Vous êtes sur la page 1sur 29

COURS DE PASSATION DES MARCHES

Chargé d’enseignement 

Moustapha FALL
 Expert en Passation des Marchés

1
OBJECTIFS SPECIFIQUES

A la fin de la session, les auditeurs seront capable de :

 Définir précisément les rô les et responsabilités de l’ensemble des acteurs


susceptibles d’intervenir dans les marchés de travaux.
 Comprendre l’utilité et la finalité de tous les documents et pièces exigés dans
l’exécution des marchés publics.
 Avoir une bonne maîtrise de la terminologie des concepts-clés applicables dans les
marchés de travaux.
 Cerner les enjeux, perspectives et divers risques liés aux marchés de travaux
notamment en matière de litiges et contentieux.

2
SOMMAIRE
CHAPITRE I : LES ACTEURS, LES DOCUMENTS REQUIS ET LA TERMINOLOGIE
1.1. Rôles et Responsabilités des acteurs du BTP
1.2. Les documents contractuels d’exécution dans les marchés de
travaux.
1.3. La terminologie pertinente et confusions à éviter dans les marchés
de travaux.
 Décompte Versus Acompte.
 Décompte provisoire Versus Décompte définitif.
 Réception provisoire Versus Réception définitive.
CHAPITRE II : LES CRITÈRES DE QUALIFICATION DANS LES MARCHÉS DE TRAVAUX
2.1. Les critères de qualification technique et professionnelle
 Critères de qualification technique et professionnelle (Attestations)
 L’attestation de la CNQCE pour les marches de BTP
 Les A.O avec ou sans pré-qualification
 Les A.O avec pré-qualification Versus A.O en 02 étapes
2.2. Les critères de qualification financière exigés des candidats
 Chiffre d’affaires et Bilans certifiés des 03 dernières années
 Garantie de soumission
 Attestation de capacité financière
 Attestation de liquidités
 Attestation d’engagement d’octroi de Crédit bancaire
 Attestation de facilités de trésorerie
2.3. Les garanties exigées dans les marchés de travaux
 La garantie de Bonne Exécution (G.B.E.)
 La Retenue de garantie (R.G.)
 La garantie Décennale (G.D.)

3
CHAPITRE III : RESPONSABILITÉS ENCOURUES PAR LES ACTEURS DE LA PASSATION
DES MARCHÉS PUBLICS

 Le Délit d’initié
 Le Conflit d’intérêt
 La Corruption Versus Concussion
 Les Décomptes fictifs / Complaisants
 Les Abus dans les marchés par « Entente Directe »

Exposés et débats sur quelques conflits célèbres liés aux marchés de travaux

 Les chantiers de THIES


 Le chantier de la Route de l’ANOCI (Corniche OUEST)
 Le Tronçon FATICK-KAOLACK

CHAPITRE IV : ENJEUX ET PERSPECTIVES DES MARCHÉS DE TRAVAUX SUITE AUX


OFFRES SPONTANÉES

 Les observations et craintes du Secteur Privé National


 Les risques de dérives ou malversation découlant des possibilités de
« négociations directes »
 Réflexions pertinentes sur les exigences de réalisation du P.S.E
4.1. Enjeux et perspectives des missions d’Audit technique dans les marchés de
travaux
 Audit des procédures de passation des marchés (Maîtres d’œuvre et
Entrepreneurs de travaux)
 Audit de la qualité des prestations de Maître d’œuvre (Etudes, DAO et
Suivi)
 Audit de l’exécution physique des travaux

4
CHAPITRE I : ROLES ET RESPOSABILITES
DES ACTEURS DU BTP
1.1- Rôles et responsabilités des acteurs du BTP
N° Désignations des Rôles et responsabilités
acteurs
Il réalise les plans d’architecture et le dossier complet pour l’autorisation
de construire. Il peut agir seul ou sous forme de cabinet d’architecture. Il
1 L’Architecte peut assurer des missions complètes de dessins des ouvrages, du suivi des
travaux et du contrô le de conformité du début à la réception provisoire des
travaux contractuels confiés aux entreprises.
Il effectue les études de portance des sols de fondations, les calculs des
2 L’Ingénieur des études structures des ouvrages divers en vue d’assurer leur solidité (Bâ timents,
ponts, ouvrages d’arts divers, routes, etc.…).
Il assure le suivi et la supervision des travaux réalisés par les entreprises
conformément aux plans d’exécution élaborés par les Architectes et les
3 L’Ingénieur de suivi et de Ingénieurs d’études.
supervision des travaux Il veille à la qualité des ouvrages et les délais contractuels ainsi que les
quantités mises en œuvre.
Terminologie relative récente qui peut désigner l’Architecte, l’Ingénieur
des études, l’Ingénieur de supervision, l’Ingénieur de contrô le, un
4 Le Maitre d’œuvre groupement de l’ensemble de ces experts réunis en Bureau d’études.
Le Maitre d’œuvre peut être chargé uniquement des études ou du suivi ou
des deux missions à la fois.
Il assure la responsabilité finale de l’ouvrage. Il peut désigner le
5 Le Maitre d’ouvrage propriétaire, le client ou le commanditaire du projet, il peut s’agir de l’état,
de ses démembrements, ou des collectivités locales : Communes ou
communautés Rurales, etc.…
Il peut déléguer ses pouvoirs à un M.O.D.
Le M.O.D représente le M.O dont il est délégataire sur la base d’une
6 Le Maitre d’Ouvrage convention. Il jouit généralement de compétences et de capacités
Délégué (M.O.D) professionnelles avérées (ex : AGETIP)
Il est chargé de la réalisation des ouvrages en fonction de ses capacités, de
7 L’Entrepreneur sa spécialisation et de ses moyens techniques, humains, matériels et
financiers.
Il doit déférer aux instructions contractuelles de l’Architecte et des divers
contrô leurs (Ingénieurs, Bureaux d’études, Bureaux de contrô le, etc. …)
Il est la pièce maitresse de l’entreprise des travaux. Il doit savoir planifier,
programmer, coordonner, exécuter, suivre et contrô ler l’ensemble des
8 Le Conducteur des travaux d’un ou de plusieurs chantiers.
travaux Il peut être un Technicien supérieur ou un Ingénieur en fonction de
l’envergure ou de la complexité des travaux.
Il est généralement responsable permanent d’un chantier et sous la

