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La prévention des risques professionnels des TIC

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont devenues omniprésentes


çet d’organisation dans les entreprises.
Ces nouveaux outils présentent des risques pour le nombre grandissant d’employés et de
cadres qui les utilisent intensivement, au point de concerner la majorité des effectifs dans le
secteur tertiaire :
 
- Risques physiques : exposition prolongée aux champs électromagnétiques, fortes sollicitations
de la vision, gestes et postures inadaptés devant les écrans, claviers, smartphones ou
ordinateurs portables
- Risques psychologiques : surcharge informationnelle, perte des limites entre vie
professionnelle et privée, disponibilité et interactivité permanentes, nomadisme professionnel,
affaiblissement des relations interpersonnelles. 

Les conséquences sur la santé au travail concernent en premier lieu les troubles musculo-
squelettiques et visuels, mais ce sont surtout les risques psychologiques liés au stress, à
l’excès de charge mentale qui apparaissent les plus préoccupants dans le développement non
maitrisé des technologies de l'information et de la communication, à la fois sous ses aspects
psychosociaux et organisationnels.

I. Les risques professionnels des technologies de l'information et de la


communication

 Les risques physiques des TIC

- Le risque visuel
Le travail continu sur écran sollicite fortement la vision : le mécanisme d'accommodation
permanent, assuré par le cristallin et les muscles des yeux, qui permet le réglage de la mise au
point de l’image sur la rétine, la convergence qui permet la fusion des deux images
rétiniennes grâce à la contraction de muscles situés autour de l'œil, provoquent une fatigue
oculaire après des efforts visuels prolongés. De plus, de nombreux et très fréquents défauts de
l'œil (myopie, hypermétropie, astigmatisme, troubles de la convergence, presbytie) rendent
l'effort oculaire plus important pour un résultat médiocre lorsqu’ils sont mal ou pas corrigés.
Par ailleurs, les mauvaises conditions d’éclairage (reflets sur les écrans, éblouissement
direct...), un poste peu ergonomique, aggravent la fatigue visuelle. Cette fatigue des muscles
oculaires se traduit par une vue de plus en plus trouble au fur et à mesure de l'effort, des
picotements et rougeurs oculaires, des larmoiements, des clignements intempestifs des
paupières, des maux de tête...

- Les risques de troubles musculo-squelettiques


La position statique assise prolongée, l’utilisation constante du clavier, de la souris et de
l’écran de l’ordinateur, le travail permanent au téléphone, génèrent des contraintes posturales
au niveau du dos, du cou, des épaules et du poignet.
Les poignets souffrent notamment lors de la frappe dactylographique sur le clavier et de la
manipulation répétitive de la souris.
Il en résulte souvent des cervicalgies et des lombalgies, des affections du poignet (syndrome
du canal carpien), par compression par appui sur le talon de la main. Cette compression est
responsable de fourmillements dans le territoire du nerf médian sous le ligament carpien
palmaire situé à la face antérieure du poignet.
On note aussi des tendinites du pouce et du coude liée à l'usage des micros claviers ou des
combinés téléphoniques mal tenus.
La position assise immobile de longues heures favorise aussi l'apparition de pathologies
comme les troubles circulatoires, le diabète, ou l'obésité, aggravée par le grignotage et/ou une
restauration rapide, sans vraie pause-déjeuner.
A noter aussi que des contacts cutanés fréquents avec des claviers et combinés de téléphone
sales, génèrent aussi des maladies digestives dues aux virus et bactéries manu portés (gastro-
entérite...).

- Les risques des champs électromagnétiques


Les risques éventuels sur la santé causés par une exposition aux rayonnements
électromagnétiques artificiels sont encore mal connues et les nombreuses études en cours sur
leurs effets n’apportent pas de conclusions certaines et font l’objet de controverses.

L’utilisation intensive du téléphone portable expose particulièrement le travailleur à une


source d’émission d’ondes dont il est très proche, car les effets biologiques observés
dépendent de la puissance du champ électromagnétique qui diminue rapidement avec la
distance : le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) indique que l’usage
intensif du téléphone portable « peut-être cancérogène pour l’homme » à long terme et il y a
parfois des effets directs pathologiques significatifs à court terme pour certaines personnes
hypersensibles (nausées, vertiges, palpitations, effets visuels et nerveux). Ces symptômes non
spécifiques évoquent plutôt une réaction d’anxiété vis-à-vis d’un phénomène diffus, non
maitrisable et non perceptible de manière directe.

Les risques psychosociaux des TIC

L'introduction massive des technologies de l'information et de la communication (TIC) et


