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PCSI

Devoir Surveillé 3
Jeudi 20 décembre 2018


Atomistique


Corrigé




EN GUISE D’INTRODUCTION : LES ALLUMETTES

1
(PAS DE QUESTION)



Quelle chimie permet aux allumettes de s’enflammer ?

Les deux problèmes qui vous sont proposés cet après-midi sont consacrés à deux
éléments présents dans l’allumette : l’antimoine tout d’abord puis le potassium.

PREMIER EXERCICE

L’ANTIMOINE Sb

Le numéro atomique de l’antimoine est Z = 51.

Son nom vient du grec anti-monis signifiant « pas seul » en
référence au fait qu’il se trouve toujours combiné à un
autre élément. Le sulfure d’antimoine, du nom de stibine,
était utilisé par les égyptiens pour se maquiller les yeux.
C’est lui qui a donné son symbole Sb à l’élément.
La teneur moyenne de l’écorce terrestre est de 0,2 ppm
d’antimoine (62ème élément le plus abondant).

Les principaux minerais contenant de l’antimoine sont sulfurés, sous forme de stibine
Sb2S3, de jamesonite Pb2Sb2S5, de tétraédrite Cu12Sb4S13. Des minerais oxydés,
valentinite et senarmontite (Sb2O3) sont également exploités. L’or, l’argent et
le mercure accompagnent souvent l’antimoine dans ses minerais.






2
A. L’antimoine : l’élément

Le site webelements indique que l’antimoine possède principalement deux isotopes :


𝟏𝟐𝟏 𝟏𝟐𝟑
Isotope 𝑺𝒃 𝑺𝒃
Abondance naturelle en % 57,2 42,8

1) Préciser la composition d’un noyau de l’isotope le plus abondant de l’antimoine
121Sb.


Le nombre de masse de l’isotope le plus abondant est A = 121.
Le numéro atomique de l’antimoine est Z = 51, le noyau renferme donc 51 protons. Le
complément pour atteindre 121 est le nombre de neutrons donc le noyau de cet isotope
renferme :
51 protons
70 neutrons


2) Déterminer la masse molaire de l’élément antimoine.

La masse molaire de l’élément antimoine se calcule en additionnant les masses
molaires des différents isotopes affectés de leur abondance ; on sait de plus que la
masse molaire est presque égale au nombre de masse d’un isotope.
Ainsi :
M(Sb) = 0,572x121 + 0,428x123 = 121,86 soit M(Sb) = 121,9 g.mol-1 .


3) Enoncer la règle de Klechkowski, et l’utiliser pour prévoir la configuration
électronique fondamentale d’un atome d’antimoine dans son état fondamental.

La règle de Klechkowski s’énonce ainsi :
« Les orbitales atomiques se remplissent par valeur de la somme (n+l) croissante ;
à (n+l) constant, elles se remplissent par valeur de n croissante ».

Alors la configuration électronique fondamentale de Sb s’écrit, à l’état fondamental :

1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p6 5s2 4d10 5p3

soit en réordonnant les orbitales par valeur de croissante :

1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 4d10 5s2 5p3

ou en utilisant la configuration électronique du krypton Kr (Z = 36) : [36Kr]4d10 5s2 5p3


4) Combien l’antimoine possède-t-il d’électrons de valence ?

Les électrons de valence de Sb sont ceux qui sont associés ici au nombre quantique n le

3
plus élevé, c’est à dire n = 5 (la sous-couche 4d n’est pas en cours de remplissage) :
Sb possède 5 électrons de valence : 5s2 5p3 .


5) Combien d’électrons célibataires un atome d’antimoine possède-t-il ? Donner les
valeurs des nombres quantiques que possèdent ces électrons célibataires.

D’après la règle de Hund, le remplissage de la sous-couche 5p est le suivant :


Alors on remarque que l’antimoine possède 3 électrons non appariés, ou célibataires.

Ces 3 électrons 5p sont tous dans le même état de spin, ils diffèrent par la valeur du
nombre quantique magnétique ml :

n l ml ms n l ml ms
5 1 -1 ½ 5 1 -1 -½
5 1 0 ½ 5 1 0 -½

5 1 1 ½ 5 1 1 -½

6) Déterminer les coordonnées de l’antimoine dans la classification périodique des
éléments : à quelle colonne appartient-il ? A quelle période ?