5
9 Le Chef de chantier supervision d’un conducteur des travaux. Il coordonne les différents corps
d’état. Il doit être dynamique avec un bon sens du commandement. Il doit
posséder des notions techniques correctes de technologie, de topographie,
d’organisation de chantier, etc.
Il dirige généralement une équipe d’une dizaine d’ouvriers spécialisés d’un
10 Le Chef d’équipe corps d’état déterminé : gros œuvre, carrelage, étanchéité, menuiserie,
peinture, etc.…
Il est supervisé et reste sous la coordination du chef de chantier
notamment dans ses relations avec les autres corps d’états secondaires.
Il effectue tous les travaux et relevés topographiques notamment les
11 Le Géomètre - implantations, les nivellements (rayonnement, cheminement), les tracés de
topographe routes, rayon de courbures, les profils (en long et en travers), le calcul des
terrassements et cubatures, les lotissements, les bornages, les
morcellements, les opérations cadastrales.
Il est chargé de réaliser une ou plusieurs parties des ouvrages qui lui sont
12 Le sous-traitant confiés par une entreprise principale (ou pilote). Il s’occupe généralement
de corps d’états relevant de sa spécialité. Il peut faire des prestations de
fourniture et de pose ou des pose seulement des matériaux fournis par
l’entreprise principale.
Il est chargé de petits travaux, sans aucune fourniture de matériaux. Mais il
13 Le tâ cheron a l’entière responsabilité de la main d’œuvre spécialisée qu’il dirige sous le
control strict du chef de chantier.
Il est chargé d’assurer la vérification technique selon les normes DTU en
Le bureau de contrô le vue de permettre aux compagnies d’assurance de s’engager, sur la base de
14 technique (en vue de la rapport circonstancié, à garantir pour une durée de 10ans les ouvrages
garantie décennale) après leur réception définitive. Il procède aux visas des plans d’exécution et
au contrô le des travaux du début jusqu’à la réception provisoire et
définitive.

LE CONDUCTEUR DE TRAVAUX

Le conducteur de travaux planifie, organise et contrô le les travaux de


Définition construction, d’aménagement ou de réhabilitation de bâ timent pour le ou
les chantiers dont il est responsable. Assure le suivi administratif du
personnel de chantier. Il veille au respect du budget et au délai qui lui ont
été défini pour l’exécution des travaux.
Cadre fonctionnel
 Entreprise  Entreprise de bâ timent et des travaux publics
 Service  Travaux
Le conducteur de travaux :
 Exerce à la fois des activités de gestion et de suivi technique dont
l’importance relative varie en fonction de l’importance du chantier
Nature et délimitation des  Intervient de façon parfois dans la définition du dossier de travaux à
activités réaliser ;

6
 Peut dans le cas de travaux de rénovation ou d’entretien,
définir des devis en réponse à un appel d’offre ;
 Peut établir des plans ;
 Encadre et suit un ou plusieurs chantiers et en fonction de la taille
de ceux-ci peut avoir une responsabilité financière beaucoup plus
importante.
ORGANISATION ET PLANIFICATION DE CHANTIER
1. Etude du dossier marché
 Reçoit de son supérieur hiérarchique tout ou partie du dossier de
marché qui comprend les pièces contractuelles signées par le maitre
d’ouvrage, le maitre d’œuvre et l’entreprise.
 Analyse le dossier de marché :
 Prend connaissance des pièces écrites : devis description,
cahier des prestations techniques particulières, cahier des
prescriptions spéciales, devis quantitatif et estimatif ;
Description des activités  Examine les plans d’architecte ;
 Etudie le bordereau des prix qui décompose le prix global en
un certain nombre de quantités et de qualité d’ouvrage.
 Peut aussi participer à l’étude d’exécution en collaboration avec
l’ingénieur et le projeteur du bureau d’étude et être amené à
demander une modification de la méthode de réalisation de
l’ouvrage pour des raisons de facilité de mise en œuvre ou pour des
impératifs de cout (disponibilité de certains matériels dans
l’entreprise par exemple).
 Peut aussi participer en relation avec l’ingénieur et le bureau
d’études au choix des outillages, des matériaux à employer, de la
technique de fabrication à utiliser.
 Peut aussi décider dans le cadre de grands chantiers de travaux
publics de sous-traiter les plans d’exécution, de coffrage et de
ferraillage à un bureau d’études extérieur à l’entreprise. Cette
situation se présente si le maitre d’ouvrage impose un bureau
d’études particulier ou si l’entreprise ne possède pas de bureau
d’études.
 Peut aussi lancer des appels d’offres aux entreprises sous-traitantes
 Analyse les offres,
 Choisit les entreprises après négociation de leur prix
2. Définition des moyens à mettre en œuvre
 Prévoit seul ou collaboration avec le service méthodes, les besoins
en main-d’œuvre par catégorie professionnelle et par qualification.
 Etablit la liste du matériel et des matériaux nécessaires à la
réalisation du chantier
 Prévoit les dispositifs d’hygiène et de sécurité
 Consulte les fournisseurs de matériaux, négocie avec eux les niveaux
de prix, et les détails de livraison.
 Commande les matériels, soit au service matériel de l’entreprise,

