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Les

petits CE2
CM1
Magellan CM2
sophie le callennec

Histoire
& Histoire des arts

Guide pédagogique

le moyen âge

Sophie Le Callennec
Professeure d’histoire-géographie
Formation continue des enseignants du premier degré

Illustrations de Sylvain Frécon, Bruno Lesourd et Isa Python


Autorisation de photocopie pour une classe
Quelques indications
Chaque leçon correspond à une séquence et représente environ une heure de travail, mais l’enseignant
peut adapter le temps consacré à chaque thème suivant le niveau et l’intérêt des élèves et selon ses
propres priorités.

La leçon peut être menée en une fois ou fractionnée en plusieurs séances dans la semaine.

Les différentes étapes proposées permettent de couvrir l’ensemble de la thématique, mais l’enseignant
peut librement choisir les thèmes à aborder, les documents à étudier et les questions à poser.

Certaines thématiques offrent l’opportunité de travailler en histoire des arts. Elles sont indiquées
dans le manuel comme dans ce guide pédagogique par le logo HiStoire DeS ArtS et par des
questions sur des puces vertes (les questions privilégient alors l’aspect artistique).

Les éléments de savoir de cet ouvrage sont tirés de Sophie Le Callennec,


Enseigner l’histoire au cycle 3, Hatier, coll. Magellan, 2006, dans lequel l’ensei-
gnant peut trouver d’utiles compléments.

Les items des pages Histoires d’histoire peuvent être étudiés au fur et à mesure des leçons ou
en guise de conclusion d’une série d’apprentissages.

je fAis le BilAN

j e r e T i e N s …
Cette rubrique propose des résumés leçon par leçon. Ces résumés sont simples et concis, mais
plus difficiles à retenir qu’une trace écrite élaborée ensemble en classe.

j e s A i s …
Cette rubrique propose une série de questions permettant d’élaborer en classe la trace écrite
ou servant d’évaluation orale ou écrite.
Elle propose également une série de mots de vocabulaire à maîtriser :
– ceux que les élèves doivent comprendre quand ils les entendent ou les lisent, sans nécessai-
rement être en capacité de les utiliser ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir utiliser, sans nécessairement être capable de les expliquer ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir expliquer avec des mots simples, éventuellement par des exemples,
sans nécessairement connaître par cœur une définition qui doit surtout être comprise.

j e r é f l é c h i s …
Cette rubrique propose un temps de réflexion sur l’importance du passé, les changements opé-
rés depuis, les conséquences sur notre vie actuelle, de façon que l’enseignement de l’histoire
ne reste pas un apprentissage savant détaché de toute réalité concrète.

2
1. Compter le temps
Cette séquence est l’occasion de revoir quelques notions concernant le décompte du
temps et de faire le lien avec le chapitre sur l’Antiquité pour introduire le Moyen Âge.

A. La frise chronologique


Question 1. La question permet de vérifier que les élèves ont compris le sens de lecture
de la frise.
Question 2. Comme la lecture de texte, la frise se lit de gauche à droite.
Question 3. La frise chronologique se termine par une flèche, à droite, car le temps n’est
achevé : il va se poursuivre.
Question 4. La question invite les élèves à bien repérer une date sur la frise : ils cherchent
l’événement et en lisent la date, 496. Il s’agit de l’une des dates à retenir à propos du
Moyen Âge.
Question 5. Les élèves identifient la date et cherchent l’événement correspondant : le cou-
ronnement de Charlemagne. Il s’agit de l’une des dates à retenir à propos du Moyen Âge.

B. Les grandes périodes de l’histoire


Question 6. Les élèves apprennent à repérer les périodes sur une frise chronologique.
Question 7. Les élèves repèrent les bornes d’une période : le Moyen Âge a commencé en
496 (environ), il s’est achevé en 1492.
Question 8. Les élèves constatent que l’année 1600 se trouve dans le bandeau rose, c’est-
à-dire pendant les Temps modernes.

C. Compter les siècles


■■Nativité, fresque de Giotto di Bondone (1267-1337), 1303-1309, chapelle Scrovegni à Padoue
(Italie).
Question 9. Les élèves nomment n’importe quelle année commençant par 9 (901,902,903…
999) à l’exception de 900 qui appartient au ixe siècle (puisque l’an 0 n’existe pas, l’an 100
appartient au premier siècle, et ainsi de suite).
Question 10. Le Moyen Âge a commencé vers 496, donc au ve siècle.

D. Écrire les siècles et les noms des rois


L’apprentissage du comptage par les chiffres romains est à mettre en relation avec le
programme de mathématiques. Pour l’histoire, on n’aborde le comptage que jusqu’à 25,
les autres nombres n’étant pas nécessaires.
■■Portrait en pied de saint Louis (Louis IX, 1214-1270) portant le modèle de la Sainte-Chapelle,
miniature tirée de Chroniques de Saint-Denis d’Antoine Vérard, 1493, bibliothèque Sainte-Gene-
viève à Paris.
Question 12. L’exercice commence par des chiffres ne demandant qu’une addition : 3 15 21.
Question 13. Les élèves font l’exercice inverse et traduisant : 7 = VII, 16 = XVI.
Question 14. Les élèves pensent à ôter 1 de 10 et lisent : Louis 9.
Question 15. Les élèves pensent à ôter 1 de 5 et lisent : 14e siècle.

3
2. Les migrations barbares
Les historiens parlent désormais de « migrations » plus que d’« invasions » barbares,
sauf en ce qui concerne les Huns.

A. Les « Barbares »
■■Des guerriers barbares attaquant une place fortifiée gallo-romaine, enluminure du ixe siècle.
Les Romains appelaient les peuples qui vivaient à l’est de leur empire les « Barbares »
(mot d’origine grecque qui signifie « ceux que l’on ne comprend pas », qui ne parlent pas
la même langue). Ces « Barbares », pour l’essentiel des Germains, étaient attirés par
les richesses de l’Empire romain. Certains vivaient dans l’Empire où ils étaient soldats,
domestiques, esclaves, mais aussi magistrats. D’autres pratiquaient des pillages et des
raids à ses marges. Leur avancée se fit sentir dès le ive siècle et s’accéléra au ve siècle,
sous la forme de vagues successives venues de l’Est : celle des peuples germaniques,
comme les Goths (Ostrogoths, Wisigoths) et les Vandales ; puis celle des Huns, bientôt
repoussés, et, à nouveau, celle des Germains, essentiellement des Francs, des Alamans
et des Burgondes. Cette poussée précipita la fin de l’Empire romain (476).
Dans toute famille riche, on peut trouver un esclave barbare : un cuisinier, un som-
melier… Nous faisons des Barbares des alliés à la guerre, nous leur confions des
emplois de magistrats, nous leur confions des portions de l’Empire romain. Mais ils ne
comprennent pas et n’apprécient pas comme il le faudrait la noblesse de ce geste. Ils
pensent simplement qu’ils méritent que nous les traitions ainsi.
D’après Synesios, vers 370-vers 413
Question 1. La ville est protégée par des fortifications, ce qui permet de protéger les habi-
tants. Les Barbares se déplacent à cheval, ce qui leur permet de couvrir de grandes
distances et d’assaillir plus vigoureusement les combattants à pied.
Question 2. Les Barbares attaquent cette ville, sans doute pour en prendre le contrôle et
en accaparer les richesses.
■■Carte : les migrations « barbares »
Question 3. La question permet de faire le lien avec le chapitre sur l’antiquité.
Question 4. Les élèves peuvent nommer les Angles, les Saxons, les Francs, les Bourbons,
les Vandales, les Alamans, les Ostrogoths, éventuellement les Wisigoths. Ils ne nomment
pas les Huns, très éloignés de la Gaule, ni les Bretons, qui se trouvent au nord-ouest (et
n’appartiennent pas aux peuples barbares).
■■Mur de fortification protégeant le nord des territoires romains.
Question 5. Les élèves doivent comprendre que le mur est élevé (2 mètres de hauteur envi-
ron), toujours situé sur une hauteur donc difficile d’accès, et infranchissable à cheval.

B. L’invasion des Huns


■■Extraits de Ammien Marcellin, Histoires, vers 376.
Ammien Marcellin était un écrivain latin d’origine grecque né à Antioche vers 330. Son
œuvre, Rerum gestarum libri, est en grande partie perdue. Son objectif était de continuer
l’œuvre de Tacite.
Les Huns, peuple turco-mongol, étaient établis entre le lac Balkhach et la mer d’Aral,
en Asie centrale. Vers 370, ils franchirent la Volga puis le Don, effrayant tant les popula-
tions qu’elles migrèrent massivement vers l’Ouest. Après avoir soumis certains peuples
germaniques, comme les Ostrogoths, ils s’installèrent vers 405 dans la plaine du Danube

4
(l’actuelle Hongrie), puis marchèrent vers l’Ouest, poussant devant eux d’autres peuples
dont le reflux fut fatal à la Gaule romaine. Vers 434, unifiés par Attila en un grand em-
pire, les Huns menacèrent Constantinople. En Gaule, ils atteignirent Lutèce (Paris, qui
aurait été sauvée par les prières de sainte Geneviève, depuis lors sainte patronne de
Paris) et Orléans. Ils furent battus par les Germains et les Romains unis aux Champs
Catalauniques, près de Troyes, en 451, et chassés de Gaule. La mort d’Attila en 453 amena
la dislocation de l’empire des Huns, qui se retirèrent au nord de la mer Noire. La pous-
sée des Huns, brève et violente, fut déterminante pour l’Occident : elle provoqua l’avan-
cée des « Barbares » vers l’Ouest et ruina définitivement le crédit de l’empereur romain
d’Occident.
Question 6. L’auteur compare les Huns à un ouragan (apparition soudaine, inconnus,
étranges). Expliquer les comparaisons de l’auteur : « comme l’ouragan du sommet des
montagnes », « semblent sortir de terre ».
Question 7. Retrouver la lointaine origine des Huns (Asie centrale) et le parcours qu’ils ont
effectué jusqu’en Gaule.

C. Les grandes migrations


■■Fragment d’une mosaïque représentant un « Barbare », Carthage (Tunisie), vie siècle.
Après avoir été dominée par les Romains, qui firent de Carthage un centre intellectuel et
artistique, l’actuelle Tunisie fut christianisée à la fin du iie siècle. Arrivés d’Espagne aux
alentours de 420-428, les Vandales prirent Carthage vers 442. Le roi Genséric distribua
les domaines à ses officiers et, en 455, partit piller Rome. Les Vandales, qui privilégiaient
la tribu et se désintéressaient du désordre dans lequel sombrait leur royaume, furent
soumis au vie siècle à l’Empire byzantin.
Des peuples nombreux et féroces ont occupé toute la Gaule. Ils ont dévasté tout le
pays qui s’étend des Alpes aux Pyrénées et de l’océan au Rhin. Ils ont saccagé la ville
de Mayence. Ils ont massacré des milliers d’hommes réfugiés dans l’église. Ils ont
vaincu des villes puissantes comme Reims, Amiens, Arras, Tournai, Strasbourg. Ils ont
complètement ravagé l’Aquitaine, la Lyonnaise et la Narbonnaise. Hors des villes, les
habitants meurent par l’épée. À l’intérieur, ils meurent de faim. L’Espagne voit venir à
son tour la mort et tremble.
D’après une lettre de saint Jérôme, ve siècle
Question 8. Décrire le cavalier : habillement simple, cheveux mi-longs, barbe courte, mon-
ture ornée de décorations et équipée d’une selle. Il a l’attitude conquérante, il semble
« voler » vers sa destination.
■■Carte : les migrations « barbares »
Question 9. Faire expliquer celle qui décrit la migration des Germains qui, pour leur échap-
per, s’engouffrent dans l’Empire romain : « le sol barbare vomit, comme un volcan, ses
enfants sur notre territoire ».
Question 10. Identifier les Francs (qui ont donné leur nom à la France), les Burgondes (qui
ont donné le leur nom à la Bourgogne), les Vandales (leur nom est resté comme une
expression servant à désigner les dégâts occasionnés par des gens peu soigneux), les
Wisigoths, et les Huns (arrêtés à Paris).
Question 11. Les élèves comprennent que les grandes migrations barbares marquent le
début du Moyen Âge.

5
SÉQUENCE 23 Les grandes migrations et les royaumes « barbares »
E R CI

CE
EX
LES GRANDES MIGRATIONS

CM1 Complète la carte des grandes migrations.


CM2
1. Colorie en jaune les territoires dominés par les Romains.

2. Place au bon endroit les noms suivants : Rome, Gaule, mer Méditerranée.

3. Repasse en bleu les migrations des peuples barbares entrés en Gaule.

4. Repasse en rouge les migrations des Huns.

5. Établis une légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

56 Le Moyen Âge

6
Histoires d’histoire

Les « Barbares » étaient-ils barbares ?


■■Broche en or et pierres précieuses provenant du trésor de Pietroasele (Roumanie), art goth,
ive siècle, Bucarest, musée national d’Histoire de Roumanie.
Question 1. Le mot « barbare » n’a pas le même sens qu’autrefois. Le « Barbare » d’autre-
fois était un étranger, un « non-civilisé ». De nos jours, le terme désigne un être cruel et
sauvage.
Question 3. La question permet de faire le lien avec l’éducation civique.

D’où vient le nom de ta région ?


■■le drakkar d’Oseberg, construit en 800-885, Musée des navires vikings d’Oslo, Norvège.

Sommes-nous des Barbares ?


■■Guerrier barbare tombant d’un cheval au galop, ive siècle av. J.-C., sculpture en terre cuite
découverte à Canosa-di-Puglia (Italie), 16 centimètres de haut, musée du Louvre.
Question 5. Les élèves peuvent effectuer une recherche personnelle sur l’origine de leurs
prénoms.

je réfléchis
Question 1. Le calendrier musulman est lunaire. Il décompte le temps depuis l’Hégire
(départ du prophète Mohammed vers Médine, qui aurait eu lieu le 16 juillet 622 de notre
calendrier) mais la différence entre les calendriers musulman et occidental n’est pas
de 622 années, puisque l’année musulmane est plus courte : tous les 36 ans environ,
le décalage se réduit d’une année. Dans le calendrier juif, les années se décomptent
depuis la date longtemps considérée comme celle de la création du monde, – 3761 de
notre calendrier. Le calendrier chinois décompte les années par séquence de 60 ans. Le
calendrier révolutionnaire débutait le 22 septembre 1792, jour de la proclamation de la
Première République.
Question 2. La question invite les élèves à comprendre que l’immigration existe de tout
temps. De nos jours, encore, un certain nombre de peuples sont attirés par les richesses
de la France.

7
3. Clovis et le royaume franc

A. Les Francs
■■Francisque (hache) en fer, ve siècle et reconstitution.
L’arme des Francs par excellence est la francisque, sorte de hache à manche court qui
servait d’arme de jet autant que d’arme de main et qui manquait rarement sa cible. À la
francisque s’ajoutaient la framée, lance à large fer plat, et le hang, sorte de javelot. Les
Francs portaient aussi pour se protéger un petit bouclier rond.
Question 1. La reconstitution permet d’imaginer la partie manquante (le manche) et de
comprendre que cette arme servait, très efficacement, dans le combat rapproché (plus
l’adversaire est proche, moins il est en mesure d’utiliser son épée).
Question 2. À l’origine, les Francs étaient installés dans le nord de la Gaule, qui correspond
à l’actuelle Belgique.

