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Revue de Pneumologie clinique (2018) 74, 205—214

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ScienceDirect
www.sciencedirect.com

REVUE GÉNÉRALE

Sevrage tabagique : les stratégies


pharmacologiques différentes des
traitements standards
Smoking cessation: Pharmacological strategies different from standard
treatments

M. Underner a,∗, J. Perriot b, G. Peiffer c,


G. Harika-Germaneau a, N. Jaafari a

a
Consultation de tabacologie, unité de recherche clinique, université de Poitiers, centre
hospitalier Henri-Laborit, 370, avenue Jacques-Cœur, CS 10587, 86021 Poitiers cedex, France
b
Dispensaire Emile-Roux, centre de tabacologie, 63100 Clermont-Ferrand, France
c
Service de pneumologie, CHR Metz-Thionville, 57038 Metz, France

MOTS CLÉS Résumé


Sevrage tabagique ; Introduction. — Trois médicaments sont utilisés dans l’aide au sevrage tabagique (ST) : les
Substituts substituts nicotiniques (SN), la varénicline et le bupropion. Les stratégies pharmacologiques
nicotiniques ; standards ont fait la preuve de leur efficacité mais peuvent avoir une efficacité insuffisante,
Varénicline ; notamment chez les fumeurs difficiles (Hard-core smokers) qui ont des taux d’abstinence taba-
Bupropion gique faibles et/ou des taux de rechute élevés.
Objectifs. — Revue systématique de la littérature sur les données concernant les différentes
stratégies d’utilisation des médicaments du ST en dehors des traitements standards.
Résultats. — Seize études ont été retenues. Des doses plus importantes de nicotine en patchs
augmentent les taux d’abstinence. L’augmentation des doses de varénicline chez des fumeurs
ne répondant pas au traitement standard est associée à des taux d’arrêt élevés. Le traitement
prolongé avec des patchs de nicotine est associé à des taux d’abstinence supérieurs à 6 mois,
mais pas à long terme. Les résultats des études sur le traitement prolongé par SN oraux sont
contradictoires. Le traitement prolongé par varénicline augmente les taux de succès du sevrage.
Les résultats des études sur le traitement prolongé par bupropion sont contradictoires en termes
de taux d’arrêt du tabac. Le traitement combiné par varénicline et patchs de nicotine ou par
varénicline et bupropion est plus efficace que la varénicline seule. La varénicline avec date
d’arrêt flexible a la même efficacité qu’avec une date d’arrêt fixe. Le prétraitement avec
des patchs de nicotine ou de la varénicline augmente les taux d’abstinence. Il n’y a pas de

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : mike.underner@orange.fr (M. Underner).

https://doi.org/10.1016/j.pneumo.2018.04.008
0761-8417/© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
206 M. Underner et al.

différence d’efficacité du ST pour le bupropion, les SN et leur association. De même, aucune


différence des taux d’abstinence n’est notée entre le groupe bupropion et gommes nicotine et
le groupe bupropion et gommes placebo. Le retraitement avec de la varénicline est efficace
chez des fumeurs ayant déjà pris ce médicament.
Conclusion. — Les stratégies pharmacologiques différentes des traitements standards peuvent
être utiles dans l’aide au ST.
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary
Smoking cessation; Introduction. — Three drugs are used as an aid for smoking cessation: nicotine replacement
Nicotine replacement therapy (NRT), varenicline and bupropion. Standard pharmacological strategies have proven
therapy; their efficacy but may have poor efficacy, especially among ‘‘Hard-core smokers’’ who display
Varenicline; low smoking abstinence rates and high relapse rates.
Bupropion Objectives. — Systematic literature review of data on pharmacological strategies for smoking
cessation which are different from standard treatments.
Results. — Sixteen studies were included. Higher dose of nicotine patchs increases smoking abs-
tinence rates. Increasing varenicline dose in smokers who do not respond to the standard dose
is associated with high success rates. Extended treatment with nicotine patchs is associated
with higher abstinence rate at 6 months but not in the long term. Results of studies on extended
treatment with oral NRT are conflicting. Extended treatment with varenicline increases smo-
king cessation rates. Results of studies on extended treatment with bupropion are conflicting
as regards smoking cessation rates. Combination therapy of varenicline with nicotine patchs
or with bupropion are more effective than varénicline alone. Varenicline using a flexible quit
date have similar efficacy compared with previous fixed quit date studies. Pre-cessation treat-
ment with nicotine patchs or with varenicline increases abstinence rates. There is no difference
in smoking cessation effectiveness among bupropion, nicotine replacement therapy and their
combination. Similarly, there is no differences in abstinence rates between the active bupro-
pion and nicotine gum and the active bupropion and placebo gum groups. Retreatment with
varenicline is efficacious in smokers who have previously taken it.
Conclusion. — Pharmacological strategies different from standard treatments maybe useful for
smoking cessation aid.
© 2018 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction standard est de 3 mois si l’on débute le traitement avec


