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Soufre, désulfuration et acide sulfurique

Soufre :
Données physicochimiques
Cycle du soufre
Production
Utilisations
Stockage et distribution

Désulfuration :
Séparation
Procédé Claus
Procédé Sulfreen

Acide sulfurique :
Fabrication
Procédé de contact
Fiche produit
Stockage et distribution
Soufre: données physico-chimiques

Corps simple solide, non métallique,


d'une couleur jaune citron.
•Numéro atomique : 16
•Masse atomique : 32,06
•Masse volumique : 1,56 g/cm3
Soufre: données physico-chimiques

Le soufre est, dans les conditions normales, un solide de couleur jaune.

Dallol est un site volcanique situé en


Ethiopie dans le désert du Danakil.
Soufre: données physico-chimiques

Les différentes formes allotropiques de soufre cristallisé se distinguent notamment par leur
systèmes cristallins, leur densité et leur coloration.
Les deux variétés cristallisées stables sont le soufre orthorhombique (soufre α).
Il se présente sous forme de cristaux jaunes verdâtres,

et le soufre monoclinique (soufre β).


Il est constitué par de longues aiguilles prismatiques de couleur jaune ambré.
Soufre: données physico-chimiques
Soufre solide

A 95,6 °C, on observe la transition réversible du Sα


en Sβ , de chaleur de réaction - 11,5 J/g.
Cette réaction s’accompagne d’une augmentation
de volume.

Deux autres variétés allotropiques existent :


le soufre amorphe (transparent et élastique) obtenu par refroidissement brutal du soufre
liquide dans l’eau et le soufre sublimé (fine poudre jaune citron également appelée fleur de
soufre) obtenu par condensation brusque des vapeurs de soufre sur des parois froides.
Soufre: données physico-chimiques

Soufre liquide
Le soufre liquide (à P=1atm) se présente sous différents états, en fonction de la
température : liquide jaune fluide (119,5 °C), état visqueux rouge (160 °C), nouvel état
fluide (250 °C), puis ébullition avec vapeurs jaunes (445 °C).

Viscosité relative du soufre liquide (référence : eau à 17 °C)


Ceci est dû à la présence de trois espèces moléculaires existant à l’état de mélange en
équilibre dynamique :
les cycles octogonaux gauches (soufre λ, Sλ),
les « hauts polymères » à longues chaînes
enchevêtrées (n = 6) (soufre µ, Sµ),
Hexathiane

les chaînes courtes (soufre π, Sπ).


Soufre: données physico-chimiques

Pillow lava

video
Cycle du soufre

Le cycle du soufre est le cycle biogéochimique des différentes formes du soufre.


Le soufre est un élément essentiel à la vie qui, comme le carbone, le
phosphore, l'oxygène, l'azote ou encore l'eau, possède son propre cycle de vie.
Le soufre, à l’état élémentaire ou combiné, est présent partout :
Sur Terre, atmosphère, océans, continents,
mais aussi chez tous les êtres vivants sous forme de molécules organiques : les
acides aminés soufrés constituants de protéines (méthionine et cystéine)

Soit 0,06% dans la croute terrestre et 0,16% dans le corps humain


Cycle du soufre
Cycle du soufre
Cycle du soufre
Cycle du soufre
Cycle du soufre
PRODUCTION DU SOUFRE

Le soufre est extrait des gisements où il est à l’état natif, des sulfures minéraux appelés pyrites,
des gaz naturels contenant de l’hydrogène sulfuré, des pétroles bruts et des charbons.
Extraction minière
Soufre natif
Procédé Frasch
Grillage des sulfures

Pyrite FeS2 Chalcopyrite CuFeS2 Chalcocite Cu2S

Galène PbS bismuthinite Bi2S3 Sphalérite ZnS


Grillage des sulfures

grillage de la pyrite 4 FeS2 + 11 O2 → 2 Fe2O3 + 8 SO2


grillage de la sphalérite ZnS + 3/2 O2 → ZnO + SO2
grillage de la chalcopyrite 2 CuFeS2 + 4 O2 → Cu2S+2 FeO+ 3 SO2
Réaction exothermique à 400-500°C

