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CORRIGÉ
Cette dernière équation nous donne l' évolution de p t dans le temps. Comme l'inflation
en t -1 est de 0 on obtient :
pt = 0,02 = 2 %
b) Si la moitié des salariés ont des salaires indexés sur l'inflation alors la courbe de
Phillips prend la forme suivante:
pt = 0 + 0,04 = 0,04
c) L'indexation des salaires fait qu'une diminution du taux de chômage a des effets plus
importants sur le taux d'inflation. Plus la part des salaires qui sont indexés sur
l'inflation est grande, plus l'effet du chômage sur l'inflation sera grand.
On commence par calculer le taux d'inflation annuel avec pt = (Pt - Pt-1 ) / Pt-1
On obtient:
year Niveau des prix Inflation
1960 88.7
1961 89.6 0.0101
1962 90.6 0.0111
1963 91.7 0.0124
1964 92.9 0.0130
1965 94.5 0.0172
1966 97.2 0.0285
1967 100.0 0.0288
1968 104.2 0.0420
1969 109.8 0.0537
1970 116.3 0.0591
1971 121.3 0.0429
1972 125.3 0.0329
1973 133.1 0.0622
1974 147.7 0.1096
1975 161.2 0.0914
1976 170.5 0.0576
1977 181.5 0.0645
1978 195.4 0.0765
1979 217.4 0.1125
Pour les années 60, la relation entre le taux d'inflation et le taux de chômage aux Etats-Unis est décrite
dans le graphique ci-dessous:
60s
0.06
0.05
taux d'inflation
0.04
0.03
0.02
0.01
0
2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
taux de chômage
On constate que pour les années 60 il existe bien une relation négative entre inflation et chômage. Les
points de notre graphique sont bien alignés le long d'une courbe décroissante, à des taux d'inflation
élevés correspondent des taux de chômage faible et vice versa.
70s
0.12
0.1
taux d'inflation
0.08
0.06
0.04
0.02
0
3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0
taux de chômage
On peut constater que dans cette décennie la relation négative entre inflation et chômage disparaît. Les
points ne montrent pas une relation particulière, on pourrait dire que le taux d'inflation et le taux de
chômage n'ont pas d'influence l'un sur l'autre.
Comme on a discuté dans le cours, la différence entre ces deux décennies vient d'un changement dans
les anticipations d'inflation des ménages et entreprises américaines. La décennie des années 60 fut une
période caractérisée par des taux d'inflation faible s et stables: le taux d'inflation est en dessous de 2 %
jusqu'à 1965 et en dessous de 3 % jusqu'à 1967. On peut donc considérer que les anticipations
d'inflation du public ne changeaient pas et étaient proches de zéro. Sous ces anticipations on aura bien
une relation négative entre inflation et chômage.
Dans les années 70, par contre, l'inflation monte fortement et atteint des pics de 10 ou 11 %. Dans ces
conditions il n'est plus raisonnable de supposer que les anticipations d'inflation du public ne changent
pas. Si le public anticipe des taux d'inflation de plus en plus élevés la relation entre inflation et
chômage peut disparaître.
pt e = pt
Pourquoi est-ce qu'on suppose que le public peut anticiper correctement le taux d'inflation?
Parce que l'on suppose qu'il connaît au moins aussi bien que le gouvernement le modèle
de l'économie utilisé pour déterminer la politique économique. Il peut donc prévoir les
actions du gouvernement et calculer l'inflation à l'équilibre.
b) Si cette hypothèse est vérifiée, l'inflation anticipée et l'inflation réalisée sont toujours
égales. En conséquence, le taux de chômage sera toujours égal à son niveau structurel.
La courbe de Phillips sera donc une droite verticale, à tout taux d'inflation correspond
le taux de chômage un .
c) Typiquement une telle politique aura un coût en termes de chômage. Au moins parce
qu'elle ne sera pas parfaitement crédible et parce qu'il existe des rigidités nominales dans
toute économie. Mais les ajustements seront plus rapides (et donc le coût sera plus faible)
si les agents ont des anticipations rationnelles plutôt qu'adaptatives.
