Analyse 

 Effet de réel : écriture à partir d’un événement de l’actualité

 Registre épique : violence (verbes d’actions + armes), affront entre deux camps
(« ces mains voraces »), opposition des victimes et des policiers, parcours du
combattants (obstacles à franchir), image d’une « marée humaine ».
 Chaos (bruits, coups, foule en mouvement), vision apocalyptique
 Registre pathétique : déséquilibre des forces + retournement de situation (les
assaillants deviennent victimes) + écho au début du roman avec la femme qui perd
son enfant dans la mêlée
 Martyre : destruction progressive des corps.
 Dramatisation : rythme des phrases, aspect spectaculaire (détails), progression de
l’action semblable à une scène qui se déroulerait sous les yeux du lecteur
 Témoin oculaire : importance du point de vue interne.
 Animalisation : comparaisons (« comme un escargot », « comme un mulet »),
enfermement (barbelés, grillage), maltraitance physique, anonymat → barbarie.
 Résistance à la barbarie : amitié (personnage nommé, qui a une identité), échange
de regards et de gestes → fraternité.
 Héroïsme ? Pas d’héroïsme solitaire, remise en cause de l’exploit individuel
(expression de la reconnaissance envers la foule et son ami). Lucidité de Soleiman,
capacité à réfléchir sur ses actes.
PLAN POSSIBLE :
I. L’expérience de l’ « enfer » (le personnage dans l’épreuve)
a. Un combat
 Observation du registre épique
 L’image du chaos

b. La barbarie
 Déshumanisation, animalisation
 Observation du registre pathétique
 Aspect spectaculaire et effet de réel qui insistent sur la cruauté de l’épreuve

II. L’accomplissement d’un exploit (le personnage surmonte l’épreuve ?)

a. La conquête de l’espace
 Dramatisation : rythme du récit (rapidité des actions, suspense avec des
hypothèses au futur p. 220)
 Le récit d’un exploit physique (verbes d’action) (paradoxe : victoire malgré la
douleur)
 Changement d’espace et de situation : de l’enfermement à la liberté

b. La résistance à la barbarie ?
 Expression des sentiments, des émotions
 Échange avec Boubakar
 Réflexion sur l’événement : capacité à reconnaître les conséquences tragiques
de son acte → refus de l’héroïsme.
→ accomplissement de soi avec la défense de la fraternité et de l’humanité.
→ franchissement d’un seuil, d’une étape dans l’espace qui correspond à un changement du
personnage principal.

CONCLUSION :
Le personnage principal traverse une épreuve dans les deux sens du terme : d’une part, il fait
l’expérience du mal, de la souffrance et de la barbarie. Il est ainsi amené à perdre ses
illusions. D’autre part, il parvient à franchir un obstacle, ce qui lui permet de révéler sa force
(ici, sa force à rester homme malgré la barbarie). L’épreuve permet en ce sens au personnage
d’atteindre l’objectif de sa quête et de s’accomplir (similitude avec les épopées, les contes).
Ce passage repose sur l’ambiguïté : révèle-t-il une réussite ou un échec pour l’humanité ? Il
proposerait une vision complexe de l’humanité, qui refuse le manichéisme.