le patch fortement dosé (21 mg/24 h ou 25 mg/16 h) ; elle
Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable est de 2 mois si le traitement débute avec un moyenne-
en France avec 78 000 décès prématurés chaque année ment dosé (14 mg/24 heures ou 15 mg/16 h). La date d’arrêt
[1,2]. L’aide au sevrage tabagique (ST) est donc une priorité du tabac (la « Target Quit Date » des auteurs anglo-saxons)
de santé publique. Les programmes d’aide au ST associent correspond habituellement à la date de la pose du premier
d’une part une aide psycho-comportementale pour augmen- patch de nicotine. Le schéma thérapeutique standard du
ter la motivation et apporter un soutien psychologique lors bupropion comporte une phase d’augmentation des doses
des tentatives d’arrêt et d’autre part, un traitement phar- de 6 jours (1 comprimé à 150 mg le matin) suivi d’une phase
macologique afin de compenser l’absence de nicotine et à dose complète (300 mg/jour [1cp à 150 mg le matin et en
d’éviter les symptômes de sevrage nicotinique [3,4]. Les fin d’après-midi afin de limiter les troubles du sommeil, fré-
médicaments ayant une autorisation de mise sur le marché quents avec cette molécule ; un intervalle de 8 heures doit
comme aide au ST sont les substituts nicotiniques (SN), la être respecté entre les prises]). La durée totale de trai-
varénicline et le bupropion. En France, la HAS [5] recom- tement est de 7 à 9 semaines. La date d’arrêt du tabac
mande d’utiliser les SN comme traitements de première se situe au cours de la deuxième semaine du traitement.
intention. Le schéma thérapeutique standard utilisé avec Concernant la varénicline, le schéma thérapeutique stan-
les SN associe un ou plusieurs patchs de nicotine et des dard comporte également une phase d’augmentation des
formes orales de nicotine (pastilles, gommes, comprimé sub- doses de 7 jours (1 comprimé à 0,5 mg le matin les 3 pre-
lingual, inhaleur, spray buccal) à la demande, en cas de miers jours puis 1 comprimé à 0,5 mg matin et soir du
besoin urgent de fumer (craving). La durée du traitement 4e au 7e jour) puis une phase de maintien (2 mg/jour :
Stratégies pharmacologiques du sevrage tabagique 207

1 comprimé à 1 mg matin et soir). La durée totale de trai- Augmentation ou adaptation des doses des
tement est de 12 semaines. La date d’arrêt du tabac se traitements pharmacologiques
situe au cours des 14 premiers jours du traitement [6]. Les
schémas standards d’utilisation des médicaments d’aide au Dans le travail de Jorenby et al. [14], les participants rece-
ST ont fait la preuve de leur efficacité [7—12]. Toutefois, vaient des patchs de nicotine dosés à 22 ou 44 mg (dosages
ces schémas standards peuvent s’avérer d’une efficacité non disponibles en France) pendant 4 semaines. Au cours
insuffisante chez les fumeurs difficiles (Hard-core smokers), des 4 semaines suivantes, tous les sujets avaient des patchs
chez lesquels les taux d’abstinence tabagique sont faibles à doses dégressives. Le soutien psychologique était minimal
et/ou les taux de rechute sont élevés. Ces fumeurs consti- (livret pour s’aider soi-même), individuel (quatre entretiens
tuent une population hétérogène, mais ils ont en commun motivationnels brefs < 15 mn) ou en groupe (huit séances en
une forte dépendance au tabac et une importante consom- groupe d’aide au ST (séances hebdomadaires d’une heure).
mation de cigarettes. Ils sont exposés aux conséquences Les taux d’abstinence (validée par la mesure du monoxyde
morbides induites par leur tabagisme. Ils cumulent souvent de carbone [CO] dans l’air expiré) quatre semaines après
d’autres facteurs défavorables à la réussite de la tentative la date d’arrêt étaient plus élevés chez les sujets ayant
de sevrage : troubles anxiodépressifs, co-consommations reçu les patchs de 44 mg que chez ceux ayant eu les patchs
de substances psycho-actives (notamment : alcool, canna- de 22 mg (68 % vs. 45 % ; p < 0,01). En revanche, il n’était
bis) et précarité socio-économique [13]. L’objectif de cette pas noté de différence significative des taux d’abstinence
revue systématique de la littérature est d’étudier les straté- 8 et 26 semaines après la date d’arrêt du tabac. Dans
gies pharmacologiques autres que les traitements standards l’étude de Jimenez-Ruiz et al. [15], après huit semaines d’un
mais utilisant les médicaments ayant une autorisation de traitement standard par varénicline (2 mg/j ; 8 semaines),
mise sur le marché comme aide au ST : SN, varénicline et les sujets qui continuaient à fumer (ou présentaient des
bupropion. symptômes de sevrage importants après l’arrêt du tabac)
poursuivaient le traitement pendant 6 semaines avec des
doses plus fortes (3 mg/j). Les taux d’abstinence continue
Méthode (validée par la mesure du CO expiré) entre la 9e et la 24e
semaine étaient élevés : 40 % chez les sujets qui conti-
Une recherche sur Medline a été réalisée sur la période nuaient à fumer et 48 % chez ceux qui avaient des symptômes
1980—2018 en utilisant les mots-clés anglais suivants : de sevrage importants à la 8e semaine. Au cours de l’étude
« smoking cessation » et « nicotine replacement therapy » ADONIS (Adjustment of Doses of Nicotine in Smoking Ces-
ou « varénicline » ou « bupropion », avec les limites sation) [16], les participants étaient randomisés en deux
« Title/Abstract ». Les critères d’éligibilité étaient : articles groupes. Dans le groupe intervention, les sujets avaient
en langues anglaise ou française ; études randomisées des patchs de nicotine pendant 3 mois avec adaptation
contrôlées (ERC), revues systématiques et méta-analyses ; quotidienne des doses en fonction de la concentration de
utilisation d’un traitement pharmacologique (SN, varéni- la cotinine salivaire (principal métabolite de la nicotine)
cline, bupropion, utilisés seuls ou en association) avec ou mesurée la semaine précédente. Ceux du groupe témoin
sans aide psycho-comportementale associée ; évaluation de recevaient pendant 3 mois un traitement standard par
l’abstinence tabagique ou de la réduction de consomma- patchs de nicotine (avec diminution des doses chaque mois)
tion. Ont été exclus les articles rédigés dans une langue et des formes orales de nicotine à la demande (sans adapta-
autre que l’anglais ou le français ; absence d’utilisation tion des doses). Malgré l’adaptation des doses, il n’était pas
d’un traitement pharmacologique ; comparaison ou associa- noté de différence significative entre les deux groupes pour
tion de deux types de SN (ex : patchs et formes orales) ; l’abstinence prolongée (semaines 9 à12) : 26,4 % vs. 30,3 %
absence d’évaluation de l’abstinence tabagique ou de la et pour l’abstinence continue (8 % vs. 12 %). Toutefois, il faut
réduction de consommation. L’extraction des données a signaler que les fumeurs inclus dans cette étude étaient très
permis d’identifier 294 citations (après élimination des dou- motivés pour arrêter de fumer, en raison de la présence de
blons). 48 publications ont été retenues après une première comorbidités médicales. D’autre part, le dosage de la coti-
sélection, basée sur le titre, les mots-clés et la lecture de nine est rarement réalisé dans la pratique quotidienne, en
l’abstract. La sélection finale basée sur une double lecture dehors d’un contexte d’hospitalisation ou de protocole de
(MU et JP) des articles entiers a retenu 16 publications. recherche clinique.
Les données extraites étaient : l’année de publication, le
pays, le type d’étude, l’effectif, le protocole utilisé (avec
description des différents groupes pour les ERC) et les résul- Traitement prolongés
tats (taux d’abstinence ou importance de la réduction de
consommation). Une étude [17] a comparé un traitement par patchs de
nicotine de 2 mois (traitement standard) et de 6 mois (trai-
tement prolongé). À 6 mois, le taux d’abstinence ponctuelle
Résultats (abstinence complète au cours des 7 derniers jours), validé
par la mesure du CO expiré, était significativement plus éle-
Le Tableau 1 résume les principaux résultats des 16 études vée chez les sujets ayant eu le traitement prolongé que chez
sélectionnées. Le nombre de participants des ERC, ceux ayant eu le traitement standard (OR = 1,70 ; IC95 % :
variait de 73 à 1927, avec toutefois, une majorité 1,03—2,81 ; p = 0,04). Les sujets ayant eu le traitement
d’études (10/13 ; 77 %) comportant plus de 400 prolongé avaient également une durée d’abstinence plus
participants. importante avant la rechute (p < 0,001). En revanche, à
208 M. Underner et al.

