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Cette étude par contre, met en évidence les raisons de ces échecs :
Les agendas locaux au niveau individuel, de la famille, du clan, de l’ethnie, de
la municipalité, du territoire, du district, de la province, de la communauté
…qui sont une des causes principale de la fragilité des Etats.
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
1 DANNREUTHER, R., International security : The contemporary Agenda ,Polity Press, Cambridge, 2009, pp.146-148.
2
4 LEWIS, I. and MAYALL, J., The new interventionism 1991-1994: UN experience in Cambodia, Yugoslavia and
Somalia, Cambridge University Press, Cambridge, 1996, p.95.
5 WOODS, J.L., “U.S government decision making processes during humanitarian operations in Somalia”, in Clarke. W and
Herbst .J (ed), Learning from Somalia, West view Press, Oxford 2000, p.65.
6 COHEN, W.I., America’s failing empire : US foreign relations since the cold war, Blackwell publishing ,Oxford 2006, p.62.
5
l’ONU a pu protéger les refugiés contre les violences. Malgré tout, les serbes
repousseront en Juillet 1995 les casques bleus Hollandais et tueront 7,000 Mu-
sulmans. L’OTAN dès lors commença sa campagne de bombardement pour
stopper les massacres, mais hélas le mal était déjà fait. Michael Mandelbaum
qualifiera du reste avec raison l’intervention en Yougoslavie de « perfect fai-
lure » c’est à dire un échec parfait8. De nos jours la Yougoslavie dans sa forme
ancienne n’existe plus. La paix qui y règne est la résultante de la balkanisation
de cet ancien Etat soviétique en plusieurs entités indépendantes.
ans. Il remet en question les plans de paix mis en place par l’ONU dans ces pays
en faisant notamment référence à l’Angola, au Congo, à l’Haïti, au Liberia et le
Rwanda…Pour lui « les conséquences tragiques de l’inadaptation de ces accords
de paix à la réalité de chacun des Etats reste la cause fondamentale de la reprise
des conflits armés…si les choses étaient faites de manière différente, on aurait du
prévenir la mort des millions des personnes en Angola et au Rwanda»9.
Cette étude par contre, met en évidence les raisons de ces échecs :
Les agendas locaux au niveau individuel, de la famille, du clan, de l’ethnie, de
la municipalité, du territoire, et du district…qui sont une des causes principale
de la fragilité des Etats.
9 K. ANNAN cité par THALIF DEEN, “UN Chief Warns of Collapsing Peace Agreements”, United Nations Inter Press
Service, July 20, 2005.
10 S. Chesterman, You, the people: The United Nations, Transitional Administration, and State building, Oxford, Oxford
au Burundi les disputes relatives à la propriété foncière ainsi que les antago-
nismes entre et au sein des groupes ethniques ont fragilisé la transition et le pro-
cessus démocratique entre 2001 et 2009.
2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
Il n’y a pas des réponses faciles à ces questions car il est impossible
de répéter l'histoire avec un scénario de non-intervention et de là, avoir une
meilleure idée de ce qu’aurait été l'avenir de la RDC. Nous ferons valoir qu'il
existe des données empiriques qui suggèrent les réussites et les échecs. En gé-
néral, l'ONU a échoué à atteindre ses objectifs : construire la paix et un nouvel
Etat en RDC.
Dans l'ère post- guerre froide, des super puissances ont des intérêts
divers en Afrique : économiques, contrats d'armement avec les pays africains,
exploitations des matières premières…plus largement encore, les pays qui déci-
dent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU vont préférer la situation de chaos
11
que de stabilité pour mieux exploiter l’Afrique dès lors que celle-ci ne menace
pas encore leur propre sécurité nationale. Le manque de volonté politique, l'ab-
sence d'intérêts nationaux, les Etats majeurs ne sont pas disposés à accepter les
risques et de fournir des ressources adéquates pour des réponses efficaces.
connaît que le contexte d'intervention a changé après la guerre froide. Mais, elle
soutient qu'une bonne compréhension de la nature de ce changement a été compli-
qué par le décalage entre le discours normatif pour l'intervention humanitaire et la
réalité empirique sur les interventions partielles et sélectives qui ont eu un bilan mi-
tigé dans la résolution des multiples crises humanitaires. Cette réalité, souligne la
façon dont l'environnement plus permissif de l’ère post- guerre froide de l'inter-
vention a certainement renforcé l'élan humanitaire, à contrario cet élan a été
contrebalancé par la contrainte anti-interventionniste justifiée par les intérêts
stratégiques des uns et des autres dans certaines parties du monde où des telles
crises humanitaires se déroulent. Le cas Syrien est un exemple intéressant.
Pour aggraver les choses, les erreurs du passé sont constamment répé-
tées par la communauté internationale en traitant les problèmes Congolais qu’aux
seuls niveaux nationaux et régionaux. Une approche sans imagination, sans esprit
critique, et un modèle axé sur le renforcement de l'État central. La RDC pour ré-
soudre la crise endémique de l’Etat, devrait intégrer les deux approches « Top-
down et Bottom-up ». Celle-ci tiendrait en plus compte du changement du régime
politique actuel et du transfert des pouvoirs de Kinshasa vers les provinces, du ren-
forcement des compétences des pouvoirs locaux et régionaux.
des anciens et enfin utiliser là où c’est possible, des bases traditionnelles de ré-
solution des litiges.
Cette approche n'est pas sans défis car les congolais eux-mêmes sont
divisés entre les unitaristes qui veulent une approche plus centralisée et les fédéra-
listes à la recherche d'une autonomie régionale significative. . Une solution fédé-
rale est également opposée au motif que seul un gouvernement central fort sera en
mesure d'empêcher non seulement la balkanisation du pays, mais aussi les pays
frontaliers de s'ingérer dans les affaires internes de la RDC. De maintenir la paix
entre les régions concurrentes, et de promouvoir le développement économique
national et du bien- être. Hélas, toute l’histoire politique de la RDC basée sur le
modèle central de l’Etat a produit des résultats très forts décevants.
Au même moment, la RDC doit continuer à naviguer dans le concert des na-
tions, améliorant sa gouvernance interne, jouissant d’une réelle influence inter-
nationale. Elle doit développer l’élément final de la souveraineté Westphalienne,
la capacité de se défendre seul contre les attaques externes.
13 NYE, J., “The decline of America’s Soft Power”, in Foreign Affairs, May/June 2004.
14 BONIFACE, P., La géopolitique : Les relations internationales, Eyrolles, Paris, 2011, p.146.
18
Dans le contexte où, la menace des guerres majeures entre les Etats
a sensiblement diminué, les principaux défis sécuritaires proviennent des guerres
civiles dans les Etats fragiles. L’intervention humanitaire dirigée par les Etats du
Nord a de plus en plus été justifiée comme réponse humanitaire créée par ces
guerres. Face à ces différentes souffrances humaines, la norme de l’intervention
humanitaire est la réponse au défi moral de ce qui doit être fait.
Pour les décideurs, cette étude suggère un certain nombre des solu-
tions qui pourront dans le futur améliorer l’implantation des missions humani-
taires pour le bénéfice du pays assisté en ré-conceptualisant l’approche de la re-
construction de l’Etat.
4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
avec laquelle je devrais les utiliser. Je ne vais donc pas de ce fait révéler cer-
taines de mes sources. J’ai traité ces documents comme des sources anonymes
pour protéger la confidentialité. Afin d’éviter d’ennuyer les lecteurs en répétant
dans les références le caractère confidentiel de la source, j’ai pris la décision de
ne référencier que les seules sources indispensables.
18 EASTON, D., A framework for political analysis, Prentice Press, Prentice Hall, 1965.
19 LAPIERRE J.W, L’analyse des systèmes politiques, PUF, Paris, 1973.
23
limites conceptuelles qui lui interdisent de rendre compte des décisions politiques
les plus lourdes de conséquences et les plus irrationnelles de ce siècle.
20 LEOPOLD, D. and STEARS, M., Political theory: Methods and approaches, Oxford University Press, Oxford 2010, pp.1-10
24
par nature, en vue de nous permettre de mieux cerner la façon dont nous aborde-
rons les efforts pour consolider la paix.
Au sens large, un réseau est une structure sociale liant les acteurs,
interagissant entre eux, et constituant la principale unité d’analyse. Les acteurs
ne sont donc pas considérés comme agissant isolément, mais ont plutôt des
liens complexes avec d'autres acteurs afin d’influer sur la décision.″ Les acteurs
et leurs actions sont considérées comme interdépendants plutôt que les unités
indépendantes, ou autonomes″22.
La combinaison de ces deux méthodes et du constructivisme
s’avère incontournable dans la réalisation de cette étude.
21WENDT, A., Social Theory of International Politics, Cambridge University Press, Cambridge, 1999, p.33.
22WASSERMANN, S. and FAUST, K., Social Network Analysis: Methods and Applications, Cambridge University Press,
Cambridge, 1994, p.4.
25
23 LEMARCHANT R, The dynamics of violence in Central Africa, Philadelphia University Press, Philadelphia 2008, p.245.
26
Ainsi, Nous utiliserons dans le cadre de ce travail les deux acronymes de manière
interchangeable, car pour nous ils signifient la même chose. En réalité, les opéra-
tions de stabilisation peuvent être considérées comme similaires aux opérations de
reconstruction de L’Etat, que nous allons développées plus tard dans ce travail, et
sont généralement utilisées de manière interchangeable.
PREMIERE PARTIE
LE FONDEMENT THEORIQUE ET CONCEPTUEL
CHAPITRE PREMIER
THEORIES DE LA SECURITE INTERNATIONALE
24 AYOOD, M., the Third World Security Predicament: State making, regional conflict and the international system,
Lynne Rienner Publishers, London, 1995, p.5.
25 LEVY, M., “Is the environment a national security issue? in International Security, vol 20, n°2, 1995, p.39.
30
26 HAFTENDORN, H., “The security puzzle: theory building and discipline building in international security”, International
studies quarterly, vol 35, no1, 1991, p.4.
27 WALT, S., The renaissance of security studies, International Studies Quarterly, Vol 35, 2, 1991, p.212.
28 WILLIAMS, P.D., Security studies: An introduction, Rutledge, London, 2008, p.21.
31
29 MEARSHMEIR, J., The false promise of International Institutions, International Security, 19(3):5-19.
30 DOYLE, M., Kant, Liberal Legacies and Foreign Affairs, Philosophy and Public Affairs, 12(3):204-35.
32
les causes de la paix en Europe de 1945 en 1990, John Mearshmeir conclut que
la paix en Europe pendant la guerre froide résultait de la bipolarité, de la balance
militaire entre des superpuissances, ainsi que de la présence des armes militaires
des deux côtés. “ Il établit donc une corrélation entre la bipolarité, l’égalité de la
puissance militaire et des armes nucléaires d’un côté, et la paix de l’autre côté.
Cette corrélation suggère que la théorie de la bipolarité, celle de l’égalité ainsi
que la théorie nucléaire de la longue paix en Europe sont valides″31.
31 MAERSHEIMER, J., “Back to the future: instability in Europe after the cold war”, in International security, Vol 15, n°1,
summer 1990, p.28.
32 SNYDER, A., Contemporary security and strategy, 2ème ed. Palgrave Mac Millan, London, 2008, pp.20-32
33
Néanmoins cette vision n’est cependant pas partagée par tous les
réalistes. Certains ont eu des considérations morales. Reinhold Niebuhr33 faisait
souvent attention entre l’irréconciliable conflit entre les besoins de la société
ainsi que les impératifs de la conscience sensitive. Hans Morgenthau, le père du
réalisme moderne a certes critiqué la morale en relations internationales, mais
ceci doit être perçu comme la critique à un certain type de morale, ce qu’il a ap-
pelé moralité plutôt que les considérations morales en tant que telles. Une ré-
cente relecture de ses travaux, montre qu’il tentait d’offrir une alternative au
pessimisme de Carl Schmitt et articulera la conception de la politique non pure-
ment réductible à la violence34. De manière similaire, Henri Kissinger,
l’architecte praticien du réalisme en politique étrangère, reconnait que les prin-
cipes moraux de la société américaine sont inévitables et font partie intégrante
dans la formulation et la conduite de la politique étrangère35.
SECTION 2. CONSTRUCTIVISME
Vers la fin des années 1980, avec les événements pré- énonciatifs
de la fin de la structure de la guerre froide, le néo-libéralisme ainsi que le néo-
réalisme sont apparus pour certains dépassés. Michael Gorbatchev énoncera une
nouvelle façon de penser en politique étrangère, une nouvelle génération des
chercheurs lanceront une révolution philosophique sur la manière dont les rela-
tions internationales doivent être théorisées .Ceci a abouti à la naissance du cou-
rant constructiviste importé de la sociologie avec des origines philosophiques
inspirées de la philosophie idéaliste de Emmanuel Kant.
36 POSEN, B., The security dilemma and ethnic conflict, Survival, 35(1):27-47.
35
Dans son ouvrage People, States and Fear (Peuple, Etats et la peur),
Barry Busan37 suggère que la sécurité militaire est un des cinq facteurs compre-
nant le secteur politique, sociétal, économique ainsi que écologique. Les me-
naces militaires sont celles qui concernent les relations entre les armées des dif-
férents Etats ; les menaces politiques sont liées au système du gouvernement
ainsi que les idéologies d’un Etat ; les menaces économiques concernent l’accès
aux ressources, à la finance qui permettent à soutenir le bien être social et le
pouvoir de l’Etat ; les menaces sociétales se focalisent sur l’évolution des élé-
ments culturels, et de l’identité nationale ; et enfin les menaces environnemen-
tales impliquent le changement climatique , la dégradation de la couche d’ozone
et le maintien du biosphère planétaire local et international.
37 BUZAN, B., People, States and Fear, 2ed, ecpr press, London, 2007, pp107-119.
38 WAEVER, O., Security, the Speech Act: Analyzing the Politics of a Word, Centre of peace and conflict research,
Copenhagen, 1989, p.21.
39 BUZAN, B., WAEVER, O. et WILDE, J., Security: A new framework for analysis, Lynne Rienner, London, 1998, p.24.
36
40 KRAUSE, K. et WILLIAMS, M., Critical Security Studies: concepts and cases, UCL Press, London, 1997, p.43.
41 BOOTH, K., “Security and emancipation”, in Review of International Studies, Vol. 17, N°4, October 1991, p.321
38
ver la sécurité de l’Etat fut utilisé comme excuse pour mettre en place des poli-
tiques qui ont conduit à mâter les populations42. Pour l’ancien secrétaire général
des Nations Unies Koffi Annan, “ les Etats doivent désormais être des instru-
ments au service de leur peuple, et non vice versa″43. Ainsi le concept de la sé-
curité humaine pose le débat autour de l’issue de la souveraineté des Etats et de
l’intervention ; et s’il existe la reconnaissance internationale de la responsabilité
de protéger des populations souffrant des abus de leurs Etats.
42 UN Commission on Global Governance, Our Global Neighborhood, Oxford University Press, Oxford, 1995, p.81.
43 ANNAN, K., Facing the Humanitarian Challenge: Towards a Culture of Prevention, UN, New York, 2000, p 81.
44 UNDP, Human Development Report, Oxford University Press, Oxford, 1994, p.23.
45 MEARSHEIMER, J., The False Promise of international Institutions, International Security, 19(3):5-49.
39
ce fait le concept de sécurité, perdant ipso facto son caractère urgent ; en plus, la
responsabilité collective pour l’action est ainsi affaiblie plutôt que renforcée46.
46 PARIS, R., Human Security: paradigm shift or hot air? International Security, 26(2):87-102.
40
CHAPITRE DEUXIEME
LEGALITE, MORALITE ET ETHIQUE DE
L’INTERVENTION HUMANITAIRE
47 DES FORGES A, “Leave None to Tell the Story“: Genocide in Rwanda (Human Rights Watch, New York, 1999), pp303-594.
48 Report of the Secretary General on the situation in Rwanda [s/1994/640, 31 May 1994], UN and Rwanda 1993-1996, p.291.
41
49 LEE, S., “Humanitarian Intervention and Just War”, in Philosophy and Public Policy, School of Public Affairs, Universi-
ty of Maryland, 5 March 2004, p.1.
