milieux lacustres, les carpes chinoises sont aussi utilisées dans
la lutte biologique contre le développement excessif de la végétation aquatique et des algues microscopiques responsables de l’eutrophisation
de ces sites.
Une bonne partie des lacs naturels et des rivières à truites se concentrent dans la région d’Ifrane. Ces milieux hébergent des peuplements de
salmonidés (truite fario et truite arc-en-ciel), de carnassiers (Black bass, Brochet, Sandre et Perche) et de cyprinidés (barbeaux, carpes). Ces
sites constituent un lieu d’attraction pour le public et pour les pêcheurs.
En plus de leur rôle récréatif, ces milieux constituent des points d’eau pour les riverains pour subvenir à leurs besoins domestiques (eau de
boisson, breuvage du bétail).

Un des nombreux lacs qui se trouve dans la région

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Qualité de l’air
La qualité de l’air est globalement bonne si l’on considère l’ensemble de la région. Par contre à l’échelle de chaque centre urbain, il est
incontestable que la qualité de l’air est bien altérée par le transport et par certaines activités. En plus de ces sources de pollution, il y a lieu
d’en désigner quelques-unes plus ou moins nuisibles selon leur emplacement :
 Cimenteries Lafarge et Holcim
 Potiers à Fès et Meknès

La région de Fès-Meknès recèle de nombreuses potentialités environnementales (montagnes, lacs, forêt, cours d’eau) et bénéficie d’un air
relativement moins pollué que d’autres régions du Royaume.
La progression de l’urbanisation et le développement des activités génèrent plusieurs formes de pollution dont certaines sont dures à traiter.
Il s’agit notamment des métaux lourds des dinanderies et des tanneries, les colorants de l’industrie textile et les matières organiques contenues
dans les margines.
Les oueds de Sebou et de Moulouya ainsi que les nappes constituent les principales ressources en eau de la région. Elles sont polluées par
ces éléments chimiques en plus de la pollution domestique (rejets liquides et lixiviats des décharges).
La région recèle également une importante diversité biologique (forêts, lacs, SIBEs, faune…) soumise à une pression liée à l’extension de
l’urbanisation, des activités économiques et de l’élevage en plein air.
La mise en place des stations d’épuration des eaux usées des villes de Fès et Meknès et les décharges contrôlées a considérablement réduit
la pollution du Sebou principale artère hydrographique de la région. Ce traitement a été accompagné par la dépollution industrielle dans les
villes de Fès et de Meknès (CBGN, Branoma, Soders, Aicha, etc.).
L’agriculture, à dominante bour et en partie irriguée, consomme près de 70% des besoins en eau de la région. Sa gestion optimale constitue
donc une niche d’économie de l’eau qui favorise sa durabilité.
Au vu des données disponibles sur l’état de l’environnement et des projets en cours, force est de constater que l’environnement de la région
nécessite un programme de sauvegarde pour un meilleur cadre de vie de la population et une durabilité des écosystèmes.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

4.2 Patrimoine et culture : une richesse menacée de dégradation


L’objectif n’est pas d’effectuer un inventaire détaillé du patrimoine de la RFM tellement il est riche et varié aussi bien comme patrimoine matériel
qu’immatériel. Ainsi, ce chapitre sera consacré aux parties du patrimoine qui sont valorisables et peuvent faire l’objet d’études de projets
spécifiques. Comme le note le SNAT : «en termes d’aménagement et dans le contexte historique qui est le nôtre, le patrimoine doit être abordé
en priorité comme un facteur de développement économique ». (SNAT, synthèse, p. 79)

4.2.1 Trois sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO


4.2.1.1 Le patrimoine de Fès
 Connue dans tout le monde musulman, Fès a toujours rayonné sur le plan architectural et religieux. Grâce aux nombreuses restaurations
dont elle a bénéficié, la ville a pu préserver ses palais, remparts, mosquées et médersas. Elle reste aujourd'hui l'un des joyaux du Maroc.
 Fondée au VIIIe siècle, la médina (vieille ville) est appelée Fès el Bali. Ce quartier est riche d'un patrimoine architectural qui n'a cessé de
progresser jusqu'au XVIIIe siècle. On retrouve les traditionnels souks, mosquées, médersas, tombeaux et palais qui caractérisent les
vieilles villes marocaines. A noter : Fès el Bali est également constituée d'un quartier des Andalous .
 Au XIIIe siècle, la dynastie des Mérinides s'impose et décide de construire une ville impériale dans la ville, au sud-ouest de Fès El Bali. Fès
El Jedid est née. Palais royal, jardins, bains, mosquées... rien n'est trop beau pour cette nouvelle dynastie qui donne à Fès une nouvelle
dimension.
 « La Médina de Fès, la plus importante du monde, constitue dans sa globalité, une parfaite illustration de l'importance de la
question du patrimoine, en liaison étroite avec le développement économique, l'industrie, l'artisanat, et la création d'emplois.
Elle constitue à elle seule un potentiel remarquable de développement et bien plus qu'un lieu de visites pour les touristes ».
(SNAT document de synthèse, p. 79°).
4.2.1.2 Le patrimoine de Meknès
4.2.1.2.1 La ville de Meknès
 La ville de Meknès renferme les vestiges de la médina qui témoignent du tissu socio-économique ancien et de la ville fondée au 11ième
siècle. La ville a été développée par le sultan Moulay Ismail (1672-1727) au 17ième siècle .Il a créé un nouvel ensemble urbain accolé à
l’ancienne médina. C'est la présence à nos jours de cette ville historique, renfermant des vestiges rares et des monuments importants
au milieu d'un espace urbain en pleine mutation, qui donne à ce patrimoine urbain sa valeur universelle.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Les deux ensembles constitués de l’ancienne médina et ensemble urbain développé par Moulay Ismail (palais Mhancha, Habs Kara, Dar
Lakbira, Saragh, Jnan Ben Halima, Place El hedime, Agdal de Meknès..) sont entourés par une série de remparts qui les dissocient l'un
de l'autre. Outre son intérêt architectural de style hispano-mauresque, Meknès revêt une importance particulière du fait qu'il s'agit de la
première grande œuvre de la dynastie alaouite, reflétant la grandeur de son concepteur. Elle offre également une approche remarquable
du tracé urbain intégrant des éléments tant de l'architecture que de l'urbanisme islamiques et européens.
 A l'abri des hautes murailles défensives, percées de neuf portes monumentales, se trouvent des monuments clés, dont vingt-cinq
mosquées, dix hammams, des palais, de vastes greniers à grain, des vestiges de fondouks (hôtels pour marchands) et des habitations
privées, témoignages des périodes almoravide, mérinide et alaouite.
4.2.1.2.2 Volubilis
 Volubilis renferme les vestiges essentiellement romains d'un municipe fortifié bâti sur un site imposant au pied du Djebel Zerhoun. Sa
superficie atteint 42 hectares. Elle est d'une importance exceptionnelle en ce qu'elle montre le développement urbain et la romanisation
aux frontières de l'empire romain et l'illustration graphique de l'interface entre les cultures romaine et indigène. Du fait de son isolement
et qu'elle n'ait pas été occupée pendant près de mille ans, elle présente un niveau important d'authenticité. C'est l'un des sites les plus
riches de cette période en Afrique du Nord, non seulement pour ses vestiges mais aussi pour la grande richesse de ses données
épigraphiques.
 Les vestiges archéologiques de ce site témoignent de plusieurs civilisations. Toutes les phases d'une occupation de dix siècles, de la
préhistoire à la période islamique, sont représentées. Le site a livré une documentation artistique considérable qui inclut des mosaïques,
des statues en marbre et en bronze et des centaines d'inscriptions.
 Ces documents et ceux qui restent à découvrir, représentent l'œuvre de l'esprit créateur des hommes qui ont occupé le site à travers les
âges. Le périmètre du site est matérialisé par le rempart romain construit en 168-169 de notre ère. La physionomie du site révèle deux
formes topographiques : une aire relativement plate et inclinée représentée par le quartier nord-est, le secteur monumental et une partie
du secteur de l'arc de triomphe, où les Romains ont appliqué un urbanisme hypodamien orthogonal, et une aire accidentée représentée
par les quartiers sud et ouest où ils ont suivi un schéma en terrasses. Les vestiges témoignent de diverses périodes à savoir la période
maurétanienne où la ville faisait partie d'un royaume indépendant, la période romaine où elle était une métropole de la province romaine
de la Maurétanie tingitane, une période surnommée « siècles obscures » avec à sa fin une phase chrétienne, et enfin une période
islamique caractérisée par la mise en place de la dynastie des Idrissides.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

4.2.1.3 Le patrimoine de Taza


La médina de Taza et ses enceintes sont classées patrimoine architectural et urbanistique au niveau national
 La médina : L'artère principale de la vieille ville est animée par le Marché aux Grains et les Souks où sont vendus les nattes, les tapis,
les bijoux, et toutes sortes d'objets artisanaux berbères fabriqués dans les montagnes. Elle se termine par une place d'armes au fond de
laquelle s'élève la mosquée des Andalous, dont le minaret construit au XII siècle est plus large dans sa partie haute qu'à sa base. La rue
Bab el-qebbour traverse la Kissaria, puis conduit à la mosquée du Marché où elle rejoint Bab Jamaa, l'entrée principale de Taza.
 Les remparts de Taza, construits au XIIe siècle et plusieurs fois renforcés, ont été dotés au XVIe siècle, par le saadien Ahmed el-
Mansour, d'un borj de 26 m de côté, dont la porte à herse et les casemates surmontées de terrasses témoignent d'une influence
européenne très nette. Le système des fortifications converge vers un bastion du XVI eme siècle qui mesure 26 m de côté sur 20 m de
hauteur.
 Le méchouar, ou palais royal.
 La grande mosquée et son grand lustre, qui est le plus grand lustre d'Afrique du Nord.
 La 1re médersa mérinide bâtie en face de Jamâa Lakbir par Abou Youssef Yacoub Annasser vers 1292-1293 (date de la restauration
de Jamâa Lakbir.
 La 2e médersa mérinide bâtie au méchouar par Abou Al Hassen Ali Almarini en 1323.
 Dar el Makhzen, palais de Moulay Er-Rachid.
 Mausolée de Sidi Azzouz.
 Bordj du Bastioune construit entre 1578 et 1603 par Ahmed Al Mansour Assâadi.

