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Les conséquences sur la santé au travail concernent en premier lieu les troubles musculo-
squelettiques et visuels, mais ce sont surtout les risques psychologiques liés au stress, à
l’excès de charge mentale qui apparaissent les plus préoccupants dans le développement non
maitrisé des technologies de l'information et de la communication, à la fois sous ses aspects
psychosociaux et organisationnels.
- Le risque visuel
Le travail continu sur écran sollicite fortement la vision : le mécanisme d'accommodation
permanent, assuré par le cristallin et les muscles des yeux, qui permet le réglage de la mise au
point de l’image sur la rétine, la convergence qui permet la fusion des deux images
rétiniennes grâce à la contraction de muscles situés autour de l'œil, provoquent une fatigue
oculaire après des efforts visuels prolongés. De plus, de nombreux et très fréquents défauts de
l'œil (myopie, hypermétropie, astigmatisme, troubles de la convergence, presbytie) rendent
l'effort oculaire plus important pour un résultat médiocre lorsqu’ils sont mal ou pas corrigés.
Par ailleurs, les mauvaises conditions d’éclairage (reflets sur les écrans, éblouissement
direct...), un poste peu ergonomique, aggravent la fatigue visuelle. Cette fatigue des muscles
oculaires se traduit par une vue de plus en plus trouble au fur et à mesure de l'effort, des
picotements et rougeurs oculaires, des larmoiements, des clignements intempestifs des
paupières, des maux de tête...
Dans ce nouveau monde du travail que les TIC engendrent, les mesures préventives doivent
prendre en compte à la fois les risques physiques mais surtout l’accentuation possible des
risques psychosociaux induits par les TIC : la prévention du stress et des atteintes à la santé
mentale liées aux TIC relève de mesures techniques et organisationnelles, en repérant et
éliminant des pratiques abusives et déviantes d’utilisation que les TIC peuvent générer, si
elles ne sont pas maîtrisées et encadrées.
Il s’agit de transmettre l’information juste nécessaire, utile pour le travail, et seulement aux
bons destinataires, pour éviter la diffusion incontrôlée de messages et formulations peu claires
ou trop longues : mises en copie, cachées ou non, structuration en analyse et synthèse, résumé
des propositions, règles de sécurité et de confidentialité...
Il s’agit aussi de limiter les réponses en cascade, en maintenant la discussion sur le sujet
initial, avec le souci de savoir finir une discussion en concluant l’échange sur un aspect
constructif (points d' accord ou de désaccord clarifiés) et/ou une proposition d’action.
Il faut se prémunir des usages qui consistent à envoyer des informations surabondantes à tout
le monde jusqu'à la saturation génératrice de surcharge informative et par suite de stress et
d’inefficacité.
Une entreprise n’est pas un forum : il faut mettre en garde sur les attitudes agressives ou
manipulatoires, les jugements de valeur excessifs et polémiques ou conflictuels non factuels,
qu’un écrit met en exergue et prolonge dans le temps beaucoup plus qu’un écart verbal.
Certains propos ne relèvent que d’une rencontre en face à face, notamment pour les
évaluations personnalisées.
Dans le même esprit, toute diffusion de rumeurs ou d’informations incertaines sans l’usage du
conditionnel ou de la forme interrogative, tout message concernant la vie privée doivent être
banni.
L’utilisation et la reproduction de travaux doivent être accompagnées de la citation de la
source, et respect de l’éventuelle confidentialité et autorisation.
Par ailleurs, l’usage à titre personnel pendant le temps de travail et avec les outils
télématiques de l’entreprise (Internet, réseaux sociaux ...) doit lui-aussi être encadré.
- Règles concernant le respect de la vie privée.
Les sollicitations hors temps de travail empiètent sur la vie et les temps privés, mais chaque
collaborateur vit différemment cette intrusion selon sa personnalité et la technologie
employée.
La nécessité de recourir plutôt au courriel, moins intrusif que la téléphonie portable, s’impose
dans la mesure ou l’exigence du management ou la norme de l’entreprise n’est pas d’y
répondre au plus tôt, y compris nuits, week-ends et jours fériés ... : certains managers utilisent
abusivement les technologies de l'information et de la communication comme instrument de
pouvoir et en font une « laisse électronique » du salarié. La déconnexion du téléphone
professionnel ne doit pas être considérée comme une marque de désengagement.
