Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Classification
Physics Abstracts
5.480 -
6.500
M. MOISAN
Laboratoire de Physique des Plasmas, Université de Montréal, Canada
Résumé. L’excitation de l’azote par collisions électroniques dans des décharges R.F. est étudiée
2014
à partir de l’émission des bandes moléculaires. Aux fortes valeurs de nx R et de ne/nx, les raies ioniques
sont excitées par collisions électroniques sur les ions N+2(x). Les résultats expérimentaux, obtenus
pour nx R 5 x 1015 cm-2, montrent que la section efficace d’excitation des ions N+2 publiée par
Lee-Carleton (1968) est d’un ordre de grandeur trop élevée.
Abstract. Excitation of nitrogen by electron collision in R.F. discharges is studied from the
2014
emission of the molecular bands. For high values of nx R and ne/nx, the ionic lines are excited by elec-
trons colliding with N+2(x) ions. The expérimental results, obtained in the range
nx R 5 x 1015 cm-2,
show that the N+2 excitation cross-section published by Lee-Carleton (1968) is an order of magnitude
too high.
Suivant les valeurs de nx R et du degr6 d’ionisation Le dispositif experimental est represente sur la
ne/nx (nx concentration des neutres, R rayon du tube figure 1. Le tube a d6charge (T) est en quartz de dia-
a d6charge et n, concentration des electrons), les metres extérieur 12,4 mm et int6rieur 10,1 mm. 11
raies ioniques de l’azote peuvent 8tre excitées direc- peut 8tre excite soit par un surfatron (S1), soit par un
tement par collisions électroniques sur le fondamental surfaguide (S2). Une cavite de mesure (C) permet de
neutre ou en plusieurs 6tapes par 1’intermediaire determiner la concentration electronique a 5 cm de la
du fondamental ionique. Les bilans d’excitation
sont 6tablis a partir de sections efficaces experimen-
tales. Les deux valeurs publi6es dans la litt6rature
pour la réexcitation de l’ion sont en profond d6saccord
entre elles. Nos resultats permettent d’61iminer l’une
d’entre elles.
Le plasma d’azote est produit par des d6charges
R.F. designees par surfatron et surfaguide [1]. Ces
plasmas sont tres stables et peuvent atteindre des
degr6s d’ionisation 6lev6s. Les mesures de spectro- FIG. 1. -
Schema du montage
experimental : (S1) Surfatron,
gap g = 2 (S2) Surfaguide. (C) Cavit6 de mesure, mode
mm.
TM 010,1= 5 cm. (T) Tube a d6charge, dia. 10,1-12,4 mm.
(*) Communication presentee au Congres National de Physi- [Schematic of the experimental system : (Si) Surfatron,
que des Plasmas. Paris, 6-10 decembre 1976. gap g = 2 mm. (S2) Surfaguide. (C) Probe cavity, mode TM 010
(**) Laboratoire Associ6 au C.N.R.S. I 5 cm. (T) Discharge tube, dia. 10.1-12.4 mm.]
=
sortie de l’une des structures (S1) ou (S2). Les mesures ou k et I representent des coefficients de collisions
spectroscopiques sont effectuees au travers de la qui s’expriment a partir de la section efficace a du
cavite de mesure (C) par un trou d’observation de processus considere et de la fonction de distribution
diametre 4 mm. en vitesse des electrons f(w) suivant la relation :
Le tube (T) est reli6 a un bati a vide secondaire
muni d’un dispositif de remplissage en gaz. Un vide
limite voisin de 5 x 10-’ torr peut 8tre obtenu avant
l’introduction de 1’azote.
Les structures R.F. (surfatron et surfaguide) sont
plac6es autour du tube a d6charge. Elles produisent 3.1 DOMAINE D’EXCITATION DES RAIES IONIQUES EN
une onde de surface qui se propage le long du tube DEUX ETAPES. 11 est possible de comparer les taux
-
et qui possede un champ electrique de sym6trie d’excitation directe (reaction 2) et a partir de l’ion
azimutale (m =
0). La propagation de cette onde (reaction 3) dans un diagramme : degr6 d’ionisation,
assure le maintien de la d6charge. Ces plasmas sont
temperature electronique. Ces deux taux sont égaux
tres calmes, d6pourvus de stries et parfaitement lorsque :
reproductibles du fait qu’il n’existe qu’un seul mode
de propagation.
