Vous êtes sur la page 1sur 31

GUIDE MÉTIER

TOUT SAVOIR SUR COMMENT

Démarrer
en apiculture
Documenté et rédigé par le collectif Fincasil
DÉMARRER EN APICULTURE

Cet article est une introduction à l’apiculture et aux étapes pour s’installer en apiculture.

Seront abordés les points suivants :

● Les parcours pour devenir apiculteur et apicultrice et les formations d’apiculture

● Le budget d’installation en apiculture, les potentielles aides ainsi que le revenu

moyen d’un apiculteur

● Une liste de ressources utiles pour s’installer en apiculture

2
Démarrer en apiculture

1. Qu’est-ce que l’apiculture ? 6


2. Une année au rythme des abeilles 9
3. Quel parcours et quelle formation pour une installation réussie 13
3.1 Les formations en apiculture

3.2 Mieux définir son projet pour choisir son échelle de production

3.3 Choisir son statut

3.4 Se déclarer apiculteur ou apicultrice

4. S’installer en apiculture, les aspects financiers 19


4.1 Les investissements et charges

4.2 Quelles sont les aides en apiculture ?

4.3 Combien gagne-t-on en apiculture ?

Conclusion 24
Ressources utiles 25
Les autres contenus 26
Qui a écrit ce guide ? 28
Présentation de Fermes En ViE 29
DÉMARRER EN APICULTURE

INTRODUCTION
S’installer en apiculture...Qui ne s’est jamais laissé émerveiller par la danse des flammes
autour d’un feu ? Eh bien une colonie d’abeilles mellifères produit le même effet captivant
pour qui prend le temps de bien regarder de près ces fascinants êtres vivants. Si celles-ci se
sont retrouvées au cœur d’un flot médiatique ces dernières années, on évoque cependant
bien moins souvent les femmes et les hommes qui assurent leur présence et la production
de près d’un tiers du miel consommé en France. Cet article n’a pas l’ambition de vous
présenter de manière exhaustive cette activité passionnante : il existe autant de manières de
pratiquer l’apiculture que d’apiculteurs et apicultrices tant les possibilités sont multiples. Ses
deux principaux objectifs sont de rendre cette activité parfois idéalisée plus concrète et de
vous aider à cheminer dans votre projet d’installation en apiculture, en amenant quelques
réponses mais surtout beaucoup de questions que vous aurez à vous poser pour vous lancer
dans un projet épanouissant à votre échelle.

4
5
DÉMARRER EN APICULTURE

1Qu’est-ce que l’apiculture ?

6
DÉMARRER EN APICULTURE

Souvent associée à l’écologie, l’apiculture jouit d’une image très positive et “naturelle” pour
une majorité d’entre nous. Cela explique en grande partie l’attirance qu’elle exerce sur de
nombreuses personnes en reconversion professionnelle et/ou non issues du milieu agricole.
Cela tombe bien car la production moyenne de miel en France est de 19 000 tonnes sur les
10 dernières années pour une consommation annuelle qui, d’après FranceAgriMer, s’élève
entre 40 000 et 50 0000 tonnes. Les importations emportent donc encore une belle part du
gâteau, et comme la tendance actuelle des consommateurs est de se tourner vers une
agriculture française, voire locale, on peut en déduire qu’il existe une réelle opportunité
pour de futurs apiculteurs et apicultrices. Car en plus du fait que le miel possède une
longue conservation et peut être décliné en de nombreux produits transformés (nougat,
pain d’épices, etc.), la demande pour les nombreux produits de la ruche (miel, propolis,
pollen, gelée royale, cire) est bien présente ainsi que pour les produits d’élevage (essaims,
reines, etc.). Ceci étant, la forte présence d’apiculteur·rices dans certains secteurs peut
parfois entraîner un phénomène de concurrence sur la commercialisation.

L’apiculture se distingue des autres filières agricoles sur divers aspects dont deux notables :
une représentation très importante d’amateur·rices dont l’apiculture n’est pas l’activité
principale et la possibilité d’absence de foncier à acheter ou à louer. Cependant il est
important de prendre conscience de la différence entre l’apiculture de loisir et l’apiculture
professionnelle. Le nombre de colonies minimum de 200 ruches pour être reconnue
agriculteur·rice à titre principal est conséquent, et cette charge de travail ne s’improvise pas
au quotidien (la mise en place de l’Activité Minimale d'Assujettissement (AMA) a ouvert
d’autres possibilités mais soyez patient·es les précisions vont arriver dans l’article). Il est
donc facile d'idéaliser cette belle profession, mais il faut garder à l’esprit qu’elle reste une
activité agricole très saisonnière et de ce fait, exigeante de la sortie d’hivernage en
mars-avril à la préparation de l’hivernage suivant en septembre-octobre.

