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I. Introduction
La puissance distribuée par un réseau électrique est généralement produite par un ensemble
des alternateurs débitants en parallèle sur ce réseau. Une centrale de production comporte
donc plusieurs alternateurs couplés en parallèle au lieu d’un seul alternateur puissant. Non
seulement parce qu'en cas d'une panne sur l'unique alternateur ou en cas de besoin de
maintenance périodique, il faudrait disposer d'une machine de secours de même puissance,
mais encore parce que la puissance demandée par un réseau est très variable. Ainsi un seul
générateur prévu pour la charge maximale fonctionnerait avec un rendement médiocre à
fraction de charge.
La mise en parallèle des machines synchrones exige les conditions de couplage suivantes :
- L’égalité de la fréquence ;
- L’ordre de succession de phase est la même ;
- Les tensions à vides de chaque machines sont les mêmes.
Remarques
Dans ce chapitre, nous négligeons la résistance de l’induit de la MS devant sa réactance.
II. Couplage des alternateurs à vide
II. 1. Cas de deux alternateurs identiques
Soient deux alternateurs identiques A1 et A2. L’alternateur A1 étant initialement relié aux jeux
de barres ABC (ne débite aucun courant) et les conditions de couplage étant vérifiés, c’est la
fermeture de l’interrupteur K2 qui met l’alternateur A2 en parallèle avec l’alternateur A1.
B
C
K1 K2
̅ ̅
̅̅̅ ̅ ̅̅̅
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
A l’instant du couplage les deux f.é.m sont égales mais peuvent ne pas être en phase. Dans ce
cas, un courant ̅ égale ̅ circule entre les deux enroulements de l’induit des deux
alternateurs de sorte que :
̅ ̅̅̅ ̅ ̅̅̅ ̅ (IV.1)
Puisque les valeurs efficaces des courants ̅ , ̅ sont égales, les deux réactances sont égale
( ), ainsi que les valeurs efficaces des f.é.m ̅̅̅, ̅̅̅ , on peut déduire le vecteur
̅
tension comme suit :
̅̅̅̅ ̅̅̅̅
̅ (IV.2)
̅̅̅
̅
̅ ̅
O ̅
̅̅̅ ̅
(IV.5)
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
Remarque :
Si on couple deux alternateurs à réactances différentes ( ), il suffit de remplacer
par dans les relations (IV.4) et (IV.5) comme suit :
(IV.6)
Et
(IV.7)
Soient un alternateur de réactance à coupler à vide avec le réseau. En supposant que les
conditions de couplage sont déjà vérifiées. Le courant et la puissance de synchronisation sont
déduits directement des relations (IV.6) et (IV.7) en remplaçant par , par zéro et
par comme suit :
(IV.8)
Et
(IV.9)
Remarques :
En pratique, pour vérifier les conditions de couplage, on utilise des lampes montées aux
bornes des interrupteurs (figure IV.4).
- Les lampes doivent supporter , sinon, on utilise deux lampes en série qui supportent que .
- Les lampes doivent s’allumer et s’éteindre en même temps, sinon, on corrige l’ordre de
succession de phases.
- Le cycle d’allumage et d’extinction des lampes doit être très lent, sinon, on règle la vitesse
de rotation de l’alternateur.
- L’extinction des lampes doit être complète, sinon, on règle la f.é.m en agissant sur
l’excitation.
Pour les machines de fortes puissances, on utilise le synchronoscope. Un petit moteur qui
tourne à la différence des fréquences de l’alternateur et le réseau. Il ferme l’interrupteur dès
que sa vitesse est suffisamment lente.
A
B
C
L’induit de
l’alternateur
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
̅ ̅
̅̅̅ ̅ ̅̅̅
Figure IV.5. Schéma équivalent monophasé de deux alternateurs couplés en parallèle chargés
P
M
M2
M1
̅̅̅̅̅
̅̅̅̅
̅ Q
O
̅̅̅̅
Remarques :
En pratique, Si la puissance demandée par la charge augmente sans que la puissance
mécanique reçue augmente, les alternateurs ralentissent (ce qui provoque une diminution de la
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
fréquence) et la tension aux bornes des alternateurs diminue. Dans le cas où les alternateurs ne
sont pas entraînés par le même dispositif, les angles et diffèrent. Ceci engendre un
courant circulant entre les enroulements des stators des deux alternateurs freinant celui qui
tend à aller plus vite et accélère celui qui tend à aller plus lent pour les obliger à tourner à la
même vitesse (phénomène de synchronisation) jusqu’à redevenir à l’état initiale.
M1
̅
̅̅̅
M2
̅̅̅
̅
O Q
̅ A
̅
̅
Remarques :
En régime permanent, si les déphasages des courants par rapport à la tension ( ) sont
différents, il y aura un courant de circulation entre les deux induits qui peut même les
surchauffer. Pour assurer un bon fonctionnement en parallèle, il faut que les courants issus de
chaque induit doivent être en phase.