d’Internet ou d’Intranet dans les entreprises génère de profondes modifications dans
l’organisation du travail lui-même, mais aussi dans les relations des employés entre eux.
Smartphone, ordinateur portable sont très souvent immédiatement inclus dans le kit du nouvel
employé...
La souplesse d’utilisation, l’instantanéité, l’intensité du flux, la masse de stock et la capacité
de traitement et de recherche d’informations, l’interactivité, rendent ses outils (téléphones et
ordinateurs portables, logiciels de recherche, de calculs, de traitement de texte, de dessins,
courriers électroniques ...) particulièrement performants et sources importantes de
productivité et de qualité. Par ailleurs, les modifications induites par les TIC de la localisation
du travail, de son rythme, de sa nature peuvent conduire à plus d’autonomie, à un
enrichissement des fonctions, à une flexibilité permettant un meilleur équilibre entre le travail
et la vie personnelle.
Mais ils entrainent aussi parallèlement des effets pervers : les efforts de concentration, de
compréhension, d’adaptation, d’attention et de minutie, d’accomplissements de tâches de
traitement d’informations, mais aussi les pressions psychologiques liées aux exigences de
rapidité, délai, qualité d’exécution, les sollicitations constantes en temps réel que permettent
les TIC, génèrent une forte contrainte psychique. L’intensification de la charge mentale est
induite par ces nouvelles technologies informatiques, la formalisation généralisée des
procédures de travail informatisées, l’adaptation rapide aux nouveaux logiciels, qui imposent
une vigilance, une précision accrues et constantes.
De plus, ces outils permettent un nomadisme accru du travail, une disponibilité constante par
le truchement du téléphone ou de l’ordinateur portable, avec éventuellement une surveillance
sophistiquée et pernicieuse des salariés par surveillance régulière à distance (géo-
localisation) : les employés peuvent travailler dans les transports en commun, à leur domicile
ou sur leur lieu de vacances au détriment de leur vie privée et de leur temps de repos. Le
mélange des plages de travail et de repos (phénomène de weisure = work + leisure), conduit
ainsi à un enchainement ininterrompu de stress.
Enfin, du fait de l’abolissement à la fois en durée et distance de la mise à disposition de
données, les TIC induisent également de nouveaux lieux et temps de travail disséminés
pouvant nuire à la construction de la cohésion sociale, à l’isolement et à l’affaiblissement des
relations interpersonnelles par individualisme professionnel, avec diminution des
communications réelles en face à face au profit de communications virtuelles par écran
interposé (comme c’est d’ailleurs le cas dans le reste de la société...).
Le surmenage, l’épuisement professionnel (burn-out) induits par les TIC concerne
particulièrement les cadres, sollicitant et sollicités à tout moment, sur tout sujet, leur conférant
aussi des activités de secrétariat qui ne leur incombaient pas jusqu’alors et augmentant leur
charge de travail, notamment à domicile, et qui entrainent une véritable addiction au travail
(work alcoholism : ne penser qu’au travail et fuir les autres aspects de la vie), avec un rapport
de dépendance aux TIC : les classes d’âge les plus jeunes avec le rôle du manque
d’expérience professionnelle alliée au gout prononcé pour les supports vidéo y sont très
sensibles. La consommation élevée d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et les conduites
addictives (tabac, alcool, stupéfiants) viennent compléter le panorama des troubles
psychologiques que peuvent engendrer l’usage immodéré des TIC au travail.
Dans le cas du télétravail, qui est un aboutissement de l’usage des TIC, on atteint le cas
extrême ou l’absence de conciliation vie au travail / vie privée et l’absence d’intégration à
l’entreprise sont possiblement porteuses de mal-être au travail. Les femmes, devant arbitrer
entre vie professionnelle et familiale, sont tout particulièrement concernées : c’est alors
paradoxal dans la mesure où par ailleurs, le télétravail limite les déplacements professionnels
et fait ainsi gagner du temps, offre une plus grande autonomie, ce qui souligne le caractère
ambivalent des TIC au travail...

II. Les mesures de prévention des risques des technologies de l'information et de la
communication

Dans ce nouveau monde du travail que les TIC engendrent, les mesures préventives doivent
prendre en compte à la fois les risques physiques mais surtout l’accentuation possible des
risques psychosociaux induits par les TIC : la prévention du stress et des atteintes à la santé
mentale liées aux TIC relève de mesures techniques et organisationnelles, en repérant et
éliminant des pratiques abusives et déviantes d’utilisation que les TIC peuvent générer, si
elles ne sont pas maîtrisées et encadrées.

 Politique et règles de fonctionnement


Des règles, claires, connues et partagées, doivent permettre d’avoir un cadre de référence
commun que l'éloignement et/ou l’affaiblissement du lien social direct peuvent brouiller, où
les usages différents de chacun peuvent provoquer des tensions au sein des équipes et de la
hiérarchie.
Il est ainsi nécessaire que certaines recommandations en termes d’organisation et d’usages des
TIC, de formation à leur utilisation, soient édictées dans une charte, avec suivi de leur
appropriation par le personnel.
 
- Règles concernant la messagerie électronique, Internet, Intranet et les réseaux sociaux.

Il s’agit de transmettre l’information juste nécessaire, utile pour le travail, et seulement aux
bons destinataires, pour éviter la diffusion incontrôlée de messages et formulations peu claires
ou trop longues : mises en copie, cachées ou non, structuration en analyse et synthèse, résumé
des propositions, règles de sécurité et de confidentialité...
Il s’agit aussi de limiter les réponses en cascade, en maintenant la discussion sur le sujet
initial, avec le souci de savoir finir une discussion en concluant l’échange sur un aspect
constructif (points d' accord ou de désaccord clarifiés) et/ou une proposition d’action.
Il faut se prémunir des usages qui consistent à envoyer des informations surabondantes à tout
le monde jusqu'à la saturation génératrice de surcharge informative et par suite de stress et
d’inefficacité.
Une entreprise n’est pas un forum : il faut mettre en garde sur les attitudes agressives ou
manipulatoires, les jugements de valeur excessifs et polémiques ou conflictuels non factuels,
qu’un écrit met en exergue et prolonge dans le temps beaucoup plus qu’un écart verbal.
Certains propos ne relèvent que d’une rencontre en face à face, notamment pour les
évaluations personnalisées.
Dans le même esprit, toute diffusion de rumeurs ou d’informations incertaines sans l’usage du
conditionnel ou de la forme interrogative, tout message concernant la vie privée doivent être
banni.
L’utilisation et la reproduction de travaux doivent être accompagnées de la citation de la
source, et respect de l’éventuelle confidentialité et autorisation.
Par ailleurs, l’usage à titre personnel pendant le temps de travail et avec les outils
télématiques de l’entreprise (Internet, réseaux sociaux ...) doit lui-aussi être encadré.
 
- Règles concernant le respect de la vie privée.