Cette précision étant faite, reconnaissons que l’attrait pour cette activité est évident tant le
travail avec les abeilles est stimulant. De plus elle offre la possibilité de se rémunérer
convenablement. Les produits de la ruche bénéficient en effet d’une image plutôt positive
et saine auprès du public consommateur et les produits sont assez bien valorisés. Pour ce
qui est des compétences, pas d'inquiétude, de nombreuses solutions existent pour se
former avant de se lancer dans cette aventure pas toujours évidente mais passionnante.
8
DÉMARRER EN APICULTURE

2 Une année au rythme des


abeilles

9
DÉMARRER EN APICULTURE

Avant d’en arriver à l’activité rêvée


d’apiculture et donc de récolte et
d’extraction de miel, la route est longue et
les activités variées ! Nous n’allons pas
détailler ici toutes les tâches à réaliser sur
le rucher et en miellerie mais esquisser le
déroulement d’une année, qui nécessite
une organisation importante afin de suivre
le rythme des abeilles et des saisons.

Tout commence en février-mars à la sortie


de l’hivernage avec une estimation des
pertes (la moyenne des pertes en région
Auvergne-Rhône-Alpes varie de 20 et 30 %)
et la préparation du programme de
l’année. La fin de l’hiver amènera
également la fin (ou presque) de la
préparation et du nettoyage du matériel :
ruches, ruchettes, gaufrage des cadres, etc.
Il est également temps de finir la
recherche de différents emplacements qui
vont permettre de bénéficier de plusieurs
miellées successives et la production de
miels de crus.

Puis vient la période de production,


rapide et dense car regroupée en quelques
semaines de mars/avril à juillet/août. Le
travail sur cette période est exigeant et
l’apiculteur·trice doit être réactif·ve pour
être prêt·e à suivre le rythme des abeilles
et surtout celui des floraisons. Une partie
du temps est consacré au renouvellement
du cheptel afin de compenser les pertes
hivernales ou en saison augmenter le
nombre de colonies.

Le renouvellement du cheptel passe par


la division des colonies et la création
d’essaim ainsi que pour les
apiculteurs·trices éleveurs·es par un
élevage de reines (permettant d’effectuer
un travail de sélection génétique). Il faudra
être prêt à temps pour déposer les
hausses, les récolter et extraire le miel
rapidement une fois ramené à la miellerie.
Le PPP
appartient à
ceux qui se lèvent
tôt,
DÉMARRER EN APICULTURE

Une fois le pic de travail de mai-juin-juillet passé et la saison de production achevée, il ne faut
pas se relâcher. La saison suivante est déjà en jeu car il s’agit maintenant d’assurer une
bonne mise en hivernage de ses colonies, qui dépendra essentiellement de deux facteurs :
la gestion de l’acarien parasite Varroa destructor, et une quantité de réserves suffisante pour
assurer le ravitaillement des abeilles d’hiver pour les cinq mois à venir.
Pour ce qui est de la lutte contre le varroa, il existe de nombreuses solutions, des traitements
par de la chimie de synthèse à la lutte biotechnique (provoquant une rupture de ponte)
couplée à l’utilisation d’acides organiques (oxalique principalement). Le déparasitage de la
colonie n’est pas réglementairement obligatoire, mais essentiel pour maintenir les colonies
en état de produire. L’absence totale de gestion du taux d’infestation du parasite conduira
systématiquement à de fortes mortalités en sortie d’hiver.

Zoom sur le contrôle sanitaire des colonies

Il existe en apiculture divers ravageurs et maladies répondant à une catégorisation


précise, les plus problématiques étant classées comme “Danger Sanitaire de catégorie
1”, c’est à dire grave en termes de santé publique ou pour les animaux, pouvant
perturber les échanges commerciaux ou la capacité de production de la filière, et
relève donc de la responsabilité de l’Etat.
On y retrouve :
● La loque américaine (due à Paenibacillus larvae)
● La nosémose des abeilles (due à Nosema apis)
● Les infestations dues à Aethina tumida, le petit coléoptère de la ruche
● Les infestations dues à l’acarien Tropilaelaps

Pour l’intérêt général, la détection de l’un de ces organismes dans la colonie doit
obligatoirement être suivie d’une déclaration aux autorités avec le déclenchement
d’une mise sous surveillance du rucher (par arrêté préfectoral).