7
soit a une entreprise extérieure et veille à son acheminement sur le
chantier.
 Commande les matériaux au service Achat de l’entreprise ou
directement auprès des fournisseurs et veille à leur
approvisionnement régulier tout au long du chantier.
3. Planification du chantier
 Prend connaissance du planning élaboré par le bureau d’études de
l’entreprise et auquel il peut apporter des modifications si
nécessaire.
 Elabore à partir de ce planning, un planning main-d’œuvre mensuel
hebdomadaire et journalier.
 Peut aussi demander aux autres corps d’état de second œuvre leur
propre planning afin de coordonner leur intervention.
 Présente le planning des travaux aux chefs de chantier en insistant
sur les problèmes techniques qu’ils risquent de rencontrer.
4. Implantation du chantier
 Reçoit du bureau d’études un plan d’installation du chantier ou s’il
s’agit d’installations simples, élabore lui-même ce plan qui définit
l’emplacement du matériel, engins de levage, etc.
 Consulte les services administratifs concernés par l’installation du
chantier
 La mairie du lieu pour les questions d’accès de voirie ;
 Les services concessionnaires (SDE – SENELEC – SONATEL –
ONAS).
 Remet le plan d’installation au chef de chantier qui sera chargé de
son application.
 Assiste le géomètre de la société ou fait appel à un géomètre agrée si
le marché le stipule.
 Sur les chantiers de gros-œuvre, réalise lui-même l’implantation en
matérialisant sur le site, les principaux repères (angles des
bâ timents) figurant sur les plans d’architecte.
 Enregistre tous les mouvements de matériaux et de matériel à partir
des bons de commande et de livraison.
 Vérifie et vise les factures établies par les entreprises sous-
traitantes ou les fournisseurs.
 Elabore si nécessaire des devis pour des travaux supplémentaires
liés à la modification du cahier des charges au cours de l’exécution.
 Etablit périodiquement un état des dépenses engagées à partir du
rapport de chantier élaboré par le chef de chantier ou le chef
d’équipe.
 Compare cet état au budget prévisionnel établi au moment de
l’étude du projet (ou le transmet au service comptabilité).
 Intervient pour corriger les dépassements budgétaires éventuels en
prenant les mesures correctives nécessaires.
 Adresse chaque moi au représentant du client les factures ou

8
situations de travaux correspondant aux travaux effectués pendant
le mois précédant, établies à partir des métrés mensuels et des
constats d’attachements (travaux réalisés hors marché) et sur la
base des prix de bordereau de marché.
 Peut aussi en fin de chantier rédiger un rapport financier dans
lequel il explique les écarts constatés par rapport aux prévisions.
GESTION DU PERSONNEL
 Recrute les chefs de chantier seul ou en collaboration avec son
supérieur hiérarchique à l’intérieur de l’entreprise en fonction des
disponibilités ou à l’extérieur de l’entreprise par annonce.
 Reçoit les candidats ;
 Discute du choix à faire avec son supérieur hiérarchique.
 S’occupe seul ou en collaboration avec le chef de chantier du
recrutement des ouvriers si ceux de l’entreprise ne sont pas
disponibles au démarrage du chantier.
 Peut aussi faire appel à des sociétés de travail intérimaire.
 Participe à la notation de son personnel en liaison avec les chefs de
chantier.
 Etablit un planning des congés.
 S’assure de la discipline et du respect des consignes de sécurité par
des tournées sur les lieux de travail.
 Peut aussi déterminer les primes.
Responsabilité et autonomie  le conducteur de travaux dispose d’une large autonomie dans
 Instructions l’organisation de son travail, il a la responsabilité budgétaire et
technique du chantier. Les instructions qu’il reçoit se définissent en
termes d’objectifs à atteindre :
 réaliser le chantier dans les détails prévus ;
 ne pas dépasser le budget qui lui a été alloué.

 Contrôle
 Le contrô le des activités du conducteur de travaux est d’abord un
contrô le budgétaire, exercé par son supérieur hiérarchique, un
contrô le périodique de l’état d’avancement des travaux exercé lors
de réunions de chantier qui rassemblent le client, l’architecte et le
représentant de l’organisme de contrô le.

 Conséquences
d’erreurs  Des erreurs peuvent se produire :
 Dans l’évaluation des besoins en main-œuvre du chantier ;
 Dans le suivi des approvisionnements en matériaux et
matériel et entrainent une perte de temps et une perte
financière.
 L’insuffisance de garanties concernant le choix des sous-traitants
peut entrainer une perte financière pour l’entreprise.
 La non-vérification des dispositifs de sécurité peut entrainer des

9
accidents corporels.

