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450

I(µA)

I(µA)
40 6
400
5
350 30
4
300 3
20
2
250
1
10
200

150 0

100
-10
50
-20
0

-50 -30
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 0 200 400 600 800 1000 1200
E(mV/ECS) E (mV/ECS)

Pr. DOUADI Tahar

METHODES
ELECTROCHIMIQUES
D’ANALYSE (MEA)

I : Généralités et rappels sur …..


II : Potentiométrie
III : Voltampérométrie hydrodynamique
IV : Voltampérométrie en régime de diffusion naturelle
V : Chronopotentiométrie
VI : Coulométrie
Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie

CHAPITRE II
Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie

Afin de donner un aperçu des nombreuses méthodes électrochimiques d’analyse (MEA), il


convient de les classer. Toutes les techniques électrochimiques utilisent une sorte d'électrode.
Cependant, ils sont divisés en deux groupes: les méthodes du groupe I sont basées sur des
réactions d'électrode mais celles du groupe II ne le sont pas.
Groupe 1 : MEA basées sur les courbes Intensité-Potentiel . On peut distinguer dans ce groupe,
deux familles de méthodes électrochimiques suivant que les phénomènes observes dépendent ou
non du temps: les méthodes transitoires (Potentiométrie,Voltampérométrie cyclique,….) et les
méthodes stationnaires (Polarographie, Voltampérométrie hydrodynamique)
Groupe 2 : MEA variées : Conductimétrie, pH métrie, Ionométrie

POTENTIOMETRIE
DEFINITION : La potentiométrie est une méthode électrochimique qui consiste à déterminer la
d.d.p entre une électrode de travail (indicatrice) et une électrode de référence. Elle permet
d’identifier la fin d’une réaction (d’oxydoréduction, de précipitation ou de complexation ) au
cours d’un dosage par simple modification du système d’électrodes.
La détermination des potentiels d’électrodes permet donc de connaitre la concentration d’un
corps .Cette technique de détection des points équivalents est utilisée dans les cas suivants :
- Cas ou aucun phénomène visuellement décelable ne se manifeste au point équivalent
(solution très teintée ou pas d’indicateur approprié ou présence d’un précipité).
- Cas ou l’on désire améliorer la précision de la volumétrie visuelle classique.

Un dosage potentiométrique comprend :


- Une réaction de dosage.
- Une ou plusieurs réactions indicatrices : c.à.d. les réactions électrochimiques qui se produisent
aux électrodes indicatrices.
La potentiométrie est donc l’une des méthodes qui permet de suivre une réaction soit au cours
d’un dosage volumétrique soit au cours d’un dosage coulométrique.
Les 4 types de titrages potentiométriques sont :
A- Titrages potentiométriques à intensité nulle.
1- avec une électrode indicatrice et une électrode de référence (la plus utilisée )
2- avec 2 électrodes indicatrices de natures différentes.

B-Titrages potentiométriques à intensité non nulle.


1- avec une électrode indicatrice et une électrode de référence
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2- avec 2 électrodes indicatrices identiques.

A-Titrages potentiométriques à intensité nulle (avec une électrode indicatrice et une électrode de
référence).
On plonge dans la solution une électrode indicatrice et on détermine son potentiel par rapport
à une électrode de référence à I= 0 au cours du titrage à l’aide d’un Voltmètre. Le point
équivalent (le point d’inflexion) est décelé par un saut de tension. La tension prise par
l’électrode à intensité nulle correspond, en chaque point du titrage, à la mesure de la tension
du point d’intersection de chaque courbe avec l’axe des abscisses ( fig 2 a ) . Pour suivre son
évolution pendant la réaction de titrage, on porte le volume du titrant en abscisse et la d.d.p.
mesurée en ordonnée et on obtient la courbe E= f(Vml) (fig 2 b). Le point équivalent
représente le maximum de la courbe dérivée dE/dV en fonction du volume (V) : ΔE / ΔV =f
(V) (fig 3a). On pourrait utiliser également la courbe dérivée seconde qui s’annule pour le
point équivalent (fig 3b).
Appareillage utilisé :
Electrode au sulfate mercureux ou Electrode au calomel saturée, électrode de platine (électrode
de travail), un Voltmètre, Béchers, burette, agitateur magnétique, pipette, fiole jaugée

Figure 1 : appareillage utilisé


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Figure 2 : a-courbes Intensité- Potentiel au cours d’un titrage à I = 0


b-courbe E en fonction de V (ml) ajouté (E = f (Vml)

