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CHAMP ET POTENTIEL

ELECTROSTATIQUES

De nombreuses expériences ont montré que la matière est constituée de petites particules dont
certaines ont la propriété de se repousser ou de s’attirer mutuellement.

On dit que ces particules portent une charge. Les propriétés électriques fondamentales
s’expliquent par l’existence de deux sortes de charges : les charges positives et les charges
négatives.

On admet conventionnellement que la charge de l’électron de l’atome est négative. Il en


résulte que la charge du proton est positive. L’électron et le proton ont une charge égale à ce
qu’on appelle la charge élémentaire notée e.

Un atome de numéro atomique Z est formé d’un noyau contenant Z protons autour duquel
gravitent Z électrons. La charge globale de l’atome étant nulle, on dit qu’il est électriquement
neutre. Les propriétés de la conservation et de la quantification de la charge électrique sont
essentielles pour la structure électrique de la matière. Dans le SI, l’unité de charge électrique
est le Coulomb et la charge élémentaire est 𝑒 = 1,6. 10−19 𝐶.

I- Champ électrique
1- Définition

Un champ électrique est une région de l’espace dans laquelle une charge électrique est
soumise à une force qui ne dépend que de la position de cette charge. Une particule de charge
q placée au voisinage d’une particule immobile et électriquement chargée est soumise à la
force 𝐹⃗ = 𝑞𝐸⃗⃗ .

On définit ainsi le champ comme étant la force qui s’exerce sur une charge ponctuelle positive
unité en un point de l’espace. Un champ est dit uniforme lorsque tous les vecteurs 𝐸⃗⃗ qui le
représentent sont équipotents en tout point de l’espace considéré.

2- Loi de Coulomb

Lorsque deux charges électriques ponctuelles sont en présence, les forces exercées par l’une
sur l’autre sont égales et opposées, dirigées suivant la droite qui les joint, proportionnelles à
leur charge et inversement proportionnelles au carré de leur distance. Elles sont répulsives si
les charges sont de même signe et attractives si elles sont de signes contraires.

𝑞𝑞′
𝐹 = 𝐹′ = 𝑘
𝑟2
1
Lorsque les charges sont placées dans le vide, 𝑘 = 4𝜋𝜀 et 𝜀0 est la constante universelle
0
appelée permittivité du vide.
1
𝑘 = 9. 109 . La valeur numérique de 𝜀0 est de l’ordre de 𝜀0 = 36𝜋109 .

3- Expression du champ et du potentiel


a) Charge ponctuelle

Considérons une charge ponctuelle q placée en un point P et cherchons le champ qu’il crée en
un point M situé à une distance r de P.

Si l’on place une charge q’ au point M, la force qu’elle subit est donnée par la loi de
Coulomb.

Celle-ci est dirigée suivant PM et de module

1 𝑞𝑞′
𝐹=
4𝜋𝜀0 𝑟 2

On en déduit le champ en M produit par la charge q aussi dirigé suivant PM et de module

𝐹 1 𝑞
𝐸= =
𝑞′ 4𝜋𝜀0 𝑟 2

Ou
1 𝑞
𝐸⃗⃗ = 𝑢
⃗⃗
4𝜋𝜀0 𝑟 2

La circulation élémentaire de 𝐸⃗⃗ lorsqu’il subit un déplacement est donné par

𝑑𝜏 = 𝐸⃗⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑀′ = 𝐸. 𝑀𝐻 = 𝐸. 𝑑𝑟

𝑞 𝑞 𝑞
𝑑𝜏 = 4𝜋𝜀 𝑟2
𝑑𝑟 = −𝑑 (4𝜋𝜀 𝑟 ) = −𝑑𝑉 ⇒ 𝑉 = 4𝜋𝜀 + 𝑐𝑡𝑒
0 0 0𝑟
1 𝑞
𝑉 = 0 lorsque 𝑟 = ∞ on a 𝑉 = 4𝜋𝜀
0 𝑟

