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Cours: Détails architectoniques- Troisième année architecture

Enseignante: Rym BEN YOUNES


Chapitre 2: Les différentes
approches analytiques du détail
2 séances

Introduction
I- Approche du détail par points de
vue (points d’entrée)
II- Approche du détail par niveaux
III- Approche du détail par parties
Conclusion
Introduction
• Le premier but de l’architecte, comme tout producteur
manuel ou intellectuel, doit être de produire un objet
adapté et cohérent.
• Selon le positionnement pour le détail comme objet à
produire ou comme objet de connaissance, les approches
sont multiples et différentes:
• Par parties,
• Par points de vue (les points d’entrée détaillent les
points de vue)
• Par niveaux
I- Approche du détail par points de
vue (points d’entrée)

• Les points d’entrée dans une approche fractale sont


divers et multiples mais on peut les classer en trois
catégories (3 points de vue):
• Construction
• Fonction
• Forme
1- L’échelle: Micro/Macro (Forme-fonction)
• L’échelle du territoire / paysage (exemples: les
pyramides des Maya, les Ksours du sud tunisiens, La
muraille de chine…..)
• L’échelle urbaine (l’artefact dans son environnement)
• L’échelle ponctuelle de l’artefact (objet/espace)
2- Le système constructif (Forme-construction-
fonction)
Son choix représente la réponse à plusieurs questions sur
différents critères:
• Les lois physiques (sol, air, eau, matière (RDM),
pesanteur…)
• Les différents dispositifs: (exemples:
Poteau/poutre/dalle/travée, Système clavé comme le
dôme de Florence, système réticulé comme les
charpentes, système à traction….) Quelle système
constructif? Quelle composition du dispositif? Quelles
parties constitutives?
• Les différences, les similitudes et les transitions entre les
systèmes constructifs
• La connaissance des matériaux et du savoir-faire
• La fonction: esthétique, sécurité, portance, combinaison
entre fonctions….
• La géopolitique et le système financier
• Le besoin ; une préoccupation des maîtres d’œuvre pour
une bonne réalisation (un aller-retour d’échelles)
• L’assemblage: différentes relations d’un matériau à
l’autre ou d’un élément à l’autre
• La régularité: la géométrie maitrisée, l’écart/ joint des
matériaux, la durabilité, le type d’assemblage, la
taille/l’échelle
• La texture
• La compatibilité
• La lumière (type, ton, emplacement, ouvertures,
orientation, distribution, diffusion….)
• La performance (visibilité, résistance, modulabilité,
facilité, flexibilité, énergie…)
• Ambiances
• Confort/ ergonomie
• Sécurité
• Les couleurs
• ……..
3- Positionnement et références (Forme-
construction-fonction)
• Conception/perception/représentation: d’où différentes
échelles et points de vue
• La dimension culturelle (anthropologie, sociologie,
sémiotique, ethnologie)
• Les références modernes (à la manière de grands
architectes reconnus)
• Les références non modernistes (antiquité, Renaissance,
Gothique, Vernaculaire….)
• Les références bioclimatiques
• Les références idéologiques
• Les références non architecturales (nature, industrie…)
Ces différents points d’entrée nous amènent donc à
traiter le détail selon les trois points de vue:

• De la fonction constructive: la solidité de l’abri proposé:


construction et tectonique
• De la fonction d’usage: l’habitabilité (physique,
fonctionnelle et symbolique): la fonction pratique
• Des signifiants plastiques: la forme

Dans la réalité, ces niveaux d’expression ne sont pas


dissociés mais intimement associé.
II- Approche du détail par niveaux
• Cette est utilisée pour définir une expression, en décoder
les significations selon le contexte et en détailler les
matériaux et les techniques.
• Les niveaux sont traités en termes de surfaces, lignes,
trames, discontinuité, lumière…
1- Les enveloppes (surfaces/lignes):
– Elles constituent la part essentielle de l’objet
architectural perçu puisqu’elles sont investies d’un des
premiers but de l’architecture (fonction première) c.à.d
créer un milieu artificiel et s’adressent, par leur
matérialité, à notre perception visuelle et tactile.
– Elles apparaissent continues ou discontinues, homogènes
ou hétérogènes, opaques, translucides ou transparentes,
absorbantes ou réfléchissantes, monochromes ou
polychromes…..
– L’enveloppe est signifiante:
• Elle protège, ferme, cache, dévoile, se met en retrait, s’efface
ou s’affiche. C’est la nature de son traitement et sa position
dans la hiérarchie du système constructif qui communiquent
toutes ces indications. Elle intègre et dissimule la structure ou
bien se positionne en la mettant en évidence ou en la
dissimulant partiellement. Elle montre ou protège l’intimité des
lieux.
• Elle suggère la massivité ou la légèreté, l’unicité ou la diversité,
selon son expression formelle en éléments primaires de la
forme : surfaces et lignes, composées selon leurs positions dans
l’espace.
• Ses éléments présentent des proportions relatives et
des échelles qui communiquent des idées de
hiérarchie.
• Elle comprend, éventuellement, des signes iconiques
et des symboles qui donnent des indications sur son
rôle, l’usage des espaces et le statut du lieu.
• Elle exprime le naturel ou l’artificiel , le rustique ou la
préciosité selon le choix des matériaux et le niveau de
détail du traitement.
– L’effet à produire dépend de la maitrise des techniques qui
vont permettre (malgré les contraintes physiques; isolation,
étanchéité, stabilité..) de donner l’aspect visuel souhaité (la
technologie permet aujourd’hui tous les effets).
– Par exemple, dans l’architecture du XXème siècle, les
enveloppes présentent:

