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Michelis di Rienzi
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les
religions
ignorées
Librairie du Phare
13,Rue Valette
PARIS (Ve)
DU MÊME AUTEUR
A LA MEME LIBRAIRIE :
EN PREPARATION :
Les coulisses du Vatican.
Nous vivons un siècle de fer. La haine monte à tous
les horizons. Le matérialisme et l'athéisme versent à
l'envie le désespoir aux hommes. Comment ne pas se
tourner avec sympathie vers les derniers idéalistes, vers
les nobles âmes obstinées qui parlent encore de foi,
d'idéal et d'espoir ?
Certes, les grandes religions officielles professent des
doctrines attachantes. Mais leurs antiennes sont trop
connues. Et puis, avouons-le, figées depuis tant de siè-
cles, installées dans leur puissance, « parvenues » en
quelque sorte, elles nous intéressent moins vivement que
les vieux rites qui, pour avoir manqué leur conquête
du monde, n'en survivent pas moins — ou que les
petits cultes nouveau-nés, confidentiels, tout vibrants de
la combativité des prophètes et de l'enthousiasme des
martyrs.
Nous avons continué (*) notre prospection, à la décou-
verte de ces Religions ignorées.
Nous n'avons pas été déçu. Les chapelles et les tem.
ples décrits dans ce livre nous sont apparus comme des
oasis de sérénité, au milieu de la tourmente. Quand le
monde entier revendique des droits, on a la surprise d'y
entendre encore le mot : devoir. Quand, presque par-
tout, les muscles comptent plus que les cerveaux, on y
proclame encore la suprématie d'un idéal. Nous avons
vu d'humbles peuples — cinquante ou cinq cents fidèles
— y réaliser très simplement et très quotidiennement
cette Egalité et cette Fraternité qui, ailleurs, ne sont plus,
hélas, que des inscriptions dérisoires...
(1) Les Petites Eglises, Editions du Phare, 13, rue Valette, Paris, Ve.
vement « vieux-catholique » anglais, réorganisation qui
s'opéra en Angleterre dans le cours de l'année 1917.
Il faut croire que les préoccupations de la guerre mon-
diale ne pesaient pas lourd à ce moment pour qu'il pût
être question de réformes confessionnelles... à moins
qu'elles ne fussent, au contraire, des plus intenses en rai-
son de la « salvation » des âmes que la nouvelle église
voulait opérer.
Quoi qu'il en soit, en voici la caractéristique :
« L'Eglise Catholique libérale unit le culte catholique,
son rituel majestueux, son profond mysticisme, le témoi-
gnage vivant qu'il rend à la réalité de la grâce sacramen-
telle, à la plus grande mesure possible de liberté intel-
lectuelle et de respect pour la conscience personnelle ».
C'est ce libéralisme dans la recherche des interpréta-
tions des Ecritures qui a servi de baptême à ce mouve-
ment chrétien dont le but est de présenter, sous un nouvel
aspect, le cérémonial catholique traditionnel.
L'Eglise Catholique libérale estime, en effet, que les
temps ne sont pas encore révolus où les maisons de priè-
res et cérémonies cultuelles seront devenues inutiles, car
la parole du Christ : « Le royaume des cieux est au de-
dans de vous », n'est pas près de se réaliser.
C'est pourquoi elle apprend à ses fidèles à « adorer
Dieu en esprit et en vérité selon les rites et les sacre-
ments institués par le Christ lui-même ».
L'acte de foi de cette Eglise « synthétique » (comme,
parfois, on l'intitule) est d'une simplicité touchante :
« Nous croyons que Dieu est amour, puissance, vérité
et lumière; qu'une justice parfaite gouverne le monde;
que, si loin qu'ils puissent s'égarer, tous ses enfants se
prosterneront un jour à ses pieds. Nous croyons à la pa-
ternité de Dieu, à la fraternité des hommes. Nous savons
que nous le servons mieux en servant notre prochain.
Ainsi sa bénédiction et sa paix seront avec nous à jamais».