50 Idem.
42
des droits de l'homme infligées à ses citoyens. Celle-ci peut prendre la forme du
recours à la force armée.
Cette définition est contestée par Hoffman, qui soutient que l'on ne
peut pas « distinguer le cas où l'intervention se produit avec le consentement
formel d'un gouvernement et celle où l’Etat ne consente pas, car le consentement
initial peut se transformer en ressentiment et hostilité plus tard »53.
51 WALZER, M., Just and Unjust Wars, Basic Books, New York 2000, pp.86-108.
52 COADY, J., “The Ethics of Armed Humanitarian Intervention”, Peace works 45, United States Institute of Peace, Wash-
ington DC, July 200, p.10.
53 HOFFMANN, S, “The Politics and Ethics of Military Intervention” in World Disorders: Troubled Peace in the Post-Cold
Ainsi Teson55 note que le principe de non intervention ainsi que ce-
lui de la souveraineté nationale ne fournissent pas une base morale pour ignorer
des massives violations des droits de l’homme. En effet, l’existence même des
Etats est fonction de la protection et du respect des droits naturels de ses conci-
toyens. La violation délibérée de ces droits remet en question les raisons même
d’être des Etats y compris sa légitimité tant nationale qu’internationale. Ainsi la
communauté des Etats possède non seulement l’obligation morale mais le droit
moral de conduire une intervention humanitaire pour assister les victimes de
telles violations des droits humains.
55TESON, F., Humanitarian Intervention: An Inquiry into Law and Morality, Dobbs Ferry Transitional Publishers, London
1988, p.15.
44
56 TESON, op.cit.
57 CHOMSKY, N., The New Military Humanism: Lessons from Kosovo, Pluto Press, London 1999, p.48.
58 Idem ‘Humanitarian Intervention: Definitions and Criteria’, CSS Strategic Briefing Papers 3, Victoria University, Center
Par contre Haass suggère une autre définition plus large et qui nous
semble plus appropriée dans le cadre de ce travail. L’intervention est donc pour
Richard Haass « le déploiement des nouvelles forces ou des forces addition-
nelles dans une ère donnée pour des objectifs spécifiques qui vont au de-là de la
simple formation militaire mais aussi de la simple poursuite des intérêts natio-
naux »60.Cette définition inclut la conception la plus large du déploiement mili-
taire allant des guerres d’agression y compris les circonstances où l’intervention
est bienveillante et l’approbation de l’Etat cible existe. Ces types d’intervention
comprennent les missions de maintien de la paix, l’assistance humanitaire et cer-
taines missions de stabilisation comme celles au Timor Est en 2006 y compris la
Monusco qui fait l’objet de cette étude.
59 COADY, T., “Intervention, Political Realism and the Ideal for Peace“in Coady T and O’Keefe M, Righteous Violence: The
Ethics and Politics of Military Interventions, Melbourne University Press, Melbourne 2005, p.15.
60 HAASS, R., Intervention: The use of American Military Force in the Post Cold War World, Brookings Institution’s
Les Nations unies ont une longue histoire des missions de maintien
de la paix et de l’assistance humanitaire depuis 1948 incluant les cas du Proche
Orient, l’Inde et le Pakistan, le Congo, la guerre Iran-Irak des années 1980… En
dépit des controverses de ces dernières années dans le cas par exemple de la
Somalie, Bosnie, Rwanda, les succès des opérations de maintien de la paix de
l’ONU sont souvent oubliés. Toutes fois ce record est considérable et fut récom-
pensé par le prix Nobel de Paix en 1988. Nous allons dans les pages suivantes
analyser les différentes catégories des opérations de paix.
49
de la guerre froide à une approche plus proactive avec un mandat plus fort de
recours à la force pour la protection personnelle des Casques bleus mais aussi de
la population civile. Cette évolution est la conséquence directe des atrocités
commises dans des conflits tels au Rwanda ou dans les Balkans, qui seront qua-
lifiées par Mary Kaldor63 des nouvelles guerres. Dans ces nouvelles guerres, les
Casques Bleus traditionnels avec un mandat restrictif, se sont vus incapables
d’intervenir devant des atrocités commises contre eux et contre les civils dont ils
sont censés protéger. Ceci fut le cas où “ les Serbes Bosniaques prirent en otages
en 1995 plusieurs Casques Bleus, repoussèrent les Casques Bleus hollandais et
de manière systématique et brutale tuèrent 7.000 musulmans qui se seraient re-
fugiés dans le camp“64.
tionnel et expansif à maintenir. Elle doit être de courte durée et doit se préparer à
céder la place à l’opération de maintien de la paix.
Novembre 1999 créant la Monuc qui deviendra Monusco par la résolution 1925
du 28 Mai 2010 du même Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ainsi, nous
utiliserons dans le cadre de ce travail les deux acronymes de manière interchan-
geable, car pour nous ils signifient la même chose.
68DOBBINS, J., Testimony: Stabilisation and Reconstruction Civilian Management Act of 2004, testimony presented to the
Senate Committee on Foreign Relations on 3 March 2004, CT-280, Santa Monica: RAND Corporation.
53
Cette pensée est cependant critiquée par certains libéraux. Joseph Nye73
note qu’il est dans l’intérêt de l’Amérique d’agir de manière multilatérale avec ses
alliés et aussi au sein des organisations internationales pour maintenir sa suprématie
car l’unilatéralisme conduirait au rejet de l’Amérique par le reste du monde.
71BUSH W., The National Security Strategy of USA, September 17, 2002, http://georgewbush-
whitehouse.archives.gov/nsc/2002/index.html (accessed 9/03/2012)
72 KRAUTHAMMER, C., The Unipolar Moment Revisited, National Interest 70 (Winter 2002/03).
73 NYE, J., The Paradox of American Power: Why the World’s Only Superpower Can’t Go It Alone, Oxford University
75 JENTLESON, B,“ International Commission on Intervention and State Sovereignty : The case for Humanitarian Interven-
tion“ in American Foreign Policy, Fourth Edition, Norton Company, New York, 2010, pp.672-674.
56
- un Etat est dit souverain lorsqu’il est responsable. Et, l’Etat est le
responsable premier de la protection de sa propre population ;
- si une population donnée fait face à des souffrances multiples résul-
tant de la guerre civile, de l’insurrection ou de la fragilité de l’Etat
et que l’Etat en question est incapable ou ne veux pas mettre fin à
ces souffrances, le principe de non-intervention se transforme en
responsabilité de protéger.
faut en plus qu’il existe des raisonnables chances de succès ; l’action militaire ne
doit pas engendrer plus des souffrances que la situation de l’inaction.
76 BELLAMY, A., The responsibility to protect-Five years on, Ethics and International Affairs 24.2, summer 2010.
59
commises contre les populations civiles dans ces pays. Dans le cas syrien no-
tamment, comment expliquer la passivité de la communauté internationale alors
qu’il existe des évidences réelles de la commission par le régime Assad et
Daersh des atrocités massives dans des villes comme celle de Homs ? Pourquoi
la Lybie et pourquoi pas la Syrie ?
Premièrement, il faut qu’il existe une juste cause ou mieux “une ur-
gence humanitaire suprême“77. L’urgence humanitaire ici n’est pas à définir en
termes de nombre de morts ou de déplacés car ce critère semble être arbitraire.
Une urgence humanitaire existe si la seule chance de sauver des vies dépend de
l’intervention des forces extérieures qui viennent au secours des populations op-
pressées. En d’autres termes, les violations des droits humains doivent atteindre
une magnitude qui choque la conscience de l’humanité. Ceci permet d’établir
une distinction entre les abus quotidiens et ordinaires des droits humains et ceux
extraordinaires résultant des assassinats massifs et des brutalités à classifier
dans la catégorie des crimes contre l’humanité, des génocides, des assassinats
77 WHEELER, J.N., Saving Strangers: Humanitarian Intervention in international Society, Oxford University Press, Ox-
ford 2010, p.34.
61
des masses, des expulsions des populations par la force sans oublier la faiblesse
de l’Etat à maintenir l’ordre et la loi. L’intervention humanitaire est donc ici jus-
tifiée dans ces cas, mais, si on attend trop longtemps jusqu’à ce qu’on arrive à
ce point, il est possible qu’il soit trop tard de sauver ceux qui sont déjà tués ou
déplacés. Ceci pose le problème de quand faut il intervenir ? Que devient le cas
où peu des personnes seulement ont été tuées comme prémices à une campagne
plus large ? Est-il acceptable d’attendre qu’il ait plusieurs morts pour justifier
une intervention ? Nous sommes ici de l’avis que les intervenants ne doivent pas
attendre trop longtemps. Il faut intervenir lorsqu’il existe des preuves suffisantes
que des massacres des populations sont en préparation.
78 RODLEY, N., “Collective Intervention to Protect Human Rights“ in Rodley N(ed), To Loosen the Bands of Wickedness,
Brasses’, London 1992, p.37.
79 ROBERTS A, NATO’s Humanitarian War over Kosovo, Survival, 41/3(1999), p.110
62
Enfin, Il faut qu’il existe une réelle probabilité selon laquelle, le re-
cours à la force va résoudre des problèmes humanitaires en question.
80 MANDELBAUM M., A Perfect Failure. NATO’s War against Yugoslavia, Foreign Affairs, 78-5, (Sept-Oct 1999)
81 WHEELER, N., op.cit, p.29
82 Idem.
63
L’enjeu ici est que l’Etat ne peut pas intervenir seulement pour des
raisons humanitaires car il est toujours motivé par la considération des intérêts na-
tionaux. Les réalistes estiment que les questions humanitaires peuvent pousser un
Etat à intervenir sur la scène internationale mais ce dernier ne pourra recourir à la
force que seulement si ses intérêts vitaux sont en jeu. L’intervention humanitaire
est donc fonction des considérations géopolitiques et stratégiques des Etats.
- Enfin la dernière objection est normative dans le sens que les Etats
n’ont aucun intérêt à risquer la vie de leurs militaires et autres per-
sonnels pour sauver la vie des étrangers.
83FRANK, T. and RODLEY, N., After Bangladesh: The Law of Humanitarian intervention by Military force, American Jour-
nal of International Law, 67(1973), p.290.
64
Cette question a été soulevée notamment dans les cas des interven-
tions en Somalie et au Kosovo. Ken Booth84 estime que les leaders politiques
n’ont pas le droit de stopper la barbarie au delà de leurs frontières. Si un gouver-
nement est incapable de maintenir l’ordre et la loi, ou s’il viole les droits hu-
mains de ses citoyens, il est de la responsabilité morale des leaders et citoyens
de cet Etat de rétablir l’ordre et la loi. Les autres Etats n’ont pas le droit
d’intervenir même s’ils sont convaincus de pouvoir y apporter la solution. La
raison est que les citoyens sont les seuls responsables de leur Etat et celui-ci
reste leur propre affaire. Il s’agit ici d’un paradigme Etatique selon lequel la
seule justification des vies des soldats doit être justifiée par la défense des inté-
rêts nationaux.
bliques. Aux USA notamment, l’intervention en Somalie fut rendu possible par
ce qu’on a appelé le ″CNN-Effet″, qui n’a cessé de balancer des images des en-
fants somaliens affamés quémandant à manger dans les rues de Mogadiscio.
L’opinion américaine trouva ces images choquantes et inacceptables et força
l’administration Bush à intervenir.
86 ARON, R., Peace and War: A Theory of International Relations, Weidenfeld and Nicolson, London 1966,p99
67
notamment au Proche Orient que cette peur fut grande, particulièrement durant
les guerres de 1967 et 1973 qui ont vu les puissances collaborer pour essayer de
résoudre le conflit Israélo-arabe.
90 FUKUYAMA, F., The End of History and the Last Man, Hamish Hamilton, London 1992.
91 FORSYTHE, D., Human Rights in World Politics, Nebraska university press, Lincoln 1989, p.36
70
Pour Michael Berdal92, entre 1988 et 1993, l’ONU a établi vingt nouvelles mis-
sions de maintien de la paix, plus importantes en nombre comparativement aux
quarante précédentes années ; elles assument des nouvelles missions comme la
fourniture de l’aide humanitaire, la démobilisation des combattants, la surveil-
lance du processus électoral et le support à la démocratie. Pour les agences hu-
manitaires, la fin de la guerre froide a eu un effet libérateur similaire. Leurs mis-
sions et mandats ont aussi connu de l’expansion, désormais elles arrivent à
pousser pour plus d’engagement politique par exemple en termes de campagne
pour l’abandon des mines anti-personnelles.
taire en dépit des justifications humanitaristes post intervention qui d’ailleurs ont
été moins convaincantes.
100 EUROPEAN UNION, A Secure World in a Better World: European Security Strategy, EU, Brussels 2003,p 4.
74
101 FARER, T. and alii, Roundtable: Humanitarian Intervention after 9/11, International Relations, 19(2):211-50.
75
dans le processus de l’économie globale. Francis Fukuyama note que, les leçons
des dernières décennies d’assistance au développement et des ambitions de re-
construction Etatique ne fournissent pas de réponses sur la faiblesse et fragilité
de certains Etats au sud du Sahara107. Lorsque ces difficultés essentielles sont
combinées avec l’inattention stratégique et l’impatience des démocraties du
Nord, celles-ci n’ont souvent pas la volonté d’investir des ressources impor-
tantes dans les problèmes qui sont loin de leurs frontières, qui certainement
n’apporteront pas des dividendes politiques immédiates.
107FUKUYAMA, F., State-Building: Governance and World Order in the 21 st Century, Cornell University Press, New
York, 2004, p.19
78
CHAPITRE TROISIEME
ETATS FRAGILES :
ORIGINE ET DEFINITIONS DU CONCEPT
108 HELMAN, G. et RAINER, R, Saving failed States, Foreign Policy, 1992 (89), pp.3-20.
109 ALBRIGHT, M., Affair of State, Diplomatic Press Corps Meetings, Washington, January 24, 1997.
80
110 USAID, Foreign Aid: Meeting the challenges of the twenty-first century, White paper, Bureau for policy and program coor-
dination, 2004.
111 USAID, Fragiles States strategy, 2005.
112 DFID, Eliminating World Poverty: Making globalisation work for poor. White paper on International Development , 2002.
81
113 TORRES, M. and ANDERSON, M., Fragile States: Defining difficult environments for poverty reduction, DFID, Working
paper1, 2004.
114 DFID, Why we need to work more effectively in fragile states, White paper, DFID, 2005
115 DFID, Eliminating World Poverty: Making governance work for poor. White paper on International Development, 2006, p10
116 DFID, Eliminating World Poverty: Making governance work for poor. White paper on International Development, 2006, p16
82
117 BANQUE MONDIALE, World Bank Group in Low-Income Countries under Stress: A task Force Report, 2002.
118 BANQUE MONDIALE, Low Income Countries under Stress: Update, World Bank, 2005.
83
Elle y voyait une catégorisation des États africains selon des critères
occidentaux et a préféré rejeter le concept, le jugeant inacceptable. Il n’y a au-
cun intérêt à être « fragile », par opposition à être « pauvre ». Dans ses relations
avec l’Union européenne, l’Union africaine privilégie l’expression plus neutre
de « situation de fragilité ».
Le concept de fragilité de l’État est surtout utile pour les pays occi-
dentaux qui ressentent la nécessité de justifier leurs actions et leurs politiques.
En tant que telle, la coopération au développement peut contribuer à une réduc-
tion de la pauvreté mais constitue également une question stratégique de plus en
plus à des préoccupations sécuritaires occidentales. Ceci doit également être
mis en corrélation avec la tendance à réduire la mainmise de l’État dans le Nord
en la renforçant dans les pays en développement.