Les sollicitations hors temps de travail empiètent sur la vie et les temps privés, mais chaque
collaborateur vit différemment cette intrusion selon sa personnalité et la technologie
employée.
La nécessité de recourir plutôt au courriel, moins intrusif que la téléphonie portable, s’impose
dans la mesure ou l’exigence du management ou la norme de l’entreprise n’est pas d’y
répondre au plus tôt, y compris nuits, week-ends et jours fériés ... : certains managers utilisent
abusivement les technologies de l'information et de la communication comme instrument de
pouvoir et en font une « laisse électronique » du salarié. La déconnexion du téléphone
professionnel ne doit pas être considérée comme une marque de désengagement.
Les répercussions sur la charge mentale dépendent aussi de différentes caractéristiques
individuelles (âge, genre, statut marital...), du secteur d’activité... Les jeunes gens non chargés
de famille, passionnés des réseaux sociaux, d’Internet et autres formes d’usages numériques,
sont évidemment moins sensibles et ce type de relation à distance peut être l’objet d’un accord
avec le manager s’il comporte par ailleurs des contreparties en terme de souplesse des
horaires ...
C’est pourquoi les réponses organisationnelles, en dehors ce considérations générales de bon
sens, sont liées en partie au profil de chacun et au type de travail.
Il faut établir une garantie que les TIC ne seront pas utilisées en dehors des objectifs qui leur
sont assignés et des restrictions explicitées, par exemple pour surveiller les connexions
Internet, les messages, les localisations.
 Conservation du lien social
Les échanges formels et informels ne doivent pas être négligés, sous prétexte que les TIC
permettent des communications aisées : les contacts individuels ou en groupes (entretiens et
réunions périodiques) sont indispensables pour obtenir la reconnaissance de ses supérieurs et
de ses pairs, la satisfaction et la motivation au travail. Ce soutien social au travail est une
exigence émotionnelle qui passe essentiellement par les contacts directs.
Ceci est tout particulièrement vrai dans le cas des télétravailleurs : l’organisation du travail et
du temps de travail doit préserver des moments d’échanges périodiques en face à face avec les
collègues et hiérarchie et il faut contrecarrer le frein promotionnel que pourrait représenter
l’absence de contact direct avec le management de l’équipe.
De plus, un entretien annuel doit permettre d’évaluer les modalités du télétravail et de les
modifier éventuellement.
 L’ergonomie des postes de travail
Il existe une réglementation du travail sur écran, (décret n° 91-451 du 14 mai 1991 et
circulaire DRT n° 91-18 du 4 novembre 1991).
L'écran d'ordinateur doit se situer à la hauteur des yeux, orientable en hauteur et latéralement,
et il convient d’adopter des écrans LCD à la place des écrans cathodiques. L’écran doit être
orienté perpendiculairement aux fenêtres, pour limiter les reflets, et il convient de pivoter
l’écran si des reflets subsistent du fait des luminaires.
L’installation du bureau et du siège doit permettre l'ajustement du clavier pour obtenir un
positionnement adéquat du bras et la main (angle du coude droit ou légèrement obtus ; avant-
bras proches du corps ; main dans le prolongement de l’avant-bras) ; le siège doit être
réglable, de manière à ce que les pieds reposent à plat sur le sol ou sur un repose-pied, dos
droit ou légèrement en arrière et soutenu par le dossier. Il convient de ne pas laisser les
poignets posés en continu sur le bureau. Il est possible d’utiliser un repose-poignet pour le
clavier et la souris.
Claviers, souris, combinés téléphoniques, machines et équipements bureautiques, doivent
régulièrement être nettoyés et désinfectés.
Le kit mains libres doit être systématiquement utilisé pour éloigner l’influence des ondes
électromagnétiques sur l’oreille et on ne doit pas porter le téléphone portable connecté
constamment sur soi, ni l’utiliser en conduisant.
 Formation aux technologies de l'information et de la communication
Des actions de formation, d’accompagnement, pour favoriser l’appropriation par tous de
l’usage à la fois technique et éthique des TIC, sont nécessaires. Il y a le recours à des
formations par des consultants extérieurs mais il faut considérer aussi que les compétences et
l’expérience de l’usage des TIC sont très différentes d’un individu à l’autre : il faut
encourager la mise en place de dispositifs de solidarité, certains étant de véritables experts
capable de secourir les autres. C’est pourquoi il convient aussi d’avoir une individualisation
des parcours de formation avec des capacités de personnalisation en proposant des parcours
adaptés répondant exactement aux besoins.

