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I(µA)
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E(mV/ECS) E (mV/ECS)
METHODES
ELECTROCHIMIQUES
D’ANALYSE (MEA)
CHAPITRE II
Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie
POTENTIOMETRIE
DEFINITION : La potentiométrie est une méthode électrochimique qui consiste à déterminer la
d.d.p entre une électrode de travail (indicatrice) et une électrode de référence. Elle permet
d’identifier la fin d’une réaction (d’oxydoréduction, de précipitation ou de complexation ) au
cours d’un dosage par simple modification du système d’électrodes.
La détermination des potentiels d’électrodes permet donc de connaitre la concentration d’un
corps .Cette technique de détection des points équivalents est utilisée dans les cas suivants :
- Cas ou aucun phénomène visuellement décelable ne se manifeste au point équivalent
(solution très teintée ou pas d’indicateur approprié ou présence d’un précipité).
- Cas ou l’on désire améliorer la précision de la volumétrie visuelle classique.
A-Titrages potentiométriques à intensité nulle (avec une électrode indicatrice et une électrode de
référence).
On plonge dans la solution une électrode indicatrice et on détermine son potentiel par rapport
à une électrode de référence à I= 0 au cours du titrage à l’aide d’un Voltmètre. Le point
équivalent (le point d’inflexion) est décelé par un saut de tension. La tension prise par
l’électrode à intensité nulle correspond, en chaque point du titrage, à la mesure de la tension
du point d’intersection de chaque courbe avec l’axe des abscisses ( fig 2 a ) . Pour suivre son
évolution pendant la réaction de titrage, on porte le volume du titrant en abscisse et la d.d.p.
mesurée en ordonnée et on obtient la courbe E= f(Vml) (fig 2 b). Le point équivalent
représente le maximum de la courbe dérivée dE/dV en fonction du volume (V) : ΔE / ΔV =f
(V) (fig 3a). On pourrait utiliser également la courbe dérivée seconde qui s’annule pour le
point équivalent (fig 3b).
Appareillage utilisé :
Electrode au sulfate mercureux ou Electrode au calomel saturée, électrode de platine (électrode
de travail), un Voltmètre, Béchers, burette, agitateur magnétique, pipette, fiole jaugée
A .1.1-Réaction d’oxydoréduction :
A.1.1.1- Condition thermodynamique pour un titrage redox :
Une réaction de titrage doit être aussi complète que possible pour affaiblir l'erreur de titrage.
Soit la réaction de titrage la suivante :
n2Red1 + n1Ox2 n2Ox1 + n1Red2
K= [(Ox1)n2(Red2)n1] / [(Red1)n2(Ox2)n1] ,
Pr.DOUADI TAHAR Potentiométrie
Fe 2+ + Ce 4+ Fe 3+ + Ce 3+
V=0 C0V0
V<Ve C0V0 – C1V C1V C1 V
V=Ve Ɛ Ɛ C1Ve C1Ve
V>Ve C1( V-Ve ) C1Ve C1Ve
- V=0, le potentiel n’est pas défini théoriquement. Par contre cette grandeur est mesurable
expérimentalement (appelé potentiel mixte) car il dépend d’autres couples que Fe 3+
/ Fe 2+,
Figure 5:Interprétation de l’allure des courbes I-E au cours du dosage de Fe2+ par Ce4+
A.1.1.3 - Dosage des ions stanniques Sn4+ par une solution de Cr2+ (titrage
asymétrique : n1 ≠ n2) :Dosage des ions stanniques Sn4+ (Co =0.1 mol/L),(Vo =50 ml) par une
solution de Cr2+ (Ct =0.1 mol/L) en milieu acide chlorhydrique 1M
La réaction d’oxydoréduction est la suivante : Δ E0 ≥ 0.24 V
2Cr2+ + Sn4+ 2 Cr3+ + Sn2+
Le titrant est une solution d'ions chromeux. La réaction de dosage est une réaction de réduction.
C'est un exemple de titrage asymétrique puisque n1 (n1 = 2) diffère de
n2 (n2 = 1).
E0 (Sn 4+ / Sn
2+
) = E01 E0 (Cr 3+ / Cr
2+
= E02
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De plus, il n'y a bien sûr pas d'excès de titrant et le potentiel standard du couple de titrant (E ◦
4+ 3+
3(Ce /Ce ), doit être nettement supérieur aux potentiels standard E ◦1et E◦2 afin d’obtenir un
titrage satisfaisant.
Figure 7 : Courbe de titrage potentiométrique d’un mélange d'ions stanneux et d'ions ferreux
avec une solution d'ion cérique
Sachant que :
E◦ 3(Ce4+/Ce3+) > E◦ 2(Fe3 +/Fe2 +) > E◦ 1(Sn4 +/Sn2 +)
X1 =C1Vo/(Vo +V), X2 =C2Vo/(Vo +V),
, les potentiels d’équilibre des deux points d’équivalence sont après réarrangement
E1eq = (n1E ◦1 + n2E◦2) / (n1 + n2) − [RT/F(n1 + n2)] ln (n3X2/n1X1).
