Vous êtes sur la page 1sur 12

Chapitre III

Machines synchrones

III.1.Principe et description

les machines synchrones constituent la première catégorie importante de machines à


courant alternatif. Comme toutes les autres machines, elles sont reversibles et peuvent
fonctionner indifférément en générateur ( il s’agit alors des ‘’ Alternateurs ‘’) ou en moteur
(il s’agit alors des ‘’ compensateurs synchrones ‘’).

Ces deux modes de fonctionnement seront analysés respectivement en détails.

Les deux caractéristiques essentielles d’une machine sychrone sont que :

 Sont rotor est excité par un courant continu ( appelé ‘’circuit d’éxcitation ou en
core ‘’ circuit de champ ‘’) qui le polarise comme un éléctro-aimant ( le rotor
pourrait être théoriquement un simple aimant permanent) ;
 Sa vitesse de rotatoion comme son non l’indique, synchrone, pratiquement,cela
signifie qu’il existe une relation entre cette vitesse de synchronisme , la fréquence
des courants stator et le nombre de paires de pôles de la machines.

III.2. Constitution et principe de fonctionnement

Un alternateur hétéropolaire comprendra :

 Un système d’enroulement triphasés (P bobines par enroulement ) ;


 Un système de P paires de pôles alternés (Nord sud ) glissant par rapport aux
enroulements. Ces pôles portent en général un bobinage parcouru par un courant
magnétisant appelé courant d’éxcitation et dont on notera J l’intensité.

Le glissement relatif de l’un des deux systèmes par rapport à l’autre est obtenu en les
disposant l’un au stator, l’autre au rotor d’une machine tournante. Le rotor est entrainé par
la source d’energie mécanique.

Un alternateur triphasé comprend :

- Un stator feuilleté pourvu d’encoches dans lesquelles sont distribués les conducteurs
d’un bobinage triphasé (chaque enroulement comprenant P bobines, doc 2P
faisceaux ).
- Un rotor portant P paires de pôles alternés ; un bobinage parcouru par un courant
continu d’excitation, d’intensité J, assure la magnétisation de cette roue polaire ; il
existe deux sortes de roue polaire :
1) Les roues polaires à pôles saillants (fig.III.1), qui ont par conséquent un entrefer
variable ;
2) Les roues pôlaires à pôles lisses (Fig.III.2) ou à entrefer constant.

La figure ci-dessous montre les différents symboles utilisés pour représenter une machine
synchrone :

Fig.III.1 Fig.III.2

III.3. Vitesse de synchronisme

Une machine synchrone est caractérisée par le fait qu’elle tourne une vitesse constante (en
régime permanent ), appelée ‘’vitesse de synchronisme’’, dont l’expression est donnée par :
𝜔
Ω= (3.1)
𝑃
𝑟𝑑
Ω = 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑦𝑛𝑐ℎ𝑟𝑜𝑛𝑒, 𝑒𝑛,
𝑠
𝑟𝑑
𝜔 = 𝑝𝑢𝑙𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 (𝑎𝑟𝑚𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 ), 𝑒𝑛 , : 𝜔 = 2𝜋𝑓
𝑠
{ 𝑃 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠

Plus généralement, pour une machine à P paires de pôles, la vitesse de rotation, en ,tr/min,
vaudra donc :
60𝑓
𝑁= (3.2)
𝑃

𝑡𝑟
N = 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑦𝑛𝑐ℎ𝑟𝑜𝑛𝑒, 𝑒𝑛,
𝑚𝑛
{
𝑓 = 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑑′𝑎𝑟𝑚𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒, 𝑒𝑛 , 𝐻𝑧
𝑃 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠

La relation (3.2) est une forme équivalente de la relation (3.1), plus commode pour les
applications pratiques.

Exemple :

Un alternateur délivrant des courants de fréquence 60 Hz tournera à la vitesse de 3600 tr/mn


s’il a deux pôles, 1800 tr/mn s’il a quatre pôles, 1200 tr/mn s’il a six pôles,etc.

