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À propos de ce livre
Ce livre traite de votre mémoire, ce qu’elle englobe, ce qu’elle
n’englobe pas et comment l’améliorer. C’est une ressource qui vous
explique non seulement le fonctionnement de votre mémoire, mais
vous indique également des techniques pour la renforcer.
Il n’existe pas de méthode unique et globale ni de pilule miracle.
Cet ouvrage aborde donc le large éventail des exercices à votre
disposition. Vous pourrez découvrir comment renforcer la capacité
de votre cerveau à se souvenir et comment éviter toutes ces choses
qui l’affaiblissent. Je vous montrerai aussi de nombreuses astuces
pour vous remémorer des choses que vous souhaitez retenir.
Que vous souhaitiez vous souvenir de faits et d’idées pour un
examen à venir, mieux retenir les procédures en vigueur dans votre
métier ou simplement faire en sorte de ne pas oublier les personnes
que vous rencontrez, vous allez découvrir dans ce livre des
méthodes pour accomplir tout cela et bien plus encore.
Comprendre le fonctionnement de la
mémoire
« Je ne vois rien d’anormal sur les tests. Je pense que votre perte de mémoire est
simplement due au stress. »
Dans cette partie…
Les êtres humains ont une imagination merveilleusement galopante. Vous et moi
imaginons toutes sortes de choses sur notre mémoire, parfois vraies, parfois
fausses. Cette partie démêle le vrai du faux et vous fait visiter votre cerveau afin
que vous vous familiarisiez avec l’univers de la mémoire. Je vous explique
comment le cerveau fonctionne et réalise une gymnastique incroyable vingt-
quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.
Chapitre 1
Cultiver sa mémoire
Dans ce chapitre :
Éviter la distraction
Ne plus seulement avoir ce fichu nom sur le bout de la langue
Débloquer ses souvenirs
Utiliser des méthodes pour améliorer sa mémoire
Neuf personnes sur dix disent vouloir améliorer leur mémoire. Vous
aussi ? Faites-vous également partie des six individus sur dix qui
confient à des enquêteurs ne plus savoir, parfois, pourquoi ils se
rendent dans une pièce ?
Ces chiffres semblent laisser penser que la planète Terre est frappée
d’une épidémie de mémoire défaillante, mais rassurez-vous, ce n’est
pas le cas. Presque tout le monde se demande de temps en temps s’il
perd la mémoire.
En lisant ce livre, vous prouvez que vous souhaitez disposer d’une
mémoire optimale. Ma mission est donc de vous montrer comment
l’améliorer et éviter de la perdre.
Dans ce chapitre, j’aborde les points essentiels de cet ouvrage et
j’évoque les principales inquiétudes que vous avez peut-être à
l’égard de votre mémoire. Je recommande également des tactiques
pour l’améliorer. Qui plus est, vous allez apprendre comment
fonctionne votre cerveau, comment l’alimenter et comment
l’exposer le moins possible aux éléments nuisibles de notre
environnement. Vous allez également découvrir les divers systèmes
de mémoire dont nous sommes pourvus, ainsi que les techniques
permettant de renforcer vos capacités à vous souvenir.
En route pour un monde vraiment mémorable !
Si vous perdez vos clés ailleurs que sur la North Rim du Grand
Canyon, vous vous voyez peut-être en train de parcourir votre
domicile. Passez de pièce en pièce en vous souvenant de ce que
vous avez fait dans chacune (voir chapitre 5).
Si vous ne parvenez pas à visualiser l’endroit où vous avez laissé
vos clés, refaites l’itinéraire emprunté et essayez d’effectuer des
associations à chaque fois que vous entrez dans une pièce. Vous
vous souviendrez peut-être avoir ouvert la porte du réfrigérateur
pour prendre une bouteille de jus d’orange puis avoir mis les clés
sur le plan de travail afin de pouvoir ouvrir la porte du placard où
sont rangés les verres.
La distraction est une absence de votre esprit de l’endroit où vous
vous trouvez. Ne vous attendez pas à vous souvenir de ce que vous
faisiez si votre esprit était ailleurs.
La plupart des personnes ayant la quarantaine ou la cinquantaine
connaissent cette distraction et d’autres petits problèmes de
mémoire. Ces situations sont généralement normales et ne sont pas
source d’inquiétude.
Les individus de 60 ans et plus connaissent des défaillances de leur
mémoire à court terme. À moins que ces problèmes empirent et
soient sérieux, il n’y a également aucune raison de s’inquiéter.
Chaque soir avant de me coucher, je me surprends à vérifier, parfois
deux fois, que les portes sont bien verrouillées ! Je perds tout ce
temps non pas parce que je souffre d’un trouble obsessionnel
compulsif (TOC), mais parce que je pense à autre chose ou que je
parle. Mon esprit n’est pas à ce que je fais.
Pour vous souvenir d’un mot qui vous échappe, fouillez son
environnement. Recherchez des associations, des liens entre ce mot
et d’autres idées et concepts. (Pour en savoir plus sur les
associations, reportez-vous au chapitre 5.) Dans l’exemple
concernant Tombouctou, au lieu de vous focaliser sur la sonorité du
mot (Tom… Tor…), penchez-vous sur sa signification. Pour
Tombouctou, vous pouvez privilégier la métaphore que vous inspire
le nom. En pensant à l’environnement immédiat du mot,
l’association vous amènera tôt ou tard au mot proprement dit.
Débloquer sa mémoire
Vous avez probablement déjà oublié le code PIN ou mot de passe lié
à la multitude de systèmes automatisés prétendument pratiques. Si
vous êtes pris au piège dans le labyrinthe d’un système téléphonique
qui ne vous laissera pas sortir tant que vous n’aurez pas fourni un
mot de passe, vous pouvez croire que vous allez devenir fou, pas à
cause du mot de passe mais plutôt en raison des voix guillerettes
enregistrées. Si seulement vous pouviez parler à une personne en
chair et en os !
Nous avons tous déjà eu cette impression que quelque chose
bloquait notre mémoire. Certains disent même « Je bloque là-
dessus ». Ce blocage est similaire à ce qui se produit quand vous
avez un nom sur le bout de la langue, à la différence près que vous
n’essayez pas de vous rappeler d’un simple nom mais d’un élément
plus complexe, par exemple ce qu’a dit Carole hier au bureau.
Plus vous essayez de vous souvenir, plus vous vous sentez bloqué.
Faire remonter un souvenir de force aggrave le problème, comme si
vous aviez un pied sur le frein et l’autre sur l’accélérateur.
Le fait que des personnes dotées d’un QI élevé aient une meilleure
mémoire que vous peut vous inquiéter. Il est vrai que les tests
psychologiques sur la mémoire sont très liés aux scores obtenus aux
tests de QI. Arrêtons-nous là-dessus un instant. Comment se fait-il
que les individus au QI élevé réussissent si bien les tests ? Leur
mémoire contribue à renforcer leur QI. Si vous améliorez votre
mémoire, vous pouvez accroître votre QI.
Votre mémoire soutient presque toutes vos facultés de réflexion.
Améliorez-la et vous serez mieux à même de développer votre
potentiel dans de nombreux secteurs de votre vie.
Améliorer sa mémoire
Il existe de nombreuses techniques pour améliorer votre mémoire.
Mais, dans la mesure où vous êtes un être humain complexe, il
faudra en utiliser plusieurs pour remplir votre mission car vous
devrez effectuer plusieurs choses en même temps.
N’ayez crainte ! Améliorer sa mémoire n’a rien de sorcier si vous
procédez comme suit :
sa profession ;
une caractéristique physique, telle que sa taille ;
un trait singulier du visage, tel qu’un menton en galoche ;
sa démarche.
Dans ce chapitre :
Se souvenir est une habileté
Considérer sa mémoire comme un système
Modifier ses souvenirs
Prêter attention pour pouvoir se souvenir
Le surapprentissage comme moyen de vous assurer que vous
n’allez pas oublier les choses
Dans ce chapitre, vous allez découvrir les mythes les plus courants
et les remplacer par des faits véridiques sur votre mémoire. Ces faits
constitueront la base de vos efforts pour améliorer celle-ci.
Vos souvenirs ne sont pas stockés dans des zones bien précises de
votre cerveau mais plutôt largement dispersés (voir le chapitre 3
pour en savoir plus sur le cerveau). Après plus de cent ans de
recherches, les experts qui étudient le cerveau n’ont toujours pas
trouvé un endroit bien précis où seraient stockés les souvenirs.
Nombreux sont ceux à aimer utiliser l’analogie de l’ordinateur pour
décrire le fonctionnement du cerveau. Vous faites peut-être partie de
ceux qui disent : « Mon cerveau est comme un ordinateur dépassé.
Je ne peux accéder à mes fichiers car mon cerveau n’est pas assez
rapide et je n’ai plus d’espace libre pour les nouvelles
informations. »
Votre cerveau et votre mémoire sont bien plus complexes que
n’importe quel ordinateur. Votre mémoire est perfectible et n’est pas
préprogrammée comme un ordinateur. Ce n’est pas une partie
câblée de votre cerveau.
Votre mémoire n’est pas un bien c’est une faculté. Ce n’est pas
quelque chose que vous avez ou que vous n’avez pas. N’oubliez pas
d’associer au terme mémoire le verbe mémoriser.
Quand je dis que j’aime marcher, je sais que ce n’est pas une chose
mais une activité pour laquelle j’enregistre des progrès depuis que je
suis petit. Quand j’utilise le mot mémoire dans ce livre, j’entends
par là votre capacité à vous souvenir, votre façon de vous rappeler et
le style que vous employez pour vous remémorer. La mémoire est
une chose que vous faites avec plus ou moins de talent.
Vous vous dites peut-être : « C’est bien beau tout ça, mais je me
rappelais de bien plus de choses par le passé. » Cette affirmation est
peut-être vraie. La mémoire d’une personne peut se dégrader avec le
temps d’une multitude de façons.
Mesurer la mémoire
Les psychologues utilisent plusieurs tests pour évaluer les
différents types de mémoire. Certains mesurent votre degré
de mémorisation des choses entendues, d’autres, la façon
dont vous retenez les formes, le toucher, etc. La mère de
tous ces tests de mémoire est l’échelle clinique de mémoire
de Wechsler. Cette batterie de petits tests a subi quelques
révisions depuis sa création. Elle se complique à chaque
révision et l’éventail des types de mémoire testés
s’enrichit. Ses nombreux petits tests mesurent les différents
types de mémoire, tels que la capacité à se souvenir des
mots, des listes de nombres, des séquences de lettres ou de
nombres et des histoires. D’autres tests évaluent l’aptitude
à mémoriser les visages, les scènes de famille, les formes
et l’ordonnancement des modèles. Les scores obtenus
aident les psychologues à mesurer la mémoire visuelle et
auditive, différée et immédiate. Ils sont généralement
exprimés en pourcentages. Les scores de la mémoire
générale, de la mémoire de travail et de la mémoire
immédiate peuvent être comparés aux scores des tests de
QI.
Quand j’ai dit au Dr Ralph Reitan, père de la neuropsychologie
américaine (l’étude de la façon dont le cerveau influe sur le
comportement), que j’étais en train d’écrire un ouvrage sur la
mémoire, il m’a dit : « Veillez à bien mettre l’accent sur le caractère
systémique de la mémoire. » Il voulait dire par là que la mémoire
implique des systèmes du cerveau associés à des capacités
spécifiques.
Vous êtes doté de capacités de base en termes de mémoire telles que
vous souvenir de ce que vous entendez, de ce que vous ressentez et
de la façon dont vous vous déplacez. Il existe également des
souvenirs complexes. Vous vous souvenez des formes de divers
objets et visages, de mélodies, de mots et de nombres. Enfin, il
existe des types de mémoire encore plus complexes : des phrases
complètes, des morceaux de musique, des équations mathématiques,
le nom des capitales des pays d’Amérique du Sud, etc.
