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Comme tout équipement industriel, les machines électriques tournantes peuvent être
affectées par des pannes de fonctionnement. Ces pannes les rendent généralement inaptes
au service à plus ou moins long terme et interrompent le fonctionnement des autres
équipements. Par conséquent, les pannes ainsi que les conditions de fonctionnement
anormales doivent être détectées le plus rapidement possible et entraîner une déconnexion
électrique entre la machine et le réseau auquel elle est connectée.
Le rôle des relais de protection électrique pour alternateurs et moteurs est de détecter la
défaillance de la source électrique parmi les différents défauts possibles et de formuler les
actions nécessaires pour signaler et ouvrir les sectionneurs qui relient les équipements au
réseau.
Dans ce qui suit, les défauts sont distingués d’après leur origine, soit interne à la machine
concernée, soit externe. Les actions provoquées peuvent être de nature différente, visant
soit à limiter les dégradations subies par la machine, soit à minimiser les conséquences des
perturbations sur le fonctionnement de la machine et du réseau, soit les deux.
Après une invite sur la composition de la machine, décrivez la source électrique du défaut
par type de machine, alternateur ou alternateur. Le cas des moteurs à courant continu n'est
pas abordé ici car ces moteurs sont beaucoup moins utilisés que les moteurs à courant
alternatif (aussi bien synchrones qu'asynchrones) et sont liés à des applications spécifiques.
Dans les techniques analogiques et numériques, un relais donné est généralement associé à
un type de défaut. Cependant, la technologie numérique peut désormais combiner
différentes fonctions de mesure, d'actionnement et de surveillance dans un même appareil,
alimenté par des réducteurs de mesure appropriés. Dans ces matériaux utilisés dans des
processus industriels complexes, les notions de sécurité des personnes et de sécurité
opérationnelle sont primordiales.
Des indications pratiques d’emploi des différents types de relais (schémas de protection)
sont données à l’usage des utilisateurs. Le lecteur pourra utilement se reporter dans le
présent traité aux articles suivants :
— dans la rubrique Machines électriques :
• différents types de machines : Machines asynchrones, Machines synchrones,
Turboalternateurs, Alternateurs hydrauliques et compensateurs.
• études, construction et essais : Régimes transitoires des machines électriques tournantes,
Construction mécanique des machines électriques tournantes.
— dans la rubrique Réseaux électriques :
• planification et exploitation : Réseaux de transport et d’interconnexion de l’énergie
électrique. Fonctionnement et réglage.
• protection et automatisation des réseaux : Protection des réseaux. Protection des
installations industrielles et tertiaires.
1. Généralités :
1.1 Rappel sur les machines électriques :
1.1.1 Structure générale :
Les machines électriques peuvent être classées selon le critère du mode de
production du champ tournant de l’inducteur (tableau 1)
■ Machines synchrones
Les inducteurs alimentés en courant continu sont généralement situés au niveau du rotor.
Parmi ces machines figurent principalement les alternateurs (appelés aussi génératrices),
mais il existe également certains moteurs électriques, notamment les moteurs à vitesse
variable (moteurs synchrones automoteurs). La terminologie actuelle désigne par
turboalternateurs, les alternateurs entraînés par turbine à vapeur ou à combustion, et par
alternateurs hydrauliques, les alternateurs entraînés par turbine hydraulique. Ces machines,
dont la puissance peut aller de quelques kilovoltampères à plus de 1 000 MVA (1 710 MVA
pour les plus grands turboalternateurs en service sur le réseau EDF) sont en général reliées à
un réseau permettant d’alimenter les utilisateurs d’énergie électrique.
Une autre classe de machines synchrones, les compensateurs, a pour rôle de fournir ou
d’absorber de la puissance réactive sur un réseau, en vue de contribuer à sa stabilité (cf.
Alternateurs hydrauliques et compensateurs).
■ Machines asynchrones :
L’inducteur, généralement situé au stator, est alimenté par un champ tournant créé dans un
bobinage traversé par un système de courants polyphasés.
Ces machines constituent la majeure partie des moteurs électriques industriels. La gamme
d’utilisation est très large, allant de quelques kilowatts à plusieurs dizaines de mégawatts.
On trouve également des génératrices asynchrones destinées à alimenter des réseaux de
faible et moyenne puissance (jusqu’à 5 MW).
2. Défauts de fonctionnement :
2.1 Origine des défauts (interne, externe) :
Nous distinguerons deux types de défauts à détecter par les relais de protections, selon
leur origine :
— les défauts d’origine interne, dont la source est une avarie d’un composant de la
machine électrique tournante.