Les répercussions sur la charge mentale dépendent aussi de différentes caractéristiques
individuelles (âge, genre, statut marital...), du secteur d’activité... Les jeunes gens non chargés
de famille, passionnés des réseaux sociaux, d’Internet et autres formes d’usages numériques,
sont évidemment moins sensibles et ce type de relation à distance peut être l’objet d’un accord
avec le manager s’il comporte par ailleurs des contreparties en terme de souplesse des
horaires ...
C’est pourquoi les réponses organisationnelles, en dehors ce considérations générales de bon
sens, sont liées en partie au profil de chacun et au type de travail.
Il faut établir une garantie que les TIC ne seront pas utilisées en dehors des objectifs qui leur
sont assignés et des restrictions explicitées, par exemple pour surveiller les connexions
Internet, les messages, les localisations.
Conservation du lien social
Les échanges formels et informels ne doivent pas être négligés, sous prétexte que les TIC
permettent des communications aisées : les contacts individuels ou en groupes (entretiens et
réunions périodiques) sont indispensables pour obtenir la reconnaissance de ses supérieurs et
de ses pairs, la satisfaction et la motivation au travail. Ce soutien social au travail est une
exigence émotionnelle qui passe essentiellement par les contacts directs.
Ceci est tout particulièrement vrai dans le cas des télétravailleurs : l’organisation du travail et
du temps de travail doit préserver des moments d’échanges périodiques en face à face avec les
collègues et hiérarchie et il faut contrecarrer le frein promotionnel que pourrait représenter
l’absence de contact direct avec le management de l’équipe.
De plus, un entretien annuel doit permettre d’évaluer les modalités du télétravail et de les
modifier éventuellement.
L’ergonomie des postes de travail
Il existe une réglementation du travail sur écran, (décret n° 91-451 du 14 mai 1991 et
circulaire DRT n° 91-18 du 4 novembre 1991).
L'écran d'ordinateur doit se situer à la hauteur des yeux, orientable en hauteur et latéralement,
et il convient d’adopter des écrans LCD à la place des écrans cathodiques. L’écran doit être
orienté perpendiculairement aux fenêtres, pour limiter les reflets, et il convient de pivoter
l’écran si des reflets subsistent du fait des luminaires.
L’installation du bureau et du siège doit permettre l'ajustement du clavier pour obtenir un
positionnement adéquat du bras et la main (angle du coude droit ou légèrement obtus ; avant-
bras proches du corps ; main dans le prolongement de l’avant-bras) ; le siège doit être
réglable, de manière à ce que les pieds reposent à plat sur le sol ou sur un repose-pied, dos
droit ou légèrement en arrière et soutenu par le dossier. Il convient de ne pas laisser les
poignets posés en continu sur le bureau. Il est possible d’utiliser un repose-poignet pour le
clavier et la souris.
Claviers, souris, combinés téléphoniques, machines et équipements bureautiques, doivent
régulièrement être nettoyés et désinfectés.
Le kit mains libres doit être systématiquement utilisé pour éloigner l’influence des ondes
électromagnétiques sur l’oreille et on ne doit pas porter le téléphone portable connecté
constamment sur soi, ni l’utiliser en conduisant.
Formation aux technologies de l'information et de la communication
Des actions de formation, d’accompagnement, pour favoriser l’appropriation par tous de
l’usage à la fois technique et éthique des TIC, sont nécessaires. Il y a le recours à des
formations par des consultants extérieurs mais il faut considérer aussi que les compétences et
l’expérience de l’usage des TIC sont très différentes d’un individu à l’autre : il faut
encourager la mise en place de dispositifs de solidarité, certains étant de véritables experts
capable de secourir les autres. C’est pourquoi il convient aussi d’avoir une individualisation
des parcours de formation avec des capacités de personnalisation en proposant des parcours
adaptés répondant exactement aux besoins.
- Lors des opérations métallurgiques, en particulier lors du chargement des fours et de la coulée,
l'exposition permanente des travailleurs à des métaux ou oxydes métalliques sous forme de fumées ou de
particules, de poussières, est responsable de pathologies respiratoires aigues ou chroniques et pour certains
métaux lourds tels que le cadmium, de certaines maladies neurologiques et cardio-vasculaires. Par ailleurs, il
existe des éléments épidémiologiques de la relation entre le cancer du poumon et l'exposition professionnelle à
divers composés métalliques (béryllium, cadmium) utilisés dans les câbleries.
o Le Cuivre
L'inhalation massive de cuivre provoque des irritations des muqueuses respiratoires et oculaires et l'ingestion des
troubles digestifs (douleurs épigastriques, nausées, vomissements, diarrhée).