Relevons toutefois, pour conclure sur une note positive, qu’en éla-
borant ce concept, la communauté internationale se penche à nouveau sur plu-
sieurs Etats, laissés-pour-compte de l’aide internationale qui avaient pour ainsi
dire été rayés de ses cartes.
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE
AUX SOURCES DE LA TRAGEDIE CONGOLAISE
CHAPITRE PREMIER
DIMENSION POLITIQUE DE LA CRISE CONGOLAISE
Ce chapitre nous permet d’analyser le rôle joué par ceux qui ont di-
rigé le Congo et leurs responsabilités dans la débâcle actuelle.
120 HASKIN, J., The tragic State of the Congo: From Decolonization to Dictatorship, Algora Publishing, London, 2005, p.2.
94
121 JONES, A., Genocide: A Comprehensive Introduction, Rutledge, London, 2011, p.10.
95
Pour les Nations Unies, le génocide est un des actes ci après, com-
mis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, eth-
nique, racial ou religieux, comme tel :
Il faut noter le fait que l’ONU dans sa convention insiste sur le fait
que les crimes des génocides peuvent être commis tant en temps de paix que de
guerre, ceci remettant en cause la position des tribunaux de Nuremberg qui n’ont
pris en compte que les seuls crimes Nazis commis après l’invasion de la Pologne
le 1er Septembre 1939.
122 ONU, Convention sur la prévention et répression des crimes des génocides.
96
Pour revenir au roi Léopold II, son intention fut celui de réaliser les
profits sur les congolais et la colonie, c’est- à -dire l’exploitation de ses matières
premières. Dans ces conditions, la population constituait l’outil de production
essentiel sans lequel le profit était inimaginable. On peut donc de ce fait récuser
l’argument selon lequel, Léopold II voulait exterminer les Congolais.
Lumumba sera donc très déçu de l’action des Nations Unies surtout
son refus de mettre un terme à la sécession Katangaise. Il décida alors de de-
mander l’aide des soviétiques. Il autorisa l’invasion du Katanga par l’armée na-
tionale congolaise utilisant des chars et avions de guerre qu’il acheta aux sovié-
tiques. Le président Eisenhower répondant que ceci fut“ en violation des résolu-
tions de l’ONU et que cela révélait les intentions politiques de la Russie en
Afrique“129. L’ordre fut donc donné à la CIA pour que Lumumba soit physi-
quement éliminé, un agent fut chargé de mettre fin à sa vie car pour les améri-
cains Lumumba était déjà au service des soviétiques130.
128 LEFEVER, E., Crisis in the Congo: A United Nations Force in Action, Brookings Institution, Washington DC, 1965, p.23.
129 LEFEVER, E., op.cit, p.40.
130 BERKLEY, B., The graves are Not Yet Full : Race, Tribe, and Power in the Heart of Africa, Perseus Books, New
Avant son assassinat, Lumumba fut renvoyé de son poste par le pré-
sident Kasavubu, cela à cause de son implication avec les soviétiques mais aussi
en partie au désaccord sur le système politique. Lumumba fut un unitariste alors
que Kasavubu un fédéraliste qui voulait repenser les relations entre les provinces
et le gouvernement central. Il nomma Joseph Ileo comme nouveau premier mi-
nistre ; et Lumumba, à son tour renvoya le président.
131 COLLINS, C., “The Cold War Comes to Africa: Cordier and the Congo Crisis″ Journal of International Affairs, 47.1 (1993).
101
Thomas Mockaitis, si les puissances occidentales ont émergé comme les vain-
queurs de la crise congolaise, les vrais perdants sont les congolais eux-mêmes132.
SECTION 3. MOBUTISME
132 MOCKAITIS, T., Peace operations and intrastate Conflict: The Sword or the Olive Branch? Praeger Publishers,
Westport, 1999, p.14.
133 LEFEVER, E., Army, police and Politics in Tropical Africa, Brookings Institutions, Washington DC, 1970, p.114
102
l’Ouest134. Il recevra aussi d’autres fonds pour supporter les rebelles anti-
communistes en Angola, en échange, Mobutu céda aux américains une base mi-
litaire au Katanga ayant pour objectif de conduire les opérations militaires en
Angola pour renverser le gouvernement communiste en place et le remplacer par
Roberto Holden135.
Ainsi, au début des années 1990, les USA et le FMI ont officielle-
ment suspendu de l’aide au Zaïre. Avec la fin de la guerre froide, il n’existait
plus aucune raison de maintenir Mobutu dans le style de vie dont il aspirait. La
situation économique s’était complètement dégradée, les devises étrangères de-
venant rares, la banque centrale congolaise devenant incapable de soutenir
l’économie.
134 HUBBARD, M., The Skull beneath the skin: Africa after the Cold War, West View Press, Boulder, 2001, p.12
135 Idem
104
Nous n’allons pas consacrer beaucoup de temps sur cette section, car
les guerres congolaises ayant conduit Laurent Kabila au pouvoir et voir son assas-
sinat sont analysées en détails dans les chapitres suivants. Toutefois, il faut relever
à la suite de Gnamo que ″les conséquences du génocide rwandais, ensemble avec
l’évolution géopolitique de la vision des grandes puissances dans l’ère post-guerre
136 MEDITZ, S. and MERRILL, T., Zaire a Country Study, Federal Research Division, Washington DC, 1994, p xxvii
137 WRONG, M., Living on the Brink of Disaster in Mobutu’S Congo, Perennial, New York, 2002, p.137.
105
froide ainsi que le fort désir au Congo même pour un changement, ont largement
contribué au changement tant attendu, à savoir, le départ de Mobutu″138.
138Gnamo A, ″ The Rwandan Genocide and the collapse of Mobutu’s Kleptocracy″ in Suhrke H(eds), The Rwanda Crisis
from Uganda to Zaire: The path of a genocide, Transaction Publishers, Brunswick, 1999, p 308
106
CHAPITRE DEUXIEME
AGENDA ECONOMIQUE DANS LE CONFLIT CONGOLAIS
NEST, M. and al., The Democratic Republic of Congo: Economic Dimensions of War and Peace, Lynne Rienner
139
MAi, l’APR, la LRA, l’UPDF…qui sont motivés par une variété des raisons soit
militaire, politique, économique et voir ethniques. Les belligérants dans ces con-
flits intègrent leurs stratégies avec celles des autres acteurs extérieurs ; les gou-
vernements étrangers et les entreprises privées, afin d’exploiter de manière effi-
ciente les opportunités économiques disponibles. Ce conflit est de plusieurs ni-
veaux, il implique plusieurs acteurs et réseaux qui dépassent les frontières natio-
nales ; devenant national et international facilitant des réseaux criminels à se
servir aisément des minerais congolais.
UN: the Report of the Panel of Experts on the Illegal Exploitation of Natural Resources and Other Forms of Wealth of the
140
DRC (April 2001), the Addendum to the report (November 2001), and the final report (October 2002).
108
141 KENNES, E., ″The mining Story″, Review of Africa Political Economy, no 93/94(2002), p.604.
142 NEST, M., op.cit, p.45.
143 Idem.
144 ONU, Rapport du Groupe d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC,
S/2001/357, p.34.
109
Les Nations Unies considèrent que le défunt président Kabila est res-
ponsable des pillages des ressources naturelles du Congo à trois niveau : en tant que
leader de l’AFDL, ″il a crée un précédent en conférant une apparence de légalité ou
de légitimité à des opérations néanmoins illégales. Pendant sa marche sur Kinshasa,
il a accordé des concessions minières alors même qu’il ne disposait nullement de
l’autorité pour le faire. Certains groupes armés ont copié le modèle, et utilisent les
mêmes méthodes dans leur lutte pour le pouvoir″145. Deuxièmement, ″ il a toléré et
permis un certain nombre d’entreprises illégales à titre de récompense pour ses al-
liés. Il a également lancé le régime de troc existant afin de défendre son territoire.
Ce système est entrain de devenir une pratique normale pour les groupes rebelles″ ;
enfin troisièmement, ″il a offert la meilleure excuse et le meilleur prétexte à ceux
qui ont méticuleusement planifié la façon dont la carte de la région devrait être re-
dessiné en vue d’en redistribuer les richesses ″146.
société de la RDC. D’autres transactions impliquant des particuliers ont été si-
gnalées″149 .Il semble donc que la motivation principale de l’intervention en
RDC, surtout pour l’Angola, était politique et stratégique.
SECTION 3. ZIMBABWE
SECTION 4. RWANDA
certaines sociétés ; les impôts collectés ainsi que les versements effectués par des
individus en contrepartie de la protection de leurs entreprises assurée par l’armée
rwandaise ; enfin les prélèvements directement opérés par l’armée sur le pays151.
SECTION 5. OUGANDA
§1. RCD-GOMA
§2. RCD-ML
153 VICK, K., ″In the Waging of Congo’s Wars, Vital Ore Plays Crucial Role″ International Herald Tribune, March 20, 2001.
113
§3. MLC
des ressources minérales, spécialement le coltan qui se trouvait dans les zones
contrôlées par les rebelles.
CHAPITRE TROISIEME
FAILLITE DE L’ETAT ET ENJEUX DES PUISSANCES
ETRANGERES EN RDC
Son successeur Laurent Désiré Kabila n’a pas fait mieux. Après
avoir renvoyé ses parrains rwandais et Ougandais, il s’entoura des ressortissants
de sa province d’origine, le Katanga. Tout ceci plongea de nouveau le pays dans
une crise politique et un conflit avec la création des plusieurs rébellions no-
tamment à l’Est du pays.
116
que même les questions politiques internes en RDC doivent être adressées dans
un cadre plus large de sécurité géostratégique et d’un point de vue exogène. Un
gouvernement politiquement légitime et stable en RDC, capable de contrôler ses
propres frontières, servira comme une panacée pour l'insécurité régionale et aven-
turisme dans la région des Grands Lacs.
tombent bientôt sous le contrôle des Interahamwe, qui étaient les auteurs du gé-
nocide au Rwanda. La milice Hutu extrémiste, a continué de s'infiltrer sur le ter-
ritoire rwandais afin, comme on vient de le dire de reconquérir le pouvoir. Les
raids transfrontaliers sont devenus quotidiens rendant ainsi la présence de ces
refugiés une question très alarmante mais à laquelle la communauté internatio-
nale s’est avérée impuissante.
154HUMAN RIGHTS WATCH, "Democratic Republic of Congo: What Kabila Is Hiding: Civilian Killings and Impunity in
Congo," October 1997, p.10.
121
en 1997. Le Rwanda avait à cette époque fourni des troupes militaires et soutenu
Kabila dans l'attente qu'un changement de direction politique au Zaïre créerait
un régime amical à Kinshasa qui serait capable de régler ses problèmes de sécu-
rité dans la région de l’Est du Congo et de cesser de soutenir des bandes d'ex-
trémistes Hutus comme fut le cas du régime de Mobutu affaibli.
Dans une région marquée par la fragilité des frontières et des luttes
politiques intenses, les lignes entre les conflits intrinsèquement internes, les raids
transfrontaliers, menacent la sécurité régionale, et la déstabilisation des régimes. Il
est évident que les armées du Rwanda, de l'Ouganda et de l'Angola ont aidé à ins-
122
155 PITMAN, T., "Congo Rebels Accuse Kabila of Fomenting Genocide," Reuters Limited, 16 September 1998, 1.
123
notre sécurité n'est pas assurée »156. Le Rwanda considère que la présence d'un
grand nombre des Interahamwe constitue une menace pour sa survie nationale.
Pour Kigali, les génocidaires Interahamwe doivent être arrêtés, désarmés, démo-
bilisés et forcés à répondre de leurs crimes.
156 SALTER, G., "Chirac's Congo `Peace' Has Little Chance," Daily Mail & Guardian, 4 December 1998.
124
Trois groupes rebelles armés ougandais ont créé une instabilité poli-
tique et une menace de sécurité formidable contre le gouvernement de Kampala
: West Nil Bank Front (WNBF) dirigé par le fils de Idi Amin, Taban ; the Allied
Democratic Forces (ADF) dirigé par Jamil Makulu, un religieux musulman qui
opèrait à partir de la région orientale du Congo ; et the Lords Resistance Army
(LRA), dirigé par Joseph Kony. L'ADF est une milice qui puise ses membres
parmi les anciens soldats d'Idi Amin, déserteurs de l'armée ougandaise et les
restes de l'armée nationale pour la libération de l'Ouganda. La LRA par contre a
125
côté des Forces armées congolaises. L'Ouganda a insisté que le Soudan a mené
les bombardements à l'intérieur du territoire ougandais, en plus de fournir un
soutien militaire à l'armée congolaise et les forces rebelles du LRA. ″ Les autori-
tés ougandaises ont réclamé que quelques 2 800 rebelles rwandais et ougandais
ont été formés au Soudan pour lutter contre les rebelles qui cherchent à renver-
ser le gouvernement de Kabila″158.
158ACHIENG, J., "Uganda Over-stretched by Congo's War," The Guardian, 24 September 1998, p.2.
159AMNESTY INTERNATIONAL, "Democratic Republic of Congo: A Longstanding Crisis Spinning out of Control.", AFR
62/033/98, 7.
127
160 MUNENE, F., "Burundians in DRC, But Fighting Only Their Own Rebels," Agence France Presse, 2 June 1999, p.3.
129
162MWAYILA, T., Géopolitique de paix en Afrique médiane : Angola, Burundi, RDC, Ouganda, Rwanda, L’Harmattan,
Paris, 2003, p.55.
131
Pour l'Angola qui était également impliqué dans une guerre civile
avec les rebelles de l'UNITA, dirigé par le Dr Jonas Savimbi, le gouvernement
MPLA a conclu que le renversement probable du gouvernement de Kabila cons-
tituerait une menace directe pour son régime. Ce ne fut pas une surprise, que
l'offensive militaire de l'Angola contre les rebelles du Congo a changé la nature
et l'ampleur et donc la longévité de la guerre.
aérienne de Kamina et autres routes pour fournir des armes à l'UNITA. Ces
derniers mois, les membres de la police de la RDC ont reçu une formation en
Angola. C’est dans ces contextes que des troupes du gouvernement angolais
ont lancé une attaque contre les forces opposées au Président Kabila ; Il a été si-
gnalé que l'UNITA pourrait être impliqué aux côtés des opposants armés du
gouvernement de la République démocratique du Congo »164.
noritaires sur le terrain…l’Angola est maintenant sur trois fronts : en interne contre
l’UNITA, au Congo-Brazzaville et en RDC″166.
centration sans précédent de soldats armés reflète les divers intérêts des parties
prenantes dans la guerre congolaise qui a transformé le conflit en République
démocratique du Congo en conflit plus grand, plus dangereux et potentiellement
catastrophique de l'Afrique dans l'après-guerre froide.
Nous essayerons d’analyser les raisons pour lesquelles l’UE est in-
tervenue en RDC. La théorie réaliste peut expliquer la politique de l'UE vers la
République démocratique du Congo. Le réalisme, à première vue, considère que
l'intervention militaire dans un Etat africain n’est pas plausible. Hoffmann, par
exemple souligne que les néo-réalistes sont critiques de l'intervention, car ils es-
timent que les grandes puissances devraient se concentrer sur leur sécurité, pré-
venir les conflits entre les grandes puissances et de lutter contre le terrorisme175.
Leurs forces ne doivent pas servir pour les conflits qui ne sont pas une menace
pour leurs intérêts. Michael Mandelbaum note que l'intérêt national est une no-
tion non morale176. Forsythe établit une distinction entre la définition réaliste des
intérêts et le principe libéral de droits de l'homme 177. C'est en raison de l'intérêt
national que l’USA n’intervient pas militairement dans les Etats sans impor-
tance stratégique, économique, ou avec lesquels l’Amérique n'a pas des liens
historiques, géographiques ou sentimentaux.
and 160.