 Relations
fonctionnelles  Le conducteur de travaux exerce une responsabilité hiérarchique
sur un nombre (variable selon les chantiers) d’argents de maitrise,
d’ouvriers et de manœuvres.
 Est en contact permanent avec le bureau d’études pour demander
ou échanger des informations.
 Envoie au service comptabilité les états comptables et les situations
de travaux.
 Consulte régulièrement le service matériel pour lui demander le
matériel nécessaire au déroulement du chantier.
 Consulte régulièrement le service du personnel pour les questions
d’embauche ou de licenciement.
 Travaille dans le gros-œuvre en collaboration avec le géomètre pour
l’implantation du chantier.
 Contacte les services administratifs lors de l’installation du chantier.
 Adresse chaque mois au client les situations de travaux.
 Est en relation permanente avec le client, l’architecte, les
représentants des corps des corps d’état du second œuvre, les
organismes de contrô le pour obtenir leurs accords sur des
modifications éventuelles et pour la coordination de la réalisation
du chantier.
 Demandes aux sous-traitants leur planning, vérifie la bonne
exécution de leurs travaux et contrô le leurs factures.
 Passe les commandes auprès des fournisseurs et leur précise la date
et le lieu de livraison.
ENVIRONNEMENT
 Milieu (zone  Travail essentiellement sur chantier avec de nombreux
d’intervention) déplacements car il dirige plusieurs chantiers en même temps.

 Rythme  Horaires réguliers de jour avec dépassements fréquents,


interventions la nuit et exceptionnellement les jours fériés.

10
1.2 Les documents contractuels d’exécution des chantiers de
BTP

N° Désignations Objet Acteur chargé de


l’élaboration
01 Contrat ou marché de travaux Définit les conditions juridiques Le Maitre d’ouvrage
d’exécution du chantier ou
principalement : Le Maitre d’ouvrage délégué
 Les parties contractantes (M.O.D)
 Le délai d’exécution ou
 Le montant des travaux Le Maitre d’œuvre
 Les modalités de (éventuellement)
paiement
 Les conditions de
réalisation
02 Devis quantitatif et estimatif Définit la décomposition du prix  L’Architecte
global du contrat sous forme de  L’Ingénieur d’études
tableau matériel comportant :  Le Bureau d’étude
 Les articles des  Le Cabinet
différents corps d’états  Le Maitre d’œuvre
 Les quantités à mettre en
œuvre
 Les prix unitaires
 Les prix totaux
03 Plans d’exécution Ensemble des pièces graphiques  L’Architecte
comprenant :  L’Ingénieur d’études
 Les plans  Le Bureau d’étude
topographiques  Le Cabinet
 Les plans architectes  Le Maitre d’œuvre
 Les plans de détails
techniques (béton armé,
charpente métallique,
lots techniques ;
plomberie ; électricité ;
climatisation ;
menuiseries, etc. …)
04 C.P.T.P (Cahier des Définit l’ensemble des normes  L’Architecte
Prescriptions Techniques de construction des différents  L’Ingénieur d’études
Particulières) ouvrages, conformément aux  Le Bureau d’étude
DTU : dosages, résistances,  Le Cabinet
prescriptions, références,  Le Maitre d’œuvre
technologies, procès, etc. …
05 Devis descriptif Donne la description de  L’Architecte

11
l’ensemble des travaux depuis la  L’Ingénieur d’études
phase préparatoire, installation  Le Bureau d’étude
de chantier jusqu’à la réception  Le Cabinet
provisoire (fin complète des  Le Maitre d’œuvre
travaux).
Complète et précise les données
contenues dans le C.P.T.P.
Reste conforme aux plans
d’exécution et au devis
quantitatif.

12
1.2- La terminologie usuelle dans les marches de travaux
1.2.1. Le Décompte provisoire
 Acompte calculé suivant l’état d’avancement des prestations
 Périodicité généralement mensuelle bien que possible à tout moment
 É laboré généralement de façon cumulative sur la base du montant total du marché
déterminé à partir d’un devis quantitatif-estimatif ou du cadre de décomposition du
prix global forfaitaire
 Fait l’objet d’attachements contradictoires dans le cas de marchés à prix unitaires

1.2.2. Le Décompte définitif


 Consacre le solde définitif de l’ensemble des prestations du marché
 Est élaboré après la réception provisoire sans réserve dû ment constatée par P.V
 Peut faire l’objet d’une retenue de garantie en cas de non fourniture d’une caution
bancaire d’égal montant
1.2.3. La Réception provisoire
• Est prononcée à l’achèvement complet des prestations (100%) à la demande
expresse du titulaire du marché
• Un procès verbal en bonne et due forme est établi, à cet effet, par la commission
compétente avec la liste et la signature des représentants de toutes les parties
concernées
• Déclenche, pour les marchés de travaux, le processus de règlement du décompte
définitif ou de l’acompte soldant le marché.
1.2.4. La Réception définitive
• Est prononcée au terme du délai de garantie généralement un (01) an pour les
travaux
• Un procès verbal en bonne et due forme est établi, à cet effet, par la commission
compétente avec la liste et la signature des représentants de toutes les parties
concernés
• Déclenche, pour les marchés de travaux le début de validité de la garantie
décennale
1.2.5. L’Avenant
• Additif au Marché Initial
• Peut être à incidence financière ou non financière

13
• Le cumul des avenants ne peut dépasser les 30% du Marché Initial (sauf, pour les
avenants de reconduction de marchés de clientèle, par exemple)
• Doit faire l’objet d’une Autorisation de la DCMP pour les marchés visés à l’article
149 du code.
• Aucun avenant ne peut être conclu après la réception provisoire du marché
1.2.6. Le Marché complémentaire
• Est intégré dans le marché initial par voie d’avenant.
• Le cumul des Marchés complémentaires (y/compris Avenants classiques) ne peut
dépasser le tiers du Marché Initial
• Le marché complémentaire doit faire l’objet de prestations Imprévues mais
nécessaires à l’exécution du marché.