Tableau 1 Différentes stratégies pharmacologiques autres que les traitements standards au cours du sevrage tabagique.
Parties a, b, c et d.
Auteur Type d’étude Protocole Résultat
Année — Pays Effectif
Partie a. Augmentation
ou adaptation des doses
Jorenby [14] ERC ; n = 504 Patchs nicotine de 22 ou 44 mg Taux d’abstinence plus élevés
1995 — États-Unis pendant 4 sem. Puis 22 mg avec les patchs de 44 mg (vs.
pendant 2 sem. et 11 mg 22 mg) 4 sem. après la date
pendant 2 sem d’arrêt (68 % vs. 45 % ; p < 0,01)
Soutien psychologique minimal, Pas de différence significative
(individuel ou en groupe) des taux d’abstinence 8 et
26 semaines après la date
d’arrêt du tabac
Jimenez-Ruiz [15] ERC ; n = 73 Après 8 sem. de varénicline Taux d’abstinence continue
2013 — États-Unis (traitement standard : 2 mg/j ; élevé (sem. 9—24) : 40 % (si
8 sem.), augmentation des poursuite du tabagisme à la 8e
doses (3 mg/j pendant 6 sem.) si sem.) et 48 % (si symptômes de
poursuite du tabagisme ou sevrage à la 8e sem. de
présence de symptômes de traitement standard)
sevrage après arrêt du tabac
Berlin [16] ERC ; n = 310 Groupe intervention : patchs Groupe témoin (vs. groupe
2011 — France Fumeurs très nicotine pendant 3 mois avec intervention) : pas de différence
motivés pour adaptation quotidienne des significative de l’abstinence
arrêter doses en fonction du taux de prolongée [sem. 9 à12] (26,4 %
(comorbidités cotinine salivaire de la sem. vs. 30,3 %) et de l’abstinence
médicales) précédente continue (8 % vs. 12 %)
Groupe témoin : traitement
standard (patchs,
3 mois + formes orales de
nicotine à la demande)
Partie b. Traitements
prolongés
Schnoll [17] ERC ; n = 525 Patchs nicotine : 2 mois Traitement prolongé vs.
2015 — États-Unis (traitement standard) versus standard :
6 mois (traitement prolongé) À 6 mois : taux d’abstinence
ponctuelle plus élevé (p = 0,04)
et durée d’abstinence plus
longue avant rechute
(p < 0,001).
À 1 an : pas de différence
significative du taux
d’abstinence ponctuelle (26,0 %
vs. 21,7 %) ; p = 0,36
Tonstad [18] ERC ; n = 1927 Les sujets abstinents à la fin des Traitement prolongé (24 sem.)
2006 — Royaume-Uni 12 sem. du traitement standard par varénicline (vs. traitement
par varénicline (2 mg/) de 12 sem.) : taux d’abstinence
poursuivaient le traitement continue plus élevé au cours des
pendant 12 sem. avec sem. 13-24 (70,5 % vs. 49,6 %) ;
varenicline (2 mg/j) ou placebo p < 0,001) et des sem. 13-52
(43,6 % vs. 36,9 %) ; p = 0,02
Hajek [19] ERC ; n = 1208 Les sujets abstinents à la fin des Abstinence continue à 1 an
2009 — Royaume-Uni 12 sem. du traitement standard augmentée avec le traitement
par varenicline (2 mg/j) prolongé par varénicline chez
poursuivaient le traitement les sujets qui fumaient toujours
pendant 12 sem. avec au cours de la 1re sem. du
varenicline (2 mg/j) ou placebo traitement standard :
p = 0,0015 mais pas chez ceux
qui étaient abstinents dès la 1re
sem. de traitement : p = 0,6995
Stratégies pharmacologiques du sevrage tabagique 209