Même les tâches les plus simples mobilisent plusieurs systèmes de
mémoire. Lorsque vous conduisez votre voiture, vous vous appuyez
sur diverses capacités mémorielles.
Lorsque vous vous arrêtez à une intersection, vous vous souvenez
que c’est le moment d’être vigilant. Vous voyez un panneau rouge à
huit côtés et vous vous rappelez qu’il s’agit d’un signal d’arrêt
(mémoire visuelle/spatiale). Vous remarquez que le mot STOP est
inscrit sur le panneau et vous vous souvenez que ce mot signifie
qu’il faut que votre voiture marque un arrêt complet (mémoire
verbale avancée). Vous vous souvenez automatiquement que pour
stopper votre voiture sans bloquer les roues, il vous faut ôter votre
pied droit de l’accélérateur, le placer sur la pédale de frein tout en
débrayant avec le pied gauche (mémoire des mouvements, du
toucher et mémoire spatiale). Ensuite, une fois parvenu à l’arrêt
complet du véhicule, vous respectez le code de la route et vous vous
souvenez donc que le conducteur venant de votre droite a la priorité
sur vous (mémoire conceptuelle impliquant de nombreux systèmes).
Vous admettez que c’est à lui de passer. Vous le regardez et lui
faites signe (mémoire conceptuelle complexe). Il passe. Quand la
voie est libre, vous ôtez votre pied droit du frein, le placez sur
l’accélérateur en appliquant une pression progressive tout en
embrayant avec le pied gauche (mémoire des mouvements et du
toucher).
Même lors de cette expérience consistant à arriver à une
intersection, vous accédez à plusieurs systèmes de mémoire.
Pratiquement tout ce que vous faites mobilise des systèmes de
mémoire et non une mémoire bien précise.
Le fait est que les personnes âgées menant une vie active et riche
voient leur mémoire et leurs capacités de raisonnement moins
décliner. Cette tendance confirme l’adage : « On s’en sert ou on la
perd. » En fait, c’est la façon d’utiliser votre cerveau qui est
importante, pas seulement le fait de le mobiliser. Et, avec un peu de
pratique, les personnes âgées peuvent être plus performantes que les
jeunes.
En parlant des jeunes, si vous en avez un à la maison ou si vous êtes
jeune vous-même, vous avez peut-être déjà entendu quelqu’un dire :
« C’est une vraie tête de linotte. » Ce n’est pas parce que vous êtes
un adolescent ou un enfant qu’il faut vous attendre à avoir des trous
de mémoire.
Enfants et adolescents peuvent améliorer leur mémoire, non
seulement avec l’âge, mais également via l’utilisation de techniques
spécifiques. Pourquoi ne pas être avantagé dès le départ et être
meilleur à l’école ?
Dans ce chapitre :
Partir en excursion dans vos hémisphères et vos lobes
Examiner la chimie des cellules de votre cerveau
Comprendre les différentes étapes et chemins empruntés par
vos souvenirs
Multiplier la puissance de votre mémoire à l’aide d’images
C’est dans l’hémisphère droit que sont stockés les souvenirs visuels
et spatiaux. La mémoire spatiale englobe tout ce qui occupe un
espace physique, la forme de ce livre par exemple. Pour sa part,
l’hémisphère gauche traite les souvenirs verbaux. Les deux
hémisphères collaborent pour tous vos actes.
Figure 3-2 :
L’hippocampe transfère
les éléments de la
mémoire à court terme
vers la mémoire à long
terme.
Votre hippocampe est bien caché dans vos lobes temporaux. S’il est
endommagé d’une manière ou d’une autre, vous éprouvez alors des
difficultés à opérer le déplacement des souvenirs de la mémoire à
court terme vers la mémoire à long terme. (Voir l’encadré intitulé
« La nouvelle vie de H.M. »)
« Attaque frontale »
Vos lobes frontaux contiennent l’aire de la motricité. Ils sont plus
complexes que ceux de n’importe quelle autre espèce vivant sur
notre planète et interviennent dans bien d’autres domaines que le
mouvement. Les lobes frontaux représentent ce que vous avez de
plus humain : cette partie de votre cerveau vous aide à construire
votre identité. Bien que tous les mammifères aient des lobes
frontaux, les vôtres constituent le plus grand bond dans notre
évolution. Il s’agit de votre centre de contrôle fonctionnel et de la
dernière zone à se développer quand vous grandissez.
Élocution O
En 1861, Emil Broca a réalisé l’autopsie d’un homme qui
avait énormément de difficultés à s’exprimer. Tout ce qu’il
pouvait dire c’était « Tan, Tan ». Broca a découvert une
lésion de la taille d’une pièce en argent d’un dollar sur le
lobe frontal gauche. Il a émis à juste titre l’hypothèse que
cette zone du cerveau était chargée de trouver les mots
pour s’exprimer.
Votre lobe frontal gauche est très impliqué dans la réflexion menée
sur vos souvenirs et leur interprétation. Chez les patients souffrant
de dépression, le lobe frontal gauche n’est pas assez actif et bute sur
cette tâche.
Les dépressifs ressassent des souvenirs négatifs et procèdent à une
surgénéralisation des événements futurs sur la base de ces souvenirs
déplaisants.
En général, tous les efforts fournis pour adopter ou empêcher un
comportement mobilisent vos lobes frontaux. Tout dégât dans cette
zone peut vous ôter votre énergie ou vous rendre terriblement
impulsif.
C’est difficile à croire, mais dans les années 30, l’un des traitements
en cas de maladie mentale grave était la lobotomie frontale. Il
s’agissait de séparer les lobes frontaux des autres parties du cerveau.
Les patients qui subissaient cette intervention perdaient toute
énergie.
La partie arrière de vos lobes pariétaux vous aide à vous situer dans
l’espace. Votre lobe pariétal droit est le spécialiste de la
mémorisation des formes. J’ai déjà testé une personne dont le lobe
pariétal droit était endommagé. Il avait beaucoup de mal à se
souvenir des formes spatiales. Quand je lui ai demandé de dessiner
une forme que je lui avais montrée dix minutes auparavant, son lobe
pariétal droit semblait hésiter contrairement à son lobe pariétal
gauche. Son dessin comportait de nombreux détails (lobe pariétal
gauche) mais aucune forme (lobe pariétal droit).
O comme occipital : vous voyez ce que je veux dire
Vos lobes occipitaux jouent un rôle dans vos capacités visuelles.
S’ils sont altérés, vous pouvez devenir aveugle. Chez certaines
espèces animales, ces capacités sont beaucoup plus grandes que
chez les humains. C’est le cas par exemple des gorilles qui sont
capables de détecter dans la forêt dense ce qui nous apparaîtrait
comme des changements très légers.
Mais ces lobes occipitaux n’ont pas le monopole de vos souvenirs
visuels. Même le souvenir d’un objet bien précis, par exemple la
chaise sur laquelle vous avez pris place dans la maison de votre ami,
est dispersé dans tout votre cerveau. Vous vous souvenez de sa
forme élégante (lobe pariétal droit), de sa fermeté quand vous vous
trémoussiez dessus pendant le monologue interminable de votre ami
(cortex moteur), de l’avoir observée en quittant la pièce et d’avoir
remarqué sa couleur cannelle profonde (lobe occipital).
émotions ;
odeurs ;
sons ;
vue ;
mouvement ;
sensation tactile (toucher).
Les mots évoquant des images sont bien plus puissants que ceux
n’ayant aucune connotation visuelle. Ce double codage crée un
souvenir plus fort. Vous codez non seulement le mot mais
également l’image associée.
La puissance des images peut demeurer des années dans votre
esprit. Prenez quelques instants pour vous le prouver. Levez vos
yeux de cette page et regardez un objet figurant dans la pièce où
vous vous trouvez, disons une chaise ou une table. Maintenant,
fermez les yeux. Vous remarquez pendant quelques secondes la
présence d’une image rémanente qui s’évanouit au fur et à mesure
que de nouvelles sensations et pensées surgissent. Maintenant,
reprenez votre lecture et ne regardez pas la chaise. Vous
remarquerez que nombre de caractéristiques de la chaise ont disparu
de votre esprit. Son image n’est probablement pas aussi nette qu’elle
ne l’était il y a quelques secondes.
Depuis le moment où vous l’avez créée, votre humeur et vos
pensées ont influé sur cette image. Maintenant, lorsque vous essayez
de la visualiser, vous n’en avez plus une représentation objective car
elle a été contaminée par votre humeur et vos toutes dernières
pensées.
Préserver sa mémoire
Dans ce chapitre :
Se détendre pour se souvenir
Chasser les idées noires
Dormir pour se souvenir
↑ Fréquence cardiaque ↓
↑ Tension artérielle ↓
↑ Métabolisme ↓
↑ Tension musculaire ↓
↑ Fréquence respiratoire ↓
↑ Éveil ↓
Lutte ou fuite
La réponse de lutte ou de fuite est un instinct que l’on
retrouve dans toute notre évolution et qui servait donc
également à nos ancêtres. Si votre ancêtre tombait sur une
créature dangereuse ou une personne violente, son corps se
préparait à l’affronter ou à prendre la fuite. Pendant la
préparation, l’adrénaline affluait dans tout son corps, le
préparant ainsi à se déplacer rapidement. Son attention se
rétrécissait pour qu’il puisse se concentrer uniquement sur
le danger. Ses glandes sudoripares fonctionnaient pour que
son organisme reste à bonne température. Son cœur battait
plus vite et sa respiration s’accélérait pour lui permettre de
lutter ou de fuir.
Fort heureusement, la plupart d’entre nous n’avons pas à
affronter un danger source de violence immédiate. De nos
jours, votre réponse de lutte ou de fuite se produit quand
vous éprouvez du stress. En outre, si vous souffrez d’un
stress chronique, vos capacités mémorielles en pâtiront
certainement. Vous êtes non seulement distrait, mais, en
plus, avec le temps, ce stress chronique vous épuise.
Les hormones de stress circulent dans votre corps et votre
cerveau. Elles commencent à faire payer un lourd tribut à
votre cerveau et multiplient les problèmes de mémoire.
Le cortisol attaque votre hippocampe, rendant ce dernier
moins performant dans le transfert des souvenirs à court
terme que vous souhaitez conserver pour plus tard. Même
les radicaux libres ont carte blanche. Ils sévissent dans
votre cerveau.
La réaction de lutte ou de fuite vous empêche de vous
souvenir de votre position. Il vous faut un moyen de la
désamorcer, de vous calmer et de vous concentrer.
la relaxation progressive ;
l’autohypnose ;
l’imagerie visuelle ;
la méditation et la prière.
Toutes ces techniques vous invitent à porter votre attention sur votre
respiration. Je les aborde plus loin dans ce chapitre.
La respiration
Votre respiration ne fait pas que vous tenir en vie. C’est la porte
d’accès à la relaxation.
Ne prenez pas la respiration comme quelque chose de banal. Selon
votre fréquence respiratoire, vous vivez des états émotionnels
différents. Elle s’accélère naturellement quand vous êtes stressé. Les
muscles de votre abdomen se contractent et votre thorax se serre.
Puisque vous disposez d’un système cardio-vasculaire, à savoir un
système dans lequel les systèmes respiratoire et circulatoire sont
liés, une respiration rapide fait s’accélérer votre cœur et vous rend
ainsi plus anxieux. Par contre, si vous ralentissez votre respiration,
généralement, votre fréquence cardiaque diminue.
La plupart des personnes prennent entre 9 et 16 respirations par
minute quand elles sont au repos. Cette fréquence passe souvent à
27 lors d’une attaque (crise) de panique. La seule accélération de la
fréquence respiratoire peut faire apparaître nombre de symptômes
associés à une attaque (crise) de panique : engourdissement,
fourmillement, bouche sèche, vertiges et problèmes de mémoire à
court terme.