14
CHAPITRE ii : Les critères de qualification dans les marchés de
travaux
2.1. Critères de qualification technique et professionnelle.
Ils doivent être expressément indiqués dans le DAO pour être déterminants dans
l’évaluation des offres des candidats. Ce qui permet de relativiser la notion assez
controversée de « MOINS DISANT ». Les qualifications des candidats aux marchés de
travaux doivent être prouvées par des justifications (attestations en bonne et due
forme et références personnelles avérées). Il s’agit essentiellement de :

 Activités ou marchés réalisés de même nature (article 44.b)


 Performances techniques, coû t d’utilisation (article 59.1)
 Délai de livraison ou d’exécution
 Mesures de protection de l’environnement (éventuellement !)
 Capacités techniques des personnels et ressources humaines
 Adéquation des matériels et équipements d’exécution (en nombre et en qualité)

2.1.1. L’attestation de la CNQCE pour les marchés de BTP


Aux termes des articles 43.g et 46.1 du code des marchés publics, cette attestation est
exigée des candidats de marchés de BTP, quelque soit le mode de passation.

Or, la commission chargée de délivrer ces attestations est en panne de fonctionnement,


même si aucune mesure n’est encore prise pour la redynamiser depuis sept (07) ans. Il
s’agit d’une situation assez bien connue de la DCMP, de l’ARMP et des autorités
contractantes.

Au demeurant, les spécifications techniques contenues dans le DAO, ou les procédures


d’AO avec pré qualification, sont des alternatives à l’exigence de l’attestation de la
CNQCE.

15
2.1.2. Les appels d’offres AVEC ou SANS pré qualification
 A.O avec pré-qualification recommandé dans le cas de travaux importants ou
complexes et exceptionnellement de fournitures de matériels devant être
fabriqués sur commande ou des services spécialisés (article 71.1)
 La pré-qualification est basée exclusivement sur l’aptitude des candidats à
exécuter le marché de façon satisfaisante, selon les critères ci après :
 Références concernant des marchés analogues
 Moyens matériels et humains disponibles
 Capacité financière
 L’A.O avec pré qualification doit faire l’objet d’une publication d’un avis d’appel
public à candidature conformément aux articles 56 et 63 du Code.

NE PAS CONFONDRE AVEC L’A.O EN DEUX ETAPES

 En cas d’A.O avec pré-qualification, les offres ne remplissant pas les conditions
requises, font l’objet de rejet par la CM (article 71.7)
 En cas d’A.O en deux étapes, la différence réside en ce que :
 Le marché doit être d’une grande complexité ou bien le choix est basé sur
des critères de performance et non de spécifications techniques détaillées
(article 72.1)
 La procédure doit être motivée par l’AC qui la soumet obligatoirement à
l’avis de la DCMP
 Le délai minimal de réception des candidatures ou de demande de
participation est de 45 jours calendaires au lieu de 30 jours.
 Dans un A.O en deux (02) étapes, les candidats ne sont pas éliminés lors
de la 1ere étape.

16
2.2. Les critères de qualification financière exigés des candidats

A ce niveau, il faut éviter les cumuls exagérés de critères de qualification financière pour
un marché donné. Certains critères jugés « exorbitants » notamment pour les PME,
peuvent faire l’objet de recours auprès du CRD.

 Chiffres d’affaires et bilans certifiés des trois (03) dernières années :


 Ils permettent à la CM d’apprécier le niveau de charge de travail que le
candidat est capable de supporter (annuellement), leur taux de progression
ou de régression. Ils doivent être en cohérence avec les attestations de service
faits fournies par les candidats.
 Les bilans certifiés, parfois difficilement obtenus par certains candidats,
posent quelquefois des problèmes d’analyse et d’appréciation par les
membres de la CM.
 Garantie de soumission
 Elle a pour vocation exclusive de garantir la validité de l’offre soumise et la
possibilité de sanctions pécuniaires à l’encontre de candidats voulant se
désister pendant la période d’engagement de la soumission.
 Elle est encadrée par le Code entre 1% et 3% du montant prévisionnel du
marché et s’exprime en valeur absolue.
 Attestation de capacité financière
 Elle est délivrée par les organismes financiers sans aucun engagement de leur
part
 Elle ne donne que des indications sur le volume de transactions financières
notamment les montants des marchés domiciliés, par exemple, au niveau de
l’organisme financier concerné.
 Elle permet, toutefois, à l’AC de faire une corrélation et de corroborer les
informations liées aux bilans et aux chiffres d’affaires.
 Attestation de liquidités
 Elle est délivrée par les banques pour justifier de la situation de trésorerie
des candidats.