Tableau 1 (Suite)
Auteur Type d’étude Protocole Résultat
Année — Pays Effectif
Hays [20] ERC ; n = 461 Les sujets abstinents au cours Groupe bupropion (vs.
2001 — États-Unis de la 7e sem. d’un traitement placebo) :
standard par bupropion Prévalence ponctuelle de
(300 mg/j pendant 7 sem.) l’abstinence plus élevée à la
avaient du bupropion (300 mg/j) sem. 52 (55,1 % vs. 42,3 %,
ou un placebo pendant 45 sem. p = 0,008) et à la sem. 78 (47,7 %
Durée du suivi : 1 an après la fin vs. 37,7 % ; p = 0,034) mais pas à
du traitement la sem. 104 (41,6 % vs. 40,0 %)
Taux d’abstinence continue plus
élevé à la sem. 24 (52,3 % vs.
42,3 % ; p = 0,037) mais pas
au-delà
Covey [21] ERC ; n = 588 Les sujets abstinents après un Risque de rechute diminué dans
2007 — États-Unis traitement de 8 sem. associant le groupe bupropion + gommes
bupropion + patchs nicotine placebo vs. double placebo
étaient randomisés en 4 bras pendant le traitement de
d’un traitement de maintenance maintenance et jusqu’à la fin de
de 4 mois suivi d’une période de la période de suivi sans
suivi sans traitement de 6 mois : traitement
bupropion (300 mg/j) + gommes Les gommes de nicotines seules
placebo, n’avaient pas d’effet significatif
(2) gommes nicotine et l’adjonction de gommes
2 mg + bupropion placebo, nicotine au bupropion
(3) bupropion + gommes n’apportait aucun bénéfice
nicotine,
(4) bupropion placebo + gommes
placebo

Partie c. Traitements
combinés
Stapleton [22] ERC ; n = 1071 Randomisation en 3 groupes : SN Pas de différence significative
2013 — Royaume-Uni (selon le choix du patient), des taux d’abstinence à 6 mois :
bupropion seul ou SN + bupropion bupropion
(27,9 %), SN (24,2 %),
SN + bupropion
(24,2 %). Chez les sujets
dépressifs, le bupropion était
plus efficace que les SN (29,8 %
vs. 18,5 % ; p = 0,091)
Piper [23] ERC ; n = 608 Randomisation en 3 groupes : Après la 1re sem. de
2007 — États-Unis bupropion + gommes nicotine traitement : pas de différence
4 mg, bupropion + gommes des taux d’abstinence entre les
placebo, bupropion groupes bupropion + gommes
placebo + gommes placebo nicotine et bupropion + gommes
placebo (OR = 0,69, p = 0,05)
Chang [24] Méta-analyse Comparaison de l’association Abstinence plus élevée dans le
2015 — Taïwan varenicline + patchs nicotine vs. groupe varenicline + patchs
varénicline en monothérapie nicotine vs. varénicline en
monothérapie à court terme
(jusqu’à 12 sem.) : 44,4 % vs.
35,1 % et à long terme (jusqu’à
24 sem.) : 32,4 % vs. 23,1 %
210 M. Underner et al.