Le soupir de soulagement
Méditer et prier
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai fait apparaître la
méditation et la prière dans ce chapitre. En fait, vous pensiez peut-
être : « Est-ce qu’il me conseille de prier pour que ma mémoire
s’améliore ? »
La méditation et la prière ont beaucoup de points communs avec les
techniques de relaxation et l’hypnose. Malgré leurs connotations
religieuses, le résultat obtenu est le même. Vous vous sentez
détendu et plus en mesure de percevoir avec clarté le monde qui
vous entoure, tout en disposant de meilleures capacités mémorielles.
Lorsque vous méditez, vous videz votre esprit et vous vous
concentrez sur votre respiration. Faites le vide en vous concentrant
sur quelques mots ou sons, appelés mantras, tels que Om ou Sat
Nam. Le fait de vous concentrer sur votre respiration vous permet
de vous vider la tête et de vous détendre.
Quatre éléments figurent dans la plupart des formes de méditation :
Sortir de la déprime
Lorsque vous avez le cafard, vos capacités de mémorisation
déclinent. Quand votre mal-être vous préoccupe, vous êtes moins
enclin à créer des souvenirs ou à vous rappeler de souvenirs
antérieurs à l’arrivée de la déprime.
Se remuer
Cela semble peut-être bizarre, mais l’exercice est bon pour votre
mémoire. Il contribue à fournir à votre cerveau les substances
nutritives nécessaires. À chaque fois que vous faites de l’exercice,
vous augmentez votre fréquence respiratoire, votre métabolisme et
votre niveau d’énergie. Non seulement l’exercice vous apaise, mais
il vous aide également à être plus vigilant.
Comparé au reste de votre corps, votre cerveau est un grand
consommateur de glucose et d’oxygène (voir chapitre 3). En faisant
de l’exercice, vous augmentez l’afflux de sang et donc le glucose et
l’oxygène nécessaires pour rester en bonne santé et concentré.
Dormir debout
Je me souviens de la naissance de mon premier fils.
Pendant les six premières semaines, il couchait dans notre
chambre. Il se réveillait plusieurs fois dans la nuit car,
comme vous le savez peut-être, les bébés ne font pas la
différence entre le jour et la nuit. Il avait faim et nous le
faisait savoir en poussant des cris bien sonores.
Ma femme l’allaitait, donc elle pensait que je pouvais au
moins me lever pour le mettre dans ses bras. Pendant cette
longue période de privation de sommeil, je suis devenu de
moins en moins efficace dans mon travail.
À cette époque, je dirigeais trois programmes de traitement
de jour destinés à des adultes malades mentaux. L’un de
ces programmes regroupait les cas les plus graves et j’avais
soixante patients. Après une nuit quasiment blanche de
plus, j’ai fait un jour la connaissance d’un nouvel arrivant
dans le programme, un charmant jeune homme souffrant
de schizophrénie.
Je lui dis : « Bonjour, je m’appelle John et vous ? »
Il répondit poliment : « Oh, Steve. »
Je dis alors : « Ravi de vous rencontrer John. »
Il me dit : « Non, moi c’est Steve, John c’est vous. Hé,
doc, vous dormez assez ? »
N’attendez pas de vous être ridiculisé pour dormir plus.
Veillez à faire votre possible pour disposer de la quantité
de sommeil qu’il vous faut.
Relax !
Si vous êtes insomniaque, vous avez peut-être du mal à réguler la
température de votre corps. La nuit, vous l’augmentez peut-être sans
le savoir au lieu de la faire baisser car vous êtes moins actif
physiquement pendant la journée. Si vous ne faites pas du tout
d’exercice le jour, ne vous attendez pas à voir votre température
corporelle baisser la nuit.
Pour corriger ces problèmes, procédez comme suit :
maintenez votre chambre à une température fraîche la nuit ;
faites de l’exercice trois à six heures avant d’aller vous
coucher;
veillez à bouger le matin quand vous vous levez afin de
favoriser un cycle de température corporelle adéquat.
Penser au sommeil
Ne vous inquiétez pas si vous ne vous endormez pas
immédiatement après vous être mis au lit. Peu de
personnes s’endorment en quinze minutes. En fait, selon
les chercheurs travaillant dans les cliniques du sommeil,
une personne capable de s’endormir en moins de quinze
minutes manque de sommeil. Dans ce cas, cette latence
d’endormissement abrégée résulte d’un effet rebond qui
compense le manque de sommeil de la nuit précédente.
L’effet le plus marqué de la perte de sommeil est la
somnolence. Il est généralement prouvé qu’une perte de
sommeil modérée a une répercussion négative sur
l’humeur. Mais ce phénomène n’est pas le même chez
toutes les personnes touchées. Les répercussions négatives
sur l’humeur seront plus importantes si la perte de sommeil
vous met en colère et vous inquiète que si vous l’acceptez
sans état d’âme. Les parents se souviennent parfaitement
de la perte de sommeil liée à l’arrivée d’un bébé à la
maison. Mais ils sont focalisés sur le nouveau-né, pas sur
leur perte de sommeil. Par contre, les insomniaques
réagissent de manière excessive et surestiment leur perte
de sommeil.
Si vous travaillez en équipe de nuit, essayz de prendre
fréquemment des repas légers et de faire régulièrement de l’exercice
avant de vous rendre au travail. Quand vous rentrez chez vous, filez
directement au lit. Ne commettez pas l’erreur d’aller vous coucher
dans une pièce éclairée. L’exposition à la lumière retarde
l’endormissement car la production de mélatonine est faible. Veillez
à ce que la chambre soit plongée dans l’obscurité totale. En outre,
essayez de vous exposer à une lumière à spectre complet dès votre
réveil.
le lait ;
la dinde ;
les glucides complexes (tels que le pain de blé complet).
Les vitamines peuvent également jouer sur votre sommeil. Une
carence en vitamine B, en calcium et en magnésium peut nuire à
votre sommeil.
Chuuuut
Votre cerveau est conditionné pour prêter attention aux nouveaux
stimuli. Éliminez donc les sons qui attirent votre attention. Ne
laissez pas la télévision allumée la nuit car elle peut vous réveiller.
Par contre, le bruit blanc (mélange de sons répartis équitablement
sur toute la largeur de bande des fréquences) est ennuyeux et
monotone et sert parfaitement à masquer les autres bruits, tels que
l’aboiement de chien. Si vous avez besoin de bloquer des sons
pendant votre sommeil, essayez ceci :
Le programme de planification du
sommeil de Harvard
Si vous souffrez d’insomnies chroniques, votre cycle de
sommeil n’est pas facile à corriger. Avec un peu de
chance, vous ne présentez pas un profil type. Est-ce que
vous rattrapez tout le temps du sommeil car vous ne vous
sentez jamais reposé ? Est-ce que vous essayez de dormir
plus longtemps le matin pour que ce soit encore plus
difficile de dormir la nuit suivante ?
Ne tenez pas à tout prix à vous endormir. Quand vous
essayez de vous endormir, vous libérez des
neurotransmetteurs tels que l’épinéphrine et la
norépinéphrine, qui sont des activateurs augmentant la
tension musculaire, la fréquence cardiaque, la pression
artérielle et la quantité d’hormones de stress. Dans une
étude récente, les participants qui se voyaient promettre
une récompense s’ils trouvaient le sommeil rapidement
avaient plus de mal à s’endormir que ceux qui ne voulaient
pas que le marchand de sable passe absolument.
Si vous avez du mal à vous endormir, essayez la
programmation du sommeil. Levez-vous tous les matins à
la même heure, quel que soit le nombre d’heures dormies
la nuit précédente. Au lieu d’aller au lit plus tôt, couchez
vous plus tard. Vous pensez peut-être : « Mais il faut que je
me réserve un maximum de temps de sommeil, même si je
me tourne et me retourne dans le lit. » Faux ! L’essentiel
est de se débarrasser de la période passée à se retourner
dans le lit et d’aller se coucher uniquement pour dormir.
Calculez votre temps de sommeil moyen et ajoutez une
heure. Utilisez cette formule pour connaître la quantité de
sommeil que vous vous octroyez. Par exemple, sur le mois
dernier, si vous obtenez une moyenne de cinq heures et
demie de sommeil, alors que vous restez au lit pendant huit
heures et demie, prévoyez six heures et demie de temps de
sommeil potentiel. Si vous vous réveillez à 6 heures, allez
vous coucher à 23 h 30. Calculez à rebours six heures et
demie en partant de votre heure de réveil normale. Faites
ceci pendant au moins quatre semaines. Votre objectif sera
de passer la plupart du temps passé au lit à dormir. Votre
température corporelle finira par s’ajuster et la pression du
sommeil par s’installer, de façon à réaliser un autre
ajustement, en ajoutant une heure supplémentaire, pour un
total de sept heures et demie de sommeil.
Chapitre 5
Dans ce chapitre :
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Marquer les emplacements sur la carte routière de votre
mémoire
Se raconter une histoire – établir un lien avec un souvenir
Se souvenir grâce aux chiffres – le système phonétique
Tirer le meilleur parti des aide-mémoire
Frein
Yeux
Bois
Âtre
Flingue
Bisque
Fête
Huître
Bœuf
Ménisque
Certes, j’ai triché dans cet exemple, mais vous avez compris
l’essentiel : les mots « crochets » se fixent facilement aux mots que
vous souhaitez retenir. En faisant rimer le mot « crochet » avec le
mot cible, cette mnémonique est encore plus facile à utiliser.
La rime avec le chiffre rend l’association facile à retenir. Par
exemple, dans « huit-huître », l’association ne repose pas seulement
sur le chiffre mais également sur la similitude de la prononciation.
Vous pouvez également utiliser des crochets alphabétiques pour
relier des lettres à des mots. La lettre peut rimer ou simplement
figurer dans le mot en question. Par exemple :
A- aliment
B- bras
C- cerveau
D- douceur
E- entrée
F- fripouille
G- gorge
H- hutte
I- immense
J- joie
K- kiwi
L- lustre
M- mallette
N- noix
O- oh
P- plat
Q- queue
R- rayon
S- soirée
T- thé
U- univers
V- volt
W- wagon
X- xylophone
Y- yack
Z- zèbre
Quand vous regardez la table basse dans laquelle vous vous cognez
souvent le genou, vous pensez « Les sanglots longs ». Puis, quand
vous regardez la chaîne hi-fi, vous pensez à « Des violons ».
Regardez ensuite la fenêtre et pensez à « De l’automne ». Portez vos
yeux sur la photo de votre amour perdu et pensez à « Blessent mon
cœur ». Enfin, fixez le canapé, théâtre de vos siestes l’après-midi, et
pensez à « D’une langueur monotone ».
À l’heure de faire votre présentation, vous pourrez vous séparer de
vos antisèches. Vous serez capable de vous projeter mentalement
dans votre salle de séjour et de parler en vous souvenant de chaque
emplacement associé aux différentes parties.
Dans ce chapitre :
Éviter d’oublier
Passer en automatique
Organiser les informations à mémoriser
Comprendre les informations à mémoriser
à la paresse ;
à la peur ;
au manque de motivation ;
à une bonne raison d’oublier.
L’écoute sélective
Vous dites à votre fils adolescent de sortir la poubelle. Il répond
« Ouais, pas de souci » tout en filant vers l’ordinateur pour répondre
à un courriel. Une heure plus tard, vous lui rappelez de descendre la
poubelle et il réplique : « Ah, ouais c’est vrai, j’ai oublié. » A-t-il
vraiment oublié ? Peut-être. Peut-être pas. Ou bien il n’a même pas
prêté attention à votre demande initiale. Il était peut-être sur pilote
automatique quand il vous a répondu « Ouais, pas de souci ».