Actuellement le procédé utilise la décomposition, exothermique, à


1250-1450°C, des sulfures finement broyés:
ex: FeS2 (s) → FeS (l) + S (g)
Grillage des sulfures

— le grillage de sulfures métalliques comme la pyrite (sulfure de fer), la blende (sulfure de zinc), la
galène (sulfure de plomb) donne l’oxyde métallique et le sulfure de dioxygène :

Actuellement le procédé utilise la


décomposition, exothermique, à 1250-
1450°C, des sulfures finement broyés:
ex: FeS2 (s) → FeS (l) + S (g)
Réaction exothermique à 400-500°C
Purification et séchage des gaz issus du grillage d’un sulfure métallique
Gazéification du charbon

Technologie de la gazéification
À température et pression élevées, la gazéification du charbon est une réaction entre le
charbon, la vapeur et l’air (ou de l’oxygène pur) qui produit un gaz de synthèse brut (composé
d’hydrogène, de monoxyde de carbone et d’impuretés)
(GVRC): générateur de vapeur à récupération de chaleur

Centrale à Gazéification Intégrée à un Cycle Combiné typique (GICC)


Désulfuration du pétrole
Désulfuration du gaz naturel

H2S

Schéma d'un système d'absorption du soufre


(avec production de gypse synthétique)

•Réaction principale :
SO2 + CaCO3 + ½ H2O → CaSO3, ½ H2O + CO2

•Réaction partielle :
CaSO3, ½ H2O + 3/2 H2O + ½ O2 → CaSO4,2 H2O
Utilisation du soufre

Le soufre intervient dans la fabrication de 60% des produits industriels

Secteurs d’utilisation
Parmi les débouchés du soufre, la production d’acide sulfurique utilise à elle seule près de
90 % de la production de soufre.
Cet acide est utilisé pour plus de la moitié par le secteur agricole, pour la production
d’engrais phosphatés.

Moins importants en tonnages, on retrouve d’autres emplois du soufre hors acide


sulfurique :
agriculture, horticulture et viticulture (pesticides, fongicides et insecticides),
vulcanisation du caoutchouc (incorporation de 2 % de soufre au caoutchouc, afin de lui
conserver son élasticité au froid et à la chaleur),
industrie du textile artificiel (le disulfure de carbone constitue le solvant de la cellulose),
fabrication de la pâte à papier (utilisation de bisulfite de calcium: Ca(HSO3)2 ),
élaboration de matériaux de construction.
Stockage

Aires à soufre
Stockage

Au port
Stockage et distribution
s
o
l
i
d
e

Transport et distribution
Par rail

140°C
l
i
q
u
i
d
e
Transport et distribution
Par mer
Transport et distribution
Par route
Désulfuration

séparation : H2S - CO2 / hydrocarbures.


Le gaz barbote, sous pression (75 bar)
et à 35-50°C, à contre-courant dans une
solution (à 30 % en masse) d'amines
(diéthanolamine (DEA) : HN(C2H4-OH)2
ou méthyldiéthanolamine (MDEA)) qui
fixe H2S et CO2.

Absorption: Lavage aux amines

- Le sulfure d'hydrogène et le dioxyde de


carbone sont ensuite libérés sous 1 bar à
140°C et les solutions d'amines (DEA ou
MDEA) sont ainsi régénérées et recyclées.
Désulfuration
Procédé Claus :
1ère étape : consiste en une oxydation partielle (1/3) de H2S, à 1100°C, selon la réaction :
H2S(g) + 3/2 O2(g) H2O(g) + SO2(g) ΔrH°298 = - 518 kJ/mole (1)
2ème étape : une oxydation catalytique, sur Al2O3 ou TiO2, des 2/3 restant du sulfure
d'hydrogène par le dioxyde de soufre formé lors de la première étape, est réalisée vers
300°C. 2 H2S(g) + SO2(g) 2 H2O(g) + 3 S(l) ∆rH°298 = - 145,6 kJ/mole (2)
Le rendement est de 95 %, le soufre obtenu est très pur, à 99,95 %.
La formation de soufre commence lors de la 1ère étape mais son rendement est limité.
2 étapes