J'ai identifié une ferme à reprendre, je cherche à la financer via Fermes


En ViE

Le PPP
Tout savoir sur notre mode de appartient à
financement du foncier ceux qui se lèvent
tôt,
12
DÉMARRER EN APICULTURE

3 Quel parcours et quelle


formation en apiculture pour
une installation réussie ?
Nous allons maintenant aborder ce long parcours qu’est l’installation. Bien que
l’accès au foncier ne soit pas un problème pour cette activité, les contraintes
rencontrées lors de l'installation dans d’autres filières agricoles sont belles et bien
les mêmes. Il est important d’avoir en tête que le délai de l’émergence du projet à
l’installation officielle (pour une installation hors cadre familial) représente
environ 2 à 4 ans, et que le rythme de croisière peut parfois n’être atteint qu’au
bout d’une dizaine d’années. La première étape essentielle est de découvrir le
quotidien de ce métier exigeant et de se former afin de pouvoir ensuite mieux
définir son projet.

13
DÉMARRER EN APICULTURE

3.1 Les formations en apiculture

Pour devenir apiculteur·trice aucune formation n’est obligatoire (sauf si l’on veut accéder à
certaines aides présentées ci-dessous), cependant il est nécessaire d’acquérir des
compétences techniques suffisantes avant de se lancer. Bien qu’il soit possible de découvrir
l’apiculture (de loisir) au travers de lectures, de cours en ruchers écoles ou par la gestion de
quelques ruches à la maison, un candidat à l’installation doit s’orienter préférentiellement
vers un parcours qui le formera au mieux au métier d’apiculteur : formation longue et/ou une
ou plusieurs saisons sur une exploitation apicole. Le développement et la gestion d’un rucher
conséquent pendant plusieurs années peuvent également permettre une montée en
compétences progressive pour qui souhaiterait basculer à terme vers une activité principale
d’apiculteur·rice.

Les centres de formations offrent une diversité de solutions pour se former selon vos besoins
et possibilités. Il existe des formations en apiculture longues ou courtes, en alternance,
diplômante ou qualifiante qui permettent de consolider ses connaissances sur l’activité
apicole et la gestion d’entreprise. Plusieurs Centres de Formation Professionnelles et de
Promotion Agricole (CFPPA) proposent des formations longues telles que le BPREA
Apiculture (Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole) qui ouvre l’accès à la
Dotation Jeune Agriculteur ou le CS Apiculture (Certificat de Spécialisation).
Un grand nombre de structures proposent également des formations en apiculture courtes
thématiques : CFPPA, syndicats, ANERCEA, etc.

De plus, chaque région propose un accompagnement de l’émergence de votre projet


professionnel à un fonctionnement en routine sur les aspects règlementaire, technique, de
commercialisation, environnements de production, etc. : les Associations pour le
Développement de l’Apiculture (ADA) ! Ces groupements permettent d’échanger entre
apiculteurs et apicultrices et de se tourner vers des technicien·nes à votre écoute en cas de
doute ou de besoins.

NB : la Capacité Professionnelle Agricole (CPA) n’est pas obligatoire pour s’installer en


agriculture, elle l’est cependant pour obtenir la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) selon
certains critères. La CPA peut également être un argument de poids pour les prêts bancaires
et l’accès à du foncier agricole.

14
DÉMARRER EN APICULTURE

3.2 Mieux définir son projet pour choisir son échelle de production

Pour devenir apiculteur, la construction de votre projet passe par plusieurs étapes. La
première est de définir le plus précisément possible :
● Ce que vous voulez (type de productions, transformation, travailler seul, etc.),
● Ce que vous ne voulez pas (passer du temps pour la commercialisation, porter des
ruches, etc.),
● Ce que vous avez déjà (compétences, matériel, cheptel, etc.).

La localisation de votre projet imposera également des contraintes à prendre en compte.


Pour ce qui est des ressources alimentaires en nectar et pollen pour les colonies par
exemple, si elles ne sont pas abondantes et diversifiées tout au long de l’année, les périodes
de disette vous pousseront sûrement à déplacer ou à nourrir vos colonies. De plus, les
possibilités de commercialisation, la présence de concurrence et l’accès aux axes routiers
seront aussi à prendre en compte.

