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La sortie de l’église suggère une autre image, celle d’un conquérant qui défile 

: « entre deux
haies de spectateur. » Le triomphe de Georges Duroy est d’ordre social, financier et l’allure
solennelle que le personnage adopte montre une fois de plus son air supérieur, comme le
suggère le champ lexical de la suffisance : « la tête haute », « d’un pas calme », « les yeux
fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte ». D’ailleurs, cette dernière image pourrait
faire écho au caractère royal de la cérémonie, puisque la référence au soleil, symbole de
toute-puissance et de rayonnement, n’est pas sans rappeler le Roi-Soleil, Louis XIV. La
marche du personnage éponyme devient alors une apothéose qui le propulse vers la lumière et
le positionne en hauteur par rapport à l’assistance, qui, elle, est désignée par « la foule »,
terme répété deux fois dans l’extrait et accompagné des adjectifs péjoratifs « noire » et
« bruissante ». Ainsi, ce peuple qui lui réserve ce triomphe l’adule, comme en témoigne le
champ lexical de l’admiration : « acclamer », « le contemplait », « l’enviait ». La réussite
sociale et matérielle de Bel-Ami est alors totale et le propulse au rang de héros.
Mais nous allons voir que cette représentation est en réalité une dénonciation de la
part de l’auteur, qui porte un regard critique et pessimiste à l’égard d’une société théâtrale,
basée sur les apparences et qui permet l’ascension d’individus sans scrupules ni morale.

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