Four
1100°C Région thermique
1/3 H2S

Le rendement est limité

Réacteur
300°C
Région catalytique Al2O3 activée par
(TiO2 , Fe2O3, SiO2)
2/3 H2S
à 1100°C
H2S(g) + 3/2 O2(g) H2O(g) + SO2(g) (1)

2 H2S(g) + SO2(g) 2 H2O(g) + 3/2 S2(g) (2)

Bilan: 3H2S(g) + 3/2 O2(g) 3H2O(g) + 3/2 S2(g) (3)

N.B.:
En fait à la réaction (2) se superposent
les réaction d’  entre les différentes
formes moléculaires de la vapeur de
soufre:
3 S2(g)  S6(g)
et 4 S2(g)  S8(g)
C’est pourquoi on remplace la
réaction (2) par la réaction suivante:

2H2S(g) + SO2(g) 2H2O(g) + 3/n Sn(g) (4)


Région catalytique Région thermique

Courbe de GAMSON
Réglage de fonctionnement de l’usine

Pour obtenir un rendement maximal en H2S(g) + 3/2 O2(g) H2O(g) + SO2(g) (1)
soufre, il faut maintenir un rapport 2 H2S(g) + SO2(g) 2 H2O(g) + 3/2 S2(g) (2)
[H2S/SO2] = 2 tout au long de la chaine
par un système de réglage automatique Bilan: 3H2S(g) + 3/2 O2(g) 3H2O(g) + 3/2 S2(g) (3)
Réactions secondaires

Par suite de la présence dans le gaz acide de CO2 et de traces d’hydrocarbures, des réactions
secondaires pouvant entraîner des pertes importantes en soufre se produisent dans le four:

H2S + CO2  COS + H2O


CH4 + S2  CS2 + 2 H2
C2H6 + 2,5 SO2  2 COS + 3 H2O + 0,25 S2
C2H4 + 2 SO2  2 COS + 2 H2O
C3H6 + 3 SO2  3 COS + 3 H2O
C3H6 + 4,5 S2  2 CS2 + 3 H2S
2 CO + S2  2 COS

On limite la formation de ces produits par hydrolyse dans les convertisseurs:

CS + 2 H2O  CO2 + 2 H2S


COS + H2O  CO2 + H2S
Procédé SULFREEN

Afin d’augmenter le rendement en soufre, des unités supplémentaires


sont installées avant le rejet des gaz à l’atmosphère, ces unités
fonctionnent suivant le procédé SULFREEN.

But des unités SULFREEN:


Respecter la réglementation visant à réduire la pollution atmosphérique en
rejetant à l’atmosphère les gaz mieux épurés.
Augmenter le rendement global des usines à soufre

Principes:
H2S et SO2 sont convertis en soufre par la réaction de CLAUS
1
2H2S(g) + SO2(g)  2H2O(g) + 3/n Sn(l)
2
dans des convertisseurs ‘’froids’’, à une température où le rendement de la conversion
est voisin de 100%.
Procédé SULFREEN
Procédé SULFREEN

Le rendement thermodynamique de la conversion est voisin de 1 à basse température


(140°C), d’où l’utilisation de convertisseurs ‘froids’ sur les catalyseurs desquels le soufre
liquide se dépose dans les pores. Il faut réchauffer ces catalyseurs en alumine activée
vers 300°C, pour récupérer le soufre et régénéré le catalyseur.
Procédé SULFREEN

La discontinuité du procédé conduit


à un fonctionnement alterné entre 3
convertisseurs. Pendant que 2
convertisseurs sont en phase
d’absorption, le troisième est en
régénération par chauffage et
vaporisation du soufre.
Sa cinétique (à basse T°) est plus
lente que celle du procédé CLAUS
Une usine à soufre comprend généralement:

Un four Deux convertisseurs

Deux ou trois condenseurs de soufre Un incinérateur


Acide sulfurique

La première référence à l’acide sulfurique est attribuée à Jabir Ibn Hayan au 8ème
siècle, à propos de la distillation du vitriol (vert) ou huile de vitriol, comme appelé
jadis. Aussi, Ar-Razi aurait isolé l'acide sulfurique et l'éthanol dont il fut parmi les
premiers à utiliser médicalement

