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 35-092-B-10

Radioprotection des patients


et du personnel
B. Aubert, C. Etard, J.-L. Rehel

Depuis les années 2000, l’organisation de la radioprotection en France a subi de profondes évolutions
et modifications. Cela résulte de la transposition de directives européennes, elles-mêmes découlant de
nouvelles données et concepts au plan international. En pratique, le Code de la santé publique et le
Code du travail ont significativement évolué pour renforcer respectivement la radioprotection du patient
et celle du travailleur. Concernant le patient, la réalisation des actes se doit d’être mieux justifiée et la
dose délivrée par acte doit être optimisée et renseignée. Concernant le travailleur, les limites d’exposition
ont été abaissées et la surveillance ainsi que l’identification du risque renforcées. À cela s’ajoutent plus
de contrôles, tant pour le matériel en termes de contrôle de qualité que pour les installations en termes
de sécurité. En radiologie, les dispositions relatives à la radioprotection des patients ont pour objec-
tif de mettre en application les principes de justification et d’optimisation des expositions médicales.
La maintenance et le contrôle de qualité périodique, interne et externe, des installations sont obliga-
toires. Le compte-rendu, pour les actes exposant les zones les plus radiosensibles, doit mentionner la
dose délivrée. Les procédures doivent être optimisées en s’appuyant sur les guides de procédures éta-
blis par les professionnels et sur les niveaux de référence diagnostiques. Les professionnels doivent être
formés à la radioprotection et les événements significatifs en radioprotection doivent être déclarés. En
ce qui concerne la radioprotection des travailleurs, la PCR procède à l’analyse des risques, puis tout
chef d’établissement détenteur d’une source de rayonnements ionisants délimite autour de celle-ci une
zone surveillée ou contrôlée. Les études de poste réalisées par la PCR doivent refléter les conditions
normales de travail. Elles permettent la classification des travailleurs en deux catégories A ou B selon
leur niveau d’exposition. Ces travailleurs doivent faire l’objet d’un suivi médical et dosimétrique par
dosimétrie passive et, si nécessaire, par dosimétrie opérationnelle. Toutes les évolutions de la régle-
mentation en radioprotection se sont traduites par une optimisation des doses délivrées au patient et
une diminution de l’exposition des travailleurs. Néanmoins, des progrès restent encore à accomplir en
renforçant la contribution des physiciens médicaux dans la démarche d’optimisation et en identifiant
les actes pour lesquels certains travailleurs sont susceptibles d’approcher voire de dépasser les limites
d’exposition.
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Mots-clés : Radioprotection ; Réglementation ; Patient ; Travailleur ; Étude de poste de travail ; Zonage ;


Classification ; Suivi dosimétrique

Plan ■ Radioprotection des patients – Code de la santé publique 4


Régime général de déclaration et d’autorisation 4
■ Introduction 2 Justification des actes 4
Optimisation des procédures radiologiques 4
■ Des instances internationales à la réglementation française 2 Maintenance et contrôle de qualité des installations 5
■ Organisation nationale de la radioprotection 3 Dosimétrie « patient » 6
Autorité de sûreté nucléaire 3 Déclarations des événements significatifs en radioprotection 7
Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire 3 Organisation de la radiophysique médicale 7
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits Formation des professionnels à la radioprotection des patients 7
de santé 3

EMC - Radiologie et imagerie médicale - principes et technique - radioprotection 1


Volume 9 > n◦ 1 > novembre 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S1879-8497(14)65475-3
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■ Radioprotection des travailleurs – Code du travail 8 Ces trois principes, comme d’ailleurs beaucoup de règles ou de
Rôle et responsabilité du chef d’établissement 8 valeurs de référence en radioprotection, découlent de concepts
Limites d’exposition 8 développés au niveau international. Ces concepts visent en radio-
Classification des travailleurs 9 logie à éviter les effets déterministes et à limiter à un niveau aussi
Personne compétente en radioprotection 9 bas que possible les effets stochastiques.
Zonage 9 La réglementation française relative à la radioprotection du
Contrôles techniques de radioprotection 9 milieu médical s’articule autour de deux codes : le Code de la
Surveillance du personnel 10 santé publique pour les patients et le Code du travail pour les
Formation à la radioprotection des travailleurs exposés 10 travailleurs. Cet article présente la base des différents concepts
Rôle de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire 10 et textes sur lesquels repose cette réglementation ainsi que son
■ Sources d’information 10 organisation, puis détaille les principales dispositions relatives à
Autorité de sûreté nucléaire 11 chacun des deux codes.
INRS 11
Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire 11
■ Conclusion 11
 Des instances internationales
à la réglementation française
 Introduction La réglementation française découle directement des princi-
pales dispositions internationales ou européennes (Fig. 1). Parmi
D’après la réglementation française, la radioprotection répond les données fondamentales sur lesquelles repose la radioprotec-
à la définition suivante : « Ensemble des règles, des procédures et tion, on trouve les informations scientifiques compilées par le
des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou comité scientifique de Nations-Unies pour l’étude des effets des
à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants (RI) produits RI (UNSCEAR). Ce comité, créé en 1955, publie régulièrement
sur des personnes directement ou indirectement, y compris par les des rapports concernant tous les domaines d’activité utilisant les
atteintes portées à l’environnement. » RI. Sur la base de différents rapports, et en particulier ceux de
En pratique, la radioprotection s’appuie sur la mise en œuvre l’UNSCEAR, la Commission internationale de protection radio-
de trois principes : logique (CIPR), créée en 1928 sous l’impulsion des radiologues,
• justification : les avantages individuels ou collectifs des RI émet des recommandations proposant l’actualisation du système
doivent être supérieurs aux risques présentés par leurs utilisa- de protection radiologique. La réglementation actuelle repose sur
tions ; la publication 60 [1] (1990), mais en 2007 de nouvelles recom-
• optimisation : les expositions doivent être réduites au mandations ont été publiées [2] . Elles devraient conduire dans les
niveau le plus bas raisonnablement possible (facteurs éco- prochaines années à une évolution du dispositif réglementaire en
nomiques, sociaux). Ce principe est également connu sous radioprotection.
l’acronyme ALARA (as low as reasonably achievable) ; Pour le domaine médical, des publications spécifiques existent,
• limitation : les doses reçues par les travailleurs ou le public sont il s’agit de la 73 (1996) et de la 105 (2007) [3, 4] . Il convient de
limitées par voie réglementaire. Ce principe ne s’applique pas noter au sein de la CIPR le comité 4 qui édite régulièrement
pour les patients. des documents directement applicables par les professionnels

Figure 1. Liens entre la réglementation française et les princi-


Évaluation des études scientifiques (UNSCEAR)
pales dispositions internationales et européennes. UNSCEAR :
Recommandations CIPR
United Nations Scientific Committee on the Effects of Ato-
mic Radiation ; CIPR : Commission internationale de protection
Directive Euratom 97/43 Directive Euratom 96/29 radiologique ; ANSM : Agence nationale de sécurité du médi-
cament et des produits de santé ; ASN : Autorité de sûreté
nucléaire.

Ordonnance 2001-270

Décret no 2001-1154 Code de la santé Code du travail


Maintenance et publique
contrôle qualité
Décret no 2002-460 Décret no 2003-296
dispositifs médicaux
Décret no 2007-1582 Décret no 2007-1570
Population Décret no 2008-244
Travailleurs
Décret no 2003-270
Décret no 2007-1582
Patients

Décret no 2003-295
Décret no 2007-1582
Interventions

Arrêtés et décisions Arrêtés d’application


techniques ANSM et décisions ASN

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de ce domaine [5–13] . De nombreuses autres organisations sont Institut de radioprotection et de sûreté