• Fermeture, étendue, ouvertures: Des surfaces:


– Différents traitements de surface et leurs
articulations montrent comment utiliser les
textures, les couleurs, les divisions et mettre en
évidence le rapport entre l’expression, le contexte,
les formes, les matériaux et la construction.
– Des détails montrent comment les solutions
techniques permettent de renforcer des choix
formels tout en répondant aux contraintes de
dilatation, d’étanchéité, d’éclairage…
• Rythmes réguliers, irréguliers, trames: Des
typologies de façade mettent en évidence le rapport
existant entre l’expression des détails (position,
géométrie, dimensions) et les hiérarchies du système
de structure.
• Continuité, discontinuité: certains traitements
présentent des articulations entre deux types
d’expression.
2- La lumière (un matériau à part entière):
– Par définition, «la lumière est un phénomène
physique, optique, physiologique, psychologique et
socioculturel puisqu’elle est liée à la perception ».
– La lumière éclaire les objets. Son intensité et sa nature
est modelée en fonction de:
• La physiologie de l’œil pour une sensation de
confort
• Les exigences commandées par la fonction d’usage
• La signification
– Le niveau de qualité de l’éclairement et sa nature sont
déterminés par le programme qui précise explicitement
ou implicitement les caractéristiques des ambiances
lumineuses selon le type d’activité et les objectifs.
– La lumière révèle à notre système sensoriel formes,
couleurs et textures et nous permet une vision de
l’espace. Selon l’orientation de la source et les
coefficients d’absorption des couleurs et des matières,
elle contribue à nous communiquer la sensation du
relief par réflexion des ombres portées sur les limites
de l’espace.
– Selon son intensité et sa couleur, elle stimule plus ou
moins notre système sensoriel et intervient directement
sur l’état physiologique et psychologique.
– La lumière est le messager des symboles culturels: sa
présence ou son absence expriment souvent des
oppositions vie/mort, paradis/enfer,
connaissance/ignorance…
– La lumière nous parvient de deux manières: naturelle
(soleil, feu, lune, reflexes) et artificielle (la
technologie). Une lumière est caractérisée par sa source
et se définie par son spectre (intensité, longueur
d’onde) et sa direction.
– La lumière naturelle du soleil ou de la lune intervient
sur les cycles biologiques et est essentielle à notre
équilibre psychique et mental. Elle nous informe sur
notre position dans l’espace et dans le temps.
– la lumière artificielle est produite par les technologies
de l’Homme et ses sources produisent des lumières
sélectives et maitrisées. Les utilisations sont très
variées: éclairage, guidage, chauffage, signalisation,
découpage, soudure, vision infra rouge, stroboscope,
combustion…
• La lumière dans le projet architectural:
• Même si elle n’est pas palpable, la lumière constitue
un des matériaux essentiels en architecture.
• De nombreuses sources sont utilisées selon les
ambiances, les qualités spatiales et les expressions
désirées.
• Orienter l’espace et le gérer par rapport aux lumières
naturelles alors que les sources artificielles sont
positionnées et choisies en complément ou en
substitution des lumières naturelles.
• La lumière peut être captée, canalisée, filtrée,
orientée, distribuée, stockée, réfléchie, concentrée,
directe ou indirecte.
III- Approche du détail par parties
• Dans cette approche, la totalité de l’objet est divisée
en éléments dissociés soit en

• Éléments constructifs (fondation, mur, toit,


ouvertures….), soit en
• Locaux du programme ( circulations, espaces
d’acceuil, locaux de production, espaces nuit…)