B. Clovis
■■Baptême de Clovis par l’évêque de Reims, tirée des Grandes Chroniques de France, xive siècle.
La cérémonie eut lieu dans le baptistère de la cathédrale construite au ive siècle (sous
l’allée centrale de l’actuelle­cathédrale gothique). À cette époque, le baptême était conféré
à des adultes après une période de réflexion et d’éducation. Au moment du baptême, saint
Rémi aurait prononcé ces paroles : « Dépose tes colliers, fier Sicambre. » Clovis aban-
donna alors les amulettes, insignes du paganisme, qu’il portait au cou. Ce document n’est
pas une source­de l’histoire car il a été réalisé neuf siècles après les faits.
Question 4. Décrire le baptême : les personnes présentes sont Clovis, sa femme Clotilde,
des évêques dont l’évêque de Reims, saint Rémi. Leur habillement est constitué d’amples
robes couvrant tout le corps. L’évêque saint Rémi place la couronne sur la tête du roi, les
autres personnes assistent. On reconnaît Clovis par la couronne. On reconnaît saint Rémi
à son auréole. L’auréole est un cercle qui entoure la tête des saints.
Question 5. La question permet de se rappeler que les Gallo-Romains étaient en grande
partie chrétiens.
Question 6. Le baptême a eu lieu en 496 (l’une des dates à retenir à l’école primaire).
Au-delà de l’anecdote, l’affaire du vase de Soissons témoigne à la fois de la montée en
puissance de l’autorité royale et de l’alliance que, très tôt, les Francs ont nouée avec
l’Église :
En arrivant à Soissons, Clovis dit aux soldats : « Je vous prie de bien vouloir me donner
ce vase. » À ces mots, les soldats répondirent : « Glorieux roi, tout ce que nous voyons
ici est à toi. » Mais l’un des soldats, jaloux, brandit sa hache et frappa le vase. Un an
s’étant passé, le roi fit rassembler toute sa troupe, chacun devant montrer ses armes
bien entretenues. Il arriva devant celui qui avait frappé le vase et lui dit : « Personne n’a
d’armes aussi mal tenues que les tiennes. » Et, saisissant sa hache, il la jeta à terre.
Le soldat s’inclina pour la ramasser. Alors le roi, levant la sienne à deux mains, la lui
enfonça dans le crâne en disant : « Voilà ce que tu as fait au vase de Soissons. »
D’après Grégoire de Tours, vie siècle

C. Le royaume des Francs


■■Carte : le royaume des Francs sous le règne de Clovis.
Question 7. Les Francs ont migré vers le sud et un peu vers l’est.

8
Question 8. Les élèves nomment la Gaule, éventuellement la France.

D. Les Mérovingiens
■■Le partage du royaume de Clovis entre ses quatre fils : Metz pour Theodoric, Soissons pour
Clothaire, Orléans pour Clodomir et Paris pour Childebert, miniature tirée de Chronique des Rois
de France, xve siècle, musée Condé, Chantilly.
À la mort de Clovis en 511, ses descendants, les Mérovingiens, du nom de Mérovée, le
grand-père supposé de Clovis, se partagèrent le royaume franc et s’affrontèrent dans
des guerres incessantes. Les Mérovingiens s’appauvrirent en distribuant leurs terres et
perdirent tout pouvoir au profit du maire du palais. Au viie siècle, les Mérovingiens n’avaient
plus aucune autorité.
Le roi devait se contenter de son titre, de siéger sur son trône, la chevelure et la barbe
pendantes, de transmettre les ordres qu’on lui avait dictés. Il ne possédait qu’un très
petit domaine, avec une maison et quelques serviteurs, peu nombreux. Quand il se
déplaçait, il montait dans une voiture attelée à des bœufs. Toutes les décisions étaient
prises par le maire du palais.
D’après Eginhard, ixe siècle
Question 9. Les élèves nomment Soissons, Orléans et Paris. L’enseignant les aide pour
Metz.

H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 Question 10. Les


9:29 Page 58 élèves identifient le roi à sa couronne et à son sceptre. Tous sont assis
sur un trône.
Question 11. Entre les quatre villes, le royaume est représenté comme essentiellement
rural.

SÉQUENCE 24 Clovis et les Mérovingiens 481-751


E R CI
CE
EX

LES GUERRIERS FRANCS

CE2 Relie chaque terme à ce qu’il désigne


CM1
sur le dessin de ce guerrier franc:
CM2

bouclier

francisque

poignard

épée

E R CI
CE
EX

LE BAPTÊME DE CLOVIS
9
épée

E R CI

CE
EX
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 9:29
LE BAPTÊME DE CLOVIS
Page 59

CE2 Relie le nom de chaque personne à sa représentation sur le dessin.


CM1
CM2 Clovis Clotilde Saint Rémi Explique le rôle joué par Clotilde,
E R CI
la femme de Clovis, dans la
CE
EX

CLOVIS ET LE ROYAUME FRANC


conversion des Francs.

CE2 Complète la frise chronologique des grandes migrations.


CM1
CM2 1. Colorie en bleu la période du royaume des Francs, à partir de 481 et écris le nom
de cette période.

2. Indique le règne de Clovis en écrivant son nom et les dates correspondantes.

3. Indique par un point rouge le baptême de Clovis en 496.

58 Le Moyen Âge
E R CI
CE
EX

LE ROYAUME FRANC

CE2 Complète la carte.


CM1
CM2 1. Colorie le Royaume franc au début du règne de Clovis en bleu foncé et les territoires
conquis par Clovis en bleu clair.

2. Complète la légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

LÉGENDE

Royaume franc au
début du règne de Clovis
(481)

Royaume franc à la
fin du règne de Clovis
(511)

59 Le Moyen Âge
10
4. Charlemagne

A. Pépin Le Bref puis Charlemagne


■■Statuette équestre en bronze, ancien trésor de la cathédrale de Metz, ixe siècle, conservée au
musée de Louvre, Paris.
On suppose qu’il s’agit de Charlemagne, qui porte dans sa main droite le globe, symbole
de l’universalité du pouvoir impérial, mais il s’agit peut-être aussi de Charles le Chauve.
Question 1. Charlemagne est orné de la couronne impériale, il tient dans sa main le globe,
signe de l’universalité de son pouvoir.

B. Charlemagne et son empire


■■Un seigneur devant l’empereur Charlemagne, 742-814, recevant ses ordres pour une mission,
manuscrit du xve siècle.
Charlemagne divisa son empire en comtés. À Aix, il s’entoura de nombreux « courtisans ».
Il confia des morceaux de territoires à des comtes qu’il nommait et révoquait à son gré.
À partir de 789, il les fit surveiller par les missi dominici (envoyés du maître), envoyés par
deux, un laïc et un ecclésiastique. Il fit de la vassalité (liens qui unissent les individus entre
eux par des obligations réciproques) un des rouages de sa politique.
Voici ce que Charlemagne disait quand il confiait une région à un nouveau comte : « Nous
connaissons ta fidélité et ton sérieux, c’est pourquoi nous te confions le pouvoir dans
cette région. Tu veilleras à ce que les populations franque, romaine, burgonde ou de toute
autre origine vivent en paix. Tu les guideras sur le droit chemin. Tu défendras les veuves
et les orphelins. Tu puniras sévèrement les voleurs et les bandits. Tu feras en sorte que
la population vive en paix, tranquille, heureuse. Tu collecteras chaque année l’argent des
impôts et tu nous le donneras. »
Question 3. Les élèves identifient Charlemagne à sa couronne et à son sceptre.
Question 4. La position à genoux sera retrouvée plus loin dans la cérémonie de l’hommage
page 20. Elle est un signe d’humilité.

C. Le couronnement de Charlemagne


■■Le couronnement ou sacre de Charlemagne par le pape à Rome le 25 décembre de l’an 800,
enluminure tirée des Grandes Chroniques de France, XIVe siècle.
Le sacre a donné à Charlemagne une grande autorité : d’une part, Charlemagne a reçu le
même titre que les empereurs romains d’autrefois ; d’autre part, la cérémonie dirigée par
le pape dans l’église de Rome a indiqué à tous que son pouvoir lui venait de Dieu, donc
ne pouvait pas être contesté. L’empire conquis par les troupes de Charlemagne s’éten-
dait notamment sur la France et l’Allemagne actuelles : on le considère parfois comme
l’ancêtre de l’Union européenne. Mais cette Europe était différente de la nôtre : elle n’était
pas créée par la volonté des peuples de se rassembler, mais construite par la force d’un
seul peuple, celui des Francs.
Tous se réunirent dans la basilique à l’occa­sion de la fête de Noël, le 25 décembre. Le
pape couronna de ses propres mains le roi en lui posant une couronne. Alors la foule
massée dans l’église Saint-Pierre de Rome s’exclama : « à Charles très pieux, cou-
ronné par Dieu, grand et pacifique empereur, vie et victoire ! » Cette accla­ma­tion se fit
entendre trois fois. Immédia­tement après, le pape mit de l’huile sainte sur le front de
Charles.
D’après le Livre pontifical, 800

11
Question 5. Décrire la scène : le pape Léon III, les évêques, Charlemagne à genoux, les
mains jointes, la couronne.
Question 6. La coiffe du pape est une « mitre » : elle ressemble à celle de saint Rémi page 8.
Question 7. Le pape pose une couronne sur la tête de Charlemagne : il couronne
Charlemagne.
Question 8. Cette date est l’une de celles que les élèves doivent retenir à l’école primaire.

D. Le déclin de l’empire Histoire des arts


■■Broderie de la Reine Mathilde dite « Tapisserie de Bayeux », partie représentant la suite de
la bataille d’Hastings, cavaliers et chevaux tombant à la renverse, xie siècle, Bayeux, musée de la
Tapisserie.
La « tapisserie de Bayeux » est une immense broderie racontant no­tamment l’invasion de
la Normandie par des populations venues du Nord de l’Europe. Elle est constituée de neuf
panneaux en lin, d’une longueur d’environ 68,30 mètres et large d’environ 50 centimètres.
Après la mort de Charlemagne, ses descendants se partagèrent l’empire (traité de Verdun
en 843) : des trois royaumes créés, deux perdurèrent qui donnèrent nais­sance, progres-
sivement, à la France et à l’Allemagne. À partir du viiie siècle, les Normands ou Vikings,
venus du nord de l’Europe, ont longé les côtes françaises et remonté le cours des fleuves,
pillé de nombreuses villes et provoqué la panique chez les habitants. Divisés et affaiblis,
les Carolingiens ne parvinrent pas à protéger ces royaumes des invasions, des guerres
et des pillages : le lien d’autorité entre le roi et ses sujets se distendit, tandis que les
populations se tournaient vers les comtes et les marquis pour leur défense : ainsi naquit
la féodalité, fondée sur une demande­de protection.
Question 10. Les élèves identifient des lances et des épées.
Question 11. L’artiste a montré la violence de cette conquête par l’illustration de la chute
des personnes et des chevaux.
Question 12. Les élèves identifient bien « la tapisserie de Bayeux » comme une broderie,
un dessin réalisé avec une aiguille et du fil sur une étoffe et qui forme comme un relief
sur le tissu.

12
Histoires d’histoire

Pourquoi parle-on encore du baptême de Clovis ?


■■Baptême de Clovis, sculpture sur ivoire, ixe siècle.
Par son baptême, Clovis a obtenu le soutien des chrétiens, notamment celui du clergé,
très influent. Cela l’a aidé à obtenir le soutien des populations dans son combat contre
les Wisigoths et les Burgondes. La conversion des Francs fit progresser le christianisme
dans le pays et assit l’alliance du pouvoir royal avec l’Église, « le roi protégeant l’Église
et l’Église protégeant le roi ».

Est-ce à cause de Charlemagne que tu vas à l’école ?


■■Enluminure représentant un moine enseignant la lecture aux enfants, tirée de la Bible histo-
riée, xve siècle, bibliothèque Mazarine, Paris.
Jusqu’au xie siècle, la plupart des écoles étaient tenues par les moines et les évêques.
Elles accueillaient les enfants, en grande majorité des garçons destinés à entrer dans le
clergé. Les écoles paroissiales étaient rares. La pédagogie était sommaire, l’apprentis-
sage reposant sur un travail de mémoire. Les châtiments corporels étaient de mise. Si
les grands maîtres enseignaient l’arithmétique, l’astronomie, la musique ou la médecine,
les autres enseignaient surtout le latin. Le xiie siècle connut une véritable « révolution
scolaire » avec l’apparition de nombreuses écoles urbaines, qui offrirent un enseignement
laïc et diversifié.

Qui était le « bon roi Dagobert » ? Histoire des arts


■■Saint Amand à la cour du roi Dagobert Ier (605-639), xiie siècle, manuscrit tiré des Vies des
saints, abbaye de Saint Amand, conservé à la bibliothèque municipale de Valenciennes.

je réfléchis
Question 1. Clovis a rassemblé les Francs sous son autorité et conquis la majeure partie
de la Gaule, alors que ses fils se sont partagé le royaume et ont peu à peu perdu toute
autorité.
Question 2. La question permet de montrer la continuité dans l’organisation de l’État avec
néanmoins des différences (plus d’empereur, plus de seigneur).

13
5. La société au Moyen Âge

A. Une société rurale Histoire des arts


■■Le mois d’août, miniature tirée des Très Riches Heures du duc de Berry, xve siècle : elle repré-
sente une scène au mois d’août, aux pieds du château d’Étampes.
Les Très Riches Heures du duc de Berry (xve siècle) est l’un des plus beaux ouvrages manus-
crits du Moyen Âge. Il a été commandé en 1412 par le duc Jean de Berry (1340-1416) et
achevé 70 ans plus tard (1412-1489) par différents artistes : les frères Paul, Herman et
Jean de Limbourg, trois orfèvres de renom, morts avant d’avoir achevé l’ouvrage, puis
Barthélemy d’Eyck vers 1440, Jean Colombe de 1485 à 1489, chacun ayant travaillé dans
un style différent. Achevé après le décès de son commanditaire, l’ouvrage a été découvert
en 1855 dans un pensionnat près de Genève et est conservé au musée de Chantilly.
Question 1. Les élèves identifient la campagne. La construction à l’arrière-plan du paysage
est un château fort.
Question 2. Les personnes devant partent à la chasse tandis qu’à l’arrière-plan, on distingue
des baigneurs, des paysans qui moissonnent…

B. Une société organisée en trois ordres


■■Reconstitution

Au Moyen Âge, la plupart des Français, paysans, artisans, commerçants, seigneurs,


prêtres, évêques… habitaient à la campagne : la France était alors un pays essentielle-
ment rural. Les villes étaient petites et peu nombreuses. La société médiévale était fondée
sur le principe d’une « volonté divine » : « La maison de Dieu que l’on croit une est triple :
les uns prient, les autres combattent, les autres enfin travaillent. Ces trois parties qui
coexistent ne souffrent pas d’être disjointes ; les services rendus par l’une sont la condi-
tion des œuvres des deux autres. » (Adalbéron, 1030) La société française au Moyen Âge
était organisée en trois « ordres » : ceux qui travaillaient (les paysans, les artisans et les
marchands) ; ceux qui combattaient (les seigneurs et les chevaliers) ; ceux qui priaient (le
clergé). La société était inégalitaire. Ceux qui travaillaient n’avaient aucun droit ; la plu-
part travaillaient durement et vivaient pauvrement. En revanche, les grands seigneurs et
le haut clergé vivaient dans le luxe. Ils imposaient leur volonté au reste de la population.
Question 3. Les élèves font le lien avec l’organisation de la société gauloise (guerriers,
druides, peuple) et, comme à cette époque, le groupe le plus nombreux est celui du peuple.
Question 4. Le clergé prie pour le salut des âmes de tous, la noblesse défend les deux autres
ordres et les paysans produisent la nourriture pour tout le monde.

