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CROISSANCE ET CRISES

CORRECTION TD 1

Responsable : Cristina Badarau

Chargé de TD : Corentin Roussel

Alex Bao

Younes Takki
I. Application Numérique

Pays i USA
Pays TCAM pop (1950-200) TCAM P IBtête (1950-200) P IBtête / P IBtête
1950 2000

États-Unis 1,2% 2,3% 100% 100%


France 0,7% 2,8% 50,5% 64,4%
Royaume-Uni 0,3% 2,2% 69,9% 68,1%
Irlande 0,5% 3,7% 38,7% 76,4%
Corée du Sud 1,7% 5,3% 11,4% 48,4%
Norvège 0,6% 2,9% 67,3% 90,1%
Japon 0,9% 4,8% 21,8% 72,8%
Côte d’Ivoire 3,7% 0,2% 15,8% 5,7%
Sénégal 2,8% -0,3% 16,3% 4,5%
Tchad 2,3% -0,6% 11,4% 2,7%

Introduction explicative

Le PIB (Produit Intérieur Brut) est considéré comme le principal indicateur de per-
formance économique d’un pays. Pour le rappeler, celui-ci peut se calculer de trois
manières différentes : la somme des valeurs ajoutés générées par l’économie; la valeur
nominale des biens et services produit; la somme des revenus provenant des activités et
distribué à l’économie (Guillaumin,2020).
C’est l’une variable majeure pour étudier l’évolution macroéconomique (cycle de crois-
sance et de crises). Cependant, une analyse statique de cette variable n’informe pas
beaucoup les économistes concernant l’état économique du pays, i.e, que si ceux-ci ob-
servent seulement la valeur du PIB en un instant t, cela ne peut pas leur indiquer si les
activités de ce pays sont en hausse ou en baisse rapport au passé économique de celui-
ci. C’est donc pour cela qu’il est plus intéressant d’analyser en dynamique la santé
économique d’un pays. Pour ce faire, il faut considérer le taux de croissance du PIB

1
que l’on peut calculer en prenant une valeur de départ et une valeur d’arrivée et se calcul
de la manière suivante :

P IBvaleur arrivée − P IBvaleur départ


Taux de croissance PIB =
P IBvaleur départ
P IBvaleur arrivée
= −1
P IBvaleur départ
Le choix de ces valeurs dépend de ce que l’économiste souhaite mettre en avant (évolution
trimestrielle, semestrielle, annuelle,...). Néanmoins, s’il paraı̂t aisé de calculer ces taux
de croissance sur des intervalles raisonnables comme annuelle par exemple, lorsque
l’on souhaite savoir comment a évolué l’économie en 50 ans, le calcul de chaque PIB
annuelle devient vite un exercice éreintant (50 calcul de taux de croissance, c’est beau-
coup...). Par ailleurs lorsqu’on souhaite analyser l’évolution économique sur un tel
intervalle de temps (50 ans), il est plus avisé de considérer un niveau de tendance
plutôt qu’une analyse granulée qui pourrait accentuer les périodes de crise et de boom
économiques et donc biaiser l’étude historico-économique du pays.
Pour répondre à ce souhait de représentation en tendance simple de l’économie, un des
outils mathématiques utilisés est le Taux de Croissance Annuelle Moyen (TCAM) qui
répond à la question suivante : Chaque année entre 1950 et 2000, quel aurait-été le taux
de croissance en moyenne ? (colonne 3 du tableau page précédente)
Bien que cette question soulève des interrogations sur l’absence de taux de croissance
durant les périodes de boom (les 30 Glorieuses) ou de récession (crise pétrolière des
années 70), elle permet d’avoir une représentation convenable de la tendance écono-
mique sur de grands intervalles (pour le rappeler, on est sur 50 ans ici). Le cal-
cul du TCAM s’effectue de la manière suivante : étant donné qu’entre 1950 et 2000,
l’économie croı̂t à un taux annuel moyen fixe de x% et que le PIB de départ en 1950 est
150 000, le PIB d’arrivée en 2000 correspondra alors à 50 fois ce taux. Autrement dit :

PIB 2000 = PIB 1950 ∗ (1 + TCAM)50


= 150000 ∗ (1 + x)50

Par conséquent, si l’on souhaite trouver le TCAM, cela correspond à :

  501
PIB 2000
TCAM = x = −1
PIB 1950
Par ailleurs, il a été dit plus haut que l’analyse du PIB en valeur en un instant t n’est pas
réellement intéressant pour l’économiste si ce dernier veut étudier seulement le pays.

2
Cependant, si celui-ci souhaite étudier la performance économique d’un pays par
rapport à un autre pays en un instant t, l’analyse est certes différente mais tout
autant intéressante (voir colonne 4 et 5 du tableau). On peut également combiner les
résultats de l’évolution temporelle du PIB de chaque pays (colonne 3) avec les résultats
comparatifs de chacun d’entre eux (colonne 4 et 5) pour donner une analyse plus globale
de la santé économique du pays (de manière générale en économie, les analyses sont
relatives, i.e. soit d’une période à une autre soit d’un pays à un autre ou soit les deux
approches en même temps).

Question 1:
Dans cette question, il est implicitement demandé de remplir les cases vides du tableau
(complétés en rouge dans la correction). Pour ce faire, il faut trouver la formule qui
permet de retrouver ces résultats.
Comme il a été mentionné plus haut, le TCAM du PIB du pays i permet d’obtenir des
interprétations tendancielles de l’économie sur de long intervalles :

PIB 2000 pays i = PIB 1950 pays i ∗ (1 + TCAM pays i)50


Si, comme demandé dans la colonne 4 et 5 du tableau, on base les PIB de chaque pays i
à celui des États-Unis, et qu’on oublie pas de diviser par 100 les TCAM de la colonne
3 du tableau (eh oui ils sont en déjà en pourcentage dans le tableau), on a alors la
formule suivante :

PIB 2000 pays i PIB 1950 pays i ∗ (1 + TCAM pays i)50


=
PIB 2000 USA PIB 1950 USA ∗ (1 + TCAM USA)50
(1 + TCAM pays i)50
colonne 5 = colonne 4 ∗
(1 + TCAM USA)50

Ainsi, à partir de cette formule, il est possible de retrouver les valeurs manquantes dans
le tableau.

Question 2 et 3:

• En comparant les TCAM de la population pour chaque pays (colonne 2) avec ceux
de leur PIB par tête (colonne 3), on remarque qu’il existe une relation négative
entre taux de croissance démographique et niveau de richesse par habitant. En
effet, si la population croit plus vite que le niveau d’activité économique, alors le
TCAM du PIB par tête sera plus faible.