E2eq = (n2E◦2 + n3E◦3)/(n2 + n3)
A.1.2-Réactions de précipitation :
A.1.2.1- Dosage des sels d’argent (Ag+ ) par les ions halogénure :
Dosage des sels d’argent (Ag+ ) par les ions halogénure en utilisant une électrode indicatrice
d’argent .L’électrode de référence peut être soit l’électrode au calomel soit celle à argent-
chlorure d’argent . L’une ou l’autre doit être disposée à l’extérieur de l’enceinte de titrage du
fait qu’elles contiennent des ions chlorures qui peuvent interférer avec les ions halogénures
du titrant .
Considérons un titrage symétrique qui implique la réaction de précipitation suivante
Ag+ + X- AgX dissous AgX précipité
où (X- = Cl-, Br- , I- )
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Ks = [Ag+]. [X-] ; pKs = 9,6 ; 12,3 et 16,1 pour AgCl, AgBr et AgI .
La réaction électrochimique globale est ainsi
Ag + + e- Ag précipité
Sachant que le potentiel d’une électrode d’argent plongée dans une solution d’ions Ag + est
donné par l’équation
E = 0,80 +0,06 log [Ag+ ]
Soit c0 la concentration des ions Ag + à doser et soit xc0 la concentration des ions X- ajoutés ; le
potentiel d’équilibre avant le point équivalent est :
E = 0,80 +0,06 log c0(1-x).
Le potentiel varie brusquement lorsque x=1, au point équivalent (figure 8). Après le point
d’équivalence (x>1), le potentiel est donné par la relation :
E = 0,80 +0,06 log Ks / [X-], avec [X-]= c0(x-1).
E = 0,80 +0,06 log Ks - 0,06 log c0(x-1)
Au fur et à mesure que les ions X - précipitent de la solution, le potentiel de l’électrode d’argent
varie. Elle est donc indicatrice des ions X- dans la solution.
Figure 9 : titrage des ions halogénures avec du AgNO3; électrode indicatrice d'argent
des deux produits de solubilités doit être d'au moins 103 pour obtenir un point d'équivalence
suffisamment net, alors que le rapport minimal auquel la séparation est possible est d'environ 10.
Si les rapports sont trop petits, les précipités se formeront simultanément, et un seul point
d'équivalence apparaîtra, correspondant à la somme des ions qui peuvent être déterminés.
L’ordre de titration suit la séquence des valeurs des produits de solubilité suivante Ks (1) <Ks(2) <
Ks (3) (Ks AgI < Ks AgBr < Ks AgCl ) (figure 10).
Ces trois halogénures d'argent ont tous des couleurs différentes, donc la formation successive des
trois sels peut être facilement suivie à l'œil nu.
Les potentiels des points d’équivalences sont donnés par les équations suivantes :
E1 = E0 +0,06 log Ks (1)
E2 = E0+0,06 log Ks (1) + Ks (2)
E3 = E0+0,06 log Ks (1) + Ks (2) + Ks (3)
E3 ≈ E0 +0,06 log Ks (3)
I- + Ag + AgI
Br- + Ag + AgI
et Cl-+ Ag + AgCl
après le point équivalent, la réaction indicatrice est :
Ag + + e- Ag, puisqu’il existe des ions Ag + en solution.
Figure 9 :Courbes de titrage potentiométrique par précipitation cyanure 0,1 M titré par Ag+ 0,1
M
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EXEMPLED’APPLICATION
Analyses électrochimiques des eaux de pluie provoquées : cas du
Burkina Faso
L’objectif du travail est de déterminer le niveau de concentration en ions calcium (Ca2+),
iodures (I-) et argent (Ag+) dans les eaux de pluie issues des opérations d’ensemencement des
nuages.
Les résultats des analyses faites montrent que les concentrations moyennes mesurées en ions
calcium varient entre 1,415 mg/l et 6,550 mg/l, celles d’iodures (I-) est pratiquement
négligeables de même que les ions argent (Ag+).
Mode opératoire
20 ml de l'échantillon d'eau ont été prélevés et introduit dans un bécher de 100 ml, puis 20 ml
d’un électrolyte support (acide perchlorique) ont été additionnés. Enfin, le potentiel E pour
chaque échantillon a été mesuré
Tableau 1 : Potentiel E en fonction de la concentration en ions Ca 2+ et I- respectivement dans
l’électrolyte support (KCl 0,1M et (KNO3 0,1 M) .
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Cette courbe d’étalonnage obtenue étant très proche de la linéarité avec un coefficient de
corrélation R2 = 0,998, elle est donc fiable pour la détermination des concentrations en ions
calcium des échantillons d’eau de pluie provoquée
. La mesure des potentiels des solutions étalons permet de tracer la courbe d’étalonnage linéaire
avec un coefficient de corrélation R2 = 1, donc très fiable pour la détermination des
concentrations des ions iodures
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Exercices :
Exercice 1 : Titrage des ions ferreux par les ions permanganate MnO4-, à pH = 0
On prend 10 cm3 d’une Solution de « sel de Mohr » (ou sulfate double de fer(II) et d’ammonium
: FeSO4, (NH4)2SO4, 6 H2O) qui est une source stable d’ions Fe2+. De molarité 10 -1 mol.L-1,
en milieu sulfurique et on ajoute 50 cm3 d’eau. On verse ensuite un volume v d’une solution de
permanganate, de potassium, de molarité C, contenue dans une burette.