III.3.1. Fréquence des f.e.m induites

Les enroulements de l’induit sont soumis à un champ magnétique tournant à la fréquence N


dite fréquence de synchronisme.
Il apparaît donc aux bornes des enroulements de l’induit des f.é.m. induites de fréquence f
telles que :

𝜔 Ω
𝑓 = 2𝜋 = 𝑃 2𝜋 = 𝑃. 𝑁 (3.3)

Avec :

p : nombre de paires de pôles.


N : fréquence de rotation du rotor (champ tournant) (tr/s) ;
f : fréquence des f.é.m. induites (Hz) ;
ω : Pulsation des courants statorique (rd/s) ;

Cette expression montre que l’obtention des tensions de fréquences élevées nécessite :

- Un nombre élevé de pôles, et on est limité par les dimensions (périmètre) du rotor,
elles-mêmes limitées par les effets de la force centrifuge ;
- Une pulsation de rotation élevée, ce qui conduit à une force centrifuge très importante
appliquée au bobinage rotorique d’éxcitation.
-
-
III.3.2. Valeur efficace de la f.é.m. induite par un enroulement

Dans le cas d’une répartition sinusoïdale du flux inducteur, on peut écrire

ΦA = Φ𝑀 𝑐𝑜𝑠𝜃 avec 𝜃 = 𝜔𝑠 𝑡

𝑑ΦA 𝑑(Φ𝑀 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑠 𝑡))


𝐸𝐴 = −𝑛 = −𝑛 = 𝑛𝜔𝑠 Φ𝑀 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑠 𝑡) = 𝐸𝑀 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑠 𝑡) (3.4)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

2𝜋
𝐸𝐵 = 𝐸𝑀 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑠 𝑡 − )
3

4𝜋
𝐸𝐶 = 𝐸𝑀 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑠 𝑡 − )
3

Avec :
 n est nombre de spires d’une phase statorique ;
 Z = 2.n est le nombre des conducteurs actifs par phase ;
 Φ𝑀 est le flux max traversant l’enroulement.

D’une manière générale, la fem induite d’une phase statorique peut être écrite sous la forme
Suivante :

𝑒(𝑡) = 𝑛𝜔𝑠 Φ𝑀 sin(ωs t)


𝑛𝜔𝑠 Φ𝑀 2𝜋𝑁
La valeur efficace par phase est : 𝐸𝑒𝑓𝑓 = avec : 𝜔𝑠 =
√2 60

𝜋 𝑃𝑁
𝐸𝑒𝑓𝑓 = . 𝑍. 60 . Φ𝑀 (3.5)
√2

En rélité la répartition du flux inducteur n’est pa sinusoidale, pour cela l’expression de la


f.e.m doit être corrigée en multipliant par le coefficient de Kapp.

𝐸𝑒𝑓𝑓 = 𝐾𝑎𝑝𝑝 . 𝑍. 𝑓. Φ𝑀 avec 𝐾𝑎𝑝𝑝 = 2.22. 𝐾𝑏 (3.6)

avec 𝐾𝑏 est le coefficient du bobinage de l’enroulement.

Selon la répartition du bobinage sur les encoches, les valeurs du coefficient de Kapp
appartiennent à l’intervalle suivante : K= [1.41 , 2.22]. Souvent, on peut prendre K = 2.12, ce
qui signifie que le bobinage de chaque phase occupe le tiers des encoches statoriques.

Exemple : le stator d’un alternateur triphasé à quatre pôles comprend 432 conducteurs actifs
en tout. Le flux par pôle, dû au courant d’éxcitation du rotor, vaut 6.6 x 10 -3 Wb.