Pour l’antimoine, le nombre quantique principal n a la valeur maximale nmax = 5 donc
Sb appartient à la 5ème période et sa configuration se termine en np3 donc il est dans la
troisième colonne du bloc p soit la 15ème colonne de la classification (2+10+3=15).
Sb : colonne 15 ; période 5.



7) L’antimoine est-il un métal ou un non-métal ? Citer une propriété expérimentale
qui permet de trancher sans ambiguïté cette question.

Par sa position dans la classification périodique, l’antimoine n’est pas un métal mais
un métalloïde. Il possède certaines propriétés des métaux comme l’éclat
métallique.
Pour trancher sans ambiguïté ce caractère non métallique, il faudrait étudier sa
conductivité en fonction de la température car pour un métal, la conductivité
diminue lorsque la température augmente.

4
8) Tout en bas de la colonne de l’antimoine, se trouve le moscovium (Mc). Pourquoi
ne trouve pas de données sur ses propriétés chimiques ?

On ne trouve aucune donnée concernant le moscovium car c’est l’élément
de numéro atomique Z = 115 (51+32+32) et aujourd’hui, seuls quelques
atomes de cet élément ont été détectés, leur existence étant fugace.
Nous sommes donc bien loin d’avoir suffisamment d’atomes de cet
élément pour pouvoir l’étudier.

Dans l’antiquité, les femmes égyptiennes se servaient de l’antimoine comme fard à cils.
Elles utilisaient pour cela de la stibine Sb2S3 (noir), sulfure d’antimoine.
On donne les électronégativités suivantes : χP(Sb) = 2,05 et χP(S) = 2,58 .

9) Rappeler la définition de l’électronégativité. L’indice « P » fait référence à l’une
des échelles d’électronégativité très utilisées. A quel chimiste la doit-on ?

« L’électronégativité traduit l’aptitude qu’a un atome à attirer à lui les électrons des
liaisons auxquelles il participe dans un édifice ».
Une échelle très utilisée par les chimistes est l’échelle de Linus Pauling (1932).

10)A partir des électronégativités données, indiquer quels sont les deux ions
présents dans Sb2S3 et justifier alors la stoechiométrie de ce sulfure.

Le soufre est plus électronégatif que l’antimoine : il a tendance à accepter ou prendre
des électrons ; ainsi il acquiert la configuration du gaz rare qui le suit dans la
classification, à savoir l’argon : S donne l’ion S2-.
L’antimoine, moins électronégatif, va lui céder 3 de ses 5 électrons de valence et va
donner l’ion Sb3+.
Nous avons donc un assemblage d’ions S2- et d’ions Sb3+.
Comme ce sulfure doit être électriquement neutre, alors nous devons prendre
rassembler 3 ions S2- et 2 ions Sb3+ .
D’où la sotoechiométrie du sulfure d’antimoine : Sb2S3.


B. Les sulfures d’antimoine, et l’acide « magique »

Le pentafluorure d’antimoine SbF5 réagit avec l’acide fluorhydrique HF et donne
([H2F]+ [SbF6]-. C’est un « superacide » capable de protoner tous les composés
organiques en donnant de carbocations (Prix Nobel de George Olah en 1994). Avec
l’acide fluorosulfurique HSO3F, on obtient même un acide encore plus fort, affublé du
nom de « magique », [(HO)2SOF]+ [SO3F-SbF5]-.

11) Proposer un schéma de Lewis pour le pentafluorure d’antimoine SbF5. On
rappelle que le fluor est le premier des halogènes et que son numéro atomique
est Z(F) = 9.

Le numéro atomique de F est Z = 9. Sa configuration électronique est 1s2 2s2 2p5.
Il possède 7 électrons de valence.

5
SbF5 : 5 + 5x7 = 40 électrons de valence.
40/2 = 20 doublets d’électrons. Proposons :




12)Le trifluorure d’antimoine existe, appelé réactif de Swart, est obtenu à partir de
SbF5 et a pour formule SbF3. Proposer le schéma de Lewis de SbF3.