178 POSEN, B.R. and ROSS, A.L, ″Competing Visions for US Grand Strategy″, International Security, (1997) 21/3, p.6.
179 LAYNE, C., ″The Unipolar Illusion: Why Great Powers Will Rise″, International Security, (1993) 17/4, p.19.
138
180 GILPIN, R., War and Change in World Politics , Cambridge University Press, Cambridge, 1981.
181 POSEN et ROSS, op.cit, p.32.
182 Art R.J, ″A Defensible Defense″, International Security, (1991) 15/4, p.43.
139
questions telles que le crime organisé et le terrorisme. Deux documents ont été
émis lors du sommet de Lancaster House à savoir la déclaration sur l'Afrique et
le plan d'Action sur le crime organisé en Afrique.
spécial de l'UE pour les grands lacs, Aldo Ajello, étaient présents dans la région
des Grands Lacs. Javier Solana a rencontré le président de la République démo-
cratique du Congo, Joseph Kabila et ses vice-présidents, l’ambassadeur William
Swing, le Président Kagame du Rwanda et le Président ougandais, Yoweri Mu-
seveni. Il s’est ensuite rendu au Conseil de sécurité des Nations Unies et a pré-
senté un rapport sur l'opération Artémis.
189 ULRIKSEN, S., GOURLAY, C. and MACE, C., ″Operation Artemis: The Shape of Things to Come?″ International
Peacekeeping, (2004) 11/3, p. 511.
190 UN News Service, 10 May 2003.
191 Interview avec un diplomate Français, Quai d’Orsay, 19 Avril 20012.
192 Interviews du 19 Avril 2012 (Paris) et Londres 30 Avril 2012, Ministère des affaires étrangères.
193 GEGOUT, C., ″Causes and consequences of UE intervention in DRC″, European Foreign Affairs Review, 10.3, (2005), p.7.
145
197BAYART J F, ″Africa in the World, a History of Extraversion″, African Affairs, (2000) 99, pp. 238-239
198Little R, The Balance of Power in International Relations: Metaphors, Myths and Models, Cambridge University
Press, Cambridge, 2007, p.1.
148
CHAPITRE QUATRIEME
LA NATURE COMPLEXE DU CONFLIT EN RDC :
POUR UNE NOUVELLE METHODE ANALYTIQUE
199 KEEN DAVID, P., "The Economic Functions of Violence in Civil Wars", Adelphi Paper 320, Oxford University Press/IISS,
Oxford, 1998.
200 MATTS, B. and MALONE, D (eds), Greed and Grievance: Economic Agendas in Civil Wars, Lynne Rienner Publish-
201 INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE : Mortality in the Democratic Republic of Congo: Results from a Nationwide
Survey, International Rescue Committee, New York, 2003.
202 CARAYANNIS, T., “The complex wars of the Congo: Towards a new analytical approach ″ Journal of Asian and African
comportement des belligérants et leurs partisans dans les guerres du Congo et est
donc un préliminaire afin de développer une approche centrée sur le réseau qui
explique les guerres multidimensionnelles, complexes dans l'après-guerre froide.
203 Mc GAFFEY, J., The Real Economy of Zaire: The Contribution of Smuggling and Other Unofficial Activities to Na-
tional Wealth, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1991.
204 DUFFIELD, M., Global Governance and the New Wars : The Merging of Development and Security, Zed Books,
sont elles constituées, organisées, interconnectées et liées une à l'autre, ainsi que les
normes internationales qui les ont influencés.
Les conflits post- guerre froide en Afrique ont été caractérisés par des
violentes luttes entre les seigneurs de guerre, les groupes armés, les insurgés autour
des divers intérêts privés pour le contrôle des ressources précieuses206 ; où les mas-
sacres systématiques et les viols de civils sont devenus un instrument de guerre207 .
Les forces rebelles sont des commerçants des matières premières ou justes des pil-
lards largement motivés par la cupidité financière plutôt que des griefs politiques.
Paul Collier dans une analyse statistique des conflits civils, conclut que les com-
mandants rebelles régulièrement terrorisent les populations civiles pour obtenir leur
coopération, dominent les territoires riches en ressources, obtiennent de l'argent pour
les armes et de munitions ; et il soutient que les agendas économiques et non poli-
tiques, sont ceux qui expliquent le comportement dans ces guerres208.
Alors que cela peut être une représentation exacte dans certains cas,
le plus célèbre étant le RUF de Sierra Leone--l'expérience des autres rebellions,
notamment le mouvement rebelle MLC au Congo209 suggère que ces mono-
explications ne sont pas des lentilles utiles permettant de comprendre tous les
206 KLARE M, Resource Wars: The New Landscape of Global Conflict, Henry Holt & Co, New York, 2001.
207 HUMAN RIGHTS WATCH, the War within the War: Sexual Violence and Women in Eastern Congo. New York, 2002.
208Collier P, "Doing Well Out of War: An Economic Perspective." In Matt’s B and Malone D (ed), Op-cit, p 101
209 CARAYANNIS, T., "Resistance and Patriotism in the Congo Wars: A Study of the Movement de Liberation du Congo
(MLC)." Paper presented at the African Studies Association Conference, December 2002, Washington, DC.
152
Il existe donc un courant qui soutient que tous ceux qui utilisent la
violence pour contester l'état aujourd'hui sont après l’enrichissement personnel
et n’ont pas d’agendas politiques avérés. Cette approche qui tente de com-
prendre les conflits contemporains violents en Afrique, par conséquent, n’offre
seulement que des explications partielles, mettant l’accent que sur une des acti-
vités de la guerre, l’exploitation des ressources. Cependant, sa faiblesse consiste
dans son incapacité de faire la différence d’une part entre l’exploitation légale et
illégale des ressources et d’autre part entre l'exploitation des ressources comme
la cause initiale de la guerre et l'exploitation des ressources comme le facteur de
maintien de la guerre.
210 CLAPHAM, C., African Guerrillas, James Currey Ltd, Oxford, 1998, pp.1-19.
153
211 KALDOR, M., New and Old Wars: Organized Violence in a Global Era, Stanford University Press, Stanford, 1999, p 2.
212 KALYVAS, S., "'New' and 'Old' Civil Wars: A Valid Distinction?" World Politics 54:99-118.
213 WALTZ, K., Theory of International Politics, Random House, Berkley, 1979.
214 KEOHANE, R., Neorealism and its Critics, Columbia University Press, New York, 1986.
154
étatiques, les transitions politiques et le rôle des acteurs non étatiques sont traités
comme des questions de second ordre et donc à l'extérieur de l'univers de la
théorie Etatique. La reconnaissance croissante que les conflits post- guerre
froide franchissent le fossé théorique artificiel entre les relations internationales
et la politique comparée a encouragé les tentatives pour ouvrir la boîte noire et
explorer ce qui motive les intérêts des acteurs étatiques et non étatiques dans ces
conflits et leurs interactions.
215 RUBIN, B. and ARMSTRONG, A., "Regions and Networks in Conflict Prevention and Peace Building: A Discussion Paper
for the Project on Regional Conflict Formations." Center on International Cooperation/NYU, New York, 2002.
216 Idem.
217 DUFFIELD, M, op.cit, p.163.
155
pour mettre fin à la guerre ou pour obtenir d'avantage et les efforts pour gagner la
légitimité locale ou internationale. Le second est économique, cela implique des
efforts de guerre-financement à travers le commerce légal et illégal et de l'exploi-
tation des ressources naturelles et du travail forcé. La troisième est militaire et
quasi-militaire : il s'agit d'efforts pour assurer la sécurité de l'alliance et de faire
des progrès territoriaux, d’acquérir les ressources nécessaires ou conquérir des
populations civiles. Ces interactions peuvent être effectuées par le biais des liens
directs et indirects, formels et informels avec d'autres acteurs dans le réseau.
219 GERNOT, G. and STARK, D. (eds), Restructuring Networks in Post-Socialism: Legacies, Linkages, and Localities,
Oxford University Press, Oxford, 1997, p 3
220 WASSERMAN, S. and FAUST, K., op.cit, p.4.
157
daise pour abriter les réfugiés hutus rwandais, les génocidaires et unités de l'an-
cienne armée rwandaise et des dirigeants politiques qui ont traversé la frontière
avec eux. Pour les deux prochaines années, que ces camps ont été utilisés
comme zones de rassemblement de ces Interahamwe et ex-FAR se sont regrou-
pés et ont lancé des offensives contre le nouveau gouvernement dominé par les
Tutsis au Rwanda. La présence de cette population armée importante et nouvelle
des Hutu a changé l'équilibre ethnique dans les Kivus, surtout dans la partie sud
du Nord-Kivu.
222 FRIEDMAN, J., "Zaire's Grassroots in U.S.: Exiled Scholars Now Kabila Aides." Newsday 22 May, 1997.
161
17 mai 1997 et était redevable d'aucune force congolaise autres que les jeunes
kadogos qui ont été recrutés au cours des mois précédents.
224 POMFRET, J., "Rwandans Led Revolt in Congo." Washington Post 9 July, 1997.
164
rent une marche sur Kinshasa. Le Rwanda et l'Ouganda dès lors convoquent à
Goma, un groupe de politiciens congolais pour former l'aile politique du mou-
vement anti-Kabila, le Rassemblement Congolais pour la démocratie (RCD).
Le RCD n'est pas seulement affaibli parce qu'il a été contesté par un
soulèvement populaire, la violence contre les civils dans une grande partie de l'est
du Congo, plus précisément dans le Nord et le Sud-Kivu, mais aussi en raison des
divisions internes. Comme la relation entre le Rwanda et l'Ouganda s'est détério-
rée, chacun se mis à réclamer sa propre sphère d'influence du Congo, chaque
167
sphère contrôlée et exploitée par des réseaux différents d'acteurs. Le RCD divisé
en deux factions avec les commandements militaires distincts, une prise en charge
par le Rwanda, l'autre par l'Ouganda. Le RCD-Goma, le siège du mouvement re-
belle original de la deuxième guerre a été sous influence rwandaise. Le RCD/ML
(Mouvement de libération) était sous influence ougandaise jusqu'à ce qu'elle se
divise en fractions plus petites accompagnées de batailles violentes dans la région
de l'Ituri, au nord-est du Congo. L'Ouganda a également appuyé la création d'un
nouveau mouvement anti-Kabila, le Mouvement de libération du Congo (MLC),
qui a été dominant dans le nord-ouest du Congo.
L'accord a également appelé pour une force des Nations Unies sous
mandat du chapitre VII de faire respecter le cessez-le-feu et de désarmer les mi-
lices étrangères opérant dans le Congo. La résolution 1279 du Conseil de sécurité
du 30 novembre 1999 autorise l’implantation de la MONUC (Mission de l'Orga-
nisation des Nations Unies en République démocratique du Congo). Le 24 février
2000, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1291 prolongeant le mandat de
la MONUC pour six mois et en augmentant la force de 5 537 militaires, un
nombre qui a été largement critiqué comme trop petit pour surveiller efficacement
un accord de paix avec les belligérants multiples dans un pays avec peu d'infras-
tructures et environ de la taille de l'Europe occidentale. En vertu du mandat initial
de la mission, il a le pouvoir, en vertu du chapitre VII, « de prendre les mesures
nécessaires... pour protéger le personnel des Nations Unies... assurer la sécurité et
la liberté de circulation de son personnel et de protéger les civils sous la menace
imminente de violence physique »226. La MONUC a également pour mandat de
coordonner le désarmement, la démobilisation, la réinsertion et le rapatriement de
tous les groupes armés étrangers, mais il n'était pas autorisé pour les désarmer par
226 CONSEIL DE SECURITE DE L'ONU, résolution 1291, 24 février 2000.
169
ministre. Cela a été rejeté cependant, par le RCD-Goma soutenus par le Rwanda
et par l'opposition politique non militarisée.
d’un côté et le Rwanda, les forces du RCD-Goma sur l'autre. La plupart des di-
rigeants Maï-Maï n'ont jamais accepté le cessez-le-feu imposé par l'accord de
Lusaka et ont fait valoir que tant qu’il y aurait des troupes rwandaises dans leur
région ils vont leur combattre, eux et leurs collaborateurs du RCD. Appliquant la
notion selon laquelle «l’ennemi de mon ennemi est mon ami », ils ont souvent
été alliés avec les Interahamwe et ex-FAR et le FDD même si, pour les Maï-
Maï, ces groupes sont aussi étrangers qu'ils aimeraient voir quitter leur région.
n’ont pas fait assez pour les protéger contre les attaques des congolais qui les
considèrent comme ressortissants rwandais. Un officier Banyamulenge qui a dé-
serté le RCD a trouvé un soutien massif dans le Haut Plateau en 2001. En s'op-
posant au RCD, il était capable non seulement de négocier la fin de l'antago-
nisme qui existe entre la communauté des Banyamulenge et les Maï-Maï envi-
ronnant, mais aussi forger une alliance entre les Banyamulenge du Haut Plateau
de Minembwe et l’ethnie Bembe, y compris d’autres groupes Maï-Maï. Ceci
fut considéré comme une provocation dangereuse par les rwandais et le RCD, et
lancèrent une vaste campagne militaire contre le Haut Plateau à la mi-2002.
les officiers ougandais engagés dans l’exploitation des minerais avec la compli-
cité des dirigeants locaux.
temps cessé d'exercer les fonctions de l'Etat moderne tel que conçu par Weber. Il
est un fait que les changements dans la structure du système international au
sein de laquelle les réseaux de guerre sont intégrés ainsi que l'identité chan-
geante de l'Etat et des acteurs non étatiques peuvent mieux expliquer ces con-
flits et les réseaux dans lesquels ils opèrent.
l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies, est une deuxième ten-
dance normative. Cette norme internationale émergente fut soulignée lors de
l'adresse de l’ancien secrétaire général Koffi Annan à l'Assemblée générale de
l'ONU en septembre 1999, quand il a contesté les interrogatoires des interven-
tions qui n’étaient pas sanctionnées par l'organisme mondial en introduisant
l'idée d'un droit d'intervention humanitaire: si, dans ces jours sombres et les
heures précédant le génocide, une coalition d'Etats avait été préparée à agir en
défense de la population tutsi mais n'a pas reçu l’autorisation rapide du Conseil
de Sécurité , n’aurait t’elle pas pu empêcher l’horreur déplorable de nos
jours ?230 La présente approbation publique de l'ONU , couplée avec la recon-
naissance croissante, fortement soulignée dans le rapport Brahimi231 publié en
août 2000 estimant que l'ONU ne devrait entreprendre des missions de paix à
moins qu'elle puisse mobiliser les ressources nécessaires à leur mise en œuvre,
ont donné un nouvel élan non seulement à la sous-traitance régionale, mais aussi
à la naissance des « coalitions de volontaires » ; des coalitions ad hoc des Etats
formées à prendre des mesures en réponse à une menace particulière en question
ou à la sécurité . La norme de « coalitions de volontaires » a sanctionné une
vaste gamme d'interventions : de l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie, à
l'opération « Enduring Freedom » en Afghanistan, en réponse aux attentats du
11 septembre 2001 aux États-Unis, ainsi que de l'alliance qui envahit et renversa
Mobutu et l'intervention de la SADC menée au Congo pour soutenir Kabila.
230 UNITED NATIONS, Two Concepts of Sovereignty: UN Secretary-General Address to the 54th session of the United Na-
tions General Assembly, New York. 20 September, 1999.
231 UNITED NATIONS, Report of the Panel on United Nations Peace Operations, A/55/305-S/2000/809. 23 August, 2000.
177
développer des réseaux commerciaux et en faisant pression sur les États de la ré-
gion. De plus, les entreprises internationales sur les marchés mondiaux sont pro-
fondément complices de perpétuer les économies de guerre, car ils sont souvent les
principaux nœuds de ces réseaux. Ils fournissent des biens et des services et offrent
des débouchés aux autorités gouvernementales belligérantes, rebelles et seigneurs
de guerre qui, sans ces sociétés, n'auraient ni les capitaux étrangers nécessaires
pour financer une guerre, ni l'incitation de bénéfices pour la soutenir.