17
 Elle permet à l’AC de juger de la capacité d’autofinancement des candidats
notamment en cas de retard de paiement dans les décomptes dû s.
 Attestation d’engagement d’octroi de crédit bancaire
 Elle est délivrée par les banques pour prouver que le candidat, en cas
d’attribution du marché en sa faveur, peut compter sur sa banque, pour le
financement de ses actifs circulants et de son besoin en fonds de roulement
(achats de matériaux, paiement des salaires, et.) en attendant le règlement des
comptes dû s.
 Attestation de facilité de trésorerie
 Elle est délivrée par une banque pour justifier son acceptation de faire, par
exemple, des avances sur les décomptes en cours de règlement ou de services
faits en cours de liquidation sur la base de justificatifs dû ment signés et
approuvés par l’AC.

18
2.3. Précisions sur les garanties exigées dans l’exécution des marches de travaux

 Garantie de bonne exécution (articles 115 à 119)


 La garantie de bonne exécution (GBE), quand elle est requise, est fournie par le
titulaire du marché au moment de la signature avant tout paiement.
 Elle ne peut être supérieure à 5% du montant du marché et peut être
remplacée par une garantie à 1ere demande, une caution personnelle et solidaire
ou, à défaut, par des prélèvements sur les acomptes à payer.
 Elle est remboursée à la réception provisoire des travaux, dans le cas où le
marché prévoit un délai de garantie.
 Retenue de garantie (articles 118 et 119)
 Elle est appliquée (au taux maximum de 5%) sur chaque acompte à payer, en cas
de marchés comportant un délai de garantie
 Elle peut être remplacée par une garantie à 1ere demande ou par une caution
personnelle et solidaire d’égal montant.
 Elle est remboursée à l’expiration du délai de garantie, après levée de toutes les
réserves éventuelles émises par l’AC.
 Garantie décennale
 Elle est généralement exigée pour les marchés de travaux à l’expiration du délai de
garantie.
 Elle est délivrée par les compagnies d’assurance sur la base d’un rapport de
définition de risques établi par les bureaux de contrô le technique (en vue de la
garantie décennale)

19
CHAPITRE III: RESPONSABLITES ET RISQUES ENCOURUS
AU PLAN PENAL

3.1. Phase de Passation des Marchés

 Délit d’initié

Peut être opposé à chaque responsable (même après leur cessation de fonction) du
fait de leurs connaissances de certains éléments notamment budgétaires, à savoir:
chefs d’établissement, DAF/RAF, Contrô leurs ou Auditeurs comptables et financiers,
etc.

D’où l’utilité de la nomination des membres suppléants et de la séparation des


pouvoirs (ex: Auditeur Internes V/S Président C.M).

 Conflit d’intérêt

Peut être opposé à chaque membre de la CPM et de la CM (ainsi que leurs


suppléants) du fait du respect du principe Sacro-saint : « On ne peut être Juge et
Partie ».

Exemple : Membre de la C.M et associé ou proche Parent d’un Candidat au Marché.

 Collusion

Fausse concurrence organisé entre un candidat et d’autres dont les offres ne servent
qu’à couvrir celle du premier.

Il s’agit d’une anomalie particulièrement ciblée par les Auditeurs de M.P, dans le
cadre de la lutte contre la corruption (ARMP, OFNAC, IGE, Cour des Comptes).

 Gré à gré non autorisé.


 Les marchés par entente directe doivent, obligatoirement, faire l’objet d’une
autorisation préalable de la DCMP, quelque soit le montant ou les motifs
évoqués (Urgence impérieuse, exclusivité, secret-défense, avenant, marché
de clientèle, etc.).
 Tout marché par entente directe autorisé, doit inclure, obligatoirement, une
clause de vérification «  a posteriori » des prix de revient proposé par
l’attributaire du marché concerné.

20
3.2. Phase d’exécution du marché

 Défaut de garantis requises


1. Tout marché doit faire l’objet d’une garantie de bonne exécution (GBE) selon
les seuils prévus, conformément au Code et à l’arrêté du MEF.
2. Tout marché prévoyant undélai de garantie, doit faire l’objet d’une retenue
de garantie ou d’un cautionnement bancaire, conformément au Code.
3. Toute avance forfaitaire de démarrage sur Marché doit respecter strictement
la réglementation, à savoir :
 Délai d’exécution supérieur à 03 mois.
 Clause d’A.D expressément prévue dans le Marché.
 Montant maximum, le cas échéant égal à 20% du montant TTC du
marché concerné (enregistré).
 Cautionnement bancaire (par un organisme agréé par MEF) d’un
montant égal à l’A.D sollicitée.
 Restitution de la caution bancaire après solde de l’A.D (1er
remboursement supérieur ou égal à 40% d’exécution et dernier
remboursement inferieur ou égal à 80% d’exécution).
4. Tout marché de travaux, doit faire l’objet d’une garantie décennale (après la
réception définitive) délivré par les compagnies d’assurance sur le base d’un
rapport circonstance de définition de risques élaboré et signé par un bureau
de contrô le technique agréé (Veritas, Socotec, Alpages, etc.)
 Prestations fictives
 Il s’agit de factures ou décomptes payés et non exécutés réellement (défaut de
pièces justificatives : réception partielle, réception provisoire, réception
définitive, existence physique prouvée par un rapport d’expert, attachement
contradictoire et Procès verbaux en bonne et due Forme etc.)
 C’est l’exemple flagrant de détournement de derniers publics.

 Règlements complaisants
 Il s’agit, généralement, de facteurs mémoires ou décomptes payés au delà de
leur niveau d’exécution (ex : 80% de prestations payées contre 60% de
prestations réellement exécutées).
 C’est souvent le prétexte de beaucoup de marchés résiliés avec des reliquats
budgétaires insuffisants par l’achèvement correct des prestations prévues.
 Non application des pénalités
 Tout marché public doit inclure une clause relative à l’application de pénalités,
en cas de retard dans le délai contractuel prévu expressément dans le marché.