C. Une époque pleine de dangers


■■Pillage d’une ville et meurtre de villageois, tiré du prologue de Cas des Nobles Hommes et
Femmes, de Giovanni Boccaccio, traduit par Laurent de Premierfait, 1465, musée Condé à Chan-
tilly. Ce document illustre les pillages et les violences dont le Moyen Âge a été souvent le théâtre.
Question 5. Les élèves décrivent la scène et racontent, éventuellement en imaginant ce qui
se passe. Ils identifient les chevaliers (ou soldats) en armes, les paysans (qui travaillent
la terre) et le prêtre (en blanc).
■■Un habitant de Paris a tenu un journal dans lequel il raconte deux famines. D’après le Journal
d’un bourgeois de Paris, xve siècle.
■■La peste noire, détail d’un manuscrit du xive siècle, Biblioteca Nazionale Marciana, Venise.
Question 8. Les cadavres victimes de l’épidémie sont emmenés hors des murs de la ville
et brûlés pour éviter la propagation de l’épidémie.

14
SÉQUENCE 26 La société au Moyen Âge
E R CI

CE
EX
LES TROIS ORDRES

CE2 Place chacun dans l’ordre de la société qui convient:


CM1
CM2 moine, artisan, chevalier, paysan, seigneur, prêtre, marchand

ceux qui travaillent : ceux qui prient : ceux qui combattent :

– – –

– – –

E R CI
CE
EX

LES FEMMES AU MOYEN ÂGE

CM1 Souligne les phrases qui décrivent la réalité concernant les femmes au Moyen Âge.
CM2
1. Les femmes avaient le droit de choisir librement leur mari.

2. Les religieuses étaient des femmes qui avaient librement choisi de vivre dans

un couvent.

3. Les femmes du Moyen Âge pouvaient librement choisir un métier.

4. Les femmes de paysans, d’artisans et de commerçants devaient aider leur mari dans
leur métier.

5. Les femmes du Moyen Âge s’occupaient seules des enfants, sans l’aide des hommes.

6. Les hommes et les femmes partageaient les tâches ménagères (ménage, cuisine…).

7. Les femmes étaient considérées comme les égales des hommes.

8. Les femmes de seigneurs s’occupaient de tout pendant que leur mari était à la guerre.

64 Le Moyen Âge

15
6. Les paysans au Moyen Âge
Au Moyen Âge, la plupart des Français habitaient à la campagne et étaient des paysans.

A. Une agriculture rudimentaire


■■Série de quatre enluminures tirées d’un calendrier agricole, Martyrologe d’Usuard, vers
1270. Chaque enluminure représente un mois : fauchage de l’herbe (juin), vendanges (octobre),
semailles (septembre : blé d’hiver), moisson à la faucille (juillet).
Question 1. En haut à gauche : le paysan fauche. En haut à droite : le paysan sème. En bas à
gauche : un paysan moissonne. En bas à droite : ce sont les vendanges. Décrire les vête-
ments, leurs couleurs, les châteaux…
Question 2. Décrire les outils et le matériel utilisé : une faux à long manche, une hotte et un
tonneau, un tissu noué pour les semailles et une faucille à main. Ces outils sont rudimen-
taires, ce qui suppose qu’une seule personne ne peut pas semer et récolter beaucoup :
les rendements sont donc peu importants.
Question 3. La question permet aux élèves de faire le lien entre les moyens techniques
utilisés et les rendements agricoles, donc le niveau des récoltes.
Question 4. Les élèves comprennent que les faibles rendements entraînent un faible niveau
de vie.

B. Des paysans écrasés par les charges


■■La Complainte des vilains de Verson (Normandie), poème chanté du xiiie siècle.
Le terme « vilains » signifie paysans libres, par opposition aux serfs qui étaient des pay-
sans attachés à leur terre et pouvaient être vendus avec elle par leur seigneur.
Les paysans dépendaient de leur seigneur, auquel ils devaient totale obéissance. Dans les
seigneuries foncières, le seigneur était un grand propriétaire qui exploitait une partie de
son domaine (la réserve) et concédait le reste aux paysans, en échange d’une redevance
foncière (le cens) et de journées de travail sur la réserve (les corvées). En plus du cens et
de la corvée, les paysans étaient soumis à d’autres redevances : le chevage (redevance sur
la personne et non sur les biens), la mainmorte (taxe payée par les héritiers d’un défunt
pour garder l’héritage), le formariage (taxe pour obtenir le droit de contracter un mariage­
hors de la seigneurie ou avec une personne de condition différente), la dîme (un dixième
des récoltes et des revenus au profit de l’Église).
Question 5. Les élèves énumèrent les charges que les paysans doivent au seigneur : une
part des récoltes, un porc sur huit en leur possession, l’impôt, la corvée (dont on comprend
dans la suite du texte qu’il s’agit d’un labour à l’hiver) sur les terres du seigneur, des
moutons, la corvée de labour au printemps, et la taxe pour l’usage du moulin ou du four. Il
n’est pas explicitement dit que les autres activités (faucher, couper les arbres) sont à faire
pour le seigneur, mais on peut le supposer. La réponse peut être organisée en tableau :

En argent l’impôt, les taxes pour utiliser le moulin et le four


En nature une partie des récoltes, des porcs, des moutons
En temps une corvée de labour en hiver, une corvée de labour au printemps

C. Une vie de misère


■■Miniature représentant le mois de février et tirée du Breviarium Grimani, école flamande, vers
1515, Biblioteca Marciana à Venise.
Question 7. L’activité agricole est ralentie en hiver mais les élèves repèrent des indices :

16
élevage (cochon, volaille), production de vin (présence de tonneaux) et de blé (sans doute
transportée par l’âne à l’arrière-plan).
Question 8. Le moulin servait à moudre le grain pour le transformer en farine.
Question 9. Quand les récoltes étaient insuffisantes ou quand les charges étaient trop
lourdes, les paysans ne disposaient pas de suffisamment de nourriture pour vivre et
devaient faire face à la famine (faire le lien avec le texte de la page 15).

D. Les progrès de l’agriculture


■■Enluminure tirée du Livre des régimes des princes de Gilles de Rome, xive  siècle : la herse, la
charrue à lame métallique et à versoir, le collier d’épaule.
Aux xie, xiie et xiiie siècles, la France a connu une révolution agricole sans précédent, laquelle
se traduisit par la multiplication et la diffusion de nouveaux instruments de production :
la grande faux à deux mains, la charrue (qui ne se contente­pas de creuser un sillon mais
retourne le sol), la herse… Grâce à la faux et aux chariots, la récolte, le sto­ckage du foin
et le transport des pailles permirent de faire passer l’hiver à un troupeau plus important,
donc d’accumuler une quantité de fumier sans précédent. Le paysage agraire se modifia
en conséquence : les champs furent allongés pour permettre la manœuvre des charrues ;
le cheptel devint plus nombreux et mieux nourri ; les attelages furent plus lourds, les
harnais perfectionnés ; de nouveaux bâtiments furent édifiés : étables, fenils, granges… ;
les champs de céréales furent mieux désherbés grâce au labour systématique et à l’usage
de la herse, et mieux fumés grâce à l’accroissement du bétail et du fumier disponible ; les
récoltes doublèrent. Les paysans bénéficièrent largement de cet essor de la production
rurale, qui améliora l’alimentation (fèves, pois, pain avec de la farine de céréales, produits
de l’élevage) et entraîna une élévation générale du niveau de vie.
Question 10. Faire observer et décrire le document. Relever les indices de la présence du
seigneur (château, moulin…), classer les activités (préparation du terrain avec la taille des
arbres, labourage et hersage ; production avec les semailles et l’élevage des moutons ;
au centre : taille de pierre).
Question 11. Identifier les parties de la charrue et la distinguer de l’araire de l’antiquité (qui
creusait un sillon dans la terre mais ne la retournait pas). Décrire : la herse aère la terre
avant les semailles. Le collier d’épaule permettait de faire tirer une lourde charge (herse,
charrue) par un animal. La charrue dispose d’une lame métallique qui trace un sillon et
d’un versoir qui retourne la terre.
Question 12. La lame de la charrue en métal entrait profondément dans le sol, puis le soc
retournait la terre, la préparant mieux à l’ensemencement. Comprendre qu’à partir de
là, les récoltes ont augmenté, la population paysanne a été mieux nourrie, ses conditions
de vie se sont améliorées.

17
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 9:29 Page 65

SÉQUENCE 27 Les paysans au Moyen Âge


E R CI

CE
EX
Les paysans au Moyen Âge
SÉQUENCE 27 DE LOURDES CHARGES

E R CI

CE
EX
CM1 Relie chacune de cesDE
charges à sa
LOURDES définition.
CHARGES
CM2
la dîme • • une somme à verser pour utiliser le moulin, le four ou le pressoir
CM1 Relie chacune de ces charges à sa définition.
CM2
la redevance • • un impôt en argent à verser à l’Église
la dîme • • une somme à verser pour utiliser le moulin, le four ou le pressoir
la corvéela •redevance• •des jours
• undeimpôt
travail
en à effectuer
argent surà les
à verser terres du seigneur
l’Église

les taxes •la corvée• •une somme


• des d’argent ou une
jours de travail partie de
à effectuer surlalesrécolte en seigneur
terres du échange
les taxes •d’une terre
• uneàsomme
cultiverd’argent ou une partie de la récolte en échange
d’une terre à cultiver
E R CI
CE
EX

I RC
LAE VIE DES PAYSANS
CE
EX

LA VIE DES PAYSANS

CE2 Relie chaqueRelie


CE2
légende à la partie correspondante sur le dessin.
chaque légende à la partie correspondante sur le dessin.
CM1 CM1
CM2 Entoure
CM2
les Entoure
élémentsles pour lesquels
éléments les paysans
pour lesquels payent
les paysans une redevance
payent auau
une redevance seigneur.
seigneur.

1. le château 1. le château 2. l’église


2. l’église lelemoulin
3. 3. moulin

4. le forgeron 5. le pressoir 6. le puits 7. le four


65 Le Moyen Âge

4. le forgeron 5. le pressoir 6. le puits 7. le four


65 Le Moyen Âge

18
Histoires d’histoire

Pourquoi certaines personnes se promenaient-elles


en faisant sonner une cloche ?
■■Un lépreux au visage ravagé et aux membres mutilés sonne la cloche, miniature tirée d’un
pontifical de 1400 environ, The British Library.
Question 1. La lèpre est toujours présente dans de nombreux pays du tiers-monde.

Les Européens connaissaient-ils le monde ?


■■Arrivée de Marco Polo sur l’île de Formose en Chine (Taïwan de nos jours), 1271, enluminure
tirée du Livre des Merveilles du Monde (rapport de voyages 1298-1299), xve  siècle, bibliothèque
nationale de France à Paris.
De 1271 à 1295, un jeune marchand italien, Marco Polo, effectua un voyage en Extrême-
Orient, région alors inconnue des Européens. Parti d’Acre près de Venise, il navigua vers
Constantinople puis dans la mer Noire avant de regagner la terre. Il chemina jusqu’à
Tabriz, traversa le désert de Gobi et arriva à Beijing (Pékin) en 1275. Il séjourna seize
années en Chine, où il aurait travaillé pour le compte du Grand Khan (empereur de Chine).
En 1291, il prit le chemin du retour. Parti par bateau de Caiton, il contourna l’Asie du
Sud-Est, passa entre l’Inde et l’île de Ceylan puis remonta vers Ormuz. De là, il suivit une
route jusqu’à Bagdad puis jusqu’à la mer Noire. Un autre bateau lui permit de regagner
la Méditerranée et de revenir à Venise.
Le Grand Khan possède un palais d’hiver. Les murs des salles sont couverts d’argent
et d’or ; de fines ciselures représentent des lions et des dragons, des animaux et des
oiseaux, des histoires de dames et de guerriers et des histoires de combat. Les toits
sont faits de telle sorte que l’on n’y voit rien qu’argent et or et peintures. Ils sont si
vernissés qu’ils resplendissent comme du cristal et qu’on les voit luire de loin. Sur
chaque façade, on trouve un grand escalier de marbre. La grande salle est si vaste que
6 000 personnes pourraient y manger en même temps. Le palais compte­400 chambres.
Derrière le palais, il y a de grandes maisons, des chambres et des salles où le Khan met
ses affaires personnelles, tout son trésor, son or, son argent, ses pierres précieuses,
ses perles et sa vaisselle d’or et d’argent.
D’après Marco Polo, Le Livre des merveilles, xiiie siècle
Question 2. Les élèves imaginent la stupéfaction des Européens découvrant l’existence de
ces animaux exotiques.

D’où vient ton nom de famille ?


■■Pépin le Bref combattant le lion, Initiale A ornée tirée de Berthe au grand pied, de Adenet le
Roi, enluminé par Maître Jean de Papeleu, 1285-1292.
Né vers 715 et fils de Charles Martel, le maire de palais qui avait arrêté les Arabes à Poitiers,
Pépin le Bref (son surnom lui vient de sa petite taille), devint, avec son frère Carloman, maire
de palais à la mort de leur père, en 741, puis seul maître à bord quand son frère se retira
dans un monastère, en 747. Le dernier roi mérovingien, Childéric III, n’ayant aucun pouvoir
réel, Pépin le Bref organisa un « coup d’État » avec l’accord du pape (moyennant une alliance
militaire), se fit « élire » par les grands du royaume puis sacrer avec l’huile sainte en 754. De
760 à sa mort, en 768, il pacifia le royaume et partagea son royaume entre ses fils légitimes,
Charles (le futur Charlemagne) et Carloman.
Question 3. La question aide les élèves à bien comprendre comment les noms de famille
se sont peu à peu constitués.

19
Question 4. Pour ceux qui le souhaitent, la question peut donner lieu à une recherche.
Question 5. Les élèves travaillent à partir de leurs prénoms, de leur nom de famille ou du
surnom qu’ils se sont choisi lors de la question précédente, en y ajoutant le suffixe -iens
ou -ingiens.

je réfléchis
Question 1. La question invite les élèves à comprendre qu’une telle organisation de la so-
ciété serait impossible de nos jours car contraire aux droits de l’homme énoncés en 1789
(l’égalité entre tous).
Question 2. De nos jours, les agriculteurs utilisent des engins plus performants mais aussi
l’informatique. Ils ne dépendent plus d’un seigneur. Leur vie, même difficile, est plus
confortable que celle des paysans du Moyen Âge.
Question 3. En lien avec les documents de la page 15, des élèves constatent qu’ils ont peu
de risques de se faire assassiner par un chevalier, ou de mourir de la peste. En revanche,
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 les
9:30agressions
Page 92 physiques et les meurtres, même beaucoup plus rares au Moyen Âge,
existent toujours ainsi que les vols, les pillages, les morts par le froid, et les épidémies.