Il est clair que ces guerres complexes exigent des approches diffé-
rentes, mais il est également clair que les efforts internationaux visant à les ré-
soudre continuent à les voir à travers les lentilles classiques. La première étape
pour résoudre ces conflits prolongés, est donc, de reconnaître son caractère
transfrontalier et sa nature en réseau. Il s'agit à la fois des guerres civiles, des
conflits interétatiques ; les réseaux qui les soutiennent, n’existent pas non seu-
lement pour piller des ressources, mais à faire valoir de nouvelles revendications
politiques, en participant directement dans la constitution de structures poli-
tiques et des relations sur le terrain.
179
TROISIEME PARTIE
INTERVENTION ONUSIENNE EN RDC :
STRATEGIES, APPROCHES ET DILEMMES
DE LA RECONSTRUCTION DE L’ETAT
Nous allons dans cette partie analyser en détails les stratégies, les ap-
proches choisis par la Monuc d’abord puis la Monusco plus tard pour résoudre le
conflit en RDC et les dilemmes auxquels les Nations Unies ont été confrontées.
En effet, les Etats du monde plus précisément encore ceux du Nord et ceux ayant
de l’influence au Conseil de Sécurité de Nations Unies, sont généralement con-
frontés à un dilemme avant de décider de leur participation au sein des missions
dites humanitaires. Ils doivent faire un choix entre la poursuite des objectifs pu-
rement humanitaires ou ceux des intérêts stratégiques de leurs Etats respectifs.
Les challenges sont les défis à relever par l’intervention pour éviter
que l’Etat cible ne puisse retomber dans la même situation pré-intervention. Il
s’agit ici d’apporter l’aide humanitaire, de faire cesser les hostilités, de changer
le régime pour certains pays comme la Lybie, l’Irak ou encore l’Afghanistan et
le plus important reconstruire l’Etat et la nation.
180
CHAPITRE PREMIER
STRATEGIES ET CONTEXTE GENERAL
DU DEPLOIEMENT ONUSIEN
Nous avons montré dans les pages précédentes que les guerres con-
golaises ont été des plus complexes de notre temps qui ont conduit à des souf-
frances terribles de la population et qui ont impliqué un plus grand nombre des
Etats dans le conflit.
sant aux massacres des civils, au déplacement des populations ainsi qu’aux vio-
lations des droits de l’homme. Jusqu’en 2009, le Congo a continué à traversé
une crise humanitaire sans précédent. Pour l’ONU, près de 2 millions des congo-
lais vivent comme des personnes déplacées à l’intérieur du pays, et plus de
360,000 sont devenues des refugiés dans les pays voisins236.
Ces tensions locales dans le Kivu conduiront aux violences plus larges au niveau
national et régional.
Depuis le début des années 1990, il existe une large série de littéra-
ture sur le processus de paix et différents auteurs ont analysé notamment la
phase d’implantation après la signature des accords de paix. Ces études ont lar-
gement contribué à notre compréhension théorique de ce qui détermine
l’implication internationale au stade de l’implantation du processus, quels sont
239 Communication personnelle avec les officiels des missions de maintien de la paix de l’ONU, New York, Février 2011
185
240 DOYLE, M. and SAMBANIS, N., Making War and Building Peace: United Nations Peace Operations, Princeton Uni-
versity press, Princeton, 2006; Stedman S, Rotchild D, and Cousens E (eds), Ending Civil Wars: The implementation of
Peace Agreements, Lynne Rienner Publishers, Boulder, 2002.
241 ZARTMAN, W., Ripe for Resolution: Conflict and Intervention in Africa, Oxford University Press, Oxford, 1989.
242 DOWNS, G. and STEDMAN, S., “Evaluation Issues in Peace Implementation”, in Stedman and al (eds), Op-cit, pp.43-69.
186
Cette analyse est certes correcte. Cependant, elle nous semble ina-
déquate car la Monuc puis la Monusco après, disposent des ressources humaines
et financières signifiantes et une bonne partie de ces ressources pouvait bien ser-
vir aux résolutions des conflits locaux ; en implantant des projets locaux de ré-
conciliation, comme par exemple la construction des marchés, des écoles, des
centres de santé, qui peuvent rétablir des liens sociaux et commerciaux entre
deux communautés en conflit. En plus, il y avait moyen de reconstruire des mé-
canismes sociaux comme les institutions judicaires locales pour des résolutions
pacifiques des conflits. Enfin, la Monusco pouvait faire accompagner ses mili-
taires d’un spécialiste, un anthropologue par exemple pour analyser les causes
réelles des tensions sur le terrain et proposer des solutions comme l’a fait
l’armée américaine en Iraq et Afghanistan.
187
243 ADLER, E., Seizing the Middle Ground: Constructivism in World Politics, European Journal of International Relations
3(3):319-363.
244 WEICK, K., sense making in Organisations, Sage Publications, Thousand Oaks, 1995, pp113-118
245 BARNETT, M. et FINNEMORE, M., Rules for the World: International Organizations in Global Politics, Corneil Uni-
taient de manière différente. Il est inexplicable que différents acteurs avec des
identités distinctes, des cultures internes et des intérêts distincts puissent réagir
de manière similaire. De même, la théorie réaliste et le libéralisme, les deux ap-
proches standard des relations internationales, ne parviennent pas non plus à ex-
pliquer cette similarité de comportement pour les acteurs différents, ayant des
intérêts différents246.
CHAPITRE DEUXIEME
APPROCHE REGIONALE ET NATIONALE DANS
LA RESOLUTION DU CONFLIT EN RDC
Depuis la fin de la guerre froide, les recherches sur les conflits eth-
niques ont renforcé cette tendance à expliquer la violence en se focalisant sur les
actions des élites. Il existe cependant des exceptions, certains chercheurs ont de-
puis longtemps recouru aux sources réelles des conflits pour analyser les
guerres250. Malheureusement, ces études n’ont pas encore permis d’expliquer les
raisons réelles de la poursuite de la violence. Durant nos recherches, les officiels
de la Monusco nous ont confirmé que les Nations Unies ne considèrent pas que
les conflits locaux puissent avoir un impact sur le plan national et régional.
248 KALYVAS, S., The Ontology of political Violence: Action and Identity in Civil Wars, Perspective on Politics 1 (3): 475-494.
249 Idem.
250 Ibidem.
192
L’idée que les violences locales, nationales et régionales peuvent avoir une inte-
raction semble être nouvelle dans le milieu international. C’est ainsi que les Na-
tions Unies adopteront une approche Top-down dans le problème congolais.
Durant nos interviews, nous avons remarqué que les élites natio-
nales ont généralement instrumentalisé les conflits locaux dans les Kivu pour
occuper des positions politiques nationales. Signalons que les violences obser-
vées dans les Kivu pendant la transition, notamment les batailles de Bukavu en
Mai 2004, Kanyabayonga au Nord Kivu en Décembre 2004, Rutshuru au Nord
Kivu en Février 2006, Sake au Nord Kivu en Novembre 2006 ainsi la reprise des
combats en 2008 sous Nkunda Batware et plus tard encore par le M23, sont les
effets des leaders qui recourent à la violence pour poursuivre leurs propres inté-
rêts même s’il faille toujours garder à l’esprit que les revendications sécuritaires
rwandaises justifient d’une certaine manière le soutien que ce pays apporte aux
groupes rebelles (Nkunda et Ntangana) opérant sur le territoire congolais251.
Il faut en outre faire remarquer que pendant la transition , les trois principaux
protagonistes le RCD-Goma, le MLC ainsi que le gouvernement Kabila furent
tous divisés en deux fractions entre légitimistes voulant avancer dans la direc-
tion du processus de paix et des faiseurs de guerre voulant la continuité de la
guerre pour garder leurs positions. Cette situation a eu pour conséquence la
souffrance de la population locale car les différents groupes armés recouraient à
la violence pour obliger des villages entiers à les soutenir ou pour punir ces vil-
lages qui soutiennent des groupes opposés.
naires » qui stipulait que toutes les positions de pouvoir pour des élections à venir
devraient revenir aux originaires des régions concernées253.
253VLASSENROOT K, The Promise of Ethnic Conflict: Militarization and Enclave Formation in South Kivu, in Conflict and
Ethnicity in Central Africa, 2000, pp 59-109.
195
Les premières attaques des miliciens JUFERI contre des civils Ka-
saiens ont eu lieu fin 1991-début 1992 dans les villes de Luena, Bukama, Pweto,
Kasenga, Fungurume et Kapolowe.
la définition des crimes contre l’humanité ont été perpétrés à l’égard des Ka-
saiens: le meurtre, la déportation ou le transfert forcé de population, d’autres
actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes
souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique
et mentale. On trouve également les éléments essentiels de la persécution en tant
que crime contre l’humanité: les Kasaiens étaient un groupe identifiable dont les
membres ont été persécutés pour des motifs d’ordre politique et ethnique, vic-
times d’une virulente campagne antikasaienne lancée par les plus hauts respon-
sables politiques de la province à l’époque.
Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international hu-
254
manitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, Août 2010, p284
198
Dans les provinces des Kivu, Mobutu et ses alliés provinciaux en-
couragèrent les populations autochtones à s’opposer aux autres communautés
connus sous les noms de Banyarwanda et Banyamulenge. En effet, les Hutus et
Tutsis rwandais sont arrivés au Congo depuis des longues années suite à plu-
sieurs événements historiques : Premièrement bien avant la colonisation ; Deu-
xièmement durant la colonisation comme mains d’œuvre dans des plantations ;
troisièmement durant les années 1960 et 1970 lorsque des milliers des rwandais
traversèrent la frontière congolaise fuyant des massacres dans un Rwanda nou-
vellement indépendant. Dans l’histoire récente, le génocide rwandais de 1994 et
l’arrivé subséquente de prés de 2 millions des réfugiés et des groupes armés
dans les Kivu marque le point culminant de ces mouvements. Les antagonismes
persistants entre les autochtones et les ressortissants rwandais autour des ques-
tions foncières, nationalité, politiques …sont des causes majeures de la persis-
tance de la violence dans les Kivu. Les manipulations nationales des antago-
nismes ethniques profitent aux élites nationales en termes des pouvoirs poli-
tiques mais aussi économiques.
L’ituri est devenu un site des combats entre les armées rwandaise,
ougandaise et différents groupes congolais qui manipulent le conflit latent Hema
–Lendu ; l’entreprenariat ethnique est aussi dans le cas de l’Ituri la cause des
tensions locales.
provinces du Kivu. Ces pays ont continué à soutenir des groupes armés au Con-
go notamment le CNDP de Laurent Nkunda et comme l’avait si bien confirmé la
Monusco, le M23 de Bosco Ntagana.
UNSC, Fourteenth to Twenty-Third Report of the Secretary-General on the United Nations Mission in the Democratic
255
Synergie Vie, Mémoire sur les Entraves au Rapatriement des Groupes Armés Hutu Etrangers dans le Kivu, Bukavu,
257
DRC, 2004.
201
Le label « post-conflit » ainsi que les stratégies qui vont avec, fu-
rent appliqués au Congo vers la fin 2002 lorsque différents accords de paix fu-
rent signés. Pour l’ONU, le label post –conflit s’applique aux pays qui ont connu
des guerres et dès lors que ces guerres finissent, ils deviennent des Etats post-
conflits, comme le Congo.
Global Witness, Under-Mining Peace: The explosive Trade in Cassiterite in Eastern DRC, Global Witness, Washington
258
DC, 2005.
202
Il est certes vrai que les tensions régionales et nationales ont large-
ment contribué à la poursuite de la violence, mais ces tensions ne sont pas la
seule explication. Cette vision « top-down » échoue de reconnaitre le rôle des
conflits décentralisés « bottom-up » autour des questions foncières, des res-
sources minérales, du pouvoir traditionnel, de la collecte des impôts et du statut
spécifique des différents groupes et individus. Cette nouvelle vision présente les
conflits locaux comme principaux cause de la violence. Les acteurs locaux sont
manipulés par les élites nationales et régionales.
203
Pendant les années 90, peu de choses ont été faites pour rétablir
l’autorité de l’Etat. Les provinces de l’Est sont souvent sous le contrôle des
mouvements rebelles et groupes armés, les quelques rares services publics y
existant sont financés par les ONG. Plus grave encore, les services d’ordre, la
justice, la police et l’armée sont quasi-inexistants. Là où ils existent les condi-
tions de travail sont lamentables, inexistence d’électricité, des moyens de com-
munication… dans tous les cas, de l’avis de tous les observateurs, au Congo les
agents de l’Etat sont plus intéressés à l’extorsion et à la corruption plutôt qu’à
fournir des services publics.
263NEUMANN, I, ″Returning Practice to the Linguistic Turn: The case of Diplomacy“, Millennium Journal of International
Studies 31(3):626-651.
206
264 PARIS, R., At War’s End: Building Peace after Civil Conflict, Cambridge University Press, Cambridge, 2004, p.5.
265 OTTAWAY, M ,“Rebuilding State Institutions in Collapsed States ″, Development and Change 33(5) pp.1006-1007.
208
Pour rétablir des bonnes relations entre les Etats de la région des
grands lacs, les Nations Unies ont focalisé leurs efforts dans les secteurs ci-
après : Premièrement, ils organisent des conférences entre les pays de la région
pour aider les anciens combattants à trouver des solutions sur la présence des
groupes armés étrangers en RDC et sur l’exploitation illégale des ressources na-
turelles du pays. Ces conférences avaient aussi pour mission de restaurer les rela-
tions diplomatiques, de promouvoir la collaboration économique et commerciale,
préparer le retour des refugiés ainsi que de rétablir la collaboration sécuritaire.
269 Third Special Report of the Secretary-General on the UN in the DRC, UN, New York, 2004, p.25
210
Au plan national, comme on l’a ci-haut discuté, tous les efforts fu-
rent concentrés sur l’organisation des élections générales et la reforme du sec-
teur sécuritaire. Premièrement, la Monuc supervisa la rédaction de la constitu-
tion, de la loi électorale, la loi sur la nationalité et celle sur le secteur de sécuri-
té270. Cette interférence dans les affaires intérieures du Congo fut considérée
comme légitime car elle eu lieu en parfait accord avec les élites congolaises. La
Monuc s’engagea dans le processus le plus familier avec l’intervention onu-
sienne, l’intégration de l’armée. Elle demanda aux différents groupes de démo-
biliser leurs troupes et les intégrer au sein d’une même armée nationale.
CHAPITRE TROISIEME
L’APPROCHE LOCALE DANS LA RESOLUTION
DU CONFLIT
271 HUSSEIN, A, ″Somalia: International Versus Local Attempts at peace building″, in Taisier A and Matthews R (ed), Dura-
ble peace: challenges for Peace building in Africa, University of Toronto Press, Toronto, 2004, pp253-281; Kalyvas S,
″The Ontology of Political Violence: Action and Identity in Civil Wars″ ,Perspectives of politics 1 (3):475-494; Fujii L, ″The
Power of Local Ties: Popular Participation in the Rwandan Genocide″, Security Studies(17):568-597.
272 KALYVAS, op.cit, 2003, p.482.
213
pliquent des villages, des communautés entières ainsi que des leaders provin-
ciaux. C’est notamment le cas du conflit entre les populations originaires du Ki-
vu et les congolais d’origine rwandaise qui conduira à la polarisation de ces
deux communautés et deviendra un des clivages national pendant la guerre. Ces
tensions locales causèrent des violences bien avant la guerre de 1996.
Avant les guerres des années 1990, l’accès à la propriété, aux droits
politiques et autres avantages dépendaient de l’appartenance à un village ou une
communauté273 . Sous la colonisation Belge, la loi coloniale établissait une dis-
tinction entre la nationalité politique, garantie aux Belges résidents et plus tard
aux évolués et la nationalité ethnique, basée sur l’appartenance à une commu-
nauté ethnique274. De ce fait, cette appartenance à une identité tribale ou eth-
nique, était devenue la base pour recevoir des droits tels la nationalité, l’accès à
la propriété foncière, aux droits politiques et économiques au niveau local.