De la même façon :
SbF3 : 5 + 3x7 = 26 électrons de valence.
26/2 = 13 doublets d’électrons. Proposons :



13)L’azote N appartient à la même colonne que l’antimoine. Son numéro atomique
est Z(N) = 7. Les deux halogénures NF3 et NF5 peuvent-ils exister aussi ? Justifier
votre réponse.

La configuration électronique de l’atome d’azote est : 1s2 2s2 2p3.
Il possède aussi 5 électrons de valence.

Mais seule la molécule NF3 existe, mais pas NF5 car l’atome d’azote ne possède pas
d’orbitales « nd » vacantes, tandis que l’antimoine possède lui une sous-couche 5d
disponible.
NF5 n’existe pas et SbF5 existe parce que l’antimoine est hypervalent.

Le pentafluorure d'antimoine a été le premier réactif connu permettant de produire du
difluor F2 à partir de fluorures, en raison de la très grande affinité de SbF5 pour l’ion
fluorure F- :
4 SbF5 + 2 K2MnF6 → 4 KSbF6 + 2 MnF3 + F2.

14)Proposer un schéma de Lewis pour la molécule de difluor F2. Pourquoi trouve-t-
on l’halogène X sous la forme du corps simple X2 ?

Le numéro atomique de F est Z = 9. Sa configuration électronique est 1s2 2s2 2p5.
Il possède 7 électrons de valence.

F2 : 2x7 = 14 et 14/2 = 7 doublets d’électrons.

6
Proposons :


Les atomes X s’unissent pour former les molécules X2 en établissant une liaison
covalente car ainsi, ils complètent leur couche de valence avec 8 électrons.


En mai 1968, Olah et ses collaborateurs ont réussi la conversion du méthane CH4 en
carbocation terbutyle +C(CH3)3 par l'acide magique à 140 °C. La réaction commence par
la protonation du méthane en méthaniumCH5+, qui se dissocie immédiatement en
dihydrogène H2 et méthyliumCH3+, ce dernier réagissant à son tour avec le méthane
restant.

15) Le numéro atomique de H est 1, celui de C est 6. Ecrire le schéma de Lewis du
carbocation CH3+. Comment qualifie-t-on une telle espèce au sens de Lewis ?

CH3 : 4 + 3x1 – 1 = 6 électrons de valence ; 6/2 = 3 doublets.
+


Proposons :



L’atome de carbone est déficitaire en électrons : il possède une lacune électronique,
mettant en évidence la possibilité d’accueillir un doublet d’électrons qu’il possède.
Au sens de Lewis, c’est un acide : un carbocation est un acide au sens de Lewis.


SECOND EXERCICE

LE POTASSIUM K

C’est Davy qui découvrit le potassium, un jour d’octobre 1807,
alors qu’il venait de découvrir un autre élément de cette
famille. Son nom vient de la potasse (pot ash, littéralement pot de
cendres) qui était une solution de cendre de végétaux mélangés à
l’eau.
Le symbole K , vient de son autre nom, le kalyum, donné par le
chimiste suédois Berzelius en référence à la plante kali (salicorne)
riche en potassium. Berzelius inventa le système de symbole et
garda donc le symbole actuel pour cet élément : K.


Données pour l’ensemble du problème :

7
Constante de Planck : h= 6,63.10-34 J.s
Célérité de la lumière : c = 3,0.108 m.s-1
Constante d’Avogadro : N = 6,02.1023 mol-1
1 eV = 1,6.10-19 J

numéros atomiques : K : 19 ; O : 8 ; Cl : 17 ; Zn : 30


A. L’élément potassium

Le numéro atomique du potassium est Z = 19.

16) Ecrire la configuration électronique fondamentale de l’atome de potassium K
dans son état fondamental.

La configuration électronique fondamentale de l’atome de potassium est :
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1

17)La masse molaire du potassium est M(K) = 39,1 g.mol-1. Donner le symbole de
l’isotope le plus abondant et préciser la composition de son noyau.

Cette masse molaire est assez proche de 39, donc parmi tous ses isotopes, l’isotope de
nombre de masse A = 39 doit être celui qui est majoritaire ; son symbole est :
𝟑𝟗
𝟏𝟗𝑲
Son noyau renferme 19 protons et 20 neutrons.


