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Les méthodes analytiques sont basées sur la résolution directe de l’équation de la

conduction thermique. Nous rappelons que le problème est bidimensionnel et


stationnaire, nous supposons également l’absence d’une source interne et nous
considérons les caractéristiques du matériau considéré (ρ, cp, λ) uniformes et
indépendantes du temps.
En coordonnées cartésiennes par exemple, considérons une barre très longue et de
section rectangulaire, les conditions limites sur les trois faces de la barre sont des
températures de forme quelconque mais stationnaire. Comme la longueur de la barre
est très grande, le champ de température ne dépend que de x, y et le problème est
alors bidimensionnel. Les conditions limites sont alors des fonctions à une seule
variable. Nous représentons sur la figure suivante une coupe de cette barre.

y
T3(x)
L

T4(y) T2(y)

0 T1(x) L x

Nous allons résoudre l’équation de Laplace en bidimensionnel stationnaire avec les


conditions limites précédentes, sa forme en coordonnées cartésiennes est la suivante:

 2T  2T
 0
x 2 y 2

L’équation de Laplace précédente est linéaire, nous pouvons alors appliquer le


théorème de superposition en considérant le problème initial comme la superposition
des quatre cas suivants :
y y
T3(x) T3 = 0
L’ L’
T4 = 0 T2 = 0 T4 = 0 T2(y)
0 T1 = 0 L x 0 L x
T1 = 0
(a) (b)

y y
T3 = 0 T3 = 0
L’ L’
T4 = 0 T2 = 0 T4(y) T2 = 0
0 T1(x) L x 0 L x
T1 = 0
(c) (d)

Pour simplifier l’étude nous supposons que la solution cherchée T(x, y) est le produit
de deux fonctions à variables séparées, nous cherchons alors T(x, y) sous la forme :

T(x, y)  X(x).Y(y)

En remplaçant cette solution dans l’équation de Laplace, nous obtenons :

d 2Y d 2X
X(x).  Y( y). 0
dy 2 dx 2

La solution cherchée est supposée non identiquement nulle, nous obtenons alors :

1 d 2Y 1 d 2X
.  . 0
Y( y) dy 2 X( x ) dx 2

D’où
1 d 2Y - 1 d 2X
.  .  Cste
Y( y) dy 2 X( x ) dx 2

La constante étant une constante absolue puisqu’elle ne dépend ni de x ni de y, nous


notons cette constante k2, cette constante est prise positive car les variables x et y
jouent le même rôle et la constante k est également prise positive. Nous avons alors à
résoudre les deux équations différentielles suivantes :

d 2X d 2Y
 k 2 .X  0 et  k 2 .Y  0
dx 2 dy 2

La solution de ces deux équations différentielles est:

X( x )  C1.cos(k.x)  C 2 .sin(k.x) et Y( x )  C 3 .e - ky  C 4 .e ky

La solution cherchée est alors :

T( x , y)  C1.cos(k.x)  C 2 .sin(k.x) .C 3 .e - ky  C 4 .e ky 


 

Les constantes C1, C2, C3 et C4 sont déterminées par les conditions limites.

Solution du cas (a)

 Pour x  0 et y 0, L', T(y)  0 nous obtenons alors C1 = 0


 Pour y  0 et x 0, L, T(y)  0 nous obtenons alors C3 + C4 = 0

Donc T(x,y) se réduit à l’expression :

T( x , y)  C 2 .sin(k.x)2C 4 .sh(ky)  C 5 . sin(kx )sh(ky )


 Pour x  L et y 0, L', T(y)  0 nous obtenons alors :

n.
sin(kL)  0 d' où k  avec n  N*
L

L’expression de T(x,y) devient alors :

 n. n.
T(x, y)   c n .sin( x).sh( y)
n 1 L L

 Pour y  L' et x  0, L, T(x)  T3 (x) (condition limite connue)

En remplaçons cette condition limite dans la fonction T(x,y), nous obtenons :

 n. n.
T3 (x)   c n .sin( x).sh( L' )
n 1 L L

m.
En multipliant cette équation par sin( x) et en l’intégrant entre 0 et L, nous
L
obtenons :

L m.  n. L n. m.


 3
T (x).
sin( x)dx   c n .sh( L' )  sin( x).sin( x)dx
0 L n 1 L 0 L L

n. m. 1 x x 
Nous remarquons que sin( x).sin( x)  cos( (n  m))  cos( (n  m))
L L 2 L L 

Donc si n = m alors :

L m. m. L L n. m.


 sin( x).sin( x)dx  et si n  m alors  sin( x).sin( x)dx  0
0 L L 2 0 L L

Nous déduisons alors que :


2 1 L n.
cn   T3 (x).sin( x)dx
L n. L
sh( L' ) 0
L

L’expression de T(x,y) est alors :

n.
  2 sh( y) n. L n.
T(x, y)   L .sin( x).  T3 (x).sin( x)dx
n 1 L sh( n. L' ) L 0 L
L

Solution du cas (b)

Il suffit d’intervertir les rôles de x et y dans le cas (a), nous obtenons alors :

n.
  2 sh( x) L'
T(x, y)   L' .sin( n. y). T (y).sin( n. y)dy
 2
n 1 L' sh( n. L) L' 0 L'
L'

Solution du cas (c)

 Pour x  0 et y 0, L', T(y)  0 nous obtenons alors C1 = 0


 Pour y  L' et x 0, L, T(y)  0 nous obtenons alors

C 3 .e - kL'  C 4 .e kL'  0

Donc T(x,y) se réduit à l’expression :

T( x, y)  C 2 .sin(k.x).C 3 .e  ky  C 3 .e  2kL ' .e ky   C 5 .sin(k.x)..sh(k(L'-y))


 

 Pour x  L et y 0, L', T(y)  0 nous obtenons alors :


n.
sin(kL)  0 d' où k  avec n  N*
L
L’expression de T(x,y) devient alors :
 n. n.
T(x, y)   c n .sin( x).sh( (L' y))
n 1 L L
 Pour y  0 et x 0, L, T(x)  T1(x) (condition limite connue)

En remplaçons cette condition limite dans la fonction T(x,y), nous obtenons :

 n. n.
T1 (x)   c n .sin( x).sh( L' )
n 1 L L

Expression analogue au cas (a) donc :

2 1 L n.
cn   T1 (x).sin( x)dx
L n. L
sh( L' ) 0
L

L’expression de T(x,y) est alors :

n.
  2 sh( (L' y)) n. L n.
T(x, y)   L .sin( x).  T1 (x).sin( x)dx
n 1 L sh( n. L' ) L 0 L
L
Solution du cas (d)

Il suffit d’intervertir les rôles de x et y dans le cas (c), nous obtenons alors :

n.
  2 sh( (L  x )) n. L' n.
T(x, y)   L' .sin( y).  T4 (y).sin( y)dy
n 1 L ' n. L' L'
sh( L) 0
L'

En conclusion, la solution générale du problème initial est la somme des quatre


solutions trouvées :

n. n.
  2 sh( y)  sh( (L' y))
L L n. L n.
T(x, y)   .sin( x).  (T1 (x)  T3 (x)).sin( x)dx 
n 1 L n. L L
sh( L' ) 0
L

n. n.
  2 sh( x )  sh( (L  x ))
L' L' n. L' n.
 .sin( y).  (T2 (y)  T4 (y)).sin( y)dy
n 1 L ' n. L' L'
sh( L) 0
L'

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