21
 Le défaut d’application, le cas échéant, entraine la responsabilité entière de la
PRM, assimilable à un détournement de derniers publics.

LECONS A TIRER DE CAS DE LITIGES CELEBRES

Les chantiers de Thiès

 Les Marchés ont été régulièrement passés, évalués par les organes légaux de l’Etat,
conformément au Code des Marchés Publics (Décret 82-690) et attribués aux grands
Entreprises que sont : C.S.E,C.D.E, Fougerolles et Jean Lefèvre.
 Le Prétexte de « fausses factures » était fallacieux car les Entreprises ont facturés
conformément à leurs devis initiaux et leurs marchés approuvés par les Autorités
compétentes.
 Ce qui a justifié le Verdict d’acquittement total en faveur du responsable de Jean Lefèvre
malgré les conclusions du rapport des Experts commandités par l’IGE

Le Projet de l’ANOCI (Corniche Ouest)

 L’entreprise Jean Lefèvre avait participé au 1er Appel d’offre et son offre avait été
évaluée moins-disante face à ses concurrents.
 Toutefois, l’A.O avait été déclaré « infructueux » du fait que le budget initialement prévu
par l’ANOCI était insuffisant (inférieur à l’offre soumise par JEAN LEFEVRE).
 Une relance de l’A.O a été faite sur la base d’un nouveau budget augmenté par l’ANOCI,
mais Jean LEFEBRE a refusé de soumissionner et a réclamé l’attribution.
 Son recours, non conforme au NCMP, a été rejeté par l’ARMP et le marché attribué à
l’entreprise FOUGEROLE.

La Route FATICK-KAOLACK

 L’A.O lancé prévoyait un marché global et forfaitaire et une technologie routière précise,
avec une clause spécifiant que les variantes n’étaient pas acceptées, malgré les
observations et demandes d’éclaircissement faites (avant le dépô t des offres) par
l’entreprise Jean LEFEBVRE devenue attributaire du marché.
 L’entreprise Jean LEFEBRE a déposé son offre conformément au cahier des charges et a
réalisé ses prestations conformément à la technologie prévue dans l’A.O, en toute
connaissance de cause.
 Ceci a été une erreur fatale car les travaux se sont dégradés avant la date de réception
définitive (durant donc le délai de garantie d’un an, conformément au Code des Marchés
Publics).
22
23
CHAPITRE IV : Enjeux et perspectives des marchés de travaux
suite aux offres spontanées

Observations et craintes du Secteur Privé National


Les organisations patronales (CNES, CNP, CCIAD, UNACOIS, MEDS, etc.) notamment à
travers leurs syndicats professionnels (SNBTP et SPEBTPS) semblent très réticentes
vis-à -vis de la logique des « offres spontanées », telle que décrite à l’article 81 du
code des marchés publics.
Il s’agit de :
 DAO élaboré sur la base d’études préalables réalisées par l’auteur de l’offre
spontanée (alinéa 2).
Ce qui lui confère une certaine longueur d’avance avec des velléités de transmettre
certaines informations pas totalement fiables et probablement orientées de façon
subtile.
 Montant exigé pour recourir à la « négociation directe » élevé à hauteur de 50
milliards minimum (alinéa 3). Ce qui est difficilement atteignable par les PME
sénégalaises et donne une large porte d’entrée aux entreprises étrangères.
 La sous-traitance prévue en faveur des entreprises nationales par les entreprises de
droit non communautaire, arrêtée à la barre de 10% minimum, est estimée très
faible par les entreprises sénégalaises eu égard aux enjeux de développement socio-
économique des PVD comme le SENEGAL (alinéa 3).

Les risques de dérives ou malversations découlant des possibilités de


« négociations directes »
La « négociation directe » est une possibilité offerte à l’AC dans le cas d’une offre
spontanée mais selon des conditions strictement encadrées par le Code dans l’article
81
(alinéas 3,4 et 5)
Ce qui se traduit, à mon avis, par ce dicton :

« OFFRE SPONTANEE SE SIGNIFIE PAS MARCHE


INSTANTANE » 24
Par contre, les risques à craindre peuvent se résumer comme suit :

 Les AC, pour des raisons diverses (enjeux politiques, intérêt personnel, non
maîtrise de la réglementation spécifique), confondent la procédure de « négociation
directe » (telle que prévue à l’alinéa 81.3) avec la procédure classique d’entente
directe.
 L’accaparement massif des très gros marchés (>50 milliards) par les entreprises
étrangères. Ce qui risque de réchauffer le front social à travers des revendications des
syndicats patronaux, qui, au demeurant, gagneraient à s’organiser pour susciter des
offres spontanées au niveau national ou communautaire.
 La porte ouverte à certaines malversations de la part d’acteurs véreux, de
chasseurs de primes ou d’intermédiaires divers (courtiers, démarcheurs, etc.)

Les conséquences fâcheuses donneraient grande matière, dans les années à


venir à des structures telles que l’OFNAC, la CREI, le CENTIF, et autres.

Réflexions pertinentes sur les exigences de réalisation du PSE

Le PSE (Plan Sénégal Emergent) comporte des projets très importants, complexes
et essentiels pour un développement impératif à l’horizon 2025, grâ ce à la réalisation
d’infrastructures très onéreuses et dont les financements ne sont pas encore
définitivement bouclés.