L'acide sulfurique est un diacide, dont la première fonction acide est forte:
H2SO4  HSO4- + H+ pKa = -3,0.
HSO4-  SO42- + H+ pKa = 1,9.
En 2013, dans le monde, l'origine du soufre utilisé pour synthèse de H2SO4 a été
la suivante :

origine %
Soufre élémentaire 61 %
Grillage de pyrites 9%
Grillage de minerais de cuivre, 30 %
de zinc, de nickel

Pour plus de détails sur l’origine de ce soufre, voir la partie soufre ci-dessus.
FABRICATION INDUSTRIELLE

La fabrication de l’acide sulfurique utilise le procédé aux oxydes d’azote (procédé par
chambres et par tours) ou le procédé de contact.
Elle comprend deux phases successives:
– la préparation et l’épuration d’un mélange d’air et d’anhydride sulfureux SO2;
– l’oxydation de SO2 en SO3 , au moyen d’acide nitrique et vapeurs nitreuses en présence
d’eau ou à l’aide de catalyseurs solides.

A- Procédé aux oxydes d’azote


l’ancien procédé dit : Chambres de plomb introduit vers 1800, est aujourd’hui abandonné.

La synthèse de H2SO4 y est faite par une série de réactions en cascade.


On brûle à l'air du soufre élémentaire ou de la pyrite FeS2 ( SO2) ou du salpêtre.(‫)اﻟﻣﻠﺢ اﻟﺻﺧري‬

Entre 550°C et 800°C le nitrate de K (salpêtre) donne du nitrite de K (Tf° =387 °C):
2 KNO3(s)  2 KNO2(l) + O2(g)
Le principe des chambres de plomb est extrêmement compliqué et fait appel à un nombre
important de réactions chimiques dont les mécanismes ne sont pas tous bien connus.

Les chambres et tours sont revêtues intérieurement de feuilles de plomb.


Pyrites furnaces A and B Heat exchangers O
Steam generators J-K lead chambers E-F-G
Pumps L Glover Tower D
Storage Tanks M-N Gay-Lussac Tower H
Saltpeter furnaces C
FABRICATION INDUSTRIELLE

A- Procédé aux oxydes d’azote

La fabrication de l’acide sulfurique y est faite suivant la réaction:

SO2 (g) + H2O(vap) + 1/2 O2(g)  H2SO4(l) ∆H = -226 kJ/mol.

Elle nécessite l'emploi de catalyseurs pour se dérouler à une vitesse satisfaisante


industriellement. Les oxydes d'azote peuvent jouer ce rôle. De multiples théories ont été
émises sur l'ensemble des mécanismes qui les font intervenir. Les réactions principales qui
concourent à la formation de l'acide sulfurique semblent être les suivantes :

Le sulfate acide de nitrosyle SO4HNO, pivot central de la préparation, régénère les oxydes
d'azote par hydrolyse.

Les chambres de plomb sont remplacées par des tours en fer dont l'intérieur est maçonné
avec des briques antiacides ( gain de 90% de place / aux chambres).
FABRICATION INDUSTRIELLE

Dans le cas où le gaz formé,SO2 , est envoyé dans une tour en plomb dans laquelle
ruisselle une solution d'acide nitrique. Le gaz monte et réagit selon :
2 HNO3 + 3 SO2 + 2 H2O 3 H2SO4 + 2 NO
On recueille l'acide sulfurique au bas de cette tour.
Le gaz issu de cette tour en plomb est formé de gaz NO qu'on fait entrer dans une
deuxième tour dans laquelle arrive un courant d'air et où ruisselle de l'eau. Il se
produit alors la réaction suivante :
4 NO + 2 H2O + 3 O2 4 HNO3

l'acide nitrique ruisselant dans cette deuxième tour est envoyé dans le haut de la
première tour, où il va oxyder SO2 frais. L'azote est entièrement recyclé dans ce
procédé.
Globalement, l'opération consomme SO2, de l'eau et de l'air et produit du H2SO4.
Les tours sont revêtues intérieurement de feuilles de plomb, qui résiste bien aux
deux acides. (Le plomb se recouvre de sulfate de plomb PbSO4,insoluble dans
l'acide sulfurique.)
FABRICATION INDUSTRIELLE

Procédé Petersen:
Aujourd'hui les installations type Petersen (ci-après) constituent la formule la plus moderne
et la plus économique de catalyse par les oxydes d'azote. La transformation du SO2 est de
99 % environ.
Elles comportent, au début, une tour de dénitration (tour de Glover) et, à la sortie, deux
tours d'extraction des oxydes d'azote (tours de Gay-Lussac).