4.2.1.4 Le patrimoine de Sefrou


Une ville très ancienne ((fondée en 806), dotée d’une médina authentique, de mosquées, foundouk, un quartier juif, synagogue, des
murailles et portes …
Par ailleurs, des vestiges archéologiques attestent de l’occupation humaine très ancienne dans la province (Kahf El Moumen, Kahf El
Ghoula …). Deux autres sites (El Menzel et Bhalil) complètent le patrimoine de la province.
Par ailleurss, la ville de Sefrou a été le point de passage des rois dans leurs déplacements vers le Tafilalet.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

La région se distingue par un patrimoine aussi bien matériel qu’immatériel remarquable à l’échelle nationale. Seul a été traité ici le patrimoine
matériel qui renferme des potentialités non négligeables qui restent à mettre en valeur en effectuant d’abord des travaux de sauvegarde pour
les monuments historiques et de mise à niveau pour les villes impériales.
Après l’élaboration des études architecturales des médinas et celle des plans de sauvegarde, des plans d’aménagement et de sauvegarde ont
été établis, se concrétisant par la réhabilitation, la restauration et la réutilisation des bâtiments, à travers un zonage délimitant les zones
d’habitations, d’agréments et d’activités. Cette action de sauvegarde des différents monuments est confiée au Ministère de la Culture.

4.2.2 Un patrimoine menacé de dégradation et des actions à coordonner dans le cadre d’une stratégie intégrée
Tout le patrimoine de la Région est menacé de dégradation de plus en plus importante avec des conséquences néfastes en termes de perte
d’identité et de potentiel ainsi qu’en termes de pertes irrémédiables de retombées économiques pour la Région Fès-Meknès.
La richesse du patrimoine de la RFM, s’il est valorisé par un meilleur entretien, participera au développement du tourisme dans la région et
amènera au développement d’autres monuments du patrimoine, notamment des musées et palais de congrès comme ceux prévus à Fès et
Meknès.
Après plusieurs approches pour la gestion du patrimoine, les pouvoirs publics ont opté pour une stratégie nationale de rehabilitation des médinas,
à travres notamment les infrastructures de base, souvent couteuses, et qui sont financées par des administrations ou établissements publics
autres que le Ministère de la Culture (régies d’eau, d’électricité et d’assainissement ou encore les communes. Seule la restauration des portes
et anciens monuments est prise en charge par le Ministère de la Culture.
C’est notamment le cas du contrat programme de Meknès qui prévoit la réalisation de 23 projets (6 milliards/dhs) qui portent en particulier sur :
 la valorisation du patrimoine de Meknès (1 milliard de dirhams),
 la réalisation d’un resort thématique sur l'histoire du Maroc (3000 lits, 3, 5 milliards) : à Ain Orma,
 la réalisation de plusieurs projets de réhabilitation et de valorisation des monuments de Meknès et volubilis. Un thème
"Eco/Développement durable" est également prévu, notamment à Ifrane.

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5 Enseignement supérieur et formation professionnelle

5.1 Enseignement supérieur : un gisement remarquable à mobiliser

5.1.1 Une région bien desservie en universités

5.1.1.1 L’enseignement public


La Région Fès-Meknès est assez bien desservie au niveau universitaire. Aux trois universités publiques vient s’ajouter l’Université
Al Akhawayne et une nouvelle université privée Euro mediterrannée ainsi qu’un certain nombre d’établissements supérieurs privés (19 à Fès
et 5 à Meknès).
La plus importante des universités publiques est l’université Mohammed Ben Abdallah de Fès qui a accueilli, durant l’année universitaire 2011-
2012, pas moins de 71 057 étudiants dans 11 établissements, suivie de l’université Moulay Ismail de Meknès qui, dans ses 7 établissements,
a accueilli la même année universitaire 29.414 étudiants. Enfin, la plus vielle université marocaine, Quaraouiyine qui a accueilli 2.428 étudiants
en 2011-2012. Il est à signaler que la ville de Taza est dotée d’une faculté pluridisciplinaire qui relève de l’université Mohammed Ben Abdallah
et qui a accueilli 9.114 étudiants en 2011-2012.
C’est donc un total de 102 889 étudiants qui fréquentent en 2011/2012 les trois universités de la RFM, soit 23% de l’ensemble des étudiants
des universités marocaines.
Cependant, nous remarquons que la quasi-totalité des étudiants (68 734 étudiants), soit 67% de l’ensemble, ne poursuivent pas leurs études
supérieures dans des branches des sciences exactes.

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Tableau 80 : Les étudiants des établissements supérieurs publics dans la région Fès Meknès
Université Mohammed Ben Abdellah-Fès 71 057
Faculté des Lettres et Sciences Humaines Dhar Mahraz 15 138
Faculté des Lettres et Sciences Humaines Saïss 8 637
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales 22 309
Faculté de Médecine et de Pharmacie 2 181
Faculté des Sciences Dhar Mahraz 8 270
Faculté des Sciences et Techniques Saïss 2 827
Ecole Supérieure de Technologie 1 593
Faculté Polydisciplinaire –Taza 9 114
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Fès 320
Ecole Nationale des Sciences Appliquées Fès 618
ENS Fès 50
Université Quaraouiyine-Fès 2 428
Faculté Chariaâ Fès 2 428
Université Moulay Ismail-Meknès 29 414
Faculté des Lettres et Sciences Humaines 10 208
Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales 9 964
Faculté des Sciences 6 370
Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers 1 102
Ecole Supérieure de Technologie 1 723
ENS Meknès 47
TOTAL REGION FES MEKNES 102 899
TOTAL NATIONAL 446 985
PART DE LA REGION FES MEKNES 23%
Source : Annuaire statistique du Maroc 2013

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Il convient de noter que trois instituts et écoles supérieures sont localisés dans la RFM dont une ancienne : l’Ecole Nationale d’Agriculture de
Meknès et deux écoles supérieures de formation des cadres de la santé de Fès et Meknès. Durant l’année universitaire 2011-2012, c’est 1631
étudiants qui étaient inscrits dans ces trois établissements, soit 8% du total de l’effectif des établissements et instituts supérieurs du Maroc, ce
qui est très faible eu égard au poids démographique de la région qui est de 13%. C’est le même pourcentage que constitue la part des lauréats
par rapport à ceux au niveau national. En effet, pour l’année universitaire 2011 -2012, les lauréats de ces établissements en RFM n’ont été que
de 348 sur les 4532 au niveau national.

Tableau 81 : Effectif des étudiants dans les instituts et écoles supérieures


Total
Ecole Nationale d'Agriculture (Meknès) 398
Institut de Formation aux Cardres. de Santé : Fès 889

Institut de Formation aux Cardres. de Santé : Meknès 344

TOTAL REGION FES MEKNES 1 631

TOTAL NATIONAL 19 561

PART DE LA REGION FES MEKNES 8%


Source : Annuaire statistique du Maroc 2013

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5.1.1.2 Les universités et les établissements privés


La première université privée du pays se trouve dans la RFM à Ifrane. Elle est classée comme le meilleur établissement d’enseignement
supérieur du Maroc et la 3ème meilleure université du Maghreb, selon le dernier classement QS Ranking 2015, des meilleures universités
arabes.
Inauguré en 1995, elle redéfinit l'expérience classique d'éducation aux arts libéraux américains sur un campus moderne, au milieu des
montagnes du Moyen Atlas au Maroc.
A ces universités et écoles supérieures est venue s’ajouter en 2012 une université dénommée euro-méditerranéenne de Fès. L’UEMF est une
université ultra-moderne et écologique. C'est une université à caractère régional qui a pour objectif de promouvoir les échanges, le dialogue
interculturel, les partenariats académiques et culturels dans la région Euro-Méditerranéenne, ainsi que la formation et la recherche de haut
niveau. Son originalité réside dans sa forte dimension multinationale et pluridisciplinaire.
En effet, les étudiants recrutés proviennent des différents pays membres du consortium EuroMedTech (Maroc, France, Espagne, Italie et
Portugal) dont elle fait partie, mais également d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
L'université est censée répondre à la volonté de développement du Maroc. Elle est constituée de deux pôles : le pôle ingénierie & architecture
et le pôle sciences humaines & sociales 13.
 INSA Euro-Méditerranée
 École Euromed d’Architecture de Design et d’Urbanisme
 Faculté Euromed de Génie
 Faculté Euromed des Sciences Humaines et Sociales
 Institut Euromed de Science Politique
 Institut Euromed des Études Avancées en Sciences Économiques et Management

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Tableau 82 : Liste des établissements d’enseignement supérieur privés


Ecole des Hautes Etudes de Commerce
Ecole Polyvalente Supérieure d'Informatique et d'Electronique
Ecole des Hautes Etudes Commerciales et Informatiques
Ecole Supérieure de Management, du Commerce et d'Informatique
Ecole Supérieure d'Optique et de Lunetterie
Ecole Supérieure d'Ingénierie en Sciences Appliquées
Ecole des Hautes Etudes comptables et Financières
Haute Ecole de Gestion
Ecole Supérieure de Télécommunication et de Management
Institut Supérieur du Génie Appliqué
FES
Institut des Hautes Etudes de Management
High Technology School in Morocco
Institut Supérieur de l'Electronique Numérique de Fès
Ecole Supérieure de Management de Fès
Ecole Centrale Supérieure d’Entreprenariat
Ecole Supérieure d’Ingénierie Automobile et Aéronautique
Université Privée de Fès UPF :
1. Faculté privée des Sciences de l’Ingénieur de Fès
2. Ecole Privée de Management de Fès
Ecole Supérieure Privée de Métiers d’Architecture d’Intérieur et de Bâtiment
Ecole Supérieure des Sciences de l'Ingénierie Commerciale
Ecole des Hautes Etudes Commerciales et Informatiques
MEKNES Ecole des Hautes Etudes Comptables et Financières
Ecole Marocaine Supérieure d'Informatique et Gestion
Ecole Supérieure de Génie Civil et des Nouvelles Technologies

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

De plus en plus le secteur privé vient conforter les efforts de l’Etat dans son encadrement des jeunes bacheliers en lançant des écoles
spécialisées. Dans la zone d’étude, les écoles privées sont assez nombreuses (19 à Fès et 5 à Meknès) dont l’essentiel sont des écoles de
commerce ou d’informatique, bien que d’une capacité réduite comme le montre le nombre de lauréats sortant de ces écoles.