également impliquées en radioprotection (la Commission inter-
nationale des unités et mesure des rayonnements [ICRU] créée en nucléaire
1925 lors du premier congrès international de radiologie, l’Agence L’IRSN est un établissement public à caractère industriel et
internationale de l’énergie atomique [AIEA], l’Organisation mon- commercial placé sous la tutelle conjointe du ministre de
diale de la santé [OMS], etc.) mais nous ne détaillerons pas ici leurs
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, du ministre
actions.
du Redressement productif, du ministre de l’Enseignement supé-
Parmi tous les textes publiés par l’Union européenne, les
rieur et de la Recherche, du ministre de la Défense et du ministre
directives européennes lient tout État membre aux résultats à des Affaires sociales et de la Santé. L’IRSN est l’expert public en
atteindre mais les laissent libres quant à la forme et aux moyens matière de recherche et d’expertise sur les risques nucléaires et
mis en œuvre pour cela. En matière de radioprotection cou- radiologiques.
vrant dans le domaine médical les patients, les travailleurs et Le champ de compétences de l’IRSN couvre l’ensemble des
le public, la réglementation française repose sur deux directives risques liés aux RI, utilisés dans l’industrie ou la médecine, ou
européennes : la directive 96/29/Euratom [14] fixant les normes encore les rayonnements naturels. L’IRSN exerce en particulier
de base relatives à la protection sanitaire de la population ses missions d’expertise et de recherche dans le domaine de
et des travailleurs contre les dangers résultant des RI, et la la protection de l’homme et de l’environnement contre les RI.
directive 97/43/Euratom [15] relative à la protection sanitaire des Il contribue à la formation en radioprotection des profession-
personnes contre les dangers des RI lors d’expositions à des fins nels de santé et des personnes professionnellement exposées. Au
médicales. sein de l’IRSN, l’Unité d’expertise en radioprotection médicale
La transposition de ces directives dans la réglementation (UEM), dépendant du pôle radioprotection-homme (PRP-HOM),
française a commencé en 2001 par l’ordonnance 2001-270 modi- est plus particulièrement chargée de l’expertise dans le domaine
fiant le Code du travail et le Code de la santé publique et médical, et de conseil et d’assistance aux professionnels de
s’est poursuivie jusqu’à ces derniers mois au travers de différents santé.
décrets, arrêtés, circulaires et décisions (Fig. 1). Les dispositions
des différents textes se retrouvent référencées en tant qu’articles
du Code du travail ou du Code de la santé publique et peuvent
être précisées par des circulaires. “ Point fort
En France, la radioprotection est organisée de la manière
suivante :
 Organisation nationale • l’ASN a en charge le contrôle de la radioprotection.
de la radioprotection Elle contribue à l’élaboration de la réglementation et à
l’information des citoyens ;
Pendant longtemps pour le domaine médical, la seule structure • l’IRSN, en tant qu’organisme d’expertise, vient en
connue en radioprotection était le Service central de protec- appui aux autorités. Il exerce en particulier ses missions
tion contre les rayonnements ionisants (SCPRI) devenu en 1994 d’expertise et de recherche dans le domaine de la pro-
l’Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI). tection de l’homme et de l’environnement contre les
En 2002, la radioprotection est réorganisée et deux structures rayonnements ionisants. Il contribue à la formation en
sont créées : la Direction générale de la sûreté nucléaire et de radioprotection des professionnels de santé et des per-
la radioprotection (DGSNR) en charge du contrôle, et l’Institut sonnes professionnellement exposées.
de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en charge de
l’expertise. En 2006, la DGSNR devient l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN). À ces deux organismes, il convient d’y ajouter
l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé (ANSM) (ex-Agence française de sécurité sanitaire des pro- Agence nationale de sécurité du médicament
duits de santé [Afssaps]) en charge en particulier du matériel au et des produits de santé
travers de la matériovigilance et des décisions relatives au contrôle
de qualité des installations. L’ANSM a été créée par la loi du 29 décembre 2011 relative au
renforcement de la sécurité sanitaire des médicaments et des pro-
duits de santé. L’ANSM s’est substituée le 1er mai 2012 à l’Agence
française de sécurité sanitaire du médicament et des produits de
Autorité de sûreté nucléaire santé (Afssaps) dont elle a repris les missions, droits et obliga-
tions. C’est un établissement public de l’État placé sous tutelle du
L’ASN, autorité administrative indépendante, a été créée par ministère chargé de la santé. L’ANSM a deux missions centrales :
la loi relative à la transparence et à la sécurité en matière offrir un accès équitable à l’innovation pour tous les patients,
nucléaire (dite « loi TSN ») du 13 juin 2006. L’ASN assure, au nom et garantir la sécurité des produits de santé tout au long de leur
de l’État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radiopro- cycle de vie, depuis les essais initiaux jusqu’à la surveillance après
tection en France pour protéger les travailleurs, les patients, le autorisation de mise sur le marché. Sa compétence s’applique aux
public et l’environnement des risques liés aux activités nucléaires. médicaments, aux produits biologiques, aux dispositifs médicaux,
L’ASN contribue à l’élaboration de la réglementation, en don- aux produits cosmétiques et de tatouage, et aux autres produits de
nant son avis au gouvernement sur les projets de décrets et santé.
d’arrêtés ministériels, ou en prenant des décisions réglemen- Parmi toutes ces activités, il convient de relever celles rela-
taires à caractère technique. Elle participe à l’information des tives à la matériovigilance, et à la maintenance et au contrôle
citoyens. de qualité des dispositifs médicaux. La matériovigilance a pour
L’ASN est dirigée par un collège de cinq commissaires qui définit objectif d’éviter que ne se (re)produisent des incidents et risques
la politique générale en matière de sûreté nucléaire et de radio- d’incidents graves mettant en cause des dispositifs médicaux, en
protection. Elle est composée de services centraux, regroupant prenant les mesures préventives et/ou correctives appropriées.
la direction générale, le secrétariat général, le cabinet, la mission Elle s’exerce sur les dispositifs médicaux après leur mise sur le
expertise et animation et les différentes directions, ainsi que, au marché, qu’ils soient marqués « conformité européenne (CE) »
plan régional, de 11 délégations territoriales. Au sein de l’ASN, la ou non, en dehors de ceux faisant l’objet d’investigations cli-
Direction des rayonnements ionisants et de la santé (DIS) est en niques. L’obligation de maintenance et de contrôle qualité des
charge du domaine médical. dispositifs médicaux assure la fiabilité et les performances des

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dispositifs médicaux qui y sont soumis. Tous les dispositifs lié à l’exposition aux RI doit être déclaré (guide ASN no 11 de décla-
médicaux utilisés en radiologie sont concernés par les déci- ration des événements significatifs en radioprotection [ESR] hors
sions de l’ANSM relatives au contrôle interne et externe des installations nucléaires et transport de matières radioactives).
installations. La radiothérapie, curiethérapie et médecine nucléaire relèvent
du régime d’autorisation et sont soumises aux mêmes dispositions
que ci-dessus.
 Radioprotection des patients
– Code de la santé publique Justification des actes
L’article R. 1333-36 du Code de la santé publique indique :
La radioprotection des patients repose sur l’application des prin- « Toute exposition d’une personne à des rayonnements ionisants,
cipes de justification et d’optimisation des expositions définis dans un but diagnostique, thérapeutique, de médecine du travail,
précédemment. Dans le Code de la santé publique, les modali- ou de dépistage, doit faire l’objet d’une analyse préalable per-
tés d’application de ces deux principes sont introduites pour les mettant de s’assurer que cette exposition présente un avantage
applications médicales et médicolégales des RI. Cela concerne : médical direct suffisant au regard du risque qu’elle peut présen-
les applications diagnostiques ou thérapeutiques, la recherche ter et qu’aucune technique d’efficacité comparable comportant de
biomédicale, la biologie humaine, le cadre du dépistage, de la moindres risques ou dépourvue d’un tel risque n’est disponible. »
médecine du travail, et les applications médicolégales (assurances, On entend par avantage médical direct, le bénéfice attendu pour
douanes, expositions lors de l’embauche de certains travailleurs, la personne exposée et/ou la société.
prisons, etc.). Préalablement à la réalisation d’un acte diagnostique ou thé-
Ces dispositions découlent de la transposition de la directive rapeutique, le médecin réalisateur de l’acte doit s’assurer de sa
européenne 97/43/Euratom [14] et reposent sur un ensemble de justification pour le patient concerné. En cas de désaccord entre
textes réglementaires (décrets, arrêtés et décisions) dont certains le praticien demandeur et le médecin réalisateur, la décision de
sont repris dans le Code de la santé publique (Fig. 1). Cette réalisation de l’acte appartient à ce dernier (Code de la santé
réglementation, détaillée successivement dans les paragraphes publique, article R. 1333-57). Des éléments de justification de tout
suivants, concerne : acte exposant aux RI doivent figurer dans son compte-rendu ou
• le régime général des autorisations et déclarations ; son dossier.
• la justification des actes ; En imagerie, afin de guider les praticiens sur le choix de
• la maintenance et le contrôle de qualité des installations ; l’examen d’imagerie le plus approprié pour chaque pathologie,
• la connaissance des doses délivrées aux patients ; un guide du bon usage des examens d’imagerie, auquel ont colla-
• l’optimisation des procédures radiologiques grâce à un guide de boré la Société française de radiologie (SFR) et la Société française
procédures radiologiques et aux niveaux de référence diagnos- de médecine nucléaire (SFMN) a été publié. Ce guide, récemment
tiques (NRD) ; actualisé en 2013, est disponible sur le site Internet de ces deux
• l’obligation de déclaration des incidents de radioprotection ; sociétés (www.sfrnet.org ou www.sfmn.org) ainsi que sur celui de
• l’organisation de la radiophysique médicale au sein des établis- la HAS.
sements ;
• la formation des professionnels à la radioprotection des
patients.
Les principales dispositions réglementaires de radioprotection
applicables en radiologie médicale et dentaire sont regroupées
“ Point fort
dans un document de l’ASN régulièrement mis à jour [16] .
Sur quoi repose la justification d’un acte radiolo-
gique ?
Régime général de déclaration • Tout demandeur d’acte radiologique doit justifier sa
et d’autorisation demande dont les éléments seront repris dans le compte-
rendu.
Les dispositifs de RI et sources radioactives utilisés dans le • Un guide du bon usage des examens d’imagerie permet
domaine médical sont soumis d’après la section 3 du Code de
de guider les praticiens sur le choix de l’examen d’imagerie
la santé publique (articles R. 1333-17 à R. 1333-44) à un régime
de déclaration ou d’autorisation de l’ASN. Les appareils de radio- le plus approprié.
logie, sauf les scanners, relèvent du régime de déclaration selon
l’article R. 1333-19. La déclaration s’effectue auprès de l’ASN (divi-
sions régionales) par la personne physique ou morale responsable
de l’activité et est signée par le demandeur (personne physique) Optimisation des procédures radiologiques
et le chef d’établissement. Le formulaire de déclaration peut être
téléchargé sur le site de l’ASN (www.asn.fr) et regroupe tous les Le principe d’optimisation est énoncé dans l’article R. 1333-59
appareils de radiologie médicale et dentaire de l’établissement. La du Code de la santé publique : « [...] sont mises en œuvre lors du
déclaration est à renouveler en cas de modifications apportées aux choix de l’équipement, de la réalisation de l’acte, de l’évaluation
installations ou activités déclarées, ou s’il y a cessation d’activité. des doses de rayonnements [...] des procédures et opérations ten-
En l’absence de nouvelle déclaration, la poursuite de l’activité peut dant à maintenir la dose de rayonnements au niveau le plus faible
être remise en cause par l’ASN. raisonnablement possible. Sont applicables à ces procédures et
Actuellement, seuls les appareils de scanographie relèvent du opérations les obligations de maintenance et d’assurance qualité,
régime d’autorisation dans le cadre de l’utilisation de généra- y compris le contrôle de qualité prévu [...] ». L’application de ce
teurs électriques de RI selon l’article R. 1333-23 du Code de la principe repose sur un certain nombre de dispositions :
santé publique. Ce régime implique quatre acteurs : le demandeur, • mise au point de procédures standardisées de réalisation
le chef d’établissement, la personne compétente en radioprotec- d’examens utilisant des RI (articles R. 1333-71 et R. 1333-72) ;
tion (PCR), la personne spécialisée en radiophysique médicale • recueil des informations utiles pour estimer les doses (article
(PSRPM). La validité de l’autorisation est au plus de dix ans, renou- R. 1333-66) ;
velable à l’initiative de son titulaire ; la demande devant être faite • appel à une PSRPM (article R. 1333-60, arrêté du 6 décembre
six mois avant l’échéance. Elle est délivrée à une personne phy- 2011 [17] ) ;
sique et est non transférable. Elle concerne une installation et une • rédaction du plan de radiophysique médical dans
application données. l’établissement ;
Toute modification (titulaire, installation, activité, etc.) et ces- • mise en place de NRD (article R. 1333-68, arrêté du 24 octobre
sation de fonctionnement est à signaler. Tout incident ou accident 2011 [18] ) ;