Tableau 1 (Suite)
Auteur Type d’étude Protocole Résultat
Année — Pays Effectif
Vogeler [25] Revue Evaluation de l’efficacité de Association
2016 — États-Unis sytématique l’association varénicline + bupropion (vs.
varénicline + bupropion vs. monothérapie par varénicline) :
monothérapie par varénicline Abstinence plus élevée : sem.
8-11 et aux sem. 26 et 52
d. Arrêt à date flexible,
prétraitement,
retraitement
Arrêt à date flexible
Rennard [26] ERC ; n = 659 Varénicline (2 mg/j) ou placebo Abstinence continue plus élevée
2012 - États-Unis pendant 12 sem. Suivi jusqu’à dans le groupe varénicline vs.
sem. 24 groupe placebo à la fin du
Date d’arrêt entre J7 et traitement [sem. 9—12] (53,1 %
J35 après le début du traitement vs. 19,3 % ; p < 0,0001 et sem.
(selon le choix du patient) 9-24 (34,7 % vs. 12,7 % ;
p < 0,0001)
Prétraitement
(preloading)
Shiffman [27] Méta-analyse Comparaison du traitement par Abstinence continue (≥ 28 jours)
2008 — États-Unis patchs nicotine débutant avant doublée à 6 sem. et à 6 mois
la date d’arrêt vs. débutant le avec le traitement par patchs
jour de l’arrêt débutant avant la date d’arrêt
vs. débutant le jour de l’arrêt :
OR poolés = 1,96 et
2,17 respectivement
Hajek [28] ERC ; n = 101 Varénicline (2 mg/j) 4 sem. Abstinence prolongée (12e sem.)
2011 — Royaume-Uni avant la date d’arrêt ou placebo plus importante si
(3 sem.) puis varénicline pré-traitement de 4 sem. par
(1 sem.) varénicline vs. placebo (47,2 %
Après la date d’arrêt : vs. 20,8 % ; p = 0,005)
traitement standard
(varénicline : 2 mg/j pendant
3 mois) pour tous les sujets
Retraitement
Gonzales [29] ERC ; n = 498 Abstinence ≥ 2 sem. avec Abstinence continue (sem. 9-12)
2014 — États-Unis varénicline puis rechute plus élevée dans le groupe
Randomisation : varénicline ou varénicline vs. groupe placebo
placebo pendant 12 sem. puis (45,0 % vs. 11,8 %) ; p < 0,0001)
suivi de 40 sem. sans traitement
SN : substituts nicotiniques ; ERC : étude randomisée contrôlée ; sem. : semaine.

un an, il n’y avait pas de différence significative des taux l’étude de Hajek et al. [19], les sujets abstinents à la fin du
d’abstinence entre les deux groupes (26,0 % vs. 21,7 % ; traitement standard de 12 semaines par varénicline poursui-
OR = 1,33 ; IC95 % : 0,72—2,45 ; p = 0,36). Dans un travail vaient le traitement pendant 12 semaines supplémentaires
réalisé au Royaume-Uni [18], les fumeurs ayant eu un trai- avec de la varénicline ou du placebo. Le traitement prolongé
tement standard par varénicline (2 mg/j ; 12 semaines) et par varénicline (durée totale de 6 mois) augmentait signifi-
qui étaient abstinents au cours de la dernière semaine du cativement les taux d’abstinence continue à 1 an chez les
traitement étaient randomisés en deux groupes : varénicline sujets qui n’avaient pas réussi à arrêter de fumer au cours
(2 mg/j) ou placebo pendant 12 semaines supplémentaires. de la première semaine du traitement standard (OR = 1,7 ;
Le taux d’abstinence continue (validée par la mesure IC95 % : 1,2—2,4 ; p = 0,0015) mais pas chez ceux qui étaient
du CO expiré) était significativement plus élevé dans le abstinents dès la première semaine de traitement (OR = 1,1 ;
groupe varénicline que dans le groupe placebo au cours des IC95 % : 0,8—1,5 ; p = 0,6995). Ainsi, le traitement prolongé
semaines 13 à 24 (70,5 % vs. 49,6 % ; OR = 2,48 ; IC95 % : par varénicline est bénéfique chez les fumeurs n’ayant pas
1,95—3,16 ; p < 0,001) et des semaines 13 à 52 (43,6 % vs. réussi à arrêter de fumer au cours de la première semaine du
36,9 % ; OR = 1,34 ; IC95 % : 1,06—1,69 ; p = 0,02). Dans traitement standard de 3 mois. Dans l’étude de Hays et al.
Stratégies pharmacologiques du sevrage tabagique 211