La tour de Glover doit refroidir les gaz de grillage de 400 °C à 100 °C

Un garnissage de silex (‫ )ﺣﺟر اﻟﺻوان‬augmente le contact entre les phases gazeuse et liquide
L'essentiel de l'oxydation est réalisé dans une première tour recevant une pulvérisation
importante d'acide sulfurique, titrant 65 %, qui hydrolyse le sulfate acide de nitrosyle (SO4HNO).

Les chaleurs de formation et de dilution de H2SO4 sont évacuées à l'aide de serpentins


réfrigérants.

La deuxième tour qui convertit les dernières traces de SO2 régularise le système lorsqu'il est
alimenté par des gaz dont la teneur en SO2 est irrégulière

La troisième tour opère la régénération du mélange NO + NO2 par oxydation de NO en NO2


Dénitration = Élimination des dérivés oxygénés de l'azote contenus dans un mélange.
Système Petersen à tours
Variations des teneurs en anhydride sulfureux
et en oxydes d'azote dans le système Petersen
Systèmes

Petersen

à tours
FABRICATION INDUSTRIELLE

B- Le procédé de contact (procédé Bayer).

En général, le processus est en 3 étapes.

Première étape : fabrication de SO2.

- Par combustion, entre 900 et 1100°C, du soufre liquide divisé en fines gouttelettes dans de
l'air sec en excès :

S(l) + O2 (g) SO2 (g) ∆rH°298 = - 297 kJ/mole

Le mélange gazeux après combustion a une teneur de 8 à 12 % en volume de SO2 et sa


purification n'est pas nécessaire.

- Le grillage de sulfures métalliques donne directement du dioxyde de soufre.


- À partir d’acide sulfurique résiduaire: Le traitement consiste à dissocier l’acide par la réaction
endothermique suivante (T=1000°C):
Deuxième étape : formation de SO3

- Par le procédé de contact (ou procédé Bayer). L'oxydation de SO2 est réalisée par le
dioxygène de l'air, à 410-440°C, en présence de catalyseurs :

SO2(g) + 1/2 O2(g)  SO3(g) ∆rH°298 = - 99 kJ/mole influence de T et P?

- L'oxydation étant exothermique, la réaction amorcée à environ 430°C atteint rapidement


600°C. Avant introduction dans le lit suivant, le gaz formé est refroidi à 430°C.
- Le catalyseur (de l'ordre de 80 t par réacteur) est constitué de V2O5 sur céramique, 5 à
10 w% + promoteur K2SO4 . (durée de vie du 1er lit = 5 ans, les suivants entre15 et 20 ans)
Les ions K+ sont actuellement remplacés, partiellement, par des ions Cs+.
Cette réaction équilibrée peut être décomposée de la façon suivante :
— diffusion de SO2 et de l’oxygène à la surface du catalyseur ;
— cheminement dans les pores du catalyseur ;
— adsorption sur les centres actifs (chimisorption) ;
— réaction chimique de SO2 absorbé avec O2;
— cheminement en sens inverse à travers les pores ;
— désorption des produits de réaction ;
V2O5 + SO2 V2O4 + SO3 VO2 + VOSO4
— diffusion dans le flux gazeux.
mécanisme VO2 + VOSO4 V2O4 + SO3
V2O4 + ½ O2 V2O5
- L'oxydation a lieu par passage à travers 4 ou 5 lits de catalyseur montés en série :
Par simple contact : 60 % du SO2 est oxydé
après le 1er lit, 90 % après le 2ème, 98 % après
le 4ème. Ensuite le SO3 formé, refroidi à
200°C, est absorbé dans de l'acide sulfurique
à 98,5 % (voir ci-dessous).