E R CI
CE
EX

LES PROGRÈS DE L’AGRICULTURE AU MOYEN ÂGE

CE2 Entoure en bleu les outils traditionnels et en rouge les outils inventés au Moyen Âge :
CM1
CM2 la herse, la charrue, le collier d’épaule.

E R CI
20
CE
EX

LES PROGRÈS DE LA NAVIGATION


E R CI

CE
EX
LE VOYAGE DE MARCO POLO

CM1 Lis le texte et trace sur la carte le voyage effectué par Marco Polo.
CM2
De 1271 à 1295, un jeune marchand de Venise, Marco Polo, effectua un voyage vers la
Chine, alors inconnue des Européens. Parti de Venise, il navigua vers Constantinople puis
dans la mer Noire avant de regagner la terre. Il chemina jusqu’à Tabriz, traversa le désert
de Gobi et arriva à Beijing (Pékin) en 1275. Il séjourna seize années en Chine, où il aurait
travaillé pour le compte du Grand Khan (empereur de Chine). En 1291, il prit le chemin du
retour. Parti par bateau de Caiton, il contourna l’Asie du Sud-Est, passa entre l’Inde et l’île
de Ceylan puis remonta vers Ormuz. De là, il suivit une route jusqu’à Bagdad puis jusqu’à
la mer Noire. Un autre bateau lui permit de regagner la Méditerranée et de revenir à
Venise.

TITRE :

CM1 Lis le texte et applique L’empereur de Chine possède un palais d’hiver. Les murs des salles
CM2
les consignes. sont couverts d’argent et d’or ; de fines ciselures représentent des
1. Souligne en rouge lions et des dragons, des animaux et des oiseaux, des histoires de
les mots qui montrent dames et de guerriers et des histoires de combat. Les toits sont faits
la richesse du Grand Khan. de telle sorte que l’on n’y voit rien qu’argent et or et peintures. Ils
resplendissent comme du cristal et on les voit luire de loin. Sur
2. Souligne en vert
chaque façade, on trouve un grand escalier de marbre. La grande
les mots et les passages
salle est si vaste que 6 000 personnes pourraient y manger en même
qui évoquent la taille
temps. Le palais compte 400 chambres. Derrière le palais, il y a de
du palais.
grandes maisons, des chambres et des salles où l’empereur met ses
3. Souligne en bleu affaires personnelles, son trésor, son or, son argent, ses pierres pré-
les mots qui indiquent cieuses, ses perles et sa vaisselle d’or et d’argent.
la beauté du lieu. D’après Marco Polo, Le Livre des merveilles, XIIIe siècle.

85 Le Moyen Âge
21
7. Les seigneurs et la féodalité

A. Les seigneurs et la guerre


■■La bataille de Bouvines en 1214, enluminure du xive siècle, bibliothèque nationale de France,
Paris.
Question 1. Décrire l’équipement des chevaliers et relever ce qui servait à les protéger et
ce qui servait à combattre­. Chaque combattant porte : une cotte de mailles qui dépasse
des tuniques ; un heaume­, argenté ou doré, qui couvre la tête ; un écu (on ne voit que ceux
des chevaliers de droite, ceux des chevaliers de gauche étant cachés) doré avec un lion
dessus ; une épée (on en voit cinq) et des éperons. Le combat est violent.
Question 2. Violent, agressif, intense, puissant…
Question 3. Les blasons des combattants sont ceux des rois de France (fleurs de lys sur
fond bleu) et d’Angleterre (léopards sur fond jaune) : il s’agit sans doute d’un épisode de
la guerre de Cent Ans. L’auteur de l’enluminure a placé une couronne pour désigner le
roi de France.

B. La féodalité
■■Alfonso II d’Aragon. Liber feudorum maior, Archives Corona, Barcelone.
L’hommage est la cérémonie au cours de laquelle se noue le lien entre un seigneur et son
vassal. La cérémonie se déroulait en deux étapes majeures. Le futur vassal se présen-
tait tête nue, sans armes. Il s’agenouillait, ses mains dans celles du seigneur, geste qui
suffisait à créer des liens de subordination. Le vassal jurait ensuite fidélité, sur des livres
saints ou des reliques, en précisant la nature de son engagement envers son seigneur.
Au xie siècle, ce serment devint la partie essentielle de l’hommage. L’hommage créait une
union étroite entre le seigneur et le vassal.
Le comte demanda au seigneur s’il voulait devenir son vassal. Celui-ci répondit : « Je le
veux. » Ses mains étant jointes dans celles du comte, ils s’allièrent par une accolade.
Puis le seigneur dit : « Je m’engage en ma foi à être fidèle au comte Guillaume et à lui
garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie. » Il
jura cela plusieurs fois, la troisième fois sur la relique des saints. Ensuite, à l’aide d’une
baguette qu’il tenait à la main, le comte en fit son vassal.
D’après Galbert de Bruges, Le Meurtre de Charles le Bon, vers 1127
Le terme « féodalité », qui vient du latin feodum (fief) et date du xviie siècle (donc bien après
le Moyen Âge), sert à désigner tantôt le système de relations fondé sur l’existence de fiefs
concédés par des seigneurs à des vassaux, en échange de services (y compris l’appropria-
tion de la puissance publique par des seigneurs de tout rang, laïcs ou ecclésiastiques),
tantôt seulement les relations qui unissent les membres de la société bénéficiant de ce
système, à savoir les seigneurs et leurs vassaux.

C. Les châteaux forts Histoire des arts


■■Le château fort de Bonaguil construit au xiiie siècle, dans le Sud de la France, puis restauré et
renforcé au xve siècle pour devenir une forteresse imprenable.
Le château possède cinq tours d’où les guetteurs pouvaient surveiller les environs et
annoncer l’arrivée éventuelle des troupes ennemies. Le château est protégé par un mur
de 4 mètres d’épaisseur, culminant à 40 mètres de hauteur. Si des ennemis parvenaient à
le franchir, ils devaient encore attaquer le château lui-même pendant que ses défenseurs
les criblaient de flèches. Haut de 30 mètres, le donjon surplombe le paysage. Il rappelait

22
aux paysans la puissance du seigneur et permettait aux soldats de guetter alentour. Le
donjon servait de dernier refuge, en cas d’attaque. Les portes du château étaient fermées
par des ponts-levis, que l’on abaissait pour passer et que l’on relevait en cas d’attaque­. Les
accès étaient limités par d’étroits couloirs tortueux, qui rendaient impos­sible l’utilisation
d’un « bélier » ou d’un canon. Pour rendre les assauts difficiles et dissuader les ennemis
d’attaquer, le château fort a été construit sur une hauteur.
Question 6. Située sur une hauteur, le château fort est plus difficile à atteindre pour les
assaillants. Il permet aux gens du château de bien surveiller les alentours dans l’attente
d’une attaque.
Question 7. Les hauts murs sont plus difficiles à franchir. Les murs épais sont difficiles à
abattre (débuts de l’artillerie durant le Moyen Âge), voir page 44 du manuel.
■■Prise d‘un château fort, miniature tirée de l’Enfance d’Ogier, xiie siècle, bibliothèque nationale
de France, Paris.
Question préalable. Les élèves décrivent éventuellement le château, ses murs fortifiés, le
pont-levis, le fossé qui l’entoure. Ils décrivent les soldats armés d’arcs (arbalètes) et de
canons.
Question 9. Les soldats tentent d’entrer dans le château à l’aide d’échelles, qui leur per-
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07mettent de monter
9:29 Page 68 par-dessus les murs fortifiés.
10. Leur
Question8/05/07
H3.qxd:H3.qxd
attaque est rendue difficile par le fait que les soldats présents dans le
9:29 Page 68
château se trouvent au-dessus d’eux pour les viser.

E R CI
CE
EX

R CI
LES
E
CHÂTEAUX FORTS
CE
EX

LES CHÂTEAUX FORTS

CE2
CE2
Place les mots suivants sur le dessin (aide-toi d’un dictionnaire):
Place les mots suivants sur le dessin (aide-toi d’un dictionnaire):
CM1 CM1
CM2 meurtrière, créneau, donjon,
meurtrière, pont-levis,
créneau, rempart,
donjon, pont-levis, tour, fossé,
rempart, chemin
tour, fossé, de ronde.
chemin de ronde.
CM2

1. 1. 2. 2. 3. 3. 4. 4.

5. 6. 7. 8.

5. 6. E R CI 7. 8.
23
CE
EX

LES CHÂTEAUX FORTS


SÉQUENCE 28 Les seigneurs et leurs châteaux
E R CI

CE
EX
LA FÉODALITÉ

CM1 Complète ce schéma représentant la féodalité, avec les mots suivants :


CM2
vassaux, suzerain, domaine, hommage, comte, seigneur, fidélité

1. Le

est le :

il confie un

à chaque .

qui devient son vassal.

2. Les

lui rendent

et prêtent serment de

à leur suzerain.

E R CI
Le comte demanda au sei-
CE
EX

LA FÉODALITÉ
gneur s’il voulait devenir
son vassal. Celui-ci répon-
CE2 Lis le texte et applique les consignes.
dit : « Je le veux. » Ses
CM1
CM2 1. Souligne en rouge les paroles que prononce le seigneur. mains étant jointes dans
celles du comte, ils s’alliè-
2. Entoure les passages qui montrent le rôle de la religion
rent par un baiser. Puis le
dans cette cérémonie.
seigneur dit : « Je promets
3. Quels sont les trois gestes faits par le seigneur pendant en ma foi d’être fidèle à
cette cérémonie ? (fais une phrase à chaque fois) partir de cet instant au
comte Guillaume et de lui

garder contre tous et
entièrement mon hom-
– mage, de bonne foi et sans
tromperie. » Il jura cela sur
la relique des saints.
– Ensuite, le comte en fit
son vassal.
D’après Galbert de Bruges, XIIe siècle

67 Le Moyen Âge

24
8. Les chevaliers

A. Des guerriers à cheval


■■Chevalier avec les armes de la ville de Prato (Toscane), miniature de Pacino di Buonaguida
tirée d’un manuscrit de Convenevole da Prato adressé à Robert d’Anjou, roi de Naples, vers 1335-
1340, The British Library.
Question 1. Lors des combats, les chevaliers portaient : un haubert ou cotte de mailles,
sorte de tunique en métal ; un heaume (casque) ; un écu (bouclier) ; une épée ; générale-
ment des éperons, pour diriger leurs chevaux.
Question 3. Comprendre que le mot chevalier est de la même famille que le mot cheval.

B. L’adoubement
■■Adoubement d’un chevalier, enluminure du xive siècle.
Il fallait de longues années pour devenir chevalier. Le garçon commençait, dès l’âge de
huit ans, à apprendre la danse, le chant, la lecture, l’écriture ; plus tard, il apprenait à
monter à cheval, à se servir des armes et à se battre. Vers quatorze ans, il devenait che-
valier lors de la cérémonie de remise des armes : l’adoubement. À l’origine, le geste était
simple et profane : un coup du plat de l’épée sur l’épaule, donné par un parrain (la colée).
Puis il s’est entouré d’un rituel sacré. La cérémonie de l’adoubement était précédée d’un
bain purificateur, d’une veillée de prières et d’une messe. La cérémonie proprement dite
était ponctuée par la bénédiction de l’épée, déposée sur l’autel et remise au chevalier
par un ecclésiastique. Elle se terminait par la remise des éperons puis la présentation
de son destrier au nouvel adoubé, cheval sur lequel il montait tout armé pour montrer
ses qualités et sa bravoure.
Question préalable. Décrire la scène : les tentes et l’es­trade ; les personnages : l’adoubé en
rouge, les mains jointes vers le ciel, quatre chevaliers sur l‘estrade, lui remettant son
équipement (épée, éperons, heaume et écu), deux troubadours faisant de la musique pour
animer la fête, deux spectateurs (dont une femme) à droite.
Question 5. On remet au nouveau chevalier une épée (pour combattre), des éperons (pour
monter à cheval), un heaume et un écu (pour se protéger).
Question 6. On lui remet des éperons pour qu’il dirige son cheval.
Question 7. L’adoubement est une fête : des troubadours l’animent par la musique, des
spectateurs sont présents.

C. Les tournois Histoire des arts


■■Le roi Richier désarçonnant Guichart de la Morée au cours d’un tournoi, miniature tirée de
Renaut de Montauban ou les Quatre fils Aymon, enluminure de David Aubert, vers 1462-1470, biblio-
thèque de l’Arsenal, Paris.
Les tournois, pratiqués dans la moitié nord de la France, dont on ne trouve mention qu’à
partir du xie siècle, ont d’abord été de véritables batailles rangées entre deux équipes,
menées par quelques grands seigneurs, des chevaliers (parfois plusieurs centaines),
venus seuls ou en groupes, regroupés sous une même bannière ou réunis par affinité ou
par origine. À partir du xiie siècle, les tournois sont devenus de véritables spectacles, des
fêtes appréciées de la noblesse et orchestrées selon une « mise en scène » et des codes
précis. Ils se déroulaient dans les lices ou aux abords immédiats du château, parfois
dans les « Marches », à la lisière des domaines de deux grands du royaume. Ils attiraient
notamment les jeunes chevaliers sans fief et désargentés.

25
Question 9. Durant cette joute, les chevaliers utilisent une lance en bois, qui n’est pas leur
arme habituelle.
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07Question 10. Ils
9:29 Page 69 cherchent à désarçonner leur adversaire pour le faire tomber.
Question 11. Ici encore, les élèves relèvent la présence de spectateurs et de musiciens, qui
indique que le tournoi est une fête (spectacle vivant).

D. ELes
R CI
règles de la chevalerie
CE
EX

LE POUVOIR DES SEIGNEURS


■■Serment imposé par l’évêque de Beauvais aux chevaliers de sa région, 1023.
Au x  siècle, les chevaliers étaient des guerriers violents, qui terrorisaient les populations.
e

CE2 Souligne en bleu les droits du seigneur et en rouge ses devoirs envers les paysans.
CM1
L’Église intervint pour canaliser cette violence. Elle proposa aux chevaliers de mettre leurs
CM2 armes au service
1. Le seigneur de la
confie unepaix deàDieu.
terre Laàguerre
cultiver chaquedevint
paysanainsi un instrument
habitant de maintien de
sur ses terres.
la paix, de l’ordre et de la justice. La paix de Dieu est née lors du concile de Charroux, en
2. Le seigneur rend la justice comme il l’entend.
989 : les évêques engagèrent les guerriers à ne pas attaquer les personnes, ni les biens
des clercs
3. Le et des
seigneur pauvres.
protège Les conciles
les paysans en cassuivants
de guerre.amplifièrent les mesures de protection
et4.décidèrent qu’il serait illicite de combattre dans certaines conditions, dans certains
Le seigneur a toute autorité sur les habitants de son domaine.
lieux (aires voisines de sanctuaires), pendant certaines périodes du calendrier liturgique.
Les5. Les paysansdurent
chevaliers payent s’engager
des impôts au
et des taxesde
respect auces
seigneur.
règles par un serment collectif, avec
menace d’excommunication en cas de non-respect.
6. En cas d’attaque, le seigneur doit ouvrir son château aux habitants de son domaine.
L’Église a posé des limites sur la fréquence des combats (on ne pouvait combattre du mer-
7. Les paysans doivent faire la corvée sur les terres du seigneur.
credi au coucher jusqu’au lundi à l’aurore), sur les lieux de combat (pas dans les églises)
et sur les personnes que l’on pouvait attaquer (ni les membres du clergé non armés ni
SÉQUENCE 29 les gens du peuple, en fait seulement « ceux qui combattent »).
Les chevaliers
E R CI
CE
EX

L’ÉQUIPEMENT DU CHEVALIER

CE2 Relie chaque mot à l’élément correspondant sur le dessin de ce chevalier.