1 𝑞
Potentiel d’un système de charges 𝑉 = ∑𝑖 𝑉𝑖 = 4𝜋𝜀 ∑𝑖 𝑟𝑖
0 𝑖

b) Distribution continue de charges

Si la charge électrique est uniformément répartie sur une longueur, une surface ou dans un
volume, on définit les notions suivantes de
𝑑𝑞
- Densité linéique 𝜆 = 𝑑𝑙
𝑑𝑞
- Densité surfacique ou superficielle 𝜎 = 𝑑𝑆
𝑑𝑞
- Densité volumique 𝜌 = 𝑑𝜏

𝑑𝑞 est l’élément de charge porté respectivement par les éléments de longueur 𝑑𝑙, de surface
𝑑𝑆 et de volume 𝑑𝜏.

Les champs et potentiels correspondants s’expriment par :


1 𝜆𝑑𝑙 1 𝜆𝑑𝑙
𝐸⃗⃗ = 4𝜋𝜀 ∫𝑙 𝑢
⃗⃗ et 𝑉 = 4𝜋𝜀 ∫𝑙
0 𝑟2 0 𝑟

1 𝜎𝑑𝑆 1 𝜎𝑑𝑆
𝐸⃗⃗ = 4𝜋𝜀 ∬𝑆 𝑢
⃗⃗ et 𝑉 = 4𝜋𝜀 ∬𝑆
0 𝑟2 0 𝑟

1 𝜌𝑑𝜏 1 𝜌𝑑𝜏
𝐸⃗⃗ = 4𝜋𝜀 ∭𝜏 𝑢
⃗⃗ et 𝑉 = 4𝜋𝜀 ∭𝜏
0 𝑟2 0 𝑟

c) Distribution quelconque de charges

Dans tous les cas, on déduira le champ du potentiel dont il dérive par la relation
𝜕𝑉
𝐸𝑥 = − 𝜕𝑥
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑉 ⟹ 𝐸𝑦 = − 𝜕𝑉
𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 en coordonnées cartésiennes.
𝜕𝑦
𝜕𝑉
{ 𝐸𝑧 = − 𝜕𝑧

Le champ électrique est perpendiculaire aux surfaces équipotentielles et dirigé vers les
𝑑𝑉
potentiels décroissants. Sa valeur absolue est égale à la dérivée normale du potentiel 𝐸 = 𝑑𝑥 .

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗⃗ = 0
Par ailleurs le champ électrostatique est telle que 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗.

II- Travail électrostatique

La force électrique qui s’exerce sur une charge ponctuelle q placée en un point M où règne un
champ électrique 𝐸⃗⃗ est 𝐹⃗ = 𝑞𝐸⃗⃗ . Le travail de cette force qui s’exerce sur une charge q
lorsqu’elle est déplacée du point M où le potentiel est 𝑉1 au point M’ où le potentiel est 𝑉2 en
suivant un arc de courbe C est donné par 𝑑𝑊 = 𝐹⃗ ⋅ 𝑑𝑙⃗⃗⃗⃗
𝑊 = ∫ 𝐹⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝑞 ∫ 𝐸⃗⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉 ⋅ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = −𝑞 ∫ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑑𝑙 = −𝑞 ∫ 𝑑𝑉
𝑀𝑀′ 𝑀𝑀′ 𝑀𝑀 ′ 𝑀𝑀′

𝑊 = 𝑞(𝑉1 − 𝑉2 )

𝑉1 − 𝑉2 : différence de potentiel. Elle est exprimée dans le système international en Volts (V).

Le Volt est la différence de potentiel qui existe entre deux points lorsqu’on déplace de l’un à
l’autre une charge de 1 Coulomb. La force électrique fournit un travail de 1 J.

𝐸⃗⃗ s’exprime en (V/m).

