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Emmanuel Mounier
philosophe français

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Pour les articles homonymes, voir Mounier.

Emmanuel Mounier

Photo tirée de l'édition Longmans de A personalist


manifesto (1938, Londres)

Naissance 1er avril 1905


Grenoble
Décès 22 mars 1950 (à 44 ans)
Châtenay-Malabry
Sépulture Cimetière ancien de
Châtenay-Malabry
Nationalité française
Formation Université complutense de
Madrid
Université Grenoble-Alpes
Lycée du Parc
École/tradition personnalisme
Principaux foi, Europe, la personne
intérêts
Idées réconciliation franco-
remarquables allemande
Influencé par Henri Bergson, Max Scheler,
Charles Péguy, Gabriel
Marcel, Jacques Chevalier,
Jeune France, catholicisme
social
A influencé Alfred Grosser, Jean-Marie
Domenach
Célèbre pour personnalisme, revue Esprit
Distinction Prix Paul-Flat (1931)
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Emmanuel Mounier, né le 1er avril 1905 à Grenoble


et mort le 22 mars 1950 à Châtenay-Malabry, est un
philosophe catholique français, fondateur de la
revue Esprit et à l'origine du courant personnaliste
en France.

Biographie M…

Emmanuel Mounier est né à Grenoble d'un père


pharmacien et d'une mère au foyer. Il étudie la
philosophie à l’université de Grenoble de 1924 à
1927, où il suit les cours de Jacques Chevalier. Il
acquiert auprès de celui-ci une « impulsion »[1] et
une méthode de recherche qui est, selon lui, « le
sentiment qu'il y a toujours quelque chose à
chercher »[2] - le rôle joué par Chevalier pendant la
Seconde Guerre mondiale auprès du gouvernement
de Vichy ne devant pas faire oublier le professeur de
philosophie qu'il a su être[3].

Outre Chevalier, Henri Bergson et Charles Péguy ont


eu également une profonde influence sur Emmanuel
Mounier[4].

Il est secrétaire après Jean Guitton du « groupe de


travail en commun créé par Chevalier » et
subventionné par le Lyonnais Victor Carlhian.

À 22 ans, il présente le 23 juin 1927, avec succès,


son diplôme d'études supérieures sur « Le conflit de
l'anthropocentrisme et du théocentrisme dans la
philosophie de Descartes ». Ce travail du disciple de
Chevalier constitue la première œuvre philosophique
d'Emmanuel Mounier[5]. Il vient à Paris pour passer
l’agrégation en 1927-1928, à la Sorbonne ; il reste
imperméable à l’idéalisme de Léon Brunschvicg,
fréquente le Père Pouget qu'il est allé voir sur la
recommandation de Jacques Chevalier en novembre
1927, et rencontre Jacques Maritain qui, détaché de
l’Action française, cherche la voie d’un engagement
civique démocratique. Il est reçu second à
l’agrégation derrière Raymond Aron[6].

Au début des années 1930, l'engagement de


Mounier et de la revue Esprit pour faire face à la
« crise de l'homme au XXe siècle », prend place — à
côté de celui du mouvement l'Ordre nouveau
(Robert Aron, Alexandre Marc, Denis de
Rougemont) — dans le courant de réflexion et de
recherches d'orientation personnaliste regroupant
ceux que l'historiographie désigne aujourd'hui sous
l'expression de non-conformistes des années 30.
Jusqu'à la guerre, Mounier s'attache à approfondir
les orientations de la révolution « personnaliste et
communautaire » qu'il souhaite voir se réaliser pour
remédier au « désordre établi », sans tomber dans
les impasses totalitaires du fascisme ou du
stalinisme.

Pacifiste jusqu'aux accords de Munich, intéressé par


certaines des premières orientations du régime de
Vichy (politique de la jeunesse, à laquelle il inspire
l'idée de Jeune France), il fait reparaître Esprit, mais
la revue est interdite en août 1941. Arrêté, il est
libéré, aucune accusation n'ayant été retenue contre
lui, après une éprouvante grève de la faim. Il se
replie alors dans la Drôme où se poursuit son activité
intellectuelle. Invité à l'école des cadres d'Uriage par
le directeur, le capitaine Pierre Dunoyer de
Segonzac, qui lui laisse une entière liberté de parole,
Emmanuel Mounier fait partie des conférenciers
réguliers. Il marque l'école de sa philosophie.

Dans la revue Esprit, on reproduisait en 1958 une


citation d'Emmanuel Mounier qui qualifia de
« trahison française » les accords de Munich
abandonnant la Tchécoslovaquie à la merci des
assauts du IIIe Reich, et mettait en garde l'opinion
sur les risques de trahison sur le sol de France.
Professeur au lycée du Parc à Lyon, il enseigne,
durant la Seconde Guerre mondiale, au lycée Robin
à Vienne.

D’après Giovanni Maria Vian, il aurait été le premier à


évoquer le « silence » de Pie XII (en l’occurrence
concernant l’invasion italienne de l'Albanie[7]) et
aurait ainsi contribué à la « légende noire » de ce
pape.

Après la guerre, il multiplie les voyages et les


contacts. Il participe à la réconciliation franco-
allemande, le vrai point de départ de la re-création
de l’Europe. En 1948, il crée le Comité français
d’échanges avec l’Allemagne nouvelle.