Une fois les grandes lignes du projet définies, il vous faudra ensuite passer par :
● L’élaboration de votre stratégie de développement de cheptel,
● La construction de votre calendrier d’installation, de formations et d’investissements,
● La création d’une étude de marché pour déterminer vos circuits de
commercialisation,
● Le chiffrage de votre projet et les financements possibles

Accéder au guide sur la Accéder au guide sur les


formation agricole aides à l’installation

15
DÉMARRER EN APICULTURE

3.3 Choisir ses statuts

Pour créer ou reprendre une activité agricole et notamment pour devenir apiculteur, il
vous faudra choisir votre statut social, juridique et fiscal. Ces statuts vont dépendre du
dimensionnement de votre activité, d’où l’importance de bien le mettre en chiffre
auparavant. Voici quelques éléments de base sur ces statuts.

Le statut social dépend du nombre de ruches, du revenu tiré de l’activité et du temps de


travail. C’est une combinaison de ces trois facteurs qui déterminera votre affiliation à la
Mutualité Sociale Agricole. Cependant voici quelques généralités :
● Si vous avez moins de 50 ruches vous êtes considéré·e plutôt comme un·e
apiculteur·rice amateur·trice, vous êtes alors assuré·e par la couverture sociale de
votre profession principale ;
● Entre 50 et 200 ruches, vous serez cotisant·e solidaire. Ce statut permet entre
autres d’être assuré·e en cas d’accident lié à votre activité apicole. Le montant de la
cotisation dépendra du nombre de ruches (comptez entre 300 et 500·€ par an) ;
● Au-delà de 200 ruches vous serez considéré·e comme chef·fe d’exploitation, le
montant de la cotisation se fera alors sur le bénéfice agricole. Elle peut s’élever à
environ 3000 € par an (parfois plus ou moins selon les projets). Ce statut vous
permet notamment de cotiser pour la retraite, de bénéficier du service de
remplacement et des congés parentaux.
Chaque projet étant différent, le mieux est de prendre contact avec la MSA pour savoir
quel statut vous conviendra le mieux. En effet, si vous avez entre 50 et 200 ruches et que
vous souhaitez avoir le statut de chef·fe d'exploitation, il est possible de prendre en
compte le temps de travail (si > 1200h par an) et/ou votre revenu prévisionnel (si > à 800
SMIC). Ceci dans l’objectif de déterminer votre Activité Minimale d'Assujettissement (AMA)
et donc votre affiliation à la MSA.

Le statut juridique que vous allez choisir pour devenir apiculteur peut prendre différente
forme et sera encore une fois à choisir en fonction du dimensionnement de votre activité.
Les différents statuts qu’on retrouve en apiculture sont les mêmes que pour d’autres
activités agricoles : l’Entreprise Individuelle (EI), l’Entreprise Agricole à Responsabilité
Limitée (EARL), la Société à Responsabilité Limitée (SARL), la Société Civile d’Exploitation
Agricole (SCEA), le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC), etc. Le statut
d’Entreprise Individuelle reste le format le plus simple pour démarrer une activité, à savoir
qu’il est ensuite possible d’évoluer dans les statuts au fur et à mesure de l’évolution de
l’activité.

Le statut fiscal va dépendre du statut juridique choisi mais aussi de la taille de son
exploitation et des perspectives de développement envisagées. Sans rentrer dans le détail,
ce qu’il faut retenir est que le régime fiscal correspond au mode d’imposition de
l’entreprise. Comme tout agriculteur·trice il s’agira de choisir entre le micro BA ou le réel.
La spécificité du micro BA est que le bénéfice imposable est égale à la moyenne des
recettes hors taxes des 3 dernières années diminuées d’un abattement de 87% (mais
possible uniquement si elle ne dépasse pas 85 800 € HT actuellement). Ce régime est
particulièrement intéressant pour des activités agricoles où la marge est relativement
élevée, ce qui est souvent le cas en apiculture.

16
DÉMARRER EN APICULTURE

3.4 Se déclarer apiculteur ou apicultrice

Quel que soit le nombre de ruches que vous


possédez, vous êtes dans l’obligation de les
déclarer sur le site du Ministère de l’agriculture
entre le 1er septembre et le 31 décembre, et cela
chaque année. Suite à cette déclaration vous
obtiendrez votre numéro d’apiculteur (le NAPI),
numéro qui devra figurer sur votre rucher selon
des critères bien précis. Cette obligation permet
d’avoir un meilleur suivi du cheptel apicole
français notamment au niveau sanitaire.