L’attention est essentielle à la formation des souvenirs. (Pour en
savoir plus sur le rôle de l’attention dans la mémoire à court terme,
reportez-vous aux chapitres 2 et 3.)
Votre fils a peut-être choisi d’éviter ce qu’il jugeait comme une
demande de plus en matière de corvées. Il était concentré sur
complètement autre chose. Il était probablement déjà en train de
rédiger son courriel quand il filait vers l’ordinateur. C’est l’attention
sélective.
Vous avez probablement cerné très facilement comment fonctionne
l’attention sélective à travers l’exemple précédent, mais il vous est
peut-être plus difficile de discerner son mode opératoire en ce qui
vous concerne. Vous prêtez probablement attention à certaines
choses mais pas aux questions ou commentaires d’autres personnes,
sans vous apercevoir de cette espèce de tri sélectif.
En cas de manifestation d’une attention sélective, ne vous forcez
pas à croire que vous souffrez d’un problème de mémoire. Essayez
plutôt d’identifier les problèmes d’attention, de motivation ou de
paresse et résolvez-les afin d’améliorer votre mémoire.
2 5 4 1 3 5 7 9 5 8 3
L’étiquetage
Admettons que vous attendiez un enfant (ou, mieux encore, que
vous alliez devenir grand-père ou grand-mère) et que vous sachiez
qu’il s’agira d’une fille. Vous allez peut-être passer des heures à
chercher un prénom qui conviendra à tout le monde. Vous pouvez
organiser la recherche en reliant les prénoms à un indice, au lieu de
réciter aléatoirement ceux qui vous viennent à l’esprit.
L’agrégation (chunking)
L’agrégation consiste à regrouper en petits morceaux de gros blocs
de données. Par exemple, prenez votre numéro de Sécurité sociale.
Quand vous y pensez, il ne s’agit pas pour vous d’un bloc de quinze
chiffres avec un espacement régulier. Par exemple, vous aurez
probablement du mal à vous souvenir du numéro
156045165832120. Il contient quinze chiffres. Même si vous avez
une mémoire au-dessus de la moyenne, vous éprouverez des
difficultés. La plupart des gens mémorisent leur numéro de Sécurité
sociale par groupes de chiffres : le premier (pour le sexe), puis les
deux suivants (l’année de naissance), puis deux autres (le mois de
naissance), puis encore deux (le département de naissance), puis
trois (le code Insee de la commune de naissance), ensuite trois (le
numéro d’ordre) et enfin deux (la clé de contrôle). C’est grâce à ce
découpage que vous vous en souvenez tout au long de votre vie.
Prenez le numéro que je vous ai donné et appliquez le découpage ci-
dessus : 1-56-04-51-658-321-20. Ce numéro est bien plus facile à
mémoriser car il est découpé en blocs.
Dans ce chapitre :
Garder à l’esprit qu’il n’y a pas d’âge pour se souvenir
Relever les défis posés par un cerveau qui change
Trouver de nouveaux moyens de multiplier pensées et
souvenirs
Quand vous avez oublié ce que vous vouliez dire, vous arrive-t-il de
dire « C’est pas beau de vieillir » ? Vous exagérez les méfaits du
vieillissement.
Contrairement à ce que vous pensez, le vieillissement ne provoque
pas une détérioration de la mémoire. Bien que vos capacités en
termes de mémoire spatiale et visuelle déclinent effectivement avec
l’âge, la mémoire auditive (mémoire des noms, des histoires, des
mots et des chiffres) décline très peu voire pas du tout.
La plupart des gens constatent une augmentation des problèmes de
mémoire quand ils vieillissent, mais pas forcément au même rythme
ou avec la même ampleur. Dans ce chapitre, vous allez découvrir
comment et pourquoi le vieillissement peut altérer vos facultés
mémorielles et ce que vous pouvez faire pour lutter contre ce
phénomène.
Exploiter pleinement un cerveau exceptionnel
Vos connaissances ne sont pas moindres à un âge avancé. Vous en
savez probablement plus mais c’est la vitesse de traitement des
informations qui diminue. Mais, ne vous inquiétez pas, votre
mémoire à long terme reste intacte et votre compréhension des
choses que vous savez est plus large, plus réfléchie et plus sage que
lorsque vous avez quitté l’adolescence.
Bonne nouvelle : en classe, on vous a certainement appris qu’à la
naissance, vous disposiez déjà de toutes vos cellules cérébrales et
que vous n’en produiriez pas plus par la suite, n’est-ce pas ? Depuis
lors (la leçon a continué), vous en avez perdu environ dix mille par
jour et même plus si vous buvez de l’alcool.
Bon, il s’avère que cette vieille croyance est fausse. Le tableau n’est
pas si noir. Vos dendrites continuent de grandir. Les dendrites sont
les parties de vos neurones qui s’étendent pour récupérer des
informations sur leurs congénères (pour en savoir plus sur les
différentes parties de votre cerveau, voir le chapitre 3). C’est ce que
vous faites à votre cerveau qui conditionne son sort. (J’en dis plus
sur la façon de faire grandir vos dendrites plus loin dans ce
chapitre.)
Après les bonnes, les mauvaises nouvelles : en vieillissant, la taille
et la vitalité de votre cerveau diminuent. La quantité de
neurotransmetteurs (voir la description des neurotransmetteurs au
chapitre 3), dont diverses hormones telles que la mélatonine, la
testostérone et l’œstrogène, baisse. Vos artères et vaisseaux
capillaires sont moins souples et, dans certains cas, ils se bouchent
et entravent l’apport de l’oxygène et des substances nutritionnelles à
votre cerveau. Le stress non contrôlé ne fait qu’aggraver la situation.
un glucide complexe ;
un fruit ou un légume ;
une protéine.
De nouveaux neurones ?
La récente découverte nommée neurogenèse a déclenché
un séisme dans le monde des neurosciences. Médecins et
scientifiques avaient toujours pensé que nous ne créions
aucun neurone une fois venus au monde. Mais les
neuroscientifiques ont découvert que, dans des conditions
bien particulières, certaines cellules nerveuses sont
capables de se reproduire. Bien qu’il faille encore
approfondir les études, ces conclusions ont apporté de
l’espoir aux victimes de lésions de la moelle épinière et à
ceux d’entre nous qui craignent de voir leur cerveau
dépérir en fin de vie.
Plus vous faites fonctionner votre intellect, plus votre cerveau crée
de nouvelles connexions dendritiques avec d’autres neurones. Je
reviens de nouveau sur un point : votre cerveau peut générer de
nouvelles connexions dendritiques tout au long de votre vie, quel
que soit votre âge. Un excellent moyen de combattre la perte de
mémoire est d’apprendre de nouvelles informations, de multiplier
les activités et d’adopter de nouveaux modes de pensée.
Vos synapses sont les connexions entre les neurones. Leur nombre
diminue en vieillissant. Elles sont essentielles pour la création et
l’accès aux souvenirs, car c’est la qualité de la connexion qui
détermine la vivacité relative de certains souvenirs. Mais, en
vieillissant, la densité des connexions synaptiques diminue,
réservant ainsi le même sort à la connectivité entre vos pensées et
vos souvenirs.
En prenant de l’âge, le neurotransmetteur dopamine, fortement
associé aux sentiments de plaisir, perd des récepteurs, situés sur la
membrane postsynaptique. Dès l’âge de 20 ans, vous commencez à
perdre des récepteurs de dopamine, au rythme de 6 % tous les dix
ans. C’est ainsi qu’intervient la diminution des souvenirs agréables.
La dopamine est particulièrement active dans vos lobes frontaux
(voir plus haut dans ce chapitre). La baisse du taux de dopamine
dans vos lobes frontaux vous rend plus enclin à la distraction,
vulnérable aux problèmes de mémoire à court terme et affecte votre
contrôle émotionnel – vous savez, quand vous laissez échapper
certaines paroles. C’est l’attention qui est en cause dans la
distraction et ce sont vos lobes frontaux qui sont chargés de
l’attention.
Sortir de la routine
Nombre des problèmes de mémoire dont se plaignent les personnes
âgées concernent des expériences qui n’appartiennent pas à leur
routine quotidienne. Vous oubliez sûrement rarement de vous
brosser les dents ou de prendre une douche. Comme vous faites ces
choses-là tous les jours, elles deviennent des habitudes. Vous n’avez
pas besoin d’y penser ou de les planifier.
Votre mémoire vous joue des tours quand vous devez vous souvenir
de faire une chose qui ne fait pas partie de votre routine.
Si vous êtes âgé, vous devez arrêter de penser que vous êtes trop
vieux pour découvrir de nouveaux horizons. Votre routine est réglée
comme du papier à musique, à la minute près, mais vous rencontrez
des problèmes de mémoire quand vous devez en sortir. Brisez la
routine et essayez quelque chose de nouveau pour rester alerte et
mentalement affûté. Sinon, vous évoluez sur pilote automatique.
En vieillissant, vous avez peut-être tendance à ne pas étudier
minutieusement vos souvenirs. Vous tirez parfois des conclusions
hâtives en vous « souvenant » d’une chose qui ne s’est en fait jamais
produite. Vous risquez plus particulièrement d’avoir des souvenirs
inexacts si l’activité ou l’événement ne fait pas partie de votre
routine.
Par exemple, imaginons qu’en pénétrant dans le parking d’un
supermarché, vous fassiez un signe de la main à une amie qui en
ressort. Plus tard dans la journée, une autre amie vous dit qu’elle a
vu Brigitte au supermarché. Vous savez que Betty fait souvent ses
courses ici également. Vous dites alors : « Ah oui, moi aussi je l’ai
vue. » En fait, vous avez vu une amie au supermarché mais c’était
Betty et non Brigitte. Cela vous a échappé.
Ce n’est pas que la routine soit néfaste. Elle est utile et nous aide à
exécuter des tâches. Mais, pour rester jeune, vous devez adopter des
comportements qui vont au-delà. C’est bon pour votre cerveau et
vos capacités mémorielles.
Un suivi sur la durée
Des psychologues ont découvert que les personnes âgées
possèdent une base de connaissances riche et variée et
peuvent égaler voire dépasser des personnes plus jeunes
dans de nombreux domaines.
À partir de 1958, des chercheurs du centre médical
universitaire Johns-Hopkins ont suivi de très près, sur de
nombreuses années, des adultes en bonne santé. Tous les
deux ans, ces personnes subissaient diverses évaluations,
notamment à travers des tests médicaux et psychologiques.
Contrairement aux idées reçues, il s’est avéré qu’elles ne
subissaient pas une détérioration de leurs facultés
mentales. Elles continuaient d’enrichir leur vocabulaire et
d’améliorer leurs capacités de raisonnement. Le seul déclin
observé concernait leur temps de réaction, de
concentration, et leur mémoire à court terme. Quant à leur
mémoire à long terme, elle demeurait intacte.
Instruire sa mémoire
Plus vous êtes instruit, moins vous êtes susceptible de perdre la
mémoire. Personne ne sait vraiment pourquoi, mais les experts
pensent généralement qu’un niveau d’instruction élevé vous permet
d’utiliser votre cerveau de différentes façons.
L’atout éducatif
Des études ont montré que des personnes de 70 ans ayant
un diplôme universitaire présentaient de meilleurs résultats
à de nombreux tests des facultés cognitives que des
individus plus jeunes ayant abandonné leurs études au
secondaire. En outre, en fonction de leur santé, elles
faisaient parfois même mieux que des individus affichant
la cinquantaine ayant décroché leur baccalauréat.