3
• On remarque également que les pays qui ont un TCAM du PIB par tête plus
grands que celui des USA arrivent à réduire leurs écarts de croissance avec ce
dernier (voir évolution de l’Irlande, Corée du sud et Japon entre colonne 4 et 5 du
tableau).

• A l’inverse, les pays qui ont un TCAM du PIB par tête inférieur à celui des USA
voient leurs écarts de croissance se creuser (pays faiblement développé comme
Côte d’Ivoire, Sénégal, Tchad dans le tableau).

• Au-delà de cette analyse factuelle, une analyse des facteurs socio-économiques


est nécéssaire pour mieux comprendre la relation entre taux de croissance de la
population et PIB. En effet, il est difficile d’établir une causalité unilatérale, i.e.,
si c’est le taux de croissance de la population qui influence le taux de croissance
du PIB par habitant ou bien l’inverse. Bien qu’il soit plus que probable que les
deux indicateurs s’influencent mutuellement, il est intéressant de voir lequel des
deux est le plus influant:

– Est-ce un simple effet mathématique car ”plus de personne se partage le


gâteau” ? En effet, si l’on considère le PIB par tête yt comme :

Yt
yt =
Lt

Avec Lt , le niveau de la population

Pour mettre en taux de croissance yt , on peut utiliser le logarithme népérien


puis dériver par rapport au temps :

ln(yt ) = ln(Yt ) − ln(Lt )


∂ln(yt ) ∂ln(Yt ) ∂ln(Lt )
= −
∂t ∂t ∂t
gyt = gYt − gLt

– Ou bien comme des auteurs tels que Montagu et al (2011) l’expliquent, cer-
tains pays pauvres ont un taux de fertilité plus grand car étant donné la situ-
ation de faible richesse (faible PIB) cela permet aux familles d’avoir davan-
tage de personne pouvant apporter un revenu au foyer.

4
II. Croissance Équilibrée

Pour une introduction explicative, voir les textes associés.

Question 1
• Concernant la première fonction de production YA :

YA = (Kt )α (Lt )(1−α)

– C’est une fonction dite de Cobb-Douglas en référence au mathématicien-


économiste Charles Cobb et au politicien-économiste Paul Douglas qui ont
travaillé sur la manière de représenter la dynamique macroéconomique de la
production d’un point de vue mathématique. Selon eux, elle dépend essen-
tiellement du niveau de capital Kt de l’entreprise (machine, immobilier,...),
de la main d’œuvre Lt ainsi que de leur niveau de substituabilité représenté
ici par le terme fixe α ∈ [0, 1].
– Cette fonction permet de considérer les facteurs de production (capital
et travail) comme substituables, i.e, que les deux facteurs sont nécessaires
à la production Yt mais qu’une augmentation de l’un entraine une diminution
de l’autre afin de pouvoir conserver un niveau de production identique.
– Cette fonction est notamment utilisée dans les modèle de Samuelson ou de
Solow car elle permet d’avoir une représentation réaliste des faits empiriques
de l’activité économique.
– Cette fonction fait partie de la famille des fonctions dite à ”élasticité de sub-
stitution constante” car le terme α représente l’élasticité de chaque facteur
par rapport à la production Yt . On dit que l’élasticité est constante car α est
fixe (il ne dépend pas du temps ici mais il est possible de le faire varier dans
le temps dans des extensions de modèles).
– La fonction Cobb-Douglas possède aussi la propriété d’avoir des rende-
ments d’échelle constants. Cela signifie qui si on augmente de z unités un
des deux facteurs de production, alore la production Yt augmentera également
de z unités.
Preuve mathématique : test d’homogénéité.
Soit λ le facteur d’homogénéité. On dit que les rendements d’échelle sont
constants ou homogènes de degré 1 lorsque la condition suivante est vérifiée
:

λf (Kt ; Lt ) = f (λKt ; λLt )

5
Vérification :
λYt = (λKt )α (λLt )1−α
λYt = λα+1−α (Kt )α (Lt )1−α
λYt = λ (Kt )α (Lt )1−α
Yt = (Kt )α (Lt )1−α

– On remarque aussi que cette fonction possède les propriétés dérivatives suiv-
antes :

a) Concernant les dérivées premières pour chaque facteur


∂YA
= α (Kt )α−1 (Lt )(1−α) ≥ 0
∂Kt
∂YA
= (1 − α) (Kt )α (Lt )(−α) ≥ 0
∂Lt
Cela signifie que le rendement du capital et celui du travail (définie par
leurs dérivées) sont positifs ou nul. D’un point de vue empirique, le ren-
dement du capital correspond au prix unitaire r pour lequel l’entreprise va
acheter le produit alors que le rendement du travail correspond au salaire
unitaire w. Autrement dit, si on augmente d’une unité le niveau de capital
Kt ou de travail Lt , combien ce facteurs fournira-t-il d’unité de production
supplémentaire (définition mathématique des dérivées écrites au-dessus).
Ainsi d’un point de vue mathématique, la valeur nominale du capitale r
et du travail w peut être déterminer par rapport aux quantités marginales
de production Yt supplémen-taires générées par un supplément de quantité
marginale de capital Kt ou de travail Lt .
∂YA
= rendement du capital r
∂Kt
∂YA
= rendement du travail ou salaire w
∂Lt
b) Concernant les dérivées secondes pour chaque facteur
∂ 2 YA α−2
2 = α(α − 1) (Kt ) (Lt )(1−α) ≤ 0
(∂Kt )
∂ 2 YA α (−α−1)
2 = −(1 − α)α (Kt ) (Lt ) ≤0
(∂Lt )

6
On remarque que les rendements du capital r et du travail w diminuent
au fur et à mesure que la quantité des facteurs augmente. Cela signifie
qu’il est de moins en moins rentable d’investir dans les facteurs lorsque
le niveau d’élasticité α est fixe et inférieur ou égale à un 1.

– Les propriétés mathématiques de cette fonction prouvent également que si la


propension marginale à épargner s et le taux de croissance de la population
n sont donnés (en termes économique, on dit qu’ils sont exogènes), alors le
coefficient du capital v sera endogène puisqu’il correspondra à la formule
v = s/n. Autrement dit, si s et/ou n varie alors v s’ajustera automatique-
ment pour conserver l’égalité v = s/n. Cette propriété permet de résoudre
le problème de ”pure coı̈ncidence” du modèle d’Harrod-Domar où s, n et v
sont exogènes et que le résultat v = s/n ”peut arriver par hasard” (voir point
ci-dessous).

