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DOCUMENT 1

Cours en présentiel ou à distance : une rentrée hybride

La rentrée a tout d’explosif. La recrudescence du virus, conjuguée au retour


de milliers d’étudiants sur les campus, a déjà provoqué des clusters et pour
certains établissements, des fermetures : Sciences-Po Reims et Lille,
universités de Poitiers, Bordeaux, Nice, Aix-Marseille, etc. Difficile de
savoir combien de temps n’importe quelle formation pourra rester ouverte.
Dès lors, un sujet est sur toutes les lèvres : l’enseignement en ligne.

Des formations à distance, l’Université Paris-Nanterre en propose depuis


plus de 50 ans. « Nous avons connu les cours par voie postale, radio, CD-
ROM, Internet… », relate François Regourd, vice-président Initiatives
pédagogiques et numériques. Mais si le RER A qui mène à Nanterre est
moins rempli que d’habitude, c’est que le e-learning a franchi un nouveau
stade. « Nous opérons un roulement, avec maximum 50 % des étudiants
présents sur site en même temps », explique-t-il. Seule manière de respecter
la distanciation physique. […]

Phygitale, comodale, multimodale, mixte, hybride, autant de termes


nouveaux qui racontent la même histoire, celle d’une rentrée 2020 bien
différente des autres. Solution choisie par la plupart des établissements :
séparer les classes en deux. Le premier groupe sera présent une semaine,
quand les autres suivront à distance, avant d’inverser. « Cela chamboule
l’organisation », concède Pierre Grégé, directeur du développement de
Next-U Education Group, qui rassemble cinq écoles dont l’Escen, école de
commerce, ou encore Webtech Institute pour le numérique. Pour y parvenir,
les écoles doivent distinguer les enseignements. « Le confinement a montré
que la partie théorique peut être délivrée aussi efficacement en ligne. En
revanche, pour la partie pratique, la présence physique nous semble
irremplaçable. »

« Nous travaillons depuis longtemps sur le sujet et proposions déjà certains


enseignements en ligne », souligne Valérie Fernandes, doyenne de la faculté
d’Excelia Group, à La Rochelle et Tours, qui utilise une autre appellation,
HyFlex, pour définir ce modèle d’études hybride et flexible. « Il est vrai,
qu'aujourd’hui, un cap a été franchi, » reconnaît-elle. Pour un groupe
comme Excelia, qui compte près de 30 % d’étudiants internationaux dans
ses rangs, l’hybridation était un passage obligé. Si certains d’entre eux ont
pu rejoindre la France, beaucoup suivront leurs premiers mois d’études
depuis leur pays d’origine et rencontreront leurs camarades par chat
interposé, en attendant de les rejoindre.

Le confinement a vu l’enseignement passer entièrement en ligne en moins


de deux semaines, parfois quelques jours. « Nous pouvons être fiers du
travail accompli. Jamais nos cours ne se sont arrêtés. Mais la période a aussi
permis de montrer que le e-learning n’était pas optimal pour toutes les
disciplines, ni toutes les personnalités », estime Pierre Grégé. Convaincant
pour les matières scientifiques, « où les étudiants ont même gagné quelques
points », il l’est bien moins pour d’autres domaines, la négociation, par
exemple, « où la dimension physique, voire théâtrale, demeure
incontournable », selon lui.

Même constat dans les formations axées sur la pratique, dans lesquelles la
présence a terriblement manqué. « Nous ne voyons pas le futur de notre
enseignement à distance. Nous voulons de la présence ! », plaide Kévin
Gueneguan, président de AD Education, groupe qui compte plus d’une
douzaine d’écoles à dominante créative. […]

Le chiffre : 98,5 % des étudiants dans le monde ont vu leur établissement


fermer au cours de la pandémie. Source : Unicef, 2020

Nicolas chalon, Le Parisien Étudiant, 6/10/2020

DOCUMENT 2

L'engouement pour l'enseignement à distance sera-t-il durable ?