Figure 3 :a- dérivée primaire , b- dérivée secondaire

A .1.1-Réaction d’oxydoréduction :
A.1.1.1- Condition thermodynamique pour un titrage redox :
Une réaction de titrage doit être aussi complète que possible pour affaiblir l'erreur de titrage.
Soit la réaction de titrage la suivante :
n2Red1 + n1Ox2 n2Ox1 + n1Red2
K= [(Ox1)n2(Red2)n1] / [(Red1)n2(Ox2)n1] ,
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K dépend de ΔE0 des 2couples redox par la relation


Δ Gr0 = - n F Δ E0 = - RT lnK soit
logK = ( n / 0,06 ) Δ E0 à 25◦C, avec Δ E0 = E0(Ox2/Red2) − E0(Ox1/Red1)
Dans le cas simple où n1 = n2, la condition la plus souvent citée dans la littérature pour qu'un
titrage redox soit satisfaisant est Δ E0 ≥ 0.24 V
A.1.1.2 - Dosages des sels ferreux par les sels cériques (titrages symétriques : n1 =
n2) : On plonge le couple Platine-Calomel dans la solution des sels ferreux, et on suit la
variation du potentiel d’oxydoréduction de la solution après ajout des sels cériques de facteur
connu de la burette .Le sulfate ferreux est un réducteur, en milieu sulfurique et en présence de
sels cériques. La réaction d’oxydoréduction est la suivante
Fe 2+ Fe 3+ + e-
Ce 4+ + e- Ce 3+

Fe 2+ + Ce 4+ Fe 3+ + Ce 3+
V=0 C0V0
V<Ve C0V0 – C1V C1V C1 V
V=Ve Ɛ Ɛ C1Ve C1Ve
V>Ve C1( V-Ve ) C1Ve C1Ve
- V=0, le potentiel n’est pas défini théoriquement. Par contre cette grandeur est mesurable
expérimentalement (appelé potentiel mixte) car il dépend d’autres couples que Fe 3+
/ Fe 2+,

notamment des couples rédox de l’eau


- V<Ve E= E0 + 0,06 log [Fe 3+ ] / [Fe 2+ ]
E= 0,77 + 0,06 log C1V / C0V0 – C1V
A l’équivalence C0V0 = C1Ve d’où E= 0,77 + 0,06 log V / Ve –V
-V= Ve [Fe 3+ ] + [Fe 2+ ] = [Ce 4+ ] + [Ce 3+ ]
A tout moment du dosage, on a [Fe 3+ ] = [Ce 3+ ]
d’où [Fe 2+ ] = [Ce 4+ ]
Eeq = E1 = 0,77 + 0,06 log [Fe 3+ ] / [Fe 2+ ]
Eeq = E2 = E0Ce 4+ / Ce 3+ + 0,06 log [Ce 4+ ] / [Ce 3+ ]
E0Fe 3+ / Fe 2+ = E01 E0Ce 4+ / Ce 3+= E02
2Eeq = E1+ E2
= 0,77 + 0,06 log [Fe 3+ ] / [Fe 2+ ] + E0Ce 4+ / Ce 3+ + 0,06 log [Ce 4+ ] / [Ce 3+ ]
Eeq= ½ (E01 + E02 ) + 0,06 log [Fe 3+ ]. [Ce 4+ ] / [Fe 2+ ]. [Ce 3+ ]
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Le rapport [Fe 3+ ]. [Ce 4+ ] / [Fe 2+ ]. [Ce 3+ ] = 1


log [Fe 3+ ]. [Ce 4+ ] / [Fe 2+ ]. [Ce 3+ ]= 0
Eeq= ½ . 0.06 (E01 + E02 )
- V>Ve E2 = E0Ce 4+ / Ce 3+ + 0,06 log [Ce 4+ ] / [Ce 3+ ]
E2 = E0Ce 4+ / Ce 3+ + 0,06 log C1( V-Ve )/ C1Ve

Figure 4 : Courbe de titrage potentiométrique :


