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Cours – Moteur asynchrone – AII

I. Présentation de la machine :
La machine asynchrone (MAS) est un convertisseur électromécanique réversible. Le plus souvent, cette conversion
est utilisée dans le sens Moteur. Ils représentent plus de 80% des moteurs électriques utilisés en industrie.

❑ Grande simplicité de construction ➔ prix relativement bas.


❑ Facilité d’utilisation et d’entretien ➔ coût de maintenance réduit.
❑ Simplicité de démarrage. Commande aisée avec les convertisseurs de puissance.
❑ Grande robustesse mécanique.

Comme toute machine électrique tournante, la machine asynchrone comporte essentiellement les éléments suivants :
▪ Un Stator : partie fixe formée de trois enroulements identiques.
▪ Un Rotor : partie mobile siège des courants induits.
▪ Des organes mécaniques : ils assurent des fonctions telles que la fixation, la protection et la ventilation.

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1. Stator :
C’est la partie fixe de la machine : elle comporte trois enroulements, chaque enroulement comporte P bobines,
chaque bobine présente un paire de pôle (N-S). On aura donc 2P pôles et P paires de pôles. Ces enroulements sont
𝟐𝛑 𝛑
logés dans des encoches et décalés entre eux de . La largeur d’une bobine est de .
𝟑𝐏 𝐏

Le sens du champ magnétique suit la règle du tire-bouchon :


▪ A l’intérieur de la bobine le champ magnétique est dirigé du Sud vers le Nord.
▪ A l’extérieur de la bobine le champ magnétique est dirigé du Nord vers le Sud.

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Exemple de bobinage d’un stator bipolaire P=1 (2 poles)

Forme de bobines s’il ya 18 encoches Forme de bobines s’il ya 12 encoches

Exemple de bobinage d’un stator tétrapolaire P=2 (4 poles)

Forme de bobines s’il ya 36 encoches Forme de bobines s’il ya 24 encoches

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Les trois enroulements sont reliés à 6 bornes repérées U1, V1, W1 et U2, V2, W2. le positionnement de trois
barrettes permet d'alimenter le moteur sous deux tensions différentes.

2. Rotor :
C’est la partie tournante de la machine : elle est constitué d’un ensemble de conducteurs mis en court-circuit. On
distingue deux types de rotors :

▪ Rotor à cage d’écureuil (en court-circuit)


Le rotor est constitué de barres conductrices, en cuivre ou en aluminium, ces barres sont inclinées par rapport à l’axe
de rotation. Les extrémités de ces barres sont court-circuitées par deux anneaux de même métal.

▪ Rotor bobiné (à bagues)


Les enroulements sont généralement accessibles par l’intermédiaire de 3 bagues et de 3 balais, permettant ainsi de
modifier les caractéristiques de la machine. Le rotor comporte des encoches dans lesquelles sont logés des
conducteurs formant un enroulement triphasé.

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Plaque à bornes d’un moteur à rotor bobiné (Moteur à bagues)

En fonctionnement normal, les enroulements statoriques sont couplés soit étoile, ou triangle. Pour les moteurs à
bagues, il faut aussi court-circuités les enroulements rotoriques.

II. Principe de fonctionnement :


1. Théorème de Ferraris et champ tournant :
𝟐𝛑
L’induction magnétique créé par un enroulement est à répartition sinusoïdale de période , avec P est le nombre de
𝐏
paire de pôles. Elle est intense en valeur absolue aux centres des pôles, et nulle aux frontières entre ceux-ci.

L’induction magnétique créé par le premier enroulement est donnée par la relation :

B1(Ɵ) = B1max Sin(pƟ) avec B1max = Kni1


K : Constante
n : Nombre de spires
i1 : Courant qui traverse le premier enroulement

Sachant que les deux autres enroulements sont décalés géométriquement de 2π/3p, leurs inductions magnétiques
sont données par les relations :

B2(Ɵ) = B2max Sin(p(Ɵ-2π/3p)) = B2max Sin(pƟ-2π/3) avec B2max = Kni2


B3(Ɵ) = B3max Sin(p(Ɵ-4π/3p)) = B3max Sin(pƟ-4π/3) avec B3max = Kni 3

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Cours – Moteur asynchrone – IMT AII

L’induction magnétique totale créé par les trois enroulements est :

B(Ɵ)=B1max Sin(pƟ)+B2max Sin(pƟ-2π/3)+B3max Sin(pƟ-4π/3)


B(Ɵ)=Kni1Sin(pƟ)+Kni2Sin(pƟ-2π/3)+Kni3Sin(pƟ-4π/3)

Si on alimente ces trois enroulements par un système de courants triphasé équilibré :