Pour officialiser sa création d’activité


professionnelle, une fois les statuts choisis, vous
devrez également faire la demande d’un numéro
de SIRET auprès d’un Centre de Formalité
d’Entreprises (ce numéro n’est obligatoire que
dans le cas de distribution ou vente de produits
de la ruche en dehors du cercle familial). Ce
dernier, lieu unique de déclaration d’une activité
agricole, a pour but de simplifier les formalités
administratives liées à la création ou à la reprise
d’une exploitation agricole. En un seul dossier,
vous pourrez déclarer votre entreprise :
● au centre des impôts et choisir votre
régime de TVA et votre régime
d’imposition,
● à la MSA en tant que cotisant·e solidaire ou
chef d’exploitation,
● à l’Institut national de la statistique et des
études économiques (INSEE) pour obtenir
votre code APE, ainsi que vos numéros
SIREN et SIRET,
● à l’EDE (Etablissement Départemental de
l’Elevage) pour les éleveurs,
● au greffe du tribunal si vous créez ou
modifiez une société.

Attention : la déclaration au CFE ne vous


dispense pas d’une déclaration plus complète à
la MSA qui permettra de déterminer l’importance
de votre activité et donc l’obtention ou non du
statut d’agriculteur. Cette déclaration vous sera
envoyée directement quelque temps après votre
inscription au CFE.

17
18
DÉMARRER EN APICULTURE

4Combien gagne-t-on en
apiculture et combien cela
coûte ?

19
DÉMARRER EN APICULTURE

4.1 Les investissements et charges

Il existe des références technico-économiques pour les exploitations apicoles


notamment grâce au travail de l’Institut Technique et Scientifique de l’Abeille
et de la Pollinisation (ITSAP) et du Réseau d’Exploitations de Référence.

Listons cependant ici les principaux investissements à prévoir, les besoins en


bâtiments et les postes de charges.

● En ce qui concerne le matériel, pour débuter comptez environ


100 000 € hors bâtiments. Il s’agira de s’équiper en matériel
d’extraction, de mise en pot et de manutention, de transport de ruches
ainsi qu'en matériel “bois” (ruches, hausses, ruchettes et tout autre
matériel d’élevage).
● Il sera également nécessaire de prévoir un bâtiment (comptez environ
1 m² par ruche en production) avec une zone d’extraction du miel, un
espace pour la transformation, une zone de stockage pour le miel en
fûts et une pour le matériel en bois.
● Les principales charges concernent : la conduite du cheptel (produits
de nourrissements, fournitures, petit équipement d’élevage, etc.) ; la
transformation (ingrédients), la commercialisation, le matériel
(amortissement du matériel cité plus haut, du véhicule, carburants,
etc.), les bâtiments (location par exemple), le foncier, la main-d’œuvre
(salaires et charges MSA) et bien d’autres charges encore.

Accéder au guide sur les aides agricoles

20
DÉMARRER EN APICULTURE

4.2 Quelles sont les aides en apiculture

Il existe différentes aides pour s’installer en apiculture en tant que chef·fe


d’exploitation tout comme en tant que cotisant·e solidaire.

À partir de 50 ruches, il est possible de toucher les aides apiculture de


FranceAgriMer.
● L’aide à la transhumance (pour le matériel),
● L’aide au maintien et au développement du cheptel (pour le coût
d’achat de matériel d’élevage et d’essaims et de reines.

À partir de 72 ruches il est possible de toucher l’aide apiculture MAEC, une


aide issue du second pilier de la PAC. La contrepartie demandée est un
engagement durant 5 années à mener selon un cahier des charges établi.
Cette aide s’élève à 21 € par ruche, avec un plafond du nombre de colonies
engagées qui est variable d’une région à l’autre.

À partir de 200 ruches vous aurez le statut de chef·fe d’exploitation, il est alors
possible de demander une aide à l’installation (nationale ou régionale). L’aide
nationale, la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), concerne les personnes de
moins de 40 ans ayant la Capacité Professionnelle Agricole (CPA) et va de 10
000 à 40 000 € selon le lieu et le projet. L’aide régionale varie selon les
régions, en Hauts-de-France par exemple, il s’agit de l’ARSI qui peut s’élever à
12 000 €.