Prevention des risque en cablerie informatique


Le transport et la distribution de l'énergie électrique et la transmission des signaux
électriques de télécommunication utilisent massivement des câbles et fils électriques
de toute longueur et de tout diamètre.
Il y a de multiples sortes de risques professionnels dans les câbleries, liés aux
produits, aux procédés et aux machines utilisées.
Le gainage isolant des fils et câbles électriques avec des matières plastiques et du
caoutchouc, les traitements des alliages métalliques et l'affinage électrolytique,
représentent des risques chimiques importants (poussières et vapeurs toxiques,
fumées d'alliages métalliques, brouillard d'acide …).
Les opérations mécaniques de tréfilage, de toronage, de tressage, de fabrication des
tourets, d'extrusion exposent les travailleurs à des coupures aux mains ou
écrasements lors des déplacements des éléments mobiles des machines,
entraînement par des rotors ou cylindres en rotation, ou à des projections de corps
étranger dans les yeux : de plus, ces opérations sont sources de bruits élevés dans les
ateliers.
Les traitements thermiques du cuivre et autres métaux sont à l'origine de risque de
brulures graves. Enfin, il faut prendre en compte les risques professionnels non
spécifiques à cette industrie, liés aux manutentions, aux chutes de plain-pied, à la
possibilité des contacts avec des conducteurs électriques sous tension, …
Ces risques chimiques, mécaniques, thermiques … des ateliers de fabrication de fils et
câbles électriques peuvent être maîtrisés par l'utilisation de machines et
d'équipements et la présence d'une installation électrique et de protection incendie
conformes aux normes, la captation de gaz et de poussières au plus près de leur point
d'émission, une ventilation efficace, et par le respect des exigences essentielles de
sécurité (lutte contre le bruit, hygiène des locaux…) et de protection individuelle, avec
une attention soutenue pendant les périodes de mise en place des outillages et de
démarrage de production, ou lors des opérations de maintenance et de réparation.
Les principaux risques professionnels dans
les câbleries
Les câbles et fils électriques ont des calibres très différents, depuis les gros câbles à
très haute tension jusqu'aux petits fils électriques à usage domestique, avec des
utilisations très diverses : infrastructures de transport et de distribution de puissance
électrique dans les bâtiments industriels, tertiaires ou résidentiels, infrastructures
des réseaux de télécommunications, des voies ferroviaires et autoroutières, circuits
électriques des machines, automobiles, navires, avions, appareils électroménagers …
La fabrication des câbles et fils électriques utilise deux types de matériaux, des
conducteurs et des isolants :
- Les matériaux conducteurs : le cuivre est le conducteur le plus utilisé du fait de
son excellente conductivité électrique. Il est affiné par fusion puis dans un bain
électrolytique d'acide sulfurique. Ensuite, un traitement thermique par coulée en
continu permet de disposer de barres de cuivre chauffées au rouge qui sont tréfilées à
la section voulue par passage dans une série de filières, pour réduire le diamètre du fil
de cuivre de manière progressive afin d'augmenter sa ductilité et sa conductivité.
Enfin, ces brins de cuivre sont assemblés par tressage pour former un toron souple
qui va être ensuite isolé, à la fois sur un plan électrique et contre les dommages
mécaniques. Le cuivre peut être associé à d'autres métaux comme les alliages
spéciaux de cuivre-cadmium, cuivre-béryllium, cuivre-magnésium, ou recevoir un
placage métallique à l'étain, à l'argent ou au zinc… On emploie aussi des conducteurs
d'aluminium, en raison de gains de poids et de prix, pour les lignes aériennes, pour
les faisceaux électriques des véhicules... Ils sont fabriqués par extrusion à la presse, à
travers une filière, d'une billette d'aluminium chauffée.
Les fils peuvent être émaillés, comme dans ceux utilisés dans le bobinage des moteurs
électriques, par enduction avec un émail polyuréthane dissous dans du crésol.
- Les matériaux isolants : de nombreux types d'isolants, matières plastiques et
caoutchouc, sont employés afin de réaliser une enveloppe protectrice diélectrique. Ils
sont constitués de divers polymères (polychlorure de vinyle PVC, polypropylène,
polyéthylène réticulé XLPE, polytétrafluoroéthylène …), dont certains sont sans
halogène pour éviter l'émission de gaz de combustion dangereux lors d'incendie dans
les sites industriels à risques et dans tous les bâtiments publics. Les gaines
extérieures sont obtenues en général par extrusion de matière plastique dans une
extrudeuse, et vulcanisées par passage dans un autoclave dans le cas d'un gainage en
caoutchouc pour les câbles souples. Il existe aussi des isolants minéraux (poudre
d'oxyde de magnésium) pour des câbles à haute résistance au feu. Les techniques
utilisées sont celles de la plasturgie (broyage, malaxage, extrusion …) pour la mise en
œuvre des isolants en matière plastique, ou celles de la transformation du caoutchouc
(malaxage, extrusion, vulcanisation). Les opérations finales de fabrication
comportent :
- la mise des gros câbles sur des tourets ou le bobinage des fils et câbles de faible
diamètre sur des bobines généralement en carton.
- la réalisation éventuelle des jonctions entre câbles en raccordant les extrémités de
deux câbles avec des résines acryliques contenant des isocyanates et de la poudre de
silice.
- Certains accessoires sont fabriqués sur des machines de moulage par injection (par
exemple, les colliers serre-câbles en plastique).
 Les risques chimiques dans les câbleries
- Lors de la transformation des matières plastiques, l'élévation de la température peut entraîner la
libération de produits volatils potentiellement dangereux (de même pour le caoutchouc). Des produits de
décomposition thermique (émanations et / ou vapeurs) peuvent ainsi être émis pendant les opérations de
fabrication.
L'exposition à ces poussières et composés gazeux irritants et/ou sensibilisants (aldéhydes et acides formique et
acétique, acide chlorhydrique pour les plastiques chlorés, produits de vulcanisation pour le caoutchouc …), à des
vapeurs de solvants, génère des risques de réactions allergiques, de troubles respiratoires par inflammation de la
muqueuse nasale et bronchique, d'irritation des muqueuses oculaires, de troubles neurologiques pour certains
d'entre eux.
Les matières plastiques sont aussi une cause fréquente de dermatoses professionnelles avec des composants
irritants et allergènes (monomères, durcisseurs et certains additifs).
Les différentes matières plastiques chauffées, polyéthylène, polypropylène, polychlorure de vinyle (PVC), résines,
etc. peuvent libérer des monomères ou des produits de base résiduels (formol, phénol, isocyanates…).
Les isocyanates, en cas de contact cutané ou d'inhalation, risquent de provoquer des allergies (asthme, eczéma),
des pneumopathies d'hypersensibilité, des blépharo-conjonctivites : c'est notamment le cas lors de la dégradation
thermique du polyuréthane dans les fours d'émaillage avec émission de diisocyanate de toluylène (TDI).
Une forte dose de chlorure de vinyle inhalée quotidiennement durant de longues années, sans protection, peut
être la cause d'un cancer du foie (angiosarcome hépatique).
Le phtalate DEHP, plastifiant permettant d'augmenter la flexibilité des matières plastiques (PVC souple), est une
substance ayant des propriétés toxiques pour la reproduction et suspectée de représenter un risque chez la
travailleuse enceinte.
Le polytétrafluoroéthylène peut causer la fièvre des polymères, avec dyspnée et syndrome grippal.