𝟐𝝅 𝟒𝝅
𝐢𝟏(𝐭) = 𝐈√𝟐𝐬𝐢𝐧(𝑚𝒕), 𝐢𝟏(𝐭) = 𝐈√𝟐𝐬𝐢𝐧(𝑚𝒕 − ), 𝐢𝟏(𝐭) = 𝐈√𝟐𝐬𝐢𝐧(𝑚𝒕 − )
𝟑 𝟑

ω = 2πf ω : Pulsation en rad/s f : Fréquence en Hz I : Courant efficace

Le développement de l’induction totale créé par les trois enroulements nous donne l’expression finale du champ
résultant:

B(Ɵ,t) = KnI√𝟐(𝐒𝐢𝐧(𝜔𝐭)Sin(pƟ) + Sin(ωt-2π/3)Sin(pƟ-2π/3) + Sin(ωt-4π/3) Sin(pƟ-4π/3))

𝟑
𝐁(𝜃, 𝐭) = 𝐊𝐧𝐈√𝟐 𝐜𝐨𝐬(𝜔𝐭 − 𝐩𝜃)
𝟐
𝟑
B(Ɵ,t)=Bmax Cos(ωt-pƟ) avec Bmax = KnI√𝟐
𝟐

Considérons un observateur qui se déplace à l’intérieur de l’entrefer à la vitesse de rotation :


𝜔
ΩS = (rad/s) ➔ Ɵ = ΩSt + Ɵ0 avec Ɵ0 l’angle initial (Ɵ0 = 0)
𝐏
𝜔
On aura donc : Ɵ= t ➔ pƟ-ωt = 0 c’est-à-dire B(Ɵ,t) = Bmax
𝐏
L’observateur voit le champ B(Ɵ,t)=Bmax constant, cela signifie que ce champ est un champ tournant qui tourne à
la même vitesse que l’observateur. D’ou l’énoncé du théorème de Ferraris :

Trois enroulements de P paires de pôles, régulièrement réparties dans l’espace et décalées de 2/3p, alimentées par
un système de courants sinusoïdales triphasé et équilibré de pulsation ω, créent un champ magnétique tournant, qui
tourne à la vitesse :

Cette vitesse est dite, vitesse de synchronisme, c’est la vitesse du champ tournant.

2. Théorie de fonctionnement :
Les conducteurs du rotor, balayés par le champ tournant d’entrefer, sont le siège de f.é.m. induites. Le rotor étant en
court-circuit, ces f.é.m. produisent des courants induits. Ceux-ci créent un deuxième champ tournant rotorique, dont
l'interaction avec le premier provoque la mise en rotation de la machine. Rappelons à ce propos que l'existence
d'une interaction implique que les deux champs tournent à la même vitesse. Ceci est vrai au démarrage, puisque
les courants qui les créent sont de même fréquence et que les bobinages ont le même nombre de pôles. Le sens de
rotation est tel que, d’après la loi de Lenz, la rotation s’oppose à la cause qui lui donne naissance. Cette cause est le
déplacement du champ par rapport aux conducteurs du rotor. Le rotor tourne donc pour rattraper le champ, soit dans
le même sens que le champ. Mais il ne peut tourner aussi vite que le champ ; car il n’y aurait plus déplacement du
champ par rapport au rotor, donc plus de courants induits et plus de couple moteur. C’est parce que le mouvement du
rotor n’est pas synchrone de celui du champ que ce moteur est dit asynchrone. Dans la pratique, le système cesse
donc d'accélérer lorsque la f.é.m. est juste suffisante pour créer un courant tel que l'interaction électromagnétique
compense exactement le couple résistant opposé par la charge. Le moteur asynchrone est appelé aussi moteur à
induction.
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3. Glissement :
La vitesse du rotor reste légèrement inférieur à la vitesse de synchronisme, on dit que le rotor glisse. On définit le
glissement par l’écart relatif entre la vitesse de synchronisme et celle du rotor :

Ω𝐬−Ω 𝐍𝐬−𝐍
g= = parfois donné en %
Ω𝐬 𝐍𝐬
𝟐𝛑
Ω = (1-g) Ωs N = (1-g) Ns Ω= N
𝟔𝟎

En charge normale : Ω < Ωs ; 0< g <1


Au démarrage ou rotor bloqué : Ω=0 ; g=1
A vide : Ω ≈ Ωs ; g ≈ 0

On note fr la fréquence des courants rotoriques, et fs celle des courants statoriques. La fréquence des courants
rotoriques fr, est proportionnelle à la vitesse du champ tournant statorique. Lorsque le rotor est à l’arrêt, il est balayé
par le champ à la vitesse Ωs. On a fr = fs. Lorsque le rotor tourne à la vitesse Ω, il est balayé par le champ à la
vitesse Ωs-Ω.
𝐟𝐫 Ω𝐬−Ω
Donc = Ω𝐬
=𝐠 On déduit que : fr = g fs
𝐟𝐬

4. Caractéristique mécanique :
C’est la courbe du couple utile en fonction de la vitesse de rotation Tu=f(N). Cette caractéristique ne dépend que
de la fréquence et la tension d’alimentation, elle est inchangeable si f = Constante et U = Constante.