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• formation des professionnels de santé à la radioprotection des À l’instar de certains pays, une réflexion est en cours au niveau
patients (articles L. 1333-11 et R. 1333-74, arrêté du 18 mai national pour étendre la notion de niveaux de référence en
2004 [19] ) ; radiologie interventionnelle, au moins pour les actes diagnos-
• contrôle de qualité des installations (décret no 2001-1154 [20] et tiques. Des travaux ont été menés dans ce sens par l’IRSN, et les
arrêté du 3 mars 2003 [21] ), etc. conclusions vont être présentées aux autorités et sociétés savantes
Pour répondre aux exigences des articles R. 1333-71 et R. 1333- concernées.
72, la SFR, en collaboration avec l’IRSN, a établi un guide des
procédures à destination des professionnels. Ces procédures cor-
respondent aux actes les plus courants et sont un outil pour
l’optimisation des doses en radiologie et en scanographie. Ce
Maintenance et contrôle de qualité
guide propose, pour plus de 100 types d’actes, des paramètres des installations
techniques de réalisation qui concilient les qualités attendues
Certains des contrôles prévus par le Code de la santé publique
de l’image avec un niveau d’exposition le plus faible possible.
sont communs avec ceux prévus dans le Code du travail :
Il est disponible sur le site Internet de la SFR (www.sfrnet.org).
• obligation de contrôle par un organisme agréé (OA) ou l’IRSN
Le même travail a été effectué par les spécialistes de médecine
de l’organisation, dispositifs techniques et règles de gestion des
nucléaire, et les protocoles sont également disponibles sur leur site
appareils (rapport conservé dix ans) ;
Internet (www.sfmn.org). Ces guides, bien que non opposables,
• contrôles effectués par des inspecteurs de la radioprotection
constituent un document de référence pour les examens les plus
désignés par l’ASN ;
courants.
• déclaration obligatoire à l’ASN des ESR (guide no 11 de décla-
Au-delà de l’utilisation de ces procédures standardisées, la mise
ration des événements significatifs en radioprotection hors
en application concrète du principe d’optimisation doit s’appuyer
installations nucléaires et transport de matières radioactives) ;
sur les NRD. Afin d’autoévaluer, d’un point de vue dosimétrique,
• obligation de maintenance et du contrôle de qualité à tous
ses pratiques et ses procédures, chaque responsable d’installation
les dispositifs médicaux nécessaires à la production et à
doit périodiquement comparer les doses délivrées dans son service
l’interprétation des images de diagnostic imposée par le décret
(ou cabinet) avec ces NRD. Pour cela, conformément à l’arrêté
no 2001-1154 [20] et l’arrêté du 3 mars 2003 [21] .
du 24 octobre 2011 [18] , il doit chaque année choisir deux exa-
Tout responsable d’une installation de radiologie (convention-
mens, et pour chacun de ces examens évaluer la dose délivrée
nelle, de mammographie, de scanographie ou interventionnelle)
pour 30 patients (enfants selon différentes classes de poids ou
ou de médecine nucléaire, doit veiller à la mise en œuvre pra-
adultes). Si la valeur moyenne de l’indicateur dosimétrique pour
tique de cette maintenance et des contrôles de qualité. Pour
ces 30 patients dépasse le NRD sans justification, des actions cor-
cela :
rectives d’optimisation doivent être entreprises.
À ce jour, des NRD ont été établis en radiologie conventionnelle,
scanographie et médecine nucléaire, pour les examens les plus Tableau 1.
courants et pour des patients types chez l’adulte et l’enfant (Code Niveaux de référence en dose à l’entrée du patient (De ) et du produit
de la santé publique, article R. 1333-68 et arrêté du 24 octobre dose × surface (PDS) en radiologie conventionnelle chez l’adulte pour une
2011 [18] ). incidence unique (arrêté du 20 octobre 2011).
Ces NRD sont exprimés en termes de :
Examen De (mGy) PDS(cGy.cm2 )
• dose à l’entrée (en mGy) du patient et produit dose × surface
(PDS) (en cGy.cm2 ) pour une incidence unique en radiologie Thorax de face (PA) 0,3 25
adulte et pédiatrique ; Thorax de profil 1,2 100
• CTDIvolume (indice de dose scanographique du volume en mGy Abdomen sans préparation 8 700
[IDSV]) et produit dose × longueur (PDL) (en mGy.cm) par
Bassin de face (AP) 9 700
acquisition en scanographie adulte et pédiatrique ;
• activité administrée (en MBq) en médecine nucléaire Hanche (face ou profil) 9 300
(Tableaux 1 à 4). Rachis cervical (face ou profil) 4 75
Les résultats de l’évaluation dosimétrique annuelle de chaque Rachis dorsal de face 5 175
établissement doivent être envoyés à l’IRSN, qui en dresse un bilan Rachis dorsal de profil 7 275
régulier afin de proposer aux autorités d’éventuelles mises à jour
Rachis lombaire de face 10 450
des NRD. Le bilan des données recueillies est disponible sur le site
Internet de l’IRSN (www.irsn.org/nrd/). Le dernier rapport porte Rachis lombaire de profil 25 800
sur les données de 2009 et 2010. AP : en incidence antéropostérieure ; PA : en incidence postéro-antérieure.

Tableau 2.
Niveaux de référence en dose à l’entrée du patient (De ) et du produit dose × surface (PDS) en radiopédiatrie conventionnelle pour une incidence unique
(arrêté du 20 octobre 2011).
Examen Poids(kg) Âge(indicatif) De (mGy) PDS(cGy.cm2 )
Thorax de face (AP) 3,5 Nouveau-né 0,08 1
Thorax de face (AP) 10 1 an 0,08 2
Thorax de face (PA) 20 5 ans 0,1 5
Thorax de face (PA) 30 10 ans 0,2 7
Thorax (latéral) 20 5 ans 0,2 6
Thorax (latéral) 30 10 ans 0,3 8
Pelvis (AP) a 10 1 an 0,2 3
Pelvis (AP) 20 5 ans 0,9 20
Pelvis (AP) 30 10 ans 1,5 40
Abdomen sans préparation 20 5 ans 1 30
Abdomen sans préparation 30 10 ans 1,5 70

AP : en incidence antéropostérieure ; PA : en incidence postéro-antérieure.


a
Selon le rapport de la Haute Autorité de santé de février 2008, la radiographie de la hanche n’est pas justifiée pour un enfant de moins de quatre mois pour le diagnostic
de luxation congénitale de la hanche.