[20], les sujets abstinents au cours de la 7e semaine d’un et bupropion versus varénicline en monothérapie. Le traite-
traitement standard par bupropion (300 mg/j ; 7 semaines) ment combiné était associé à des taux d’abstinence plus
recevaient du bupropion (300 mg/j) ou un placebo pendant élevés entre les semaines 8 et 11 ainsi qu’aux semaines
45 semaines et étaient suivis pendant un an après la fin 26 et 52.
du traitement. Chez les sujets du groupe bupropion (vs.
groupe placebo), il était noté une prévalence ponctuelle de
l’abstinence plus élevée à la semaine 52 (55,1 % vs. 42,3 %, Arrêt du tabac à date flexible
p = 0,008) et à la semaine 78 (47,7 % vs. 37,7 % ; p = 0,034)
mais pas à la semaine 104 (41,6 % vs. 40,0 %). D’autre Dans l’étude de Rennard et al. [26], les participants rece-
part, la durée moyenne avant la rechute était plus longue vaient de la varénicline (traitement standard : 2 mg/j ;
(156 vs. 65 jours ; p = 0,021). Enfin, le taux d’abstinence 12 semaines) ou un placebo. Ils avaient la possibilité de choi-
continue était plus élevé à la semaine 24 (52,3 % vs. 42,3 % ; sir une date d’arrêt entre le 7e et le 35e jour après début
p = 0,037), mais pas au-delà. Dans le travail de Covey et al. du traitement. L’abstinence continue était plus élevée dans
[21], tous les fumeurs étaient initialement traités pen- le groupe varénicline que dans le groupe placebo à la fin du
dant 8 semaines par du bupropion associé à des patchs de traitement [semaines 9 à 12] (53,1 % vs. 19,3 % ; OR = 5,9 ;
nicotine. Les sujets abstinents au cours des 4 dernières IC95 % : 3,7—9,4 ; p < 0,0001) et au cours des semaines
semaines de traitement étaient ensuite randomisés dans 9 à 24 (34,7 % vs. 12,7 % ; OR = 4,4 ; IC95 % : 2,6—7,5 ;
4 groupes d’un traitement de maintenance de 4 mois suivi p < 0,0001). Ainsi, avec une date d’arrêt flexible (choisie
d’une période de suivi sans traitement de 6 mois : bupro- par le fumeur) entre le 7e et le 35e jour de traitement
pion (300 mg/j) et gommes placebo, gommes de nicotine à par varénicline, le taux d’abstinence était élevé et simi-
2 mg et bupropion placebo, bupropion et gommes de nico- laire à celui observé avec un arrêt à date fixe. De plus, une
tine, bupropion placebo et gommes placebo. Le risque de date d’arrêt flexible peut être plus facile à accepter pour
rechute était diminué dans le groupe bupropion et gommes le sujet.
placebo versus double placebo pendant le traitement de
maintenance (RR = 0,59 ; IC95 % : 0,37—0,92) et jusqu’à
la fin de la période de suivi sans traitement (RR = 0,66 ; Prétraitement (preloading)
IC95 % : 0,42—0,96). En revanche, les gommes de nico-
tine seules n’avaient pas d’effet significatif et l’adjonction Dans la méta-analyse de Shiffman et al. [27], les études
de gommes de nicotine au bupropion n’apportait aucun incluses comparaient un traitement par patchs de nico-
bénéfice. tine débutant avant la date prévue d’arrêt du tabac et un
traitement débutant le jour de l’arrêt. Comparativement
au traitement débutant le jour de l’arrêt, le traitement
Traitements combinés
débutant avant la date d’arrêt doublait la probabilité
Les fumeurs de l’étude de Stapleton et al. [22] étaient ran- d’un arrêt du tabac à la fois à 6 semaines (OR poo-
domisés dans trois groupes : SN (patchs ou formes orales, lés = 1,96 ; IC95 % : 1,31—2,93) et à 6 mois (OR poolés = 2,17 ;
selon le choix du patient), bupropion seul et SN associés IC95 % : 1,46—3,22). Le critère d’arrêt était une abstinence
au bupropion. Il n’y avait pas de différence significative continue pendant au moins 28 jours, évaluée 6 semaines
des taux d’abstinence à 6 mois : bupropion (27,9 %), SN après la date d’arrêt. Dans un travail mené aux Royaume-
(24,2 %), SN et bupropion (24,2 %). Toutefois, chez les Uni [28], les sujets prenaient de la varénicline pendant
sujets dépressifs, le bupropion était plus efficace que les 4 semaines avant la date d’arrêt ou le placebo pendant
SN (29,8 % vs. 18,5 % ; p = 0,091). Dans le travail de 3 semaines puis la varénicline pendant une semaine. Après
Piper et al. [23], les sujets étaient randomisés en trois la date d’arrêt, tous les sujets avaient un traitement stan-
groupes : dard par varénicline pendant 3 mois. Le prétraitement
• bupropion et gommes de nicotine 4 mg ; de quatre semaines par varénicline augmentait les taux
• bupropion et gommes placebo ; d’abstinence prolongée à la 12e semaine (47,2 % dans le
• bupropion placebo et gommes placebo. groupe varénicline vs. 20,8 % dans le groupe placebo ;
p = 0,005).
Après une semaine de traitement, il n’était pas noté
de différence significative des taux d’abstinence entre
les groupes bupropion et gommes de nicotine d’une Retraitement (recycling)
part et bupropion et gommes placebo d’autre part
(OR = 0,69 ; p = 0,05). La revue systématique et méta- Dans le travail de Gonzales et al. [29], des fumeurs
analyse de Chang et al. [24] comparait l’association ayant fait au moins une tentative d’arrêt d’au moins
varénicline et SN versus varénicline en monothérapie. deux semaines avec de la varénicline étaient randomi-
L’abstinence était significativelent plus élevée chez les sés en deux groupes : varénicline ou placebo pendant
sujets ayant de la varénicline et des patchs de nicotine 12 semaines, associé à des conseils individuels et à un
que chez ceux recevant de la varénicline en monothé- suivi sans traitement de 40 semaines. Le taux d’abstinence
rapie, à court terme (jusqu’à 12 semaines) : 44,4 % vs. continue (validée par la mesure du CO expiré) au cours
35,1 % (OR = 1,50 ; IC95 % : 1,14—1,97) et à long terme des semaines 9 à 12 était significativement plus élevé
(jusqu’à 24 semaines) : 32,4 % vs. 23,1 % (OR = 1,62 ; dans le groupe varénicline (45,0 %) que dans le groupe
IC95 % : 1,18—2,23). La revue systématique de Vogeler placebo (11,8 %) ; OR = 7,08 ; IC95 % : 4,34—11,55 ;
et al. [25] évaluait l’efficacité de l’association varénicline p < 0,0001).
212 M. Underner et al.

