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VI-Association de réacteurs

Le type de réacteur sélectionné pour une application influencera la rentabilité du procédé. A partir des motifs
élémentaires à base de réacteurs idéaux : réacteur fermé (RF) et continu (réacteurs agité ouvert (RAC) et réacteur en
écoulement piston (RP)), des systèmes plus élaborés peuvent être construits par l’association de plusieurs réacteurs idéaux
en série ou en parallèle et par des réacteurs à recyclage.

1- Réacteurs en série
Le débit dans les conditions de références 𝑄0 , est le même pour tous les
réacteurs.
Le volume total est la somme des volumes des réacteurs.
Le temps de passage total est donc :
𝑉𝑇 σ 𝑉𝑖
𝜏= = = σ𝑖 𝜏𝑖 (3.21)
𝑄0 𝑄0
Ajouter les réacteurs en série permet d’augmenter le temps de passage,
donc la conversion
2- Réacteurs en parallèle :
Il a été démontré que, pour des réacteurs de même type, le fonctionnement optimal est obtenu pour des temps de
passage égaux dans les différentes branches. Si les temps de passage sont égaux, les conversions sont aussi égales et égales
à la conversion de sortie (𝑋𝑖 = 𝑋)
𝑉 σ𝑉 𝑉
𝜏𝑖 = 𝑄𝑖 = σ 𝑄𝑖 = 𝑄𝑇 = 𝜏 𝑇 (3.22)
𝑖 𝑖 𝑇

Ajouter des réacteurs en parallèle permet d’augmenter la capacité de production à X donnée.


3 - Association de réacteur piston (RP)
a/ En série
𝑉𝑇 σ 𝑉𝑖 𝑋 𝑑𝑋𝐴 𝑋 𝑑𝑋𝐴 𝑋 𝑑𝑋𝐴 𝑋 𝑑𝑋𝐴
𝜏𝑇 = = = ‫׬‬0 𝐴1 + ‫𝐴 𝑋׬‬2 + ‫𝐴 𝑋׬‬3 + ⋯ = ‫׬‬0 𝐴𝑓 (3.23)
𝑄0 𝑄0 𝑟𝐴 𝐴1 𝑟𝐴 𝐴2 𝑟𝐴 𝑟𝐴

Une association en série des réacteurs pistons est équivalente à un seul réacteur
piston dont le temps de passage est la somme des temps de passages des réactions.
Par conséquent, la conversion obtenue à la sortie de nRP est identique à celle
obtenue avec un seul réacteur piston de volume total 𝑉𝑡 = σ 𝑉𝑖 .

b/ En parallèle
Si les temps de passage sont égaux, les conversions sont aussi égales et
égales à la conversion de sortie (𝑋𝑖 = 𝑋)
𝑉 σ𝑉 𝑉
𝜏𝑖 = 𝑄𝑖 = σ 𝑄𝑖 = 𝑄𝑇 = 𝜏 𝑇 (3.24)
𝑖 𝑖 𝑇

Ajouter des réacteurs en parallèle permet d’augmenter la capacité de


production à X donnée.
4-Associations de réacteurs parfaitement agités en série

V = σ Vi 𝜏 = σ 𝜏𝑖 (3.25)
Ecrivons le bilan sur A sur le réacteur i (si le débit est uniforme)
𝑄0 𝐶𝐴𝑖−1 − 𝑟𝑖 𝑉𝑖 = 𝑄0 𝐶𝐴𝑖
𝐶𝐴𝑖−1 −𝐶𝐴𝑖
𝜏𝑖 = (3.26)
𝑟𝑖

Exemple : cinétique d’ordre 1 : 𝑟 = 𝑘𝐶𝐴


𝑄0 𝐶𝐴𝑖−1 − 𝑘𝐶𝐴 𝑉𝑖 = 𝑄0 𝐶𝐴𝑖

𝐶𝐴𝑖−1
𝐶𝐴𝑖 =
1 + 𝑘𝜏𝑖
𝐶𝐴0 𝐶𝐴0
𝐶𝐴𝑁 = = (si les 𝜏𝑖 sont égaux)
1+𝑘𝜏1 1+𝑘𝜏2 … 1+𝑘𝜏𝑖 𝑁

Une association en série de RAC n’est pas équivalente à un seul RAC de temps de passage total. Elle a un
comportement intermédiaire entre RP et RAC.
Cas particulier :
Si les cuves ont le même volume (V1=V2=…..=Vn) dans ce cas, les temps de passage sont identiques (𝜏1 = 𝜏2 = ⋯ … . =

𝐶0 𝐶0
𝜏𝑛 ), donc 𝜏 = 𝑛𝜏𝑖 et on a : 𝐶𝑛 = = 𝜏 D’où 𝜒𝑛 = 1 − (1 + 𝑘𝜏𝑖 )−𝑛 (3.28)
(1+𝑘𝜏𝑖 )𝑛 (1+𝑘𝑛)𝑛

Lorsque le nombre de réacteurs de la cascade est très grand (n → ∞), la conversion tend vers χn = 1 – e-kτ qui n’est autre
que la conversion d’un réacteur piston. Par conséquent, plus le nombre de RAC associés en série augmente, meilleure est la
conversion.