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• il tient à jour un inventaire des dispositifs médicaux concer- Dosimétrie « patient »


nés, et l’adresse chaque année à l’IRSN (Code du travail, article
R. 4451-38) ; Le Code de la santé publique fixe des obligations relatives à la
• il définit l’organisation concrète de la maintenance et du connaissance des doses délivrées aux patients et à l’optimisation
contrôle de qualité des dispositifs dont il est responsable et des procédures. Des critères de déclaration d’incidents ont été
rédige pour cela un document écrit ; établis en prenant pour référence les NRD.
• il tient à jour un registre pour chaque dispositif, où seront tra- L’arrêté du 22 septembre 2006 [22] définit les informations dosi-
cées toutes les actions de maintenance et de contrôle de qualité métriques devant figurer dans le compte-rendu associé à tout acte
réalisées sur ce dispositif. Ce registre doit être conservé pen- utilisant les RI (radiologie, médecine nucléaire et radiothérapie).
dant toute la durée d’utilisation du dispositif et cinq ans après Outre des informations à caractère général (identité du patient et
celle-ci. du médecin, date de l’examen), ce compte-rendu doit compren-
Les contrôles de qualité des installations sont destinés à dre des éléments de justification de l’acte, la procédure utilisée
s’assurer de la stabilité dans le temps de leurs performances. On ainsi que le matériel mis en œuvre s’il s’agit d’un examen de sca-
distingue : nographie ou d’un acte de radiologie interventionnelle. De plus,
• le contrôle de qualité interne, réalisé par le personnel du ser- selon le domaine, des éléments dosimétriques complémentaires
vice ou par un prestataire externe, sous la responsabilité du sont demandés.
« responsable de l’installation » (déclarant ou personne auto-
risée) ; En radiologie conventionnelle
• le contrôle de qualité externe, réalisé par un organisme indé- ou interventionnelle
pendant, agréé par l’ANSM et qui donne lieu à un rapport de
contrôle. Pour les actes exposant la tête, le cou, le thorax, l’abdomen ou
Le contenu de ces contrôles de qualité, leur périodicité et les le pelvis (zones anatomiques les plus radiosensibles), le compte-
critères d’acceptabilité des résultats obtenus sont définis dans des rendu doit mentionner le PDS de l’examen. Les PDS de graphie
décisions publiées par l’ANSM pour chaque type d’installation : et de scopie sur une même région anatomique peuvent être addi-
• ostéodensitométrie : décision du 20 avril 2005 ; tionnés.
• mammographie analogique : décision du 7 octobre 2005 ; Pour les appareils qui n’affichent pas le PDS, les informations
• mammographie numérique : décision du 30 janvier 2006 modi- utiles à l’évaluation de la dose doivent figurer au compte-rendu,
fiée par les décisions du 22 novembre 2010 et du 23 novembre tels la tension électrique et les éléments disponibles parmi les
2012 ; suivants : la charge électrique, la distance foyer-peau, le nombre
• radiothérapie externe : décision du 27 juillet 2007 ; d’expositions, la durée de scopie et le courant associé. Compte
• radiodiagnostic (hors scanographie, mammographie et radio- tenu de la difficulté et du temps nécessaire à relever ces paramètres,
logie dentaire) : décision du 24 septembre 2007 ; ils ne sont demandés que dans trois situations particulières, pour
• scanographie : décision du 22 novembre 2007 ; lesquelles le risque est le plus important :
• médecine nucléaire : décision du 25 novembre 2008 ; • les examens potentiellement itératifs chez l’enfant (âge infé-
• radiologie dentaire : décision du 8 décembre 2008. rieur à 16 ans) ;
Chacune de ces décisions a été élaborée sur la base de réflexions • les examens comprenant la région pelvienne chez les femmes
de groupes de travail comprenant des représentants des institu- en âge de procréer ;
tions et des organisations professionnelles, et selon l’état de l’art et • les expositions abdominopelviennes justifiées chez une femme
des pratiques dans le domaine concerné. Elles sont donc amenées enceinte.
à évoluer dans le temps. L’obligation faite pour les générateurs récents (postérieurs à
La présentation complète des décisions de l’ANSM n’étant pas juin 2004, cf. Code de la santé publique article R. 5211-22) d’être
l’objet de cet article, la lecture exhaustive des décisions de l’ANSM équipés d’un système d’estimation de la dose délivrée (ou du PDS)
est conseillée pour en savoir plus. Il convient de noter que la réa- doit faciliter l’application de cette mesure.
lisation concrète des contrôles de qualité internes nécessite une Il convient de noter que si le PDS permet d’estimer relativement
formation adaptée. correctement la dose à la peau en radiologie conventionnelle pour
chacune des incidences, cela est plus compliqué en radiologie
Tableau 3. interventionnelle. En effet, la multiplication des incidences au
Niveaux de référence en scanographie chez l’adulte pour une acquisition cours du même acte se traduit, soit le plus souvent par un PDS total
(arrêté du 20 octobre 2011). qui va conduire à surestimer la dose à la peau, soit parfois par un
PDS par incidence mais qui ne permettra pas d’identifier le point
Examen CTDIvolume (mGy) PDL(mGy.cm) « chaud ». Actuellement se développent des systèmes permettant
Encéphale 65 1050 en cours d’intervention d’alerter l’opérateur lorsqu’un niveau de
Thorax 15 475 dose préalablement défini est près d’être atteint voire dépassé.
Thorax-abdomen-pelvis 20 1000
En mammographie
Abdomen-pelvis 17 800
Rachis lombaire 45 700
L’information dosimétrique pertinente est la dose glandulaire
moyenne par sein ou, à défaut, la valeur de dose mesurée sur
CTDI : computed tomography dose index ; PDL : produit dose × longueur. fantôme lors du contrôle de qualité externe de l’installation.

Tableau 4.
Niveaux de référence en scanographie pédiatrique pour une acquisition (arrêté du 20 octobre 2011).
Examen Poids 10 kg Poids 20 kg Poids 30 kg
(1 an) (5 ans) (10 ans)
CTDIvolume PDL CTDIvolume PDL CTDIvolume PDL
(mGy) (mGy.cm) (mGy) (mGy.cm) (mGy) (mGy.cm)
Encéphale 30 420 40 600 50 900
Massif facial 25 200 25 275 25 300
Rochers 45 160 70 280 85 340
Thorax 3 30 4 65 5 140
Abdomen-pelvis 4 80 5 120 7 245

CTDI : computed tomography dose index ; PDL : produit dose × longueur.

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Radioprotection des patients et du personnel  35-092-B-10