Tableau 83 : Nombre de lauréats des établissements supérieurs privés en 2011-2012

Fès 3 009

Meknès 388

Taza 13

TOTAL REGION FES MEKNES 3410

TOTAL NATIONAL 36 434

PART DE LA REGION FES MEKNES 9%

Comme il ressort du tableau ci-dessus, le nombre de lauréats sortis des établissements supérieurs privés en 2011-2012 pour le RFM s’élève
à 3410 représentant 9% des lauréats des établissements supérieurs privés. L’enseignement supérieur du secteur privé commence à prendre
un poids non négligeable dans la formation des nouveaux bacheliers. Cela dénote d’un désengagement de l’Etat dans l’enseignement.
Cependant, la formation supérieure privée n’est pas à la portée de tous. Toutes les familles ne peuvent pas payer les montants des études
supérieures. Cet enseignement est un enseignement pour une frange aisée de la population.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

5.1.2 Contraintes : une forte dominance des branches non scientifiques


Alors que la part des étudiants de la RFM représente 23% de l’ensemble des étudiants inscrits dans les universités marocaines, la part des
étudiants des branches non scientifiques est de 67% des étudiants de la RFM et 15% de l’ensemble des étudiants à l’échelle nationale. Si une
telle réalité continue dans les années à venir, cela se traduira par l’aggravation du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du
travail.

5.1.3 Perspectives d’évolution « cité d’innovation » et diversification des branches de spécialisation


Si les étudiants des branches non scientifiques représentent la majorité de ceux de la RFM, on peut imaginer que dans ces mêmes branches
se développent des spécialisations en fonction de la demande du marché. Ainsi par exemple, des spécialités de fiscalistes ou de droit des
affaires dans les facultés des sciences juridiques, économiques et sociales. De même que la spécialité ou licence professionnelle de sociologue
dans les facultés de lettre ou encore en langues, dont le besoin se fait sentir sur le marché du travail.
D’autres possibilités de spécialisation post formation universitaire initiale (IUT, Licence) permettront de capitaliser sur lesdites formations et les
compléter par des formations tournées vers des domaines porteurs et innovants : Energies renouvelables, technologies de l’information,
services du tourisme, de santé et du sport …

226
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

5.2 La formation professionnelle : un secteur clé pour le développement économique

5.2.1 Un secteur en progression

5.2.1.1 Etat des lieux


Conscients du rôle de la formation professionnelle pour l’économie, l’Etat a fourni un effort remarquable pour la mise en place d’un réseau
d’établissements dans l’ensemble du pays et notamment dans la région Fès Meknès par le biais de l’OFPPT et des établissements de divers
départements, comme il a encouragé le secteur privé à créer des établissements de formation de techniciens et de cadres dans les métiers
où la demande est soutenue.
L’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) constitue le principal instrument de l’Etat en matière de
formation professionnelle. Il encadre 80% des effectifs du secteur public. Les autres départements formateurs publics qui se chargent de
20% des effectifs sont : l’Agriculture, Tourisme, Pêches maritimes, Artisanat, Jeunesse et Sport, Entraide nationale, Chambres
Professionnelles en particulier. Le secteur privé forme 25% des effectifs globaux de la formation professionnelle56.
On compte dans la RFM un total de 262 établissements publics et privés de formation professionnelle disposant d’une capacité d’accueil
globale de 33 739 places pédagogiques. Les spécialités et métiers préparés dans ces établissements sont au nombre de 236 dont 176 en
formation résidentielle, 60 en formation par apprentissage et 64 en formation qualifiante. Ces formations sont réservées à différents niveaux
scolaires. Ainsi les formations de certificat d’apprentissage s’adressent à tous les niveaux de formation de l’enseignement fondamental pour
le Certificat d’Apprentissage (Cap), la Spécialisation (S) et la Qualification (Q), les formations de Techniciens (T) et Techniciens Spécialisés
(TS) et couvrent les besoins du tissu économique en main d’œuvre qualifiée et en cadres moyens.57
La formation professionnelle est assurée par différents ministères et plusieurs opérateurs dont l’office de la formation professionnelle et de la
promotion du travail (OFPPT). Cette formation est accessible aux titulaires du baccalauréat marocain. A l’exception des sections de
secrétariat de direction et du commerce qui requièrent un baccalauréat en sciences économiques ou en lettres, la plupart des autres sections
de formation nécessitent un baccalauréat scientifique ou technique.

56 Système de la formation professionnelle au Maroc/ Délégation Régionale de la Formation Professionnelle de Fès /Septembre 2011
57 Monographie de la Région Fès Meknès CRI Fès Meknès p 8
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

L’effectif des stagiaires en formation dans les établissements de la région Fès Meknès au titre de l’année de formation 2015-2016 s’élève à
47798. Avec 39527 bénéficiaires, la formation résidentielle arrive au premier rang, suivie par la formation qualifiante qui profite à 4872 jeunes,
puis 3399 en formation par apprentissage. Le secteur de la formation professionnelle privée dans 199 établissements enregistre un nombre
d’inscrits de 7652. Le tableau suivant donne le détail de cette répartition.

Tableau 84 : Etablissements de formation et nombre d’inscrits par opérateur au titre de 2015/2016


Nombre des Nombre des
Mode de Formation Opérateur de Formation
établissements inscrits
O.F.P.P.T 37 30003
M.du Tourisme 2 342
M. de la Jeunesse et des Sports 9 184
M. de l’Artisanat 4 288
Formation Résidentielle et M. de l’Equipement des Transport et
1 90
Alternée de la Logistique
M. de l’Agriculture 8 888
M .Intérieur 1 20
Urbanisme 1 60
PRIVE 199 7652
Total 262 39527
ASSOCIATION 2 563
M. de l’Agriculture 6 606
CFA INTRA-ENTREPRISES 6 543
Formation par Apprentissage
M. de l’Artisanat 8 654
M. du Tourisme 1 100
ENTRAIDE NATIONALE 7 933
Total 30 3399
O.F.P.P.T 35 4368
Formation Qualifiante
M. de la Justice 3 504
Total 38 4872
Total Région Fès Meknès 287 47798
Source : Monographie de la Région Fès Meknès CRI

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5.2.1.2 Les instituts de l’Office de Formation Professionnelle et la Promotion du Travail


Comme souligné plus haut, la RFM renferme 77 établissements de l’OFPPT. Pour l’année 2015-2016, le nombre d’inscrits dans ces derniers
a atteint 34371 stagiaires dont 30003 en formation résidentielle et alternée dans 37 établissements et 4872 stagiaires en formation qualifiante
dans 35 établissements. Le tableau suivant donne la répartition de l’effectif des stagiaires en 2015-2016 pour les différents types de formation
entre les différentes provinces de la RFM.
Sur les 85 Instituts Supérieurs de Technologie de l’OFPPT, on compte quatre établissements dans le RFM à savoir :
- L’ITA NARJIS FES Institut de Technologie Appliqué
- L’ITAC FES Institut de Technologie Appliqué Confection Al Adarissa
- L’ISTA MEKNES GBAB institut Spécialisé de Technologie Appliquée
- L’ISTA TAZA Institut spécialisé de technologie appliquée

Tableau 85 : Effectif des stagiaires des établissements de la formation professionnelle


2012-2013 Total Technicien spécialisé Technicien Qualification Spécialisation
El Hajeb 758 56 260 284 158
Ifrane 851 355 310 135 51
Meknès 7 483 2 254 2 826 1 884 519
Boulemane 464 55 98 226 85
Fès 10 416 3 612 3 689 2 190 925
Sefrou 1 795 435 524 653 183
Taounate 1 122 112 201 692 117
Taza 2 190 603 858 497 232
TOTAL REGION FES MEKNES 25079 7482 8766 6561 2270
TOTAL NATIONAL 224 987 69 157 75 069 59 611 21 150
PART DE LA REGION FES MEKNES 11% 11% 12% 11% 11%
Source : Annuaire statistique de Maroc 2014

En 2012-2013 on comptait dans les établissements de l’OFPPT 224 987 stagiaires dont 25 079 dans la RFM, soit 11% de l’ensemble au
sein de la RFM. En 2015-2016 le nombre de stagiaires au sein de la RFM est de 47798, soit une augmentation de 90,6% en trois années
scolaires, ce qui est remarquable.
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5.2.1.3 Les établissements de formation professionnelle publics


Durant l’année scolaire 2015-2016, les établissements de formation professionnelle des autres ministères ont accueilli 4669 stagiaires dont
1872 en formation résidentielle alternée, 2293 en formation par apprentissage et 504 en formation qualifiante.
C’est le Ministère de l’Agriculture qui reçoit le plus de stagiaires : 1494 soit 32% de l’ensemble des ministères, suivi du Ministère du Tourisme
avec 942 stagiaires (20%) puis le Ministère du Tourisme avec 442 stagiaires, soit 9%.