- Lors des opérations métallurgiques, en particulier lors du chargement des fours et de la coulée,
l'exposition permanente des travailleurs à des métaux ou oxydes métalliques sous forme de fumées ou de
particules, de poussières, est responsable de pathologies respiratoires aigues ou chroniques et pour certains
métaux lourds tels que le cadmium, de certaines maladies neurologiques et cardio-vasculaires. Par ailleurs, il
existe des éléments épidémiologiques de la relation entre le cancer du poumon et l'exposition professionnelle à
divers composés métalliques (béryllium, cadmium) utilisés dans les câbleries.
o Le Cuivre
L'inhalation massive de cuivre provoque des irritations des muqueuses respiratoires et oculaires et l'ingestion des
troubles digestifs (douleurs épigastriques, nausées, vomissements, diarrhée).
Le cuivre est aussi responsable de la fièvre des fondeurs qui provoque un syndrome pseudo-grippal (fièvre, mal de
gorge, douleurs musculaires, transpiration) spontanément réversible sans séquelle.

o Le Cadmium
Par irritation des voies respiratoires et rénales (néphrotoxicité), les effets pathologiques liés à l'oxyde de cadmium
peuvent être graves : pneumopathies (emphysème …), cancer pulmonaire, néphropathie irréversible pouvant
évoluer vers une insuffisance rénale.
L'intoxication au cadmium est répertoriée dans le tableau n°61 du Régime Général de la Sécurité sociale (Maladies
professionnelles provoquées par le cadmium et ses composés).

o Le Béryllium
Le béryllium est irritant, allergisant et cancérogène avéré et peut entrainer une bérylliose, maladie respiratoire
chronique avec granulomes dans les poumons, provoquant difficulté à respirer, toux, et une douleur thoracique.
Référencement des maladies professionnelles : Tableau n° 33 : Maladies professionnelles dues au béryllium et à
ses composés

- D'autres risques chimiques sont dus à la corrosivité du crésol employé dans la fabrication des fils émaillés et
du brouillard d'acide sulfurique qui se dégage des bacs d'affinage électrolytique.

 Les risques thermiques dans les câbleries


Les risques thermiques proviennent à la fois des fabrications des conducteurs et de celles des isolants.
- Lors de la production de métal en fusion, la température du four, du chenal de coulée, peut atteindre
1200°C. Les locaux des ateliers de fonderie des câbleries sont donc particulièrement exposés à l'énergie
rayonnante des infrarouges, aux températures élevées et aux risques de brûlures thermiques. Le suivi de la fusion,
la proximité du métal en fusion, le contact avec des machines ou outillages chauds, et notamment pendant les
périodes de montage, réglage et maintenance sont les principales sources de risque thermique. Le contact direct
de la peau avec des surfaces chaudes ou des métaux en fusion peut bien entendu d'abord provoquer de très graves
brûlures cutanées. Les expositions au rayonnement infrarouge provenant du métal en fusion, dont la densité de
puissance transférable est beaucoup plus forte qu'en convection, peuvent également augmenter le risque de
cataracte et d'altération rétinienne et cornéenne ou de brûlures ou d'irritations cutanées. Les risques oculaires
sont fortement aggravés par les rayons directs lorsque le travailleur fixe la source IR de manière prolongée, en
restant immobile dans son axe, mais il faut aussi tenir compte des rayons indirects par réflexion sur des surfaces
réfléchissantes.
- Toutes les machines de transformation plasturgique, les étuves et fours de séchage, les presses à
extruder, utilisent un apport de calories par chauffage ou frottement ou par le biais d'accélérateurs de chaleur,
provoquant des températures de transformation qui s'échelonnent de 100° à 400° environ. Du fait de ces
procédés, les locaux des ateliers de plasturgie des câbleries sont donc particulièrement exposés aux températures
élevées et aux risques de brûlures thermiques. Les brulures peuvent notamment survenir lors du contact avec les
canalisations transportant les fluides caloporteurs pendant les périodes de montage, réglage et maintenance. Les
brulures peuvent aussi être provoquées par des surpressions occasionnant des projections chaudes de matière
plastique par les orifices de dégazage, d'alimentation et des buses.
- La proximité d'une source de chaleur peut entrainer des céphalées, hypersudation, tachycardie, hypotension et,
conjuguée à des températures de l'air élevée, provoquer des malaises dus à la déshydratation et des troubles
circulatoires. Au-delà de 25 oC, l'inconfort se fait ressentir avec, de plus, toutes les conséquences psychologiques
que cela peut avoir sur la précision des gestes, la vigilance et donc la sécurité (diminution des capacités de
réaction, irritabilité, agressivité).

 Les risques physiques dans les câbleries


- Les risques sonores
Les sources de bruits dans les ateliers de câblerie sont nombreuses au tréfilage, au tressage, à la plasturgie, à la
fabrication des tourets de câbles. Les niveaux de pression acoustique engendrés par les bruits des machines (sans
insonorisation adaptée) dans les ateliers de câblerie peuvent couramment dépasser 90 dB.
En dehors des atteintes au système auditif (déficit auditif, acouphènes…), le bruit ambiant peut entraîner une gêne
ou un stress vecteur de troubles du psychisme et de pathologies qui nuisent non seulement à la santé du
travailleur mais aussi à la sécurité de son travail par baisse de vigilance et de dextérité ou de concentration.
- Les risques mécaniques des machines
Certaines parties des machines en rotation (bobines de fils ou de torons, dévidoirs …), les opérations de nettoyage
et de maintenance, les réglages, les démarrages sont sources d'accidents majeurs du fait des pièces en mouvement
en particulier lors des mises en marche intempestives, des arrêts anormaux suite à un dysfonctionnement ou à
une rupture d'énergie : piqures, coupures aux mains, lacérations des avant-bras ou écrasements lors des
nettoyages par exemple, ou lors des déplacements des éléments mobiles des machines, entraînement, happement,
friction, enroulement des cheveux et des vêtements par des rouleaux ou cylindres en rotation, fouettement de
câble en cas de rupture …
Par ailleurs, de nombreux troubles musculo-squelettiques sont dus aux vibrations et aux mouvements répétés
chez des travailleurs exerçant sur des machines qui fonctionnent à vitesse élevée : effets pathologiques sur le
membre supérieur (tendinites, syndrome carpien), et sur la colonne vertébrale par transmission des vibrations au
corps entier.
- Autres risques physiques dans les câbleries
D'autres risques ne sont pas spécifiques aux câbleries, mais communs à toute activité industrielle : chutes de plain
pied sur sol glissant, inégal ou encombré, accidents de manutention lors du port manuel de charges lourdes ou du
fait d'un nombre excessif de manipulations ou de la station debout prolongée, électrisation/électrocution par
utilisation d'outillage défectueux …

 Les risques d'incendie et d'explosion dans les câbleries


La vaporisation d'eau lors des opérations de transfert du métal en fusion exposent à un risque d'explosion : en
effet, le contact d'objets humides et a fortiori d'eau avec un bain de métal en fusion peut provoquer des projections
explosives de métal liquide, avec risque de propagation d'un incendie.
Les ateliers de plasturgie sont confrontés à un risque potentiel d'inflammation des solvants et d'explosion des
poussières de matières plastiques due aux décharges électrostatiques, avec des sources de chaleur nombreuses
provoquant de redoutables incendies à la mesure de la quantité de matières plastiques inflammables présentes
dans l'atelier, dont la combustion dégage des gaz et fumées très toxiques : oxyde de carbone bien sur, mais aussi
acides … en fonction de la composition des matières plastiques.