En scanographie Organisation de la radiophysique médicale


Pour les actes exposant la tête, le cou, le thorax, l’abdomen ou
L’article R. 1333-60 du Code de la santé publique précise que
le pelvis, le compte-rendu doit mentionner le PDL de l’examen,
toute personne qui utilise les RI à des fins médicales doit faire
en distinguant le PDL obtenu pour l’exploration de la tête et
appel à une PSRPM.
du cou de celui obtenu pour l’exploration de tout ou partie du
La formation, les missions et les conditions d’intervention
tronc (thorax, abdomen et pelvis). En cas d’acquisitions mul-
d’une PSRPM sont définies dans l’arrêté du 6 décembre 2011 [17] .
tiples sur une même région, le PDL reporté sera la somme
Pour les procédures diagnostiques, si la présence d’une PSRPM à
des PDL.
temps plein n’est pas obligatoire, celle-ci doit être disponible pour
Le CTDIvolume (ou IDSV) est également indispensable pour les
remplir les missions suivantes :
expositions du pelvis chez une femme en âge de procréer et pour
• procéder à l’estimation des doses reçues par les patients, ceci
les expositions abdominopelviennes justifiées chez une femme
en particulier pour les actes les plus exposants (scanographie
enceinte.
et radiologie interventionnelle) et lors de l’exposition d’une
Les évolutions réglementaires de ces dix dernières années
femme enceinte ;
ont permis de mieux sensibiliser les professionnels à la problé-
• contribuer à la mise en œuvre de l’assurance de la qualité et des
matique de la dose et de renforcer l’information du patient.
contrôles de qualité ;
Cependant, la disparité des grandeurs dosimétriques utilisées et
• contribuer au choix, au développement et à l’utilisation des
la difficulté à recenser de façon exhaustive les examens radio-
techniques et des équipements ;
logiques réalisés rend, pour le moment, impossible la prise en
• contribuer à l’élaboration des conseils donnés en vue de limi-
compte de la dose cumulée au niveau des différents organes, sur-
ter l’exposition des patients, de leur entourage, du public, et les
tout si ces examens sont réalisés dans différents établissements
éventuelles atteintes à l’environnement. À ce titre, la PSRPM
ou cabinets. Cette approche pourrait être envisagée uniquement
apporte les informations utiles pour estimer la dose délivrée à
pour les examens pratiqués au sein d’un même établissement
son entourage et au public par un patient à qui ont été admi-
grâce au développement de logiciels enregistrant systématique-
nistrés des radionucléides en sources non scellées ou scellées ;
ment tous les examens ainsi que les grandeurs dosimétriques
• participer à la formation à la radioprotection du personnel du
associées.
service.
Le chef d’établissement, ou à défaut le titulaire de l’autorisation
ou le déclarant, doit définir, mettre en œuvre et évaluer périodi-
quement une organisation en radiophysique médicale adaptée à
Déclarations des événements significatifs l’établissement ou au service.
en radioprotection Dans les établissements mettant en œuvre des installations
soumises à autorisation, ainsi que dans les établissements dis-
Tout incident susceptible de porter atteinte à la santé des per- posant de structures de radiologie interventionnelle, le chef
sonnes par exposition aux RI doit être déclaré sans délai au préfet d’établissement doit arrêter un plan décrivant l’organisation
et à l’ASN ou, s’il s’agit de patients, à l’ASN et au directeur de de la radiophysique médicale au sein de l’établissement. Ce
l’agence régionale de santé (ARS) (loi no 2009-879 [23] et décret plan détermine l’organisation et les moyens nécessaires en
no 2010-457 [24] ) avec copie de la déclaration à l’IRSN. L’ASN peut personnel et tient compte notamment des pratiques médi-
être contactée 24 h/24 au no vert : 0 800 804 135. cales réalisées dans l’établissement, du nombre de patients
Un guide et des critères de déclaration ont été établis accueillis ou susceptibles de l’être, des contraintes, notamment
(guide ASN no 11 de déclaration des événements significatifs en temps de travail, découlant de techniques particulières ou
en radioprotection hors installations nucléaires et transport de complexes, des compétences existantes en matière de dosimé-
matières radioactives) et sont téléchargeables sur le site de l’ASN trie et des moyens mis en œuvre pour la maintenance et le
(www.asn.fr). Concernant les patients exposés à des fins diagnos- contrôle de qualité interne et externe des dispositifs médi-
tiques, c’est le critère 2.2 qui s’applique : doivent être déclarées caux (cf. paragraphe « Maintenance et contrôle de qualité des
toutes situations ayant entraîné ou susceptibles d’entraîner des installations »).
expositions significativement supérieures aux NRD ou des erreurs L’exécution d’une prestation en radiophysique médicale peut
dans la réalisation de l’examen. Sont également incluses dans être confiée à une PSRPM ou à un organisme extérieur à
ce critère les erreurs liées à la réalisation d’un examen diagnos- l’établissement disposant de PSRPM. Dans ce cas, une conven-
tique. En radiologie, on considérera que ce critère est atteint tion écrite doit être établie avec cette personne ou cet
si une valeur moyenne de dose établie pour 30 patients en organisme.
application de l’arrêté du 24 octobre 2011 relatif aux NRD Enfin, il convient de rappeler que les missions relatives à la
dépasse : dosimétrie et à la radioprotection des patients sont réglementai-
• en radiographie classique « adulte » : quatre fois le NRD fixé par rement de la responsabilité de la PSRPM et non de la PCR, dont
cet arrêté ; le champ d’actions est la radioprotection des travailleurs et du
• en radiopédiatrie classique ou en scanographie « adulte » : deux public.
fois le NRD.
De plus, l’exposition fortuite d’une femme enceinte, l’utérus de
la patiente se trouvant dans le champ de rayonnement, doit faire
l’objet d’une déclaration d’incident de radioprotection en vertu Formation des professionnels
du critère 3 qui concerne l’exposition du public. à la radioprotection des patients
En médecine nucléaire, on considérera que ce critère est
atteint si les valeurs des moyennes d’activité administrée La formation périodique de tous les professionnels qui utilisent
dépassent la valeur maximum d’activité administrée préconi- les rayonnements à des fins médicales a été rendue obligatoire en
sée par les autorisations de mise sur le marché (AMM), à 2004 (Code de la santé publique, articles L. 1333-11 et R. 1333-
l’exception des dépassements demandés et justifiés par le médecin 74). L’arrêté du 18 mai 2004 [19] , pris en application de l’article
prescripteur. R. 1333-74 du Code de la santé publique, définit le contenu de la
Attention, ces déclarations d’incidents de radioprotection formation pour chaque catégorie de professionnels concernés par
n’exonèrent pas les utilisateurs des déclarations à l’ANSM de tout l’utilisation des RI. Le délai accordé aux professionnels en poste
incident éventuel de matériovigilance. pour se former a expiré le 20 juin 2009.
Depuis 2007, plusieurs ESR ont été déclarés en radiologie inter- Cette formation ayant un caractère réglementaire, il est impéra-
ventionnelle et six ont fait l’objet d’une expertise par l’IRSN. Ces tif de conserver l’attestation de formation remise par le formateur
derniers concernent des actes où la dose à la peau a atteint plu- ou l’organisme de formation. Enfin, cette formation devant être
sieurs dizaines de grays, entraînant des lésions cutanées sévères, renouvelée tous les dix ans, les premiers renouvellements débute-
certaines nécessitant une chirurgie réparatrice. ront en 2014.

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35-092-B-10  Radioprotection des patients et du personnel

• la formation à la radioprotection des travailleurs exposés ;

“ Point fort • la nécessité d’établir une fiche de poste pour chaque travailleur
exposé ;
• le suivi dosimétrique des travailleurs exposés ;
• les conditions d’accès aux résultats dosimétriques par la PCR ;
L’optimisation d’un acte radiologique repose sur :
• l’évaluation des risques d’expositions externe par contrôles
• un guide des procédures qui propose pour les actes les
d’ambiance ;
plus courants les paramètres techniques de réalisation qui • la mise en place de protections individuelles et collectives ;
concilient qualité d’image attendue et dose la plus faible • l’aptitude préalable établie par le médecin du travail pour tout
possible ; travailleur affecté à des travaux l’exposant aux RI ;
• le relevé de données dosimétriques et leur comparaison • la surveillance médicale spéciale, au moins annuelle, par le
aux niveaux de référence diagnostiques ; médecin du travail pour tout travailleur classé en catégorie A
• le contrôle de qualité des installations. ou B ;
• le rôle de la PCR, du médecin du travail et du comité d’hygiène,
de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ou des délégués
du personnel ;
 Radioprotection • le rôle de l’IRSN.
Par ailleurs, d’autres dispositions communes au Code du travail
des travailleurs – Code du travail et au Code de la santé publique relèvent aussi de la radioprotection
tant du public que du travailleur. C’est le cas de l’arrêté du 22 août
La protection des travailleurs contre les dangers des RI a été 2013 [26] relatif aux conditions d’installation auxquelles doivent
introduite dans la partie réglementaire du Code du travail par le satisfaire les générateurs électriques de rayons X.
décret no 2003-296 du 31 mars 2003 [25] suivi d’arrêtés et de déci-
sions. La mise en place de cette réglementation est la conséquence
de la transposition de la directive européenne 96/29/Euratom [15] . Rôle et responsabilité du chef d’établissement
Les obligations du chef d’établissement résultant de ce décret,
Le rôle du chef d’établissement est prépondérant dans
ainsi que les arrêtés et circulaires qui ont suivi, sont développés
l’organisation du travail dans un établissement utilisant les RI.
dans les paragraphes suivants.
L’organisation de la radioprotection repose en premier lieu sur
Dans un établissement public ou privé, la réglementation du
l’employeur qui « prend les mesures générales administratives et
travail en radioprotection s’applique : aux travailleurs salariés de
techniques [...], nécessaires pour assurer la prévention des acci-
l’entreprise ; aux travailleurs intérimaires ou en sous-traitance ;
dents du travail et des maladies professionnelles susceptibles
aux travailleurs indépendants, y compris ceux exerçant une pro-
d’être causés par l’exposition aux rayonnements ionisants [...] »
fession libérale (par exemple, médecins vacataires), dès lors qu’ils
(Code du travail, article R. 4451-7).
interviennent dans une installation où sont mises en œuvre des
L’ensemble des mesures concernent :
sources de rayonnements. La responsabilité première pour la mise
• l’aménagement des locaux de travail ;
en œuvre des mesures de radioprotection prévues incombe à
• les contrôles techniques de radioprotection ;
l’employeur.
• l’information et la formation des travailleurs ;
Le Code du travail introduit un certain nombre de dispositions
• la désignation d’une personne compétente radioprotection en
relatives à la protection du travailleur et à l’organisation de cette
lui donnant les moyens nécessaires.
radioprotection dans l’établissement :
L’employeur a l’obligation de faire évaluer la nature et l’ampleur
• les principes de radioprotection avec, en plus de la justifica-
du risque dû aux RI au poste de travail et les moyens mis en œuvre
tion et de l’optimisation (applicables au patient), celui de la
pour les réduire par la PCR qu’il a désignée.
limitation ;
• la nécessité de désignation par le chef d’établissement d’une
PCR ; Limites d’exposition
• les limites d’exposition ;
• la délimitation des zones surveillées et contrôlées ; Les limites d’exposition des travailleurs dépendent de la classi-
• les modalités de contrôle des sources et appareils ; fication du travailleur (A ou B), de son âge (> ou < à 18 ans) et du
• le classement des agents exposés en catégorie A ou B ; fait que la travailleuse soit, ou non, enceinte (Fig. 2). On notera

Figure 2. Principales limites d’exposition des travailleurs


Travailleur adulte Jeune < 18 ans
selon la réglementation relative au Code du travail (en 2011, la
Art. R. 4451-12 et R.4451-44 Art. D. 4153-33 et 34
Commission internationale de protection radiologique a pro-
posé d’abaisser la limite au cristallin à 20 mSv/an).