BB représente la courbe de titrage de Fe2+ par Ce4+
B'B' représente la courbe de titrage de Ce4+ par Fe2+
On peut suivre le dosage de Fe2+ par Ce4+ à titre d’exemple par tracé des courbes intensité –
potentiel Fe 3+ , Ce 3+ , Ce4+
-Au départ, on a seulement la courbe d’oxydation de Fe 2+ (fig 5- a)
-Après addition d’une certaine quantité de Ce 4+ , la concentration de Fe 2+ diminue ; Fe 3+ et
3+ 2+
Ce sont apparus en quantités correspondant à la diminution de Fe , les réactions
électrochimiques sont : (fig 5-b)
Fe 2+ - e- Fe 3+
Fe 3+ + e- Fe 2+
Ce 3+ - e- Ce 4+

-Au point équivalent de la réaction chimique, il y’a seulement Fe 3+ et


Ce 3+ en quantités notables (fig 5-c)
-Après le point équivalent, on a Ce 3+ et Ce 4+ en quantité notable (fig 5-d).
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Figure 5:Interprétation de l’allure des courbes I-E au cours du dosage de Fe2+ par Ce4+

A.1.1.3 - Dosage des ions stanniques Sn4+ par une solution de Cr2+ (titrage
asymétrique : n1 ≠ n2) :Dosage des ions stanniques Sn4+ (Co =0.1 mol/L),(Vo =50 ml) par une
solution de Cr2+ (Ct =0.1 mol/L) en milieu acide chlorhydrique 1M
La réaction d’oxydoréduction est la suivante : Δ E0 ≥ 0.24 V
2Cr2+ + Sn4+ 2 Cr3+ + Sn2+
Le titrant est une solution d'ions chromeux. La réaction de dosage est une réaction de réduction.
C'est un exemple de titrage asymétrique puisque n1 (n1 = 2) diffère de
n2 (n2 = 1).
E0 (Sn 4+ / Sn
2+
) = E01 E0 (Cr 3+ / Cr
2+
= E02
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A l’équivalence : [Sn 4+ ] + [Sn 2+ ] = 1/2 ([Cr 3+ ] + [Cr 2+ ] )


A tout moment du dosage, on a 2 [Sn 2+ ] = [Cr 3+ ]
d’où 2 [Sn 4+ ] = [Cr 2+ ]
3Eeq = 2 E1+ E2
= 2. 0,14 + 0,06 log [Sn 4+] / [Sn 2+] + (- 0,38) + 0,06 log [Cr 3+] / [Cr 2+]
3Eeq = 2. 0,14 + (- 0,38) + 0,06 log [Sn 4+].[Cr 3+] / [Sn 2+] . [Cr 2+]
3Eeq = 2. 0,14 + (- 0,38) d’où Eeq = 1/3 ( -0,10 ) V = -0,033 V

Figure 6 : Courbe de titrage potentiométrique du Sn4+ (Co =0.1 mol/L),


(Vo =50 ml) par une solution de Cr2+ (Ct =0.1 mol/L)
A.1.1.3 - Dosage d’un mélange d'ions stanneux et d'ions ferreux avec une solution
d'ion cérique :
La Courbe obtenue lors du titrage d'un mélange d'ions stanneux
(C1= 5 • 10−2 mol / L) et d'ions ferreux (C2 = 2 • 10−1 mol / L)
(Vo = 50 ml) avec une solution d'ion cérique (0,5 mol / L) est donnée sur la figure 7
E◦1(Sn4 +/Sn2 +) = 0,14 V, E◦2(Fe3 +/Fe2 +) = 0,68 V et E◦3(Ce4+/Ce3+) = 1,44 V, le titrage
séquentiel est satisfaisant : Δ E0 ≥ 0.24 V
Connaissant les valeurs des potentiel standard E◦ pour atteindre un titrage séquentiel satisfaisant
(E◦ 2(Fe3 +/Fe2 +) est nettement supérieur à
E◦ 1(Sn4 +/Sn2 +), les réactions de titrages successives sont :
Sn2+ + 2Ce4+ Sn4+ + 2Ce3+,
Fe2+ + Ce4+ Fe3+ + Ce3+,
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De plus, il n'y a bien sûr pas d'excès de titrant et le potentiel standard du couple de titrant (E ◦
4+ 3+
3(Ce /Ce ), doit être nettement supérieur aux potentiels standard E ◦1et E◦2 afin d’obtenir un
titrage satisfaisant.