Toutes les études montrent que les personnes âgées
conservant une activité intellectuelle sont très résistantes
au déclin cognitif. Autrement dit, si vous avez le malheur
de souffrir d’une maladie entraînant une dégénérescence
du cerveau telle que la maladie d’Alzheimer, votre réserve
de facultés intellectuelles sera plus importante que celle
d’une personne qui passe sa journée à regarder la télévision
ou qui rumine ce qui n’a pas été au supermarché la
dernière fois qu’elle a fait ses courses. En bref, plus vos
capacités intellectuelles sont grandes, plus vous disposerez
de réserves pour compenser une éventuelle future
détérioration.
C’est pour cela que dans l’analyse des tests
psychologiques, j’ai beaucoup plus de mal à déceler des
signes de déclin cognitif chez les personnes ayant déjà
affiché un excellent niveau. Si les précédents résultats
d’une personne la classaient dans la catégorie supérieure et
que les derniers la situent dans la moyenne supérieure, il
s’agit manifestement d’un déclin. Mais si j’ignore que son
précédent score était très bon ? Je peux très bien mal
interpréter le tout dernier bon résultat et croire que la
personne est toujours performante. Voilà pourquoi les
psychologues doivent toujours avoir connaissance du
niveau atteint précédemment.
De nombreuses études ont montré que les personnes ayant
le niveau d’étude le plus élevé sont celles dont les
capacités mémorielles diminuent le moins. C’est
l’illustration du principe selon lequel plus vous développez
vos facultés intellectuelles, mieux vous les utilisez, même
en cas de déclin.
Il n’est jamais trop tard pour s’instruire. En fait, vous êtes
en train de vous instruire parce que vous lisez ce livre.
Alors, poursuivez votre lecture !
Plus vous réfléchissez avec originalité, plus les connexions entre vos
neurones sont nombreuses. En d’autres termes, bien que vous
n’ayez peut-être pas plus de neurones qu’un homologue moins
cultivé, vous allez vous offrir beaucoup plus de connexions
neuronales.
Ces connexions vous permettent de disposer d’un plus grand
nombre de moyens de coder et récupérer les souvenirs. En
vieillissant, grâce à ces connexions plus nombreuses, vous résistez
au déclin de la mémoire et des facultés cognitives dont souffrent vos
homologues moins cultivés.
« En fait, il n’y a qu’une seule chose sur cette liste dont j’ai vraiment besoin.
Mais, qui se souviendrait de consulter une liste qui ne comprend qu’un seul
article ? »
Dans cette partie…
Je vous accompagne dans votre routine quotidienne à l’école, au travail ou en
société et je vous montre comment exploiter au mieux votre mémoire dans vos
activités quotidiennes. Un examen approche ? Jetez un œil au chapitre 10 pour
découvrir des tactiques éprouvées à employer pour réussir. Vous avez parfois
l’impression que votre mémoire part en lambeaux dans cette société
postmoderne frénétique ? Le chapitre 13 distille des conseils pour ralentir le
rythme et retenir plus d’informations. En bref, dans cette troisième partie, on est
en plein dans le vif du sujet. Bienvenue à bord !
Chapitre 8
Dans ce chapitre :
Organiser son apprentissage
Découvrir comment se souvenir en détail des choses
Rechercher la signification du sujet
Prendre des notes qu’il est possible de retenir
Reconnaissance : la séance
d’identification d’un suspect
Il existe de nombreuses façons de vous souvenir d’une
chose. Parfois, vous n’avez pas besoin de vous creuser la
tête pour retrouver un souvenir, il est juste devant vous,
vous n’avez plus qu’à le reconnaître.
Reconnaître une chose est bien plus simple que de s’en
rappeler. Si vous ne parvenez pas à vous en souvenir à
l’aide de la méthode du rappel libre, la reconnaissance
vous offre une chance supplémentaire.
Le questionnaire à choix multiples est une des méthodes de
reconnaissance. Par exemple, si on vous demande :
Parmi les méthodes suivantes, quelle est la plus difficile
pour se souvenir d’une information ?
a) Rappel libre
b) Reconnaissance
c) Faire le poirier
d) Question vrai ou faux
Vous reconnaîtrez tout de suite que la bonne réponse est a)
Rappel libre.
La séance d’identification des suspects est une autre forme
de reconnaissance. Souvent, six ou sept individus sont
alignés et on demande à un témoin quel est celui qu’il a vu
sur la scène du crime. On estime que la seule présence du
principal suspect va rafraîchir la mémoire du témoin et
permettre à ce dernier de le reconnaître.
Mais cette forme de reconnaissance est sujette à
controverse dans les rangs des magistrats car cela revient à
forcer la main au témoin. Dans un devoir scolaire, le
professeur sait, bien entendu, que la bonne réponse se
trouve parmi les propositions, mais lors d’une
identification policière, personne ne sait vraiment si le
suspect figure parmi les personnes présentées.
Économisez votre temps. S’il vous faut vingt heures pour étudier
un sujet, ne regroupez pas toutes ces heures sur une courte période.
Étalez vos révisions sur plusieurs jours voire semaines avant
l’examen.
Considérez les informations comme des graines ayant besoin d’une
terre fertile pour pousser. La récolte sera maigre si vous n’avez pas
pris soin de vos graines. Il faut que ce jardin puisse vous donner des
fruits et légumes pour les prochaines années.
Au fur et à mesure de l’apprentissage d’un sujet, il est sage de revoir
rapidement les notions étudiées lors de la séance précédente. Ne
vous contentez pas d’ingurgiter de nouvelles informations, soyez
également capable de bâtir les différents étages de votre édifice. La
plupart des domaines d’un sujet s’emboîtent. Pour maîtriser le sujet
dans son ensemble, vous devez édifier chaque leçon.
Procédez comme suit :
1. Lors de la première leçon, apprenez (semailles).
2. Révisez (la pluie tombe sur la récolte).
3. Apprenez de nouveau (fertilisation).
4. Révisez (le soleil inonde la récolte).
Lorsque vous organisez votre période d’apprentissage, ne réduisez
pas votre temps d’étude au strict minimum. Ne programmez pas des
séances brèves au point de refermer le livre avant même d’avoir eu
le temps de prendre connaissance du sujet.
Le réapprentissage
Finistère :
Morbihan :
Loire-Atlantique :
Vendée :
Charente-Maritime :
Gironde :
Landes:
Pyrénées-Atlantiques :
Si votre professeur vous voit transpirer à grosses gouttes et a de la
compassion, il vous offrira peut-être un indice supplémentaire afin
de vous aider à faire l’association : la première lettre de chaque
préfecture :
Finistère : Q
Morbihan : V
Loire-Atlantique : N
Vendée : L
Charente-Maritime : L
Gironde : B
Landes : M
Pyrénées-Atlantiques : P
J’ai donné cet exemple car vous avez sans doute déjà rencontré ces
informations. Quand vous avez parcouru la liste, vous vous êtes
probablement amusé à retrouver les préfectures. Vous avez donc
effectué un réapprentissage du sujet.
Et si vous deviez réapprendre la liste des présidents français de la
IIIe République ? Si je vous demandais de les citer dans l’ordre,
vous exécuteriez une tâche de rappel sériel. (Un rappel sériel est
une tâche consistant à se souvenir d’informations, telles que la liste
des présidents français, dans l’ordre chronologique.)
Imaginez que je vous donne comme indice la première lettre de
chaque nom :
T
M
G
C
P
F
L
F
P
D
D
D
L
SQ3R. (Nombre de ces systèmes portent des noms qui les rendent
plus complexes qu’ils ne le sont en réalité.) Voici comment
fonctionne le qu’ils ne le sont en réalité.) Voici comment fonctionne
le système SQ3R :
Étudier le livre
La première étape de la mémorisation d’une lecture est l’étude du
contenu. Feuilletez l’ouvrage de la première à la dernière page.
Lisez la jaquette (le cas échéant), la préface et même les
remerciements pour avoir une idée de ce que l’auteur a enduré
pendant la phase d’écriture, des personnes qui l’ont influencé et de
celles qui ont apporté une contribution non négligeable.
Parcourez la table des matières pour découvrir comment le livre est
organisé et les informations présentées au sein des différents
chapitres. Lisez le résumé des chapitres et jetez un œil aux
graphiques, images et schémas. Vous en saurez ainsi beaucoup sur
le sujet avant même d’avoir commencé la lecture et vous aurez un
bon aperçu du livre.
Lire le livre
La troisième étape du système SQ3R est la lecture intégrale. Ne
faites aucune impasse. J’aime bien souligner des passages. C’est
pourquoi j’emprunte rarement les livres des autres. Lorsque cela
m’arrive et que je trouve mon bonheur, je le rends et je me l’achète,
afin de pouvoir souligner comme je veux.
Je souligne les points principaux et laisse de côté les expressions
redondantes ou celles sans intérêt, de façon à ce que les sections
soulignées me sautent aux yeux lorsque je rouvre le livre plus tard.
Exposer le contenu
Une fois la lecture du livre terminée, vous pouvez ensuite passer à
l’étape suivante du système SQ3R : l’exposé. Exposer le contenu
peut vous aider à l’intégrer, à mieux le comprendre et à en faire la
synthèse. Si vous parvenez à expliquer à quelqu’un le contenu d’un
livre, c’est que vous maîtrisez le sujet.
Mon amour de l’enseignement vient notamment du fait que je suis
obligé de bien connaître la matière. Je dis toujours qu’enseigner
c’est apprendre.
Passez un maximum de temps sur les points qui vous posent
problème. Ainsi, vous établirez le lien avec les informations que
vous comprenez et vous les ancrerez profondément dans votre
mémoire.
Dans ce chapitre :
Se souvenir de casser la baraque à l’entretien
Traiter avec les collègues et les clients
Libérer sa mémoire dans les périodes de stress
Conserver ses capacités mémorielles face aux nouvelles
technologies
Prendre du plaisir à relever un défi afin de faire vivre vos
capacités mémorielles
l’attitude ;
la faculté de faire face aux obstacles ;
les efforts fournis ;
la concentration.
Dans ce chapitre, je vous donne des conseils pour améliorer votre
mémoire et gérer ces quatre facteurs dans votre univers
professionnel. Vous allez découvrir comment conserver une
mémoire performante lorsque vous recherchez un poste, ne pas
perdre vos moyens mémoriels en cas de stress et améliorer votre
mémoire pour accroître la qualité de votre vie professionnelle.
L’entretien d’embauche
Vous êtes un peu nerveux à l’approche de l’entretien. Vous voulez
vraiment ce poste, mais vous avez peur de vous retrouver l’esprit
complètement vide une fois assis devant les personnes chargées du
recrutement. Vous voulez pouvoir décrire en détail toutes vos
compétences et dire comme votre profil colle parfaitement à
l’entreprise visée.
Vous décidez qu’il va vous falloir paraître compétent et expérimenté
afin que les recruteurs sachent que vous êtes le candidat idéal. Vous
tenez également à faire à l’avance le tour des qualités requises pour
le poste avant qu’ils ne vous interrogent sur votre savoir-faire.
Si vous avez confiance en la qualité de votre exposé, vous pouvez
vous concentrer sur le fonctionnement et les caractéristiques de
l’entreprise que vous allez découvrir pendant l’entretien. Plus
important encore, si votre mémoire est solide, vous pouvez très bien
être chaleureux et charmant et montrer que vous savez travailler en
équipe. Vous tenez à ce que les recruteurs vous considèrent comme
quelqu’un de bien et non comme un automate. Mais le seul moyen
pour vous de donner cette image est de ne pas avoir à vous
concentrer trop fort pour vous souvenir de ce que vous voulez dire.
son nom ;
ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas ;
ses habitudes d’achat ;
la ville où il habite ;
sa profession.
Utilisez une de ces techniques pour retenir les noms et visages des
employés du grand magasin dans lequel vous travaillez. Comme
souvent, votre première impression d’une personne pourrait ne pas
correspondre à sa véritable personnalité. Mais quand vous la
connaîtrez mieux, vous n’aurez plus besoin de ces trucs pour vous
souvenir d’elle. En fait, vous vous apercevrez peut-être que votre
première impression est complètement à l’opposé de la réalité.