Catégorie A Catégorie B Idem catégorie B


Dose efficace annuelle Dose efficace annuelle
20 mSv 6 mSv

Dose équivalente Dose équivalente Femme enceinte


Mains, pieds, avant Mains, pieds, avant Art. D. 4152-5 et 6
bras, peau bras, peau
500 mSv sur un an 150 mSv sur un an

Catégorie B
Protection de
Dose équivalente Dose équivalente l’enfant à naître
Cristallin Cristallin 1 mSv à partir de
150 mSv sur 12 mois 45 mSv sur 12 mois la déclaration

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que la réglementation française a retenu 20 mSv par an pour • la participation à la constitution des dossiers de déclaration ou
les travailleurs de catégorie A, alors que la directive européenne d’autorisation prévus à l’article L. 1333-4 du Code de la santé
demande 100 mSv par période de cinq ans, en ne dépassant pas publique ;
50 mSv par an. • l’évaluation au préalable du risque radiologique encouru ; pour
Les limites annuelles d’exposition fixées pour les travailleurs, cela, la PCR a accès aux résultats de la dosimétrie opération-
classés en catégorie A, sur 12 mois consécutifs sont les suivantes : nelle ;
• corps entier : la dose efficace (exposition externe et interne) ne • la participation à l’élaboration des fiches d’exposition (ou fiches
doit pas dépasser 20 mSv ; de poste) ;
• mains, avant-bras, pieds et chevilles : la dose équivalente ne doit • la définition des moyens de radioprotection sur la base de
pas dépasser 500 mSv ; l’évaluation des risques.
• peau (surface de 1 cm2 ) : la dose équivalente ne doit pas dépasser
500 mSv ;
• cristallin : la dose équivalente ne doit pas dépasser 150 mSv Zonage
(les récentes limites proposées par la CIPR devraient conduire
à abaisser prochainement la limite « cristallin » à 100 mSv par La réglementation prévoit, dans les articles R. 4451-18 à R. 4451-
période de cinq ans ou 20 mSv par an). 28 du Code du travail, la délimitation de zones de travail
Les travailleurs classés en catégorie B ainsi que les mineurs de 16 surveillées, contrôlées, spécialement réglementées ou interdites.
à 18 ans, dans le cadre de leur formation, ne doivent pas être L’arrêté du 15 mai 2006 [27] précise les modalités permettant
exposés à plus de 3/10 de ces limites. d’effectuer le zonage des locaux afin d’établir la nature et
En cas de grossesse, des dispositions doivent être prises pour la l’ampleur du risque lié à l’utilisation des sources de RI et de
femme enceinte sur son lieu de travail afin que l’exposition de s’assurer du respect des limites de doses. Pour cela, le chef
l’enfant à naître, pendant la période comprise entre la déclara- d’établissement met en place les dispositions relatives au clas-
tion de grossesse et l’accouchement, n’excède pas 1 mSv (limite sement des locaux en zone publique, zone surveillée ou zone
d’exposition pour le public). contrôlée. L’objectif de cette disposition est d’informer convena-
blement le travailleur sur le poste de travail occupé et de prévenir
toute intrusion fortuite. C’est une évaluation du risque qui doit
Classification des travailleurs tenir compte de la réalité de l’activité radiologique et elle ne doit
en aucun cas être sur- ou sous-estimée.
Le classement des travailleurs est sous la responsabilité de
Le zonage est de la responsabilité du chef d’établissement avec
l’employeur après avis du médecin du travail (Code du tra-
le concours de la PCR. Il utilise pour cela les caractéristiques des
vail, article R. 4451-44). Tous les travailleurs exposés doivent être
sources, les contrôles de radioprotection (sources et ambiance),
classés : les travailleurs sont « exposés » si leur exposition profes-
et évalue le niveau d’exposition externe au poste de travail, sans
sionnelle peut dépasser celle tolérée pour le public, soit 1 mSv/an.
considérer le port éventuel d’équipements de protection indivi-
Ils sont classés en catégorie A si la dose susceptible d’être reçue,
duels. Les modalités de délimitation des différentes zones sont
dans les conditions normales de travail, est supérieure à une dose
consignées dans un document tenu à disposition du CHSCT.
efficace de 6 mSv par an ou une dose équivalente supérieure aux
L’employeur doit s’assurer que les zones surveillées et les zones
3/10 des limites annuelles (peau, cristallin, extrémités). La catégo-
contrôlées sont toujours correctement délimitées : la délimitation
rie A est exclue pour les femmes enceintes et les jeunes travailleurs
doit être continue, visible et permanente, un panneau de signali-
en formation (Code du travail, articles D. 4152-6 et D. 4153-34).
sation spécifique de la zone considérée doit être affiché sur tous les
Ils sont classés en catégorie B.
accès au local et à l’intérieur des zones, les sources de RI doivent
Le classement en catégorie A ou B est effectué sur la base de
être signalées. L’accès à la zone contrôlée est réservé aux person-
l’évaluation des risques aux postes de travail, réalisée lors de
nels qui ont reçu une notice d’information (règlement intérieur
l’étude de poste. Il est assorti d’une fiche d’exposition pour tous
de la zone contrôlée) remise par l’employeur.
ceux qui sont exposés (Code du travail, article R. 4451-57). Il peut
Des valeurs opérationnelles de délimitation des zones pour les
être corrigé en fonction des résultats du suivi dosimétrique indi-
installations fixes sont présentées dans l’arrêté du 15 mai 2006 [27] .
viduel et nominatif. Cette fiche doit mentionner tous les autres
On note que les valeurs de dose efficace et de dose équivalente
risques ou nuisances d’origine physique, chimique, biologique
aux extrémités correspondent à des doses intégrées sur la période
ou organisationnelle. Une copie de la fiche d’exposition doit être
considérée, à savoir le mois ou l’heure (Fig. 3).
remise au médecin du travail, et chaque personnel concerné doit
prendre connaissance des informations y figurant.
Contrôles techniques de radioprotection
Personne compétente en radioprotection
Le programme des contrôles de radioprotection (Code du
Les articles R. 4451-103 à R. 4451-114 du Code du travail concer- travail, article R. 4451-29) est mis en place par le chef
nent la PCR. Une PCR doit être désignée s’il y a un risque d’établissement. Il comprend les contrôles internes et les contrôles
d’exposition du personnel. La PCR est nommée par le chef externes. Les contrôles internes sont réalisés sous sa responsabi-
d’établissement et placée sous sa responsabilité. Pour exercer cette lité. Il peut faire appel à un OA ou à l’IRSN qui intervient sous sa
fonction, il est nécessaire d’avoir suivi au préalable une formation responsabilité. Les contrôles externes sont obligatoirement réali-
spécifique dispensée par un formateur certifié. Lorsqu’il y a dans sés par un OA ou l’IRSN, de façon autonome. Il faut noter que si un
l’établissement une installation soumise à autorisation selon le OA a réalisé le contrôle interne, le même OA ne peut être sollicité
Code de la santé publique, la (ou les) PCR sera (seront) choisie(s) pour réaliser le contrôle externe. Le programme de ces contrôles
parmi les salariés. Pour les établissements où ne sont présentes est à consigner dans un document interne tenu à disposition du
que des installations soumises à déclaration (cabinet dentaire ou CHSCT et doit être réévalué périodiquement. Ces contrôles ne
de radiologie par exemple), il est possible de faire appel à une PCR dispensent pas les utilisateurs des vérifications régulières de bon
externe. fonctionnement.
Le chef d’établissement est tenu de mettre à disposition de la Afin de vérifier que les moyens de radioprotection sont efficaces
PCR tous les moyens nécessaires pour l’exercice de sa mission dans le temps, des contrôles de radioprotection sont effectués sur
(temps, moyens matériels, etc.). La PCR collabore de façon spé- les sources et appareils émettant des RI, les dispositifs de protec-
cifique avec le médecin du travail. Le rôle de la PCR est dédié à la tion et d’alarme, et sur les instruments de mesure. Ces contrôles
prévention de l’exposition des travailleurs aux RI. Il comprend en techniques de radioprotection sont les suivants :
particulier : • contrôle à la réception ;
• la définition des zones réglementées et des règles associées ; • contrôle avant la première utilisation ;
• la participation à la formation à la sécurité des travailleurs (for- • contrôle en cas de modification des conditions d’utilisation ;
mation en radioprotection à renouveler tous les trois ans) ; • contrôle périodique des sources et appareils émetteurs de RI ;

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35-092-B-10  Radioprotection des patients et du personnel