18)A quelle famille du tableau périodique appartient le potassium ?

Le potassium est un alcalin, comme le lithium Li, le sodium Na, le rubidium Rb, le
césium Cs et le francium Fr.

L’élément découvert par Davy au même moment est celui qui est situé juste au dessus
dans le tableau actuel : le sodium, Na.

19) Quel est le numéro atomique du sodium ?

Il est situé au dessus alors sa configuration est la suivante :
1s2 2s2 2p6 3s1 ; l’addition des électrons donne 11 : le numéro atomique de Na est
Z = 11.

Sur la page Wikipédia du potassium, on peut lire ceci : « Le potassium est l'élément
chimique de numéro atomique 19, de symbole K (du latin kalium). C’est un métal mou,
d’aspect blanc métallique, légèrement bleuté, que l’on trouve naturellement lié à d’autres
éléments dans l’eau de mer et dans de nombreux minéraux. Il s’oxyde rapidement au
contact de l’air et réagit violemment avec l’eau. Il ressemble chimiquement au sodium ».

8
20)Citez deux propriétés des métaux qui illustrent cet aspect « mou » du potassium
métallique.

Le caractère mou du potassium illustre ses propriétés de ductilité (« qui peut être étiré
sous forme de fil ; possibilité de déformation sans rupture ») et de malléabilité (« peut
être déformé, comme par exemple aplati sous forme de feuilles »).

21)De quelle entité ionique de l’élément potassium s’agit-il lorsqu’ « on le trouve
naturellement lié à d’autres éléments dans l’eau de mer » ? Justifier votre réponse.

Le potassium possède un électron de valence, et il est situé dans la partie gauche du
tableau périodique, donc il est très peu électronégatif, et cède très facilement son
électron de valence : on retrouve l’élément potassium sous la forme d’ion K+ .


22)Revenons un instant à notre allumette. Le bouton est constitué d’un comburant :
KClO3, et d’un combustible formé de colles organiques et d’autres produits tels
que ZnO qui tempère la combustion, des abrasifs (poudre de verre), de
l’agglomérant (gélatine), des colorants.

a) A partir de votre réponse à la question précédente, en déduire la charge x
de l’édifice ClO3x.

Comme le potassium est présent sous la forme ionique K+, alors l’ion chlorate est l’ion
ClO3-, donc x = 1.

b) Proposer un schéma de Lewis pour cet édifice.

Cl possède 7 électrons de valence (halogène)
O possède 6 électrons de valence

7 + 3x6 + 1 = 26 électrons de valence ; 26/2 = 13 doublets d’électrons




c) Donner une définition claire d’un comburant et d’un combustible.

Un comburant est un oxydant, donc une espèce qui gagne donc des électrons : c’est
KClO3.
Un carburant est un réducteur, donc une espèce qui cède des électrons.

d) L’ion de l’élément Zn présent dans ZnO est Zn2+. Ecrire la configuration
électronique fondamentale de cet ion.

9

Configuration électronique de l’atome de zinc : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10

Configuration électronique de l’ion Zn2+ : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 car ce sont les
électrons 4s qui partent les premiers.


B- Propriétés chimiques du potassium

23) « Le potassium s’oxyde rapidement au contact de l’air ». Ecrire l’équation de la
réaction rendant compte de cette observation.

Sous l’action de l’air, le potassium subit une réaction d’oxydation par le dioxygène :

2 K(s) + ½ O2(g) = K2O(s)


24)Comme le sodium, le potassium «réagit violemment avec l’eau». Ecrire l’équation
de la réaction –violente- du potassium sur l’eau.

Le potassium est un réducteur très très fort, et qui réduit l’ion : il y a un dégagement de
dihydrogène observé :

Première demi-équation : K(s) = K+ + e-
Seconde demi-équation : 2 H2O(l) + 2 e- = 2 HO- + H2(g)

Soit : 2 K(s) + 2 H2O(l) = 2 K+ + 2 HO- + H2(g)


25)Quelles propriétés du potassium illustrent ces deux réactions : oxydantes ou
réductrices ?

Ces deux réactions illustrent les très bonnes propriétés réductrices du potassium.