III- Flux électrostatique


1- Flux envoyé par une charge ponctuelle à travers une surface

Soit 𝐸⃗⃗ le champ créé par q et soit 𝑑𝑆 l’élément de surface autour du point P représenté par le
vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 qui fait un angle 𝜃 avec 𝐸⃗⃗ .

1 𝑞
Le champ au point P est 𝐸⃗⃗ = ⃗⃗. Le flux du champ qui traverse l’élément de surface 𝑑𝑆
𝑢
4𝜋𝜀0 𝑟 2

s’écrit 𝑑𝜙 = 𝐸⃗⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑆.

𝑞 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑑𝜙 = 𝐸. 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃 =
4𝜋𝜀0 𝑟 2
𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑑Ω = est l’angle solide. C’est l’angle sous lequel on voit du point P l’élément de
𝑟2
surface qui entoure le point M.
𝑞
𝑑𝜙 = 𝑑Ω
4𝜋𝜀0

Pour une surface finie S limitée par son contour C on a


𝑞
𝜙= ∫ 𝑑Ω
4𝜋𝜀0
𝐶

𝑞
On écrit 𝜙 = Ω
4𝜋𝜀0
Exemple : système sphérique

⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑟 = ⃗⃗⃗⃗⃗𝑑𝑟
𝑢𝑟 + ⃗⃗⃗⃗⃗𝑟𝑑𝜃
𝑢𝜃 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑑𝜑
𝑢𝜑

Donc 𝑑𝑆 = 𝑟𝑑𝜃. 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜑 = 𝑟 2 𝑑𝜃𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜑

𝑑𝑆
𝑑Ω = = 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑
𝑟2
𝜋 2𝜋

𝑆 = 𝑟 2 ∫ 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃 ∫ 𝑑𝜑 = 4𝜋𝑟 2
0 0

2) Flux à travers une surface fermée


a) Charge placée à l’extérieur

Le tube de force élémentaire d’angle solide 𝑑Ω découpe la surface en deux surfaces 𝑑S et 𝑑S′.
𝑞 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑞
𝑑S est traversée par le flux 𝑑ϕ = 𝐸⃗⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = −𝐸𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃 = − 4𝜋𝜀 = − 4𝜋𝜀 𝑑Ω
0 𝑟2 0

𝑞
⃗⃗⃗⃗⃗′ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑S′ est traversée par le flux 𝑑ϕ′ = 𝐸 𝑑𝑆 ′ = 𝐸′𝑑𝑆′𝑐𝑜𝑠𝜃 = 4𝜋𝜀 𝑑Ω
0

Le flux résultant 𝑑𝜙𝑡 = 𝑑𝜙 + 𝑑𝜙 ′ = 0.

Le flux envoyé par une charge ponctuelle à travers une surface fermée est nulle si la charge
est placée à l’extérieur de cette surface.

b) Charge placée à l’intérieur

Considérons un élément de surface 𝑑𝑆 qui s’appuie sur un contour fermé. Le flux de 𝐸⃗⃗ est
𝑞
donné par 𝑑𝜙 = 4𝜋𝜀 𝑑Ω.
0

Pour une surface donnée Ω = 4𝜋 stéradians.


𝑞
On a alors 𝜙 = 𝜀 .
0

Si plusieurs charges 𝑞𝑖 sont placées à l’intérieur de la surface S, le flux sortant total 𝜙 à


1
travers cette surface est 𝜙 = ∑𝑖 𝜙𝑖 = 𝜀 ∑𝑖 𝑞𝑖
0

Théorème de Gauss : le flux d’un champ électrique qui sort d’une surface fermée est égal au
quotient par 𝜀0 de la somme algébrique des charges placées à l’intérieur de la surface.
3) Application du théorème de Gauss
a) Equation de Poisson