• Concernant la seconde fonction de production YB :


 
Kt Lt
YB = M in ;
v β
– C’est une fonction dite de Leontief en référence à l’économiste russe Wass-
ily Leontief. Elle est notamment utilisée dans le modèle d’Horrod-Domar.
– Cette fonction possède la caractéristique d’avoir des facteurs de pro-
duction complémentaires, i.e., que selon le niveau de production Yt , il sera
préférable de n’utiliser que du capital Kt ou que travail Lt . Bien que ce
type de fonction puisse paraı̂tre peu valable de nos jours, il est possible de
l’utiliser dans certains cas comme par exemple dans les industries à concep-
tion robotisée où le niveau de main d’œuvre est faible car elle fournit une
maquette qu’elle donne ensuite aux robots et ces derniers doivent répliquer à
grande échelle lorsque la demande est importante (niveau élevé d’utilisation
du capital, i.e, les robots). Par approximation macroéconomique de ce secteur,
on peut alors dire que l’on peut représenter la dynamique de production par
une fonction de Léontief.
– D’un point de vue mathématique, la fonction de Léontief est un cas spécial
de la famille des fonctions à ”élasticité de substitution constante” où la sub-
stitution entre les facteurs est nulle puisqu’ils sont complémentaires. Il est
possible de montrer que selon le degré de substitution des facteurs au sein
des fonctions appartenant à cette famille, on peut arriver à une fonction
Cobb-Douglass si le paramètre de substitution est non-nul, ou bien une fonc-
tion de Léontief dans le cas contraire.

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– La fonction de Léontief permet de reproduire la situation de ”pure coı̈ncidence”
de l’égalité v = s/n du modèle d’Harrod et Domar puisqu’ici v, s et n sont
exogènes.
– Concernant les propriétés dérivatives de la fonction :

a) Dérivées premières
Kt Lt
Si <
v v
∂YB 1
= ≥0
∂Kt v
∂YB
=0
∂Lt

Kt Lt
Si =
v v
∂YB 1
= ≥0
∂Kt v
∂YB 1
= ≥0
∂Lt β

Kt Lt
Si >
v v
∂YB
=0
∂Kt
∂YB 1
= ≥0
∂Lt β
Comme pour la fonction de Cobb-Douglas, le fonction de Léontief permet
d’avoir un prix du capital, i.e., son rendement r ainsi que le salaire unitaire
w positif ou nul.

b) Dérivées secondes
Kt Lt
Si <
v v
∂ 2 YB
=0
(∂Kt )2
∂ 2 YB
=0
(∂Lt )2

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Kt Lt
Si =
v v
∂ 2 YB
=0
(∂Kt )2
∂ 2 YB
=0
(∂Lt )2

Kt Lt
Si >
v v
∂ 2 YB
=0
(∂Kt )2
∂ 2 YB
=0
(∂Lt )2
Contrairement à la fonction Cobb-Douglas, dans une fonction de Léontief,
les rendements du capital r et du travail w sont constants par rapport à
la quantité de production Yt .

Question 2

Pour exprimer la fonction de production YB par tête, il faut diviser chaque argument de
la fonction par le niveau de la population Lt :
 
Kt L t
YB = M in ;
v β
 
YB Kt Lt
= M in ;
Lt Lt v Lt β
 
kt 1
yb = M in ;
v β
Attention ! Ici on utilise les lettres en minuscule pour parler de variable par tête. Les
lettres en majuscule, ce sont pour les variables en niveau.

Sachant que v = β = 0.5, il existe trois situations :

9
kt 1
• Soit v
< β
:
kt
yB = = 2kt
v
kt 1
• Soit v
= β
:
 
kt 1
yB = f ; = f (2kt ; 2)
v β
kt 1
• Soit v
> β
:
1
yB = =2
β

Représentation graphique de l’économie B :

3
Sous-utilisation Sous-utilisation
du travail (chômage) du capital

2
ktB ktB
ytB

1 1
v
< β v
> β

1
Bonne utilisation
travail-capital

k
0
0 0.5 1 1.5 2
ktB
On constate qu’en t0 , si kt = 1 alors l’économie sollicite à la fois du capital et du travail
et donc il y a une bonne utilisation des facteurs de production.
Preuve mathématique :

kt 1
Si = <=> 2kt = 2 <=> kt = 1
v β

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Question 3

a) Pour déduire l’équation de l’évolution du capital par tête, soit kt , il existe 2 méthodes:

• La méthode avec le logarithme népérien :

On sait que :

Kt
kt =
Lt
Remarquons également que :
• ∂kt • ∂Kt • ∂Lt
kt = Kt = Lt =
∂t ∂t ∂t
Or, si on prend le logarithme népérien de kt et qu’on dérive par rapport au temps,

on peut trouver kt :

ln(kt ) = ln(Kt ) − ln(Lt )


∂ln(kt ) ∂ln(Kt ) ∂ln(Lt )
= −
∂t ∂t ∂t
∂kt ∂Kt ∂Lt
∂t ∂t ∂t
= −
kt Kt Lt
• • •
kt Kt Lt
= −
kt Kt Lt
• •
•Kt Lt
kt = − kt
Lt Lt

Par ailleurs, la dynamique du capital en niveau Kt est définie par le niveau d’investissement
réalisé à la période t :

Kt = It

Or, étant donné qu’ici, l’investissement égal l’épargne (règle IS) et que l’épargne
peut s’exprimer comme une proportion s de la production en niveau Yt , on a donc:

Kt = It = St = sYt

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Ainsi, l’équation de l’évolution du capital par tête peut se réécrire de la manière
suivante :

• sYt Lt
kt = − kt
Lt Lt

• Lt
kt = syt − kt
Lt

Lt
En définissant le taux de croissance de la population Lt
= n, on a alors :


kt = syt − kt n

• La méthode de la dérivée u/v :

On sait que:

Kt
kt =
Lt

Dériver kt par rapport au temps revient à dériver simultanément Kt et Lt par


rapport au temps. On a donc à faire à une forme de dérivée u/v

∂Kt
∂kt ∂t
Lt − ∂L
∂t
t
Kt
= 2
∂t Lt
• •
• K t L t − L t Kt
kt =
L2t
• •
• Kt L t
kt = − kt
Lt Lt

En reprenant la règle IS ainsi que la définition du taux de croissance de la popu-


lation n, on retrouve la forme finale de l’équation :

kt = syt − kt n

b) On sait qu’à l’état stationnaire, la dynamique des variables est nulle, i.e., le niveau

de capital par tête n’évolue plus. Par conséquent, kt = 0. Cela revient à dire que l’état
d’équilibre stationnaire doit vérifier la condition :

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kt = 0 <=> sy ∗ = k ∗ n
Avec y ∗ et k ∗ respectivement le niveau de production par tête et le niveau de capital par
tête à l’état stationnaire.
Étant donné que la fonction de production dans l’économie B est dite de Léontief, il
existe 2 types d’équilibre stationnaire possibles :

• 1er équilibre : si kt < 1, alors yt = kvt = 2kt . Dans ce cas, le niveau stationnaire
de capital par tête k ∗ se détermine de la manière suivante :

2sk ∗ = k ∗ n => étant donné que 2s 6= n (2∗0.2 6= 0.1) condition de stationnairté


vraie si k ∗ = 0.