C- Autour du spectre d’émission/absorption du potassium

Voici le diagramme énergétique du potassium, que l’on trouver sur le site National
Institute of Standards and Technology (NIST). Aucune connaissance approfondie sur ces
diagrammes n’est nécessaire pour répondre aux questions posées. Il n’y a aucunement
besoin des écarts d’énergie exprimés en MHz.


10

26) Lorsqu’on effectue un test de flamme avec le potassium, une couleur violette est
émise. Indiquer, à partir du diagramme, quelle(s) est (sont) la(es) transition(s)
qui est(sont) responsable(s) de cette couleur violette, en faisant un petit schéma
très clair.


La radiation violette doit être associée à une radiation de longueur d’onde assez proche
de 300-400 nm, borne inférieure du domaine visible du spectre électromagnétique.
Sur le diagramme cela correspond en fait à deux transitions 4s à 5p, de longueur
d’onde λ = 404,84 nm et λ = 404,53 nm.





27)Exprimer l’énergie de cette transition en eV dans le cas où vous avez trouvé 1
transition ; s’il y a davantage de transitions, calculer cette énergie associée à la
plus petite longueur d’onde.

Calculons l’énergie associée à λ = 404,53 nm

!.! !,!".!"!!" ×!,!.!"!
∆𝐸 = ℎ. 𝜐 = !
= !"!,!".!"!!
J


!,!".!"!!" ×!,!.!"!
∆𝐸 = !"!,!".!"!! ×!,!.!"!!"
eV

11

A.N : ΔE = 3,07 eV


Le même site indique que la longueur d’onde de la radiation capable de provoquer
l’ionisation du potassium vaut λion = 285,6 nm, tandis que le site webelements indique
l’énergie qu’il faut pour effectuer cette ionisation, exprimée en kJ.mol-1.

28)Quelle est donc la valeur lue sur le site webelements ?

Il faut convertir l’énergie en kJ.mol-1 :

!.! !,!".!"!!" ×!,!.!"!
𝐸! = ℎ. 𝜐 = !
= !"#,!.!"!!
J


!,!".!"!!" ×!,!.!"!
𝐸! = !"#,!.!"!!
×6,02. 10!"

A.N : EI = 419 250 J.mol-1

Soit : EI = 419,25 kJ.mol-1



D - Radioactivité et datation K-Ar (cf. document 1)

Le potassium est utilisé pour effectuer des datations, grâce à un de ses isotopes, peu très
peu abondant, 40K.
Soit un nucléide M, se décomposant selon un seul mode de désintégration nucléaire
d’ordre 1, de constante de vitesse k et de période radioactive T (ou temps de demi-vie,
équivalent du temps de demi-réaction t1/2). Dans ce cas, on ne s’intéresse pas à la
concentration du nucléide, mais à sa population PM(t), à la date t. On notera PM(0) la
population de ce nucléide M à la date t = 0 et PM(t) celle à la date t.

29) Etablir en fonction du temps t la loi d’évolution PM(t) de la population en
nucléide M. En déduire la relation entre k et T.


Nous avons une réaction d’ordre 1 :
𝑣 = 𝑘. 𝑃! (𝑡)
1 𝑑𝑃! (𝑡)
𝑒𝑡 𝑣 = −
1 𝑑𝑡

D’où l’équation différentielle à résoudre



𝑑𝑃! (𝑡)
− = 𝑘!"" 𝑃! (𝑡)!
𝑑𝑡

12
Et sa solution après intégration :
𝑃! (𝑡)
𝐿𝑛 = −𝑘. 𝑡
𝑃! (𝑡)!

La demi-vie correspond à la disparition de la moitié des noyaux donc en appelant T ce
temps, qui est en fait le temps de demi-réaction, alors on établit que :
𝑃! (𝑡)!
2 1
𝐿𝑛 = −𝑘. 𝑇 𝐿𝑛 = −𝑘. 𝑇
𝑃! (𝑡)! 2

On retrouve le résultat connu :
!"!
𝐿𝑛2 = 𝑘. 𝑇 𝑇 = !



30) En tenant compte des deux principaux modes de désintégration nucléaire du
potassium 40
19 K présentés dans le document 1, établir l’équation différentielle
portant sur la population PK(t). En déduire la loi d’évolution PK(t).