Considérons un point M dans un repère de l’espace caractérisé par une distribution volumique
de charge de densité 𝜌. Soit 𝑑𝜏 le volume contenu dans une surface élémentaire 𝑑𝑆 entourant
le point M. Le flux du champ 𝐸⃗⃗ qui sort de 𝑑𝑆 s’écrit 𝑑𝜙 = 𝐸⃗⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝑑𝑖𝑣𝐸⃗⃗ 𝑑𝜏.
𝜌
Le théorème de Gauss appliqué à cet élément de volume donne 𝑑𝜙 = 𝜀 𝑑𝜏.
0

𝜌
L’égalité de ces deux expressions conduit à la relation 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = 𝜀 .
0

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉 = 𝜌
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉 ⟹ −𝑑𝑖𝑣𝑔𝑟𝑎𝑑
Or 𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜀
0

𝜌
D’où 𝑑𝑉 + 𝜀 = 0. Equation de Poisson.
0

En l’absence de charges, cette équation se réduit à l’équation de Laplace 𝑑𝑉 = 0.

b) La discontinuité du champ
- La composante normale

Considérons deux points M et M’ infiniment voisins de la surface S qui porte une densité
superficielle de charge 𝜎. Supposons que M et M’ soient portés par la normale à cet élément
de surface.

Le théorème de Gauss appliqué au cylindre infiniment petit de base dS donne


𝜎𝑑𝑆
𝐸𝑁 𝑑𝑆 − 𝐸 ′ 𝑁 𝑑𝑆 = 𝜀0

𝜎
⟹ 𝐸𝑁 − 𝐸 ′ 𝑁 = 𝜀
0

- La composante tangentielle

Le potentiel étant continu au voisinage de la surface on aura 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ≅ 𝑉𝐴′ − 𝑉𝐵′ .


Ceci correspond à l’égalité de la circulation du champ 𝐸⃗⃗ de A à B et de A’ à B’ et que l’on
peut exprimer par ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇 ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸′ 𝑇 ⋅ 𝐴 ′ 𝐵 ′ ⟹ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸′ 𝑇

La composante tangentielle du champ 𝐸⃗⃗ reste continue lorsqu’on traverse une surface
porteuse de densité superficielle de charge.

Remarques

- Si V possède un maximum, si on se déplace de M à M’, V décroît donc 𝐸⃗⃗ a une


composante positive. Le flux d’une sphère autour de M est différent de 0
contrairement au théorème de Gauss (𝜌 = 0).
- En l’absence de charges dans un tube de force, le flux à travers toute section de ce
tube est un invariant et par conséquent les régions de champ intenses sont celles où les
lignes de champ sont plus serrées.

-
𝑑𝜙 = 𝑑𝜙𝑆 + 𝑑𝜙𝐿 + 𝑑𝜙𝑆′ = 0

⃗⃗⃗⃗⃗ ⟹ 𝑑𝜙𝑆 + 𝑑𝜙𝑆 ′ = 0 ⟹ 𝐸𝑑𝑆 = 𝐸′𝑑𝑆′


𝑑𝜙𝐿 = 0 car 𝐸⃗⃗ ∟ 𝑑𝑆

𝑑𝑆 ′ > 𝑑𝑆 ⟹ 𝐸 > 𝐸′

- Etant donné que le champ électrique est le gradient de la fonction potentielle V, son
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗⃗ = 0
rotationnel est nul 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗.

III- APPLICATIONS

1) Potentiel et champ d’un dipôle électrique

Un dipôle électrique est un ensemble de deux charges électriques opposées séparées


par une distance très faible par rapport aux points où l’on étudie son action.
Le potentiel produit en M est
𝑞 1 1 𝑞 𝑟𝐴 − 𝑟𝐵
𝑉𝑀 = [ − ]=
4𝜋𝜀0 𝑟𝐵 𝑟𝐴 4𝜋𝜀0 𝑟𝐴 𝑟𝐵

Soit O le milieu de AB. 𝑂𝑀 = 𝑟 est grande devant 𝑎. H étant la projection de A sur MB, on a