Calculer la fréquence et la valeur efficace de la f.e.m par phase lorsque l’alternateur tourne à
1800 tr/mn.
𝑃𝑁 2∗1800
On calcul la fréquenced’après (3.2) 𝑓 = = = 60 𝐻𝑧
60 60
432 144
Par phase il ya 𝑍 = = 144 conducteurs actifs, c'est-à-dire 𝑛 = = 72 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠. Comme
3 2
𝑛 72
il ya 4 pôles, p=2, et chaque phase est constituée de deux bobines en série de 𝑞 = 𝑝 = =
2
36 spires chacune. D’où

2𝜋 2 × 1800
𝐸𝑒𝑓𝑓 = × 72 × × 6.6 × 10−3 = 127 𝑉
√2 60

III.3.3. Caractéristique des Alternateurs

III.3.3.1 Caractéristique à vide 𝑬𝑱 = 𝒇(𝑱)

La saturation du matériau férromagnétique contenu dans le circuit emprunté par le flux


magnétique de la machine (roue polaire et carcasse d’induit) conduit à une relation non
linéaire entre le flux magnétique, de valeur Φ𝑀 , et l’intensité J du courant de magnétisation.

Le bobinage, le circuit magnétique et l’enroulement d’éxcitation de l’alternateur sont


caractérisés par la courbe à vide ou la caractéristique interne à vitessse fixe nominale ; on
nomme ainsi la courbe représentant la f.e.m induite vide dans un enroulement (ou entre fils
de ligne ) en fonction de l’intensité du courant d’éxcitation : 𝐸0 = 𝐸𝑣 = 𝐸𝑗 = 𝑓(𝐽) à 𝑛 = 𝑐𝑡𝑒.

Cette courbe caractéristique est généralement relevée expérimentalement. En tout rigueur, il


conviendrait de la relever après démagnétisation du circuit magnétique et en opérant par des
valeurs croissante de l’intensité J.

Fig.III.3. Caractéristique interne ou à vide d’un alternateur

Remarque : la machine sera construite de telle sorte que le point de fonctionnement soit
siyué légérement au- dela du coude de saturation ; une variation de la force magnétomotrice
d’éxcitation conduit alors à une variation moindre de la force électromotrice induite.

III.4. comportement de l’alternateur triphasé en charge 𝑽 = 𝒇(𝑰)

III.4.1. réactio magnétique de l’induit


Si l’alternateur triphasé considéré au paragraphe précédent débite sur une charge triphasée
provoquant un déphasage Ψ. Les enroulements de l’induit vont être parcouru par des courants
d’intensités.

𝑖1 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 − 𝜓)
2𝜋
𝑖2 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 − 𝜓 − ) (3.7)
3

4𝜋
𝑖3 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 − 𝜓 − )
3

Ces courants créent une force magnétomotrice (F.M.M) tournante et donc un champ tournant
de même nombre de pôles et de même vitesse de rotation que le champ tournant de
l’inducteur. Ce champ magnétique tournanant, qui constitue la réaction magnétique de l’induit
en charge, est attribué par cccommodité à un système de pôles tournant fictifs liées au stator.
Ce champ magnétique crée par l’induit se compose avec le champ de l’inducteur pour donner
le champ magnétique résultant responsable de la production du flux utile qu’induit les f.e.m
dans les enroulements de l’induit.

L’effet des champs de l’induit dépendra évidement de la position relative des pôles fictifs de
l’induit et des pôles réels de l’inducteur.

Cette position relative est directement influencée par le déphasage Ψ entre les f.e.ms qui
seraient induites dans le fonctionnementà vide et les courants de l’induit.

Ce déphasage dépend de la nature de la charge d’où on distingue les principaux cas suivants :

a) Charge purement résistive Ψ = 0 : on aura une réaction d’induit transversale qui


provoque une petite déformation du champ dans la région de l’entrefer.
𝜋
b) Charge purement inductive Ψ = 2 𝐴𝑅. On aura une réaction d’induit longitudinale
démagnétisante.
𝜋
c) Charge purement capacitive Ψ = 2 𝐴𝑉. On aura une réaction d’induit longitudinale
magnétisante.