Béatrice travaille au rayon chaussures et vous remarquez qu’elle
porte toujours des bottes. Vous apprenez qu’elle est candidate au
poste de chef de rayon, dans votre rayon.
Une phrase vous permet de vous souvenir d’elle : je ne me laisserai
pas faire par la Béatrice droite dans ses bottes. Elle décroche le
poste et s’avère être un chef très proche de ses employés.
Fred travaille au rayon porcelaine et vous remarquez qu’il est
particulièrement imposant physiquement. Pour vous, c’est un
éléphant dans un magasin de porcelaine. Après avoir appris à le
connaître, vous découvrez qu’il est absolument charmant.
Patricia travaille au rayon cosmétique et vous remarquez qu’elle est
toujours très maquillée. Vous la surnommez donc Patricia le pot de
peinture. Vous la découvrez petit à petit et vous vous apercevez que
c’est une jeune femme vraiment gentille mais très timide.
J’anime depuis sept ans les séances d’un groupe ayant pour thème le
stress professionnel. Sur les centaines de personnes observées,
beaucoup se plaignent de problèmes de mémoire, notamment de ne
plus parfois savoir où ils se trouvent et ce qu’ils y font. Je les aide à
vaincre ce stress professionnel auquel ils pensent en permanence.
Pour vous débarrasser de ce blocage mémoriel causé par le
stress, je vous suggère notamment de bien faire la distinction entre
votre personne et votre travail. En d’autres termes, vous n’êtes pas
votre travail. Votre travail est votre métier, pas votre identité.
Cette étape est importante car si votre seule identité est votre travail
et que celui-ci est extrêmement stressant, vous n’aurez pas un
instant à vous pour faire une pause et récupérer. Il faut avoir une vie
en dehors du travail. C’est votre mémoire et votre santé mentale qui
sont en jeu.
En cas de stress, vous aurez peut-être tendance à ne penser qu’à
votre travail une fois rentré chez vous. Vous devez vous forcer à
faire des activités en dehors. Ne restez pas assis là avec vos pensées
obsédantes sur les problèmes rencontrés au travail.
Suivez ces conseils même si vous n’en avez pas envie :
Votre travail doit dissoudre l’idée que vous avez d’EUX. Vous
devez mettre fin à ces pensées tranchées et commencer à ranimer les
souvenirs de vos amitiés.
Ne tombez pas dans le piège qui consiste à balayer tous ces
souvenirs en disant : « Ces amitiés sentaient le mensonge à plein nez
car personne ne prend ma défense. »
Quand vous vous concentrez sur votre travail, vous êtes facilement
distrait par votre perception de la communication entre les autres
personnes. Vous oubliez toutes les relations que vous aviez
auparavant.
Ne vous laissez pas perturber par la colère et la frustration. À
mesure que vous ressuscitez les souvenirs de vos anciennes amitiés,
identifiez une personne que vous appréciiez avant de commencer à
subir ce stress professionnel.
Et maintenant, le défi majeur à relever : même si vous n’avez pas
une confiance aveugle en quiconque au travail, car vous les mettez
tous dans le même sac, rapprochez-vous de la personne identifiée et
commencez à ranimer votre ancienne amitié. Réinstaurez peu à peu
des relations avec les personnes qui n’étaient pas partie prenante
dans le harcèlement dont vous êtes victime.
Au fur et à mesure, le bloc qu’ILS constituent va s’écrouler et il
restera seulement une image très claire des responsables du
harcèlement.
Si votre poste ne peut être tenu par une seule personne, votre
mission est de faire de votre mieux et non de vous épuiser à la tâche.
Vous devez vous ménager. Ce n’est pas votre faute s’il vous reste
encore des choses à faire un soir au moment de rentrer chez vous.
C’est celle de votre encadrement qui pense qu’une seule personne
peut se charger de toutes les missions de votre poste. Parlez de votre
surcharge de travail à votre supérieur et voyez si vous parvenez à
résoudre ensemble le problème.
En fait, si vous brûlez la chandelle par les deux bouts et essayez de
faire ce qui va au-delà de vos capacités, l’encadrement pourrait se
faire de fausses idées. Vous épuiser à tenter d’abattre le travail de
deux personnes ne fera qu’aboutir à un autre dégraissage des
effectifs : la direction jugera naturel d’imposer des charges de
travail encore plus lourdes puisque les employés sont capables de
les supporter en permanence. Rendez-leur service, ainsi qu’à vous-
même, en faisant de votre mieux mais, dans le même temps,
maintenez un équilibre sain entre vie professionnelle et vie
personnelle.
En faisant ce que vous pouvez et du mieux que vous le pouvez, vous
préservez votre mémoire et la qualité de votre travail demeure
optimale. En faire plus que de raison va vous épuiser, nuire à votre
mémoire à court terme à cause du stress, affecter la qualité de vos
performances et vous faire courir le risque de recevoir des
avertissements pour la qualité insuffisante du travail fourni. Votre
entreprise y perdra car les dirigeants penseront simplement que c’est
l’employé qui est mauvais et non leur plan de réorganisation.
Réussir un examen
Dans ce chapitre :
Se défaire des mauvaises habitudes
Ménager ses forces pour finir en trombe
Utiliser des techniques de mémorisation
L’un des droits de passage dont vous devez vous acquitter est
l’évaluation de vos compétences et connaissances via un examen.
Que vous soyez interrogé à l’école, passiez un examen au travail ou
votre permis de conduire, vos capacités mémorielles sont mises à
l’épreuve.
Quand vous révisez dans l’optique d’un examen, la perte de temps
est bien entendu impensable. Vous recherchez l’optimisation du
temps consacré aux révisions. En d’autres termes, il vous faut une
stratégie vous permettant de vous présenter à l’examen avec une
réserve de mémoire du sujet traité qui soit à son maximum, afin de
vous souvenir correctement des informations par rapport aux
questions posées.
Dans ce chapitre, vous allez apprendre à développer une stratégie
pour un examen et découvrir des techniques utiles pour mieux vous
souvenir d’informations pertinentes.
À bas le bachotage !
Il peut vous arriver de tergiverser et d’attendre la dernière minute
pour essayer d’apprendre les notions sur lesquelles vous serez
interrogé. Vous estimez être trop occupé pour pouvoir réviser
jusqu’à la date de l’examen. Pire, vous pouvez croire à tort qu’il est
préférable d’attendre la dernière minute par crainte de tout oublier si
vous révisez trop tôt. Vous croyez qu’en attendant le dernier
moment, tout sera « frais » dans votre esprit et que ce sera donc plus
facile de vous souvenir. Vous ne faites que rationaliser vos accès de
paresse.
En fait, les informations ne seront pas fraîches mais plutôt pas
mûres. Autrement dit, vous serez dans l’impossibilité de vous
souvenir de vos cours car vous n’aurez pas cultivé la terre ou laissé
pousser les grosses branches auxquelles doivent adhérer ces
informations.
l’attention ;
la motivation.
Pour bien assimiler des informations, il faut être attentif à cent pour
cent. Considérez votre attention comme la porte par laquelle les
informations pénètrent dans votre mémoire. Pour que cet accès à
votre mémoire demeure ouvert, vous devez prêter attention et vous
investir à fond dans vos révisions.
Il est également impératif de tirer pleinement parti de vos efforts en
matière d’apprentissage. Si vous admettez avec réticence qu’il faut
réviser pour bien préparer un examen, vous ne serez pas
suffisamment réceptif pour retenir le contenu de vos cours.
Motivation et mémoire sont nécessaires, sous peine de réviser en
ayant l’esprit ailleurs.
Votre motivation est le carburant de votre mémoire. Vous préférez
bien sûr disposer d’un réservoir plein et non rouler sur la réserve,
pour réussir l’examen et avancer dans la vie.
Une fois que vous savez à quelle sauce vous allez être mangé, vous
pouvez vous concentrer entièrement sur le sujet à mémoriser.
souligner ;
surligner.
Colette ;
Gérard de Nerval ;
Gustave Flaubert ;
George Sand.
Sand ;
Nerval ;
Colette ;
Flaubert.
Vous pouvez voir que la première lettre (en gras) de chaque lettre
forme le sigle SNCF. Le jour de l’examen, vous vous souviendrez
plus facilement de ce sigle que si vous deviez vous rappeler du nom
de chaque écrivain.
Visualiser
Agréger
L’agrégation est une autre technique de mémorisation utilisable
pour un examen (voir chapitre 5). Elle vous permet de vous souvenir
de petits morceaux formant partie d’un corpus d’informations plus
volumineux.
Cette méthode est surtout utilisée si le corpus d’informations est
difficile à mémoriser d’un seul bloc. Par exemple, il est peut-être
plus facile d’apprendre un poème ou une chaîne d’équations en les
divisant en plusieurs morceaux.
La constitution de morceaux d’informations va vous permettre de
retenir d’abord les parties. Ensuite, vous pouvez prendre du recul et
voir comment s’articulent les différentes parties. Quand vous serez
parvenu à assembler ces parties, vous saurez bien apprécier la
maxime suivante : « le tout est plus grand que la somme de ses
parties ».
Dans ce chapitre :
Apprendre à reconnaître les visages
Savoir se souvenir des noms
Découvrir comment rafraîchir votre mémoire pour se
remémorer des histoires
Si vous êtes comme la plupart des gens, l’un des trous de mémoire
les plus frustrants intervient quand vous avez oublié le nom de la
personne en face de vous que vous connaissez pourtant. Cette
situation est surtout gênante si la personne en question se souvient
de vous. Votre défi consiste à utiliser diverses techniques pour
rafraîchir votre mémoire.
Dans ce chapitre, vous allez découvrir des techniques utiles pour
mettre un nom sur les personnes que vous croisez. Vous allez
apprendre à retenir leur visage et leur nom. Je vous donnerai
également des méthodes pour diriger une conversation afin de
capter des indices et des déclencheurs qui vous permettront de
retrouver le nom de la personne qui semble se souvenir de vous.
Alors, avant de vous retrouver encore une fois dans l’embarras,
découvrez les astuces servant à se tirer de ces situations gênantes.
Jamais je ne t’oublierai
Lors d’une conférence à laquelle j’assistais, il y a quelques années,
j’ai vu une femme que j’étais certain d’avoir rencontrée. Elle était
descendue au même hôtel que moi et semblait elle aussi me
reconnaître. Je lui ai fait un signe de tête et lui ai souri de façon
neutre tout en hésitant à lui dire quelque chose car je ne savais plus
vraiment qui c’était. Je me demandais si je devais lui parler de notre
précédente rencontre, mais j’étais incapable de me souvenir où
celle-ci s’était déroulée.
Je craignais également que ce ne soit trop effronté de ma part de
l’aborder. J’avais peur qu’elle ne se méprenne sur mes intentions si
je m’approchais d’elle pour lui dire : « On se connaît, je crois. » Elle
était séduisante et des tas d’hommes avaient déjà dû l’aborder en
employant des tactiques du même genre. Mais, d’un autre côté,
j’avais peur qu’elle ne se vexe si je faisais comme si nous ne nous
connaissions pas.
Ah ! si j’avais appris plus tôt à relier des visages à des histoires ! Je
n’aurais pas tant peiné à reconnaître les gens. Aujourd’hui, j’utilise
une technique d’association pour faire le lien entre un visage et un
nom. En associant un seul trait du visage d’une personne à un aspect
de son identité, vous la reconnaîtrez plus facilement.
l’exagérant ;
imaginant un artiste qui dessine une caricature et met l’accent
sur une caractéristique physique ;
faisant en sorte que ce trait du visage soit parlant et vous
donne toutes les indications nécessaires pour reconnaître cette
personne.