— les défauts d’origine externe, dont la source est localisée en dehors de la machine
électrique, mais dont les conséquences peuvent entraîner des dégradations dans celle-ci.
2.1.1 Défauts d’origine interne :
2.1.1.1 Alternateurs :
■ L’isolation des conducteurs formant l’enroulement statorique peut se rompre ou se
percer par des causes :
— électriques (isolation mal imprégnée, décharges superficielles, pénétration
d’humidité).
— thermiques (surchauffement par surcharge ou manque de refroidissement).
— mécaniques (usure, efforts de court-circuit trop importants).
Ces défauts, dont l’évolution peut être lente au début du processus de dégradation,
dégénèrent en général très rapidement à la fin de ce processus en un court-circuit, du
fait de la tension élevée appliquée à l’enroulement statorique. À ce stade, le court-circuit
est en général permanent.
Un court-circuit peut se produire :
— entre une phase et la masse, constituée par le circuit magnétique ou la carcasse ;
— entre deux phases, avec ou sans contact avec la masse ;
— entre les trois phases, souvent par évolution d’un court-circuit biphasé (extension
d’arc).
Un court-circuit peut aussi se produire entre deux spires ou deux barres d’une même
phase.
■ L’isolation des conducteurs de l’enroulement rotorique peut également être
défaillante, le plus souvent par des causes :
— mécaniques, par usure des isolants ou rupture ;
— thermiques, par manque de refroidissement général ou localisé ;
— électriques, par percement de l’isolation ou, le plus souvent, par contournement dû à
une pollution (air, huile).
Une machine synchrone peut également subir une perte d’alimentation électrique de
l’inducteur.
Cinétique de dégradation de l'isolement (stator ou rotor) dépend évidemment de la
cause de la panne, lente en cas d'usure ou de surchauffe due à Contaminé, plus ou
moins fissuré ou emballement thermique (surchauffe). Si les enroulements du rotor
sont contaminés, La résistance d'isolement chute lentement (d'environ 100 MΩ
Pour un nouveau rotor jusqu'à des dizaines de kiloohms par exemple, mois ou
années).
2.1.1.2 Moteurs
Les dommages affectant les enroulements du stator d'un moteur sont de même nature
que les dommages affectant un alternateur. Cependant, en raison de la taille
relativement plus compacte de la bobine et du circuit magnétique, un court-circuit entre
deux phases peut évoluer plus rapidement vers un court-circuit à la masse.
Les défauts d'isolement des enroulements rotoriques ne concernent que les moteurs
asynchrones bobinés ou les moteurs synchrones, et les barres rotoriques des moteurs
asynchrones à cage d'écureuil ne sont pas isolées de la terre. Les causes de ces pannes
sont de même nature que les alternateurs, même si la dynamique de dégradation peut
être plus rapide du fait de la taille réduite de ces machines.
Les barres de rotor d'un moteur asynchrone à cage d'écureuil peuvent se briser sous une
contrainte excessive en raison de démarrages trop nombreux ou trop rapprochés.
Exemple : pour les grands moteurs asynchrones à démarrage direct, (P > 200 kW), la
règle admise à EDF est de n’autoriser que trois démarrages dans l’heure, pour un
maximum de 5 000 démarrages en 30 ans.
2.1.2.2 Moteurs
Les défauts externes pouvant affecter le fonctionnement des moteurs sont dus soit aux
perturbations de l’alimentation électrique, soit à l’auxiliaire entraîné.
■ Les perturbations de l’alimentation électrique sont les suivantes :
● Les tensions déséquilibrées sont dues à la présence de charges dissymétriques sur le
réseau, à l’ouverture d’une phase (fusion de fusible) ou à des défauts dissymétriques.
● Les baisses de tension peuvent aller de la chute de tension transitoire (d’amplitude
variable entre 0 et 100 %), à la coupure brève (typiquement de moins de 300 ms), ou
longue.
● Les surtensions peuvent être temporaires ou permanentes.
● L’inversion de l’ordre de succession des phases se produit par exemple à la suite d’une
intervention sur le raccordement du câble d’alimentation au moteur ou au tableau.
■ De plus, les moteurs synchrones sont sensibles à des perturbations propres à leur
type de fonctionnement :
● La surcharge ou la perte de l’excitation peuvent provoquer une perte de
synchronisme par augmentation de l’angle interne.
● Après une perte d’alimentation, la réapparition brutale de la tension, sans contrôle de
phase, peut entraîner un couplage avec discordance de phase.
● Des surtensions de l’ordre de 20 à 30 % de la tension assignée Un peuvent apparaître
si, le moteur étant peu chargé, l’alimentation est déconnectée brusquement et que
d’autres moteurs sont connectés sur le même jeu de barres.