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Le point de fonctionnement en régime permanent Tu = Tr se trouve sur l’intersection de la caractéristique


mécanique du moteur et de la courbe qui caractérise le couple résistant de la charge. La caractéristique mécanique du
moteur dans sa partie utile est assimilée à une droite : Tu=a.N+b

Pour déterminer l’équation de cette droite, il suffit de deux points :


❑ Premier point donné par l’étude d’un cas précis (N1,Tu1).
❑ Le second point se déduit de l’essai à vide (Ns,0).

On peut aussi déterminer l’équation de Tu en fonction du glissement : Elle s’écrit sous la forme : Tu=K.g

Les projections des points de fonctionnements donnent des vitesses légèrement inférieures à la vitesse de
synchronisme, il suffit donc de connaitre la fréquence et la vitesse d’un cas précis pour déterminer le nombre de
paires de pôles du moteur en s’aidant des tableaux ci-dessous :

𝟔𝟎𝐟
NS = (tr/min)
𝐏

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III. Bilan des puissances et rendement :

Pa = Pjs+Pfer+Ptr Ptr = Pjr+PM PM = Pm+Pu

Pa = Pjs+Pfer+ Pjr+ Pm+Pu Pa = Pu+∑Pertes

Pa = Pjs+Pjr+ Pc+Pu avec Pc les pertes collectifs Pc = Pfer+Pm


𝐏𝐮
Rendement 𝜂=
𝐏𝐚

1. Puissance absorbée :

U : Tension de ligne
I : Courant de ligne
FP : Facteur de puissance

La puissance absorbée : 𝐏𝐚 = √𝟑𝐔𝐈 𝐜𝐨𝐬 𝜑

La méthode des deux wattmètres permet de déterminer les puissances absorbées actives et réactives, donc le facteur
de puissance et le courant de ligne absorbé. Les deux wattmètres W1 et W2 indiquent respectivement P1 et P2

Pa=P1+P2
𝐐𝐚 = √𝟑(P1-P2)
𝐒𝐚 = √𝐏𝐚𝟐 + 𝐐𝐚𝟐 = √𝟑𝐔𝐈
𝐏𝐚
𝐜𝐨𝐬 𝜑 =
𝐒𝐚

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2. Pertes joules statoriques :

J : Courant de phase
I : Courant de ligne
r : Résistance d’une phase de stator
R : Résistance mesurée entre deux phases du stator

R = 2r si la mesure est effectuée avec le couplage étoile, donc r = R/2


R = 2/3 r si la mesure est effectué avec le couplage triangle, donc r = 3/2 R

3. Puissance transmise au rotor :


Elle est appelée aussi puissance électromagnétique : Ptr= Pem= Tem.Ωs
Tem : Couple électromagnétique en (N.m)
Ωs : Vitesse de synchronisme en (rad/s)

Les pertes joules rotoriques sont données par la relation : Pjr = g.Ptr

La puissance mécanique totale : PM = Ptr – Pjr = Ptr - g.Ptr = (1-g).Ptr = (1-g). Tem.Ωs = Tem.Ω
Ω : Vitesse de rotation en (rad/s)

4. Puissance utile et pertes collectifs :


C’est la puissance mécanique fournit à la charge : PU = TU.Ω

TU : Couple utile en (N.m)


Ω : Vitesse de rotation en (rad/s)
Pm : Pertes mécaniques Pm = TP .Ω et PU = PM – Pm ➔ TU = Tem – TP
TP : Couple de pertes mécaniques

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Les pertes collectives Pc = Pfer + Pm sont des pertes constantes qui ne dépendent pas du fonctionnement du moteur,
ils sont déterminés à partir de l’essai à vide.

Pa= Pjs+ Pfer+ Pjr+ Pm+ Pu A vide : PU= 0 ; g ≈ 0 ; Pjr = g.Ptr ≈ 0


Pa0= Pjs0+ Pfer+ Pm = Pjs0 + Pc Pa0 : Puissance absorbée à vide
Pjs0 : Pertes joules statoriques à vide

5. Plaque signalétique :
La plaque signalétique c'est la carte d'identité d'un moteur, tous les renseignements utiles y sont répertoriés. Ces
informations concernent la charge nominale du moteur, c’est la charge où les performances du moteur sont
meilleures, et son rendement est maximal.

6. Conditions de couplage :
Sur la plaque signalétique d’un moteur asynchrone, il apparaît une indication concernant les tensions (Exemple :
220V/380V). Cela signifie que la tension que doit supporter un enroulement est 220V.

o Sur un réseau 220V entre phases on doit coupler le moteur triangle


o Sur un réseau 380V entre phases on doit coupler le moteur étoile

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