L'Eglise Catholique libérale se donne pour autonome
et indépendante de toute autorité. Elle laisse ses fidèles
libres d'interpréter eux-mêmes les Ecritures et la liturgie
et accueille dans son sein tous les philosophes spiritua-
listes.
Elle prétend être une Eglise moderniste en ce qu'elle
soutient que les formes extérieures doivent s'adapter au
développement du progrès, et une Eglise historique, en
tant que continuatrice de la tradition du Christ à tra-
vers les siècles.
Son enseignement — et en cela, elle se rapproche sin-
gulièrement de la Théosophie, si elle s'éloigne du catho-
licisme officiel — proclame le principe de la réincarna-
tion et, par conséquent, de la loi de Karma. Par son ritua-
lisme, elle fait appel aux forces spirituelles qui nous en-
tourent et utilise les effets occultes et magiques (le mot ne
fait pas peur à ses adeptes) du son, des parfums et des
gestes.
Elle administre tous les sacrements sans exiger préala.
blement une profession de foi, le fait seul de les deman-
der attestant la sincérité de l'impétrant.
Tout comme dans le culte romain, le clergé est hiérar-
chisé. Il comporte des Clercs, Portiers, Lecteurs, Exor-
cistes et Acolytes ayant des attributions bien définies.
Pour l'Europe, le chef actuel de l'Ecole Catholique
libérale est l'évêque Mgr Wedgwood, résidant d'ordi.
naire en Hollande. Cependant, il n'hésite pas à franchir
la frontière lorsqu'il s'agit de conférer des ordres.
C'est ainsi qu'assez récemment, à Strasbourg, assisté de
M. Hounsfield, vicaire général pour la France, il a or-
donné prêtres quatre candidats.
Voici ce qu'en a écrit un témoin :
« Tous quatre (les candidats) portaient une ravissante
soutane violette, car jamais dans l'Eglise Libérale catho-
lique, le noir n'est employé, et aussitôt qu'ils furent
reçus clercs, c'est-à-dire aussitôt qu'ils firent partie du
clergé, on les revêtit du surplis. Et, la cérémonie termi-
née, l'Evêque et sa suite regagnèrent la sacristie, afin de
se préparer à la messe. Pendant la célébration de cette
dernière, il consacra sous-diacres, puis diacres, les qua-
tre candidats, remettant au lendemain le soin de les
recevoir prêtres. Le jour suivant, ce fut au milieu d'une
assistance aussi nombreuse que recueillie qu'il leur im-
posa les mains deux fois, et aussitôt, ils célébrèrent la
messe en même temps que leur supérieur ».
A Paris, l'Eglise catholique libérale possède, depuis
quelques années, un temple particulier, 11, rue Schœl-
cher. Mais ce n'est certes pas dans la Capitale qu'elle
compte le plus de fidèles...
On nous affirme qu'elle a des ramifications jusqu'en
Pologne et que cette fameuse Isabelle Wilukal, consacrée
évêque à Plock par l'archevêque vieux-catholique d'U-
trecht, est actuellement une des colonnes de l'Eglise ca-
tholique libérale.
Qu'on nous pardonne la vulgarité de l'expression, c'est
du coup que l'Eglise Catholique libérale n'aurait pas volé
son nom — et son renom — de « moderniste ! »
Les Théophilanthropes
;
Temple et après que ceux-ci les y ont invités, à l'issue de
leurs prières à l'Eternel 3°. les simples croyants qui ne
sont astreints qu'à suivre la morale enseignée, sans
cependant négliger l'autel de Cao-Daï, soit dans le
Temple, soit chez eux, s'ils ont un oratoire rituel.
Il y a lieu de remarquer que les pratiques spirites sont
formellement interdites aux simples croyants, alors que,
chez nous, elles demeurent à la portée de quiconque y
est ou s'y croit prédisposé.
Il n'est pas de religion sans mystère. Dans le Caodaïs-
me, c'est la possibilité pour les hommes, de correspondre
avec la Divinité elle-même qui demeure inexplicable...
Mais, dit Méphistophélès à Faust il vaut mieux traverser
le monde sans rien approfondir !