Le surfatron utilise fonctionne a la frequence de
350 MHz, ses dimensions sont : diametre 7,5 cm, ou nx, nxsont respectivement les concentrations des
longueur 5 cm, gap g 2 mm (cf. Fig. 1). La puis-
=
neutres et des ions. En considerant que la plupart des
sance H.F. effectivement transmise au plasma est ions sont dans 1’etat N2 (x) et que le plasma est 6lectri-
comprise entre 100 et 150 W pour une pression d’azote quement neutre, la relation (5) donne 1’expression du
variable de 0,5 a 3 torr. degr6 d’ionisation suivante :
Le surfaguide est constitue d’un guide d’ondes
perc6 suivant son grand cote. 11 est alimente en continu
par un magnetron fonctionnant a la frequence de
2 450 MHz et d6livrant une puissance de 300 W.
Comme le montre la figure 1, le tube a d6charge est Les coefficients de collisions k’ (0, 0) et IB+ (0, 0)
place suivant 1’axe des trous du surfaguide dont les pour 1’excitation de la raie ionique N+, A =
3 914,4 A
diam6tres sont de 1,2 a 2 fois plus grands que celui (v’ =
0, v" =
0) sont calcul6s a partir des sections
du tube a plasma. Au voisinage des trous, la paroi du efficaces r6pertori6es dans la ref. [2]. Une publication
guide d’onde est amincie pour éviter de perturber la r6cente de Crandall et al. [3] indique que la section
propagation des ondes de surface. Un court-circuit efficace d’excitation de l’ion N2+ (B) (reaction 3)
mobile, place en bout de guide, permet d’obtenir le précédemment publiee par Lee-Carleton (dans la
maximum de la puissance U.H.F. a 1’emplacement r6f. [2]) est surestim6e d’un facteur 20 environ. Diff6-
du tube a plasma. Les pressions d’azote utilisées rents coefficients de collisions, calcul6s pour une
sont de 0,1 et 0,2 torr. distribution maxwellienne des vitesses 6lectroniques,
Les concentrations 6lectroniques sont mesur6es sont repr6sent6s sur la figure 2; ils sont calculés à
avec une cavite hyperfréquence (diametre 15,5 cm,
partir de sections efficaces de raies. On calcule le
longueur 4 cm) r6sonnant sur le mode TM 010. Cette coefficient d’excitation de N2 (B, v’ =
0) par exemple
m6thode donne de bons resultats pour les d6charges en utilisant la relation :
entretenues par le surfatron. Pour le surfaguide, les
mesures [6] de la longueur A de l’onde de surface
et l’utilisation de la courbe de dispersion f2/fp2=
g(À.)
pour 1’onde m = 0 ( f frequence de 1’onde, fp fr6-
quence plasma) permettent d’obtenir la densite des
electrons. ou ABX est le coefficient (remission spontanee.
Les mesures spectroscopiques sont r6alis6es au Les courbes de la figure 2 permettent de calculer la
moyen d’un spectrometre Jarrel-Ash 75.150 muni variation de
d’un photomultiplicateur EMI 9.558 C.
L’excitation de
1’azote (niveau vibrationnel v’) par collisions 6lectro-
niques (e) est 6tudi6e a partir des reactions suivantes : Les resultats obtenus sont report6s sur la figure 3,
les deux courbes indiqu6es correspondent aux deux
valeurs possibles de lB (o, 0). Dans la region inf6-
rieure (1), 1’excitation directe est dominante tandis
que dans la region superieure (2), c’est 1’excitation
a partir de l’ion qui 1’emporte.
671
FIG. 2. -
Variation des coefficients d’excitation des niveaux FIG. 3. Variation du degr6 d’ionisation avec la
-
temperature
N (C3 IIu, v’2) et N2+(B2 I:, v’ 0) en fonction de la temp6-
= =
des electrons. Les courbes repr6sentent la variation
rature des electrons (distribution maxwellienne).
[Excitation rate coefficients for the N2 (C3 IIu, v’ 2) and=
Ni(B2 Iu+, v’ =
0)
suivant les references [2] et [3]. Zone 1 : excitation directe
levels versus the electron temperature (maxwellian distribution).]