CM1
CM2
heaume épée armure écu éperon
(casque) en métal (bouclier)

69 Le Moyen Âge

26
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 9:29 Page 70

E R CI

CE
EX
LA CHEVALERIE

CE2 Explique avec tes propres mots ce qu’est:


CM1
CM2 1. un chevalier :

2. un écuyer :

3. un tournoi :

4. un adoubement :

E R CI
CE
EX

LES RÈGLES DE LA CHEVALERIE

CE2 Lis le texte et applique les consignes. Pour défendre les faibles, assurer la paix et la
CM1
CM2 1. Entoure en vert les adjectifs qui qualifient justice, on choisit les plus grands, les plus
les chevaliers. forts, les plus beaux, les plus agiles, les plus
honnêtes, les plus courageux. Être chevalier
2. Souligne en rouge les interdictions qui leur
reste un lourd devoir. Les chevaliers doivent
sont faites. être bons, ne jamais commettre de traîtrise,
3. Souligne en bleu les personnes et les ils doivent être généreux avec les pauvres,
organismes qu’ils ont le devoir de protéger. tuer les voleurs et les meurtriers, rendre des
jugements justes, sans amour et sans haine. Ils
4. Explique la phrase : « La honte est pire
ne doivent pas craindre la mort. Ils ne doi-
que la mort. »
vent accomplir aucun acte honteux, car la
honte est pire que la mort. Leur principal
devoir est de protéger la Sainte Église, car
celle-ci n’a pas le droit de prendre une
revanche par les armes. À l’origine, person-
ne n’avait l’audace de monter à cheval sans
être chevalier, ce qui explique le nom qui
5. Trouve un mot de 6 lettres de la même leur fut donné.
D’après un manuscrit anonyme, XIIIe siècle.
famille que « chevalier » ?

70 Le Moyen Âge

27
Histoires d’histoire

Les chevaliers étaient-ils sourds ?


La chevalerie ne se distingua plus seulement par son mode de vie guerrier, mais éga-
lement par un état d’esprit, un idéal de fidélité et de générosité, un code d’honneur, qui
poussait le chevalier à prouver sa bravoure, son dévouement à ceux qu’il servait, mais
aussi son mépris des biens matériels, sa solidarité avec les autres chevaliers par un code
de fraternité, avec ses règles de camaraderie et ses rites propres, comme l’apprentissage
de ce langage des mains (auquel ces trois chevaliers sont en train de s’entraîner).
Question 1. Ils pouvaient indiquer à leurs alliés l’arrivée d’un ennemi ou se mettre d’accord
sur 1 stratégie de défense ou d’attaque.

Y a-t-il encore des tournois ? Histoire des arts


■■Fahim, champion de France d’échecs 2012 et champion du monde des scolaires 2013.
Un jour, mon père me montre un truc pour surprendre l’adversaire et piéger son roi.
Tout à coup, l’échiquier s’anime : les pièces se lèvent et se mettent en rang, les tours
avancent droit sur le camp adverse, les fous biaisent, les cavaliers tournicotent, les
fantassins obéissent sans grincer des dents, même quand je leur commande de se
mettre en danger pour aller libérer un général prisonnier dans le camp ennemi ; le
roi, faible, lent, presque insignifiant, se montre aussi docile qu’un enfant, me suppliant
de le protéger de la mort ; et la reine, ma reine, forte, rapide, intelligente, virevolte en
dominant le combat.
Ce n’est plus une partie, c’est une bataille. Ce n’est plus un jeu, c’est une guerre. Je
rassemble mes troupes, j’envoie des émissaires, je prépare des pièges, je choisis qui
garder, qui sacrifier, je les commande, je les protège, je les emmène à la victoire.
Fahim, Xavier Parmentier, Sophie Le Callennec, Un Roi clandestin, Les Arènes, 2014.

De l’huile bouillante pour se défendre ?


■■Düring défendant son château, enluminure tirée du Grand manuscrit d’Heidelberg, 1310-1340,
bibliothèque universitaire de Heidelberg.
Question 4. Les élèves comprennent l’impossibilité d’user efficacement d’huile bouillante
vu l’énorme quantité qu’il faudrait pour faire reculer une armée entière.
Question 5. Ils comprennent qu’il est extrêmement difficile de manipuler (donc de monter
jusqu’aux remparts) de l’huile bouillante qui risque de s’échapper de la marmite et de
brûler les soldats qui l’emploient.
Question 6. Les élèves repèrent aisément les créneaux derrière lesquels on aperçoit un
soldat protégé par son bouclier et une femme se préparant à jeter une pierre. Ils identi-
fient plus difficilement la meurtrière représentée largement ouverte, comme une fenêtre.

je réfléchis
Question 1. Les élèves identifient le paradoxe d’un échange au sein duquel l’un des deux
protagonistes est soumis à l’autorité de l’autre.
Question 2. En lien avec l’éducation civique, les élèves comprennent que le règlement des
conflits ne peut se faire par la violence, sauf à attiser le conflit.

28
9. L’Église au Moyen Âge

A. Des règles de vie Histoire des arts

■■Les portes du paradis et de l’enfer, bas-relief, tympan de l’église Sainte-Foy de Conques(Midi-


Pyrénées), xie-xiie siècle.
Cette abbatiale (l’église d’une abbaye), située à Conques, est un édifice simple, presque
austère, destiné à accueillir un grand nombre de fidèles, notamment les pèlerins en route
pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Il est célèbre pour ses chapiteaux sculptés et sur-
tout son tympan, au-dessus de la porte principale, sur la façade occidentale, considéré
comme l’un des plus beaux de France par ses qualités artistiques et le traitement de son
sujet (le Jugement dernier). Sa création marque une rupture dans l’art roman : après un
premier Moyen Âge durant lequel l’art était caché à l’intérieur des églises, une nouvelle
période s’ouvre avec l’ornementation visible de l’extérieur. Le christianisme est alors suf-
fisamment implanté en Occident pour que le peuple ne confonde plus ces décors avec des
images païennes, et l’enseignement religieux ne se limite plus au temps des offices mais
interpelle les passants à l’extérieur des édifices religieux. Le tympan, qui mesure près de
7 mètres de large, se compose de plusieurs blocs de pierre sculptés puis juxtaposés. La
coïncidence parfaite des blocs témoigne d’une remarquable organisation des sculpteurs.
L’ensemble, qui se caractérise par une forte recherche des symétries – les portes de
l’enfer et du paradis, la « gémellité » d’Abraham et de Satan… – semble incomplet : les
parties censées le soutenir manquent, et il est comme suspendu, sans que l’on connaisse
les raisons de cet inachèvement. Sainte-Foy de Conques est classée monument historique
et inscrite au patrimoine mondial de l’humanité.
Question 1. La porte du paradis est arrondie, celle de l’enfer est rectangulaire.
Question 2. L’artiste a montré toutes les tortures que l’enfer promet d’infliger aux mauvais
chrétiens de façon à dissuader chacun des mauvaises actions.

B. La religion dans la vie quotidienne


■■Miniature représentant un baptême et tirée du Recueil de Traités de Dévotion, école française,
xive siècle, musée Condé, Chantilly.
Question 3. Les élèves retrouvent l’élément caractéristique du baptême déjà observé dans
celui de Clovis page 8 : l’aspersion ou l’immersion dans l’eau.
Question 4. Les élèves pensent à d’autres étapes de la vie (mariage, décès…), puis l’en-
seignant dirige la réflexion sur les étapes de l’année (les grandes fêtes du calendrier
chrétien).

C. La place de l’Église dans la société


■■Moine donnant du pain aux pauvres, avec une image du Christ donnant sa bénédiction au-
dessus, enluminure d’un A majuscule, tirée des Miracles de Notre Dame de Gautier de Colnay,
xiiie siècle.

Question 5. Les élèves peuvent s’aider de la légende pour bien comprendre la situation.

D. Les églises romanes Histoire des arts


■■Église de Septvaux dans l’Aisne, xiie siècle.
L’art roman – l’expression date du début du xixe siècle – s’est épanoui du xe au xiie siècle,
avec des techniques de construction issues de l’Antiquité (lourde voûte, murs épais avec
des contreforts) permettant des constructions plus hautes. Le plan de la plupart des
églises formait une croix, avec une nef longue pour accueillir les fidèles face à l’autel et

29
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07 9:29 Page 71

une lourde voûte en pierre au-dessus de leurs têtes. Ces églises étaient richement déco-
rées – fresque ornant la totalité des murs, sculptures et bas-reliefs, premiers vitraux sur
les ouvertures… – pour émerveiller les fidèles et leur enseigner la vie de Jésus et des
SÉQUENCE 30 L’influence de l’Église au Moyen Âge
saints, et les vertus à cultiver.
Question 6. Les élèves décrivent les différentes parties de l’église : l’entrée marquée par
E R CI
une tour, le clocher qui ressemble à la première tour, les murs, la forme en croix, les
CE
EX

L’IMPORTANCE
toitures penchées, en tuilesDE LA RELIGION
(rouges).

CE2 Relie chaque situation à l’action de l’Église qui correspond.


CM1
CM2 désignation d’un nouveau roi • • Les moines enseignent dans les écoles.

guerres et combats • • Le sacre est fait par un évêque.

accueil des mendiants • • Le baptême est fait par un prêtre.

naissance d’un enfant • • Un prêtre bénit le nouveau chevalier.

adoubement d’un écuyer • • Un prêtre entend le serment de fidélité.

hommage d’un vassal • • L’Église impose la trêve de Dieu.

éducation des enfants • • Les religieuses tiennent les hospices.

E R CI
CE
EX

LA PLACE DE L’ÉGLISE

CM1 Écris une phrase pour dire ce que l’Église faisait pour aider ces personnes :
CM2
1. les pauvres et les mendiants :

2. les malades :

3. les voyageurs :

4. les enfants :

71 Le Moyen Âge

30
10. Les cathédrales et les abbayes

A. Les cathédrales Histoire des arts


■■Vitrailde 1205-1215 représentant des maçons construisant la cathédrale, cathédrale Notre-
Dame de Chartres (Eure-et-Loir), construite au début du xiiie siècle.
La cathédrale de Chartres est considérée comme la plus belle de France. Elle est clas-
sée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Le vitrail se compose de morceaux de verres
colorés disposés sur un support ajouré en plomb. Les plaques sont ensuite insérées dans
la façade. Les vitraux sont les éléments majeurs du décor de la cathédrale qui veut être
un miroir du monde terrestre et du monde céleste. Ils représentent le plus souvent des
saints (parfois les portraits des donateurs) et des scènes de la Bible, disposés selon un
plan précis.
Question 2. Les élèves prennent conscience des difficultés de la construction en l’absence
d’engins de levage.
Question 3. Les élèves décrivent le vitrail : ce qu’il représente mais aussi la manière dont
il est fait, avec les parties en plomb, noires, et les verres colorés, essentiellement bleus,
rouges, blancs et verts.
Question 4. Les élèves identifient que le vitrail est fait de verres colorés qui laissent passer
la lumière.
■■Cathédrale de Notre-Dame de Paris.
La cathédrale Notre-Dame de Paris a été fondée par l’évêque Maurice de Sully. Nommé
chanoine de la cathédrale de Paris en 1159, il entreprit de substituer à la petite cathédrale
de Saint-Étienne, romane, sur l’île de la Cité, un monument magnifique. Les offrandes
du roi, des nobles, des bourgeois s’ajoutèrent aux ressources épiscopales et Maurice de
Sully s’appuya sur le peuple pour la réalisation du bâtiment. La construction débuta sous
Louis VII en 1163, et l’on travailla sur l’édifice jusqu’en 1345. La perfection de la construc-
tion montre l’importance que les rois ont accordée au bâtiment. La cathédrale mesure
130 mètres de long, 48 mètres de large et 95 mètres de haut. La façade comporte trois
portails inégaux. Les tours s’élèvent à 69 m au-dessus du sol. La tour sud renferme le
fameux bourdon de Notre-Dame, fondu au xviie siècle : il pèse 17 tonnes et sonne pour les
grandes fêtes et les cérémonies nationales. L’intérieur de la cathédrale est exceptionnel.
Le transept contient des verrières qui, avec la rosace de la façade, sont les seuls vestiges
(restaurés) des vitraux du xiiie siècle. Des chapelles ont été ajoutées aux xiiie et xive siècles
pour répondre au grand nombre de fondations offertes par les confréries et les riches
familles qui désiraient disposer d’un autel particulier et d’un lieu de sépulture privilégié.
Question 6. Les arcs-boutants forment comme les pattes d’une araignée.
Question 7. La présence de vitraux sur les façades témoigne que l’intérieur doit être plus
lumineux que celui des églises romanes.

B. Les abbayes Histoire des arts


■■Frères de l’ordre des Humiliés travaillant la terre et religieuses filant la laine dans un monas-
tère, miniature tirée de Historia ordinis humiliatorum, xve siècle.
■■Moine copiant un livre à la main avant de le décorer d’enluminures, manuscrit du xive siècle.
■■Cloître de l’abbaye Notre-Dame de Sénanque, architecture cistercienne primitive, xiie siècle.
Question 10. À l’issue de cette séquence, les élèves sont en mesure de reconnaître et d’iden-
tifier un cloître.

31
H3.qxd:H3.qxd
H3.qxd:H3.qxd
8/05/07 9:29
8/05/07
Page9:29
73 Page 73

E R CI E R CI

CE

CE
EX

EX
L’ART ROMAN
L’ART ET
ROMAN
L’ARTET
GOTHIQUE
L’ART GOTHIQUE

CM1 CM1 Écris sous


Écris
chaque
sousdessin
chaques’il
dessin
s’agits’il
d’uns’agit
bâtiment roman ouroman
d’un bâtiment gothique.
ou gothique.
CM2 CM2

1. 1. 2. 2. 3. 3. 4. 4.

E R CI E R CI
CE

CE
EX

EX

LE TEMPS
LEDES
TEMPS
CATHÉDRALES
DES CATHÉDRALES

CM1 CM1 Relie chaque


Reliemot
chaque
à l’élément
mot à l’élément
correspondant
correspondant
sur le dessin
sur lededessin
la cathédrale
de la cathédrale
de Paris.de Paris.
CM2 CM2

1. un arc-boutant
1. un arc-boutant 2. une rosace
2. une rosace 3. la flèche
3. la flèche

4. un contrefort
4. un contrefort 5. une tour
5. une tour 6. un tympan
6. un tympan

73 L e M73
o y e n L eg eM o y e n  g e

32
11. Les villes au Moyen Âge
Au Moyen Âge, la plupart des Français vivaient à la campagne, mais les villes sont pro-
gressivement de­venues plus grandes et plus nombreuses.