Patricia
Supposons que vous rencontriez Patricia lors d’une soirée. Vous
remarquez qu’elle s’active beaucoup en parlant à tout le monde. En
passant ainsi d’une personne à l’autre, on dirait une vraie commère.
Puis, vous remarquez qu’elle possède un trait très distinctif : ses
oreilles sont légèrement plus grandes que la moyenne. Vous les
observez avec attention et les imaginez bien plus grandes qu’elles ne
le sont en inventant qu’elle les a fait pousser pour entendre tout ce
que les autres disent et dans l’espoir d’apprendre des ragots bien
croustillants.
Bernard
Vous passez dans une autre pièce et on vous présente très
rapidement Bernard. On vous accompagne ensuite pour rencontrer
trois autres personnes. En traversant la pièce, vous voyez que l’on
présente Bernard à une autre personne. Vous vous efforcez de
trouver un trait distinctif de son visage.
Vous remarquez que Bernard a des sourcils particulièrement
broussailleux et même beaucoup de poils sur la ride du lion. Il a
également une moustache très épaisse. Vous voyez tout de suite
comment un caricaturiste le dessinerait.
Vous imaginez que les sourcils de Bernard se rejoignent pour
former un monosourcil qui vous frappe et semble être la copie de sa
moustache. Vous imaginez le dessin le représentant avec deux
moustaches, une à sa place et l’autre au niveau des sourcils.
La prochaine fois que vous verrez Bernard, vous vous souviendrez
peut-être de lui à cause du monosourcil ou des deux moustaches.
Fred
Lors de la même soirée, vous rencontrez Fred. Il semble très doux,
mais timide et nerveux. Son regard balaye fébrilement la pièce et,
apparemment, il donne quelques signes d’impatience. L’une des
rares fois où son regard croise le vôtre, il le porte aussitôt sur
quelqu’un d’autre, comme s’il recherchait nerveusement un refuge.
Vous imaginez que Fred se sent terriblement exposé au regard des
autres et qu’il s’est réfugié près du buffet en marge des invités.
Vous vous concentrez sur ses yeux et, la prochaine fois que vous le
rencontrerez, vous vous souviendrez de son regard nerveux.
elle se déplace ;
elle s’exprime ;
elle est habillée ;
elle sourit ;
elle fronce les sourcils.
Élise
Supposons que vous rencontriez une jeune femme prénommée Élise
lors d’une réunion. Vous remarquez qu’elle est carrée sur son siège
et laisse parler tous les autres participants.
Vous vous demandez ce qu’elle pense de ce qui se dit et remarquez
ses yeux marron particulièrement tristes qui semblent dire qu’elle
voudrait donner son avis mais que sa timidité l’en empêche. Vous
ressentez de la compassion pour elle et souhaiteriez lui permettre
d’une façon ou d’une autre d’être suffisamment à l’aise pour
s’exprimer.
Quand vous la revoyez plusieurs semaines après, vous savez que
vous l’avez déjà vue quelque part mais sans vous rappeler où. Puis,
vous voyez ses yeux marron qui expriment de la tristesse et cela
vous revient.
Frank
Maintenant, supposons que vous rencontriez un homme prénommé
Frank. Vous essayez de mémoriser une caractéristique le concernant
et associez celle-ci à son prénom. Vous remarquez qu’il a fière
allure et qu’il s’exprime de façon assez sévère. Vous remarquez sa
franchise à sa façon de parler.
Mais il n’a aucun signe distinctif au niveau du visage qui pourrait
vous aider à vous souvenir de lui. Vous décidez d’exploiter la façon
dont il se tient et ses mouvements très expressifs. Vous allez vous
souvenir de Frank parce qu’il parle franchement.
L’attention
Si vous n’entendez pas le nom de la personne ou n’y prêtez pas
assez attention, vous pouvez parier que vous allez l’oublier.
La plupart des gens oublient les noms car ils échouent à cette
première étape. En fait, ils ne captent même pas le nom la première
fois car ils sont trop distraits.
Demandez à la personne de répéter son nom, puis répétez-le dans
votre tête. Essayez de le placer dans la conversation que vous avez
avec elle. En le prononçant, vous serez certain de l’avoir
correctement et distinctement entendu et donc stocké dans votre
mémoire à court terme. Vous pourrez ainsi commencer le transfert
de l’information dans la mémoire à long terme.
Répétez ce nom suffisamment de fois mais sans en faire trop. Sinon,
la personne pourrait vous dire : « Bah oui, c’est mon nom, mais
arrêtez, vous allez l’user ! » Tout ce que vous souhaitez, c’est
l’avoir bien en tête.
La signification
Construire une association sensée avec une personne vous sera très
bénéfique. Imaginons que vous avez rencontré Raoul au cours d’une
fête mémorable où l’alcool a coulé à flots et que Raoul a roulé sous
la table. Vous imaginerez donc Raoul complètement soûl.
Une fois que vous êtes sûr d’avoir le nom, essayez de penser à une
chose qui lui donne du sens. Dans toutes les cultures, il existe des
noms singuliers et très jolis. Pourquoi ne pas en découvrir certains et
les appliquer aux personnes que vous rencontrez.
Il peut s’agir d’un prénom qui évoque l’évasion ou les grands
espaces, comme Océane, ou d’un prénom au caractère plus
historique tel que William ou Élizabeth.
Demandez à la personne à laquelle vous êtes présenté si elle a un
diminutif, Babeth par exemple. Certaines personnes conservent leur
prénom de naissance dans les situations formelles et optent pour leur
diminutif avec leurs amis. Par exemple, ma femme s’appelle
Victoria ou Vicki, en fonction de l’interlocuteur.
L’apparence
Maintenant que vous avez récupéré le nom ou le prénom et que vous
lui avez donné un sens personnel, attardez-vous sur le visage de la
personne. Recherchez un trait distinctif. A-t-elle un grand nez, des
grandes oreilles, de beaux yeux, des sourcils épais ou épilés ?
Ranger les gens dans des catégories peut vous permettre de faire
des associations qui vous aideront à vous souvenir d’eux dans le
futur. Essayez par exemple les catégories suivantes :
la profession ;
les passe-temps ;
les fréquentations ;
le lieu de vacances ;
le lieu de résidence.
Pour vous rappeler des gens que vous voyez aux réunions,
essayez ceci :
Dans ce chapitre :
Apprendre à se souvenir des dates d’anniversaire
Savoir comment retenir les dates historiques
Découvrir comment ne jamais oublier un rendez-vous
Acquérir des méthodes pour se rappeler des événements
récurrents
Plonger dans des séries de chiffres telles que les numéros de
téléphone et les codes confidentiels
L’un des problèmes de mémoire les plus courants est l’oubli des
dates : les anniversaires, les rendez-vous de toutes sortes et ces
codes confidentiels qui vous empoisonnent la vie.
À l’instar de beaucoup de gens, vous oubliez peut-être des dates car
elles comportent des chiffres. Ne vous inquiétez pas ! Se souvenir
des dates et des chaînes, numériques ou non, est plus facile que vous
ne le pensez. Comme pour les informations telles que le nom ou le
visage d’une personne, vous pouvez employer des techniques pour
mieux retenir les dates et les grands nombres. Dans ce chapitre,
vous allez découvrir des astuces pour toujours avoir les dates et
chiffres importants à portée de neurone.
Travailler sa technique
Si vous avez besoin d’aide pour mémoriser les longues séries de
chiffres telles que les numéros de téléphone ou votre numéro de
Sécurité sociale, passez vos numéros à l’ACR :
Agrégation
Crochet
Rime
Les anniversaires
La signification des anniversaires diffère d’une personne à l’autre.
Vous, vos amis, vos proches avez peut-être chacun une perception
personnelle de l’événement : pour votre fille de 6 ans, son
anniversaire est synonyme de fête et d’une montagne de cadeaux.
Vos parents ou grands-parents vieillissants (ou même peut-être
vous !) pensent peut-être plus à la mort le jour de leur anniversaire.
Votre grand-mère, qui fête ses 93 ans, pourra se demander combien
de fois elle soufflera encore ses bougies. (Voir l’encadré intitulé
« Anniversaires : l’heure de faire un point sur sa Vie », plus loin
dans ce chapitre.)
Se souvenir de son propre anniversaire n’est pas sorcier. Pour ce qui
est de celui des autres, c’est une autre histoire. La difficulté est en
partie due à la quantité de dates à retenir. Pour celui de vos proches
amis et des membres de votre famille, vous connaissez certainement
le mois mais butez peut-être sur le jour.
Les oublis peuvent coûter très cher, surtout s’ils concernent un
proche. Un certain froid pourrait s’installer dans votre relation, la
personne en question pouvant se demander si elle est vraiment
importante à vos yeux.
Trois
Octobre
Anniversaire
Soirée
Tania
S’or-ga-ni-ser !
Si vous planifiez votre journée à partir d’un rendez-vous, celui-ci
fera partie intégrante de votre journée. Par exemple, vous avez
rendez-vous chez le dentiste à 2 heures (14 heures) le mardi. Vous
êtes en congé et vous ne voulez pas que votre rendez-vous fiche en
l’air votre journée. Cela vous ennuie d’aller chez le dentiste un jour
de congé. Très agréable comme jour de repos !
Freud sur le refoulement
Il y a plus d’un siècle, Freud a attiré l’attention sur le
phénomène du refoulement. Il a choqué la société
victorienne avec l’une de ses découvertes : les tabous
sexuels de cette époque contribuaient à l’oubli inconscient
ou au refoulement de pensées, sentiments et souvenirs trop
gênants pour demeurer dans la conscience des gens.
Ce concept a aidé les théoriciens disciples de Freud à
comprendre la psychodynamique, dont la conver sion,
certains aspects des rêves et les lapsus linguae (parfois
appelés lapsus de Freud).
Le concept général de refoulement a également permis aux
gens de comprendre pourquoi ils oublient des choses, des
événements ou des rendez-vous, plus particulièrement
désagréables, tels qu’aller chez le dentiste pour se faire
dévitaliser une dent. Il convient alors de gérer ces peurs
pour ne plus oublier les rendez-vous.
Tout imaginer
Quand vous optez pour la technique de visualisation, essayez
d’imaginer une chose qui attire vraiment votre attention. Préférez
une image agréable à une chose redoutée.
Par exemple, l’image du dentiste en train de s’acharner sur votre
dent avec sa roulette ne correspond pas à un événement que vous
avez hâte de vivre. Vous auriez tendance à vouloir l’oublier.
Préférez plutôt l’image de votre arrivée sur le parking et de la vision
des rosiers fleuris juste à côté du cabinet. Vous êtes peut-être un
jardinier amateur qui sait que pour être si belles, ces roses sont
soignées par un paysagiste chevronné.
Le but est que la visualisation de votre arrivée sur les lieux de votre
rendez-vous suscite un intérêt chez vous. Si vous êtes impatient de
voir les rosiers, vous aurez une bonne raison de vous souvenir de
votre rendez-vous. L’image doit exciter votre intérêt.
lundi 1 ;
mardi 2 ;
mercredi 3 ;
jeudi 4 ;
vendredi 5 ;
samedi 6 ;
dimanche 7.
Demain
Dentiste
Deux
imposez-vous un modèle ;
inventez une plaisanterie concernant la tâche en question ;
ancrez au moins une date concernant une chose facile à
retenir puis procédez à rebours.
de pense-bêtes ;
de calendriers muraux ;
de vous envoyer des messages de rappel comme le font
certains cabinets dentaires.
Vous n’avez pas ces repères avec les séries de chiffres telles que
les numéros de Sécurité sociale ou de téléphone. Ces numéros
appartiennent certes à des personnes, mais vous disposez de très peu
de liens pour faire le rapprochement.