• 2ème équilibre : si kt > 1, alors yt = β1 = 2. Dans ce cas, le niveau stationnaire


de capital par tête k ∗ se détermine de la manière suivante :

2s 2 ∗ 0.2
2s = k ∗ n <=> k ∗ = = =4
n 0.1
c) Représentation graphique de l’économie B :

0.8

0.6 Bonne utilisation


nktB


travail-capital
sytB ; nktB

sytB
0.4

0.2
k1∗
k k2∗
0
0 1 2 3 4 5 6
ktB
Étude de la stabilité des points stationnaires :

• Le 1er équilibre stationnaire, i.e., k1∗ = 0 n’est pas un équilibre stable puisqu’il
suppose l’absence total de capitaux dans l’économie. Par ailleurs, lorsqu’il y a un

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choc économique au niveau du point k1∗ = 0, le processus d’accumulation du cap-
ital par tête engendré par ce choc va conduire l’économie à s’éloigner davantage
de ce point.

• Le 2ème équilibre, i.e., k2∗ = 4 est un équilibre stable puisqu’il implique un niveau
de capital par tête non-nul (plus réaliste que le 1er équilibre). De plus, lorsque
un choc économique frappe en ce point, le processus d’accumulation du capi-
tal évolue également jusqu’à qu’il s’arrête faisant ainsi revenir le niveau kt de
l’économie à son niveau de stationnarité initiale à savoir k2∗ = 4.

On remarque également que le point de bonne utilisation des facteurs de production k est
différent des points d’équilibre k1∗ et k2∗ . Pour dire que le comportement de l’investisseur
à long terme est rationnel, il faudrait que k = k2∗ , i.e., un niveau de bonne utilisation des
facteurs de production conforme à un niveau stationnaire de long terme stable.

Question 4 et 5

En considérant la fonction de production de l’économie A, le niveau de production par


tête est :

YA = (Kt )α (Lt )1−α


1−α
YA α (Lt )
= (Kt )
Lt Lt
yA = (Kt ) (Lt )−α
α
 α
Kt
yA =
Lt
yA = ktα

En reprenant l’équation d’évolution du capital par tête kt en et remplaçant yt par la
fonction de production de l’économie A, on a donc :

kt = sktα − nkt

Comme précédement expliqué, l’état stationnaire correspond à la situation où kt = 0. Il
existe 2 solutions :

• La première est la solution triviale ou k ∗ = 0

14
• La 2ème solution consiste à résoudre l’équation à l’état stationnaire :


kt =0
∗ α
s (k ) − nk ∗ =0
s (k ∗ )α = nk ∗
0.2 (k ∗ )α = 0.1k ∗
(k ∗ )1−α = 2
1
k ∗ = 2 1−α
k ∗ = 22 = 4

Représentation graphique de l’économie A :

0.6
nktA

sytA
0.4

sytA ; nktA

0.2

k1∗
k2∗
0
0 1 2 3 4 5 6
ktA

La stabilité des deux points stationnaires k1∗ = 0 et k2∗ = 4 a la même interprétation que
pour l’économie B (k1∗ = 0 équilibre instable et k2∗ = 4 équilibre stable). Ce qui est
différent par rapport à l’économie B, c’est qu’il y a toujours une bonne utilisation des
facteurs de production quelque soit le niveau de kt car ces derniers sont substituables
(voir plus haut pour définition d’une fonction Cobb-Douglas). Par conséquent, au point
d’équilibre stationnaire stable k2∗ = 4, le comportement des investisseur à long terme
est rationnel.

15
Question 6

Comme expliqué dans le paragraphe définissant les propriétés d’une fonction Cobb-
Douglas (voir plus haut), la rémunération (ou rendement) du capital r et du travail
(salaire) w est définit comme le niveau marginal relative de production supplémentaire
généré par une unité supplémentaire de capital Kt et de travail Lt respectivement.

∂YA
= α (Kt )α−1 (Lt )1−α = r
∂Kt
∂YA
= (1 − α) (Kt )α (Lt )−α = w
∂Lt

Concernant la répartition du revenu national entre capital et travail, il faut considérer


dans le calcul la valeur nominale du capital et du travail, i.e de multiplier les quantités
Kt et Lt par leurs prix respectifs à savoir r et w. Une fois la valeur nominal déterminée,
il est possible de calculer la part de revenu de chaque facteur de production par rapport
à Yt .

Part de revenu du capital dans la production

rKt α (Kt )α−1 (Lt )1−α Kt


=
Yt (Kt )α (Lt )1−α
Kt
=α = α = 0.5
Kt

Part de revenu du travail dans la production

wLt (1 − α) (Kt )α (Lt )−α Lt


=
Yt (Kt )α (Lt )1−α
Lt
= (1 − α) = 1 − α = 0.5
Lt

Ainsi, la somme des parts de revenu du capital et du travail ”épuise” tous le produit
puisque cette somme est égale à 1.

rKt wLt
+ =1
Yt Yt
rKt + wLt = Yt

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Question 7

Selon Harrod-Domar, les paramètres v, s et n sont exogènes ce qui implique que l’égalité
v = s/n peut résulter d’une ”pure coı̈ncidence”. Comme mentionné dans le texte, cette
condition est peu probable de se produire et l’inégalité (et donc le déséquilibre) est la
norme.
A partir des données de l’exercice pour l’économie B, on peut vérifier si l’équilibre
existe. On sait que s = 0.2, n = 0.1 et v = 0.5. Donc v 6= s/n car 0.5 6= 2.

Question 8

Pour respecter la condition d’équilibre du modèle d’Harrod-Domar, il faudrait que


le taux de croissance de la population n passe de 0.1 à 0.4 soit une augmentation
de 30 points de pourcentage ! Cela ne peut pas sembler réaliste puisque l’évolution
démographique est une variable qui prend du temps à être modifiée en raison de critères
socio-économiques (rappel 1er exercice avec le tableau concernant la causalité bilatérale
entre taux de croissance du PIB et n) mais aussi éthique (la politique de l’enfant menée
en Chine n’est pas forcément applicable ailleurs...).
Une alternative plus raisonnable serait de mener une politique socio-économique visant
à diminuer le niveau de propension marginale à épargner (faire passe s = 0.2 à s =
0.05) en mettant en place de relance de la consommation (dans le contexte du COVID-
19, ce type de politique est au cœur des débats pour soutenir l’économie française).
Néanmoins, il faut rappeler que les politiques de relance de la consommation peuvent
être freiner par la ”loi psychologique fondamentale de l’épargne” définit par J.M Keynes
(1936) qui correspond à la situation où lorsque le revenu augmente, la consomma-
tion augmente moins que proportionnellement puisque les agents préfèrent davantage
épargner leur surplus de revenu pour les éventuels aléas du futur.