A. Des villes en danger


■■Incendie et pillage de Grammont en 1380 (pendant la Guerre de Cent Ans), miniature tirée des
Chroniques de Jean Froissart, vers 1470-1475.
Question 1. La miniature présente trois types d’exactions : le pillage, le meurtre, et l’incen-
die volontaire.

Histoire des arts


■■Vestiges de la cité fortifiée de Carcassonne (Sud-Ouest).
Carcassonne est située au carrefour de l’Aquitaine et de la région méditerranéenne. Petit
bourg sous l’Antiquité, Carcassonne reflète, par son histoire, les grandes étapes de l’his-
toire de France : elle fut prise par les Wisigoths qui y éta­blirent un évêché vers le vie siècle,
puis occupée par les Arabes de 725 à 759, et assiégée en 1209 lors de la croisade contre
les Albigeois ; devenue place forte emblématique du pouvoir royal sur la frontière entre la
France et l’Aragon, elle abrita un tribunal d’Inquisition et devint l’un des points d’appui de
l’Église ; pendant la guerre de Cent Ans, le bourg fut détruit (1355) par le Prince Noir et la cité
continua à tenir son rôle de place forte monarchique et cléricale ; au xvie siècle, elle résista
aux protestants ; le Roussillon étant devenu français en 1659, elle perdit son rôle stratégique
et ses constructions défensives furent laissées à l’abandon ; ses archives brûlèrent durant
la Révolution. Carcassonne a été restaurée au xixe siècle par Viollet-le-Duc. En 1997, elle a
été classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Question 2. Carcassonne se composait de deux parties : la ville haute (ou cité) sur une col-
line, avec une double enceinte renforcée à l’ouest par le château, dont la construction a
débuté au ve siècle et s’est achevée au xiiie siècle, et avec la cathédrale, construite entre
le xie et le xive siècle ; et la ville basse (ou bourg), place fortifiée du xiiie siècle, au pied de
la colline.
Question 3. Les élèves comprennent que, pour des raisons défensives, des villes sont situées
dans des endroits difficiles d’accès : sur des hauteurs, dans les boucles des rivières…
Question 4. Les élèves font le lien avec les remparts qui entourent les châteaux forts.

B. Des villes animées


■■Enluminure représentant un marché ou une rue commer­çante dans une ville au début du
xve siècle.

Les foires internationales (foires de Champagne, de Lyon, de Francfort, de Genève…) ou


locales (elles approvisionnaient une zone de 20 à 30 kilomètres à partir de la ville) étaient
le lieu du commerce par excellence : on y trouvait des épices (gingembre, poivre, cannelle,
clous de girofle…), des confitures, des draps (tissus de laine), des produits façonnés (four-
rures), des cuirs, des produits alimentaires (vin, poisson, céréales…). Ces foires jouaient
également le rôle de places de change, le commerce de l’argent étant la plus lucrative des
activités urbaines : les changeurs, les banquiers, les marchands eux-mêmes (notamment
les drapiers) le pratiquaient avec bénéfice.
Question préalable. Observer et décrire la place pavée, les maisons autour, l’entrée forti-
fiée de la ville, les enseignes, le calvaire, les échoppes du marché. Des hommes et des
femmes, acheteurs et vendeurs, portent des habits et des coiffes colorés et animent la

33
H3.qxd:H3.qxd 8/05/07foire.
9:29Les produits
Page 77 sont variés : animaux (bœufs, cochons, volaille), draps et ustensiles de
cuisine (vannerie et poterie).
Question 5. Comme sur les marchés actuels, les élèves identifient des étals avec des
marchandises.
E R CI
Question 7. Les élèves apprennent à tirer des indices sur la vie quotidienne à partir de
CE
EX

DES VILLESSur
documents historiques. DANGEREUSES
ce marché, on trouve diverses marchandises : de l’ail (au pied
de la croix), des poules, des vaches, des cochons, des tissus, des ustensiles de cuisine…
CE2 Complète les phrases sur les dangers dans les villes du Moyen Âge.
CM1
CM2 La nuit, il était interdit de laisser les bougies allumées dans les maisons car
C. Des villes libres
1.

■■La charte de Châteaudun, 1197.


L’émancipation des villes s’est faite parfois lors d’une insurrection, le plus souvent par
une pression pacifique mais ferme. Cette autonomie, si elle n’a pas eu raison du système
2. Les ruelles étaient sombres, si bien que
féodal, l’a ébranlé car la ville a noué des liens privilégiés avec ses environs, offrant une
alternative (la vente des produits) aux paysans jusqu’alors dépendants de leur seigneur.
Question 8. La charte donne plusieurs avantages aux bourgeois : exonération d’impôts
et de corvées, autonomie dans la gestion de la ville, pleine propriété des biens, liberté
3. Chacun jetait ses ordures et ses eaux sales dans la rue. De ce fait,
individuelle.
Question 9. Les habitants de la ville n’ont aucune contrainte sauf le service militaire pour
la défense de la vie du seigneur.

E R CI
Il regarde la ville entière,
CE
EX

DES VILLES ANIMÉES peuplée de gens nom-


breux et beaux, les tables
CE2 Lis le texte et réponds aux questions. des changeurs d’or et d’ar-
CM1
CM2 1. Souligne en rouge tous les objets vendus dans cette ville. gent, toutes couvertes de
monnaies. Il voit les places
2. Parmi ces objets, cites-en trois qui sont fabriqués sur
et les rues qui sont pleines
place :
d’ouvriers faisant tous les
métiers possibles. Les uns
3. Cites-en trois qui viennent de pays lointains : font des draps et les autres
les tissent ; ceux-là les pei-
gnent et d’autres les ton-
4. Quel passage, selon toi, montre le mieux la richesse dent ; d’autres fondent l’or
et l’activité de cette ville marchande ? (Recopie-le et justifie et l’argent ; ceux-là font de
ton choix). beaux et bons ouvrages :
des calices, des écuelles,
des bijoux en émail, des
anneaux, des ceintures et
des boucles. On aurait dit
que cette ville était une
foire permanente, tant elle
regorgeait de richesses, de
cire, de poivre et d’épices
et de fourrures bigarrées.
D’après Chrétien de Troyes,
vers 1180.

77 Le Moyen Âge

34
Histoires d’histoire

D’où vient l’expression « tenir le haut du pavé » ?


■■Rue dans la ville médiévale de Dinan, Bretagne
Question 1. Les élèves font le lien avec le caniveau qui, comme la rigole médiévale, est
souvent sale et plein d’eau.
Question 2. La chaussure à talon, portée à l’origine par les hommes, a été inventée pour
pouvoir marcher dans la rue sans se salir les pieds. Pour la même raison, les habitants
des villes, comme ceux des campagnes, portaient traditionnellement des sabots à grosses
semelles de bois et à bord relevé.

Pourquoi les Anglais roulent-ils à gauche ?


■■Vitrail de la cathédrale de Chartres, xiiie siècle.
Question 3. Il est plus facile de dégainer une règle ou une épée avec sa main droite quand
elle est disposée sur le côté gauche.

Que signifie l’expression « prendre son bâton de pèlerin » ?


■■Bas-relief, tombeau, San Juan de Ortega, Espagne.
Les églises et les monastères accueillaient les pèlerins, parfois très nombreux. Les reli-
gieux les soignaient, les nourrissaient et les hébergeaient pour la nuit. Le Moyen Âge a
été l’âge d’or des pèlerinages, pénitences imposées par l’Église. L’insécurité et la rareté
des routes les rendaient souvent dangereux, toujours difficiles et très longs. Les grands
centres de pèlerinage de la Chrétienté médiévale naquirent­autour de sépulcres. On allait,
par exemple, au tombeau de saint Pierre à Rome, au tombeau de saint Martin de Tours
en France ou à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. Le pèlerinage vers les lieux
saints (le tombeau du Christ à Jérusalem) était le pèlerinage par excel­lence. La légende
raconte qu’après la mort de saint Jacques, disciple du Christ, son corps aurait été jeté
dans un bateau en Palestine et retrouvé en Galice (Espagne) au xe siècle : une étoile bril-
lante aurait indiqué où se trouvaient les saintes reliques, d’où le nom Compostelle (champ
de l’étoile). Très vite, des milliers de pèlerins se rendirent au tombeau, le pèlerinage
devenant bientôt un acte de foi, de pénitence et une manière de gagner le paradis. Les
pèlerins de Compostelle – les jacquaires, jacquets ou jacquots – voyageaient des mois
durant : le pèlerinage était un long voyage et exigeait une grande résistance physique.
Certains mouraient en route. Les pèlerins étaient vêtus d’une simple robe de laine brune
et munis d’un long bâton (le bourdon) et d’une escarcelle attachée à la ceinture (elle leur
servait à recueillir de la nourriture en route mais sa taille limitait ce que le pèlerin pouvait
transporter avec lui, le mettant en état de vivre au gré de son voyage). Certains pénitents
portaient des chaînes en fer et marchaient nu-pieds. Des reconstitutions fantaisistes du
xixe et du xxe siècle présentent quatre routes de pèlerinage vers Saint-Jacques, au départ

de Tours, de Vézelay, du Puy-en-Velay et d’Arles, pour se réunir en une seule, à Puente


la Reina, en territoire espagnol. En réalité, les routes étaient multiples, avec quelques
hauts lieux comme Le Puy-en-Velay. L’hospitalité était un devoir envers les pèlerins : en
chemin, ceux-ci trouvaient refuge, selon leurs moyens financiers, dans des hôtelleries,
des monastères, des hôpitaux… Les maisons hospitalières étaient financées par des dons
et tenues par un personnel laïc soumis à des règles de vie. Les coquilles étaient des
enseignes arborées par les pèlerins ou situées sur les monuments qui jalonnaient les
routes de Saint-Jacques. Les sanctuaires distribuaient ces coquilles pour preuve de la
bonne exécution du pèlerinage : véritables coquillages, fossiles trouvés sur le chemin, ou

35
coquilles de plomb fondues par les marchands d’enseignes. Les pèlerins les accrochaient
sur le rabat de leur besace, qui symbolisait l’âme, et, à partir du xve siècle, les cousaient
sur leur chapeau. Ils se distinguaient ainsi aisément dans la foule des mendiants deman-
dant l’hospitalité.

je réfléchis
Question 1. Le christianisme est la religion majoritaire en France, mais il n’est plus celle
de « la plupart » des Français. D’autres religions sont également présentes en France,
comme l’islam, le judaïsme, le bouddhisme…

36
12. Les Capétiens

A. Hugues Capet
■■Couronnement d’Hugues Capet à Noyon en 987, enluminure du xive siècle.
Au xe siècle, les Carolingiens avaient perdu toute autorité : ils étaient les suzerains des
grands seigneurs mais ils n’exerçaient leur pouvoir que sur le domaine royal. En 987, les
grands seigneurs choisirent l’un d’eux, Hugues Capet, comme roi. Lui-même puis ses
successeurs, les Capétiens, se firent sacrer par un évêque pour indiquer qu’ils étaient les
représentants de Dieu sur la Terre. Pour ne pas diviser le royaume, chaque roi désigna
son fils aîné comme unique héritier.
Question 1. Les élèves reconnaissent le roi et l’évêque respectivement à la couronne et à
la tiare.
Question 2. C’est l’évêque de Noyon qui couronne le roi. Cela renforce son autorité en affir-
mant qu’il la tient de Dieu.
Question 3. Les élèves apprennent à reconnaître différents symboles de la royauté, qu’ils
retrouveront dans les documents ultérieurs : la couronne, le trône, le sceptre et le man-
teau bleu à fleurs de lys.
Question 4. Les élèves trouvent la date (987) de l’élection et du sacre (couronnement) d’Hu-
gues Capet. Ils peuvent ainsi le situer par rapport au baptême de Clovis (bien après),
pratiquement au milieu du Moyen Âge.

B. Les Capétiens
■■Enluminure du xive siècle tirée du Recueil des traités de dévotions, représentant Louis IX (1214-
1270) enseignant le métier de roi à son fils Philippe, futur Philippe III le Hardi, musée Condé.
Dès le début, Hugues Capet associa son fils Robert le Pieux à son règne (et le fit sacrer de
son vivant) si bien qu’à sa mort, en 996, ce dernier lui succéda logiquement. Lui-même et
ses successeurs, jusqu’en 1179, firent tous sacrer leur fils pendant leur propre règne. Les
descendants directs d’Hugues Capet ont donc régné pendant onze générations, jusqu’en
1328 (mort de Philippe IV le Bel) mais les Capétiens d’une lignée cousine, les Valois,
régnèrent jusqu’à Louis XVI (appelé Louis Capet ou citoyen Capet lors de son procès en
1792) puis jusqu’en 1848 avec la Restauration (les frères de Louis XVI) puis la monarchie
de Juillet (une autre branche cousine, les Orléans).
Question 5. Les élèves identifient le roi, avec une couronne et une barbe, et son fils, plus
jeune et plus petit, avec une couronne.
Question 6. Identifier la couronne et le manteau bleu à fleur de lys.

C.  L’agrandissement du domaine royal


■■Carte : le domaine royal.
Question 7. Le domaine royal était très restreint sous Hugues Capet.
Question 8 Les élèves peuvent nommer : la Normandie, l’Anjou, le Poitou, le Berry, l’Aqui-
taine, le Languedoc, la Provence, la Bourgogne. À l’opposé, la Flandre, la Bretagne, le
Limousin et l’Auvergne ne faisaient pas encore partie du domaine royal à la fin du Moyen
Âge. La Lorraine, l’Alsace et la Savoie ne faisaient pas partie de la France.