D’après ce document, alors nous avons :
𝑑𝑃! (𝑡) 𝑑𝑃! (𝑡) 𝑑𝑃! (𝑡)
− = − −
𝑑𝑡 !"! 𝑑𝑡 ! 𝑑𝑡 !
𝑑𝑃! (𝑡)
− = −𝑘! 𝑃! (𝑡) − 𝑘! 𝑃! (𝑡)
𝑑𝑡 !"!
𝑑𝑃! 𝑡
− = −(𝑘! + 𝑘! ). 𝑃! (𝑡)
𝑑𝑡 !"!
En fait, c’est une réaction d’ordre 1, avec une constante globale qui vaut (k1+k2), cela
s’intègre sans difficulté :
𝑃! (𝑡)
𝐿𝑛 = −(𝑘! + 𝑘! ). 𝑡
𝑃! (𝑡)!

On peut donc proposer aussi :
𝑃! 𝑡 = 𝑃! 0 𝑒 !(!! !!! ).!


31)Etablir de même la loi d’évolution PAr(t). Retrouver la relation (1), présentée
dans le document 1, entre PK(t) et PAr(t).

Nous avons :
𝑑𝑃!" (𝑡)
= 𝑘! . 𝑃! (𝑡)
𝑑𝑡
soit, en utilisant le résultat de la question précédente :
𝑑𝑃!" (𝑡)
= 𝑘! . 𝑃! 0 𝑒 !(!! !!! ).!
𝑑𝑡

13
Nous recherchons donc une fonction dont la dérivée contient e-ax.
Or une primitive de la fonction e-ax est e-ax/a = λ, λ étant un réel.
Ainsi :
𝑘! . 𝑃! 0 𝑒 !(!! !!! ).!
𝑃!" 𝑡 = − + 𝜆
𝑘! + 𝑘!
λ va être déterminé en utilisant les conditions initiales :
! .!! ! ! .!! !
𝑃!" 0 = 0 = − !! !! + 𝜆 𝜆 = !! !!
! ! ! !

D’où la loi d’évolution de la population des atomes d’argon en fonction du temps :
𝑘! . 𝑃! 0 𝑒 !(!! !!! ).! 𝑘! . 𝑃! 0
𝑃!" 𝑡 = − +
𝑘! + 𝑘! 𝑘! + 𝑘!

𝒌𝟐 . 𝑷𝑲 𝟎
𝑷𝑨𝒓 𝒕 = 𝟏 − 𝒆!(𝒌𝟏 !𝒌𝟐 ).𝒕
𝒌𝟏 + 𝒌𝟐

Cela peut s’écrire ainsi :
𝑘! . 𝑃! 0 𝑘! . 𝑃! 𝑡
𝑃!" 𝑡 = −
𝑘! + 𝑘! 𝑘! + 𝑘!
(𝑘! + 𝑘! )𝑃!" 𝑡 = 𝑘! . 𝑃! 0 − 𝑘! . 𝑃! 𝑡

Ce qui est bien de la forme attendue :

𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
= 𝑃! 0 − 𝑃! 𝑡
𝑘!
Car c’est bien :
𝒌𝟏 + 𝒌𝟐
𝑷𝑲 𝟎 = . 𝑷𝑨𝒓 𝒕 + 𝑷𝑲 𝒕
𝒌𝟐


PK ( 0 )
32)A partir de l’étude du rapport , établir la relation (2) présentée dans le
PK ( t )
document 1 et permettant de dater un échantillon de roche. Estimer l’âge de la
cendre volcanique de Okote.



Le nombre de masse de l’isotope le plus abondant est A = 121.
𝑘! + 𝑘!
𝑃! 0 = . 𝑃!" 𝑡 + 𝑃! 𝑡
𝑘!
𝑃! 0 𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
= + 1
𝑃! 𝑡 𝑘! 𝑃! 𝑡

𝑃! 0 𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
= + 1
𝑃! 𝑡 𝑘! 𝑃! 𝑡

et comme 𝑃! 𝑡 = 𝑃! 0 𝑒 !(!! !!! ).!