Figure 3. Valeurs opération-


Dose équivalente 0,2 mSv 0,65 mSv 50 mSv 2,5 Sv
nelles de délimitation des zones
aux extrémités sur 1 h sur 1 h sur 1 h sur 1 h
réglementées des installations
fixes. Attention : les valeurs limites
Zone publique Zone surveillée Zone contrôlée Zone jaune Zone orange Zone rouge pour les doses équivalentes et
la dose efficace correspondent
à des doses « susceptibles d’être
reçues en une heure » (et non à
des « débits de doses » au sens
propre).
Dose 7,5 µSv 25 µSv 2 mSv 100 mSv
80 µSv sur un mois
efficace sur 1 h sur 1 h sur 1 h sur 1 h

Débit de dose
Exposition externe seute 2 mSv/h 100 mSv/h

• contrôle périodique des instruments de mesure (dosimètres En radiologie conventionnelle et en scanographie, le port du
opérationnels et matériels de radioprotection). dosimètre passif et, si nécessaire, opérationnel au niveau de la
Des mesures continues ou ponctuelles des ambiances de travail poitrine est suffisant. Par contre, en radiologie intervention-
doivent être mises en place par la PCR au moins une fois par mois nelle, certaines pratiques (particulièrement celles où l’opérateur
(Code du travail, article R. 4451-30). Ce contrôle doit être réalisé est proche du faisceau et celles où le temps de faisceau est long)
une fois par an par un OA. peuvent conduire à recommander le port de bagues pour la dosi-
métrie des extrémités. De plus, suite au passage probable de la
limite de dose au cristallin de 150 à 20 mSv par an, il va falloir
Surveillance du personnel identifier les pratiques où cette limite risque d’être atteinte voire
dépassée. Il conviendra ensuite de s’interroger sur les moyens de
Chaque travailleur exposé aux RI doit bénéficier d’un suivi protection à mettre en œuvre et les méthodes (mesure ou calcul)
médical et dosimétrique approprié. à utiliser pour estimer au mieux cette exposition.

Suivi médical
Formation à la radioprotection
Chaque travailleur de catégorie A ou B dispose d’une « carte
individuelle de suivi médical » (Code du travail, article R. 4451- des travailleurs exposés
91). Cette carte fait acte de la périodicité des examens médicaux.
Les travailleurs susceptibles d’intervenir en zone contrôlée
Elle ne contient pas d’informations de nature médicale.
ou surveillée doivent bénéficier d’une formation à la radio-
Le médecin du travail constitue un « dossier individuel »
protection organisée par l’employeur (Code du travail, article
comprenant :
R. 4451-47 à R. 4451-50). Cette formation porte sur les risques liés
• la fiche d’exposition (nature du travail, autres risques, etc.) ;
à l’exposition, les règles de prévention et de protection. Elle est
• les résultats du suivi dosimétrique (cf. infra) ;
adaptée à la nature des risques et au poste de travail. Cette for-
• les résultats des examens médicaux.
mation est renouvelée au moins tous les trois ans et la PCR peut
En cas de changement d’établissement, le dossier est adressé
la réaliser (Code du travail, article R. 4451-111). Les femmes sont
au nouveau médecin du travail ou au « médecin inspecteur du
également informées de l’intérêt de déclarer la grossesse le plus tôt
travail et de la main-d’œuvre ». Il est conservé 50 ans après la fin
possible et les travailleurs doivent être informés des coordonnées
de la période d’exposition.
de la PCR et du médecin du travail.

Suivi dosimétrique
Chaque travailleur exposé bénéficie d’un suivi dosimétrique
Rôle de l’Institut de radioprotection
(Code du travail, article R. 4451-62 à R. 4451-74). Il doit être adapté et de sûreté nucléaire
aux rayonnements et au type d’exposition : corps entier, extrémi-
tés ou cristallin, et il est individuel et nominatif. Le rôle de l’IRSN est précisé dans plusieurs articles du Code du
En zone surveillée et contrôlée, la dosimétrie passive permet travail :
d’obtenir des mesures en temps différé utiles au calcul de la « dose • l’organisation du dispositif d’intercomparaison des laboratoires
efficace ». Il est porté à la poitrine et sous le tablier de protection de dosimétrie des travailleurs et la caractérisation des appareils
si celui-ci s’avère nécessaire. et des méthodes utilisés ;
En zone contrôlée, la dosimétrie opérationnelle ou électronique • la gestion et la centralisation des données dosimétriques des
est obligatoire (Code du travail, article R. 4451-67). Elle permet travailleurs (SISERI) ;
d’obtenir en temps réel une mesure de l’exposition externe. Cette • la prestation dans le suivi de l’exposition des travailleurs (dosi-
dosimétrie est un outil d’optimisation. Elle ne se substitue pas à mètre radiophotoluminescent [RPL]) ;
la dosimétrie passive. En cas de différence sur la valeur de dose • les conseils au médecin du travail et à la PCR ;
de l’exposition externe, seule la valeur donnée par la dosimétrie • l’avis sur les méthodes de calcul de doses et l’appui au méde-
passive est validée. cin du travail en cas de divergence entre dosimétrie passive et
Les résultats de dosimétrie passive sont adressés, par le labora- opérationnelle ;
toire auquel l’établissement est abonné, au médecin du travail. • l’inventaire national des sources de RI.
Ces résultats sont enregistrés et centralisés à l’IRSN par le sys-
tème SISERI (http://siseri.irsn.fr/). Le médecin du travail a accès
à l’ensemble des informations et la PCR aux résultats nominatifs  Sources d’information
de la dose efficace (externe + interne) sur 12 mois et de la dosi-
métrie opérationnelle. Ces informations permettent à la PCR de Différents organismes et sociétés savantes (dont la SFR et la
définir des objectifs de dose et d’effectuer les études de poste. SFMN) diffusent des informations, soit dans le domaine de la

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Radioprotection des patients et du personnel  35-092-B-10

• www.irsn.org/nrd/ : ce site est dédié aux NRD. Il permet

“ Point fort d’accéder aux différents formulaires ainsi qu’à un outil de cal-
cul dédié à la radiologie conventionnelle, MICADO. Cet outil
permet de calculer la dose à la peau à partir des paramètres de
l’examen ;
La radioprotection du personnel repose sur :
• http://formations.irsn.org/ : l’IRSN contribue à la formation en
• la formation ;
radioprotection des personnels de santé et des personnes profes-
• la délimitation des zones surveillées et contrôlées ; sionnellement exposées en proposant différentes formations :
• le suivi dosimétrique des travailleurs ; « Radioprotection des patients exposés aux rayonnements
• l’utilisation de protections individuelles et collectives. ionisants », « PCR Personne compétente en radioprotection »,
« Évaluation des expositions des travailleurs aux rayonne-
ments ionisants, la gestion de la dosimétrie et le système
radioprotection des patients, soit dans celui de la radioprotection
SISERI ».
des travailleurs. Nous nous limiterons ici à citer trois orga-
Par ailleurs, l’IRSN a mis en place un système permettant de
nismes institutionnels : l’ASN (www.asn.fr), l’Institut national de
conseiller et d’assister les professionnels de santé. Il repose sur
recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du tra-
une adresse e-mail (rpmed@irsn.fr) et un numéro de téléphone
vail et des maladies professionnelles (INRS) (www.inrs.fr) et l’IRSN
dédiés (01 58 35 92 86).
(www.irsn.org).