Figure 7 : Courbe de titrage potentiométrique d’un mélange d'ions stanneux et d'ions ferreux
avec une solution d'ion cérique
Sachant que :
E◦ 3(Ce4+/Ce3+) > E◦ 2(Fe3 +/Fe2 +) > E◦ 1(Sn4 +/Sn2 +)
X1 =C1Vo/(Vo +V), X2 =C2Vo/(Vo +V),
, les potentiels d’équilibre des deux points d’équivalence sont après réarrangement
E1eq = (n1E ◦1 + n2E◦2) / (n1 + n2) − [RT/F(n1 + n2)] ln (n3X2/n1X1).
E2eq = (n2E◦2 + n3E◦3)/(n2 + n3)

A.1.2-Réactions de précipitation :
A.1.2.1- Dosage des sels d’argent (Ag+ ) par les ions halogénure :
Dosage des sels d’argent (Ag+ ) par les ions halogénure en utilisant une électrode indicatrice
d’argent .L’électrode de référence peut être soit l’électrode au calomel soit celle à argent-
chlorure d’argent . L’une ou l’autre doit être disposée à l’extérieur de l’enceinte de titrage du
fait qu’elles contiennent des ions chlorures qui peuvent interférer avec les ions halogénures
du titrant .
Considérons un titrage symétrique qui implique la réaction de précipitation suivante
Ag+ + X- AgX dissous AgX précipité
où (X- = Cl-, Br- , I- )
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Ks = [Ag+]. [X-] ; pKs = 9,6 ; 12,3 et 16,1 pour AgCl, AgBr et AgI .
La réaction électrochimique globale est ainsi
Ag + + e- Ag précipité
Sachant que le potentiel d’une électrode d’argent plongée dans une solution d’ions Ag + est
donné par l’équation
E = 0,80 +0,06 log [Ag+ ]
Soit c0 la concentration des ions Ag + à doser et soit xc0 la concentration des ions X- ajoutés ; le
potentiel d’équilibre avant le point équivalent est :
E = 0,80 +0,06 log c0(1-x).
Le potentiel varie brusquement lorsque x=1, au point équivalent (figure 8). Après le point
d’équivalence (x>1), le potentiel est donné par la relation :
E = 0,80 +0,06 log Ks / [X-], avec [X-]= c0(x-1).
E = 0,80 +0,06 log Ks - 0,06 log c0(x-1)
Au fur et à mesure que les ions X - précipitent de la solution, le potentiel de l’électrode d’argent
varie. Elle est donc indicatrice des ions X- dans la solution.

figure 8 : titrage de 10 ml d’ions Ag+ avec : 1- du chlorure de sodium


2- du thiocyanate d'ammonium ; électrode indicatrice d'argent
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A.1.2.2 - Les titrages d'ions halogénures par du nitrate d'argent :


Les titrages d'ions halogénures avec du nitrate d'argent en présence d’une électrode indicatrice
d'argent , ont une grande importance pratique. Ces courbes de titrage sont représentées sur la
Figure 9.Il est important de noter (a) que la netteté du point d’équivalence diminue avec la
diminution de la concentration, et (b) que la netteté diminue de l'ordre de l'iodure, bromure,
chlorure. L'iodure et le bromure peuvent être titrés avec une bonne précision même à une
concentration de 0,001 M, par contre pour les chlorures, on ne peut pas aller en dessous de 0,01
M..

Figure 9 : titrage des ions halogénures avec du AgNO3; électrode indicatrice d'argent

A.1.2.3 - Titrage d’un mélange d’halogénures avec du AgNO3 :


On peut titrer un mélange d’ions chlorures, bromure et iodure, et mettre en évidence, par
potentiométrie , successivement la fin des réactions des trois (deux) halogénures.
Les points d'équivalence (discernables) ne se produisent que si les produits de solubilité diffèrent
considérablement. Bien qu'il soit difficile de citer des chiffres fixes, on peut dire que le rapport
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des deux produits de solubilités doit être d'au moins 103 pour obtenir un point d'équivalence
suffisamment net, alors que le rapport minimal auquel la séparation est possible est d'environ 10.
Si les rapports sont trop petits, les précipités se formeront simultanément, et un seul point
d'équivalence apparaîtra, correspondant à la somme des ions qui peuvent être déterminés.
L’ordre de titration suit la séquence des valeurs des produits de solubilité suivante Ks (1) <Ks(2) <
Ks (3) (Ks AgI < Ks AgBr < Ks AgCl ) (figure 10).
Ces trois halogénures d'argent ont tous des couleurs différentes, donc la formation successive des
trois sels peut être facilement suivie à l'œil nu.
Les potentiels des points d’équivalences sont donnés par les équations suivantes :
E1 = E0 +0,06 log Ks (1)
E2 = E0+0,06 log Ks (1) + Ks (2)
E3 = E0+0,06 log Ks (1) + Ks (2) + Ks (3)
E3 ≈ E0 +0,06 log Ks (3)
I- + Ag + AgI
Br- + Ag + AgI
et Cl-+ Ag + AgCl
après le point équivalent, la réaction indicatrice est :
Ag + + e- Ag, puisqu’il existe des ions Ag + en solution.