5.2.2 Contraintes du secteur : faible adaptation au marché


La contrainte de la formation professionnelle est la nécessité de s’adapter à la demande de manière continue. En effet, pour suivre l’évolution
du marché où apparaissent de nouveaux métiers aussi bien au niveau des NTIC que des métiers classiques comme le secteur du BTP, le
département de la formation professionnelle se voit dans l’obligation de créer de nouvelles filières de formation, ce qui suppose de concevoir
des programmes adaptés, recruter des enseignants aux profils susceptibles de donner ces nouvelles formations et d’acquérir un équipement
adéquat.

5.2.3 Perspectives d’évolution : vers un renforcement et une diversification


La formation professionnelle a repris ses droits alors qu’il y a une vingtaine d’années elle était considérée comme la filière d’enseignement de
récupération des jeunes qui avaient « raté » leurs études classiques. Aujourd’hui, c’est non seulement une seconde chance pour ceux qui ont
quitté le système scolaire classique mais aussi un moyen de mener des études progressives et surtout une plus grande garantie de trouver du
travail après l’obtention du diplôme, du moins beaucoup plus que les diplômés du système classique.
La formation par alternance va de plus en plus devenir la règle au lieu de la formation résidentielle car elle offre la possibilité au stagiaire d’être
confronté directement au milieu professionnel et surtout d’être encadré pas des professionnels du métier ayant plusieurs années d’expérience
et donc de profiter de leur capitalisation.
Lorsque des passerelles éducatives seront créées entre l’enseignement professionnel et l’enseignement académique, des opportunités de
poursuite des études seront offertes aux lauréats les plus méritants des établissements de formation professionnelles en vue d’obtenir les plus
élevés diplômes universitaires.
La formation par alternance se faisant essentiellement en entreprise, cela permet ainsi de réduire les coûts de formation en raison de la
réduction des investissements à réaliser dans les établissements de formation.

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6 Des moyens disponibles à renforcer


Une attention particulière doit être accordée aux moyens et outils que la Région se doit de mettre en place pour la mise en œuvre et
l’opérationnalisation de son programme de développement régional. Il s’agit principalement de préalables déterminants qui sont de trois ordres:
 Les ressources financières à mobiliser;
 L’administration et les organes à mettre en place;
 Le développement du partenariat et de la coopération avec les différents acteurs intervenants sur le territoire de la Région.

6.1 Les ressources financières mobilisables pour le PDR.


A ce stade de l’analyse, il est essentiel de porter un éclairage sur la situation et la nature des ressources susceptibles d’être mobilisées pour
la mise en œuvre du PDR. Cet éclairage doit porter notamment sur les sources de financement suivantes :
 La capacité d’autofinancement de la Région;
 Le recours aux emprunts;
 Les subventions d’équipement de l’Etat;
 Le partenariat avec des organismes relevant du secteur public ou privé;
 Subventions diverses.
Capacité d’autofinancement de la Région (CAF)
Ainsi qu’il a été souligné, les ressources des Régions, sont appelées à enregistrer des augmentations substantielles, au cours de la période
2016-2021. La Région de Fès-Meknès devrait voir sa CAF passer de près de 325 MDH en 2016 à un montant de l’ordre de 1 milliard de
dirhams en 2021.
Les données actuelles font état, en effet, d’une CAF de 324 MDH en 2016 en augmentation moyenne de près de 30% par an entre 2016 et
2018 :

Années 2016 2017 2018


Recettes de la première partie 394 153 286,00 587 885 000,00 719 680 000,00
Dépenses de la première partie 69 861 504,56 156 305 000,00 180 680 000,00
Excédent ordinaire (CAF) 324 291 781,44 431 580 000,00 539 000 000,00
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Ces données devraient permettre à la Région de mobiliser un volume global de ressources de l’ordre de 4 milliards de dirhams au cours de la
période 2016-2021 au titre de sa CAF. Ces prévisions tiennent comptent notamment de :
- Perspectives d’évolution des transferts de l’Etat constitués de la part des Régions dans l’impôt sur le revenu et sur l’impôt sur les sociétés,
des dotations provenant du budget de l’Etat et de la part prélevée sur le produit de la taxe sur les assurances. Ces transferts, qui
constituent plus des 2/3 des ressources de la Région connaitront des progressions importantes au cours de cette période.
- Potentiel fiscal insuffisamment exploité sur quelques taxes locales dont le produit est en partie affecté à la Région. Il s’agit notamment
de la taxe sur les services communaux et celle relative à l’extraction des produits des carrières. L’amélioration de la gestion de ces taxes
devrait relever le niveau du produit mobilisé à ce titre, à commencer par les « restes à recouvrer » dont le montant s’établissait à près de
30 MDH à fin 2016.
- L’institution probable de nouvelles taxes pour les Régions dans le cadre du projet de réforme de la loi sur la fiscalité locale en cours
d’élaboration. La commission royale sur la régionalisation avait formulé des recommandations à ce sujet.
Recours à l’emprunt
- La situation de la Région compte un portefeuille d’emprunts contractés auprès du FEC dont l’encours approche 200 MDH et dont
l’échéance d’amortissement annuelle s’établit à près de 18 MDH.
- Eu égard aux perspectives d’évolution des ressources propres de la Région, le recours à l’emprunt peut constituer une importante source
de financement du programme. Pour les trois prochaines années, la Région peut ainsi mobiliser par voie d’emprunt un volume de
ressources pouvant atteindre plus de trois fois sa capacité d’autofinancement.
Subventions d’équipement de l’Etat
- Les subventions d’équipement de l’Etat ont constitué une source de financement importante pour les programmes notamment de mise
à niveau urbaine et de développement du monde rural.
- Ces subventions constituent pour les collectivités territoriales un complément de ressources et sont généralement octroyées sur la base
d’un programme pluriannuel comprenant les besoins identifiés et les ressources nécessaires à leur couverture. Avec le PDR, la Région
disposera d’un support nécessaire pour recourir à ces subventions.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Partenariat avec des organismes relevant des secteurs public et privé


- Outre les ressources propres de la Région, le Programme de Développement Régional devrait s’appuyer dans une large mesure sur les
concours et les financements pouvant être mobilisés dans le cadre des relations de partenariats et de coopération que la Région est en
mesure de nouer avec les différents acteurs en présence. Il s’agit là d’une source de financement qui peut constituer plus des 2/3 des
fonds mobilisables pour la réalisation du PDR.
- L’examen de la situation actuelle des finances de la Région montre que cette source de financement est d’un recours très limité. Pour la
couverture des besoins importants identifiés lors de cette phase de diagnostic, les différentes formes de partenariat et de coopération
sont à prendre en considération.
Fonds de mise à niveau sociale
Le processus de régionalisation avancée doit être accompagné d’un Fonds Régional de mise à niveau sociale institué par la constitution et
destiné à « la résorption des déficits en matière de développement humain, d’infrastructures et d’équipements » (art 142 de la constitution).
Dès sa mise en place, ce Fonds pourrait participer à la couverture des déficits observés dans le territoire de la Région.

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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

6.2 Une organisation à étoffer


La présente section, a pour objet de procéder à une lecture de l’organisation de l’Administration régionale, et des défis de mise en œuvre
des Programmes de Développement Régional.
Les enseignements tirés de l’expérience de décentralisation au Maroc a démontré qu’en l’absence d’une administration efficace, les conseils
élus ne peuvent mettre en œuvre les politiques publiques territoriales et mener à bien les programmes de développement.
La mise en œuvre de la nouvelle organisation constitue pour le Conseil Régional un véritable défi à relever. L’administration naissante que
la Région s’est déjà engagée à mettre en place nécessite un plan d’actions dont il convient d’esquisser l’étendue et la pertinence au regard
des normes règlementaires et surtout des exigences d’efficacité et d’efficience incombant à toute administration.
Organisation actuelle de l’administration de la Région
La mise en place de l’administration a fait l’objet de décisions du Conseil :
- la décision N°18/2016 du Conseil Régional de Fès Meknès, portant approbation de l’organisation des services de la région et la définition
de leurs attributions ;
- La note N°1121/2016 du 16 mai 2016 concernant l'ouverture des candidatures pour l’occupation, à titre exceptionnel, de quelques postes
de responsabilité au niveau de la région ;
- La désignation par le conseil régional d’une commission pour la sélection des candidats composée de professeurs universitaires, de
directeurs d’offices nationaux, et de directeurs d’écoles supérieures.
L’organisation actuelle s’articule autour des structures suivantes :
- Une Direction générale des services ;
- Une Direction des affaires de la présidence et du conseil ;
- 4 Chargés de missions ;
- 6 Divisions ;
- 27 Services.

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Son effectif global porte sur 55 cadres et agents répartis comme suit :
Tableau 86 : Effectif global de l’administration de la Région
Grade Effectif
Ingénieurs 6
Administrateurs 25
Administrateur –adjoints 1
Techniciens 5
Aides techniciens 15
Rédacteurs 2
Assistant administratif 1
L’organisation actuelle s’inscrit dans le cadre des dispositions de la circulaire du Ministère de l’intérieur du 22 mars 2016, fixant les grandes
lignes d’orientation pour l’organisation de l’administration des Régions. Outre les mesures initiées pour étoffer l’administration, l’organisation
cible devrait cependant être alignée sur la stratégie et le plan d’actions que le Conseil se doit de fixer pour le déploiement de ses prestations
et de son programme sur l’ensemble du territoire.
Normes et principes directeurs devant fixer l’organisation cible
Au stade actuel de la mise en place de l’administration, certains ajustements revêtent un caractère urgent et doivent être, cependant, menés
suivant un plan d’action global à mettre en place.
Ce plan d’action doit tout d’abord procéder de la stratégie à suivre en matière de :
- répartition des rôles entre l’Administration et l’AREP ;
- Choix stratégiques adoptés en ce qui concerne le mode de déploiement de l’action et des prestations assurées par la Région.