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
O ̅
U ̅
̅
T
On a : ̅ ̅ ̅ donc ̅̅̅̅ ̅̅̅̅ ̅̅̅̅. Cette relation peut être écrite comme suit :
̅̅̅̅ (̅̅̅̅ ̅̅̅̅) ( ̅̅̅̅ ̅̅̅̅) (IV.13)
En posant ̅̅̅̅ ̅ , on abouti à ̅ (̅ ̅) ( ̅ ̅)
Le courant est le courant de circulation entre les deux induits. Il est autant plus important
que le déphasage est plus grand.
III. 2. Cas de deux alternateurs différents
Lorsque les alternateurs ont des réactances différentes, la projection des points de
fonctionnement donne les puissances actives et réactives à des échelles différentes.
La projection du point de fonctionnement M1 de l’alternateur A1 donne :
et (IV.14)
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
P
M
M1
C
̅̅̅
M2
̅̅̅
O Q
̅ A
Remarques :
- Le point de fonctionnement équivalent se rapproche de celui de la machine ayant
l’impédance la plus faible et ainsi à l’alternateur le plus puissant.
- En pratique, pour arrêter un alternateur sans perturber la charge, on diminue
successivement la puissance et l’excitation de l’alternateur à arrêter et on augmente la
puissance et l’excitation de l’autre de sorte que le point de fonctionnement du premier
atteint le point A et celui du deuxième atteint le point de fonctionnement du groupe.
Pour le couplage, on exécute les opérations inverses.
IV. Fonctionnement en Moteur Synchrone
Soit un moteur synchrone alimenté directement par un alternateur de réactances différentes.
Ainsi, la projection des points de fonctionnement donne les puissances actives et réactives à
des échelles différentes. La puissance active (réactive) du moteur et de l’alternateur sont égale
mais de signes différents (figure IV.8).
La projection du point de fonctionnement M1 du moteur donne :
et (IV.17)
Dans le cas où le moteur est relié à un réseau puissant donc de faible impédance et de f.é.m
égale à sa tension aux bornes du moteur, la puissance échangée sera déduite directement de
l’équation précédente comme suit :
( ) (IV.20)
Avec , et désignent la f.é.m du moteur, sa réactance et l’angle interne successivement.
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M2
̅̅̅
̅ Q
O
̅̅̅
M1
Figure IV.8. Représentation vectorielle d’un moteur synchrone alimenté directement par un alternateur
Remarques :
Brancher un moteur synchrone triphasé sur le réseau est une opération assez délicate. Il faut,
en plus de réaliser les mêmes conditions de couplage d’un alternateur au réseau utiliser un des
deux procédés suivants.
- Entraîner le moteur synchrone jusqu’à une vitesse très proche du synchronisme par un
moteur auxiliaire, puis le coupler lorsque toutes les conditions de couplage sont réunies: En
fait, le moteur d'entraînement peut être de puissance nettement inférieure à celle du moteur
synchrone si le démarrage s'effectue à vide. Dans le cas des machines synchrone munies
des excitatrices, cette dernière joue le rôle du moteur auxiliaire lors du démarrage.
- Démarrer le moteur synchrone en asynchrone : Au départ, l'inducteur n'est pas alimenté,
mais refermé sur une résistance additionnelle. De ce fait, le système est équivalent à un
moteur asynchrone (à cela près que le rotor est monophasé ici) et il démarre donc comme
ce dernier. En régime établi, la vitesse de rotation étant proche de celle de synchronisme,
l'alimentation en courant continu de l'inducteur permettra alors au moteur de s'accrocher et
de tourner en moteur synchrone. Dans la pratique, cette opération peut être refaite plusieurs
fois si l’accrochage n’est pas atteint.
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
V. 4. La puissance utile
Cas du fonctionnement alternateur :
La puissance utile d’un alternateur est la puissance électrique fournie par son induit. Puisque
l’induit fournit une puissance triphasée, alors nécessairement :
√ (IV.27)
Cas du fonctionnement moteur :
La puissance utile d’un moteur synchrone est la puissance mécanique développée sur son
arbre sous forme d’une vitesse constante (vitesse de synchronisme) et un couple mécanique
variable:
(IV.28)
Puissance utile
Puissance Mécanique
Electromagnétique
Puissance
Puissance
Absorbée
Pertes joule de
Pertes fer l’induit
Perte mécanique
Perte d’excitation
Cas de l’alternateur
Puissance active de l’induit
Electromagnétique
Puissance utile
Puissance
Puissance
Absorbée
Perte mécanique
Pertes joule de
Pertes fer l’induit
Perte d’excitation
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Chapitre IV Couplage des Machines Synchrones
Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ”Electrotechnique industrielle”. Téch et Doc, 1987.
- T. Wildi, ” Electrotechnique ”. 2ème édition, Presses de l'université de Laval.
- J. SAINT-MICHEL, ”Bobinage des machines tournantes à courant alternatif”. Techniques de
l’Ingénieur, D 3 420, traité Génie électrique.
- Luc Lasne, ”ÉLECTROTECHNIQUE ET ÉNERGIE ÉLECTRIQUE”. 2ème édition,
Dunod.
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