III.5. Champ magnétique dans le fonctionnement en charge – schéma équivalent

le champ magnétique résultant dans une machine synchrone est composé du champ
magnétique de l’inducteur et du champ magnétique de la réaction magnétique de l’induit.
Malheureusement, et du fait de la saturation, ces champ magnétiques ne peuvent pas être
considérés ainsi. On est alors amené à considérér les champ magnétique selon les trajets qu’ils
parcourent d’où l’éxistence des trois composants suivantes :

- Un champ tournant résultant engendré par l’action combinée de la force


magnétomotrice (F.M.M) de l’inducteur et de la F.M.M de réaction d’induit. Il
parcourent les pôles de l’inducteur, l’entrefer et la carcasse d’induit. Ce champ
engendre un flux noté 𝜑𝑟 .
- Un champ dont les lignes se referment principalement à travers les encoches d’induit
ou d’une dent à la dent adjacente . vu ce trajet qui est principalement amagnétique
(entrefer et bobinage ) sa réluctance est sensiblement constante quel que soit la valeur
du champ résultant et quelque soit le degrés de saturation-ce champ crée un flux de
fuite noté 𝜑𝑓 qui est proportionnelle à la F.M.M de l’induit et donc et au courant
d’induit 𝑖 .

𝜑𝑓 = 𝜆 𝑖 (3.8)

Où 𝜆 représente l’inductance de fuite et 𝜆𝜔 représente la réactance de fuite de l’induit.

Un champ tournant de fuite de l’inducteur créant un flux de fuite, que l’on a pas besoin
d’expliciter si l’on utilise la caractéristique à vide pour passer des F.M.M aux F.E.M induite,
chose qui est généralement adoptée.

Du fait que les deux trajets des deux flux suscités comportent que peu de parties communes,
on peu negliger le phénomène de saturation et superposer les deux flux.

Soit 𝜑𝑡 le flux total embrassé par la phase considérée :

𝜑𝑡 = 𝜑𝑟 + 𝜑𝑓 (3.9)

Mais 𝜑𝑓 = 𝜆 𝑖 ⇒ 𝜑𝑡 = 𝜑𝑟 + 𝜆 𝑖

𝑑𝜑𝑡 𝑑𝜑𝑟 𝑑(𝜆𝑖) 𝑑𝜑𝑟 𝑑𝑖


on dérivant on aura : − =− − =− −𝜆
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑𝑖 𝑑𝑖
𝑒𝐶 = 𝑒𝑟 − 𝜆 ⇒ 𝑒𝑟 = 𝑒𝑐 + 𝜆 (3.10)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑒𝑐 est la f.e.m réelle induite dans l’enroulement en charge –en considérant la résitance de
l’enroulement , on aura :

𝑒𝑐 = 𝑣 + 𝑟𝑖 (3.11)

𝑑𝑖
En remplacant (2.11) dans (2.12) , on aura : 𝑒𝑟 = 𝑣 + 𝑟𝑖 + 𝜆 ce qui donne en notation
𝑑𝑡
complexe :

̅̅̅
𝐸𝑟 = 𝑉̅ + 𝑅𝐼 ̅ + 𝑗𝜆𝜔𝐼 ̅ (3.12)

Où 𝐸𝑟 est la f.e.m induite par le champ magnétique résultant ( dans le formalisme de Fresnel
), 𝐼 ̅ l’intensité du courant électrique de cet enroulement, R sa résistance et 𝜆𝜔 sa réactance de
fuite.

Remarque : cette formule s’applique à chacun des enroulements de l’alternateur.

Cette équation peut être traduite par le diagramme ci-dessous en prenant la tension V come
origine des phases.
Er

V
RI
I

Fig.III.4. Diagrmme vectoriel

La f.e.m résultante ayant été déterminée par l’équation (3.9), on pourrait en déduire le flux
résultant qui l’induit puis la F.M.M qui engendre ce flux. En retranchant de cette F.M.M, la
F.M.M de réaction d’induit on trouverait la F.M.M produite par l’inducteur et par
conséquent le courant d’excitation réel.