Figure 10 : titrage d’un mélange de 3x10 ml d’halogénures avec du AgNO 3; électrode


indicatrice d'argent
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A.1.3 -Réactions de précipitation et de formation de complexes.


Dosage des cyanures par les sels d’argent (électrode indicatrice d’Ag).
c0 : concentration initiale du cyanure
xc0 : concentration des ions Ag+,
Les réactions de dosage sont successivement :
2CN- + Ag+ Ag (CN)-2
c0
c0 - 2xc0 xc0
K = [Ag+]. [CN-]2 / [Ag (CN)-2] et
Ag (CN)-2 + Ag+ Ag [Ag (CN)2]
Ks = [Ag+].[Ag (CN)-2]
Le potentiel de l’électrode d’argent plonge dans la solution de cyanure est un potentiel mixte,
mais dès les premières gouttes (traces) de Ag+ , il se forme Ag (CN)-2 et la réaction indicatrice
est :
Ag (CN)-2 + e- Ag + 2CN-
Soit Eeq = 0,80 + 0,06 log K +0,06 log [Ag (CN)-2] / [CN-]2
Eeq = 0,80 + 0,06 log K +0,06 log x /c0 (1- 2x)2
le potentiel varie brusquement pour
x = 1/2. Lorsque x = ½ +Ɛ la précipitation du sel Ag [Ag (CN) 2] commence. La réaction
indicatrice est :
Ag [Ag (CN)2] + 2e- 2 Ag + 2CN-
et E = 0,80 + 0,06 log Ks - 0,06 log [CN-]
E = 0,80 + 0,06 log Ks - 0,06 log c0 (1- x)
Le potentiel varie de nouveau pour x = 1, indiquant la disparition des dernières traces de
cyanures. Au delà du deuxième point équivalent la réaction indicatrice devient
Ag+ + e- Ag
Par analogie avec la définition du pH en acidimétrie, on définit la grandeur pX par la relation :
pX = - lg aX où aX est l’activité de l’espèce X, ionique ou moléculaire, libre de toute association
en solution (autre que la solvatation dont on ne peut s’affranchir). Ainsi, pour une solution
aqueuse d’ions Ag+ (en milieu acide), on a : pAg = - lg aAg+
avec aAg+ activité des ions Ag+ hydratés. X pouvant être non seulement un cation (Ag +, Cu2+,
etc.), mais également un anion (Cl–, , etc.), ou une molécule neutre (NH3, CO2, etc.).
E Ag+/Ag = E0 Ag+/Ag – 0,059 pAg
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Figure 11 :Titrage du cyanure de potassium avec du nitrate d'argent 0,1 N


A, sans iodure de potassium.
B, avec de l'iodure de potassium.
(Bureau of Standards Journal ojf Research [Vol. 7 (Analysis of Silver-Plating Solutions ) ,
Washington, August 11, 1931, By R. M. Wick)

Figure 9 :Courbes de titrage potentiométrique par précipitation cyanure 0,1 M titré par Ag+ 0,1
M
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Exemples : Détermination potentiométrique d’un mélange d'halogénures


(Derek Jaques, Journal of Chemical Education, Volume 42, Number 8, August
1965 /429-430 ).
Vingt ml d’une solution de 9 g d’un mélange d’halogénures dissous dans 250 ml d’eau est
pipetée dans un bécher de 150 ml puis diluée par 50 ml d'eau. On plonge un fil d’argent lavé
avec de l'eau distillée dans cette solution après décapage par une solution d’acide nitrique. La
demi-cellule de l’électrode au calomel ne peut pas être plongée directement dans la solution de
nitrate d'argent pour éviter la précipitation du chlorure d'argent.) La solution d’halogénures est
titré par une solution du nitrate d'argent N / 10. Le résultat est illustré sur la figure 2

Courbes de titrage potentiométrique d’un mélange d’iodures, de bromures et de chlorures


Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie
Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie

L’électrochimie analytique au service de l’environnement

EXEMPLED’APPLICATION
Analyses électrochimiques des eaux de pluie provoquées : cas du
Burkina Faso
L’objectif du travail est de déterminer le niveau de concentration en ions calcium (Ca2+),
iodures (I-) et argent (Ag+) dans les eaux de pluie issues des opérations d’ensemencement des
nuages.
Les résultats des analyses faites montrent que les concentrations moyennes mesurées en ions
calcium varient entre 1,415 mg/l et 6,550 mg/l, celles d’iodures (I-) est pratiquement
négligeables de même que les ions argent (Ag+).