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Il doit également couvrir les volets essentiels suivants :


- Adoption d’un organigramme comprenant les structures essentielles à l’exercice des missions de la Région ;
- Détermination des besoins de l’administration en compétences et ce aussi bien en termes de profils exigés qu’en termes d’effectifs
appropriés ;
- Couverture des besoins en termes d’outils de gestion et notamment la mise en place d’un système d’information utilisant les nouvelles
technologies et couvrant aussi bien les domaines de gestion interne que les prestations tournées vers les citoyens et les différents
utilisateurs externes.

6.3 Les acteurs et partenaires de la Région


Comme le prévoit l’article 4 de la loi organique relative aux régions : « L’organisation régionale repose sur les principes de coopération et
de solidarité entre les régions et entre celles-ci et les autres collectivités territoriales, en vue d'atteindre leurs objectifs, notamment la
réalisation de projets communs… ».
Pour la réalisation de projets communs, la loi organique a en effet prévu plusieurs mécanismes et des outils dont l’usage doit être adapté au
statut des acteurs à mobiliser, aux objectifs recherchés ainsi qu’à la nature des prestations à fournir.
Les acteurs à mobiliser
En raison de sa vocation éminemment économique et sociale, la région a besoin de développer une approche multi-acteurs :
 Le partenariat avec l’Etat : Une part importante des attributions de la Région est constituée de « compétences partagées » avec l’Etat.
Ces compétences ne peuvent être exercées que dans un cadre concerté et contractuel avec l’Etat, à l’initiative de celui-ci où à la
demande de la Région. Les projets identifiés entrant dans le cadre de cette catégorie de compétences seront financièrement portés
pour partie par l’Etat. Il doit être également souligné que les projets relevant des compétences propres de la Région peuvent bénéficier
d’un appui financier de l’Etat dans le cadre d’une convention de projet ou de programme.
 La coopération et le partenariat avec les autres Collectivités Territoriales : Elle permet à la Région d’inscrire la réalisation de
certains projets identifiés dans le cadre d’un groupement de collectivités territoriales, d’une société de développement régionale ou
d’une convention de projet ou de service.

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 Le Partenariat avec les organismes publics autres que l’Etat et les Collectivités Territoriales : La Participation des organismes
publics intervenant sur le territoire de la Région doit être envisagée pour la réalisation de certains projets identifiés et ce, soit dans un
cadre conventionnel ou à travers la création d’une SDR.
 Le Partenariat avec les entreprises privées : Outre la mobilisation de financements importants, ce partenariat est à l’origine d’une
grande professionnalisation dans l’exercice des missions initiées par les collectivités territoriales. L’évolution récente montre que ce
partenariat assure le financement d’une part de plus en plus importante des projets promus par ces collectivités.

Les nouveaux outils


 Les sociétés de développement régional (SDR)
Le rôle des élus de la région est d’œuvrer en vue de favoriser le dynamisme économique, social et culturel, d’améliorer l’accès des
citoyens aux services publics de base dans un esprit de développement durable et mobiliser des financements auprès des secteurs
publics et privés.
Dans cette perspective, les SDR constitueront pour la région des solutions à la fois performante et adaptées aux enjeux de mise en
œuvre du PDR.
En tant qu’outils de gestion, les SDR offrent de nombreux avantages : la réactivité dans l’action ; la performance dans les résultats ; la
transparence dans la gestion ; la vision à long terme et la mission d’intérêt général. Le caractère particulièrement souple de leur statut
juridique permettra au Conseil Régional de réaliser des montages différenciés selon la nature et l’importance des projets. A cet effet,
les trois formes de SDR citées ci-après, peuvent être envisagées :
La SDR dont le capital est exclusivement souscrit par la région dont l’objet est d’assurer la gestion d’un équipement public d’envergure
tel que le marché de gros régional, la zone d’activité économique….
La SDR dite « société de patrimoine » dont la vocation est de gérer le patrimoine affecté au fonctionnement des services publics dont
l’exploitation est confiée au secteur privé.
La SDR dont le capital et le financement peuvent être souscrits conjointement avec des opérateurs du secteur privé dans des secteurs
tels que l’aménagement, logement, le tourisme, les transports, la valorisation des déchets, l’énergie et l’eau…

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La SDR est soumise au contrôle des élus à travers leur représentation au sein du conseil d’administration avec une majorité de blocage
légale instituée par la loi organique. La participation du privé peut toutefois atteindre 49% du capital souscrit par les associés, elle peut
être confortée dans le cadre d’un pacte d’actionnaires, notamment pour ce qui concerne la désignation du directeur général de la SDR.
Cette solution est de mise lorsque la technicité de l’exploitation l’exige.

Comme le prévoient les dispositions de l’Article 146 de la loi organique relative aux régions, l'objet de la société de développement
régional, doit se limiter aux seules activités à caractère industriel et commercial, qui relèvent des compétences de la région, des
groupements des régions et des groupements des collectivités territoriales, à l'exception de la gestion du domaine privé de la région.

Pour les régions, les SDR doivent avoir une vocation économique et des activités à caractère industriel et commercial notamment dans
les domaines suivants :
 l'amélioration de l'attractivité des territoires de la région
 la création et la promotion de pôles de compétitivité ;
 la gestion du transport régional non urbain ;
 la gestion des marchés de gros ;
 Zones industrielles et zones franches ;
 la mise à niveau du monde rural ;
 le développement des zones montagneuses ;
 la gestion et l’animation d'agropoles ;
 la généralisation de l'alimentation en eau potable et en électricité ;
 la réhabilitation des médinas et des tissus traditionnels ;
 la promotion de l'habitat social ;
 la gestion des complexes sportifs et culturels et de parcs d’attraction ;
 la promotion du tourisme ;
 le développement des énergies renouvelable et de l’efficacité énergétique.

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 Le groupement de collectivités territoriales


Les dispositions de l’article 154 de la loi organique relative aux régions habilite la région à constituer avec d’autres régions ou
avec : « une ou plusieurs communes, une ou plusieurs préfectures ou provinces, un groupement dénommé "groupement de
collectivités territoriales" doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière et ayant pour objet la réalisation d'une œuvre
commune ou la gestion d'un service d'intérêt général pour le groupement ».
Le groupement de collectivités territoriales favorise la mise en commun de moyens humains et techniques, et permet de remédier
aux inconvénients du découpage territorial. Il permettra à la région, dans le cadre de la mise en œuvre de son PDR, de mettre en
commun certains domaines d’activités, pour mieux répondre aux besoins spécifiques des populations et d’optimiser des
ressources dans le cadre de vastes territoires, (valorisation des déchets, approvisionnement en eau, électrification,…)
Le groupement de collectivités territoriales doit permettre à la région en association avec les autres collectivités territoriales, de
promouvoir la solidarité et la complémentarité entre les territoires, de réaliser des économies d'échelle et une meilleure répartition
des frais fixes au profit des collectivités de petites et moyenne taille, mais aussi, une plus grande crédibilité vis-à-vis des bailleurs
de fonds et des investisseurs (effet de taille et surface financière).

 Les actions de partenariat :


Les conventions de partenariat constituent, en raison de leur souplesse, les instruments juridiques les plus courants permettant
le financement croisé des projets des collectivités territoriales.
Ce procédé de contractualisation entre la région et ses partenaires, comme le montre le tableau ci-après, couvre de nombreux
secteurs d’activité et des acteurs multiples.

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Mais si les conventions de partenariat offrent des avantages en termes de souplesse dans la phase de leur signature, leur gestion au niveau de
l’exécution des projets ne manque pas de soulever certaines difficultés, notamment au niveau de la programmation et de la mise en œuvre.
Tableau 87 : Sommaire de quelques actions de partenariat
Partenaires de la région Domaine de coopération et de partenariat Bénéficiaire final
Walis et gouverneurs Assistance technique Région et Agence d’exécution des projets
Ministère de l’urbanisme et conseil régional de l’ordre des Assistance technique Région FM
architectes
Ministère de la santé Renforcement du secteur hospitalier de la région Population
Universités : Sidi Med Ben Abdallah, Al-Akhawayne, My Ismail, Formation, Sensibilisation, Région FM
UEM,ENA Appui à la Recherche scientifique
Office de la formation professionnelle Appui aux instituts de formation, encouragement des prestations de formation- Instituts-Etudiants
Appui social - Subvention
Ministère de l’équipement Renforcement des voies routières Communes de la région
ONEE Electrification et eau potable Douars
AL-OMRANE Promotion du secteur du Logement social Région FM
Ministères : Agriculture, Energie et mines, Environnement Barrages collinaires Communes –Boulemane
Agence de bassin, INDH
Ministère de la culture Création du grand théâtre de Fès Région-Com Fès –Préfecture Fès
Ministère de l’habitat et de la politique de la ville
Ministères : Intérieur, habitat et politique de la ville, Création du palais des congrès Région FM, Com Fès, Préfecture Fès
Ministères : Intérieur, habitat et politique de la ville, Fondation Création du musée de Fès Région FM, Com Fès, Préfecture Fès
des musées
Ministère de la culture Création de l’Institut des beaux-arts Région FM, Com Fès, Préfecture Fès
Ministère de l’habitat et de la politique de la ville
Conseil Régional du tourisme Assistance technique Région FM
Ministères : intérieur, Agriculture, environnement, HCEF, Traitement et Protection d’Oued Fès Région FM, CU Fès, Com My Akoub. Com My
Agence Sebou Akoub, Com Sbaa Rouadi, Com Aïn chkef
Ministère de l’artisanat Financement de la promotion du secteur de l’artisanat dans la région - Région FM
Organisation foire d’exposition – promotion de l’économie solidaire
Ministère du tourisme Programme intégré écotourisme Région FM
Ministère de la jeunesse et du sport Construction équipements sportifs de proximité Région FM
Emploi Appui à la promotion de l’emploi dans la région Région FM
Académie régionale de l’enseignement et de la formation Transport scolaire (acquisition d’autobus) Population
Agence MAP Coopération Région FM
ONEE Electrification rurale et eau potable Communes de la région FM
Associations Animation d’activités culturelles Associations
Développement rural et environnement
La région Centre-Val de Loire Coopération décentralisée Région FM
France formation et transfert de savoir-faire, dialogue interculturel
Source : Région Fès-Meknès