Les mesures préventives des risques


professionnels dans les câbleries
Les opérations des câbleries sont aujourd'hui pour une large part automatisées et
mécanisées. Le process des grandes câbleries industrielles ainsi fortement modernisé
permet de réduire l'exposition des travailleurs et de diminuer considérablement les
risques physiques et chimiques. Le process d'une installation piloté par un contrôle
informatisé centralisé réduit les interventions dans les ateliers et minore ainsi
beaucoup les possibilités de sources d'exposition chimique et thermique. Toutefois,
des incidents dans l'automatisation des opérations, des fuites, des
dysfonctionnements des asservissements… génèrent des dangers et nécessitent
également des interventions de maintenance qui restent dangereuses. Par ailleurs,
dans les petites câbleries dans lesquelles les volumes traités sont bien inférieurs, les
pratiques sécuritaires sont beaucoup moins mises en œuvre et maîtrisées.
La prévention la plus efficace est la prévention primaire avec la mise en place de
technologies qui permettent des actions sur les produits (suppression ou emploi de
produits de substitution de moindre impact potentiel sur l'homme) et/ou des actions
sur les procédés (emploi de matériels ou de machines supprimant ou limitant au
maximum les impacts, par de très faibles rejets atmosphériques, par de bas niveaux
sonores…).
Les moyens de prévention à mettre en œuvre pour pallier les risques professionnels
dans les câbleries résident ensuite dans la prévention collective (ventilation efficace
de l'atelier et aspiration à la source des poussières et fumées, stockage des produits
chimiques et installation électrique et de protection incendie conformes aux normes,
respect des règles générales d'hygiène…) qui diminue fortement les expositions et la
fréquence ces accidents, puis dans la prévention individuelle (équipements de
protection) qui en diminue nettement la gravité, enfin dans la l'information et la
formation à la sécurité des travailleurs.
Par ailleurs, une surveillance médicale renforcée est obligatoire pour les salariés
exposés aux risques chimiques. Les ateliers des câbleries doivent faire l'objet d'une
analyse poussée des risques pour permettre la rédaction du Document Unique de
Sécurité en appréciant à la fois l'environnement matériel et technique (outils,
machines, produits utilisés) et l'efficacité des moyens de protection existants et de
leur utilisation selon les postes de travail. Les analyses de risques sont confiées à des
spécialistes de la sécurité au travail (hygiéniste, ingénieur sécurité). Les rapports
d'intervention et de maintenance seront aussi intégrés à la documentation de sécurité
au travail de l'entreprise et communiquées au médecin du travail et au CHSCT.

- La suppression / substitution des produits les plus toxiques La première étape
consiste à repérer en particulier les agents chimiques cancérogènes ou dangereux
dans le cadre de l'évaluation des risques du Document Unique de Sécurité (DUS). Les
Fiches de Données de Sécurité (FDS), obligatoires pour tout produit chimique
dangereux, comportent les renseignements relatifs à la toxicité des produits, donc
notamment leur caractère cancérogène éventuel.
La suppression ou la substitution des produits cancérogènes ou dangereux est la
mesure de prévention prioritaire qui s'impose à l'employeur. Des fiches d'aide à la
substitution sont disponibles sur le site de l'INRS, et, par exemple, il existe des
tableaux avec des produits de remplacement.
Le choix d'une forme physique des produits limitant la production de poussières lors
des mélanges est également un moyen de prévention efficace, par exemple en
prohibant l'emploi de poudres et en utilisant des granulés, en choisissant une forme
physique des adjuvants limitant la production de poussières lors des mélanges.

- L'utilisation de machines et équipements adaptés


 Machines fermées avec chambre de travail étanche :
Par exemple, la polymérisation du chlorure de vinyle s'effectue en circuit fermé ; néanmoins de petites quantités
résiduelles de chlorure de vinyle monomère peuvent se dégager lors du chauffage du PVC et la limite d'exposition
est limitée à une concentration moyenne d'exposition de 1 ppm (partie par million en volume d'air) mesurée ou
calculée par rapport à une période de référence de 8 heures.

 Systèmes d'encoffrement et de captage au plus près des émissions, de façon à évacuer les aérosols et les vapeurs :
Il convient de doter les installations de captages localisés et avoir des dispositifs de captage au dessus de
l'ensemble des équipements (hottes aspirantes, plafonds filtrants …), par exemple au-dessus de la trappe de
chargement des fours, des bains d'électrolyse, autour des les fours d'émaillage, afin de maintenir un niveau
d'exposition inférieur aux limites réglementaires.