Jusqu'a t=0 le taux d'inflation est de p0. Au temps t =1 le taux de chômage sera donc
supérieur à son taux structurel:
u1 - 5% = p1 e - p1 = p0 - p*
u2 - 5% = p2 e - p2 = p* - p* = 0
Dans les périodes suivantes le chômage restera à son niveau structurel. Le ratio de
sacrifice sera donc:
b) Le gouvernement va définir le taux d'inflation des périodes t, t+1, ... de telle sorte que
le taux de chômage soit 1 point au dessus de 5 % jusqu'à ce que l'inflation ait atteint 2
%. Pour la période t on aura:
pt = pet - (ut - 5 %) = 12 % - 1 % = 11 %
(ut − 5%) + (ut+1 − 5%) + ...+ (ut +9 − 5%) 1% +1% + ...+ 1% 10%
SR = = = =1
12% − 2% 10% 10%
d) Notez qu'avec ces anticipations l'inflation en période t sera une moyenne pondérée
entre l'inflation en période t-1 et l'objectif du gouvernement de 2 %, et cela même si le
taux de chômage reste égal à son niveau structurel. Supposons donc que le
gouvernement maintiendra le chômage toujours égal au taux de chômage structurel
puisqu'il n'a pas besoin de l'augmenter pour faire baisser l'inflation. Dans ce cas,
l'inflation aux périodes t, t+1, ... sera égal à:
et ainsi de suite. Comme l'inflation en t est toujours une moyenne pondérée entre celle de
t-1 et 2 % on s'approchera de plus en plus de 2% sans jamais vraiment 'atteindre. Il
s'ensuit qu'il faudrait un nombre infini de périodes pour que l'inflation soit à 2 %, mais
après un certain nombre de périodes elle sera déjà assez proche de cette limite. Le ratio de
sacrifice dans ce cas est de 0 puisque l'on a supposé que le gouvernement maintiendra le
chômage toujours à son niveau structurel.
On constate que le ratio de sacrifice est bien plus favorable que celui du point précédent.
Un ratio de sacrifice de 0 signifie qu'il n'est pas coûteux de réduire l'inflation. La
différence vient du fait que l'on a supposé que le gouvernement a une certaine crédibilité
auprès du public. Cette crédibilité est "mesurée" par le paramètre ß, la probabilité de
réussite que le public assigne au gouvernement. Dans le cas que l'on considère il suffit que
le public assigne une probabilité positive à l'objectif du gouvernement (inflation de 2%)
pour que l'inflation commence à diminuer.
e) En règle générale, un gouvernement qui veut réduire l'inflation au coût le plus bas
possible a intérêt à être crédible aux yeux du public. Dans l'exemple du point précédent,
pour des valeurs plus grandes de ß l'inflation va diminuer plus rapidement. L'essentiel est
donc que le public croie que les politiques que le gouvernement annonce pour faire baisser
l'inflation seront effectivement mises en oeuvre; qu'elles ne seront pas abandonnées en cas
de hausse du chômage. Cette crédibilité peut être difficile à obtenir, particulièrement pour
des pays en développement avec une longue histoire inflationniste.
5.- L'inflation aujourd'hui
1.- Le "yield" d'une obligation est en fait son taux de rendement, c'est à dire le taux de
rendement interne de l'investissement qui consiste à acheter l' obligation à son prix actuel
et la garder jusqu'à maturité. Ce taux de rendement est un taux nominal, le taux réel sera
approximativement égal au yield moins le taux d'inflation "moyen" sur la durée de
l'investissement (i.e. le nombre d'années jusqu'à la maturité de l'obligation).
Un investisseur doit s'intéresser aux rendements réels. Il s'ensuit que si le taux d'inflation
sur les années à venir augmente, il devrait demander un yield plus élevé de telle sorte que
le taux de rendement réel reste au même niveau. C'est pour cela que en observant des
yields des obligations qui montent le journaliste de The Economiste conclu que les
investisseurs s'attendent à une montée de l'inflation.
2.- Si les entreprises produisent en dessous de leur capacité maximale (c'est à dire que les
industries produisent moins de ce qu'ils pourraient) alors une augmentation de la demande
agrégée entraînera une augmentation de l'offre agrégée sans pour autant avoir d'impact sur
les prix (ou peu d'impact). Ceci parce que les entreprises peuvent justement utiliser ses
capacités jusqu'alors dormantes.
Par contre, si les entreprises sont déjà en train de produire à leur capacité maximale (ou à
un niveau proche), elles ne pourront pas répondre à une hausse de la demande globale par
une hausse de leur production. Dans ce cas on aura une situation d'excès de demande, ce
qui entraîne une hausse des prix pour rééquilibrer le marché. Voilà pourquoi les risques
d'inflation sont importants lorsque les entreprises ne sont pas très en dessous de leur
capacité maximale de production.