Il en va de même avec un fléau qui a accompagné la déferlante des
appareils high-tech : les codes personnels. Il s’agit essentiellement
d’un mot de passe personnalisé dont la vertu est d’assurer votre
sécurité. Mais cette sécurité est souvent si renforcée qu’il vous est
impossible d’accéder à votre appareil si vous avez eu le malheur
d’oublier votre code. Ne vous faites quand même pas trop de souci.
De nombreux fournisseurs offrent à leurs clients un moyen de
changer leur mot de passe. (J’aborde la rotation des mots de passe et
des codes personnels, et la façon de supporter l’avalanche high-tech,
au chapitre 13.)
l’agrégation ;
les crochets ;
les rimes.
Agrégez-moi tout ça !
L’agrégation est utile lorsque la série de chiffres est longue. Cette
méthode consiste à diviser la chaîne numérique en plusieurs
morceaux plus faciles à mémoriser.
Accrochez-moi tout ça !
DÉ – 2
CI – 6
DE – 2
RONS – 0 (la forme du 0)
DIS – 10
TRI– 3 (tri comme trois)
BUER – 8
CA – 4
SSETTE – 7
Dans ce chapitre :
Faire preuve de sérénité et d’organisation
Éviter le multitâche
S’appuyer sur des outils
famille ;
travail ;
association de parents d’élèves ;
Rotary Club.
Vous avez besoin d’une limite et d’une transition entre les deux
projets pour exploiter pleinement vos souvenirs liés au contexte. Les
souvenirs que vous avez du premier projet ne conviennent
certainement pas au second. Ce laps de temps entre les deux projets
vous permet de faire le vide avant de vous concentrer sur la nouvelle
tâche. Allez aux toilettes ou buvez un verre d’eau pour vous reposer,
puis revenez à votre bureau. Vous êtes maintenant prêt à vous
attaquer à la tâche suivante.
Parler à une personne participant au même projet va vous aider à
vous rafraîchir la mémoire et vous remettre dans une disposition
d’esprit pour faire remonter les souvenirs. En fait, cet interlocuteur
fait partie du contexte du projet.
En suivant l’un de ces conseils (ou les quatre), vous orientez votre
attention sur la tâche suivante après vous être accordé un instant
pour vous remémorer ce que vous venez de faire.
Se retrouver
Il est souvent trop facile d’oublier ses objectifs, ses passions et
même son intérêt personnel à cause du mercantilisme excessif qui
caractérise notre société actuelle.
Aux États-Unis, lorsque vous suivez les Jeux olympiques à la
télévision, vous voyez plus de publicités que d’épreuves tant le
bombardement commercial est important. En plus, l’aspect sportif
n’est guère séparable de l’aspect commercial car les gros plans
intimistes sur des athlètes ayant de l’or plein la tête se confondent
parfois avec les publicités dans lesquelles ces mêmes athlètes
vantent les mérites de leurs produits « préférés ».
Vous aussi vous allez aimer ces produits car dans votre vie, vous
n’avez également qu’un seul but : « être le premier ». Victime de
tout ce battage publicitaire, vous risquez d’être épuisé mentalement
et d’oublier vos propres goûts et centres d’intérêt.
Pour de nouveau savoir qui vous êtes vraiment et redécouvrir vos
passions, créez-vous des refuges qui vous permettront de vous
retrouver. C’est une mesure très facile à prendre.
La mémoire optimale
Plus vous êtes en phase avec ce que vous faites, mieux vous vous en
souviendrez par la suite. « OK », allez-vous me dire, mais
« comment je m’y prends ? » Ma réponse va peut-être vous sembler
ridicule tellement elle paraît impossible : il faut atteindre l’extase.
Mihaly Csikszentmihalyi (bon courage pour la prononciation !) a
parlé d’état de grâce (flow) pour décrire l’expérience consistant à ne
« faire qu’un » avec vos actes. Vous pénétrez au plus profond de
vous-même et devenez hermétique à toutes les distractions. En quoi
est-ce difficile ?
Vous pouvez considérer cette expérience comme une pleine
conscience avec une motivation maximale et jamais perturbée par
une éventuelle anxiété.
La motivation est donc un ingrédient vital de l’état de grâce. Vous
bénéficiez d’une énergie qui vous aide à rester concentré, car vous
êtes intéressé par ce que vous faites et vous vous investissez
totalement.
L’optimisme aide également. Le Dr Daniel Goldman, psychologue,
souligne que plusieurs facteurs « émotionnels » constituent ce qu’il
appelle l’intelligence émotionnelle, dont l’optimisme.
L’ambition est également bonne. Ambition et optimisme se
complètent et sont bénéfiques pour votre mémoire. (Le sens que je
donne au terme ambition n’a rien à voir avec le fait de devancer
autrui. Il s’agit d’exploiter au mieux son potentiel et de s’efforcer
d’atteindre ses objectifs personnels.)
Réunissez tous ces éléments (motivation, optimisme et ambition) et
vous ne serez pas loin de l’état de grâce, fin prêt à vous souvenir de
tous les détails d’une expérience importante, même dans un univers
trépidant.
L’un des incidents les plus connus est arrivé à l’ancien président
des États-Unis Bill Clinton, alors qu’il prononçait son discours sur
l’état de l’Union. Soudain, le prompteur est tombé en panne.
Pendant que ses assistants essayaient de le réparer, Clinton a pensé
qu’il ne pouvait attendre plus longtemps. À la stupéfaction de
presque toute l’assistance, il a terminé son discours de tête, sans
encombre, comme si le prompteur n’avait jamais cessé de
fonctionner. Moralité de l’histoire : ne comptez pas uniquement sur
les supports externes.
Les agendas et calendriers sont un excellent moyen de soulager la
mémoire pour les dates importantes. En les mettant régulièrement à
jour, vous avez la garantie de disposer de ces dates sur un support.
Mais vous devez vous appuyer régulièrement dessus.
J’ai toujours ma liste de choses à faire à portée de main. Mais je
dois constamment l’actualiser et veiller à l’utiliser judicieusement.
Je me sers maintenant de mon agenda électronique pour enregistrer
dates et programmes.
Dans ce chapitre :
Avoir des habitudes saines
Utiliser diverses techniques pour donner un coup de fouet à sa
mémoire
Manger équilibré
Vous avez probablement déjà entendu ce vieil adage : « Dis-moi ce
que tu manges, je te dirai qui tu es. » Il faut du carburant (des
aliments) à votre cerveau pour fonctionner. Tout comme votre
voiture ne peut avancer le réservoir vide, ou plein d’un carburant
inadapté, votre cerveau ne peut fonctionner à son niveau optimal
sans une alimentation correcte.
Trois repas équilibrés par jour fournissent à votre cerveau le
carburant nécessaire pour satisfaire ses besoins : les ingrédients lui
permettant de fonctionner de manière optimale. Une bonne
alimentation est la base la plus élémentaire pour permettre à votre
cerveau de se souvenir.
Un repas équilibré comprend :
un glucide complexe ;
un fruit ou un légume ;
une protéine.
sommeil ;
relaxation.
la vitamine C ;
la vitamine E ;
le calcium et le magnésium ;
les oméga 3.
la lecture ;
les cours et les conférences ;
les voyages ;
les conversations et les débats stimulants.
Rester organisé
L’organisation favorise le codage en mémoire des informations que
vous souhaitez retenir (le chapitre 8 vous en dit plus sur
l’importance de l’organisation). Être organisé ne signifie pas être
rigide, mais plutôt être capable de différencier vos expériences et de
les coder via des associations pertinentes.
Si vous n’êtes pas bien organisé, la pagaille régnera également dans
votre mémoire car vous ne saurez pas comment récupérer des
souvenirs et, pire, vous pourriez n’avoir aucun souvenir à faire
ressurgir.
Soyez organisé pour vous souvenir de vous souvenir !
l’ambition ;
l’optimisme ;
la curiosité.
Dans ce chapitre :
Découvrir des idées fausses couramment véhiculées sur la
mémoire
Connaître les techniques vraiment efficaces d’amélioration de
la mémoire
la vitamine C ;
un large éventail de vitamines complexes B ;
la vitamine E ;
le calcium et le magnésium.
Dans ce chapitre :
Des sites Web comprenant des informations sur la mémoire
(en français ou en anglais)
Des sites Web comprenant des liens vers d’autres sites Web
Sites en français
http://www.ateliermemoire.fr/
Ce site vous révèle comment protéger, exercer et améliorer votre
mémoire. Centré sur un ouvrage intitulé La Santé de notre mémoire,
vous y trouverez des exercices, des jeux et des conseils.
http://www.lecerveau.mcgill.ca
Ce site canadien ayant pour thème principal le cerveau décrit de
façon très pédagogique le fonctionnement de la mémoire avec un
éclairage particulier sur l’apprentissage, l’amnésie et les oublis.
http://www.memoireetvie.com
Présenté de façon très originale, ce site renferme des informations
sur la mémoire, les pathologies associées, les ateliers et formations
proposés sur ce thème, un blog, entre autres choses très
intéressantes.
http://www.memoire-plus.com/index.asp
Création de Forma&Com et Aquitaine, ce site, surtout axé sur les
formations, donne des conseils pour améliorer sa mémoire.
http://www.neuromedia.ca/fr/
Site canadien sur le vieillissement cérébral avec une partie
Ressources externes particulièrement intéressante.
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_memoriser/index_bien
Tour d’horizon très complet et pédagogique de la mémoire au sein
d’un site qui répond à toutes vos questions en matière de santé.
Sites en anglais
http://www.exploratorium.edu/memory
Ce site Web est administré par l’un des musées les plus créatifs des
États-Unis. L’Exploratorium de San Francisco est un musée
scientifique de tout premier ordre qui propose des expositions
interactives dont le thème change très souvent.
Vous y trouverez des informations sur la mémoire, présentées sous
différents angles : anatomie, psychologie, cours, histoire, etc.
http://www.jimhopper.com/memory
Ce site très dense, administré par le Dr Jim Hopper (psychologue et
attaché de recherche à la faculté de médecine de Boston, au sein du
service des traumatismes), a pour thème les souvenirs refoulés de
sévices sexuels.
Il offre une multitude d’articles et de ressources sur les souvenirs
refoulés et les traumatismes, dont des témoignages de victimes.
http://www.learnmem.org
Conjointement administré par Coldspring Harbor Press et
l’université de Stanford, ce site comprend plusieurs articles de
recherche sur la neurobiologie, l’apprentissage et la mémoire.
http://www.memory.rutgers.edu/memory/
Administré par l’université Rutgers, ce site contient des
informations sur le fonctionnement de la mémoire et les troubles
associés, ainsi qu’une Foire Aux Questions.
Index
« Pour retrouver la section qui vous intéresse à partir de cet index, utilisez le
moteur de recherche »
A
aide-mémoire
agrégation (chunking)
alcool
alimentation
anniversaires
apparence
apprentissage
association (l’)
attaque frontale
attention (l’)
B
boucle phonologique
C
cellules du cerveau
circulation sanguine
crochets
D
dates historiques
défaillances
absences
sur le bout de la langue
drogues
E
entretien d’embauche
étiquetage
F
faux souvenirs
G
gymnastique mentale
H
hémisphères
droit
gauche
horaires
L
lavage de cerveau
M
mémoire
mesurer la
perte de
des rimes
messagers chimiques
mnémoniques
N
neurones
O
occipital
ondes cérébrales
organiser ses souvenirs
P
pariétal
parler sans note
principes logiques
R
réapprentissage
rendez-vous
ruses
S
se raconter des histoires
se souvenir
d’une liste
de ses collègues
des chiffres
des personnes
sommeil
souvenirs
auditifs
liés aux sentiments
refoulés
signification des
verbaux
visuels
T
tâches récurrentes
temporal
trous de mémoire
V
vieillissement des sens
1
N.D.T. : tiré du site « http://www.momes.net ».