Question 9

On suppose maintenant que l’équilibre d’Harrod-Domar est vérifier en diminuant la


propension marginale à épargner s de 0.2 à 0.05. D’un point de vue graphique, cela cor-
respond à un ”pivotage” de la courbe sB y B vers le bas puisque sB est maintenant plus
petit (on passe de 0.2 à 0.05, voire graphique page suivante). On remarque également
que lorsque la condition d’équilibre est respectée, alors le niveau de bonne utili-
sation du capital par tête et du travail est égale au niveau d’équilibre stationnaire
stable de kt .
Preuve mathématique :

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La condition de bonne utilisation des facteurs de production ne changent pas puisque v
et β ne varient pas. Par conséquent :

k̄ = 1

En revanche, la variation de s va modifier le niveau d’équilibre stationnaire stable de kt .



kt = 0
sy ∗ = nk ∗
0.05k ∗ 2 = 0.01k ∗
k ∗ = 1 = k̄

c) Représentation graphique de l’économie B avec sB = 0.2 et sB 0 = 0.05 :

0.8

0.6 Bonne utilisation


nktB


travail-capital
sytB ; nktB

sB ytB
0.4

0.2
k1∗ ∗
sB 0ytB
k = k2 0 k2∗
0
0 1 2 3 4 5 6
ktB
Néanmoins, dans la fonction de Léontief, on remarque que le niveau de production de
l’économie B Y B sera le même puisque les paramètres v et β n’ont pas changé. Ainsi, à
long terme, malgré le fait que l’on épargne moins (s = 0.05), qui par la règle IS implique
une baisse du niveau stationnaire des investissements dans le capital par tête (on passe
de k ∗ = 4 à k ∗ 0 = 1), le niveau de production de long terme sera identique (y ∗ = 2) car
ce dernier ne dépend pas du paramètre s. Il est donc souhaitable de mettre en place ce
type de politique car à long terme cela évitera de faire un ”gaspillage d’investissement”
du capital en économisant 3 unités tout en gardant le même niveau de production de
long terme.

18
III. Progrès Technique neutre au sens de Hicks dans le
modèle de Solow

Introduction explicative

Le modèle canonique (standard) de Solow a été vue comme un réel pas en avant dans
la modélisation macroéconomique car il combine à la fois des concepts keynésiens et
néo-classiques (voir texte). Cependant, malgré l’élégance théorique du modèle, la perti-
nence de celui-ci aux données empiriques est plus que remise en cause. En effet, comme
mentionné dans le texte, les tests statistiques du modèle ont démontré que le rôle du cap-
ital et du travail n’était pas la principale explication de la production (par extension la
croissance). Pour pallier à ce problème, R. Solow a donc proposé un modèle augmenté
en incorporant le progrès technique dans sa fonction de production. Des travaux pio-
nniers avant Solow avaient déjà démontré le rôle prépondérant du progrès technique
dans le cycle de croissance (on pensera notamment aux travaux de Schumpeter sur
la ”destruction-créatrice” en 1942). Des confirmations statistiques plus récentes ont
également mis en avant le rôle important de l’innovation dans les secteurs primaires,
secondaires et tertiaires.
Cependant, la question de la rémunération du progrès technique dans les modèles macro-
économiques fait également office de débat entre économistes. En effet, malgré que le
progrès technique contribue grandement à la croissance, faut-il le concevoir comme un
élément de la production qui doit être payé ou bien est-ce une ”manne tombée du ciel”
? Dans les faits empiriques, il est beaucoup plus probable que ce progrès technique
soit rémunéré car une partie du chiffre d’affaires des entreprises est utilisée dans le
Recherche & Développement pour concevoir de nouvelles innovations. En revanche,
des auteurs comme Solow, Harrod et Hicks mettent en avant le fait que les modèles
macroéconomiques ont une meilleure représentation de l’économie réelle lorsque
le progrès technique est incorporé de manière exogène dans la fonction de pro-
duction (”manne tombée du ciel”) ce qui implique que ce progrès technique n’est
pas rémunéré. On dit alors que le progrès technique est neutre sur la répartition
du revenu entre capital et travail. Néanmoins, ces 3 auteurs diffèrent sur la manière
d’incorporer cet effet d’innovation dans la fonction de production :
• Selon Solow, il est plus raisonnable d’incorporer un progrès technique sur le
niveau de capital car pour lui l’innovation s’applique essentiellement sur les outils
industriels (secteur tertiaire faiblement influent à son époque). On dit alors que le
progrès technique est neutre au sens de Solow.

Yt = eµt Kt (Lt )1−α

19
Ici, le progrès technique est représenté par eµt avec µ la facteur d’impact de
l’innovation sur la production et t le temps. Étant donné que les modèles macro-
économiques travaillent davantage en temps continu, les paramètres évoluant dans
le temps peuvent être mathématiquement représentés par un exponentiel (c’est
une approximation de Taylor en temps continu).

• Selon Harrod, le progrès technique serait plus convenable à intégrer au niveau du


travail. En effet, selon lui, l’innovation contribue d’abord à son créateur (i.e les
travailleurs et non les machines qui applique l’innovation). Par ailleurs, Harrod
met également en avant l’innovation immatérielle telle que le ”learning by doing”
i.e, qu’avec l’arrivée de nouvelles technologies, les travailleurs vont apprendre de
nouvelles compétences et donc améliorer leurs capital humains. On dira dans ce
cas-là que le progrès technique est neutre au sens de Harrod.

1−α
Yt = (Kt )α eµt Lt

• Enfin selon Hicks, le progrès technique est applicable à l’ensemble des facteurs de
production puisqu’il touche à la fois l’innovation matérielle (les machines par ex-
emple) et immatérielle (amélioration des compétences humaines des travailleurs).
On dira dans ce cas-là que le progrès technique est neutre au sens de Hicks.

Yt = eµt (Kt )α (Lt )1−α

Comme mentionné par Darreau (2003), les faits stylisés de Kaldor (1957) sur la crois-
sance économique implique que le progrès technique neutre au sens de Harrod dans la
fonction de production est la plus pertinente des trois approches.

Partie 1. Etude de la croissance dans le cas t ∈ [0, T [.

Question 1

L’économie possède une fonction de production de type Cobb-Douglas ce qui implique


que :

• Les facteurs de production sons substituables.