« Avec le recul », témoigne Alfred


Grosser, alors jeune secrétaire général
de ce comité, « on s’aperçoit que c’est ce
travail d’échanges qui a créé une sorte
d’infrastructure humaine permanente
pour les rapports franco-allemands et
qui a contribué dans une large mesure à
leur donner la spécificité sans laquelle la
politique européenne des années 1950
comme celle des années 1960 ne saurait
être expliquée. »

Emmanuel Mounier meurt à 44 ans, terrassé par une


crise cardiaque (infarctus du myocarde), le
22 mars 1950[8].

Sépulture d'Emmanuel Mounier au


cimetière ancien de Châtenay-
Malabry.

Le personnalisme M…

Le personnalisme, nommé aussi personnalisme


communautaire, de Mounier n’est ni un système ni
une doctrine. C’est une « matrice philosophique »,
suggère Jean-Marie Domenach, ancien directeur
d’Esprit. C’est, propose Guy Coq, « un espace de
rencontres autour de quelques points d’appui, où
chrétiens, musulmans, agnostiques, juifs et
incroyants peuvent se retrouver dans une réflexion
sur le monde que nous avons à construire. »

Même si c’est bien sa foi chrétienne qui l’inspire, il


n’entend pas faire œuvre confessionnelle. Esprit ne
sera donc pas une revue catholique, mais une revue
où des croyants et des incroyants se fréquentent,
discutent, s’expriment. Mounier veut créer une
fraternité fondée sur un socle de valeurs communes
et sur une méthode qui privilégie la discussion et la
pluralité des points de vue.

Grâce à la revue et à ses livres traduits en plusieurs


langues, l’influence du personnalisme se répand
dans l’Europe entière. Esprit continue, une nouvelle
génération de philosophes (Étienne Borne, Jean
Lacroix, Gabriel Madinier, Joseph Vialatoux…)
assure le relais, prolonge et élargit la réflexion.
L’affirmation de la dignité inaliénable de la personne
humaine gagne du terrain dans le courant
personnaliste, et permet de fonder la pensée des
droits de l'homme[9].

Œuvres M…

Éditions originales M…
La Pensée de Charles Péguy, Plon, coll. « Roseau
d'Or », 1931

Révolution personnaliste et communautaire, Paris,


Éd. Montaigne, 1934

De la propriété capitaliste à la propriété humaine,


Desclée de Brouwer, coll. « Questions
disputées », 1936

Manifeste au service du personnalisme, Éd.


Montaigne, 1936

Pacifistes ou Bellicistes, Paris, Éditions du Cerf,


1939

L'Affrontement chrétien, Neuchâtel, Éditions de la


Baconnière, 1944

Montalembert (Morceaux choisis), Fribourg,


L.U.F., coll. « Le Cri de la France », 1945

Liberté sous conditions, Paris, Éditions du Seuil,


1946

Traité du caractère, Paris, Éditions du Seuil, 1946

Introduction aux existentialismes, Paris, Denoël,


1946

Qu'est-ce que le personnalisme ?, Paris, Éditions


du Seuil, 1947

L'Éveil de l'Afrique noire, Paris, Éditions du Seuil,


1948

La Petite Peur du XXe siècle, Paris, Éditions du


Seuil, 1948

Le Personnalisme, coll. « Que sais-je ? », Presses


universitaires de France, no 395, 1950

Feu la Chrétienté, Paris, Éditions du Seuil, 1950

Les Certitudes difficiles, Paris, Éditions du Seuil,


1951

Mounier et sa génération. Lettres, carnets et


inédits, Paris, Éditions du Seuil, 1956

Communisme, anarchie et personnalisme, Paris,


Éditions du Seuil, 1966

Œuvres complètes (1961-1962) M…


Œuvres, 4 volumes, Paris, éd. du Seuil, 1961-1962
(épuisé) :
I. 1931–1939 (livres et choix d’articles)

II. Traité du caractère

III. 1944-1950 (livres)

IV. Recueils posthumes et


correspondances[10]

Rééditions modernes disponibles M…


L'Engagement de la foi, textes choisis et présentés
par Paulette Mounier (1re édition : Le Seuil, 1968),
introduction de Guy Coq, Paris, éditions Parole et
silence, 2005

Le Personnalisme, PUF, coll. « Que sais-je ? »,


no 395, 2001 (1re édition : 1950)

Refaire la Renaissance, préface de Guy Coq, Le


Seuil, coll. « Points-Essais », 2000

Écrits sur le personnalisme, préface de Paul


Ricœur, Le Seuil, coll. « Points-Essais », 2000
Ces deux recueils reproduisent la plupart des
textes du premier volume des Œuvres.

Mounier et sa génération. Lettres, carnets et


inédits, Paris, Parole et Silence, 2000 ; réédition
de l'ouvrage de 1956

La Petite Peur du XXe siècle, préface de Paul


Ricœur, éditions R&N, 2020

Hommages

Notes et références

Annexes

Dernière modification il y a 2 mois par Gui…

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Personnalisme
courant du christianisme social

Esprit (revue)
revue d'idées

Non-conformistes des années 1930


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