 Dispositifs de sécurité des machines :


Toute machine doit porter les avertissements, signalisations et dispositifs d'alerte indispensables pour assurer la
sécurité des travailleurs afin de supprimer ou réduire au minimum les risques de coupure, d'entraînement,
d'écrasement, de cisaillement causés par les éléments exerçant une action directe sur la matière. Cette
identification doit être réalisées par des pictogrammes et couleurs normalisées. Les éléments de travail doivent
être disposés, protégés, commandés ou équipés de façon telle que les opérateurs ne puissent atteindre la zone
dangereuse.
Les panneaux de signalisation seront choisis et disposés de façon à être perçus et compris facilement sans
ambiguïté. Chaque machine doit être munie d'un ou plusieurs dispositifs d'arrêt d'urgence clairement
identifiables, accessibles et en nombre suffisant, permettant d'éviter les situations dangereuses en train de se
produire :
 Ecrans de protection et de sécurité des opérateurs : protecteurs fixés à l'aide de moyens imposant un outil pour
leur démontage ou par des protecteurs mobiles associés à un dispositif de verrouillage.
 Interrupteurs de sécurité.
 Barrières immatérielles de sécurité : des dispositifs électrosensibles de détection de présence et /ou de
mouvement verrouillent les mouvements des parties mobiles pendant la présence d'un opérateur.
 Embouts spéciaux antiarrachements
 Capteurs pour mesurer les températures et réguler les dispositifs de chauffage et éviter les surchauffes
productrices d'émanations de décomposition thermique dangereuses
 Capteurs pour mesurer les pressions et réguler les dispositifs mécaniques et thermiques et éviter les
surpressions internes.
 Ces capteurs sont intégrés dans des systèmes de commande et de contrôle gérés par des automates
programmables.
 L'éloignement du personnel des zones dangereuses se fait au moyen d'obstacles fixes tels que panneaux fixes,
pleins ou grillagés.

 Le respect des recommandations des constructeurs et un entretien régulier des machines sont des éléments
essentiels pour limiter les risques accidentels et pour prévenir des émanations. Ainsi l'utilisation et l'entretien des
machines doivent être effectués par un personnel qualifié, spécifiquement formé (respect scrupuleux des capacités
nominale des machines…) : de nombreux cas de fuites accidentelles peuvent survenir au niveau de différents
équipements, ce qui entraîne la nécessité d'une maintenance rigoureuse des machines avec contrôle de
l'étanchéité.
Des machines utilisées de manière non conforme ou mal entretenues et non vérifiées périodiquement créent un
risque chimique supplémentaire. En particulier, les canalisations flexibles doivent être vérifiées périodiquement et
remplacées en cas d'usure ou de choc, et en fonction de la durée maximale d'utilisation.

- Une ventilation des lieux de travail adéquate


Les multiples risques chimiques que présentent les alliages métalliques, les matières
plastiques et le caoutchouc ont conduit à de nombreuses réglementations,
aboutissant à un ensemble complexe de mesures pour répondre aux normes (valeurs
limites d'exposition professionnelle).

La ventilation et l'aération des lieux de travail jouent un rôle essentiel pour limiter la
concentration de l'ensemble des toxiques dans l'air ambiant et les évacuer des lieux
de travail, de façon à respecter ces valeurs limites et éviter ainsi les conséquences sur
la santé des travailleurs. Une ventilation et un appoint d'air appropriés sont aussi
indispensables pour empêcher l'accumulation de mélanges inflammables dans l'air.

La ventilation mécanique générale doit assurer un renouvellement d'air en


permanence afin de limiter les risques pour la santé, en évitant l'accumulation de
vapeurs nocives et explosives, par extraction et soufflage : l'air est transporté dans le
local par un ventilateur de soufflage et extrait du local par un ventilateur
d'évacuation. L'extraction de l'air se fait grâce à un système de collecte par ces
ventilateurs, des gaines de diffusion, et un réseau de conduits qui captent et
concentrent les poussières et vapeurs jusqu'aux filtres et aux épurateurs qui
permettent de nettoyer l'air, puis de l'évacuer à l'extérieur par rejet dans
l'atmosphère.

Les composants aérauliques comme les ventilateurs, les conduits entre autres doivent
être accessibles et faciles d'entretien et de nettoyage. En particulier, les réseaux
s'encrassent rapidement avec de filtres hors d'usage, une évacuation des condensats
obstruée… : une surveillance régulière de l'atmosphère est nécessaire pour vérifier
l'efficacité des mesures d'aspiration par dosages atmosphériques.

- Une installation électrique conforme


L'incendie et/ou l'explosion peuvent provenir des équipements électriques, et en
particulier, l'équipotentialité et la bonne mise à la terre de toutes les installations
métalliques doivent être contrôlées, les prises défectueuses remplacées, il faut éviter
toute accumulation d'électricité statique ….

Les étincelles, arcs et échauffements provoqués par les moteurs et appareillages


électriques en fonctionnement peuvent aussi déclencher la catastrophe.
Il convient d'utiliser de l'appareillage électrique conçu pour atmosphères dangereuses
afin de prévenir que le matériel, y compris l'éclairage, soit à l'origine d'un incendie ou
d'une explosion.
Une métallisation au moyen d'un matériel conducteur et une mise à la terre
appropriées de l'équipement de traitement et de manutention sont utiles pour
dissiper et diriger à la terre en toute sécurité les charges électriques accumulées. La
protection contre les contacts avec les masses mises accidentellement sous tension est
obtenue par un dispositif de coupure automatique en cas de défaut d'isolement.
Il est fortement recommandé de placer des explosimètres dans les zones de
réception / manutention / stockage / expédition.
Dans le domaine des atmosphères explosives (Atex), des normes européennes fixent
le cadre de travail des industriels et des installateurs. Depuis juin 2003, tout nouveau
site de type Atex doit être équipé avec du matériel certifié, avec des enveloppes
antidéflagrantes. Les autres installations doivent, depuis juin 2006, avoir été mises à
niveau.