Discussion Rôle des récepteurs nicotiniques dans


l’efficacité du prétraitement par la varénicline
Synthèse des résultats et comparaison avec
ceux de la revue Cochrane Le prétraitement d’une semaine fait partie intégrante du
traitement standard par varénicline. Cette molécule est un
Augmentation ou adaptation des doses agoniste partiel des récepteurs cholinergiques nicotiniques
Les patchs de nicotine fortement dosés (44 mg/24 h) cérébraux ␣4␤2 ; elle a également une activité antagoniste
[14] étaient plus efficaces (versus dosage standard de à ce niveau en présence de nicotine. Ces récepteurs sont
22 mg/24 h) quatre semaines après la date d’arrêt mais pas situés au niveau du système dopaminergique de récompense
8 et 26 semaines après cette date. Des doses élevées de cérébral (système hédonique ou reward system) [31—33]. Le
varénicline (3 mg/jour) [15] permettaient d’augmenter le tabagisme induit un phénomène de up-regulation au niveau
taux d’abstinence continue entre les semaines 9 et 24. En de ces récepteurs ; plus un sujet fume, plus ses récepteurs
revanche, l’adaptation des doses quotidiennes des patchs nicotiniques sont nombreux [34,35]. Ainsi, chez un fumeur,
de nicotine en fonction de la concentration de la cotinine le délai au bout duquel la varénicline a saturé la majorité
salivaire [16] n’augmentait pas les taux d’abstinence compa- des récepteurs nicotiniques est variable d’un sujet à l’autre.
rativement au traitement standard. Ceci pourrait expliquer l’efficacité des prétraitements d’une
durée supérieure (3 à 4 semaines) à celle du traitement stan-
dard (1 à 2 semaines). Les sujets ayant un nombre très élevé
Traitements prolongés de récepteurs (notamment les gros fumeurs très dépendants
Un traitement prolongé (6 mois vs. 2 mois) par des patchs de de la nicotine (Hardcore smokers) ayant besoin d’une durée
nicotine [17] augmentait les taux d’abstinence au 6e mois de prétraitement plus importante [13].
mais pas à 1 an. Dans une revue Cochrane [30], les résul-
tats des études sur les traitements prolongés par SN oraux Conduite pratique de l’aide au sevrage
étaient discordants. Dans une étude [18], un traitement pro-
longé (6 mois vs. 3 mois) par varénicline augmentait le taux
tabagique
d’abstinence continue à 12 mois. Dans une autre étude [19],
le traitement prolongé par varénicline augmentait le taux
Attitude du professionnel de santé
d’abstinence continue à un an chez les sujets qui fumaient Face à un fumeur, le professionnel de santé doit avoir une
toujours au cours de la 1re semaine du traitement standard : attitude empathique. Il est important de tenir compte des
mais pas chez ceux qui étaient abstinents dès la 1re semaine choix du patient (date d’arrêt, arrêt brutal ou progres-
de traitement. La revue Cochrane [30] retrouvait également sif, type d’aide : médicamenteuse ou non médicamenteuse
une diminution des taux de rechutes avec un traitement (TCC, aide psychologique, acupuncture, hypnose, etc.) et
prolongé par varénicline. Les résultats des études sur le trai- de lui expliquer l’importance d’associer une aide psycholo-
tement prolongé par bupropion sont discordants. Dans deux gique et une aide médicamenteuse (notamment en cas de
études [20,21], un traitement prolongé par bupropion aug- dépendance nicotinique importante).
mentait les taux d’abstinence et retardait la survenue d’une
éventuelle rechute. En revanche, dans la revue Cochrane Importance des traitements non
[30], un traitement prolongé par bupropion n’apportait pas
médicamenteux au cours du sevrage tabagique
de bénéfice comparativement au traitement standard.
En complément des stratégies pharmacologiques, les traite-
ments non médicamenteux occupent une place importante
Traitements combinés dans l’aide au ST.
L’association bupropion et SN [22,23] n’augmentait pas les Il existe plusieurs types d’aide psycho-
taux d’abstinence, comparativement à chaque médicament comportementale : d’intensité légère à modérée (conseils
utilisé en monothérapie. Le traitement combiné par varé- brefs, soutien par téléphone, e-mail, Internet ou SMS) ou
nicline et patchs de nicotine [24] ou par bupropion et plus intense (entretiens motivationnels, psychothérapies
varénicline était plus efficace que la varénicline seule [25]. dont les thérapies cognitives et comportementales [TCC]).
Ces méthodes sont d’autant plus efficaces qu’elles sont
Arrêt du tabac à date flexible associées à une pharmacothérapie [34]. Parmi les aides
psycho-comportementales, les TCC ont une place impor-
La varénicline avec date d’arrêt flexible avait la même effi-
tante [36—38]. Une revue Cochrane [39] a étudié l’effet
cacité qu’avec une date d’arrêt fixe [26].
à long terme des programmes d’aide au ST comportant
des séances individuelles de thérapie comportementale.
Prétraitement Les séances individuelles de conseils d’aide au ST étaient
Le prétraitement par patchs de nicotine [27] ou par varéni- plus efficaces qu’une intervention comportementale brève
cline [28] augmentait le taux d’abstinence. (RR = 1,57 ; IC95 % : 1,40—1,77). Six études comportaient
une aide médicamenteuse avec des SN. Les séances
individuelles étaient également plus efficaces qu’une
Retraitement intervention comportementale brève (RR = 1,24 ; IC95 % :
Le retraitement par varénicline [29], est efficace, avec des 1,01—1,51), mais leur efficacité était moins importante
taux d’abstinence comparables à ceux observés chez des en l’absence de SN. Une autre revue Cochrane [40] étu-
fumeurs n’ayant jamais été traités. diait l’effet à long terme des programmes d’aide au ST
Stratégies pharmacologiques du sevrage tabagique 213