• Les rendements d’échelle sons constants (vérification à faire avec le test d’homogénéité.
Pour en savoir plus, voir pages précédentes).

20
• Les rendements du capital et du travail (dérivées premières) sont positifs ou nul.
Cela signifie que le prix du capital et le salaire représentent un coût pour les
firmes.
• L’évolution des rendements est concave (dérivées secondes) ce qui implique que
plus la production augmente et moins il devient rentable d’investir dans ces fac-
teurs de production.
• Lorsque s et n sont données (i.e. exogènes), il est possible de définir le coefficient
du capital v de manière endogène comme v = s/n. Cela implique que le niveau
d’équilibre est toujours atteint à long terme.

Question 2

Comme pour l’exercice précédent, il faut mettre la fonction de production par tête
pour exprimer le PIB par tête yt comme fonction du capital par tête kt . Ensuite il

faut déterminer l’équation d’accumulation du capital par tête kt puis trouver les valeurs
d’équilibre stationnaires k1∗ et k2∗ .

Fonction de production par tête :

Yt = (Kt )α (Lt )1−α


Yt (Lt )1−α
= (Kt )α
Lt Lt
yt = (Kt ) (Lt )−α
α
 α
Kt
yt =
Lt
yt = ktα

On sait que l’équation de kt est égale à :

kt = syt − nkt

kt = sktα − nkt

À l’état stationnaire, kt = 0 ce qui revient à dire que :

s (k ∗ )α = nk ∗

21
Il y a donc 2 solutions possibles

k1∗ = 0

Et
1
 s  1−α
k2∗ =
n
k2∗ = 42 = 16

Représentation graphique de l’économie avec s = 0.1, n = 0.025, v = 4 et α = 0.5 :

0.6
nkt

0.4 syt
(syt ; nkt )

0.2

k1∗
k2∗
0
0 5 10 15 20
kt
Question 3:

Valeurs des agrégats à l’état stationnaire :

• Pour le capital par tête : k ∗ = 16

• Pour la production par tête :

y ∗ = (k ∗ )α = 160.5 = 4

• Pour la consommation par tête :

22
Par identité comptable, on sait que le PIB correspond à la somme de la consom-
mation et de l’investissement (absence d’exportation et d’importation car on est
en économie fermée)

Yt = It + Ct
Ct = Yt − It

Or par la règle IS et la définition de Kt , cela équivaut à :

C t = Yt − Kt
Ct = Yt − sYt
Ct = (1 − s)Yt

Si on met par tête la consommation, on obtient alors :

ct = (1 − s)yt

Ainsi, à l’état stationnaire, on aura :

c∗ = (1 − s)y ∗ = (1 − 0.1) ∗ 4 = 3.6

Question 4:

Comme dans l’exercice précédent, la rémunération des facteurs de production corre-


spond à la dérivée première de chaque facteur de production par rapport à la production
en niveau Yt :

Pour la rémunération du capital r :


∂Yt
= α (Kt )α−1 (Lt )1−α = r
∂Kt
 α−1
Kt
r=α
Lt
r = αktα−1

À l’état stationnaire, on a donc :

r = α (k ∗ )α−1
r = 0.5 ∗ 160.5−1
r = 0.5 ∗ 16−0.5 = 0.5 ∗ 0.25 = 0.125

23
Pour la rémunération du travail w :
∂Yt
= (1 − α) (Kt )α (Lt )−α = w
∂Lt
 α
Kt
w = (1 − α)
Lt
w = (1 − α)ktα

À l’état stationnaire, on a donc :

w = (1 − α) (k ∗ )α
w = (1 − 0.5) ∗ 160.5 = 0.5 ∗ 4 = 2

Or, rémunération total des facteurs de production par tête

Kt Lt
r +w
Lt Lt
rkt + w

À l’état stationnaire :

rk ∗ + w = 0.125 ∗ 16 + 2 = 2 + 2 = 4 = y ∗

La rémunération du capital est la même que celle du travail et nécessite toute la richesse
de la production. Il n’y a donc pas de profits générés par la firme. Cette constatation
aurait pu être également identifié grâce au paramètre α qui détermine l’intensité de
capital/travail utilisée dans la production. Étant donné que α = 0.5, on sait alors que la
part de la prodution pour le revenu du capital est la même que celle du travail.

Partie 2. Étude de la croissance dans le cas t ≥ T .

Question 5

On introduit maintenant le progrès technique neutre au sens de Hicks dans la fonction


de production :

Yt = eµt (Kt )α (Lt )1−α

24
Si on met la production par tête

yt = eµt ktα

Pour déterminer l’équation d’évolution du capital par tête kt , il faut maintenant prendre
en compte l’évolution dans le temps de l’effet du progrès technique.


Comme dans l’exercice précédent, il existe 2 méthodes pour déterminer kt .

a) 1ère méthode : le logarithme népérien

Kt
kt =
Lt
ln(kt ) = ln(Kt ) − ln(Lt )

On dérive par rapport au temps pour avoir les taux de croissance de chaque variable

∂ln(kt ) ∂ln(Kt ) ∂ln(Lt )


= −
∂t ∂t ∂t
• • •
kt Kt L t
= −
kt Kt L t

Or, l’équilibre IS implique que l’épargne St est égale à l’investissement It . On sait que
l’épargne est fonction de la production St = sYt . De plus on sait que la dynamique du
capital en niveau peut se réécrire comme :

Kt = It

Or It = St = sYt , ainsi :

Kt = It = St = sYt


Par la règle IS et par la définition Lt /Lt = n, on aura donc :

kt = syt − nkt

kt = seµt ktα − nkt

25
2ème méthode : la dérivée u / v
Kt
kt =
Lt

On dérive par rapport au temps


∂Kt
∂kt ∂t
Lt − ∂L
∂t
t
Kt
= 2
∂t Lt
• •
• Kt Lt Kt
kt = −
Lt Lt Lt

Par la règle IS ainsi que par la définition Lt /Lt = n, on aura :

kt = syt − nkt

kt = seµt ktα − nkt

Question 6

On sait que le taux de croissance du stock de capital par tête gkt peut s’exprimer comme:

kt
gkt =
kt

Or, on sait que kt s’écrie également comme :

kt = seµt ktα − nkt

kt
= seµt ktα−1 − n
kt
gkt = seµt ktα−1 − n

Une situation de croissance régulière du stock de capital par tête est une situation où
le taux de croissance n’augmente plus. Attention ! Cela ne veut pas dire que gkt est
nul mais seulement que sa variation dans le temps est nulle (si gkt = 0, alors c’est une
situation de croissance stationnaire). D’un point de vue mathématique, cela revient à
écrire la condition suivante :