Le cuivre est aussi responsable de la fièvre des fondeurs qui provoque un syndrome pseudo-grippal (fièvre, mal de
gorge, douleurs musculaires, transpiration) spontanément réversible sans séquelle.
o Le Cadmium
Par irritation des voies respiratoires et rénales (néphrotoxicité), les effets pathologiques liés à l'oxyde de cadmium
peuvent être graves : pneumopathies (emphysème …), cancer pulmonaire, néphropathie irréversible pouvant
évoluer vers une insuffisance rénale.
L'intoxication au cadmium est répertoriée dans le tableau n°61 du Régime Général de la Sécurité sociale (Maladies
professionnelles provoquées par le cadmium et ses composés).
o Le Béryllium
Le béryllium est irritant, allergisant et cancérogène avéré et peut entrainer une bérylliose, maladie respiratoire
chronique avec granulomes dans les poumons, provoquant difficulté à respirer, toux, et une douleur thoracique.
Référencement des maladies professionnelles : Tableau n° 33 : Maladies professionnelles dues au béryllium et à
ses composés
- D'autres risques chimiques sont dus à la corrosivité du crésol employé dans la fabrication des fils émaillés et
du brouillard d'acide sulfurique qui se dégage des bacs d'affinage électrolytique.
- La suppression / substitution des produits les plus toxiques La première étape
consiste à repérer en particulier les agents chimiques cancérogènes ou dangereux
dans le cadre de l'évaluation des risques du Document Unique de Sécurité (DUS). Les
Fiches de Données de Sécurité (FDS), obligatoires pour tout produit chimique
dangereux, comportent les renseignements relatifs à la toxicité des produits, donc
notamment leur caractère cancérogène éventuel.
La suppression ou la substitution des produits cancérogènes ou dangereux est la
mesure de prévention prioritaire qui s'impose à l'employeur. Des fiches d'aide à la
substitution sont disponibles sur le site de l'INRS, et, par exemple, il existe des
tableaux avec des produits de remplacement.
Le choix d'une forme physique des produits limitant la production de poussières lors
des mélanges est également un moyen de prévention efficace, par exemple en
prohibant l'emploi de poudres et en utilisant des granulés, en choisissant une forme
physique des adjuvants limitant la production de poussières lors des mélanges.
Systèmes d'encoffrement et de captage au plus près des émissions, de façon à évacuer les aérosols et les vapeurs :
Il convient de doter les installations de captages localisés et avoir des dispositifs de captage au dessus de
l'ensemble des équipements (hottes aspirantes, plafonds filtrants …), par exemple au-dessus de la trappe de
chargement des fours, des bains d'électrolyse, autour des les fours d'émaillage, afin de maintenir un niveau
d'exposition inférieur aux limites réglementaires.
Le respect des recommandations des constructeurs et un entretien régulier des machines sont des éléments
essentiels pour limiter les risques accidentels et pour prévenir des émanations. Ainsi l'utilisation et l'entretien des
machines doivent être effectués par un personnel qualifié, spécifiquement formé (respect scrupuleux des capacités
nominale des machines…) : de nombreux cas de fuites accidentelles peuvent survenir au niveau de différents
équipements, ce qui entraîne la nécessité d'une maintenance rigoureuse des machines avec contrôle de
l'étanchéité.
Des machines utilisées de manière non conforme ou mal entretenues et non vérifiées périodiquement créent un
risque chimique supplémentaire. En particulier, les canalisations flexibles doivent être vérifiées périodiquement et
remplacées en cas d'usure ou de choc, et en fonction de la durée maximale d'utilisation.
La ventilation et l'aération des lieux de travail jouent un rôle essentiel pour limiter la
concentration de l'ensemble des toxiques dans l'air ambiant et les évacuer des lieux
de travail, de façon à respecter ces valeurs limites et éviter ainsi les conséquences sur
la santé des travailleurs. Une ventilation et un appoint d'air appropriés sont aussi
indispensables pour empêcher l'accumulation de mélanges inflammables dans l'air.
Les composants aérauliques comme les ventilateurs, les conduits entre autres doivent
être accessibles et faciles d'entretien et de nettoyage. En particulier, les réseaux
s'encrassent rapidement avec de filtres hors d'usage, une évacuation des condensats
obstruée… : une surveillance régulière de l'atmosphère est nécessaire pour vérifier
l'efficacité des mesures d'aspiration par dosages atmosphériques.