Il existe en Cochinchine, à Tay-Ninh, un grand temple
caodaïste qualifié de provisoire. Si nous en croyons une
illustration qui nous a été confiée, il ne manque ni de
grandeur, ni d'imprévu :
Que l'on se figure une immense salle rectangulaire.
au sommet de laquelle est une sorte de chœur où se
dressent les statues des principaux personnages honorés
par les Caodaïstes.
Dominant tout, nous y voyons un œil flamboyant
entouré d'étoiles. C'est le Logos, « l'Œil de Dieu tout-
puissant qui voit et surveille tout ». Les personnages qui
viennent ensuite sont : Çakiamouni (Bouddhisme),
Laotseu (Taoïsme), Confucius (Confucianisme), puis les
représentants actuels de ces doctrines. Vient enfin Jésus.
Au dessous, prend place Thân-Dao, le Chef des Anges.
Une large table où sont placés des chandeliers rouges,
les objets du culte et les plateaux aux offrandes, ferme
le chœur. Immédiatement après, dans une espèce de
proscenium, sont les trônes des hauts dignitaires formant
le Comité directeur de la Religion nouvelle : en premier
»
lieu et isolé, le siège du « Pape (Giao-Tong), ensuite,
ceux des « cardinaux » chargés, les uns du pouvoir
législatif, les autres du pouvoir exécutif. (Un siège de
cardinal est réservé à un dignitaire féminin).
Ces personnages représentent les cinq principales
doctrines : « Confucianisme qui enseigne les devoirs de
l'homme à l'égard de soi-même et de ses semblables;
Mythologie ou déification qui enseigne comment l'hom-
me doit se perfectionner pour devenir saint; Taoïsme
qui enseigne comment l'homme doit se perfectionner
pour être admis au rang des Anges; Théosophie chré-
tienne qui enseigne comment l'homme doit se perfec-
tionner pour être admis au grade des Esprits supérieurs;
Bouddhisme qui enseigne enfin comment l'homme doit
se perfectionner pour être admis au grade de Bouddha ».
L'immense salle comporte un emplacement spécial
pour les dames dignitaires et les dames fidèles; un autre
pour les dignitaires hommes et, finalement, un troisième
pour les simples fidèles hommes.
A l'entrée est disposé l'autel de Ho-Phap, Bouddha
gardien de la Porte Divine.
Peut-être se demandera-t-on pourquoi le Christ a une
place dans la figuration que nous venons d'esquisser ?
C'est qu'il sert de trait-d'union entre le Confucianisme,
le Taoïsme et le Bouddhisme. S'il est placé au-dessous
des divinités extrême-orientales, c'est parce qu'il est
venu au monde plusieurs siècles après.
Durant les cérémonies, tous les assistants sont tenus de
se mettre à genoux pour réciter les prières,
sauf les
élèves-prêtres qui restent debout, les mains jointes et
veillent aux offrandes.
Les dignitaires sont habillés en trois couleurs : jaune,
pour les Bouddhistes; bleue, pour les Taoïstes; rouge,
pour les Confucianistes. Les dames sont vêtues de blanc.
En somme, le Caodaïsme ou Bouddhisme rénové est
au Bouddhisme ce qu'au XVIe siècle, a été la Réforme
par rapport au Christianisme. Mais, loin de faire couler
le sang, cette religion a fait preuve de la plus large
tolérance, n'ayant jamais déclaré que, hors de sa morale
et de sa doctrine, il ne pouvait y avoir qu'erreur ou
châtiment.
A cette heure où le monde entier est traversé d'une
vague de haine, où deux grands peuples sont aux prises
dans le lointain Levant, qui sait si le Caodaïsme n'aura
pas son heure ?
Nous pouvons sourire et, comme Lucrèce, regarder
quiètement de notre rivage la mer orageuse où d'autres
courent de terribles périls. Mais sommes-nous si bien à
l'abri pour nous désintéresser des grands mouvements
religieux où qu'ils se dessinent, et ne devons-nous pas
souhaiter le triomphe de tout ce qui tend à réaliser cette
fraternité sociale prêchée par tous les Evangiles et toutes
les confessions ?
Les Raskolniks