• Avec cette approche, on effectue des zooms. Nous en


traitons 2 exemples (parties) importants
1- Les ouvertures (fenêtres, portes,….): dispositifs ou
trous?
– Les ouvertures dans les différentes cultures et
civilisations (exemples):
• Au Japon; portes modulaires dissimulées
• Dans les khans seldjoukides; un dispositif
tridimensionnel
• Au Rajasthan; fenêtres ouvragées et balcons de pierre
selon une technique décrites dans des textes
• Au Yémen; traitement en pierres blanchies
– Dans les approches contemporaines (exemples):
Approche plastique, combinaison entre enveloppe et
ouvertures, transmutation du symbolique, dispositif
technique….
– Une baies est une ouverture pratiquée dans un mur ou un
toit servant au passage ou à l’éclairage et l’aération des
locaux. Elle est encadrée par:
• En bas, le seuil ou l’appuis
• En haut, un linteau, une platebande ou un arc dont la
face inférieure est la voussure (linteau) ou l’intrados
(arc)
• Sur les cotés, à l’extérieur par des tableaux (retour des
jambages) ou piédroits et à l’intérieur par des
ébrasements
– Une baie est souvent destinée à recevoir une menuiserie.
– Une ouverture doit être pensée en terme de: forme,
dimensions, dispositifs/type, position/emplacement,
fonction, matériau, expression/symbole/référence
2- Les circulations verticales et obliques (escaliers,
rampes,….):
– Un escalier est un élément de circulation verticale dont
l’objet est de permettre l’accès à des niveaux superposés.
– Un escalier doit être fonctionnel (dimensionné et
sécurisé) et doit/peut porté l’expression de son
concepteur (forme, matériau, type) qui doit
calculer(dimensionner):
• La longueur de la trémie (réserve dans la dalle)
• La hauteur à franchir
• Le nombre de marches
• L’échappée (au moins 1,80m)
• Les marches (Giron et hauteur; la formule de Blondel)
• Le balancement
La formule de Blondel:
– Le pas de foulée (2h+1G); h:hauteur de la
contremarche et G: giron de la marche.
(57) 60 ≤ G+2h ≥ 64
– La longueur maximale de l’escalier/ la longueur
de la trémie = la hauteur de l’escalier / l’épaisseur
de la dalle + l’échappée
– La longueur maximale de l’escalier = la hauteur
de l’escalier x la longueur de la trémie /
l’épaisseur de la dalle + la hauteur à franchir
(échappée)
– Comment calculer le balancement d’un escalier?
Selon le type? Et quels sont les critères normatifs
et fonctionnels?
Les différents types d’escaliers:

– Les gardes corps et les rampes? Expression, forme,


fonction, sécurité, matériau….
– Les escaliers diffèrent selon:
• La forme (droit, tournant, quartier tournant,
hélicoïdal,…)
• Le (s) matériau(x) (bois, béton, métal, pierre,
plexiglas, verre, maçonneries…)
• La fonction: escalier présentoir, escalier de service,
escalier de secours……
Conclusion
• Un détail architectural doit porter l’expression désirée
par le concepteur et être au service du message global:
cohérence et adaptation
• Le détail est un élément d’un tout. Il doit afficher le
positionnement du concepteur et ses références pour
exprimer:
• Le mouvement de pensée, le parti, l’idéologie
• Le style, une influence, une référence architecturale
moderniste ou non
• Une référence culturelle
• Un choix simple ou multiple
La décomposition par points de vue
• Permet de voir d’un seul coup d’œil tous les problèmes
posés par l’objet dans un domaine précis. C’est une
décomposition utile pour l’analyse mais peut aussi être
utile pendant la phase initiale de conception (définition
du programme, déchiffrage des problèmes)

• L’inconvénient de ce type de décomposition est son


aspect très abstrait et peut être réducteur! (la totalité
architecturale est émiettée en différents systèmes et ne se
voit recomposée que si on colle tous les morceaux
ensemble; il n’y a pas de totalités intermédiaires)
La décomposition par niveaux
• Procède plus par décapage et tente à découvrir ou à
fabriquer (analyse ou production) des totalités
intermédiaires : des symbolisations à chaque fois
globalisantes (intégrant tous les points de vue) mais situées
à des niveaux d’approximation différentes: Du simple au
complexe, de l’idée première au compromis final, du principe au détail, du cœur à la
superficie
• Cette décomposition est un des fondements de toute
méthode de production qui se veut synthétique: elle
implique de trouver des niveaux de symbolisation ou des
catégories qui relèvent d’une graduation logique. C’est celle
qui est utilisée pour la définition du parti et la mise en forme
du projet (l’esquisse)
La décomposition par parties
• Procède par zoning, lieu par lieu et élément par élément.
Elle est très pragmatique et limitée parce qu’elle divise la
totalité en éléments dissociés: soit des éléments constructifs,
soit des locaux du programme. Il est difficile après de
dépasser cette évidence.

• Cette décomposition est toute fois nécessaire pour


l’acquisition des connaissances de base et est utile pour les
phases APD et exécution.

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