240
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

241
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Des partenariats à optimiser


La région a entrepris d’importantes actions de partenariat au cours des dernières années. Cependant, elle ne tire pas suffisamment
profit des instruments de partenariat et de coopération pour :
 faire jouer l’effet de levier dans les actions qui appellent la contribution de plusieurs opérateurs ;
 mutualiser et optimiser les ressources nécessaires à la réalisation des projets d’intérêt commun avec d’autres acteurs ;
 partager les expertises dans le cadre des accords d’assistance à maitrise d’ouvrage.
Promouvoir les actions de coopération internationale
L’évaluation de l’action de la région en matière de coopération décentralisée montre que celle-ci a entrepris des initiatives prometteuses,
dont la dernière en date est la signature d’un accord-cadre de coopération avec la région Centre-val de Loire.
Les initiatives prises par la région, dont certaines remontent à l’année 2009, ont pour but le partage d’expérience par la formation et le
transfert de savoir-faire notamment dans le domaine du tourisme vert, scientifique des plantes aromatiques et médicinales (la région
Centre-Val de Loire concentre près de 40% de l’industrie pharmaceutique).
La lecture du bilan global de la région, montre, cependant que celle-ci possède de nombreux atouts encore insuffisamment exploités, en
matière de partenariat avec les grandes régions notamment euro-méditerranéennes.

242
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

6.4 Les défis à relever concernant la mise en œuvre du PDR


Dans la phase de mise en œuvre, l’administration de la région doit relever de nombreux défis : elle doit notamment réussir la mise en œuvre
opérationnelle du PDR, veiller à l’intégration et à la convergence des actions qu’elle mène en parfaite harmonie avec ses partenaires, être en
phase avec les opérateurs économiques et à l’écoute de la société civile.
Réussir la mise en œuvre opérationnelle du PDR
La préparation du programme de développement régional est certes une étape importante dans le processus de développement de la région,
mais l’étape de mise en œuvre constitue à son tour un défi majeur à relever par l’administration régionale et les parties prenantes concernées.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire pour la région de définir les modes opératoires permettant de concrétiser les projets retenus dans
le PDR.
A cet effet, un plan opérationnel de mise en œuvre du PDR doit être établi. Il aura pour objectifs, notamment :
 D’assurer une organisation efficiente des services en charge de la mise en œuvre ;
 D’optimiser les processus et les procédures ;
 D’engager la digitalisation en tant que levier de performance, de transparence et d’accès aux services pour les partenaires et les
citoyens ;
 De promouvoir un changement de culture à travers des initiatives conduisant à l’excellence opérationnelle
 Mettre en place un plan de gestion de la résistance au changement et de renforcement de l’adhésion aux projets de réforme :
parce que la décentralisation comporte de nouveaux enjeux, introduit une nouvelle répartition des pouvoirs et remet en cause les
anciennes pratiques.
La mise en œuvre du PDR est une opportunité unique qui doit reposer sur une stratégie formellement élaborée et communiquée. Elle nécessite
l’existence d’une structure organisationnelle dédiée pour :
 Le développement des compétences nécessaires à la conduite du PDR,
 Un programme d’excellence opérationnelle pour promouvoir l’alignement des processus/procédures sur les besoins de mise en
œuvre du PDR ainsi que la gestion de la performance et l’adoption de standards.

L’exécution d’une stratégie ne peut être réussie sans un alignement des Technologies de l’information, des Ressources humaines, et des
finances (budgétisation) sur les exigences de mise en œuvre du PDR.
243
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Un grand écart de compétences a été identifié dans la structure en cours. Cependant, vu les capacités de base et l’expérience des ressources
humaines, beaucoup de ces compétences peuvent être acquises par la mise en place de programmes de formation adéquats, alignés sur les
besoins de mise en œuvre du PDR. A cet égard, Il y a deux types de formations à développer :

Formations spécialisées : nécessaires pour des experts de contenu qu’il faut identifier en fonction de leur métier ;

Formations générales : elles sont nécessaires à une large population concernée par la participation à la réalisation du PDR ou par la prise en
charge de fonctions ou responsabilités nouvelles au sein de l’administration régionale.

 Formation des élus :

La loi organique n°111-14 accorde aux élus des collectivités territoriales le droit de bénéficier d’un nombre de jours minimums de formation (8
jours par an). Le métier de l’élu comporte de multiples facettes et appelle des compétences, des savoirs faires et la maitrise de nouveaux
processus de gestion, d’où la nécessité d’élaborer un plan de formation pour les élus.

Le décret n°2-16-297, fixe les modalités d’organisation des sessions de formation au profit des élus locaux. C’est à la Région qu’il appartient
de coordonner sa mise en œuvre avec les autres collectivités territoriales tout en s’appuyant sur l’assistance technique des services du
ministère de l’intérieur.

Dans cette perspective, plusieurs «maisons de l’élu » crées constituent des centres de ressources et d’expertise en formation des élus et des
points focaux pour la promotion des actions de coopération décentralisée.

La valorisation des fonctionnaires :

La mise en place d’un statut valorisant pour toutes les catégories de personnel qui composent les ressources humaines de la Région : parce
qu’en l’absence d’un cadre de travail motivant et d’un régime de rémunération attrayant, la région ne peut recruter et retenir les cadres à haut
potentiel ;

244
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Veiller à l’intégration et à la convergence des actions de mise en œuvre du PDR


La mise en œuvre du PDR, appelle une mobilisation de plusieurs intervenants sur la base d’une approche intégrée, multi-acteurs et à des
échelons territoriaux différents

Pour la région, cette approche multi-niveaux sera l’occasion, dans le respect de la délimitation du périmètre des attributions et des
responsabilités de chacun, d’engager :
 un véritable dialogue des territoires autour des projets d’intérêt communs
 la négociation constructive visant le seul objectif du développement et du bien-être des populations

De nouveaux modes d’action permettant le ‘’faire avec’’, moyennant la mutualisation des ressources et le ‘’faire ensemble’’ dans le cadre
d’intercommunalités bien ciblées, le ‘’faire faire’’ à travers des partenariats bien étudiés et mutuellement bénéfiques.

La mutualisation et l’optimisation de l’expertise disponible en partage avec les autres acteurs du territoire de manière à apporter à la décision
locale le concours indispensable pour garantir la qualité des réalisations: Ce processus permet de tirer le meilleur parti des moyens humains
disponibles et d’améliorer la transparence dans l’élaboration des projets.

Pour faire aboutir cette approche, un cadrage institutionnel est nécessaire et peut prendre les formes suivantes:

 Un cadre contractuel et conventionnel :

 Un Contrat-Plan État-Région fixant les modalités de gestion des projets inscrits au titre des compétences partagées ;

 Des conventions spécifiques de partenariat avec les provinces, les préfectures et les communes et leurs groupements ;

 Des conventions de partenariat avec les acteurs économiques.

245
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Des instances de suivi et de pilotage :


 Un comité de pilotage regroupant l’ensemble des parties prenantes
 Un comité de suivi du PDR, composé de la Direction Générale des Services du Conseil Régional (DGS) et de l’Agence Régionale
d’Exécution des Projets (AREP);
 Un Conseil de coopération et de partenariat qui aura pour vocation d’être un espace de coordination et d’évaluation des actions de
partenariat mais aussi de recherche collective et concertée de solutions aux difficultés rencontrées et de capitalisation des bonnes
pratiques. Cette instance pourra être créée au moyen d‘une convention à passer avec le représentant de l’État et les collectivités
territoriales de la région.

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Créer les opportunités d’investissement pour les entreprises privées


Parmi les activités qui relèvent des compétences propres de la région certaines pourraient être confiées au secteur privé.

 Promotion d’un marché de gros régional :  Société de développement régionale


Activité à forte valeur ajoutée entrant dans  Groupement de collectivités
la chaine de valorisation des produits territoriales avec la région comme chef
agricoles phares de la région. de file
 Plateforme régionale de
 Domiciliation et l'organisation des zones commercialisation (SDR)
d'activités économiques dans la région ;  Couplage Société de patrimoine (SDR)
et gestion déléguée pour la partie
 Création et exploitation de zones d'activités exploitation
artisanales et des métiers ;  Groupement de collectivités
territoriales avec la région comme chef
 Transport public collectif interurbain des de file
personnes ;  Sociétés régionale de développement
d’autonomie énergétique en
 Centre régional de formation d'emploi et de association avec la SIE (région zéro
développement des compétences déchet)

 Elaboration d'une stratégie régionale


d'économie de l'énergie et de l'eau ;
 La promotion des initiatives relatives aux
247
énergies renouvelables
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Mobiliser et appuyer la société civile


La région Fés-Méknès a mis en place les instances de la démocratie participative telles qu’elles ont été instituées par la loi organique relative
à la région. A ces instances, il importe d’ajouter la nécessité pour la région de mettre en place le dispositif de gestion et de suivi relatifs à
l’exercice du droit de pétition. Afin que ces mécanismes, jouent réellement leur rôle, plusieurs conditions sont nécessaires, notamment :
 Un programme régional de renforcement des capacités de la société civile.
 Une structure dédiée, au sein de l’organigramme de la région, à l’accompagnement de la société civile et à l’exercice du
droit de pétition par les citoyens et les associations ;
 Un plan de communication et une plate-forme d’échange destinés à informer et mobiliser les habitants de la région.
 Une excellente communication autour des projets de la région et de sa nouvelle organisation : parce qu’il est nécessaire
d’informer, de convaincre et de susciter l’adhésion des acteurs concernés et de la population, le plus en amont possible.

