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RAYMOND TANNOUS 1reC Numéro 23

Khady Demba, une jeune veuve africaine, rejetée par son mari, chasser de sa belle-
famille et contrainte à fuir donc elle est partie en exil. Elle essaye de quitter son pays, d’aller
vivre vers un monde dans lequel elle pourrait exister et cherche à gagner l’Europe de manière
clandestine mais tout ne va pas se passer comme prévu. Cette histoire dramatique donne envie
de militer pour les droits de la femme et la condition féminine. Marie Ndiaye écrivaine de ce
roman (contemporain) en 2009 (XXIe siècle) dresse le portrait de Khady Demba confronté à la
violence.
La question posée est  Comment Khady Demba a pu reprendre le pouvoir sur son existence ?
En premier temps nous étudierons cette scène émouvante et poignante puis dans un second
temps nous montrons la lutte de Khady Demba afin de préserver sa dignité.

Khady Demba se bat pour lutter contre les humiliations que la vie lui inflige avec une
insistance incompréhensible et elle veut prouver son existence. Cette histoire dramatique se
dégrade vu la scène de violence qui occupe une place prépondérante dans ce roman. D’une part,
Khady Demba mène une vie terrible et pleine de souffrance vu l’utilisation du champs lexical de
l’agressivité et de la situation d’horreur : « gueuler, claquement, tire en l’air, stridente, illégale,
cri, interjection, courrait, incapable d’inspirer, la gorge bloquée, les bales claquées, des cris de
douleur, ait des froids, martellement de sang dans son crâne, hurler, sentir le sang coulé sur ses
bras, son crâne heurta le sol »D’autre part, l’emploi intensif de l’imparfait entraine la répétition ,
donc des actions ou des faits qui s’enchaînent ce qui met en valeur l’idée de la précipitation et la
terreur de Khady Demba d’arriver de l’autre cotes des barbelés : «progressait, rendait, courrait,
était, appuyait, montait, criait, enveloppaient, rappelait, arrachaient». En effet, la fréquence des
pensées de cette dernière montre son obsession unique et l’enchaînement de ces actions qui
affecte son rythme de respiration. Donc si la lumière est peut-être au bout du chemin, la noirceur
du propos est la couleur dominante. Et l'espoir de ces femmes ne viendra que par leur seule
initiative.

Le thème de l’immigration est au cœur de ce roman car Marie Ndiaye analyse la question
de l’immigration en mettant l’accent sur les causes. En effet, la conséquence serait le rejet de
l’identité africaine, cependant L’auteure Marie Ndiaye insiste sur les péripéties du chemin de
croix caractéristique de l’immigration. C’est un texte sur l’immigration irrégulière. Une sous-
catégorie du roman de l’immigration relativement peu explorée. Pour l’auteure c’est aussi un
thème et un cadre nouveaux puisque l’Afrique est l’espace et l’objet de la narration. Cette
littérature contrairement à celle de l’immigration fait du parcours un élément essentiel du texte.
L’utilisation du champ lexical de l’immigration et l’obstacle dangereux mettent en valeur la
contrainte de fuir donc elle est partie en exil : «s’arrêter de monter, gagné le haut du grillage,
abandonnant, ne pas toucher terre, flotter éternelle, sachant quelle était l’oiseau et l’oiseau le
savait, un mouvement en l’air) et d’autre part nous remarquons que la répétition du mot jamais
crée un rythme, et renforce l'idée, la sensation, l'émotion. Préserver sa dignité est une ligne
mélodique superposée aux autres et prend toute sa valeur et monte fort comme un cri de révolte.
L'auteur nous entraîne dans les tranches de vie de ces femmes avec une plume particulière, aux
envolées poétiques pour décrire la dure réalité.

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