𝐵𝐻 = 𝑎𝑐𝑜𝑠𝜃 ≅ 𝑟𝐴 − 𝑟𝐵

Le potentiel au point M peut alors être réécrit par

𝑞 𝑎𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑉𝑀 =
4𝜋𝜀0 𝑟 2

Le vecteur moment électrique du dipôle est donné par

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜇⃗ = 𝑞𝐴𝐵

On peut donc écrire

𝜇 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑉𝑀 =
4𝜋𝜀0 𝑟 2

Ce résultat peut être interprété de la façon suivante

a) 𝑉𝑀 est la mesure de l’angle solide sous lequel on voit du point M une surface 𝑑𝑆
𝜇
normale à AB et numériquement égale à 4𝜋𝜀 ;
0
1 1 1
b) La quantité ( − ) représente la variation de quand on circule de A à B, on a donc
𝑟𝐵 𝑟𝐴 𝑟
1 1 1
− = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑂 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴𝐵
𝑟𝐵 𝑟𝐴 𝑟
En portant dans l’expression de 𝑉𝑀 , on obtient :
1 1
𝑉𝑀 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑂 . 𝜇⃗
4𝜋𝜀0 𝑟
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉 permet d’obtenir les composantes du vecteur champ en
La relation 𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
coordonnées polaires. On aura :
𝜕𝑉 2𝜇 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝐸𝑟 = − = .
𝜕𝑟 4𝜋𝜀0 𝑟 3
1 𝜕𝑉 𝜇 𝑠𝑖𝑛𝜃
𝐸𝜃 = − = .
𝑟 𝜕𝜃 4𝜋𝜀0 𝑟 3
Les lignes de champ ont pour équation
𝑑𝑟 𝑟𝑑𝜃 𝑑𝑟 2𝑐𝑜𝑠𝜃
= ⇔ = 𝑑𝜃
𝐸𝑟 𝐸𝜃 𝑟 𝑠𝑖𝑛𝜃
Ce qui donne 𝑟 = 𝑘𝑠𝑖𝑛2 𝜃

2) Dipôle dans un champ électrique


Plaçons notre dipôle dans une région où règne un champ électrique variable 𝐸⃗⃗ .
En A, la force qui s’exerce sur le champ est 𝐹⃗𝐴 = −𝑞𝐸⃗⃗ .
Le champ en A sera légèrement différent. La force subie par la charge q sera donc
𝐹⃗𝐵 = 𝑞(𝐸⃗⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐸 ).
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
La résultante des forces appliquées au dipôle sera donc 𝐹⃗ = 𝐹⃗𝐴 + 𝐹⃗𝐵 = 𝑞𝑑𝐸
Soit :
𝑑𝑥 𝜇𝑥 𝐸𝑥 𝐹𝑥
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 {𝑑𝑦 𝜇
𝜇⃗ { 𝑦 ⃗⃗ 𝐸
𝐸 { 𝑦 ⃗
𝐹 { 𝑦𝐹
𝑑𝑧 𝜇 𝑧 𝐸𝑧 𝐹𝑧
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑥
𝐹𝑥 = 𝑞𝑑𝐸𝑥 = 𝑞( 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 + 𝑑𝑧)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝐸⃗⃗ dérive d’un potentiel, on a 𝑟𝑜𝑡


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗⃗ = 0
⃗⃗, d’où

𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑦
=
𝜕𝑦 𝜕𝑥
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑧
{ =
𝜕𝑧 𝜕𝑥
On peut donc réécrire

𝑥 𝜕𝐸 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑧 𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑧


𝐹 𝑥 = 𝑞𝑑𝐸𝑥 = 𝑞 ( 𝜕𝑥 𝑑𝑥 + 𝜕𝑥
𝑑𝑦 + 𝜕𝑥
𝑑𝑧) = 𝜇𝑥 𝜕𝑥
+ 𝜇𝑦 𝜕𝑥
+ 𝜇𝑧 𝜕𝑥
Ou
𝜕𝐸⃗⃗
𝐹 𝑥 = 𝜇⃗ ⋅ 𝜕𝑥
De même, on aura
𝜕𝐸⃗⃗
𝐹𝑦 = 𝜇⃗ ⋅
𝜕𝑦
𝜕𝐸⃗⃗
𝐹 𝑧 = 𝜇⃗ ⋅ 𝜕𝑧
Le travail est
𝜕𝐸⃗⃗ 𝜕𝐸⃗⃗ 𝜕𝐸⃗⃗
𝑑𝑊 = 𝐹⃗ ⋅ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑟 = 𝜇⃗ ⋅ 𝑑𝑥 + 𝜇⃗ ⋅ 𝑑𝑦 + 𝜇⃗ ⋅ 𝑑𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕 𝜕 𝜕
𝑑𝑊 = (𝜇⃗𝐸⃗⃗ )𝑑𝑥 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜇⃗𝐸⃗⃗ ). 𝑑𝑟⃗ = 𝑑(𝜇⃗𝐸⃗⃗ )
(𝜇⃗𝐸⃗⃗ )𝑑𝑦 + (𝜇⃗𝐸⃗⃗ )𝑑𝑧 = 𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝑊 = 𝜇⃗ ⋅ 𝐸⃗⃗
Le moment résultant est donné par
Γ⃗ = AB
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⋀ 𝐹⃗𝐴 = 𝑞AB ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⋀ ⃗E⃗
Γ⃗ = 𝜇⃗ ⋀ ⃗E⃗
3) Disque circulaire uniformément chargé

Une surface dS crée en un point M de l’axe du disque un champ


1 𝜎𝑑𝑆
𝑑𝐸 =
4𝜋𝜀0 𝑟 2
Un élément symétrique crée le même champ en M, dont la composante horizontale
s’annule avec celle du champ créé par la charge de P. Il en résulte que le champ total
sera porté par l’axe Oz.
La contribution de dS à ce champ sera
𝜎 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠𝜃 𝜎 𝑑Ω
𝑑𝐸𝑧 = 𝑑𝐸𝑐𝑜𝑠𝜃 = =
4𝜋𝜀0 𝑟 2 𝜀0 4𝜋
𝑑Ω est l’angle solide sous lequel, de M, on voit dS.
Par intégration on obtient le champ
𝜎 𝜎 𝑧 𝜎𝑧 1 1
𝐸= (1 − 𝑐𝑜𝑠𝛼 ) = (1 − )= ( − )
2𝜀0 2𝜀0 √𝑅2 + 𝑧 2 2𝜀0 |𝑧| √𝑅2 + 𝑧 2
𝜎
𝑧⟶0⇒𝐸= (𝑧 > 0)
2𝜀0

−𝜎
𝐸= (𝑧 < 0)
2𝜀0
Le potentiel en M sera
𝜎 ∞ 𝑧 𝜎
𝑉= ∫ (1 − )𝑑𝑧 = [𝑧 − √𝑅2 + 𝑧 2 ]∞
𝑧
2𝜀0 𝑧 √𝑅 2 + 𝑧 2 2𝜀0
𝜎
𝑉= (√𝑅2 + 𝑧 2 − 𝑧)
2𝜀0
𝜎𝑅
𝑧 ⟶ 0 au centre du disque : 𝑉 = 2𝜀
0
𝜎
𝑧 ⟶ ∞ plan infini : 𝐸 = 2𝜀
0
4) Généralisation de la notion de dipôle

Considérons un ensemble de charges 𝑞𝑖 placées en des points 𝐴𝑖 et exprimons le


potentiel en un point M très éloigné.
Soit O une origine arbitraire voisine de toutes les charges.
Les distances 𝑂𝐴𝑖 = 𝑎𝑖 seront donc très petites devant 𝑂𝑀 = 𝑟.