D.   Le rétablissement du pouvoir royal


■■L‘hommage du roi d’Angleterre Édouard III (1312-1377) à Philippe VI de Valois (1294-1350),
roi de France, en 1330, pour l’Aquitaine pour laquelle le roi d’Angleterre était son vassal, minia-

37
ture tirée des Grandes Chroniques de France de Jean Fouquet (1420-1481), xve siècle, bibliothèque
H3.qxd:H3.qxd
nationale de France, Paris.
8/05/07 9:30 Page 88
Comme les Carolingiens, les premiers Capétiens avaient peu de pouvoir. Ils exerçaient
leur autorité sur le domaine royal, alors assez petit. Chaque seigneur était maître dans
son domaine. Le roi ne parvenait ni à imposer son autorité ni à mettre fin aux querelles
et aux
E R CI
guerres entre seigneurs. Les Capétiens agrandirent le domaine royal pour exercer
leur influence sur un espace plus vaste. Alors que les Carolingiens distribuaient des terres
CE
EX

LE RÉTABLISSEMENT DE L’AUTORITÉ ROYALE


aux seigneurs, les Capétiens, au contraire, récupérèrent des terres : ils les achetèrent,
les obtinrent par alliances (mariages, héritages) ou les conquirent en bataillant contre les
CE2 Coche les phrases qui sont justes.
CM1 seigneurs. Dans le même temps, les Capétiens organisèrent le royaume pour en prendre
CM2 le contrôle.
1. Les Ils créèrent
Capétiens ontune monnaie
rétabli valable
l’autorité royaledans tout le pays,
sur l’ensemble du puis
royaumeunede
armée et des
France.
impôts royaux. Ils envoyèrent des baillis et des sénéchaux dans les régions pour rendre
2. Les seigneurs ont spontanément donné leurs terres aux rois de France.
la justice, collecter les impôts et contrôler l’armée en leur nom. Ils aménagèrent Paris
pour en faireCapétiens
3. Les une véritable capitale.
ont agrandi Ils défendirent
le domaine royal en la Francedes
achetant contre les pays voisins et
terres.
agrandirent le pays. Ils se faisaient toujours sacrer par un évêque, pour indiquer qu’ils
4. Les Capétiens ont agrandi le domaine royal en combattant certains seigneurs.
tenaient leur pouvoir de Dieu et étaient son représentant sur la Terre. Au xive siècle, les
Capétiens avaient
5. Les repris
Capétiens ontlefait
contrôle de tout le leur
d’Aix-la-Chapelle royaume. Ils étaient puissants et respectés
capitale.
de tous : les seigneurs, les habitants de la France et les rois des royaumes voisins.
6. Les baillis et les sénéchaux rendaient la justice pour le compte du roi.
Question 9. Les élèves réinvestissent les savoirs acquis lors de l’étude des documents A
et B. 7. Les baillis et les sénéchaux collectaient les impôts pour les seigneurs.
Question LesLes
8. 10. élèves
baillis retrouvent
et les sénéchauxl’hommage
contrôlaientétudié à la
l’armée dupage 20.
roi.

9. Les Capétiens ont créé une monnaie valable dans tout le royaume : l’euro.

10. Les Capétiens ont agrandi le royaume de France.

E R CI
CE
EX

LES INSIGNES DU POUVOIR ROYAL

CE2 Relie chaque mot à l’élément correspondant sur le portrait de ce roi.


CM1
CM2

1. le manteau à fleurs de lys 2. la couronne 3. le sceptre 4. le trône

88
38
Le Moyen Âge
Histoires d’histoire

La royauté est-elle démocratique ?


■■Texte extrait de Richer de Reims, Histoire, 991-998.
Richer de Reims (vers 940-998) était issu d’une famille noble et moine à l’abbaye Saint-
Rémi. Ses écrits relatent l’histoire des Carolingiens et du début des Capétiens.
En 987, après la mort accidentelle et sans descendance de Louis V, on pensa élire son oncle,
Charles de Lorraine. Mais Adalbéron fit, devant l’assemblée des Grands du royaume, réunie à
Senlis, un plaidoyer en faveur d’Hugues Capet (vers 941-996), issu de la puissante famille des
comtes de Paris et héritier d’un vaste domaine qui faisait de lui l’un des plus puissants (faute
d’être l’un des plus riches) seigneurs du royaume. Cet épisode montre l’hésitation d’alors
entre deux modes de désignation : l’héré­dité et l’élection. Il trace le portrait du roi idéal : un
roi qui sert et qui défend les intérêts des Grands, un roi qui possède la vertu. La victoire des
partisans d’Hugues Capet marqua la fin des Carolingiens.
Question 1. En France, le président de la République est élu au suffrage universel, c’est-à-
dire par l’ensemble des citoyens : il est désigné de manière démocratique.
Question 2. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Hugues Capet a bien été élu roi.
Question 3. Cette élection n’était pas démocratique puisqu’il a été élu par ses pairs, par les
autres seigneurs, et non par l’ensemble de la population.
Question 4. En Angleterre, en Belgique, et dans bien d’autres pays européens, le roi ou la
reine ne sont pas élus mais ils n’ont aucun pouvoir représentatif de la Nation. C’est bien
le gouvernement, issu des élections législatives, qui est détenteur du pouvoir.

Pourquoi appelle-t-on Louis IX « saint Louis » ?


■■Louis IX donnant à manger aux pauvres, miniature tirée du Livre des faits de Monseigneur Saint
Louis, xive siècle, bibliothèque nationale de France, Paris.
Question 5. Le roi porte une simple robe brune, une couronne et une auréole. Il distribue
la nourriture aux pauvres.
Question 6. L’« auréole » est un halo de lumière utilisé pour représenter la sainteté. Cette
miniature donne une image de simplicité et de bonté de saint Louis.

Comment Paris est-elle devenue la capitale de la France ?


■■Arrivée à Paris de Louis II d’Anjou, roi de Naples (1377-1417), miniature tirée des Chroniques
de Jean Froissart, xve siècle, bibliothèque nationale de France, Paris.
Question 7. Le questionnement aide les élèves à observer le document et à identifier Paris
comme une ville entourée de murailles, avec une porte d’entrée, un château royal, une
cathédrale (Notre-Dame de Paris, que l’on reconnaît à ses deux tours), plusieurs églises
et de nombreuses maisons.
Question 8. La seconde question permet aux élèves d’observer les costumes (histoire des
arts), notamment les coiffes élevées caractéristiques de la fin du Moyen Âge.

je réfléchis
Question 1. Les symboles de la République française sont le drapeau bleu blanc rouge, la
devise liberté égalité fraternité, Marianne, et, moins connu, le coq gaulois.
Question 2. Les élèves relèvent que d’après la loi salique, la transmission du pouvoir ne
pouvait pas se faire par les femmes : le partage de l’héritage comme du titre royal ne
prenait en compte que les hommes.

39
13. Les débuts de l’islam

A. Mohammed et son enseignement


■■Le prophète Mohammed à Médine reçoit les honneurs des quatre coins du monde et organise
l’achat du terrain pour construire la mosquée de Médine, miniature turque du xviiie siècle, palais de
Topkapi à Istanbul (Turquie).
Mohammed (on dit parfois Mahomet, mais cette appellation occidentale possède une
connotation péjorative) est né en 570 ou 571, à La Mecque. Vers l’âge de 25 ans, il épousa
une riche veuve et s’enrichit dans le commerce. Préoccupé par les questions religieuses,
il effectua de fréquentes retraites sur le mont Hira, au-dessus de La Mecque. C’est à cet
endroit qu’il reçut la « Révélation ». Son enseignement fut violemment rejeté par la classe
dirigeante. En 622, il dut fuir vers l’oasis de Yatrib (devenue par la suite Médine, la « ville
du Prophète »), où il arriva le 24 septembre 622. Cette date, l’Hégire (émigration), marqua
le début du calendrier musulman. Mohammed mit en place une nouvelle organisation
sociale fondée sur la solidarité et l’entraide. La justice relevait de la collectivité, non plus
de chaque individu. En 630, à la tête d’une armée, Mohammed marcha sur La Mecque,
accorda son pardon aux habitants et obtint le ralliement d’un grand nombre de chefs de
tribus. Il mourut en 632, sans laisser de fils.
Question 3. Faire le lien entre cette auréole de flammes et l’auréole ronde des saints
chrétiens.
Question 4. Relever des indices : le sol jaune, la présence de rochers, celle de dromadaires,
un arbre sans feuilles, tout indique que l’on se trouve dans le désert.
■■Extraits du Coran
Le Coran est le livre sacré de l’islam. Il regroupe l’ensemble de l’enseignement de
Mohammed (pour les musulmans, la Révélation faite au prophète Mohammed). Il se com-
pose de chapitres (sourates), eux-mêmes organisés en versets.
Question 5. Les devoirs des musulmans sont : être humble, se prosterner devant Dieu, éviter
les frivolités. Les interdits pour les musulmans sont : ne pas dépenser trop, ne pas être
avare, ne pas tuer, ne pas faire de faux témoignage.
Question 6. La récompense promise est le Paradis et la vie éternelle.
Question 7. Les élèves organisent des recherches ou font part de leurs propres connais-
sances. Ils peuvent notamment évoquer les cinq piliers de l’islam : la profession de foi
(affirmer son monothéisme), les cinq prières quotidiennes, le jeûne du ramadan, le pèle-
rinage à La Mecque (que le croyant doit, dans la mesure du possible, faire au moins une
fois dans sa vie) et l’aumône. Ils peuvent également évoquer les interdits comme celui de
consommer du porc, de l’alcool, de s’adonner à des jeux de hasard…

B. L’essor de l’islam
■■Troupes arabes, miniature arabe du xiiie siècle, extraite des Séances de Al Hariri.
Les troupes arabes présentaient une réelle supériorité. Elles étaient solides et expéri-
mentées, d’une grande mobilité. Elles se composaient de volontaires recrutés dans les
différentes tribus arabes. Les combattants disposaient de dromadaires en Arabie, mais
adoptèrent le cheval au-delà. Comme l’Arabie ne possédait qu’un artisanat rudimentaire
et était mal pourvue en matières premières, les premières conquêtes permirent de piller
les armes des adversaires et de les imiter. Puis l’urbanisation et l’essor du commerce
permirent de créer des centres d’armurerie, de grande renommée.
Question 8. Ces sept soldats (mais les pattes des animaux indiquent qu’ils sont plus nom-
breux) sont habillés de djellabas (robes) et portent des turbans. Tous ont la barbe. Ils sont

40
sur des chevaux et un âne, avec selle et harnais. Ils arborent des étendards (drapeaux car-
rés servant d’enseigne) et des drapeaux de couleurs différentes, avec des écrits en arabe
(des versets du Coran). Ils uti­lisent des « trompettes » et un instrument à percussion.
Question 9. La carte montre les régions conquises par les Arabes : Espagne, Égypte, Afrique
du Nord, Proche-Orient, Moyen-Orient.

C. Les premières mosquées Histoire des arts


■■Mosquée de Kairouan (Tunisie), ixe siècle.
Construite par les Arabes entre 836 et 875 pour servir de poste avancé lors de la conquête
de l’Afrique du Nord et plusieurs fois remaniée, la mosquée se trouve au milieu de la vieille
ville de Kairouan. Elle mesure 121 mètres de long sur 70 mètres de large, soit l’équivalent
approximatif d’un terrain de football. Avec la vieille ville, son souk et d’autres mosquées,
elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité. La mosquée de Kairouan est l’une
des plus anciennes mosquées du monde. Elle a été construite au ixe siècle par les Arabes.
Elle témoigne de la splendeur de l’art musulman de l’époque. La mosquée comporte une
grande salle de prière, dans laquelle les musulmans se réunissent le vendredi. Dans
la cour, le cadran solaire permet de connaître l’heure des prières, et le bassin collecte
l’eau de pluie pour les ablutions. Le minaret est une haute tour de laquelle on appelle les
musulmans à la prière. La mosquée de Kairouan est l’une des plus anciennes mosquées
du monde. Les musulmans prient cinq fois par jour et se rendent tous les vendredis à la
mosquée pour la grande prière. Pour se purifier avant la prière, ils font des ablutions dans
ces salles. Ils entrent dans la salle de prière sans leurs chaussures en signe de dépouille-
ment. Du haut du minaret, le muezzin appelle les musulmans à la prière cinq fois par jour.
Question 10. Décrire la photographie, la mosquée rectangulaire, avec une cour au milieu
fermée par des murs et la ville actuelle. On voit le minaret, les arcades de la salle des
ablutions (au fond), un cadran solaire (blanc) qui servait à déterminer l’heure­de la prière,
et la fontaine, qui servait aux ablutions rituelles autrefois.
Question 11. Situer et décrire les deux coupoles surmontant la salle de prière : face au
minaret, de l’autre côté de la cour, avec une coupole à l’entrée et une autre au fond.

41
3.qxd:H3.qxd 8/05/07 9:30 Page 80

E R CI

CE
EX
LES FÊTES MUSULMANES

CM1 Fais des recherches et réponds aux questions.


CM2
1. Que doivent faire les musulmans pendant le mois de ramadan ?

2. Vers où les musulmans se tournent-ils pour prier ?

3. Qu’est-ce que le Coran ?

E R CI
CE
EX

LES MOSQUÉES

CE2 Complète les légendes en utilisant les mots :


CM1
CM2 minaret, ablutions, chaussures, muezzin.

1. Du haut du , 2. Avant de prier, les musulmans font


le des pour se purifier
appelle les musulmans à la prière et retirent leurs .
cinq fois par jour.

80 Le Moyen Âge
42
14. Conflits et échanges
autour de la Méditerranée

A. Les croisades
■■Appel à la première croisade par le pape Urbain II, 1095.
En 1078, Jérusalem fut prise par les Turcs et l’accès de la Terre sainte fut interdit aux
pèlerins. En 1095, le pape Urbain II, qui était français, profita de la tenue d’un concile à
Clermont pour raconter les souffrances endurées par les pèlerins en Palestine et appeler
les chrétiens à aller délivrer le Saint-Sépulcre. Ceux qui étaient présents firent avec des
morceaux d’étoffes des croix qu’ils s’attachèrent sur l’épaule en criant : « Dieu le veut ! »
(d’où l’expression : prendre sa croix). La première croisade était lancée.
Question 2. Les élèves comprennent que les croisés vont devoir contourner ou traverser
la Méditerranée.
Question 3. Le pape mobilise ses interlocuteurs sur trois thèmes : la pitié (pour les souf­
frances des pèlerins), la peur (« ils vont étendre leur vague… ») et l’espoir (il promet
l’absolution de tous leurs péchés à ceux qui partent en croisade).
■■Saint Louis reprend Jérusalem aux « Sarrazins » (Arabes), enluminure, xive siècle.
Du xie au xiiie siècle, huit croisades opposèrent musulmans et chrétiens. Des rois, des sei-
gneurs, des chevaliers et de simples paysans partirent en guerre pour reprendre la Terre
sainte. Des milliers de chrétiens quittèrent l’Europe pour participer aux combats dans
les territoires musulmans. Beau­coup moururent en chemin ou sur place. Finalement,
les musulmans prirent définitivement le contrôle de la Terre sainte et du Proche-Orient.
Question 4. Les élèves reconnaissent les chevaliers, avec leurs armures, leurs épées, leurs
lances.
Question 5. Les musulmans ne portent pas d’armure mais un habit traditionnel, ils sont
coiffés de turbans, ils ont des sabres.
Question 6. Les armes utilisées sont des lances, des épées, des sabres, des flèches partant
des meurtrières et même une pierre lancée du haut de la ville par un Arabe.

B. Les échanges
■■Le commerce maritime, miniature persane, 1237.
Les croisades s’accompagnèrent d’un remarquable essor du commerce autour de trois
grands pôles : l’Occident (les cités d’Italie du Nord, Pise, Venise et Gênes s’en assurant
le monopole pour l’Europe), Byzance et les ports musulmans d’Alexandrie, d’Acre et de
Beyrouth. Les cités italiennes profitèrent des croisades pour fournir aux croisés des na-
vires, qui revenaient chargés de marchandises depuis l’Égypte et, plus tard, Saint-Jean-
d’Acre. Les chrétiens vendaient aux Orientaux les matières premières qui leur manquaient
comme des minerais et du bois, et leur achetaient des produits précieux venus d’Asie ou
d’Afrique subsaharienne. Ils achetaient en retour des produits de luxe : soieries, épices
(poivre, cannelle, muscade, safran), ivoire, métaux précieux…
Question 7. Faire observer et décrire ce bateau : sa forme, ses différentes parties (le mât,
le gouvernail, l’ancre, les voiles, les cabines de passagers), ses passagers (les matelots
et les hôtes)… Le gouvernail se trouve à l’arrière du bateau. Il est manœuvré avec des
cordes. Un matelot à la proue guide le navire, d’autres hissent les voiles, les passagers
regardent par les fenêtres.
■■Une opération de l’appendicite (aspiration des fluides péritonéaux dans la cavité abdominale
à l’aide d’une canule), miniature turque de 1466, tirée de Charaf-ed-Din, La Chirurgie Impériale,

43
H3.qxd:H3.qxd 9/05/07 10:56 Page 83

bibliothèque nationale de France, Paris.