Il existe un crédit d’impôt pour la certification en Agriculture Biologique


(3500 € par exploitation et par an) ainsi qu’une une aide prenant en charge
les coûts des 2 premières années de certification.

21
DÉMARRER EN APICULTURE

4.3 Combien gagne-t-on en apiculture

Vous souhaitez devenir apiculteur·rice ? Nous avons peut-être la ferme


idéale pour vous !

Je découvre les fermes


proposées par FEVE

Le rendement moyen en miel peut énormément varier selon l’année, la


disponibilité en ressources mellifères, le niveau d’expérience de
l’apiculteur·rice, la conduite des colonies, etc. Pour prendre en compte cette
variabilité (facteur de 1 à 5 selon les années et les miellées !) et afin d’établir
un plan de développement économique de son activité, il est généralement
conseillé de partir sur un rendement compris entre 10 et 20 kg de miel par
colonie de production.

Les aléas climatiques peuvent avoir de lourdes conséquences sur le


développement de vos colonies ainsi que sur la production annuelle ! L'année
2019 par exemple fut désastreuse pour la grande majorité des apiculteurs
avec une période de disette printanière, entraînant une perte de production
voire même une obligation pour les apiculteurs·trices de nourrir leurs
colonies pour éviter des mortalités.

La question que l’on se pose forcément c’est combien gagne un apiculteur


ou une apicultrice. Au fond de vous, vous connaissez déjà un peu la réponse :
ça dépend ! Cela dépend si vous êtes à votre compte ou salarié·e, cela
dépend du marché local et de la taille de votre exploitation et cela dépend du
montant de vos charges. D’après l’INSEE, le salaire moyen d’un apiculteur en
2016 est de 1 990 € brut par mois. Mais cela reste une moyenne. On considère
qu’un·e apiculteur·trice doit avoir environ 300 ruches en production par
personne pour qu’une exploitation qui produit principalement du miel vendu
en pots (1/2 gros et/ou vente directe) soit viable économiquement c’est-à-dire
pour en tirer un SMIC.

22
23
DÉMARRER EN APICULTURE

CONCLUSION
Vous l’aurez compris, il est compliqué de vous apporter des chiffres clairs et précis (en un
article comme en cent) pour prévoir votre installation : chaque projet est unique et par
conséquent les chiffres très variables selon vos choix.

Ce qu’il est important de garder en tête avant de vous lancer, c’est que l’image souvent
idéalisée de cette profession nécessite d’être éprouvée à la réalité des exigences
professionnelles et des aléas environnementaux fréquents. Il est essentiel d’acquérir des
compétences techniques et de l’expérience car ce métier requiert de plus en plus de
technicité : lutte contre le varroa, nécessiter d’être en capacité de renouveler et maintenir un
cheptel sain et performant, réagir au mieux en cas d’absence de miellée ou de disette, etc.
Ne vous inquiétez pas, des apiculteurs·trices expérimenté·e·s et des structures
d'accompagnement sauront vous guider dans ce projet stimulant d’installation en
apiculture.

24
DÉMARRER EN APICULTURE

Quelques
ressources utiles
Des sites internet :
● Les démarches pour déclarer son rucher :
● La fédération nationale des Associations pour le Développement de l’Apiculture
● Le site du Groupement des Producteurs de Gelée Royale
● Le site internet des différentes Associations pour le Développement de l’Apiculture
dont les missions principales sont de :
○ Développer la technicité et l’autonomie de la filière apicole,
○ Susciter, encourager et accompagner les projets de développement et
d’installation apicoles,
○ Sensibiliser sur les enjeux apicoles dans l’objectif de maintenir un
environnement favorable à l’abeille,
○ Représenter la filière régionale auprès des structures agricoles et des services
administratifs.

Des livres :
● Le traité Rustica de l’apiculture détaillant avec précisions la conduite d’une ruche au
cours de l’année
● L’élevage des reines de Gilles Fert pour celles et ceux qui s’intéressent aux différentes
étapes de l’élevage (choix de la race, méthodes d’élevage, production de gelée royale)
● Maladies des abeilles, Samuel Boucher

Des chaînes Youtube expliquant en détail certaines pratiques apicoles :


● Miel2savoie
● Une saison aux abeilles

25
Les
contenus
FEVE
Vous avez apprécié ce guide ?

Ca tombe bien, FEVE vous donne du grain à moudre avec d’autres ressources susceptibles de vous
intéresser !