14

𝑃! 0
= 𝑒 (!! !!! ).!
𝑃! 𝑡
D’où :
𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
+ 1 = 𝑒 (!! !!! ).!
𝑘! 𝑃! 𝑡
Comme un terme est très petit devant 1, nous proposons le passage au loarithme
népérien, puis un développement limité :
Lorsque x << 1, alors 𝐿𝑛 1 + 𝑥 ≈ 𝑥

Ce qui donne :
! !! .! !
𝐿𝑛( !! ! !!" ! + 1) = (𝑘! + 𝑘! ). 𝑡
! !
et
𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡 𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
𝐿𝑛( + 1) ≈
𝑘! 𝑃! 𝑡 𝑘! 𝑃! 𝑡
D’où le résultat :
𝑘! + 𝑘! . 𝑃!" 𝑡
= (𝑘! + 𝑘! ). 𝑡
𝑘! 𝑃! 𝑡


1 . 𝑃!" 𝑡 1 . 𝑃!" 𝑡
=𝑡 = 𝑡
𝑘! 𝑃! 𝑡 𝑘! 𝑃! 𝑡

1 . 𝑃!" 𝑡
𝑡=
𝑘! 𝑃! 𝑡

L’âge de la cendre est tcendre (on utilise k2 = Ln2 / T2)
1 . 𝑃!" 𝑡 1 8,3. 1012
𝑡!"#$%" = =
𝑘! 𝑃! 𝑡 11,9. 109 8,6. 1016

1 . 𝑃!" 𝑡 11,9. 109 8,3. 1012
𝑡!"#$%" = =
𝑘! 𝑃! 𝑡 Ln2 8,6. 1016

tcendre = 1,67.106 années soit : tcendre = 1,7.106 années


copie d’écran : réaction du potassium sur l’eau

15
Document 1 - Radioactivité et datation K-Ar
Le noyau du potassium 40 19 K se transforme selon deux modes principaux de
désintégration nucléaire ayant lieu simultanément et modélisés par les équations suivantes :
0
40
K → 40 Ca + 0 e + ! (antineutrino)
υ
19 20 −1 0 e

de constante de vitesse k1 et de temps de demi-vie T1 = 1,40.109 années ;


40 0 40 0
19 K + −1e → 18 Ar + 0 υe (neutrino)
de constante de vitesse k2 et de temps de demi-vie T2 = 11,9.109 années.
On rappelle que :
- la période radioactive ou temps de « demi-vie » Ti est la durée au terme de laquelle la
population initiale de nucléides a été divisée par deux ;
- l’ordre d’une transformation nucléaire vaut 1.

Le potassium 4019 K est présent dans les laves volcaniques en fusion. Sous l’effet de la chaleur,
la roche fond, devient de la lave et libère alors l’argon. En refroidissant, la lave se solidifie à
la date
t = 0. Elle contient alors du potassium 4019 K mais pas d’argon. Le dosage par spectrométrie de
masse, à une date t, des quantités d’argon et de potassium 40 19 K emprisonnées dans le réseau
cristallin des laves solidifiées permet alors de dater ce type de roches.
On note :
- PK(t) et PAr(t), le nombre de nucléides présents dans les roches issues de laves
solidifiées,
respectivement en potassium 40 19 K et argon à la date t ;
40
- PK(0) est le nombre de nucléides 19 K à la date t = 0 de solidification de la roche.

On établit la relation (1) en ne tenant compte que des deux principaux modes de
désintégration nucléaire du noyau de potassium 40 19 K :
k1 + k 2
PK ( 0 ) = PK ( t ) + PAr (t ) relation (1).
k2

k1 + k 2 PAr ( t )
En supposant que le rapport × est suffisamment faible devant 1, on établit la
k2 PK ( t )
relation (2) permettant de dater un échantillon de roche :
1 PAr ( t )
t≈ relation (2).
k 2 PK ( t )

L’analyse par spectrométrie de masse des cendres volcaniques provenant de Okote en


Ethiopie a donné 8,6.1016 atomes de potassium 40 12 40
19 K et 8,3.10 atomes d’argon 18 Ar par
gramme de cendre.
Extraits de l’article La méthode de datation potassium-argon (Planète Terre, octobre 2003)
http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/datation-k-ar.xml

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