26
Croissance régulière si et seulement si :

∂gkt
=0
 ∂t

s µeµt ktα−1 + (α − 1)ktα−2 kt eµt =0

µeµt ktα−1 + (α − 1)ktα−2 kt eµt = 0
 

µt α−2
e kt µkt + (α − 1) kt = 0

kt µ
=
kt 1−α
µ 0.025
gktcroissance régulière = = = 0.05 = 5%
1−α 1 − 0.5
D’un point de vue économique, ce niveau de croissance régulier du capital par tête
gkcrt = 0.05 serait donc le niveau à atteindre pour que l’économie ai un croissance stable à
long terme. Cela signifie également une progression constante de l’écart de l’économie
à son niveau de stationnarité. On remarque aussi que plus l’intensité d’utilisation du
travail augmente (correspondant à 1 − α) et moins le niveau de croissance régulière
de kt est élevé. En revanche, on constate que la régularité de ce taux de croissance ne
peut exister que si l’innovation joue un rôle dans la production µ 6= 0. Cela signifie
également que le progrès technique a un effet de croissance permanent sur le stock de
capital par tête.

Question 7

Pour déterminer le taux de croissance régulière de la production par tête yt et en niveau


Yt , il faut d’abord définir le taux de croissance simple. Pour ce faire, la méthode du log-
arithme népérien sur la fonction de production par tête yt permet d’obtenir rapidement
ce résultat.

yt = eµt ktα
ln(yt ) = µt + αln(kt )

27
Pour rappel, la dérivée du logarithme d’une variable permet d’obtenir directement son
taux de croissance
∂ln(yt ) ∂ln(kt )
=µ+α
∂t ∂t
• •
yt kt
=µ+α
yt kt
gyt = µ + αgkt

Or, on sait qu’en situation de croissance régulière, gkcrt = 0.05 car µ = 0.025 et α = 0.5.
Par conséquent, gyt en croissance régulière est égal à :

gycrt = µ + αgkcrt
gycrt = 0.025 + 0.5 ∗ 0.05 = 0.05 = 5%

Si on souhaite avoir le taux de croissance régulière de la production en niveau, il suffit


juste de rajouter le taux de croissance de la population n = 0.025. En effet :

Yt = yt Lt
g Yt = gyt + gLt

En croissance régulière

gYcrt = 0.05 + 0.025 = 0.075 = 7.5%

Question 8

Soit la production en niveau définit par la fonction :

Yt = eµt (Kt )α (Lt )1−α

En utilisant la méthode du logarithme népérien, on peut directement obtenir le taux de


croissance de la production en niveau à savoir :

gYt = µ + αgKt + (1 − α)gLt


gYt = µ + αgKt + (1 − α)n

En situation de croissance régulière, la contribution de chaque facteur à la croissance de


la production en niveau est déterminable grâce aux résultats précédents :

28
Contribution du progrès technique

µ 0.025
cr
= = 33%
gYt 0.075

Contribution du capital en niveau


cr
αgK t
0.5 ∗ 0.075
cr
= = 50%
gYt 0.075

Contribution du travail

(1 − α)n (1 − 0.5) ∗ 0.025


cr
= = 17%
gYt 0.075

Question 9

Pour étudier l’évolution de la rémunération du capital r et du travail w à long terme en


situation de croissance régulière, il faut déterminer leur taux de croissance. On utilisera
ici la méthode du logarithme népérien pour le gain de développent mathématique.

Soit le rémunération (ou rendement) du capital et du travail

∂Yt
r= = αeµt (Kt )α−1 (Lt )1−α
∂Kt
∂Yt
w= = (1 − α)eµt (Kt )α (Lt )−α
∂Lt

Utilisation de la méthode du logarithme népérien pour obtenir directement les taux de


croissance

ln(r) = ln(α) + µt + (α − 1)ln(Kt ) + (1 − α)ln(Lt )


ln(w) = ln(1 − α) + µt + αln(Kt ) − αln(Lt )

On dérive par rapport au temps pour oavoir les taux de croissance

gr = µ + (α − 1)gKt + (1 − α)n
gw = µ + αgKt − αn

29
À long terme en situation de croissance régulière, on aura donc :

gr = 0.025 + −0.5 ∗ 0.075 + 0.50.025 = 0


gw = 0.025 + 0.5 ∗ 0.075 − 0.5 ∗ 0.025 = 0.05 = 5%

On remarque qu’à long terme en situation de croissance régulière, la rémunération du


capital n’augmente plus contrairement à celle du travail

Concernant l’évolution du partage de la valeur ajoutée à long terme en situation de crois-


sance régulière, on sait que cette valeur ajoutée est totalement consacrée à la rémunération
du capital et du travail, ce qui implique que la firme ne fait de profit ce qui est le cas
dans un contexte de concurrence pure et parfaite. De plus, les rendements d’échelle
étant constants et de paramètre d’échelle α, la répartition de la valeur ajoutée entre ces
facteurs de production n’évolue pas et correspond donc à :

rKt

Yt
wLt
=1−α
Yt

IV. Progrès technique neutre au sens de Solow

Question 1

Dans cette économie et en général dans la modélisation macroéconomique, il est sou-


vent plus simple de considérer des agents dits ”représentatifs” des activités du pays.
Cela signifie que l’on définit un caractère d’agent pour chaque secteur ce qui simplifie
la modélisation. Par exemple, pour les consommateurs, il est commun de les représenter
dans un groupe homogène, i.e. qu’ils possèdent la même fonction de consommation.
Pour les firmes, le raisonnement est le même avec l’utilisation d’une même fonction
de production. En revanche, il ne faut pas oublier que ces choix de modélisation
sont une approximation plus ou moins éloignée de la réalité (les riches et les pau-
vres ne sont pas différenciés au sein des consommateurs ou les firmes du secteur sec-
ondaire et tertiaire non plus parmi les entreprises) mais fournissent un simplicité de

30
modélisation et de calcul permettant d’éviter une trop grande complexité mathématique
(néanmoins, des modèles avec consommateurs et firmes hétérogènes existent même s’ils
sont différenciés par catégorie d’individu/firme).
Ainsi, dans cette exercice, on considère que les N firmes sont identiques ce qui signifie
que le niveau de capital et de travail pour chacune d’entre elles correspond à une part
1/N du niveau agrégé de ces facteurs de production.