Autorité de sûreté nucléaire


Parmi les différents documents relatifs à la radioprotection, il  Conclusion
convient de noter (liste non exhaustive) :
• le bulletin officiel de l’ASN avec, entre autres, la liste des orga- La transposition de la directive européenne 97/43/Euratom [15]
nismes agréés ; relative à la radioprotection des patients a conduit à un
• les textes réglementaires, formulaires, communiqués de presse ; ensemble de textes législatifs et réglementaires dont les objec-
• la lettre-circulaire ASN du 29 décembre 2006 rappelant la tifs principaux sont la justification et l’harmonisation des
réglementation applicable pour l’utilisation de générateurs pratiques utilisant les RI à des fins médicales, et la maî-
électriques à des fins de radiodiagnostic médical et dentaire ; trise des doses délivrées aux patients. D’un point de vue
• le guide ASN no 11 de déclaration des événements significatifs pratique, l’application de ces grands principes s’appuie sur
en radioprotection hors installations nucléaires et transport de des textes qui fixent des obligations aux professionnels en
matières radioactives ; termes de :
• le guide ASN sur la présentation des principales dispositions • maintenance et contrôle de qualité des installations ;
réglementaires de radioprotection applicables en radiologie • connaissance des doses délivrées aux patients ;
médicale et dentaire. • optimisation des installations et des procédures utilisées ;
• formation à la radioprotection.
Pour toutes ces obligations, la contribution d’un physicien
INRS médical est essentielle pour aboutir aux meilleurs résultats pos-
sibles.
L’INRS, en association avec l’ASN, l’IRSN et la Direction géné- La transposition de la directive européenne 96/29/Euratom [14]
rale du travail (DGT), a rédigé un certain nombre de fiches sur la relative à la radioprotection des travailleurs a conduit à un
radioprotection. Elles concernent : ensemble de textes législatifs et réglementaires dont les objectifs
• la radiologie : installations fixes et installations mobiles (radios principaux sont la justification, l’optimisation et la limitation de
au lit) de radiologie conventionnelle, les actes de radiologie doses.
interventionnelle et la scanographie ; D’un point de vue pratique, la mise en œuvre de ces grands
• la radiologie dentaire ; principes s’appuie sur des textes qui fixent des obligations au chef
• la médecine nucléaire : diagnostic in vivo (hors TEP et avec TEP) d’établissement en termes de limites d’exposition, d’évaluation du
et thérapie (sans et avec hospitalisation) ; risque (le zonage), de classification des personnels, de surveillance
• la radiothérapie externe ; de l’exposition et de surveillance médicale, de mise en œuvre des
• la curiethérapie (bas débit, pulsé et haut débit). contrôles de radioprotection ainsi que de formation à la radiopro-
Ces fiches sont accessibles sur le site Internet de l’INRS. tection. Pour cela, il peut s’appuyer sur la PCR et le médecin du
travail.
La radiologie couvre un vaste domaine d’applications diagnos-
Institut de radioprotection et de sûreté tiques et thérapeutiques qui se traduisent par des doses au patient
nucléaire et une exposition du personnel très variables.
En radiologie conventionnelle, la nature même des pratiques
L’IRSN propose sur son site Internet un certain nombre et leur encadrement par des dispositions telles que les NRD, le
d’informations ou d’outils concernant la radioprotection des guide des procédures, etc., garantissent normalement au patient
patients ou des travailleurs du domaine médical. Outre l’espace la plus faible dose possible et au travailleur une exposition très
« Professionnels de santé », on trouve les rubriques suivantes : faible.
• www.irsn.org/siseri/ : ce site donne accès à toutes informations En radiologie interventionnelle, où les NRD n’existent pas
utiles concernant le système d’information de la surveillance encore et où les procédures sont plus dépendantes du patient,
de l’exposition aux RI ; certaines pratiques, surtout à des fins thérapeutiques, peuvent
• www.irsn.org/dossier « Inventaire national des sources » : l’IRSN conduire à des doses au patient très élevées (plusieurs grays à
assure la gestion de l’inventaire national des sources de RI. Cet la peau) et à une exposition du personnel pouvant s’approcher
inventaire national centralise les autorisations délivrées par les voire dépasser les limites pour certains organes (extrémités, cris-
différentes autorités compétentes en matière de sources radio- tallin). Ce domaine est donc celui où les enjeux en matière
actives (ASN, préfectures, délégué à la sûreté nucléaire et à la de radioprotection sont les plus importants et pour lequel
radioprotection pour les activités et installations intéressant la une attention toute particulière devra être portée dans le
défense [DSND], etc.) et les mouvements de sources sur le ter- futur.
ritoire français (acquisition, cession, exportation, importation,
reprise, remplacement, etc.). La notion de source couvre aussi
les générateurs électriques de rayonnement dont l’inventaire Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
annuel doit être transmis à l’IRSN ; relation avec cet article.

EMC - Radiologie et imagerie médicale - principes et technique - radioprotection 11

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35-092-B-10  Radioprotection des patients et du personnel

 Références [20] Décret n◦ 2001-1154 du 5 décembre 2001 relatif à l’obligation de main-


tenance et au contrôle de qualité des dispositifs médicaux prévus à
[1] ICRP. 1990 Recommendations of the International Commis- l’article L. 5212-1 du code de la santé publique (troisième partie :
sion on Radiological Protection. ICRP Publication 60. Ann ICRP Décrets) (JO du 07/12/2001).
1991;21(1–3). [21] Arrêté du 3 mars 2003 fixant les listes des dispositifs médicaux soumis
[2] ICRP. The 2007 Recommendations of the International Commis- à l’obligation de maintenance et au contrôle de qualité mentionnés aux
sion on Radiological Protection. ICRP Publication 103. Ann ICRP articles L. 5212-1 et D. 665-5-3 du code de la santé publique (JO du
2007;37(2–4). 19/03/2003).
[3] ICRP. Radiological protection and safety in medicine. ICRP Publica- [22] Arrêté du 22 septembre 2006 relatif aux informations dosimétriques
tion 73. Ann ICRP 1996;26(2). devant figurer dans un compte rendu d’acte utilisant les rayonnements
[4] ICRP. Radiological protection in medicine. ICRP Publication 105. Ann ionisants (JO du 29/09/2006).
ICRP 2007;37(6). [23] Décret n◦ 2010-457 du 4 mai 2010 relatif au signalement des incidents
[5] ICRP. Pregnancy and medical radiation. ICRP Publication 84. Ann ou des accidents relatifs à l’exposition aux rayonnements ionisants (JO
ICRP 2000;30(1). du 06/05/201).
[6] ICRP. Avoidance of radiation injuries from medical interventional pro- [24] Loi n◦ 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et
cedures. ICRP Publication 85. Ann ICRP 2000;30(2). relative aux patients, à la santé et aux territoires (article 10) (JO du
[7] ICRP. Managing patient dose in computed tomography. ICRP Publi- 22/07/2009).
cation 87. Ann ICRP 2000;30(4). [25] Décret n◦ 2003-296 du 31 mars 2003 relatif à la protection des
[8] ICRP. Managing patient dose in digital radiology. ICRP Publication 93. travailleurs contre les dangers des rayonnements ionisants (JO du
Ann ICRP 2004;34(1). 02/04/2003).
[9] ICRP. Managing patient dose in multi-detector computed tomography [26] Arrêté du 22 août 2013 portant homologation de la décision n◦ 2013-
(MDCT). ICRP Publication 102. Ann ICRP 2007;37(1). DC-0349 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 4 juin 2013 fixant
[10] ICRP. Education and training in radiological protection for diagnos- les règles techniques minimales de conception auxquelles doivent
tic and interventional procedures. ICRP Publication 113. Ann ICRP répondre les installations dans lesquelles sont présents des rayon-
2009;39(5). nements X produits par des appareils fonctionnant sous une haute
[11] ICRP. Radiological protection in cardiology. ICRP Publication 120. tension inférieure ou égale à 600 kV et abrogation de l’arrêté
Ann ICRP 2013;42(1). du 30 août 1991 déterminant les conditions d’installation aux-
[12] ICRP. Radiological protection in paediatric diagnostic and interventio- quelles doivent satisfaire les générateurs électriques de rayons X
nal radiology. ICRP Publication 121. Ann ICRP 2013;42(2). (JO du 03/09/2013).
[13] ICRP. Radiation and your patient - a guide for medical practitioners. [27] Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de
ICRP Supporting Guidance 2. Ann ICRP 2001;31(4). signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécia-
[14] Directive 96/29 Euratom du Conseil du 13 mai 1996 fixant les normes lement réglementées ou interdites compte tenu de l’exposition aux
de base relatives à la protection sanitaire de la population et des tra- rayonnements ionisants, ainsi qu’aux règles d’hygiène, de sécurité et
vailleurs contre les dangers résultant des rayonnements ionisants. d’entretien qui y sont imposées (JO du 15/06/2006).
[15] Directive 97/43/Euratom du Conseil du 30 juin 1997 relative à la pro-
tection sanitaire des personnes contre les dangers des rayonnements Pour en savoir plus
ionisants lors d’expositions à des fins médicales.
[16] http://professionnels.asn.fr/Activites-medicales/radiologie-et- Guide du bon usage des examens d’imagerie. HAS (www.has-sante.fr), 2005.
scanographie/Guides-de-l-ASN-dans-ledomaine-medical. Gambini DJ, Granier R. Manuel pratique de radioprotection. Paris: Lavoisier
[17] Arrêté du 6 décembre 2011 relatif à la formation et aux missions de la tec doc; 2007.
personne spécialisée en radiophysique médicale et à la reconnaissance Jimonet C, Métivier H. Personne compétente en radioprotection : principes
des qualifications professionnelles des ressortissants étrangers pour de radioprotection - réglementation. Paris: EDP Sciences; 2007.
l’exercice de ces missions en France (JO du 18/12/2011). Leclet H, Madoux M. Radioprotection en radiologie médicale –
[18] Arrêté du 24 octobre 2011 relatif aux niveaux de référence diagnos- 101 questions pour comprendre et agir. Lyon: AFNOR; 2007.
tiques en radiologie et en médecine nucléaire (JO du 14/01/2012). Cordoliani YS, Foerenbach H. Radioprotection en milieu médical – Principes
[19] Arrêté du 18 mai 2004 relatif aux programmes de formation portant sur et mise en pratique. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2008.
la radioprotection des patients exposés aux rayonnements ionisants (JO Radioprotection – Services utilisant les RX – Guide pratique. MeaH
du 19/06/2004). (www.meah.sante.gouv.fr), 2008.

B. Aubert, Chef de l’Unité d’expertise en radioprotection médicale (bernard.aubert@irsn.fr).


C. Etard, Ingénieur.
J.-L. Rehel, Ingénieur.
PRP-HOM/SER/UEM, Institut de Radioprotection et Sûreté nucléaire, BP 17, 92262 Fontenay-aux-Roses cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Aubert B, Etard C, Rehel JL. Radioprotection des patients et du personnel. EMC - Radiologie et imagerie
médicale - principes et technique - radioprotection 2014;9(1):1-12 [Article 35-092-B-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

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