273 WILLAME, J.C., Banyarwanda et Banyamulenge: Violences Ethniques et Gestion de l’identitaire au Kivu, CEDAF,
Bruxelles, 1997, p.35.
274 DOOM, R. et GORUS, J., Politics of Identity and Economics of Conflict in the Great Lake Region, VUB University
p.25.
214
Les conflits locaux ont pour sources les agendas vitaux : nationalité,
accès aux ressources naturelles, propriété foncière…les violences entre commu-
nautés continueront même après l’indépendance. Pour Jean Claude Willame, les
Shis, Regas et Kusus s’opposèrent sur des questions provinciales et nationales,
et même des conflits seront observés parmi les populations appartenant à la
même ethnie ou tribu276. Avec l’arrivée de Mobutu au pouvoir, ces conflits vont
provisoirement prendre fin, mais les rebellions sporadiques seront toujours ob-
servées au Katanga et dans le Sud Kivu.
Pour nous résumer, les conflits locaux en RDC ont existé bien avant
les guerres de 1990. Nous allons ici présenter une étude de cas détaillée pour
nous permettre de mieux saisir comment les conflits locaux peuvent interagir
avec les tensions nationales et créer le chaos. Ce cas spécifique concerne les an-
tagonismes existant entre les populations originaires du Kivu et les congolais
d’origine rwandaise.
278MAMDANI, M., When Victims Become Killers: Colonialism, Nativism, and the Genocide in Rwanda, Princeton Uni-
versity Press, Princeton, 2001, pp 239-242.
216
Les études sur l’Ituri illustrent la relation entre les conflits locaux et na-
tionaux. La manipulation des acteurs locaux par les ougandais, rwandais et le gou-
vernement de Kinshasa conduit à la fragmentation des milices locales et à l’escalade
des disputes entre les communautés. Au même moment, les antagonismes politico-
économiques locaux causèrent la scission du RCD, en plusieurs sous-groupes.
280 INTERNATIONAL CRISIS GROUP, The Kivus: The forgotten crucible of Congo conflict, ICG, Brussels, 2003.
219
281 REYNTJENS, F., La guerre des grands lacs: Alliances Mouvantes et Conflits Extraterritoriaux en Afrique Centrale,
L’Harmattan, Paris, 1999, p.178.
282 INTERNATIONAL CRISIS GROUP, The Inter-Congolese Dialogue: Political Negotiation or Game of Bluff? Africa Report,
Durant nos recherches, nous avons demandé aux officiels onusiens les
raisons pour lesquelles ils n’ont pas en plus des stratégies nationales, intégré les
stratégies locales dans la recherche de la paix en RDC. Ils présenteront deux objec-
tions à nos préoccupations : Premièrement, les conflits locaux sont complexes et il
apparait difficile de mettre en place une stratégie cohérente pour y faire face ; deu-
xièmement, ils évoquèrent les obstacles financiers, logistiques et politiques aux-
quels ils font face et toute intervention à ce niveau serait insoluble.
le processus électoral. Par contre, une transition politique mieux organisée pour
construire la paix et la démocratie à tous les niveaux devrait inclure la recons-
truction de l’administration publique, du système judicaire, des capacités éco-
nomiques de l’Etat, minimiser les interférences internationales, construire la ca-
pacité et la crédibilité des gouvernants démocratiquement choisis qui continuent
à faire grandement défaut de nos jours, garantir la liberté de parole et de cam-
pagne, éduquer la population sur l’avantage du processus. Au même moment, il
apparait important de clarifier les lois sur l’attribution des terres ainsi que les
lois sur la nationalité. Parallèlement, différentes agences et organisations de-
vraient organisées des séances de travail pendant lesquelles tous les acteurs lo-
caux pouvaient exprimer leurs préoccupations et les résoudre ; notamment aux
sujets d’attribution des terres, du pouvoir traditionnel et de la nationalité. De
cette manière, les ONGs pouvaient ressouder les liens entre les communautés en
créant des entreprises, des hôpitaux et écoles fréquentées par toutes les commu-
nautés. Ces types des projets ont déjà été testés dans plusieurs autres pays et
ont montré leur efficacité283.
Il faut souligner que la paix est durable lorsque l’Etat est stable et
ses institutions sont fonctionnelles à tous les niveaux. Il est crucial pour la Mo-
nusco de soutenir l’intégration de l’armée et de résoudre le problème des re-
belles étrangers œuvrant sur le territoire congolais. Ce pendant, le mixage et
brassage de l’armée a toujours été défavorable pour la RDC. Car, les congolais
d’origine rwandaise ont toujours montré qu’ils soutenaient plus la cause rwan-
daise que congolaise durant toutes ces années. Les Nkunda, Ntanganda et autres
sont des Rwandais et doivent faire partie de l’armée rwandaise. Pour ce qui est
des groupes rebelles œuvrant au Congo, les Nations Unies devraient organiser
leur rapatriement et leurs protections dans leurs pays d’origine respectifs en leur
garantissant des droits civiques et politiques. Pour cela, les gouvernements auto-
ritaires du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi doivent être démocratisés. Tant
que cela sera le contraire, la paix en RDC sera hypothétique. C’est à la fin de
tout ce processus que l’organisation des élections pouvait être effective.
283 ANDERSON, M., Do Not Harm: How Aid Can Support Peace-or War, Lynne Rienner Publishers, Boulder, 1999.
222
Centrer les efforts sur les conflits locaux est apparu comme une
idée nouvelle et controversée au sein de la Monuc. L’équipe de Sundh rédigea
en premier lieu un document sur la résolution des conflits locaux en Décembre
2002, rappelant à tous les officiels de la Monuc qu’en dépit du processus de
paix, il existait toujours des tensions et conflits dans le pays. Et si rien n’était
223
fait, le processus de paix avait de risque d’échouer. L’idée était que la Monuc
puisse réagir et résoudre ces conflits avant qu’ils ne deviennent majeurs.
cadre que la Monuc facilita le cessez- le- feu local entre Mai-Mai, RCD-Goma
et les troupes gouvernementales à Shabunda, Walungu et Béni-Butembo.
Une fois de plus, cette stratégie ne sera jamais appliquer, car la Monuc
considéra que résoudre les conflits locaux relève de la compétence du futur gou-
vernement congolais et des autres organisations internationales et non gouverne-
mentales. L’abandon de toutes ces initiatives sur la résolution des conflits locaux
demeure un secret au sein de la Monuc. Rare sont ceux qui peuvent en parler. Il est
difficile d’obtenir des copies des documents rédigés par les uns et les autres sur ces
225
Il est certes vrai que la violence continua dans tout les pays à cause
entre autres du non résolution des conflits locaux. Ce pendant, contrairement aux
autres provinces, la communauté internationale considérait l’Ituri comme étant
mieux pacifié par rapport aux deux Kivus. Malheureusement, après le départ des
rwandais et ougandais, la reprise de la violence entre 2002-2003 surprenant la
communauté internationale ; en percevant la détérioration de la situation dans
l’Ituri comme un cas potentiel de génocide. Signalons que les événements de
1994 sont encore présents dans nos esprits. Cette perception, du point de vue hu-
manitaire a extrêmement influencé le déploiement de l’opération Artémis et la
227
MONUC renforcît sa présence plus dans l’Ituri que partout ailleurs287. En outre,
certains milices tuèrent et prirent en otages des casques bleus, ce qui amena la
MONUC à conduire des actions militaires extensives. Enfin, on assista pendant la
transition à des pratiques proches de celles utilisées au Rwanda pendant le géno-
cide, le recours aux machettes pour massacrer les populations et les torturer.
287 HOFNUNG T, Comment l’ONU a évité un Génocide en RDC- Ituri au bord du Gouffre, Libération, 20 Juin, 2005.
228
CHAPITRE QUATRIEME
MONUSCO FACE AUX DILEMMES ET CONTRAINTES DE
LA RECONSTRUCTION DE L’ETAT EN RDC
288 CHOPRA, J., “The UN’S Kingdom of East Timor”, Survival 42(3), p.34.
232
On peut donc noter qu’une année seulement après avoir invité les
forces onusiennes à faciliter la transition, celles-ci furent l’objet de contestation.
Ainsi l’ONU s’est vue obliger d’accélérer le processus en facilitant l’organisation
des élections démocratiques, maintenir la sécurité et manager la question des re-
fugiés. Ces objectifs furent obtenus en moins de trois ans pour éviter que la popu-
lation ne puisse définitivement se rebeller contre les Nations Unies.
289 CHOPRA, J., “Building State Failure in East Timor”, Development and change 33(5), p.33.
290 ANNAN, K., “ East Timor Commanding World’s attention”, Associated Press, June 8, 2006.
233
292 BARFIELD, T., “Problems in Establishing Legitimacy in Afghanistan”, Iranian Studies 37(2), p.209.
237
293 SUHRKE, A., “The Limits of State building: The Role of International Assistance in Afghanistan”, Paper presented at the
International Studies Associated annual meeting. San Diego, CA, March 21-24.
238
Nous avons précédemment montré que les Nations Unies sont gui-
dées par une culture d’intervention, celle qui focalise toute la stratégie aux plans
nationaux et régionaux. Ainsi, changer de stratégie et inclure la gestion des con-
flits locaux auraient sans doute menacé les intérêts de l’organisation. Concéder
que les conflits locaux devenaient prioritaires impliquerait la formation des agents
onusiens aux résolutions des conflits locaux. Alternativement, ces agents devaient
concéder que leur expertise était insuffisante et qu’éventuellement, il fallait enga-
ger des nouveaux agents pour ce travail. Pour toute l’organisation, cette conces-
sion signifie l’embarquement dans un processus intensif de changement (création
des nouveaux départements, des nouvelles procédures opérationnelles, des fonds
supplémentaires…). Pour une bureaucratie comme l’ONU et les ambassades, tra-
vailler aux niveaux locaux remettait en cause leur identité, centrée sur l’idée
qu’elles sont des organisations ne traitant qu’avec des acteurs nationaux.
240
tions et les autres actes législatifs, toutes les matières relavant de la souveraineté
de l’Etat. Ils ont corrigé des textes présentés par les congolais, exigeant des re-
présentants congolais de suivre les instructions de la communauté internationale,
les menaçant d’arrêter leur aide si ces derniers restaient sur leurs positions. En-
fin, ils imposèrent des experts dans différentes institutions pour s’assurer que
tout devrait être fait selon leur vision.
295 UNSC, Third Special Report on the UN mission in DRC, 2004, pp 58-59.
244
Il faut aussi signaler que plus d’une année après la clôture de ces
assises, plusieurs résolutions n’ont jamais été appliquées. Si, la formation d’un
gouvernement dit « d’union nationale » a eu lieu, ce pendant, la double nationa-
lité à accorder aux congolais d’origine devenus étrangers par la force des choses
ou encore la facilité des visas pour ces derniers n’a pas encore été abordée. .
Plus gravement encore, alors que l’heure doit être à la cohésion na-
tionale, la majorité présidentielle relança un débat qui commença à empoison-
ner la vie politique, la question de la révision constitutionnelle et surtout de tou-
cher aux articles intangibles de la constitution.
Toute défaite militaire d’un groupe armé est une étape importante à
la fois pour la paix mais aussi dans le processus tant de la démobilisation, du
désarmement que de la réintégration. Le 5 Novembre 2013, le Président Ber-
trand Bisimwa du Mouvement du 23 Mars exigea de ses commandants militaires
de déposer les armes et annonça le début des discussions politiques avec le gou-
vernement de Kinshasa afin de trouver une solution politique au conflit. Le 7
Novembre, le commandant militaire Sultani Makenga et plusieurs de ses com-
battants se retirèrent en Ouganda. Le 12 Décembre, le gouvernement congolais
et le M23 signèrent la déclaration de Nairobi, au Kenya.
Ces actes ont été suivis par le renforcement des troupes de la MO-
NUSCO ainsi que celles du gouvernement dans l’Est du pays. Il faut aussi signa-
ler des pressions diplomatiques contre le Rwanda pour son soutien au M23 et le
début des pourparlers de paix en Angola, Ouganda et en Afrique du Sud.
Figure 1 Map of the DRC with North and South Kivu provinces in red. Source: www.berejst.dk/389/Goma.htm
Il faut ici noter qu’en 2006 la Cour Pénale Internationale avait lancé
un mandat d’arrêt contre Bosco Ntanganda pour crimes de guerre commis entre
2002 et 2003 par les forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC)297 . Ce
pendant, en 2012, le président Kabila se retrouva sous pression internationale suite
aux élections chaotiques de 2011, Ntanganda le chef du CNDP était devenu indé-
sirable avec la possibilité pour Kabila de le livrer à la CPI comme acte de bonne
foi298. En outre, les militaires du CNDP désormais membres des FARDC, refusè-
rent de se faire déployer dans les provinces de l’Ouest et du Centre du pays arguant
que leur intégration dans l’armée n’était pas réelle. Ils estimèrent que le gouverne-
ment n’a pas respecté l’accord signé. C’est ainsi qu’un groupe de 300 ex- combat-
tants du M23 forma le M23 le 4 Avril 2012.
298 BERWOUTS, K., Congo: Waiting for M24 or a real window of opportunity?. African Arguments,. November 5; Available at
http://africanarguments.org/2013/11/05/congo-waiting-for-m24-or-a-real-window-of-opportunity-by-kris-berwouts/ [Last ac-
cessed 4 January 2014]
4.United Nations Security Council Final report of the Group of Experts on the DRC submitted in accordance with
paragraph 4 of Security Council resolution 2021 (2011). S/2012/843. November 15; (referred to as ‘UN Group of Experts
Report on DRC’)
300 United Nations Security Council Resolution 2098. on extension of the mandate of the UN Organization Stabilization Mis-
sion in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO) until 31 Mar. 2014. S/RES/2098,. March 28; (2013)
254
QUATRIEME PARTIE
IMPERATIF DE LA RECONSTRUCTION
DE L’ETAT CONGOLAIS
Enfin, nous n’allons pas ici produire la liste exhaustive des fonctions
de l’Etat ; mais cependant, elle doit absolument inclure la provision de la sécurité,
la mise en place d’un Etat de droit, une armée capable de protéger les frontières
nationales, une police au service de la population, une justice pour tous, la pro-
duction des services de base (santé, éducation…), une capacité extractive réelle de
la matière imposable et l’exécution d’un budget public. Ces fonctions n’exigent
pas nécessairement la mise en place d’un style occidental de démocratie ou des
idéologies libérales, même si la démocratisation et l’économie des marchés sont
de nos jours intimement liées avec le rétablissement de la paix, mais sont analyti-
quement distinctes du concept de la reconstruction de l’Etat.
Tout Etat qui ne soit pas en mesure de produire ces quelques fonc-
tions que nous venons d’évoquer, est bien entendu un Etat faible, fragile ou un
quasi-Etat. Pour le besoin de l’analyse, nous allons analyser le rôle de l’Etat mo-
derne et cela dans le contexte particulier de la RDC et voir comment ce dernier
peut devenir un Etat stable.
257
CHAPITRE PREMIER
LES FONCTIONS D’UN ETAT MODERNE
est la capacité des gouvernements à gérer les programmes de santé. Les médica-
ments antirétroviraux sont non seulement coûteux, mais compliqués à administrer.
Ces médicaments doivent être pris dans les doses complexes des
longues périodes de temps ; négliger de suivre le traitement approprié peut ef-
fectivement aggraver l'épidémie en permettant le virus VIH à muter et à déve-
lopper la résistance aux médicaments. Un traitement efficace requiert une solide
santé publique, des infrastructures adéquates, l'éducation du public et les con-
naissances sur l'épidémiologie de la maladie. Même en présence des ressources
disponibles, la capacité institutionnelle pour traiter la maladie est absente dans la
plupart des pays en Afrique subsaharienne (bien que certains, comme l'Ouganda,
aient fait un peu beaucoup mieux que d'autres).