Exemple :Soit à mettre en œuvre une réaction d’ordre 1 : A ՜ produits dans une cascade de nRAC identiques. Comparer

les performances de cette cascade à celles d’un réacteur RP pour un nombre de cascade : n = 2, n = 3, n = 4 et n ՜ ∞. On
donne kτ = 4. D’après l’équation…… on a :

𝜏 −2 𝜏 −3
𝑛 = 2, 𝜒2 = 1 − 1 + 𝑘 = 0.88 𝑛 = 3, 𝜒3 = 1 − 1 + 𝑘 = 0.92
2 3
𝜏 −4
𝑛 = 4, 𝜒4 = 1 − 1 + 𝑘 = 0.94 𝑛՜∞ 𝜒𝑛 = 1 − 𝑒 −𝑘𝜏 = 0.98
4
Le RP est plus performant que le RAC. Pour une meilleure efficacité (en conversion finale), le RAC peut être remplacé
par une association en série de plusieurs RAC. En pratique, on prend souvent 3 RAC en série,
Méthode de résolution graphique des équations de bilan de matière
Il existe plusieurs représentations graphiques permettant de résoudre les équations d’une cascade de « n » cuves
agitées associées en série. Le problème peut se poser de deux manières :
• détermination la conversion XA connaissant le nombre « n » de RAC associés en série
• détermination de « n » connaissant les conditions de sortie XA

Méthode 1
Connaissant la cinétique de la réaction, on trace r/C0 en fonction de XA ,
Nous avons :
C ( X  X i 1 ) r X X
i  0 i  i  i 1
r C0  i i
L’équation est celle d’une droite de pente 1/τ du premier RAC
r X
Si, χ = 0 à l’entrée de la cascade, l’équation s’écrit :  1
C0  1
On trace une droite à l’origine de pente 1/τ. La projection du point d’intersection avec la courbe cinétique sur
l’axe des abscisses permet d’obtenir χ1
r X X
Dans le 2ème RAC:  2 1
C0  2  2
A partir du point χ1, on trace une droite de pente 1/τ2 et la projection du point d’intersection avec la courbe cinétique
sur l’axe des abscisses permet d’obtenir χ2 et ainsi de suite.
Méthode 2
C’est une variante de la méthode 1. On trace la courbe cinétique r(C) et à partir de l’équation du bilan de matière on peut
écrire:
C C
Pour le 1ér RAC: r (C1 )  0  1
1 1
C’est l’équation d’une droite de pente – 1/τ1. On trace cette droite en partant de C0. La projection du point d’intersection avec
la courbe cinétique sur l’axe des abscisses permet d’obtenir C1
Pour le 2 RAC (i = 2) :
C1 C2
r (C2 )  
2 2
De la même manière, à partir du point C1, on trace la droite r(C2) de pente – 1/τ2 puis on obtient le point C2
. Ainsi, de suite,

Pour ces deux méthodes, lorsque les volumes des RAC sont
égaux, les droites tracées à partir des équations de bilan de
matière sont parallèles, on déduit facilement le nombre
« n » de RAC si la conversion de sortie est fixée et vice versa.
V- Réacteur continu à recyclage
Dans certains cas, il est avantageux de réinjecter une partie du courant de sortie d’un réacteur en tête de ce réacteur. Ce
type de système appelé réacteur à recyclage.
Cette opération est utilisée dans certaines applications afin d’extraire de la chaleur de réaction à l’aide d’un échangeur
externe au réacteur, pour recycler un réactif non converti ou pour obtenir des conditions d’écoulement favorables dans le cas
des réacteurs polyphasiques.
Le coefficient de recyclage R est défini comme le rapport des débits volumiques de fluide recyclé et de fluide quittant le
réacteur. La valeur peut varier de zéro (RP) à l’infini, le système devient équivalent à un RAC.
𝑄𝑅
𝑅= (3.29)
𝑄0

L’équation caractéristique du réacteur à recyclage est établée ci-après dans le cas simple d’une transformation de A pur en
produit.
Le bilan de matière sur le réactif A sur le RP s’écrit :

𝑋𝐴𝑠
𝑑𝑋𝐴
𝜏 = 𝐶𝐴0 න
𝑋𝐴𝑒 𝑟𝐴
Afin de résoudre cette équation 𝑄𝑒 𝑒𝑡 𝑋𝐴𝑒 doivent être exprimés en fonction de 𝑋𝐴𝑠 et de 𝑄0 respectivement.
Le bilan de matière sur le réactif-clé A à l’entrée de la boucle s’écrit :
FAe = 𝐹𝐴0 + 𝐹𝐴𝑅 = 𝐹𝐴0 + 𝑅𝐹𝐴𝑓 (3.29)
𝑄𝑒 = 𝑄0 + 𝑄𝑅 = 𝑄0 + 𝑅𝑄𝑓 = (1 + 𝑅)𝑄0
𝐹𝐴𝑒 = 𝑄𝑒 𝐶𝐴𝑒 = 1 + 𝑅 𝑄0 𝐶𝐴𝑒 = (1 + 𝑅)𝑄0 𝐶𝐴0 (1 − 𝑋𝐴𝑒 )
Le bilan de matière sur le réactif-clé A à la sortie de la boucle s’écrit :
FAs = 𝐹𝐴𝑓 + 𝐹𝐴𝑅 = 𝐹𝐴𝑓 + 𝑅𝐹𝐴𝑓 (3.30)
𝑄𝑠 = 𝑄𝑓 + 𝑄𝑅 = (1 + 𝑅)𝑄0
𝐹𝐴𝑓 = 𝑄𝑓 𝐶𝐴𝑓 = (1 − 𝑋𝐴𝑓 )𝐹𝐴0 = (1 − 𝑋𝐴𝑠 )𝐹𝐴0