Pour chaque firme i en temps t, le niveau de chaque facteurs de production ainsi que le
production elle-même sont égales à :

Kt
Kit =
N
Lt
Lit =
N
Yt
Yit =
N
En remplaçant ces identités dans la fonction de production des firmes, on peut retrouver
la fonction de production agrégée, i.e. celle qui représente l’activité de l’économie.
 α  1−α
Yt γt Kt Lt
= e
N N N
Yt α
= N α−α−1 eγt Kt (Lt )1−α

N α
Yt = eγt Kt (Lt )1−α

Par ailleurs, comme dans l’exercice précédent, le progrès technique est un paramètre
γ exogène ce qui sifgnifie qu’il n’évolue pas au cours du temps et qu’il ne fait pas
partie des arguments dans la fonction de production. Autrement dit, la fonction de Yt
s’exprime comme d’habitude en fonction de Kt et Lt .

Yt = f (Kt ; Lt )

Pour le niveau d’échelle des rendements, il faut faire le test d’homogénéité pour prou-
ver que cette fonction est homogène de dégré 1, ce qui revient à dire d’un point de
vue mathématique qu’avec un coefficient d’homogénéité λ, la condition de degré 1 est
respectée si et seulement si :

λYt = f (λKt ; λLt )

31
Vérification :

λYt = eγt λKt (λLt )1−α
α
λYt = λα+1−α eγt Kt (Lt )1−α


Yt = eγt Kt (Lt )1−α

La fonction de production est donc bien homogène de degré 1 ce qui signifie que les
rendements d’échelle sont constants.

Concernant le rendement du capital, comme auparavant il faut utiliser la dérivée première


du niveau de capital Kt en fonction du niveau de production Yt .

Soit r, le rendement (ou rémunération) du capital définit comme :

∂Yt
r= = αeαγt (Kt )α−1 (Lt )1−α
∂Kt

Étant donné que α ∈ [0, 1], à long terme, plus la firme investie en capital Kt et moins
cela sera rentable de le faire. En effet :
1−α
α−1 1
(Kt ) =
Kt
 1−α
1
lim =0
Kt →+∞ Kt

Question 2

Soit le niveau des unités efficaces de capital par tête k̂t qui peut s’exprimer comme :

eγt Kt
k̂t =
Lt

Pour déterminer l’équation d’accumulation de k̂t , i.e., k̂t , on va utiliser les 2 méthodes
déjà utilisées dans les exercices précédents à savoir : la méthode du logarithme népérien
et la méthode de la dérivée u/v.

32
1ère méthode : logarithme népérien

eγt Kt
k̂t =
Lt
ln(k̂t ) = γt + ln(Kt ) − ln(Lt )

On dérive par rapport au temps pour avoir les taux de croissance


• • •
∂ln(k̂t ) ∂ln(Kt ) ∂ln(Lt ) k̂t Kt L t
=γ+ − =γ+ −
∂t ∂t ∂t k̂t Kt L t

Il faut ensuite définir la règle IS. Attention ! Ici, il y a de la dépréciation du capotal δ ce



qui signifie que la dynamique du capital en niveau Kt doit prendre en compte à la fois
la création de capital via l’investissement It et la destruction de capital avec δKt .

Kt = It − δKt

Kt = St − δKt

Kt = sYt − δKt

Kt Yt
=s −δ
Kt Kt

Ainsi, en injectant ce résultat dans l’équation k̂t et en considérant le taux de croissance
de la population comme n, on obtient :

k̂t Yt
=s +γ−δ−n
k̂t Kt

Yt k̂t
k̂t = s + (γ − δ − n)k̂t
Kt

Yt eγt
k̂t = s + (γ − δ − n)k̂t
Lt
• α
(eγt Kt ) (Lt )1−α eγt
k̂t = s + (γ − δ − n)k̂t
Lt
•  α
γt Kt
k̂t = s e eγt + (γ − δ − n)k̂t
Lt

α
k̂t = sk̂t eγt + (γ − δ − n)k̂t

33
2ème méthode : la dérivée u/v

eγt Kt
k̂t =
Lt
 
• •
γe Kt + e Kt Lt − eγt Kt Lt
γt γt
∂ k̂t
=
∂t L2t
 

γt γt •
• γe Kt + e Kt
eγt Kt Lt
k̂t = −
Lt Lt Lt

En utilisant la définition mathématique de k̂t , on obtient alors :


• •

eγt Kt Lt
k̂t = γ k̂t + − k̂t
Lt Lt

En reprenant la règle IS avec le taux de dépréciation du capital δ ainsi que la définition


du taux de croisance de la population n, on retrouve de nouveau l’équation d’évolution
des unités efficaces du capital par tête :

α
k̂t = sk̂t eγt + (γ − δ − n)k̂t

Question 3

On sait que le taux de croissance gxt d’une variable xt s’exprime comme :



x̂t
gxt =
xt
Ainsi le taux de croissance des unités efficaces du capital par tête gkˆt s’exprime comme:


k̂t
gkˆt =
k̂t
α−1 γt
gkˆt = sk̂t e + (γ − δ − n)

Question 4

Pour trouver le taux de croissance du capital par tête en situation de croissance régulière
gkcrt , il faut d’abord déterminer le taux de croissance des unités efficaces du capital tête

34
gkcr
ˆt dans cette même situation. Pour rappel, le sentier de croissance régulière existe si et
seulement si :


gkˆt = 0
∂gkˆt
=0
∂t
 •
α−2 α−1
s (α − 1)k̂t k̂t eγt + γeγt k̂t =0
 • 
α−2 γt
sk̂t e (α − 1) k̂t +γ k̂t = 0
 • 
(α − 1) k̂t +γ k̂t = 0

k̂t γ
=
k̂t 1−α
γ
gkcr
ˆt =
1−α
Une fois que l’on a déterminé gkcr
ˆt , il suffit d’utiliser la définition kt et k̂t ainsi que la
méthode du logarithme népérien pour retrouver gkcrt .

Pour rappel
eγt Kt
k̂t =
Lt
k̂t = eγt kt
La méthode du logarithme népérien permet d’obtenir directement le taux de croissance
de chaque variable

gkˆt = γ + gkt

En situation de croissance régulière

gkcr cr
ˆt = γ + gkt

gkcrt = gkcr
ˆt − γ
γ
gkcrt = −γ
1−α
γα
gkcrt =
1−α

35
Concernant le PIB/tête yt , en réutilisant la méthode du logarithme népérien, on est capa-
ble de prouver qu’en situation de croissance régulière, le taux de croissance du PIB/tête
gycrt = gkcrt .

Pour rappel

Yt = eγt Kt (Lt )1−α
Yt α
= eγt Kt (Lt )−α
Lt

yt = eγt kt

La méthode du logarithme népérien permet d’obtenir directement le taux de croissance


de chaque variable

gyt = αγ + αgkt

En situation de croissance régulière

gycrt = αγ + αgkcrt
αγ
gycrt = αγ + α
1−α
cr αγ
gyt = = gkcrt
1−α

36

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