Guides métiers : Guides sur le foncier agricole :


● Devenir apiculteur ● Reprendre une exploitation agricole, la
● Devenir paysan-boulanger visite
● Cultiver le houblon
● S’installer en maraîchage

Guides sur l’installation agricole : Webinaire :


● Guide à l’installation agricole ● Comment préparer son installation à
● Guide à la formation plusieurs ? (ATAG, Emeline Bentz)
● Guide des aides à l’installation

et les articles de notre blog sur des sujets aussi diversifiés que l’élevage, des présentations et
retours d’expérience de fermes collaboratives ainsi que nos premiers résultats de l’étude des besoins
de porteur·ses de projet agricole!

26
27
Qui a
écrit ce
guide ?
Clémence Marescot - Jeune accompagnatrice
installation-transmission dans une ADEAR, j’ai pour
projet de m’installer en collectif sur une ferme
diversifiée. Plutôt attirée par l'arboriculture, mes petites
expériences (stages et personnelles) en apiculture
m'amèneront à filer des coups de main à notre futur
apiculteur !

Victor Denervaud- Technicien apicole dans une


Association de Développement de l’Apiculture depuis
plusieurs années, j’ai découvert et plongé dans
l’apiculture à la suite d’une formation d’agronome. Je
partage mon temps depuis ce moment-là entre mes
ruches, l’association de producteurs pour laquelle je
travaille et un projet d'installation sur une ferme en
polyculture-élevage avec une poignée d’ami·es.

01 28
Qui
sommes
nous ?
Comme un symbole, la FEVE est une plante de la famille
des légumineuses, d’origine très ancienne, et dont la
propriété est de fixer l’azote atmosphérique grâce à des
petites nodosités sur ses racines, lieux d’intenses
symbioses avec les micro-organismes du sol. Grâce à ce
rôle fondamental dans le grand cycle de l’azote, les fèves,
ainsi que les autres membres de la famille des
légumineuses, jouent le rôle d’engrais vert, participant à
une diminution des intrants nécessaires aux cultures. Les
synergies développées avec les champignons et bactéries
du sol participent activement à la vie du sol, qui nourrit et
protège les fèves ainsi que les autres cultures.

Les fermes que nous déployons répondent à une même logique : s’inscrire dans leur
écosystème, fonctionner avec les autres, privilégier les synergies afin de fonctionner
de manière plus collaborative, plus saine, et plus juste pour les hommes et
l’environnement.

Plus concrètement que propose Fermes En ViE face aux enjeux de l’installation ?

● FEVE facilite l’accès au foncier en faisant appel à l’épargne citoyenne pour financer la
reprise de fermes. Nous mettons ainsi les terres à disposition de porteur·ses de projet
via un bail rural environnemental avec option d’achat ;
● FEVE accompagne également les porteur·ses de projet dans leur projet d’installation -
en particulier sur les aspects juridiques et humains - en collaboration avec les acteurs
départementaux et régionaux ;
● Enfin FEVE favorise la mise en relation entre porteur·ses de projet qui recherchent des
associés avec lesquels mutualiser un bout de terrain, d’activité ou de vie..!

Vous souhaitez en savoir plus sur nos services et discuter de votre projet d’installation, vous
pouvez prendre rendez-vous avec nous dès aujourd’hui!

01 29
Notre mode
d’action

Identification et financement Modélisation et dimensionnement

FEVE identifie des fermes à FEVE dimensionne la ferme en


vendre propices à accueillir des différents ateliers de production
projets diversifiés et agricole (grandes cultures,
collaboratifs afin d'y organiser maraîchage, élevage mais aussi
des synergies. Pour financer production d'huiles végétales,
leur reprise, FEVE fait appel à poules pondeuses, etc,).
l'épargne citoyenne.

Bail rural environnemental Organisation de la collaboration

Chaque partie de la ferme est FEVE et les acteurs du territoire


alors louée à des accompagnent chacun et
agriculteur·rices via un bail rural chacune dans la structuration
environnemental de 25 ans avec de leur projet d'installation ainsi
option d’achat. Chaque locataire que dans la mise en place de
ou locatrice est signataire de la leurs collaborations.
charte agro-écologique FEVE.

01 30

Vous aimerez peut-être aussi