On remplace dans (3,29) 1 + 𝑅 𝑄0 𝐶𝐴0 1 − 𝑋𝐴𝑒 = 𝐹𝐴0 (1 + 𝑅 1 − 𝑋𝐴𝑓 ) (3.31)

𝑅
On déduit : 𝑋𝐴𝑒 = 𝑋 (3.32)
1+𝑅 𝐴𝑠

𝑉𝑅 𝑋𝐴𝑠 𝑑𝑋𝐴
Donc l’équation caractéristique du réacteur piston à recyclage s’écrit : 𝜏= = (1 + 𝑅)𝐶𝐴0 ‫𝑅 ׬‬ 𝑋
(3.32)
𝑄0 𝑟
1+𝑅 𝐴𝑠 𝐴

𝑉 𝑋 𝑑𝑋𝐴
Pour R égal à Zéro, on trouve évidemment l’équation du RP 𝑅=0 𝜏𝑟𝑒𝑐 = = 𝐶𝐴0 ‫׬‬0 𝐴𝑠
𝑄0 𝑟𝐴

𝑉 𝐶𝐴0 𝑋𝐴
Pour R=∞ on retrouve l’équation du RAC 𝑅=∞ 𝜏𝑟𝑒𝑐 = =
𝑄0 𝑟𝐴
La figure suivante représentant CA0/–rA en fonction de XA permet d’estimer la valeur du temps de passage τ
dans un réacteur piston à recyclage.

Si X As  OB
RX As
et  OA
1 R
𝜏 𝑅𝜏
La quantité est la surface ABDF et est la surface OAEG
1+𝑅 1+𝑅
Pour déterminer le temps de passage τ il suffit de tracer un rectangle ABCE de même surface que ABDF. Donc, τ n’est
autre que la surface du rectangle OBCG.
Réacteurs chimiques homogènes isothermes à réactions multiples.

La plupart des réactifs se transforment de plusieurs manières et les produits formés subissent des réactions
secondaires (ou parasites). Il existe une grande diversité de réactions multiples. Ces réactions peuvent être
considérées comme une combinaison de deux modes primaires de réactions :
- Compétitives ou parallèles.
- Consécutives ou en série.
I- Rendement et sélectivité
1- Rendement
Si la conversion se définit par rapport au réactif-clé, le rendement se définit généralement par référence au produit

désiré. Prenons l’exemple de la réaction suivante : 𝑎𝐴 + 𝑏𝐵 ՜ 𝑑𝐷 𝑜𝑢 𝑃


le rendement global d’un réacteur fermé est égal au rapport entre le nombre de moles de A transformé en D et le
nombre totale de moles de A consommées.
• Pour le réacteur fermé (RF)
dCD

nA / D nD CD d
 D /A    
nA0  nA d .(nA0  nA ) d .(C A0  C A )  dCA
• Pour le réacteur piston (RP)
dCD

FA/ D FD CD d
 D /A    
FA0  FA d .(FA0  FA ) d .(C A0  C A )  dCA
- Pour le réacteur agité continu (RAC)

 FD   CD   rA/ D 
 D /A         '   
 d .(FA0  FA )  sortie  d .(C A0  C A )  sortie
D/ A
 rA  sortie
2- Sélectivité
La sélectivité est une mesure de la proportion de la réaction totale qui donne le produit désiré D. on utilise aussi très
fréquemment le rapport S entre les quantités de réaction conduisant au produit désiré et aux produits non désirés.

• Réacteur fermé (RF)


nD
nA/ D d nD CD
S   
nA/P n  n  nD d (nA0  nA)  nD d .(C A0  C A )  CD
A0 A
d
• Réacteur RP et RAC
Les équations de S pour le RP et RAC sont identiques :
FD
FA/ D d CD
S  
FA/P F  F  FD d .(C A0  C A )  CD
A0 A
d

1 1
Remarque : il existe une relation simple entre le rendement et la sélectivité : S    1

 varie de 0 à 1 et S de 0 à l’infini
II- Représentation graphique
Les valeurs des rendements et des sélectivités peuvent être déterminer graphiquement, en utilisant des
diagrammes triangulaires permettant de ne pas considérer la variable temps.
Le digramme le plus utilisé donne le taux de produit désiré en fonction de la conversion.

Le rendement global pour une conversion choisie est donné par


la tangente de l’angle γ. La sélectivité est déduite en utilisant la
relation
1 1
 1
S 

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