Le potentiel en M est
1 𝑞
𝑉= ∑𝑖 𝑖
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖

Avec ⃗𝑟⃗𝑖 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝐴𝑖 𝑂 + 𝑂𝑀⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑂𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖
𝑟𝑖 = 𝑟 2 − 2𝑟. 𝑎𝑖 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 + 𝑎𝑖2
2

2𝑎𝑖 𝑎2
Soit 𝑟𝑖2 = 𝑟 2 (1 − 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 + 𝑟 𝑖2 )
𝑟
1 1 2𝑎𝑖 𝑎𝑖2
= (1 − 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 + 2 )−1/2
𝑟𝑖 𝑟 𝑟 𝑟
En se limitant aux premiers termes du développement
1 1 𝑎𝑖 𝑎𝑖2 1 1 −3 2𝑎𝑖 𝑎𝑖2
= [1 + 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 − 2 + (− )( )(− 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 + 2 )]
𝑟𝑖 𝑟 𝑟 𝑟 2 2 2 𝑟 𝑟
1 1 𝑎𝑖 𝑎𝑖2
= + 2 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 + 3 (3𝑐𝑜𝑠 2 𝜃𝑖 − 1)
𝑟𝑖 𝑟 𝑟 𝑟

1 ∑ 𝑞𝑖 ∑ 𝑞𝑖 𝑎𝑖𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑖 ∑ 𝑞𝑖 𝑎𝑖2(3𝑐𝑜𝑠 2𝜃𝑖 −1)
Et 𝑉 = 4𝜋𝜀 [ + + ]
0 𝑟 𝑟2 2𝑟 3

1 1 1
Le potentiel est donc la somme de termes en , , 𝑟 3 , etc.
𝑟 𝑟2

On peut envisager 3 cas intéressants :

 ∑ 𝑞𝑖 ≠ 0 : distribution dite polaire

On peut par un choix correct de l’origine imposer la nullité du second terme. Pour cela , il
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑖 .
suffit de placer le point O au barycentre des charges, ce qui annule ∑ 𝑞𝑖 𝑂𝐴

On a ∑ 𝑞𝑖 𝑎𝑖 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑖 = (∑ 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖 )𝑢 ⃗⃗ = 0

Le potentiel se réduit alors à l’expression


1 ∑ 𝑞𝑖 1
𝑉 = 4𝜋𝜀 en négligeant les termes en 𝑟 3.
0 𝑟

La distribution est alors équivalente à une charge unique ∑ 𝑞𝑖 placée au centre de gravité
O des charges 𝑞𝑖 .

 ∑ 𝑞𝑖 = 0 mais ∑ 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖 ≠ 0 distribution dite dipolaire.

Choisissons une autre origine O’.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∑ 𝑞𝑖 𝑂 𝑖 𝑖
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
′ 𝐴 = ∑ 𝑞 (𝑂 ′ 𝑂 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖 )

= ∑ 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂′ 𝑂 + ∑ 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
=𝑂 ′ 𝑂 ∑ 𝑞 + ∑ 𝑞 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑖 𝑖 𝑂𝐴𝑖

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Or ∑ 𝑞𝑖 = 0 ⟹ ∑ 𝑞𝑖 𝑂 ′ 𝐴 = ∑ 𝑞 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑖 𝑖 𝑂𝐴𝑖

C’est cet invariant qui est appelé moment dipolaire 𝜇⃗.


1
L’expression du potentiel débute donc par le terme en 𝑟 2.

1 𝜇⃗ ⋅ 𝜇⃗
𝑉=
4𝜋𝜀0 𝑟 2
C’est la généralisation du résultat obtenu pour le dipôle le plus simple qui n’était qu’un
doublet (-q,q)

 ∑ 𝑞𝑖 = 0 et ∑ 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴𝑖 = 0 ⃗⃗
1
L’expression du potentiel débute par un terme en 𝑟 3. La distribution des charges sera
dite quadrupolaire. De même, on définit des distributions multipolaires d’ordre 2n.

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