Par double contact : une amélioration du


procédé Bayer consiste à réaliser une double
absorption. Après le 2ème ou le 3ème lit, le SO3
formé est absorbé dans H2SO4 à 98,5%. Le
gaz restant est chauffé à 480°C puis passe à
travers un 3ème, 4ème ou 5ème lit.
Le rendement final est supérieur à 99,6 %.
Ce procédé permet de réduire à 350 ppm la
teneur en SO2 du gaz rejeté dans
l'atmosphère. Courbes d’équilibre de conversion de SO2 en SO3 dans
un convertisseur équipé de 4 lits de catalyse
La production de H2SO4 à partir de soufre
donne 5,7 GJ/t de H2SO4 à 100 %. Environ
60 % de cette énergie est utilisée pour
produire de la vapeur d'eau.
Troisième étape : formation de H2SO4.

SO3 + H2O H2SO4 ∆rH°298 = - 132,4 kJ/mole

SO3 se dissolvant difficilement dans H2O, H2SO4 est formé par augmentation de la
concentration (en SO3) de solutions de H2SO4 à 98,5 % en donnant des oléums.

L'acide commercial à 78, 96 ou 98 % est obtenu par dilution des oléums formés.

- Les unités de production ont des capacités qui peuvent atteindre 2500 t/jour.

- Pour produire 1000 t de H2SO4 à 100 %, il faut environ :

Matière Soufre Air Eau Électricité

Quantité 338 t 3 millions de m3 2 500 m3 45 000 kWh


Procédé « simple absorption »
Purification des gaz
Synthèse de H2SO4 par simple contact
Procédé « double absorption » à partir de soufre
Oléum?
L'acide sulfurique est produit, par le procédé de contact, sous forme d’oléum.

Un oléum, (acide sulfurique fumant), résulte de l'addition de trioxyde de soufre SO3 dans de
H2SO4 .
Le mélange qui en résulte présente un aspect huileux, d'où son nom directement issu du
latin oleum. On décrit généralement les oléums par les formules H2SO4·(SO3)x ou H2O·(SO3)y,
où x et y représentent la quantité de trioxyde de soufre respectivement ajouté à l'acide
sulfurique et dissous dans l'eau.
La formule correspondant à x = 1 et y = 2 est celle de l'acide disulfurique H2S2O7, qui est en
équilibre avec le trioxyde de soufre et l'acide sulfurique dans l'oléum :

H2SO4(l) + SO3(g)  H2S2O7(l)


par hydratation, H2S2O7 donne deux molécules d'acide sulfurique :

H2S2O7 (l) + H2O(l) 2 H2SO4 (l).

En réalité, dans la formule, H2O·(SO3)y ,quand:


y=1 H2SO4 100 %
y>1 Oléum
Commercialisation de H2SO4 :
Acide à 94, 96, 98 %, acide à 100 % (monohydraté),
oléum à 20, 30, 40, 60 % de SO3
Rappels: mélanges, loi de Raoult

Mélange (solution) idéal A+B+… Interactions?

pression de vapeur de

Pression de vapeur totale (en noir)


d'un mélange binaire, somme des
pressions partielles des deux corps
(en vert), en fonction des
concentrations molaires de ceux-ci
dans le mélange liquide.

= pression de vapeur totale du mélange A+B ;


= pression partielle du composant i,
Rappel: azéotrope

Quand on distille un mélange de deux liquides, la température d'ébullition n'est pas toujours
comprise entre celles des deux constituants ; elle peut présenter un point d'ébullition supérieur
au point d'ébullition des constituants purs (azéotropisme négatif) ou un point d'ébullition
inférieur au point d'ébullition des constituants purs (azéotropisme positif).
Dans l'un et l'autre des cas, la distillation fractionnée ne permet pas de séparer les deux
liquides, mais seulement l'un d'entre eux et le mélange azéotrope correspondant au point
d'ébullition maximal ou minimal.