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Annexes
1 Définitions
RFM Région Fès-Meknès
Un ménage est un groupe de personnes parentes ou non, vivant et dormant habituellement dans un même
Le ménage
logement, et dont les dépenses sont généralement communes.
L’âge C’est l’écart exprimé en années révolues entre la date de référence de l’enquête et la date de naissance.
Elle comprend les personnes ayant un emploi (Actifs occupés = AO) et les personnes disponibles à la
La population active
recherche d’un emploi (actif en chômage = CH).
Toute personne en âge d’activité (15 ans et plus) apte à travailler, sans emploi au moment de l’enquête et
L’actif en chômage
qui cherche un travail.
Nombre moyen de naissances vivantes qui seraient mises au monde par une femme soumise, durant sa
Indice synthétique de fécondité
période de procréation, aux taux de fécondité observés durant une année donnée.
Taux brut de natalité Le rapport des naissances de l’année à la population moyenne de cette année.
Taux brut de mortalité Le rapport des décès de l’année à la population moyenne de cette année.
Taux d’accroissement naturel La différence entre le taux brut de natalité et le taux brut de mortalité
Taux brut d’activité Le rapport de la population active à la population totale.
Taux d’accroissement naturel La différence entre le taux brut de natalité et le taux brut de mortalité.
Taux brut d’activité Le rapport de la population active à la population totale.
Taux spécifique d’activité Le rapport de la population active à la population d’âge 15 ans et plus.
Taux de chômage Le rapport de la population active en chômage à la population totale.
Taux d’accroissement annuel
Il s’agit du taux d’accroissement annuel moyen durant la période séparant deux recensements.
intercensitaire
Est le rapport de l’effectif des personnes alphabétisées d’âge 10 ans et plus à l’effectif de la population totale
Taux d’alphabétisation
de cette tranche d’âge.
Est le rapport de l’effectif d’enfants scolarisés, des deux sexes, d’âge 7 à 12 ans révolus, à l’effectif de la
Taux de scolarisation
population totale de cette tranche d’âge.

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

2 Liste des cartes


Intitulé de la carte Page
Dépense de consommation 16
Schéma du transfert de la prise sur M’Dez à la pleine du Saïss 28
Localisation des projets structurants d’irrigation 31
Couvert forestier 36
Répartition des carrières dans la Région 39
Surface des zones industrielles 44
Armature urbaine, Etablissements touristiques classés 72
Produits et ressources touristiques 76
Densité de la population rurale 96
Répartition des villes selon la situation et le degré de déficit 130
Taux d’accroissement annuel moyen 131
Accès aux services de base en 2014 132
Analphabétisme et pauvreté 133
Taux d’activité et taux de chômage en 2014 134

Répartition des communes rurales selon la situation et le degré de déficit (tableau) 135
Répartition des communes rurales selon la situation et le degré de déficit (carte) 138
Réseau routier et infrastructure 140
Connexion de la région aux réseaux autoroutier et ferroviaire 147
Répartition des équipements de santé selon les provinces et les préfectures 171
Répartition des nombres d’hopitaux et de médecins selon les provinces et les préfectures 172

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

Intitulé de la carte Page


Armature urbaine et unités territoriales agricoles 181
Région Fès-Meknès : Liste des villes de montagne 182
Territoires et armatures urbaines 183
Armature urbaine dans l’aire de la plate forme métropolitaine Fès-Meknès en 2004 184
Armature urbaine dans l’aire de la plate forme métropolitaine Fès-Meknès 185
Caractéristiques de l’armature urbaine de la Région Fès-Meknès 186
Position des villes dans le cadre naturel de la Région 201
Réseau hydrographique et barrage dans la Région 209
Pression en termes d’alimentation en eau potable et assainissement 210
Projections et orientations des SRAT dans la Région 249
Projections et orientations des SRAT dans la Région (suite) 250
Carte de synthèse du diagnostic territorial 251

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

3 Liste des tableaux


N°du
Intitulé du tableau Page
tableau
1 Produit intérieur brut par région 14
2 Dépenses de consommation finale des ménages par région 15
3 Répartition du PIB par secteur et par région en 2014 18
4 Superficies et productions céréalières dans la RFM 20
5 Superficies et productions de légumineuses dans la RFM 21
6 Evolution de la valeur de la production agricole entre 2008 et 2015 22
7 Effectif du cheptel national et dans la RFM en 2013 23
8 Evolution de la valeur de la production animale entre 2008 et 2015 23
9 Les projets, leur vocation, leur coût et lenombre d’agriculteurs impliqués dans le PMV de la RFM 26
10 Programme PEI 27
11 Barrage en projet dans la RFM 30
12 Superficie des forêts reboisées et naturelles : année 2015 34
13 Production annuelle moyenne minière (2013-2015) hors carrière dans la RFM 38
14 Les principales grandeurs industrielles dans la RFM en 2012 41
15 Evolution des données des industries entre 2005 et 2012 43
16 Chiffre d’affaires en 2012, 2013 et 2014 52
17 Répartition des emplois de l’artisanat entre les délégations artisanales dans la RFM 54
18 Evolution de la valeur des exportations des produits artisanaux par délégation régionale 56
19 Principaux projets au niveau de Fès 59
20 Projets en cours de réalisation au niveau de Meknès 60
21 Projets en cours de réalisation au bniveau de Meknès 62

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Région Fès-Meknès
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Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

N°du
Intitulé du tableau Page
tableau
22 Projets réalisés au niveau de Meknès 66
23 Evolution de la capacité touristique en nombre de lits entre 1996 et 2012 69
24 Evolution du nombre de nuitées touristiques entre 1996 et 2013 70
25 Nuités touristiques réalisées par catégorie d’établissements classés selon les provinces ou préfecture 71
26 Capacité en lits des établissemnts classés selon les provinces ou préfecture 73
27 Nombre de projets et répartition des coûts entre les secteurs public et privé 77
Projet intègré de développement du produit culturel et artisanal MDINTI 1 dans le cadre de la vision 2020 de la préfecture de
28 79
Meknès
Projet intègré de développement du produit culturel et artisanal MDINTI 2 dans le cadre de la vision 2020 de la préfecture de
29 80
Meknès
30 Projets structurants dans la préfecture de Meknès proposés dans la vision 2020 81
31 Projet intègré de développement du tourisme rural et nature Dit Karyati dans le cadre de la vision 2020 de la province d’El Hajeb 82
32 Projets structurants des zones logistiques de la RFM 88
33 Superficie en besoin de zones logistiques selon l’AMDL 89
34 Programme de logistique urbaine de la ville de Fès 91
35 Evolution de la répartition de la population selon la province ou la préfecture 94
36 Densité selon la province ou la préfecture 95
37 Evolution du taux d’urbanisation de 1994 à 2014 selon la province et préfecture 98
38 Evolution de la répartition par grand groupe d’âge 100
39 Evolution du taux d’accroissement annuel moyen de l’effectif des ménages 100
40 Répartition spatiale de la dynamique des ménages 101
41 Répartition des personnes de 15 ans et plus selon l’état national 102
42 Répartition des veufs et divorcés selon le genre 103
43 Evolution de la population selon le milieu de résidence 103
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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

N°du
Intitulé du tableau Page
tableau
44 Evolution du taux d’accroissement annuel moyen 103
45 Taux d’accroissement annuel moyen 104
46 Evolution de la répartition de l’accroissement annuel selon le milieu de résidence 104
47 Proportion des communes dont le taux d’accroissement annuel moyen est négatif selon la province ou la préfecture 106
48 Variation de l’ISF selon la province ou préfecture 107
49 Répartition des naissances selon le milieu de résidence 108
50 Les régions selon l’indice de synthèse 116
51 Evolution hypothétique du poids démographique de la région 117
52 Projection de la population du Maroc redressée sur la base du RGPH de 2014 (en milliers d’habitants) 118
53 Résultats de la projection 118
54 Evolution du taux d’urbanisation au niveau de la région 120
55 Projection de la population selon le milieu de résidence 120
56 Evolution de la taille moyenne des ménages 121
57 Evolution de l’effectif des ménages 121
58 Volume des créations d’emplois projetés 123
59 Taux de pauvreté et de vulnérabilité en 2006 – 2007 par province et préfecture 125
60 Impact de l’urbanisation sur les indicateurs de développement humain 127
61 Répartition des villes de moins de 50 000 habitants selon la situation et le degré de déficit 129
62 Répartition des communes rurales selon la situation et le degré de déficit 135
63 Répartition des routes par type dans la région 139
64 Trafic sur les routes nationales 148
65 Offre de transport public en autocars par province 149
66 Récapitulatif du trafic « voyageurs » au niveau de la Région Fès-Meknès 153
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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

