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le Rhin et la Meuse.
Empire musulman
Empire byzantin
Pippinides
Lombards
Même si les voies terrestres romaines sont encore utilisables à cette époque, le trafic commercial
est essentiellement fluvial (et permet le transfert de marchandises d'un bassin fluvial à l'autre)
mais il ne permet que le transport de denrées suffisamment onéreuses pour être rentable6. Même
si le trafic est faible, ces voies sont capitales pour acquérir de quoi entretenir ses vassaux7. Avec
la présence musulmane en Méditerranée occidentale les voies commerciales byzantines ne
peuvent plus passer que par l'Adriatique. Dès lors l'axe Rhône-Saône-Rhin (ou Seine) est
supplanté par l'axe Pô-Rhin-Meuse7.
Les Pippinides, une famille austrasienne dont le berceau est situé sur la Meuse, acquièrent un
avantage économique qui va leur permettre de mettre sur pied des armées bien plus
nombreuses que ses rivales7. Le basculement à l'est des voies commerciales réactive les régions
riches en minerai de fer lequel était déjà exploité à l'origine de la puissance agricole et militaire
des celtes. Ceci permet de bénéficier d'armes et protections en acier de bonne qualité
augmentant leur supériorité militaire. L'outillage agraire s'en trouve amélioré et la productivité
augmente. Les Pippinides, en contrôlant plus de 90 grands domaines agricoles de part et d'autre
de la Meuse, se sont procuré une puissance sans égale7. Ainsi Pépin de Herstal, devient maire
du palais d'Austrasie en 679, contrôle la Neustrie en 687 et prend le titre de prince des Francs.
Pour conserver ses conquêtes, ses descendants doivent maintenir cette politique expansive pour
éviter la dissolution de leur empire naissant. Son fils Charles Martel, issu de sa deuxième
épouse, doit ainsi réduire les révoltés neustriens, puis assujettir les Frisons,
les Alamans, Bourguignons et les Provençaux7.
Parallèlement à cette évolution le bassin méditerranéen est victime
aux VIe et VIIe siècles d'épidémies de peste et de variole récurrentes que les chroniqueurs de
l'époque décrivent comme de véritables fléaux. Le bilan est impossible à chiffrer mais, certains
historiens le comparent à celui de la peste noire de 1347-1350 : Jacques le Goff et Jean-Noël
Biraben y voient la cause d'un important affaiblissement démographique du sud de l'Europe qui
explique en partie le basculement du centre de gravité de l'Occident vers le nord8.