Pendant un certain temps, les pays occidentaux ont prétendu que ces
problèmes étaient juste locaux ; mais les attentats terroristes du 11 septembre ont
révélé que la faiblesse de l'État constitue un énorme défi stratégique. Les Islamistes
radicaux tentent de disposer des armes de destruction massive, cette nouvelle di-
mension de sécurité s’ajoute à la faiblesse de la gouvernance dans beaucoup de
pays. Dans la foulée des actions militaires engagées depuis le 11 septembre obli-
gent les États-Unis et leurs alliés d’assumer des nouvelles responsabilités : la re-
construction de l'Etat notamment en Afghanistan et en Irak. La faiblesse de l'État
est donc de nos jours un enjeu national et international de premier ordre.
259
302 WEBER, M., Essays in Sociology, Oxford University Press, Oxford, 1946, p.78.
303 www.worldbank.org/wbi/governance/govdata2002.
261
Enfin, nous avons déjà mis en exergue le rôle des voisins de la RDC
dans la fragilisation de cette dernière. Rappelons seulement que, la RDC rongée
de l’intérieur est incapable de faire face aux contraintes de la mondialisation,
souffre d’un handicap supplémentaire celui d’être exposé aux convoitises de ses
voisins de l’Est. L’Ouganda et surtout le Rwanda ; dans l’espace interactif de la
région des Grands Lacs, les différences de potentiel démographique et écono-
miques représentent un facteur d’instabilité majeure.
263
§1. Géographie
Ce qui est vrai pour la location insulaire Britannique est aussi vrai
pour l’Italie. En effet, la péninsule italienne est séparée du reste de l’Europe par
des hauts massifs montagneux des Alpes. Ce positionnement géographique a
toujours été un élément de considération politique et militaire des autres Etats
envers l’Italie.
A l'est, la frontière suit l'axe tectonique de ses grands lacs sur une
longueur de 1 400 km dans une direction à peu près nord-sud. Avec l'Ouganda,
la limite est marquée par le lac Albert, le Ruwenzori et le lac Edouard ; avec le
Rwanda par le lac Kivu, avec le Burundi par le Ruzizi et le nord du lac Tanga-
nyika ; avec la Tanzanie par les 600 km du lac Tanganyika ; enfin avec la Zam-
bie par le lac Moero et le Luapula. A l’Ouest, le fleuve Congo le départage de la
République populaire du Congo.
307WEINER, M., ″Bad Neighbours, Bad Neighbourhoods: An Inquiry into the Causes of Refugee Flows″, International Se-
curity, 1996, 5-42.
266
2.1. Alimentation
Europe de l’Est, enfin détruire la puissance maritime britannique pour avoir ac-
cès aux sources étrangères de ravitaillement alimentaire.
Cette observation sur l’Inde est valable pour les pays dits du tiers
monde qui vivent sous la menace permanente de la famine. Il faut aussi signaler
que le déclin de Babylon et d’autres pays de l’Afrique du Nord comme l’Egypte
est lié à la désorganisation de leurs systèmes d’irrigation qui a eu de l’impact sur
la production agricole et in fine altérer la puissance nationale.
Tous les slogans connus par le passé comme ″agriculture : priorité des
priorités″, ou encore ″retroussons les manches″, enfin la création du service national
sont des échecs dus au manque de volonté politique et à l’incapacité des gouvernants
respectifs de définir les intérêts réels à poursuivre par un Etat digne de ce nom.
Ce qui est vrai pour l’alimentation est aussi vrai pour des ressources
naturelles qui sont importantes pour la production industrielle et plus impor-
tantes encore pour l’industrie de la guerre.
contrôle un territoire entier mais surtout elle a la main mise sur des puits des pé-
troles, le Blé et le phosphate. Selon certains experts, ses revenus pétroliers se re-
lèveraient entre 500.000 et un million de dollars Américains par jour308.
308 TV5, Emission dans l’air autour du financement du terrorisme international, 13 Février 2015
270
Une armée forte dérive de plusieurs facteurs, dont les plus impor-
tants du point de vue de cette discussion sont l’innovation technologique, le lea-
dership et enfin la qualité et la quantité même des forces armées.
Dans l’histoire récente, nous pouvons évoquer le rôle joué par le géné-
ral américain David Petraeus. Docteur en sciences politiques de l’Université de
Princeton et théoricien des nouvelles méthodes anti-insurrectionnelles de l’armée
américaine, il fut nommé par George W. Bush, le 5 janvier 2007, pour succéder au
général George Casey comme commandant de la Coalition militaire en Irak pen-
dant la période à laquelle les forces de la collation font face à une forte insurrection.
Il assuma ses fonctions du 10 février 2007 au 16 septembre 2008 et fait diminuer
les pertes militaires alliées ainsi que la violence sur le terrain. Ce succès va valoir
sa nomination le 23 avril 2008, à la tête du commandement central américain
qui supervise les opérations en Irak et en Afghanistan.
272
que l’arbitraire, le trafic d’influence et le clientélisme n’ont pas encore quitté les
mœurs politiques.
309 WOLA, B., L’ONU et la crise des Grands Lacs en RDC (1997-2007), L’Harmattan, Paris, 2009, p.111.
310 Idem
274
Très élusive et moins stable, mais aussi important que sont les
autres éléments de la puissance nationale ; la morale nationale est le degré de
soutien et de détermination qu’une nation accorde à la politique nationale et
étrangère de son gouvernement en temps de paix ou de guerre. Dans la forme de
l’opinion publique, la morale nationale est un facteur intangible sans lequel tout
gouvernement démocratique ou autocratique soit il ne pourrait poursuivre avec
succès et efficience sa politique.
275
Par contre, lorsqu’en Août 1998, L.D Kabila s’est mis en phase
avec la population en demandant aux rwandais et ougandais de retourner chez
eux, de nouveau, le régime est redevenu populaire et a pu bénéficier du soutien
populaire. Beaucoup de jeunes gens s’enrôlèrent avec enthousiasme dans
l’armée pour combattre les étrangers.
Un Etat qui ne dispose pas des bons gouvernants, est un Etat fragile.
Des bons gouvernants doivent être mesurés par rapport aux actions qu’ils mè-
nent, par rapport aux missions qui sont les leurs : la sécurité des frontières et des
personnes, la sécurité économique et environnementale, bref le bien être de leurs
compatriotes.
modèles sociaux qui donnent envie et estime des autres nations. De ce point de vue,
ces pays comptent parmi les pays puissants dans le monde.
Sans ces efforts, la RDC déjà malade du ″Hard power″ sera toujours
dépourvu du ″soft power″, les deux éléments principaux qui font la puissance
d’une nation.
279
CHAPITRE DEUXIEME
TUTELLE INTERNATIONALE, BALKANISATION
OU REFORME DE L’ETAT
311 BAIN, W., ″Trusteeship: A Response to Failed State? ″, Paper presented at the conference on Failed States and Global
Governance, Purdue University, Florence, Italy, 10-14 April 2001.
312 ALI MAZRUI, ″Blood of Experience: The Failed State and Political Collapse in Africa″, World Policy Journal 12, n°1,
1995, pp.28-34.
280
Pour la RDC, les interventions onusiennes tant des années 1960 que
2000 ont été des échecs car le pays n’a pas hérité des institutions étatiques ef-
fectives. Pour ce qui est de la tutelle africaine, les voisins directs dans l’Est de la
RDC par exemple sans pour autant énumérer d’autres Etats africains, sont eux-
mêmes confrontés aux problèmes de capacités étatiques.
SECTION 2. BALKANISATION
313 MARKS, E.,″ Transitional Governance: A Return to the Trusteeship System″, American Diplomacy 9, n°1, 1999.
314 FEARON, J. and LAITIN, D., ″Neotrusteeship and the Problems of Weak States″, International Security 28, n°4, 2004, pp.5-43.
282
315 BELL-FIALKOFF A, ″A Brief History of Ethnic Cleansing″, Foreign Affairs 72, no 3(summer 1993), pp 110-121.
283
L’Erythrée et le Sud Soudan sont les deux cas dans l’histoire ré-
cente de l’Afrique. Ces deux exemples vont servir comme précédents pour justi-
fier la lutte des autres peuples pour l’auto détermination. Ce fait de contagion fut
analysé par certains experts qui conclurent que, même si la création des nou-
veaux Etats peut se révéler nécessaire et inévitable, la fragmentation de la socié-
té internationale dans plusieurs entités territoriales indépendantes est une situa-
tion dangereuse qui créera de l’anarchie dans le monde316.
316 GOTTLIEB, G., Nation Against State: A New Approach to Ethnic Conflicts and the Decline of Sovereignty, Council
on Foreign Relations Press, New York, 1993, p.2.
317 PFAFF, W., ″Invitation to War″, Foreign Affairs 72, no3 (Summer 1993), pp.99-101.
318 EMERSON, R., From Empire to Nation, Beacon Press, Boston, 1960, p.307.
284
Ces Etats vont évaluer les intérêts et demandes des autres petits
groupes ethniques. Il est donc difficile de diviser ces Etats en plusieurs autres
micros Etats qui pourront envenimer des tensions ethniques et contribuer dans
l’augmentation de l’anarchie dans le monde. L’exemple de la Yougoslavie reste
éloquent à ce sujet.
319 BARKEY, H., ″Turkey’s Kurdish Dilemma″, Survival 35, no 4(Winter 1993-1994), p.51.
320 PHADNIS, U., Ethnicity and Nation Building in South Asia, Sage, New Delhi, 1990, p.241
321 MANOFF, M. et PERRIN, M., Le dictionnaire de l’ethnologie, Ed Payot, 1973, p 96
322 SNYDER, J., ″Nationalism and the Crisis of the Post-Soviet State″ survival 35, no1 (Spring 1993), p.5
285
323AYOOD, M., The Third World Security Predicament, state making, regional conflict and the international system,
Lynne Rienner Publishers, 1995, p.175.
286
Les Etats fragiles vont donc avoir deux options : continuer de demeu-
rer dans l’anarchie avec les souffrances que cela engendre ou alors, se disloquer en
plusieurs micro-Etats basés sur des critères ethniques, religieux ou autres.
rente sur la question des frontières, la faillite des Etats, ou encore la balkanisa-
tion ; par rapport aux craintes qu’elles avaient pendant la guerre froide sur le
changement mondial de l’équilibre des forces.
330 CLARK, J., ″Debacle in Somalia″ in DAMROSCH L(ed), Enforcing Restraint: Collective Intervention in Internal Con-
flicts, Council of Foreign Relations Press, 1993, p.205.
331 NOBLE, K., ″Mobutu Overture to US reported″, New York Times, January 16, 1994, p.7.
290
332 BONIFACE, P., La géopolitique : Les relations internationales, Eyrolles, Paris, 2011, p.103.
291
333 KAZUMBA, T., ″Gouvernance Militaire, Etat et Balkanisation en RDC″, Kinshasa, inédit, p 17, Octobre 2012.
292
334 www.kivuyouth.com
293
Il est peut être vrai qu’il puisse exister une main étrangère qui sou-
haiterait la balkanisation de la RDC, mais il est surtout vrai que la dimension in-
terne, propre au Congo est l’élément principal dans cette entreprise de balkanisa-
tion. Les interviews que nous venons d’évoquées dans ce travail, les frustrations,
le sentiment d’injustices et d’exploitations ressentis par la majeur partie de la
population ouvrent la voix vers la balkanisation, comme choix par défaut et
comme réponse aux inégalités et injustices.
Il est certes vrai que les congolais sont dans leur majorité animés
par le bon vouloir de vivre ensemble comme cela pouvait se vérifier dans la So-
malie pré- anarchie actuelle. Si en Somalie, les clans jouissent à l’interne d’une
cohésion très forte, ils se détestent à l’externe en partie à cause de
l’instrumentalisation que les uns et les autres en ont fait.
336 AMER, R. et al., World Armament and Disarmament, Oxford University Press, Oxford, 1993, p.81.
337 AYOOD, M., op.cit, p.189.
338 AZAR, E. and MOON, C., ″Legitimacy, Integration and Policy Capacity: The Software side of Third World National Securi-
ty″, in E AZAR et C Moon (ed), National security in the third World: The Management of Internal and External Threats,
University of Maryland, Maryland, 1988, p.77.
295
des revenus…) et non seulement par des élections qui ressuscitent la haine, les
divisions et les injustices et in fine le rejet du macro-Etat par la population, un
facteur s’il n’est pas pris au sérieux basculerait plusieurs pays dans la balkanisa-
tion ou la sécession.
ne font rien et dont leurs chefs respectifs bénéficient des dotations, et notam-
ment pour le président, en plus d’une armée personnelle comme fut la DSP et
maintenant la garde républicaine qui de facto devient à elle seule, l’armée na-
tionale. Il est peut être temps d’imaginer un autre régime, plus économique et
représentatif de la nation pour relever les défis politiques et économiques.
Nous militons pour la mise en place d’un régime qui tienne compte
à la fois des avantages du présidentialisme et du parlementarisme mais aussi de
leurs désavantages respectifs. Pour être concret, si on se réfère aux derniers ré-
sultats des élections législatives de 2011, le gouvernement serait composé du
PPRD, UDPS, PPPD, MLC, UNC…
Il nous faut donc tirer les leçons de ces deux systèmes qui ont fait
leurs preuves et montré leurs avantages et leurs inconvénients et essayer d’être
inventif. Une telle méthode pourrait permettre l’adoption d’un système qui com-
porte les avantages du système parlementaire sans tomber dans les excès du pré-
sidentialisme. Autrement dit, un système avec un Parlement détenant des réels
pouvoirs et un président au dessus de la mêlée, représentant de tous les citoyens
et garantissant ainsi l’unité et la cohésion du pays. Ce dernier devrait être élu au
suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans une et une seule fois
renouvelable ; pour lui donner une légitimité populaire et pour garantir l’autorité
de l’Etat. Il devra disposer du pouvoir de promulguer toute législation adoptée
par le Parlement, celui de nomination des membres de son gouvernement ; con-
duire la politique gouvernementale. Bref, un président jouissant de pouvoirs ré-
els, mais pas un président omnipotent. Tout doit être fait pour garantir un équi-
libre entre les trois pouvoirs. En plus le nombre des ministères doit être sensi-
blement limités (pas plus de quinze) et une administration publique bien réorga-
nisée recourant aux normes du management privé.
tion ouverte entre de nombreux partis, contraints après les élections de nouer des
alliances pour former une majorité parlementaire. Mais l’inconvénient majeur de
ce système est qu’il débouche très souvent sur une situation d’instabilité perma-
nente et un pays ingouvernable. Le scrutin majoritaire à un tour tend à instaurer,
ou à maintenir, un système dualiste (ou bipartisan) dans lequel le parti gagnant,
ayant obtenu la majorité nationale des sièges, peut gouverner seul ; tandis que le
scrutin majoritaire à deux tours tend, quant à lui, au multipartisme mais il con-
traint les partis à conclure des accords de désistement entre les deux tours, et les
rend par conséquent plus dépendants les uns des autres que ne le fait la représen-
tation proportionnelle.
Il faut donc rester extrêmement inventif une fois de plus. Les diffé-
rences dans le mode de scrutin ont des effets sur le nombre et la configuration des
partis, mais aussi sur les rapports qu’ils entretiennent : alternance, indépendance, et
accentuation stratégique des écarts entre les programmes. Un scrutin majoritaire à
deux tours avec une petite dose de proportionnelle a, non seulement l’avantage de
garantir une stabilité politique, mais en outre de permettre à des petits partis d’être
représentés. Bien sûr, le mode de scrutin à lui tout seul n’est pas toujours détermi-
nant : les réalités nationales, les idéologies, et surtout les structures socio-
économiques ont un impact parfois décisif à cet égard.