Diagramme de phase d'un azéotropisme négatif Diagramme de phase d'un azéotropisme positif

Un mélange azéotrope ou azéotropique est un mélange liquide qui bout à température fixe en
gardant une composition fixe. Un mélange azéotropique est un mélange qui présente, pour une
composition particulière, une phase vapeur ayant la même composition que la phase liquide
avec laquelle elle est en équilibre.
Isobare d’ébullition des mélanges H2O-SO3

Température
327 °C
Isobare de rosée
300 °C
275 °C

200 °C
H2SO4 100 %

100 °C Isobare d’ébullition

44,8 °C

H2O 0 H2SO4 98,3 % 100 %


SO3
82,0 % SO3

par distillation on ne peut pas dépasser une concentration de 98 % massique


(en réalité la teneur < 98 %, car perte en SO3 au voisinage de la T° de l’azéotrope)
Régénération et recyclage de H2SO4

H2SO4 régénéré est obtenu à partir d'acide résiduaire ou de dérivés soufrés provenant des
industries chimiques et parachimiques.

Cet acide provient principalement des unités d'alkylation utilisées pour produire de l'essence
sans plomb, des unités de sulfonation, du séchage et de la purification des gaz… L'acide utilisé
est régénéré puis recyclé.

Parmi l'acide recyclé, il faut prendre en compte celui employé par l'hydrométallurgie de
minerais (cuivre, zinc…). Dans ce cas, l'acide est directement recyclé sans régénération.

- Principe de la régénération : l'acide, en présence d'air, de soufre et de fuel est craqué dans
un four vers 1000°C et transformé en SO2. Le gaz produit est lavé à l'acide sulfurique dilué,
filtré et séché à l'acide sulfurique à 93 % puis, le SO2 est oxydé par conversion catalytique
en SO3 qui dans une tour d'absorption donne l'acide sulfurique.

- Dans le procédé – Sarox, de la Sté Air Liquide - l'air est remplacé par le O2 ( diminu les NOx).
- L'acide régénéré est proposé à un prix compétitif en regard des coûts
alternatifs de neutralisation et de mise en décharge des acides usés.
- En 2012, la production d'acide régénéré, aux États-Unis, se situe entre
2,5 et 5 millions de tonnes.
Utilisations diverses de H2SO4

- L'industrie des engrais pour la fabrication de l'acide phosphorique.


- La fabrication de l'acide phosphorique pour l'élaboration de phosphates destinés à
l'alimentation animale ou humaine et de tripolyphosphates utilisés dans les détergents.
- La fabrication du dioxyde de titane selon le procédé sulfurique. TiO2 est le principal
pigment blanc utilisé dans les peintures.
- l'hydrométallurgie du zinc et du cuivre.
- La fabrication du caprolactame, du polyamide utilisés comme textiles.
- Le traitement de la pâte à papier.
- La fabrication de l'acide fluorhydrique.
- L'alkylation pour la production d'essence sans plomb.
- Pour le séchage et la purification des gaz.
- Pour le détartrage. Par exemple, le détartrage des 2,4 km2 d'aéroréfrigérants à tirage
naturel des centrales électriques thermiques classiques ou nucléaires nécessite de 10 à 20
t/jour d'acide sulfurique à 98 %.
- La fabrication du papier sulfurisé par trempage de papier buvard dans de l'acide
concentré. Les fibres sont partiellement solubilisées en formant un gel de cellulose qui
précipite en bouchant les pores.
- Le décapage des métaux.
- Comme électrolyte des batteries au plomb.
- Pour la production de TNT, de nitroglycérine, d'acide picrique et autres acides minéraux.
- Dans le traitement des eaux.
Si l’on verse de l’eau sur de l’acide sulfurique concentré, celui-ci « explose » littéralement en
provoquant le dégagement de grandes quantités de chaleur.
Si ce mélange se produit en surface ou à de faibles profondeurs, l'eau peut être portée à

ébullition et entraîner des projections acides.


Cependant, étant donnée sa forte densité (d = 1,84), l'acide coule en absence d'agitation.
Lors d'une dilution d'acide concentré il faut toujours verser l'acide dans l'eau et non l'inverse.