- Un stockage des produits rigoureux


Le stockage des monomères et composants auxiliaires présente des risques tels que
l'incendie, l'explosion, le risque de chute ou de renversement ou de détérioration
d'emballage … Toutes ces caractéristiques rendent nécessaire, outre les précautions
lors de leur emploi, l'aménagement de locaux de stockage, avec des rayonnages
métalliques, des planchers et des palettes normalisées. La réduction des risques
existants passe par une réflexion sur la structure du local, sur les modalités de
rangement et sur les incompatibilités entre les produits. Des procédures de stockage
non adaptées peuvent entraîner une fragilisation des emballages à l'origine de fuites
ou de ruptures accidentelles, de pollution, de réactions dangereuses ou d'accidents ou
induire une modification ou une dégradation des produits qui le rendent plus
dangereux car ils peuvent libérer des vapeurs inflammables ou nocives.
L'empilement doit être stable et sa hauteur ne doit pas affecter l'intégrité des
emballages.
Le stockage des bidons de solvants, sacs, boites de monomères ou d'adjuvants, doit se
faire dans un local ventilé par un système de ventilation mécanique, à l'abri de la
chaleur et de l'humidité, et tous les conteneurs de produits chimiques doivent
toujours être bien refermés.
L'installation électrique du local de stockage est à réaliser avec du matériel utilisable
en atmosphère explosible. Une bonne tenue des sols des locaux de stockage est
essentielle pour éviter l'accumulation des matières déversées. L'interdiction de fumer
dans les locaux doit être absolument respectée et signalée de manière apparente (de
même que toutes les autres consignes de sécurité).
Il faut stocker les plus faibles quantités de produits possibles car le risque d'incident
ou d'accident croît avec la durée et le volume de stockage.

- La lutte contre le bruit


Les machines et équipements doivent être conçues et fabriquées de façon à ce que les
émissions sonores soient réduites au niveau le plus bas possible en application d'une
directive européenne 2003/10/CE du 6 février 2003 concernant les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l'exposition des travailleurs aux risques
dus aux agents physiques liés au bruit.
Par le choix ou l'achat de machines et par l'utilisation de procédés silencieux, les
émissions sonores peuvent être maintenues à un bas niveau.
Les machines bruyantes seront, selon les possibilités, munis de capots insonorisants
et pour réduire les bruits transmis par les sols et les structures, des blocs anti-
vibrations peuvent être placés entre la machine et la surface d'appui.
Les échappements d'air comprimé des circuits pneumatiques sont à équiper d'un
silencieux.
Les postes de commande et de contrôle peuvent se situer dans un local séparé avec
une isolation phonique. En ce qui concerne les locaux, les réflexions sur les murs
entraînent une augmentation du niveau sonore dans le local et des mesures
préventives de correction acoustique comme la mise en place d'un plafond absorbant,
de cloisons amovibles à proximité des installations, réduisent à la fois le niveau
sonore et protègent les postes de travail avoisinants.

- Une bonne hygiène


Une bonne tenue des locaux est essentielle pour éviter l'accumulation de
déversements et de poussières sous ou autour des machines. Les déversements
peuvent créer un danger de glissement et par conséquent doivent être nettoyés
immédiatement. De même, il convient de ramasser et enlever la poussière créée par
les opérations de découpage et de broyage etc.
Des postes de rinçage oculaire et les douches de sécurité doivent se trouver à
proximité des postes de travail.

- Des aides à la manutention


Les nombreuses manutentions manuelles de charges lourdes qui entraînent des
risques évidents de troubles musculo-squelettiques au niveau du dos et des
articulations, peuvent être réduits par l'utilisation systématique de manutention
assistée et de moyens de mise à niveau et de préhension des charges, en particulier
des moules : ponts roulants, chariots, moyens de levage appropriés…
- Le port d'équipements de protection individuel adéquat
Les équipements de protection individuelle sont nécessaires pour réduire le risque
d'exposition non totalement éliminé par les mesures de protection collectives
précédentes : masques respiratoires filtrants, gants, vêtements de protection,
chaussures et lunettes de sécurité.
En cas d'urgence ou pour des travaux exceptionnels d'entretien de courte durée, si le
système de ventilation ne suffit pas à empêcher l'accumulation de vapeurs ou de
poussières, un appareil de protection respiratoire adéquat doit être fourni : masque à
cartouche avec un filtre adapté au produit.
S'il y a possibilité de contact avec la main lors des transvasements par exemple, il
s'avère indispensable de porter des gants de protection adaptés à la tâche effectuée et
au produit manipulé : il n'existe pas de gant de protection universel. Le type de gants
conseillé, imperméables, à longues manchettes, pour éviter la pénétration des
produits à l'intérieur, doit être adapté aux différents produits manipulés selon leur
composition qui figure sur la Fiche de Sécurité (FDS).
Il est recommandé de porter des vêtements à manches longues et des combinaisons
aux propriétés antistatiques et ininflammables, surtout lors des interventions près
des surfaces chaudes et sur les circuits de fluides caloporteurs

- Une surveillance médicale renforcée


Pour les travailleurs exposés aux poussières et fumées de métaux, aux agents
chimiques dangereux, au bruit, il faut réaliser des visites médicales régulières dans le
cadre d'une surveillance médicale renforcée :
 Tests respiratoires (spiromètre) à l'embauche pour détecter une déficience des fonctions pulmonaires et tous les 2
ans pour dépister l'apparition des troubles respiratoires.
 Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) conseillées,
 Audiogramme si nécessaire.
Les modalités générales de la surveillance des travailleurs exposés à des agents chimiques cancérogènes, sont
précisées dans le Code du travail : fiche d'exposition aux produits CMR (Cancérogènes, Mutagènes et
Reprotoxiques) et liste des salariés exposés aux produits chimiques dangereux.
 Suivi médical et toxicologique régulier, au moins annuel. En cas d'anomalie, tout le personnel concerné doit
bénéficier d'un examen médical.
 Fiche d'aptitude avec mention de l'absence de contre-indications médicales à l'exposition au risque après étude du
poste de travail.
 Le dossier médical doit stipuler la nature du travail effectué, la durée des périodes d'exposition et les résultats des
examens médicaux. Ces informations sont indiquées dans l'attestation d'exposition et le dossier médical doit être
conservé 40 ans après la cessation de l'exposition.
 Suivi post professionnel : quand le salarié n'est plus exposé ou part à la retraite, ce suivi permet d'assurer pour les
cancers professionnels qui se déclareraient après, une réparation du dommage subi.

- La formation et l'information du personnel


La formation, par un organisme agréé, sur les dangers des produits utilisés et sur les
moyens de se protéger, est indispensable : par exemple, comprendre les étiquettes du
contenant des produits, connaître l'attitude à adopter en cas de fuite ou de
déversement accidentel, savoir utiliser les E.P.I adéquats, formation aux premiers
secours et incendie…

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