Dès lors, sans une véritable séparation de pouvoirs, sans une justice
indépendante, sans la liberté d’expression, de rassemblement et de la presse et sans
la liberté d’association, pour ne citer que les plus importantes, aucun système poli-
tique, qu’il soit parlementaire ou présidentiel, ne débouchera sur une véritable dé-
mocratie. Ce régime a certes des inconvénients car on connait la difficulté de
faire cohabiter les congolais, mais il a l’avantage d’être représentatif des partis
politiques et de toute la nation qui devra supporter ses programmes des reformes
nécessaires pour un pays en déliquescence.
299
Enfin, les députés nationaux doivent aussi être soumis à une limita-
tion de mandat, du reste comme dans le cas actuel du président de la république,
à un mandat électif, une fois renouvelable. Ceci permettra de renouveler la
classe politique dans son ensemble.
Ces quelques pistes des solutions ne sont pas exhaustives, elles doi-
vent faire l’objet des recherches et approfondissement pour être améliorées.
301
En effet, Ken Sara-Wiwa et ses collègues ont été exécutés par les
autorités nigérianes en 1995 parce qu'ils ont exigé l’auto-détermination pour le
peuple Ogoni. La situation politique et sécuritaire actuelle du Nigeria soulève la
question de savoir si ce pays reste viable en tant que tel dans le futur ? La pré-
sence de la milice Boko Haram, les oppositions communautaristes, le conflit
confessionnel entre chrétiens et musulmans, qui selon Huntington s’il est récu-
302
nature régionale des problèmes de nombreux pays africains, la plupart des rap-
ports et des travaux recourent aux Etats-nations comme unités d'analyse. Le
cadre intellectuel continue à être dogmatique se basant sur les cartes actuelles,
car dans de nombreux cas des organismes multilatéraux tels que les Nations
Unies et la Banque mondiale sont composés uniquement d'Etats souverains, qui
conduisent ou financent les analyses. Ces agences ont du mal à travailler sur
n'importe quelle autre hypothèse que celle des limites actuelles, parce que le sys-
tème des Nations Unies lui-même est la source de la souveraineté que les diri-
geants africains gardent jalousement.
Les relativement peu d'études qui ne reposent pas sur les limites
existantes sont importantes à mentionner car elles suggèrent des possibilités qui
sont ouvertes lorsque le vieux cadre devient obsolète. Une des œuvres la plus
novatrice récente sur le développement de l'Afrique est l’étude des perspectives
à long terme publiée par le Club du Sahel. L'étude vise à analyser l’Afrique de
l'Ouest dans son ensemble pour comprendre à l’échelle de la région des dyna-
miques de changement, et met l'accent un peu moins sur les frontières poli-
tiques. L’idée ici est d’aboutir « au partage de souveraineté » dans le cadre des
organisations sous-régionales ou régionales. En effet, les Etats peuvent mettre
en commun certaines matières comme par exemple la défense nationale, la jus-
tice, les affaires étrangères, les investissements communs….comme le fait si
bien les pays européens soit dans le cadre de l’Otan ou des institutions euro-
péennes comme la cour européenne des droits de l’homme.
340 Club du Sahel, Preparing for the Future: A vision of West Africa in year 2020, Club du Sahel, Paris, 1995, p.47.
304
Soixante ans après avoir supposé que les frontières actuelles, même
dans les pays qui n’existent que par le nom sont inchangeables, une autre initia-
tive importante pour la communauté internationale serait de considérer la possibi-
lité d'autoriser la création de nouveaux États souverains, cela au cas par cas et se-
lon la réalité de chaque Etat. Permettre la création de ces nouveaux Etats, défierait
l'hypothèse de base défendue par les dirigeants africains et la communauté inter-
nationale selon laquelle, les frontières établies au hasard en 1885 sans égard à la
réalité sociale, politique, économique, ou ethnique sur le terrain devraient conti-
nuer à être universellement respectées. Dans le même temps, permettre la création
des nouveaux Etats africains aiderait à retrouver l'élément de la perspective préco-
loniale sur la souveraineté selon lequel, le contrôle politique doit se réaliser par
adhésion populaire et ne doit pas s’imposer par un acte administratif.
contre la création des nouveaux Etats, parce qu'il craint "l'anarchie et le trouble à
l'échelle planétaire "341 .Le coût réel de la construction des nouveaux Etats, en
particulier le mouvement de la population avec les souffrances qu’ils impliquent
est un autre argument pour ceux qui considèrent que les frontières actuelles doi-
vent être préservées.
L'argument est qu'une fois que des nouveaux Etats sont reconnus,
on ouvrira une boite de pandore et la descente de la pente glissante de la création
des micro-Etats est inévitable. Cet argument crédite la crainte de la communauté
internationale et les africains sans capacités de discerner les détails des situa-
tions sur une base de cas par cas. Soutenir la création des nouveaux Etats, ne
veut pas dire que les critères de reconnaissance des États ne peuvent pas exister.
Ceux-ci doivent être créés et que la dévotion dogmatique sur les limites actuelles
doit être mise de coté. Un des critères doit se baser sur la capacité pour les nou-
veaux Etats de fournir de l’ordre dans la durée.
341 GOTTLIEB, G., Nation against State, Council of Foreign Relation, New York, 1993, p.26.
306
Ce même point de vue est de plus en plus évoqué parmi les ressor-
tissants du Bas-Congo, estimant qu’ils gagneraient beaucoup en étant indépen-
dant plutôt qu’en demeurant dans le Congo actuel, faible et incapable de faire
face aux défis qui s’impose à lui.
tout le pays et les régions éloignées, et les groupes sous-nationaux exercent déjà
une autorité dans certaines régions.
Ainsi, le Nigeria a été ″de- certifié″ en partie parce qu'il n'a pas en-
quêté sur les hauts fonctionnaires impliqués dans le trafic des drogues. La com-
munauté internationale peut faire de même en exigeant du Rwanda d’extrader ou
livrer à la CPI les Nkunda Batware et les autres officiels Rwandais engagés dans
la déstabilisation de la RDC. Au Congo, la même communauté internationale
343 RENO, W., Corruption and State Politics in Sierra Leone, Cambridge University Press, Cambridge, 1995, p.128.
310
aurait dû enquêter sur les allégations des fraudes autour des dernières élections
de Novembre 2011, car sans un pouvoir réellement légitime, le Congo ne sortira
jamais du chaos dans lequel il se trouve et toutes les tentatives de son redresse-
ment ne produiront pas d’effets.
CHAPITRE TROISIEME
ALTERNATIVES AU SYSTEME ACTUEL
LEWIS, M., ″Pre and Post Colonial Forms of Polity in Africa″ in Lewis M, ed, Nationalism and self determination in the
344
346 HERBST, J., ″The Challenges to Africa’s Boundaries″, Journal of International Affairs, Vol 46, No1, 1992, p.17.
316
Il est donc guère surprenant que tant de pays africains se sont ef-
fondrés depuis que le mur de Berlin est tombé, ni que ceux qui se sont effon-
drés comprennent un nombre important d'États qui avaient été richement récom-
pensés par des mécènes internationaux en raison de leur position stratégique
pendant la Guerre froide, mais ont ensuite connu des problèmes lorsque les bail-
leurs de fonds sont devenus plus soucieux des performances économiques et po-
litiques, c’est notamment le cas de la RDC.
347THOM W,″ An Assessment of Prospects for Ending Domestic Military Conflict in Sub-Sahara Africa″, CSIS Africa Notes,
N° 177, October 1995, p.3.
317
En outre, les diplomates africains, qui sont parmi les principaux bé-
néficiaires de ce modèle de souveraineté, travaillent dur pour supprimer tout
changement dans les pratiques internationales et diplomatiques. Par exemple,
même si il était évident que la Somalie s'est effondrée en Décembre 1992, sous
la force d'intervention américano-onusienne, personne n’a sérieusement envisa-
gée le protectorat ou toute autre disposition que de continuer la fiction de consi-
dérer la Somalie comme étant encore un Etat-nation souverain.
348ZARTMAN, W., ″ Putting Things Back Together″, in Zartman W, ed, Collapsed States: The Disintegration and
Restoration of legitimate Authority, Lynne Rienner, Boulder, 1995, p.268.
319
349 JACKSON, R., ″Sub-Saharan Africa″, in Jackson R and James A, ed, States in a Changing World: A Contemporary
Analysis, Charendon Press, Oxford, 1993, p.154.
350 SPRYUT, H., The sovereign States and its Competitors: An analysis of Systems Change, Princeton University
Comme le territoire n'a pas été perçu comme une ressource con-
traignante, l'exercice politique du pouvoir était principalement destiné à contrô-
ler les individus. Les pratiques précoloniales africaines n'étaient donc pas si dif-
férentes de l'Europe féodale, où les territoires étaient un développement tardif353.
Cependant, les pratiques précoloniales africaines étaient radicalement différentes
352GOODY, J, Technology, Tradition and the State in Africa, Cambridge University Press, Cambridge, 1971, p.30.
353RUGGIE, J.R, ″ Continuity and Transformation in the World Polity: Towards a neorealist Synthesis″, World Politics, Vol
35, 2, January 1983, p.274.
321
354 CRAWFORD, J., The creation of States in International Law, Clarendon Press, Oxford, 1979, p.36.
355 WILKS, I., Asante in Nineteenth Century: The structure and evolution of political order, Cambridge University Press,
Cambridge, 1975, pp.191-192.
356 JAN VANSINA, Kingdoms and Savannah, University of Wisconsin Press, Madison, 1966, p.82.
322
358 CONWAY, P. and GREENE, J., ″Is Africa Different″, World Development, Vol. 21, No 12, (December 1993), p.2005.
325
CONCLUSION GENERALE
359 KRASNER, S.D., Sovereignty: Organised Hypocrisy, Princeton University Press, Princeton, 1999, p.35.
360 FROST, M., Ethics in international relations, Cambridge University Press, Cambridge 1996, p.12.
326
Cette vision peut être déjà retracée au début des années 1960. Mal-
heureusement les pesanteurs de la guerre froide, l’attachement des deux grandes
puissances à la vision traditionnelle de la souveraineté montrent que les inter-
ventions au Bangladesh, Cambodge et en Uganda en 1970 qui devraient être
considérées comme humanitaire, ne l’étaient pas361.
361BROWN, C. and AINLEY, K., Understanding International Relations, Palgrave Macmillan, Fourth Edition, London
2009, p.236
327
que Robert Jackson appela la souveraineté positive362 n’était pas pris en compte.
Ainsi, les Etats sans véritable capacité de s’auto gérer (Les Etats fragiles ou les
quasi-Etats) mais représentant une véritable valeur stratégique, sont devenus de
manière informelle les protectorats des grandes puissances.
Avec la fin de la guerre froide, ces Etats furent abandonnés par leurs sponsors et
sont devenus pour certains des véritables jungles exigeant l’intervention de la
communauté internationale.
Les raisons pour lesquelles les Etats doivent intervenir dans un autre
Etat font objet des débats comme nous l’avons précédemment souligné dans ce
travail. On estime en général que les Etats interviennent lorsqu’ils ont un intérêt
réel à défendre mais aussi seulement pour des raisons humanitaires. La question
est donc de savoir, qui doit intervenir ? Sous l’ordre de quel organe ? Si le conseil
de sécurité des Nations Unies n’est pas reconnu comme dernier organe de déci-
sions à ce niveau, alors qui a l’autorité de décider ? En plus, si c’est le conseil de
362 JACKSON, R., Quasi-States: Sovereignty, International Relations and the Third Word, Cambridge University Press,
Cambridge 1999.
363 WALZER, M., Just and unjust wars: A Moral Argument with Historical illustrations, Library of Congress Cataloguing,
sécurité de l’ONU seul qui doit de décider, est-il acceptable de confier la protec-
tion des individus entre les mains de seuls cinq membres permanents ?
364 WALZER, M., Arguing about war, Yale University Press, New Haven CT, 2004.
330
jusqu'à qualifiés ceux qui sont sensés être des élus, ″des personnes nommées″
par la commission électorale.
366 UN Security Council, Twenty-Third Report Of the Secretary-General on the UN mission in the DRC, New York, UN, 2007, p.38.
367 UNDP, Human Development Report 2011.
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346
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................. I
ABSTRAIT ........................................................................................................................................................... II
LISTE DES ABREVIATIONS .......................................................................................................................... IV
INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................................................... 1
1. ETAT DE LA QUESTION ............................................................................................................................ 1
2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES .................................................................................................... 10
3. INTERET ET OBJECTIF DU TRAVAIL ................................................................................................... 17
4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL ............................................................................................................. 20
5. CHOIX ET DELIMITATION DU TRAVAIL ............................................................................................. 25
CHAPITRE 2 ...................................................................................................................................................... 40
LEGALITE, MORALITE ET ETHIQUE DE L’INTERVENTION HUMANITAIRE ............................... 40
SECTION 1. DEFINIR L’INTERVENTION HUMANITAIRE ...................................................................... 41
§1. Définition................................................................................................................................................ 41
§2. Typologie des interventions .................................................................................................................... 47
2.1. Operations de paix (Peace Operations) ................................................................................................ 48
2.2. Assistance humanitaire.......................................................................................................................... 49
2.3. Opérations de maintien de la paix ......................................................................................................... 49
2.4. Opérations de rétablissement de la paix ............................................................................................... 50
2.5. Opérations de reconstruction de la nation et de rétablissement de la paix ........................................... 51
2.6. Opérations de stabilisation ................................................................................................................... 51
§3. Autres types d’opérations (non-peace Operations) ................................................................................ 52
3.1. Dissuasion militaire .............................................................................................................................. 53
3.2. Attaque préventive/ guerre préventive ................................................................................................... 53
SECTION 2. LA RESPONSABILITE DE PROTEGER : ARGUMENT POUR L’INTERVENTION
HUMANITAIRE .............................................................................................................................................. 55
§1. Qu’est-ce que c’est la responsabilité de protéger ? ............................................................................... 56
§2. Fondement de la responsabilité de protéger .......................................................................................... 56
§3. Eléments constitutifs de la responsabilité de protéger ........................................................................... 57
§4. Responsabilité de protéger : Principes pour une intervention militaire ......................................................... 57
SECTION 3 .LES OBJECTIONS CONTRE L’INTERVENTION HUMANITAIRE.................................... 60
SECTION 4. LE CONTEXTE STRATEGIQUE DE L’INTERVENTION HUMANITAIRE : DE LA
GUERRE FROIDE A L’ERE POST-GUERRE FROIDE ............................................................................... 65
§1. Du contexte de la guerre froide .............................................................................................................. 66
§2. Contexte post-guerre froide .................................................................................................................... 68
§3. 11 septembre 2001 et nouveau contexte de l’intervention ...................................................................... 72
§4. Post-intervention : les challenges de la reconstruction de l’Etat ........................................................... 73
348
CHAPITRE 3 ...................................................................................................................................................... 78
ETATS FRAGILES : .......................................................................................................................................... 78
ORIGINE ET DEFINITIONS DU CONCEPT ................................................................................................ 78
SECTION 1.LES ETATS-UNIS : DES ETATS DEFAILLANTS AUX ETATS FRAGILES............................... 79
SECTION2. LE ROYAUME-UNI : DES ENVIRONNEMENTS DIFFICILES AUX ETATS FRAGILES . 80
SECTION3. LA BANQUE MONDIALE : DES PAYS PAUVRES EN DIFFICULTES AUX ETATS
FRAGILES ....................................................................................................................................................... 82
SECTION 4. L'UNION AFRICAINE ET CONCEPT D’ETAT FRAGILE .................................................... 82
CONCLUSION ................................................................................................................................................ 90
DEUXIEME PARTIE......................................................................................................................................... 92
AUX SOURCES DE LA TRAGEDIE CONGOLAISE ................................................................................... 92