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L’auditeur doit établir un rapport dans lequel il expose et justifie son opinion. Cette opinion
est la conclusion de tous les travaux menés au cours de la mission. Elle est communiquée à
l’ensemble des associés/actionnaires au cours de l’assemblée générale annuelle par
l’intermédiaire du rapport. Ce rapport a une forme et un fond précis : titre, paragraphes, date,
signature du rapport.
Dans le cadre d’un audit (attestation d’assurance positive), l’auditeur certifie que les comptes
sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière
et des résultats de l’entité.
Dans le cadre d’un examen limité (attestation négative), l’auditeur précisera qu’il n’a pas
relevé d’anomalies de nature à remettre en cause la régularité et la sincérité des comptes
présentés et l’image fidèle qu’ils donnent du patrimoine, de la situation financière et des
résultats de l’entité.
Enfin, dans le cas d’une mission de présentation (attestation négative), l’auditeur précisera
qu’à l’issue de ses travaux, il n’a pas relevé d’éléments remettant en cause la cohérence et la
vraisemblance des comptes présentés par l’entité.
1. Certification, observations, réserves, refus de certifier
Certaines évaluations des postes du bilan, en particulier pour ce qui est des provisions,
présentent un caractère subjectif évident et l’auditeur ne pourra à leur égard qu’apprécier leur
caractère raisonnable. Les techniques utilisées pour le contrôle sont à base de sondages
permettant d’aboutir à un degré de certitude raisonnable, non à une certitude absolue.
Certaines omissions dans les comptes se révèlent pratiquement impossibles à déceler, même
pour un professionnel particulièrement diligent. Aussi, les conclusions des auditeurs
constituent essentiellement des opinions et non des affirmations de faits incontestables. La
formulation de son opinion par l’auditeur doit refléter son avis personnel.
Dans le cadre de l’audit légal, mais ces dispositions sont également applicables en les
adaptant à l’audit contractuel, les commissaires peuvent présenter trois types de conclusions:
– soit, en justifiant de leurs appréciations, certifier que les comptes de l’exercice et les
comptes consolidés sont réguliers et sincères, et qu’ils donnent une image fidèle du résultat
des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la
société et de l’ensemble des entreprises comprises dons la consolidation à la fin de l’exercice ;
– soit assortir la certification de réserves ;
– soit refuser la certification des comptes.
Dans ces deux derniers cas, les commissaires aux comptes doivent préciser les motifs de
leurs réserves ou de leur refus.
2. Forme du rapport d’audit
Bien qu’en théorie rien ne s’oppose à ce que le rapport soit oral, dans la pratique, pour des
raisons de commodité faciles à comprendre, il est pour ainsi dire toujours présenté par écrit.
On distingue généralement le « rapport court » et le « rapport long ». Il est préférable
toutefois que le rapport soit concis ; il s’adresse la plupart du temps à des personnes, que de
multiples occupations obligent à agir rapidement. Les rapports trop longs découragent
l’attention, les faits dignes d’intérêt disparaissent dans la dilution d’un texte riche en détails
d’importance relativement minime.
3.Le contenu d’un rapport d’audit des comptes annuels
a. la structure d’un rapport d’audit des comptes annuels
Dans la présentation du rapport, les trois parties doivent être nettement individualisées afin
que les trois composantes apparaissent clairement.
– un titre qui indique qu’il s’agit d’un rapport de commissaire aux comptes ;
– l’indication de l’organe auquel le rapport est destiné ;
– une introduction qui :
• précise l’origine de sa nomination, l’exercice sur lequel porte le rapport, la nature des
comptes, annuels ou consolidés, qui font l’objet du rapport et sont joints à ce dernier, l’entité
dont les comptes sont certifiés ;
•présente les trois parties du rapport ;
• rappelle les rôles respectifs de l’organe compétent de l’entité pour arrêter les comptes et du
commissaire aux comptes ;
Dans la première partie de son rapport relative à l’expression de son opinion, intitulée «
Opinion sur les comptes annuels», le commissaire aux comptes doit :
– mentionner les objectifs et la nature de la mission d’audit, en précisant que les travaux qu’il
a effectués l’ont été conformément aux normes de la profession et qu’ils constituent une base
raisonnable à l’expression de son opinion sur les comptes ;
– exprimer son opinion sur les comptes, qui peut être selon le cas une certification sans
réserve, une certification avec réserve(s), un refus de certifier. Lorsque le commissaire aux
comptes certifie avec réserve(s) ou exprime un refus de certifier, il doit en exposer clairement
les raisons et, si possible, en chiffre l’incidence ;
formuler si nécessaire, dans un paragraphe distinct placé après la formulation de l’opinion en
précisant que cela ne remet pas en cause l’opinion exprimée, toute(s) observation(s) utile(s)
pour souligner une information présentée de manière pertinente dans l’annexe des comptes
annuels ou consolidés.