Pratiquement, on opère de la façon suivante :


  
r  J I (3.13)

𝜋
Connaissant 𝐸𝑟 , on détermine 𝜑𝑟 en avance de par apport à la f.e.m. 𝜑𝑟 est en phase
2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ .
avec 𝜀̅𝑟 et donc 𝐽𝑟 d’où la représentation de 𝐽𝑟 par le vecteur𝑂𝐾

D’autre part la F.M.M de réaction d’induit est en phase avec le courant 𝐼 ̅ de la phase
considérée. Son amplitude est proportionnelle à celle de ce courant mais pour rapporter la
F.M.M de l’induit à l’inducteur on définit un coefficient d’équivalence 𝛼 tel que le courant
d’excitation fictif 𝛼𝐼 parcourant l’inducteur engendre dans l’entrefer une f.m.m de même
amplitude que celle produite par le courant 𝐼 ̅ .

⃗⃗⃗⃗⃗ de module 𝛼𝐼. Le vecteur 𝑂𝐿


𝜀̅𝐼 Peu être représentée par 𝐾𝐿 ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑂𝐾
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝐾𝐿
⃗⃗⃗⃗⃗ donne à l’échelle
des courants le module du courant d’excitation réel 𝐽 en charge pour produire une f.é.m
donnée et par conséquent une tension donnée.

En conclusion on peu dire qu’on a remplacé l’équation des F.M.M 𝜀⃗⃗⃗𝐽 = 𝜀⃗⃗⃗𝑟 − ⃗𝜀⃗𝐼 tirée de
l’équation (3.13) par l’équation des courants :

𝐽 ̅ = 𝐽̅𝑟 − 𝛼𝐼 ̅ (3.14)

D’où la représentation vectorielle suivantes :


L

K EJ

J Jr (Ԑr ) Er

V
0 ϕ RI
I

Fig.III.5

A partir des deux équations, l’équation aux tensions (3.9) et l’équation aux courants (3.10), on peut
remplacer ou représenter la machine synchrone fonctionnant en alternateur par le schéma
équivalent suivant :

αI λω R
J
Jr V
Er

Ou bien, en se contentant de la représentation de l’équation aux tensions

λω R
J

Er V

Fig.III.6

III.6.Prédétermination des conditions de fonctionnement d’un alternateur triphasé en


charge

On vient de voir que la réaction magnétique de l’induit de l’alternateur triphasé en charge


conduira modifier la valeur de l’intensité du courant d’éxcitation J en fonction de la charge
(intensité du courant appelé par la ligne et facteur de puissance de la charge apparente ) si l’on
désire maintenir constante la tension aux bornes des enroulements ( ou de la charge), ce qui
est souvent une contrainte imposée.
La connaissance de la plage de variation de J est indispensable à la réalisation de la source
d’alimentation de la roue polaire ainsi qu’aux prédétermination du rendement et de
l’échauffement de l’alternateur ; elle doit donc souvent précéder la mise en marche de
l’alternateur.

Il convient donc d’élaborer des ‘’modèles théoriques’’ (équations, schémas équivalentes,


diagrammes) permettant de prédeterminer les conditions de fonctionnement en charge à partir
des résultats d’essais ne mettant en jeu que de faibles puissances (seuls essais réalisables sur
une plate –forme dans le cas d’un alternateur de forte puissance).

Ces modèles vont différer suivant les types de machines et de fonctionnement envisagés.

On passe des machines réelles, complexes, à des modèles, simples et utilisables, graces à un
certain nombre de simplifications ( on suppose les intensités, champ et f.e.m sinusoidaux, la
densité de courant constante dans les conducteurs,les matériaux féromagnétiques homogènes
et uniforméments saturés, on neglige les effets de bord aux extrémités de la machine, etc.).
les prédéterminations auxquelles ils conduisent seront entachées nécessairement d’une
‘’erreur théorique’’ imputable à ces simplifications.

On examinera d’abord le cas d’une machine non saturée en utilisant le diagramme à réactance
synchrone (Diagramme de benhn- Eschenburg ) puis on tiendra compte de la saturation en
utlisant le diagramme de Potier . Enfin, on utilisera les machines à pôles saillants en utilisant
le diagramme de Blondel.