Dosage par ionométrie


L’ionométrie consiste à déterminer par la potentiométrie à intensité nulle, les concentrations des
espèces ioniques en solution.

Mode opératoire
20 ml de l'échantillon d'eau ont été prélevés et introduit dans un bécher de 100 ml, puis 20 ml
d’un électrolyte support (acide perchlorique) ont été additionnés. Enfin, le potentiel E pour
chaque échantillon a été mesuré
Tableau 1 : Potentiel E en fonction de la concentration en ions Ca 2+ et I- respectivement dans
l’électrolyte support (KCl 0,1M et (KNO3 0,1 M) .
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Cette courbe d’étalonnage obtenue étant très proche de la linéarité avec un coefficient de
corrélation R2 = 0,998, elle est donc fiable pour la détermination des concentrations en ions
calcium des échantillons d’eau de pluie provoquée

. La mesure des potentiels des solutions étalons permet de tracer la courbe d’étalonnage linéaire
avec un coefficient de corrélation R2 = 1, donc très fiable pour la détermination des
concentrations des ions iodures
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Exercices :

Exercice 1 : Titrage des ions ferreux par les ions permanganate MnO4-, à pH = 0

On prend 10 cm3 d’une Solution de « sel de Mohr » (ou sulfate double de fer(II) et d’ammonium
: FeSO4, (NH4)2SO4, 6 H2O) qui est une source stable d’ions Fe2+. De molarité 10 -1 mol.L-1,
en milieu sulfurique et on ajoute 50 cm3 d’eau. On verse ensuite un volume v d’une solution de
permanganate, de potassium, de molarité C, contenue dans une burette.

1) donner la définition de la potentiométrie

2) faire un schéma légendé du montage.

3) Préciser les réactifs titrant et titré.

4) Ecrire les demi-réactions de chaque couple redox.


5) En déduire l’équation de la réaction du titrage redox.
6) Considérant qu’il s’agit d’un équilibre, calculer la constante d’équilibre. Interpréter ce
résultat.
7) Soit v =10 cm3 le volume de la solution de permanganate de potassium nécessaire pour
obtenir le point d’équivalence. Calculer la molarité de la solution de permanganate de potassium.
8) Exprimer E = f(V), ou’ V est le volume, exprimé en mL, de la solution de permanganate
ajoutée pour :
- 0< V<10
- 1 0 < V<20
9) Calculer E pour : Vajoutée = Ve /2 (demi équivalence) , Vajoutée = Ve ( à l’équivalence) et
Vajoutée = 2 Ve (A la double-équivalence)
Données : E0 ( MnO4- /Mn2+ ) = 1,51 V; E0 (Fe3+/Fe2+ ) = 0,77 V

Exo2 : Titrage rédox: Fe 2+ par Cr2O7 2-


Dans la burette, le titrant K2Cr2O7 est à la concentration C1=0,1M. Le composé dosé est une
solution de sel de mohr de concentration Co = 1M et de volume Vo= 12ml. Le pH est maintenu
égal à Zéro.
1) Ecrire les demi-réactions de chaque couple redox.
2) En déduire l’équation de la réaction du titrage redox.
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3) Considérant qu’il s’agit d’un équilibre, calculer la constante d’équilibre. Interpréter ce


résultat.
4) Soit v =10 cm3 le volume de la solution de permanganate de potassium nécessaire pour
obtenir le point d’équivalence. Calculer la molarité de la solution de permanganate de potassium.
5) Exprimer E = f(V), ou’ V est le volume, exprimé en mL, de la solution de permanganate
ajoutée pour :
- 0< V<10
- 1 0 < V<20
6) Calculer E pour : Vajoutée = Ve /2 (demi équivalence) , Vajoutée = Ve ( à l’équivalence) et
Vajoutée = 2 Ve (A la double-équivalence)

E° (Fe 3+ / Fe 2+) =0, 77 V E° ( Cr2O7 2- /Cr3+ ) = 1,33 V

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