Dans le cas où il existe des incertitudes significatives, décrites de manière pertinente dans
l’annexe, dont la résolution dépend d’événements futurs et qui pourraient affecter les comptes
annuels, le commissaire aux comptes doit :
– formuler une observation lorsque les incertitudes sont relatives à la continuité d’exploitation
;
– considérer s’il convient de formuler une observation dans les autres cas d’incertitude.
Il doit formuler également une observation sur les changements de méthodes comptables
intervenues au titre de l’article L. 232-6 du Code de commerce.
• Dans la deuxième partie, intitulée « Justifications des appréciations », le commissaire aux
comptes est amené, conformément à l’article 823-9 du Code de commerce, à justifier de ses
appréciations de manière appropriée au regard des circonstances propres à chaque cas
d’espèce.
Sans préjudice d’autres appréciations que le commissaire aux comptes jugerait nécessaire de
justifier pour répondre à l’obligation posée par la loi, les appréciations de nature à faire l’objet
d’une justification se rapportent généralement à des éléments déterminants pour la
compréhension des comptes (norme d’exercice professionnel relative à la justification des
appréciations). Entrent dans ce cadre, notamment, les appréciations portant sur :
– les options retenues dans le choix des méthodes comptables ou dans leurs modalités de mise
en œuvre lorsqu’elles ont des incidences majeures sur le résultat, la situation financière ou la
présentation d’ensemble des comptes de l’entité ;
– les estimations comptables importantes, notamment celles manquant de données objectives
et impliquant un jugement professionnel dans leur appréciation ;
– la présentation d’ensemble des comptes annuels et consolidés, qu’il s’agisse du contenu de
l’annexe ou de la présentation des états de synthèse.
Le commissaire aux comptes peut également estimer nécessaire de justifier d’appréciations
portant sur les procédures de contrôle interne concourant à l’élaboration des comptes, qu’il est
conduit à apprécier dans le cadre de la mise en œuvre de sa démarche d’audit.
• Dans la troisième partie, intitulée « Vérifications et informations spécifiques », le rapport
général sur les comptes annuels doit présenter, dans trois paragraphes distincts :
– une introduction par laquelle le commissaire aux comptes indique qu’il a effectué les
vérifications spécifiques prévues par les textes légaux et réglementaires ;
– les conclusions exprimées sous forme d’observation, ou d’absence d’observation, sur :
a) la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations données dans le
rapport de l’organe compétent à l’organe appelé à statuer sur les comptes et, le cas échéant,
dans les autres documents adressés à l’organe appelé à statuer sur les comptes sur la situation
financière et les comptes annuels,
b) le cas échéant, la sincérité des informations données dans le rapport de gestion en
application des trois premiers alinéas de l’article L. 225-102-1 du Code de commerce ;
– le cas échéant, les informations que les textes légaux et réglementaires font obligation au
commissaire aux comptes de mentionner dans son rapport, telles que les prises de
participation et les prises de contrôle intervenues au cours de l’exercice, les aliénations
diverses intervenues en application de la législation sur les participations réciproques et
l’identité des personnes détenant le capital et les droits de vote. Pour les comptes consolidés,
la vérification porte sur la concordance entre les informations données dans les comptes et
celles figurant dans le rapport de gestion du groupe.
• Le rapport du commissaire aux comptes est daté. Cette date est celle de la fin des travaux de
contrôle, mais ne peut être antérieure à celle de l’arrêté des comptes par les organes
compétents. Le rapport du commissaire aux comptes doit comporter son adresse et sa
signature.
REMARQUE
L’exposé des motivations conduisant à un refus de certifier est de nature à répondre à
l’obligation de justification des appréciations. Dans cette situation, le commissaire aux
comptes n’a pas à justifier de ses appréciations sur d’autres points que ceux ayant motivé le
refus de certifier. Il précise dans la partie du rapport relative à la justification des
appréciations qu’il n’y a pas lieu de justifier d’autres appréciations eu égard à la nature de
l’opinion exprimée dans la première partie de son rapport (norme d’exercice professionnel
relatif à la justification des appréciations).