Les resultats obtenus [4] dans une colonne positive Zone 2 : excitation de l’ion Ni (X2 Ni(B2
Ig+) -+ Eu ) .
a faible densite de courant (2 x 10-2 A/cm2) se [Ionization rate versus the electron temperature. The curves are
N2, A 3=
943 A (transition C3 IIu, v’ 2 -+ B3 IIg, =
a 1 torr et Q(2, 0) 0,52 a 3 torr.
=
temperatures 6lectroniques calculées [5]. Nous avons assez bien a la courbe r1 + r2 (3) bien que les densit6s
v6rifi6 [4] avec une colonne positive que les temp6ra- 6lectroniques dans ces d6charges ne soient pas suffi-
tures ainsi calcul6es sont en accord avec les mesures samment 6lev6es pour s6parer nettement les courbes
par sondes entre 5 x 10-2 et 5 x 10 -1 torr.cm. r1 et r1 + r2 (3). Toujours est-il que la section efficace
Les variations de r, et r2 avec n. R, calcul6es pour de Lee-Carleton [2] donne des valeurs r, + r2 (2)
les d6charges R.F., sont repr6sent6es sur la figure 4, trop 6lev6es. Notre interpretation rejoint celle de
avec les deux valeurs possibles de r2 (r6f. [2 et 3]). McLean et al. [7] qui ont 6tudi6 l’émission des raies
Les valeurs du rapport r 1 (3 914 Å)/I (3 943 A)
=
Ni, À 3 914 Å et N2, À 3 371 A dans un melange
= =
mesurées dans les d6charges R.F. et, a titre de compa- N2-10 % H2, photoionis6 a la suite d’une impulsion
raison, dans une colonne positive sont également laser. Les conclusions de McLean et al. [7] ont 6t6
reportees sur la figure 4. On constate, comme cela critiqu6es par Meyerott [8] qui introduit le role
a ete mentionn6 dans la ref. [4], que les resultats possible des especes m6tastables N 2(A 3 E u +, al IIg)
obtenus pour : dans 1’excitation de 1’6tat N2(C’ llu).
Dans notre experience, la distribution des electrons
a basse pression (nx R 5 X 1015 cm-2) est maxwel-
lienne et nous pouvons determiner [5, 6] la temp6ra-
avec la colonne positive sont caractéristiques de
ture electronique. Ainsi, les resultats report6s sur la
1’excitation directe des ions N’ B par collisions 6lec-
troniques. Dans ce domaine experimental, la distri- figure 4 correspondent a des temperatures 6lectroni-
bution des electrons est effectivement maxwellienne ques comprises entre 2,5 et 5 eV. Ces valeurs permet-
tent raisonnablement d’exclure 1’excitation de C3 H.
et le rapport r 1 (3 914 Å)/I (3 943 A) peut consti-
=
tuer une m6thode de mesure de la temperature 6lec- par l’intermédiaire des niveaux m6tastables (a1 I7g,
A3 Eu+). En effet, d’apres Meyerott [8], ce processus
tronique. est important a des temperatures électroniques plus
faibles (Te 1"-1 1 eV). En ce qui conceme 1’excitation
du niveau ionique Ni(B2 Eu ), la reaction (3) ne
considere que la derniere 6tape du processus. Nous
n’avons donc pas besoin de connaitre les m6canismes
de peuplement du fondamental ionique.
A des pressions plus fortes :nx R > 5 x 1015 cm- 2,
nos valeurs exp6rimentales du rapport
Bibliographie
[1] MOISAN, M. et al., I.E.E. Conf. Publ. 143 (1976) 382. [5] BROWN, S. C., Basic Data of Plasma Physics (M.I.T. Press)
[2] LABORIE, P. et al., Sections efficaces électroniques. 2 (Dunod) 1959.
1971.
[6] ZAKREWSKI, Z. et al., Plasma Phys. (à paraître 1977).
[3] CRANDALL, D. H. et al., Phys. Rev. A 9 (1974) 2545.
[4] HOCHARD, L., RICARD, A., TOUZEAU, M., Rapport interne [7] McLEAN, E. A. et al., Phys. Lett. 38A (1972) 209.
L.P. 148 Orsay (1975). [8] MEYEROTT, R. E., Phys. Lett. 48A (1974) 491.