L'e-learning, l'enseignement à distance grâce aux ressources numériques,


n'est pas une méthode nouvelle, mais son utilisation dans différents secteurs
s'est généralisée dans le contexte de la pandémie de Covid-19, notamment
aux Émirats arabes unis. Au sein de la GEMS International School située
dans le quartier de Dubai Hills à Dubaï, comme dans de nombreux autres
établissements, la plupart des élèves sont revenus en classe à la rentrée,
mais leurs cours se font désormais en présentiel et à distance.

« Pour moi, les derniers mois étaient comme une phase d'apprentissage : je
n'ai pas bien vécu ce manque de contacts, je le reconnais, mes élèves m'ont
manqué, mon enseignement aussi, les classes également, » confie Mike
Kraher, directeur de l'enseignement en mathématiques au sein de cette
école, avant d'ajouter : « Mais j'ai réussi à maintenir une très grande qualité
des cours. Il est clair que désormais, j'ai amené la technologie en classe :
quand j'utilise la tablette, j'essaie d'intégrer toutes ces choses techniques,
elles présentent de grands avantages, » fait-il remarquer. […]

« L'e-learning doit jouer un rôle, mais ce n'est pas la panacée, » affirme


Simon Herbert, directeur de la GEMS International School. « Dans
l'éducation, on dit souvent : C'est la grande nouveauté, c'est ce qu'il nous
faut pour résoudre toutes les difficultés. Mais au final, ce n'est pas si
efficace, » dit-il. « Il faut s'intéresser aux meilleures plateformes, au
meilleur enseignement et réaliser que certaines pratiques sont meilleures,
même au sein de notre groupe, pour apprendre des autres et partager notre
expérience dans le monde, » insiste-t-il. […]

Dans certains domaines, l'enseignement mixte en présentiel et en distanciel


a déjà montré son efficacité. Un programme mené par une entreprise locale
vise à former enseignants et formateurs aux compétences essentielles dans
leur métier à l'avenir. « On n'a pas attendu la pandémie, mon équipe et moi,
pour promouvoir l'idée que l'innovation dans l'éducation ne se résume pas à
prendre un contenu et à le mettre en ligne, » assure Raya Bidshahri,
fondatrice et PDF de Awecademy. « Il faut aussi être innovant au niveau des
programmes, de la pédagogie, des méthodes d'enseignement et de la
manière dont on structure un cours et des activités : au sein de notre
académie, on innove en matière de technologie, mais aussi dans la
conception de programmes et de méthodes d'évaluation alternatives, »
déclare-t-elle.

Si l'enseignement à distance a été mis en place par mesure de sécurité,


beaucoup craignent cette « déscolarisation » physique. « Ce qui m'a plu
avec l'enseignement à distance, c'est que je pouvais rester confortablement
installé chez moi, » estime Muhammad, un élève adolescent. « Mes amis
m'ont beaucoup manqué : c'est quelque chose que tous les élèves
attendaient, de savoir quand on pourrait revoir nos camarades, » estime sa
camarade Aliza. La jeune Jana indique pour sa part : « Quand on a
commencé l'école à la maison en mars, je n'ai pas aimé ; cette interaction,
cette motivation, le fait de revoir mes amis, les professeurs — ce qu'on a pu
faire en septembre —, c'est toute cette expérience qui nous avait manqué de
mars à la fin juillet, » dit-elle. Yasseen lui s'est fait une opinion tranchée :
« L'école à distance, c'est plus cool, il y a moins de stress. » […]

L'intérêt du e-learning est indéniable pour acquérir des compétences ou se


réorienter professionnellement. Mais dans l'enseignement ordinaire, c'est
l'approche combinée — en classe et à distance — qui marquera
probablement l'avenir du monde de l'éducation à Dubaï. […]

Natalie Lindo, Euronews, 23/10/2020

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