III.6.1. Diagramme de Behn- Eschenburg

Lorsque le circuit magnétique d’un alternateur n’est pas saturé. On obtient la méthode de
behn-Eschenburg. Cette méthode est donc théoriquement réservée aux alternateurs non
saturés à pôles lisses.

III.6.1.1 Equations et schéma équivalent

Si l’alternateur n’est pas asaturé, la réluctance de son circuit magnétique est constante et
indépendante du flux qui y établi. On montre alors( à partir de la relation d’Hopkinson) que le
flux résultant, crée par la F.M.M tournante résultante,est la somme des flux que créeraient
séparément la roue polaire et le bobinage d’induit.

On sait que 𝜖𝑟 = 𝜖𝐽 + 𝜖𝐼

La machine est supposée non saturée dans ce cas on peut raisonner en termes de flux.

r   J  i
(3.15)

Sin on note par ∅𝐽 le flux crée par la roue polaire, c’est à dire le flux qui circulerait à vide, et ∅𝐼 le
flux du champ glissant crée par l’induit en charge. La force électromotrice induite par ce flux est donc
la somme de la f.e.m à vide et d’une f.e.m d’auto-induction (du fait de la linéarité de la loi de Lenz ) :

En dérivant et en multipliant par (-1), nous aurons :


d r d J d i
  
dt dt dt (3.16)

Mais  i  L  i

Où L représente l’inductance de l’enroulement d’induit. La relation (3.12) devient :

d i di
er  e J   er  e J  L
dt dt

En notation complexe : E r  E J  jLI

On sait d’après l’équation (3.9) : Er  V  RI  jI

Donc : V  RI  jI  E J  jLI  V  E J  RI  jI  jLI

𝑉̅ = 𝐸̅𝐽 − 𝑅𝐼 ̅ − 𝑗ℒ𝜔𝐼 ̅

Avec : ℒ = 𝐿 + 𝜆

En posant ℒ𝜔 = 𝑋𝑆 aura

𝑉̅ = 𝐸̅𝐽 − 𝑅𝐼 ̅ − 𝑗𝑋𝑆 𝐼 ̅ (3.17)

E J : la f.e.m qui serait obtenue à vide par le courant d’excitation J.

ℒ𝜔 = 𝑋𝑆 : Réactance synchrone de l’alternateur qui prend en compte le flux de fuite et la réaction


magnétique de l’induit.

Vectoriellement, on aura le diagramme de Behn-Eschenburg qui nécessite la détermination de la


réactance synchrone. Pour déterminer la réactance synchrone, deux essais sont nécessaire :

1) Un essai à vide ;

2) un essai en court circuit.

Les résultats relatifs à l’essai à vide et l’essai en court- circuit sont représentés sur le même graphe
comme le montre la figure 3.7.
EJ EJ à N=cte ICC

ECC D

ICC

C ICC

J
A

Fig.III.7

En court-circuit, V=0, donc l’équation 3.17 se réduit à :

𝐸𝐶𝐶
𝐸𝐶𝐶 = (𝑅 + 𝑗𝑋𝑆 )𝐼𝐶𝐶 ⇒ 𝐼𝐶𝐶
= √𝑅2 + 𝑋𝑆2

Comme R ≪ 𝑋𝑆 , on aura :

Ecc AD
Xs   (3.18)
I cc AC

La relation 3.18 est tirée du graphe de la figure III.7

La résistance R d’une phase de l’induit, quand elle n’est pas négligeable, est mesurée à chaud par la
méthode voltampère métrique par exemple. Il est à noter que l’essai en court-circuit peut se faire à
𝑬𝑪𝑪
une vitesse différente de la vitesse nominale car 𝑰𝑪𝑪 = , R étant négligeable et comme 𝐸𝐶𝐶 et
𝓛𝝎
ℒ𝜔.

Vous aimerez peut-être aussi