Or, certaines motivations d’ordre éminemment politique peuvent être à la base de


fortes tendances à l’utilisation abusive de «la négociation directe » en matière
d’offre spontanée. Pour éviter tout cela, certaines dispositions d’avant-garde et
d’anticipation managériale doivent être prises par nos gouvernants, à travers les A.C,
comme suit :

 Respect scrupuleux de la réglementation selon la trilogie en vigueur dans l’esprit du


Code : transparence, équité, impartialité, en ce qui concerne la procédure d’offre
spontanée de façon à concilier les préoccupations du Secteur Privé National et des
impératifs de croissance économique déclinées dans le PSE.

25
 Prévoir une discrimination positive en faveur des entrepreneurs nationaux et
communautaires, en modulant les montants minimum des offres spontanées en
fonction de l’origine des capitaux (entreprises issues de l’UEMOA Versus
entreprises hors UEMOA).
 Envisager des stratégies très significatives de partenariat local entre les
entreprises nationales et celles non communautaires ayant déposé des offres
spontanées susceptibles de faire l’objet de « négociations directes », à savoir :

 Hausse du taux de sous-traitance à un niveau relativement substantiel


(minimum :30%) afin de favoriser les techniques HIMO dans les marchés de
travaux.
 Introduction de clauses appropriées tenant au renforcement des capacités des
entreprises communautaires, au transport de technologies et de compétences.
 Juxtaposition, en vue d’un arbitrage au niveau des agrégats macro-économiques et
indicateurs sociaux de l’ensemble des avantages et inconvénients découlant de
l’opportunité du maintien ou non de la procédure d’offre spontanée dans le
code des marchés publics ou son transfert dans la loi P.P.P

26
Enjeux et Perspectives de Missions d’Audit Technique
dans les marchés de travaux

Audit des procédures de marchés de travaux (choix des Maîtres d’œuvre et des
Entrepreneurs de travaux)

Cette phase sera similaire à la revue de conformité initiée depuis 2009 par l’ARMP mais qui
cible exclusivement les marchés de travaux réalisés notamment par certaines structures
telles que : les Sociétés d’Infrastructures de BTP, Routes, Ouvrages d’Arts,
Hydraulique-Assainissement, ex : SICAP, SNHLM, SONES, SNPAD, AGETIP, AGEROUTE,
etc.

Il s’agira de se prononcer sur le choix judicieux (et conforme aux dispositions du Code) des
Maîtres d’œuvre (Bureaux d’Etudes, Bureaux de Contrôle, Architectes, Ingénieurs-
Conseils, etc.) et des Entreprises de travaux tous Corps de métiers.

Une attention particulière peut être portée sur le bien-fondé de mesures dérogatoires
éventuellement accordées (entente directe, AOR, Avenants et marchés
complémentaires, etc.) ainsi que sur la justification des divers recours et réclamations
dans la décision d’attribution.

Il en sera de même pour tous les aspects liés aux velléités de conflit d’intérêt, de délit
d’initié, de collusion, etc.

Audit de la qualité des prestations des Maître d’œuvre (Etudes, DAO et Suivi)

Cette phase permet à l’Auditeur de se prononcer sur la qualité des prestations fournies
dans les étapes importantes et préalables aux marchés de travaux que sont : les études,
l’élaboration du DAO, etc.

En effet, tout défaut de consistance, d’exhaustivité et de qualité totale dans les études et
dans la confection du DAO, impacte négativement dans l’exécution du marché.

Les effets néfastes peuvent être :

27
 Une suite d’A.O. réputée infructueuse ou sans suite.
 Des travaux de mauvaise qualité découlant d’études inappropriées ou réalisées par
des personnes insuffisamment compétentes.
 De nombreux avenants ou marchés complémentaires à quoi s’ajoutent les
inconvénients liés au dépassement de budget ou de délai.
La mauvaise qualité des prestations d’études, par exemple, peut découler de TDR
mal élaborés (responsabilité partagée) ou d’Experts non compétents ou
inexpérimentés (évaluation biaisée).

Audit technique de l’exécution physique des travaux

Cette phase a pour finalité de lutter de façon drastique contre les dégradations
prématurées et les défectuosités importantes constatées dans les infrastructures
(Ecoulement de Bâtiments, effondrements de Ponts, Ouvrages d’Arts ou de Châteaux
d’eaux, déformations et défoncements de tronçons routiers) dans des délais
relativement courts (moins de 10 ans).

En effet, les grandes infrastructures ont toujours été, au Sénégal et dans le monde, le
socle privilégié par certains Acteurs pour exercer des pratiques de malversations
diverses.

L’audit technique qui sera commandité, dans les missions à venir consistera à vérifier, en
détail certains marchés échantillonnés et/ou cibles notamment dans les aspects tenant (en
conformité avec le CPTP et le descriptif des travaux) :

 A la technologie de mise en œuvre


 Au mode de réalisation des fondations
 Aux dimensions et quantités réellement exécutées
 Au degré de qualité atteinte (dosage, normes, caractéristiques, spécifications, etc.)

L’audit technique sera réalisé selon une démarche très approfondie par des Experts
techniques pointus et de haut niveau, non assujettis au conflit d’intérêt (Exemple :

28
Exclusion systématique de tout ingénieur ou B.E. ayant été déjà prestataire dans une
structure à auditer).

29

Vous aimerez peut-être aussi