(on dit: il ne faut jamais donner à boire à l’acide)


Fiche produit de H2SO4

Propriétés physico-chimiques: Concentrations commerciales usuelles :


10% , dilué (pH 1)
33.5% , acide de batterie (pH 0.5)
62.18% , acide fertilisant (pH vers 0.4)
77.67% , tour ou acide de Glover (pH vers 0.25)
92 à 98,5% en masse, concentré (pH vers 0.1)

L’acide sulfurique est un liquide incolore, inodore, visqueux.


C’est un produit oxydant et déshydratant. Il réagit vivement avec de nombreuses matières
organiques, les métaux en poudre, les carbures, les chlorates, les chromates, les nitrates,
etc., en produisant une très grande quantité de chaleur. La réaction peut être explosive.
Les principaux métaux usuels sont attaqués par l’acide sulfurique avec dégagement
d’hydrogène . L’acide dilué attaque le zinc, le fer, certaines fontes et le cuivre, mais n’a pas
d’action sur le plomb.
Concentré à froid, il n’a pas d’action sur le fer, l’acier, la fonte. À chaud, presque tous les
métaux sont attaqués.
En cas de projection sur la peau , procéder immédiatement à un lavage abondant et
prolongé à l’eau (pour les yeux) ou mieux avec une solution neutralisante (par exemple, la
triéthanolamine à 5-10 %).
En cas d’ingestion , faire boire de grandes quantités d’eau et hospitaliser d’urgence.
En cas de dégagement ou de déversement accidentel , abattre les vapeurs par pulvérisation
d’eau ; diluer et neutraliser les flaques par un carbonate alcalin.
STOCKAGE ET DISTRIBUTION

Les réservoirs de stockage d’acide sulfurique concentré de 93 % à 99 % sont habituellement


fabriqués en acier au carbone. À des températures normales, il se produit généralement une
certaine corrosion graduelle de l’acier qui entraîne des émanations d’hydrogène et la
formation d’un précipité de sulfate ferrique dont la majeure partie se retrouve au fond du
réservoir.
L’épaisseur de la paroi devrait être calculée avec soin en fonction d’une certaine corrosion et
de la forte densité de l’acide. Les petits réservoirs (moins de 5 000 L) sont parfois fabriqués en
acier inoxydable ou un type de polyéthylène haute densité conçu spécialement pour l’acide
sulfurique. Ces matériaux permettent de réduire ou d’éliminer les émanations d’hydrogène et
la formation de sulfate ferrique.
De plus, on a très souvent recours à des systèmes de protection anodique en vue de minimiser
la corrosion.

cuves de stockage d’H2SO4 , 97%


STOCKAGE ET DISTRIBUTION

L’acide sulfurique commercialisé est transporté par camion-citerne, par wagon citerne ou
par bateau.

CAMIONS-CITERNES
Les camions-citernes sont habituellement fabriqués en acier inoxydable et conçus pour
contenir de 25 à 40 tonnes d’acide sulfurique.
STOCKAGE ET DISTRIBUTION

Les wagons-citernes sont d’une capacité de 100 tonnes. Ils ont un fini intérieur de résine
phénolique cuite afin de conserver la qualité du produit et de protéger l’intérieur du wagon
contre la corrosion.
Il n’est pas nécessaire d’utiliser des wagons-citernes isolés pour transporter de l’acide à 93 %,
mais les wagons servant au transport de l’acide concentré à 96 %, 98 % et 99 % sont
habituellement isolés et peuvent être chauffés à l’aide de serpentins de vapeur pour le
transport en hiver.
STOCKAGE ET DISTRIBUTION

NAVIRES (cargo chimiquier)


Les navires servant au transport de l’acide sulfurique peuvent varier en taille et en
souplesse d’utilisation; leur capacité peut atteindre plus de 20 000 tonnes.
L’équipement requis pour le déchargement varie également en fonction des mêmes
caractéristiques.

Charge 20000 tonnes d’acide sulfurique Charge 4600 tonnes d’acide sulfurique
Pour voir le chargement du catalyseur dans le réacteur
http://www.sulphuric-acid.com/sulphuric-acid-on-the-web/Videos.htm

Fin

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