Question 9. Ce médecin arabe est en train d’opérer un malade de l’appendicite.
Question 10. Autrefois, les malades mouraient de péritonite.
SÉQUENCE 36 Affrontements
Histoire des arts
et échanges autour de la Méditerranée
■E R■CLes
Jardins du couvent Saint-François, dans l’enceinte du jardin de l’Alhambra, Grenade,
I
CE
EX

Espagne. LES AFFRONTEMENTS : LES CROISADES


Édifié au xiiie siècle par les musulmans qui dominaient alors le Sud de l’Espagne, le palais
CE2 de l’Alhambra
Complète comporte
la frise un somptueux jardin, qui évoque le paradis. Il allie une flore
chronologique.
CM1 abondante et variée, colorée et parfumée, ainsi que des bassins. Les jardins musulmans
CM2 1. Place
ont un point
influencé lesvert pouroccidentaux
jardins situer l’Hégire
duetMoyen
écris son
Âge.nom et l’Espagne
Dans sa date. du xiiie siècle, les
musulmans, les chrétiens et les juifs vivaient en bonne intelligence.
2. Colorie en rouge la période des Croisades, de 1095 à 1272.
Question 11. La présence d’un clocher permet d’identifier une église.
3. Écris Croisades et les dates correspondantes.
Question 12. Ce jardin très ordonné préfigure les jardins de la Renaissance puis les jardins
« à la française ».

E R CI
CE
EX

LES AFFRONTEMENTS : LES CROISADES

CE2 Complète la carte de la période des croisades.


CM1
CM2 1. Colorie les territoires musulmans en vert, les royaumes chrétiens en bleu.

2. Écris quelques noms : Paris, La Mecque, Jérusalem, mer Méditerranée.

3. Complète la légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

83 Le Moyen Âge

44
Histoires d’histoire

Que font les musulmans à La Mecque ?


■■Le pèlerinage de La Mecque, miniature turque, xve siècle.
La Mecque est la ville sainte de l’islam : c’est vers elle que les musulmans du monde entier
se tournent pour prier. C’est elle également que de nombreux pèlerins visitent chaque
année pour vénérer la Kaaba (bâtiment cubique en bois, de 12 mètres de côté, en noir sur
la miniature) dans laquelle est fichée la « Pierre noire », une météorite considérée comme
sacrée. Abraham lui-même aurait rapporté la Pierre noire du Paradis, construit la Kaaba
et initié le pèlerinage. Le pèlerinage de La Mecque est l’un des cinq piliers de l’islam. Il
s’effectue essentiellement durant le douzième mois lunaire. Les pèlerins se retrouvent
sur le mont Arafa, à 10 kilomètres de La Mecque, et marchent­vers la ville ; ils s’arrêtent à
Mina, où aurait eu lieu le sacrifice d’Abraham. Là, ils lapident symboliquement Satan. Puis
ils se rendent à la Kaaba, en font sept fois le tour, en baisent la Pierre noire. Selon eux,
cette pierre, blanche à l’origine, aurait été noircie par le péché des hommes. Après avoir
effectué le pèlerinage, le croyant peut porter le titre de hadj, qui lui vaut une large estime.
Question 2. L’artiste a suggéré la foule en dessinant une multitude de ronds qui évoquent
les têtes des pèlerins.

Pourquoi les Arabes se promenaient-ils à dos de chameau ?


■■Caravane de dromadaires dans le désert, miniature de Yahya Mahmud al-Wasiti tirée des
Séances de Al Hariri (1054-1122), 1237, bibliothèque nationale de France, Paris.
Le dromadaire constituait une véritable richesse : un moyen de transport dans le désert
(puisqu’il peut rester plusieurs jours sans boire), mais aussi une monnaie d’échange im-
portante ; sa viande et son lait permettaient de se nourrir, sa peau servait à fabriquer des
vêtements, ses poils à faire des tissus pour construire des tentes, ses excréments séchés
servaient de combustible ; son urine, déposée sur le visage, protégeait des insectes.

Y a-t-il eu des croisades en France ?


■■Croisade contre les Albigeois (Cathares) dirigée par Simon de Montfort (1150-1218) devant
Béziers, le 22 juillet 1208, miniature du xiiie siècle.
Dirigés par les comtes de Toulouse et les comtes de Trancavel, les Albigeois ou Cathares
étaient considérés comme des hérétiques par l’Église catholique et ont été combattus
par elle à partir du xiie siècle. Cette « croisade » prit rapidement l’allure d’une guerre de
conquête par les comtes Simon puis Amaury de Montfort, avant que l’Inquisition prenne
le relais à partir de 1233. Sur cette image, les « croisés » se reconnaissent à la grande
croix rouge cousue sur leur habit.
Question 4. La question, volontairement paradoxale, vise à dépasser les éventuels antago-
nismes religieux que le sujet des croisades pourrait éveiller pour bien mettre en valeur
la nécessité de la tolérance.

je réfléchis
Question 1. De nos jours, on trouve en France de nombreuses religions : catholicisme, pro-
testantisme, orthodoxie, islam, judaïsme, bouddhisme…

45
15. La guerre de Cent Ans
A. Une guerre de succession
■■ Carte : les royaumes de France et d’Angleterre.
La succession de Philippe le Bel ouvrit une crise politique : tour à tour, ses trois fils,
sacrés rois, décédèrent sans laisser de fils. Les Français voulaient éviter que la couronne
revienne au petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Édouard III d’Angleterre et déclarèrent
que, selon la coutume française, la couronne n’était pas transmissible par les femmes.
Elle passa donc à un cousin germain, chef de la branche cadette­des Valois : Philippe VI.
Ce fut l’une des causes de la guerre, l’Angleterre reconnaissant la transmission du titre
royal par les femmes, et renforça le contentieux entre la France et l’Angleterre. En 1338,
Édouard III s’attribua le titre de roi de France et ses troupes conquirent le Sud-Ouest. En
1364, Charles V devint roi de France et recruta de petites troupes permanentes qui, sous
la conduite de Du Guesclin, reprirent le territoire par la guérilla. En 1375, les Anglais
ne tenaient plus que Calais et la Guyenne. Malgré l’absence de traité de paix, la guerre
semblait achevée. En 1413, le nouveau roi d’Angleterre, Henri V, relança la guerre contre la
France. Il écrasa la noblesse française à Azincourt (1415), conquit la Normandie et s’approcha
de Paris. En 1420, il imposa le traité de Troyes par lequel Charles VI, roi de France, atteint de
folie, déshérita son fils au profit d’Henri V. Dans le même temps, la France se déchira dans
une terrible guerre civile entre les partisans du roi d’Angleterre et ceux de Charles VII, fils de
Charles VI.
Les Anglais déclaraient que leur jeune roi Édouard III, fils d’une fille de Philippe le Bel,
par conséquent neveu de Charles IV, était le plus proche parent du roi : c’est lui qui
devait devenir le roi de France. Or les Français n’admettaient pas sans émotion l’idée
d’être dirigés par un Anglais. Les juristes s’accordèrent à déclarer que le pouvoir ne
pouvait pas être transmis par les femmes. Les seigneurs confièrent alors la couronne
à Philippe de Valois, cousin de Charles IV.
D’après Jean de Venette, Chroniques latines, xive siècle
Question 1. Les élèves comprennent qu’une mer sépare les deux pays.
Question 2. Les Anglais possédaient l’Aquitaine et la ville de Calais dans les Flandres.
Question 3. Avant la guerre de Cent Ans, le roi d’Angleterre prêtait serment de fidélité par
la cérémonie de l’hommage au roi de France pour les territoires qu’il possédait dans le
royaume de France.

B. L’avancée anglaise
Question 5. Les Anglais ont conquis le Limousin, le Poitou, la Bretagne, le Berry, la
Normandie et la Flandre. Ils ont obtenu le soutien de la Bourgogne.
■■Bataille de Crécy en 1346 entre les troupes du roi de France Philippe VI de Valois et d’Édouard
III, Roi d’Angleterre­, miniature tirée des Grandes Chroniques de France de Jean Fouquet, vers 1467-
1476, bibliothèque nationale de France, Paris.
La bataille de Crécy fut violente et sanglante. Les Français furent vaincus à la fois par
l’indiscipline de leur armée, et par la lenteur des arbalètes, moins efficaces – car plus
longues à recharger – que les arcs des Anglais (on peut l’observer sur la miniature).
Question 6. Le drapeau des troupes françaises présente trois fleurs de lys sur fond bleu.
Question 7. Celui des troupes anglaises présente à la fois le léopard des rois d’Angleterre
et le lys des rois de France, puisque le roi d’Angleterre s’est proclamé roi de France.
■■En haut de page, artillerie à la bataille de Moncontour en 1370, miniature du xve siècle.
Question 8. Pendant la guerre de Cent Ans, les armées françaises et anglaises utilisèrent

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un armement nouveau en Europe : l’artillerie, qui permettait de projeter des boulets de
canon et de détruire les fortifications avant de prendre d’assaut les châteaux et les villes.

C. Jeanne d’Arc et la reconquête de la France


■■Jeanne d’Arc vient annoncer la libération d’Orléans au roi Charles VII, dans le château de
Loches, enluminure sur parchemin, Centre Jeanne d’Arc, Orléans.
L’histoire, fortement mêlée de légendes, affirme que Jeanne d’Arc était une jeune pay-
sanne originaire de Domrémy, en Lorraine. Elle se serait rendue à Chinon le 6 mars 1429,
où elle aurait convaincu Charles VII de lui confier une troupe. En mai, elle reprit Orléans.
En juillet, elle obtint que Charles VII se fasse sacrer à Reims. En mai 1430, elle fut cap-
turée à Compiègne et livrée aux Anglais pour 10 000 écus. En 1431, elle fut condamnée
pour hérésie et brûlée vive à Rouen pour sorcellerie.
Question 10. La guerre a duré 1453 – 1337 = 116 ans mais il s’agit davantage d’une suite de
guerres plutôt que de combats ininterrompus pendant 116 ans.

D. La fin du Moyen Âge


■■Sacre de Charles VII, enluminure du xve siècle.
Fils de Charles VI et d’Isabeau de Bavière, Charles VII (roi de 1422 à 1461) fut reconnu­roi
par une partie des Français. Alors à la tête d’un embryon de gouvernement à Bourges,
d’un parlement à Poitiers, il se fit sacrer, sur les instances de Jeanne d’Arc, à Reims en
1429, espérant ainsi rendre son pouvoir indiscutable. Charles VII réorganisa les finances
et l’armée, et réprima l’opposition aristocratique. À sa mort, un seul de ses vassaux restait
puissant : le duc de Bourgogne, sur lequel Louis XI parvint à imposer son autorité.
Question préalable. Faire observer et décrire le sacre de Charles VII. Charles VII à genoux,
avec un manteau fleurdelisé et une couronne ; un groupe de prélats, d’un côté, avec leur
aube, leur chasuble et leur mitre, l’un d’eux couronnant le roi ; un groupe de nobles, en
habits. Le décor évoque l’intérieur d’une église. Les symboles de la royauté visibles sur
cette enluminure sont les fleurs de lys, la couronne, et le sceptre que tient l’un des prélats.
Question 11. Le sacre de Charles VII à Reims, par un évêque, prouvait que le nouveau roi
avait les mêmes pouvoirs, donc la même autorité, que ses prédécesseurs : les Capétiens,
mais aussi les Carolingiens. Il montrait que le roi tenait son pouvoir de Dieu.

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Histoires d’histoire

Qu’est-il arrivé aux bourgeois de Calais ?


■■Les Bourgeois de Calais se rendent à Édouard III, 1347, Chroniques anglaises dites Le Brut,
manuscrit du xve siècle.
En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, l’armée anglaise encercla la ville de Calais.
En 1347, après huit mois (presque une année) de siège, les habitants affamés voulurent
se rendre. Le roi d’Angleterre­accepta de leur laisser la vie sauve à condition que six
hommes parmi les plus riches lui apportent les clés de la ville et se livrent, vêtus d’une
simple tunique, pieds nus, avec une corde au cou, pour être pendus. Six bourgeois (habi-
tants du bourg) se portèrent volontaires. D’après les Chroniques de Froissart, Eustache de
Saint-Pierre fut le premier, bientôt suivi de Jean d’Aire, Jacques de Wissant puis Pierre de
Wissant, Jean de Fiennes et Andrieu d’Andres. Quand ils se livrèrent au roi d’Angleterre,
la Cour se prit de pitié pour eux et la reine implora et obtint la clémence de son mari. La
ville de Calais et les bourgeois furent sauvés.
Question 1. Faire le lien avec cette leçon d’éducation civique.

Pourquoi Jeanne d’Arc est-elle aussi connue ?


■■Statue de Jeanne d’Arc par Jules Roulleau, xixe siècle, Chinon.
Question 2. La question permet de mesurer la force de persuasion qu’il a fallu à Jeanne
d’Arc pour convaincre le roi de lui confier une armée.
Les historiens se demandent comment cette toute jeune femme a été prise au sérieux par
le roi, comment elle a été capable de mener une armée, et pourquoi elle a été soutenue
par l’opinion publique. L’historiographie chrétienne voit en elle une femme portée par la
foi et guidée par des voix divines. D’autres historiens avancent que Jeanne d’Arc n’était
peut-être pas une simple bergère mais la fille ou la nièce de Charles VI, ce qui expliquerait
à la fois sa maîtrise des armes, le fait qu’elle ait facilement reconnu le roi, à Chinon (il
lui ressemblait), et surtout la confiance que celui-ci lui aurait accordée. En tout état de
cause, Jeanne d’Arc, connue par la tradition populaire, est, comme Vercingétorix, vérita-
blement devenue une grande figure de l’histoire de France au xixe siècle, dans une Europe
qui découvrait alors le sens de la nation et dans une France qui se cherchait des héros.

Les gens ont-ils fêté la fin du Moyen Âge ?


■■La Fortune aveugle faisant tourner la Roue, les personnes devant elle sont l’allégorie de la
Destinée, du Bonheur et du Malheur, miniature tirée du Trésor de Sapience de Jean Gerson (1363-
1429), xve siècle, musée Condé, Chantilly.
Question 3. La question permet de vérifier que les élèves ont bien compris que les gens
du Moyen Âge ne savaient pas que l’on nommerait un jour leur époque « Moyen Âge ».

je réfléchis
Question 1. Nous serions peut-être devenus des Anglais et continuerions à parler le fran-
çais, qui était la langue maternelle du roi.
Question 2. Des élèves évoquent peut-être Vercingétorix, Jean Moulin…

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