comportant des séances de thérapie comportementale en [4] Aubin HJ, Luquiens A, Berlin I. Pharmacotherapy for smoking
groupe. Il n’était pas observé de supériorité du programme cessation: pharmacological principles and clinical practice. Br
en groupe, comparativement au programme individuel de J Clin Pharmacol 2014;77:324—36.
même intensité (RR = 0,99 ; IC95 % : 0,76—1,28). [5] HAS. Arrêt de la consommation de tabac: du dépistage indi-
viduel au maintien de l’abstinence en premier recours. In:
Recommandation; 2014 [mise en ligne le 17 novembre 2014
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moteur de recherche le plus efficient (Medline) mais qui sur- In: Recommandation; 2007 [mise en ligne le 23 janvier 2007
représente les publications en langue anglaise. Une autre http://www.has-sante.fr].
limite est l’hétérogénéité des études incluses : effectifs, [7] Stead LF, Perera R, Bullen C, Mant D, Hartmann-Boyce J,
protocoles, type d’abstinence évaluée (continue, prolon- Cahill K, et al. Nicotine replacement therapy for smoking
gée, prévalence ponctuelle de l’abstinence), la validation cessation. Cochrane Database Syst Rev 2012;11:CD000146
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ou non de l’abstinence déclarée par un marqueur biolo-
[8] Aubin HJ. Tolerability and safety of sustained-release bupro-
gique (CO expiré, cotinine urinaire ou salivaire), durée du pion in the management of smoking cessation. Drugs
traitement et du suivi. Dans une étude [15], l’effectif était 2002;62:45—52.
modeste (n = 73) ; toutefois, le nombre de participants des [9] West R. Bupropion SR for smoking cessation. Expert Opin Phar-
ERC était important, avec une majorité d’études (10/13 ; macother 2003;4:533—40.
77 %) comportant un effectif supérieur à 400 participants. [10] Wilkes S. The use of bupropion SR in cigarette smoking cessa-
D’autre part, la majorité des études incluses (n = 13) étaient tion. Int J Chron Obstruct Pulmon Dis 2008;3:45—53.
des ERC, avec un ou plusieurs groupes témoins. Enfin, dans [11] Hind D, Tappenden P, Peters J, Kenjegalieva K. Varenicline
presque toutes les études, l’abstinence déclarée était vali- in the management of smoking cessation: a single technology
dée par un taux de CO expiré inférieurs à 10 ppm. appraisal. Health Technol Assess 2009;13:9—13.
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Plusieurs médicaments ayant une autorisation de mise sur [14] Jorenby DE, Smith SS, Fiore MC, Hurt RD, Offord KP, Croghan IT,
le marché comme aide au ST (SN, varénicline et bupro- et al. Varying nicotine patch dose and type of smoking cessation
pion) utilisés avec des stratégies autres que les traitements counseling. JAMA 1995;274:1347—52.
standards sont efficaces pour augmenter le taux de suc- [15] Jiménez-Ruiz CA, Barrios M, Pena S, Cicero A, Mayayo M, Cris-
tobal M, et al. Increasing the dose of varenicline in patients
cès du ST et/ou diminuer les taux de rechute lors d’une
who do not respond to the standard dose. Mayo Clin Proc
nouvelle tentative de ST : augmentation et/ou modifica- 2013;88:1443—5.
tion des doses, traitements prolongés ou combinés, arrêt du [16] Berlin I, Jacob N, Coudert M, Perriot J, Schultz L, Rodon N.
tabac à date flexible, prétraitement (preloading), retraite- Adjustment of nicotine replacement therapies according to
ment (recycling). Ces stratégies peuvent être utiles après saliva cotinine concentration: the ADONIS* trial-a randomi-
une rechute chez un fumeur ayant bénéficié d’un traite- zed study in smokers with medical comorbidities. Addiction
ment standard lors de tentatives de sevrage antérieures 2011;106:833—43.
ou en première intention chez les fumeurs difficiles (Hard- [17] Schnoll RA, Goelz PM, Veluz-Wilkins A, Blazekovic S, Powers
core smokers). Toutefois, le nombre d’études étant encore L, Leone FT, et al. Long-term nicotine replacement the-
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