N°du
Intitulé du tableau Page
tableau
67 Evolution du taux d’urbanisation de 1994 à 2014 selon la province et préfecture 162
68 Structure de l’armature urbaine et concentration de la population 163
69 Evolution de la structure urbaine de 1994 à 2014 164
70 Répartition des communes urbaines selon le taux d’accroissement annuel moyen 169
71 Caractéristiques de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès selon les provinces 176
72 Caractéristiques de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès selon les UTA 180
73 Région de Fès-Meknès _ liste des villes de montagne 182
74 Armature urbaine dans l’aire d u bipôle Fès-Meknès 185
75 Caractérisque de l’armature urbaine de la région Fès-Meknès 186
76 Croissance démographiques des communes périphériques de Fès 188
77 Evolution de la population de la ville de Meknes et ses communes périphériques 192
78 Rejets liquides 202
79 Superficies plantées entre 2000 et 2012 212
80 Les étudiants des établissements supérieurs publics dans la région Fès Meknès 221
81 Effectif des étudiants dans les instituts et écoles supérieures 222
82 Liste des établissements d’enseignement supérieur privés 224
83 Nombre de lauréats des établissements supérieurs privés en 2011-2012 225
84 Etablissements de formation et inscrits par operateur au titre de 2015/2016 228
85 Effectif des stagiaires des établissements de la formation professionnelle 229
86 Effectif global de l’administration de la Région 235
87 Sommaire de quelques actions de partenariat 240

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

4 Autres tableaux

 Produit intérieur brut par région

PIB (en millions de DH) PIB par tête Rapport de PIB/hab et le


Région Structure
en 2014 en DH 2014 PIB/tête au niveau national

1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima 87213 9,44% 24650 90%


2 Oriental 45095 4,88% 19460 71%
3 Fès-Meknès 86734 9,39% 20498 75%
4 Rabat-Salé-Kénitra 150693 16,31% 32961 121%
5 Béni Mellal-Khénifra 53871 5,83% 21347 78%
6 Casablanca-Settat 295550 32,00% 43187 158%
7 Marrakech-Safi 83140 9,00% 18432 67%
8 Drâa-Tafilalet 24637 2,67% 15122 55%
9 Souss-Massa 61034 6,61% 22848 84%
10 Guelmim-Oued Noun 12123 1,31% 27964 102%
11 Laâyoune-Saguia al Hamra 13070 1,41% 35584 130%
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab 9156 0,99% 64312 235%
Enceintes extra-territoriales 1381 0,15% 0%
Total 923696 100,00% 27345 100%
Source : Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Répartition du PIB par secteur et par région en 2014

REGION Primaire Secondaire Tertiaire TOTAL


9898 25742 40972 76612
1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima
13% 34% 53% 100%
5949 9565 23387 38901
2 Oriental
15% 25% 60% 100%
17491 17366 41391 76248
3 Fès-Meknès
23% 23% 54% 100%
19531 21924 94634 136089
4 Rabat-Salé-Kénitra
14% 16% 70% 100%
9133 19071 20538 48742
5 Béni Mellal-Khénifra
19% 39% 42% 100%
12770 110212 145380 268362
6 Casablanca-Settat
5% 41% 54% 100%
12763 17701 42586 73050
7 Marrakech-Safi
17% 24% 58% 100%
4108 3723 13638 21469
8 Drâa-Tafilalet
19% 17% 64% 100%
11257 12842 30268 54367
9 Souss-Massa
21% 24% 56% 100%
1450 1145 8300 10895
10 Guelmim-Oued Noun
13% 11% 76% 100%
1414 4055 8012 13481
11 Laâyoune-Saguia al Hamra
10% 30% 59% 100%
2039 745 6647 9431
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab
22% 8% 70% 100%
Enceintes extra-territoriales 1381
Total 107802 244091 477135 829028
13% 29% 58% 100%
Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014
260
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Les principales grandeurs industrielles dans la Région Fès-Meknès en 2012

Effectifs
Année 2012 Valeur Chiffre Nombre C.A/employé en
Investissements Exportation Production employés
en milliers de DH ajoutée d'affaires d'établissements milliers de DH
permanents
Meknès 607 254 2 611 864 358 162 12 726 483 13 362 129 12 565 182 1 063
El Hajeb 3 494 51 020 0 179 622 185 622 421 13 441
Ifrane 4 038 40 653 128 052 128 352 385 21 333
Boulemane - 541 - 1 573 1 689 7 2 241
Fès 384 575 2 761 572 1 984 667 9 396 330 11 807 234 29 376 605 402
Sefrou 10 228 78 937 198 761 361 062 370 345 1 607 34 230
Moulay Yacoub 899 13 203 16 728 45 895 87 848 100 13 878
Taounate 5 022 12 992 380 16 687 16 661 122 40 137
Taza 25 829 166 992 178 258 659 876 898 382 5 037 85 178
Région Fès-
1 041 339 5 737 774 2 736 956 23 515 580 26 858 262 49 620 995 541
Meknès
Total national 23 209 765 99 856 658 109 953 376 391 712 991 429 733 531 548 212 7 894 784
Part de la région
4% 6% 2% 6% 6% 9% 13% 0,69
dans le national
Source : Annuaire Statistiques du Maroc 2014

261
Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Nuitées touristiques réalisées par catégorie d'établissement par province de la Région Fès-Meknès

Au 31-12-2013 TOTAUX 5 étoiles 4 étoiles 3 étoiles 2 étoiles 1 étoile


El Hajeb 0 - - - - -
Ifrane 49079 12255 2 800 26 477 7 547
Meknès 207943 - 92 697 79 611 26 418 9 217
Boulemane 753 - - 753 -
Fès 657245 149 458 277 788 193 362 16 404 20 233
Sefrou 5046 - - 2 200 2 267 579
Moulay Yacoub 9455 - - 4 166 5289
Taounate 1903 - - - - 1 903
Taza 17402 - - - 17 402 0
TOTAL RÉGION FÈS-MEKNÈS 948 826 161713 373 285 301 650 67410 44768
TOTAL NATIONAL 14 274 551 4286 914 5 921 005 2 683 807 788 214 594 611
PART DE LA RÉGION FÈS-MEKNÈS 7% 4% 6% 11% 9% 8%
Au 31-12-2013 Total Pensions Motels Auberges Maisons d'hôtes Résid. Touristi
El Hajeb 27 - 16 - 11 -
Ifrane 547 - - 154 29 296
Meknès 231 - 9 - 188 34
Boulemane 0 - - - - -
Fès 732 - - 10 687 17
Sefrou 0 - - - - -
Moulay Yacoub 46 - - - - 46
Taounate 0 - - - - -
Taza 19 - - 19 - -
TOTAL RÉGION FÈS-MEKNÈS 1602 86 25 183 915 393
TOTAL NATIONAL 34 986 1 390 160 2 684 20 006 10 746
PART DE LA RÉGION FÈS-MEKNÈS 5% 6% 16% 7% 5% 4%
Source : Annuaire Statistique du Maroc 2014

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Capacité en lits des établissements classés selon les provinces ou préfectures

Au 31-12-2013 Total 5 étoiles 4 étoiles 3 étoiles 2 étoiles 1 étoile


El Hajeb - - - - - -
Ifrane 1 283 142 253 594 80 214
Meknès 2 752 - 1 374 688 332 358
Boulemane 104 - - 72 32 -
Fès 7 051 2 076 2 904 1 494 372 205
Sefrou 273 - - 160 73 40
Moulay Yacoub 592 - 398 - 138 56
Taounate 66 - - - - 66
Taza 362 - - - 340 22
TOTAL RÉGION FÈS-MEKNÈS 11 200 2076 4676 2414 1287 747
TOTAL NATIONAL 137 322 32 684 47 833 28 307 14 643 13 855
PART DE LA RFM 8% 6% 10% 9% 9% 5%
Source : Annuaire Statistique du Maroc 2014

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Région Fès-Meknès
Elaboration du programme de développement régional de la Région Fès-Meknès
Phase 1 : Réalisation d’un diagnostic territorial de la Région

 Produit intérieur brut par secteur d'activité et par région (en millions de DH)

PIB du PIB du PIB du PIB du


secteur par secteur par secteur par secteur par
REGION Primaire Secondaire Tertiaire I-S/Pt
rapport au rapport au rapport au rapport au
national national national national
1 Tanger-Tétouan-Al Hoceima 9898 9,2% 25742 10,5% 40972 8,6% 10601 11,2%
2 Oriental 5949 5,5% 9565 3,9% 23387 4,9% 6193 6,5%
3 Fès-Meknès 17491 16,2% 17366 7,1% 41391 8,7% 10485 11,1%
4 Rabat-Salé-Kénitra 19531 18,1% 21924 9,0% 94634 19,8% 14604 15,4%
5 Béni Mellal-Khénifra 9133 8,5% 19071 7,8% 20538 4,3% 5129 5,4%
6 Casablanca-Settat 12770 11,8% 110212 45,2% 145380 30,5% 27188 28,7%
7 Marrakech-Safi 12763 11,8% 17701 7,3% 42586 8,9% 10090 10,7%
8 Drâa-Tafilalet 4108 3,8% 3723 1,5% 13638 2,9% 3168 3,3%
9 Souss-Massa 11257 10,4% 12842 5,3% 30268 6,3% 6667 7,0%
10 Guelmim-Oued Noun 1450 1,3% 1145 0,5% 8300 1,7% 1228 1,3%
11 Laâyoune-Saguia al Hamra 1414 1,3% 4055 1,7% 8012 1,7% -410 -0,4%
12 Ed Dakhla-Oued ed Dahab 2039 1,9% 745 0,3% 6647 1,4% -275 -0,3%
Enceintes extra-territoriales 0,0% 0,0% 1381 0,3% 0,0%
Total 107802 100,0% 244091 100,0% 477135 100,0% 94668 100,0%
Note d’information relative aux comptes régionaux de l'année 2014

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