Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
de Besançon
Frolov E. D., Gaudey Jacqueline. Gamoroi et Killyrioi. Analyse de la structure sociale dans la Syracuse archaïque. In:
Esclavage et dépendance dans l'historiographie soviétique récente. Besançon : Université de Franche-Comté, 1995. pp. 73-
92. (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 577);
https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_1995_ant_577_1_2384
E. D. Frolov
3. Dunbabin, o. c, p. 15.
4. En ce qui concerne les motifs et caractéristiques de la colonisation - dans
un contexte plus général, mais aussi avec référence directe au cas de
Corinthe -, cf. Domanski la. Β., Ο Kharaktere rannikh migratsionnykh
dvijeni ν antitchnom mire (Caractéristiques des premiers mouvements
migratoires du monde antique), Arkheologultcheskl sbornik (Recueil
archéologique) (Ermitage d'Etat), 14, Leningrad 1972, p. 32-42. Dans une
littérature plus ancienne, indiquons l'article intéressant d'Aubry Gwynn
(The Characterof Greek Colonisation, JHS, XXXVIII, 1918, p. 88 et s.).
5. Chichova
n° 4, p. 68 etΙ. s.Α.. Reformy Filolaia (Réformes de Philolaiosj, VDI, 1970,
6. Dunbabin, o. c, p. 14 et s.
7. Peliman R., Otcherk gretcheskoi istorii i istotchnikovedenia (Aperçu de
l'histoire grecque et de sa gestion documentaire), trad. de la 4e éd. allem.
de S. A. Kniazikova, Saint-Pétersbourg 1910, p. 56 ; Dunbabin T., The
Early History of Corinth, JHS, LXVIII, 1948, p. 65 et s. ; Will Ε. ,
Korinthiaka, Paris 1955, p. 306 et s.
15. Pour les avis (le premier, de F. Veliker, et le second, de Hettling), cf. Holm,
o. c, I, p. 397.
16 . Freeman, o. c, II, p. 439 ; Hüttl, o. c, p. 38. Anm. 29.
17. Dunbabin, o. c. p. 111, note 1.
18. Müller K.O., Die Dorier, 2, Aufl. B. H, Breslau 1844, p. 56.
19 . Holm, o. c, I, p. 147 et 397.
20. Ceci Α., Contributo alla storia délia civiltà itálica, RAL, VI, VIII, 1932,
p. 51.
21 . Lotze, o. c, p. 58 et s.
qui semble avoir eu lieu dès le début du Vie s. av. n. è. Diodore raconte
comment un certain Agathocle, manifestement noble et riche, choisi
comme curateur de la construction du temple d'Athéna, profita de sa
fonction pour utiliser les pierres destinées à ériger le sanctuaire et se
bâtir - peut-être là même où se construisait le temple, à Ortygie - une
demeure de luxe. La divinité, courroucée par ce sacrilège, frappa de sa
foudre et incendia la maison ainsi que le malhonnête homme, ce qui
n'empêcha pas les gamoroU de leur côté, d'organiser un débat
posthume sur le cas d'Agathocle et d'émettre un verdict sévère. Malgré les
protestations de ses héritiers déclarant qu'Agathocle avait payé de sa
poche les pierres qu'il avait prises, les gamoroi condamnèrent ses
biens à la confiscation, déclarèrent maudite la parcelle dépendant de
la maison et en interdirent l'accès à quiconque (Diod., fr. VIII, 9).
Tel est le récit de Diodore, et il n'y a pas lieu de douter de sa
véracité. Ce document est très important. Le parallèle qui vient à
l'esprit avec les tyrans d'Agrigente, Phalaris et Théron, qui commençaient
aussi par des entreprises de construction, puis se retranchaient sur
l'acropole et s'emparaient du pouvoir - parallèle renforcé par le
châtiment extrêmement sévère infligé à Agathocle et son clan -,
évoque des dessous politiques graves dans cette affaire. Il est
possible qu'Agathocle ait visé la tyrannie et que les gamoroi aient pris des
mesures extraordinaires pour réprimer ce genre de velléités. La date
approximative de cet événement - en tout cas son terminus ante
quem - est déterminée par une indication portée sur le temple en
pierre d'Athéna : c'est de toute évidence un des plus anciens ouvrages
situés sur le terrain sacré d'Athéna, et il fut remplacé, au début du
Vie s. av. n. è., par un temple en bois à revêtements de céramique, qui
dura jusqu'à l'époque des Déïnoménides (début du Ve s.)35.
Les choses sont moins claires pour la datation d'un autre
événement - rentrant également dans le cadre des querelles à
l'intérieur des groupes, mais ayant eu des conséquences plus graves -,
raconté par Aristote {Pol. V, 3, 1. p. 1303b 17-26) et Plutarque [Praec.
ger. reip. 32, 825 et s.). Deux jeunes hommes se disputaient pour un
motif amoureux : l'un d'eux avait attiré chez lui le jeune garçon aimé de
l'autre, et celui-ci avait séduit par vengeance la femme de l'offenseur.
Tous deux appartenaient à la plus haute sphère dirigeante, et leur
querelle provoqua une scission dans la sphère des citoyens de plein
droit. (Nous avons déjà abordé ces détails plus haut.) Le résultat fut
que l'Etat subit des transformations (μετέβαλε γαρ ή πολιτεία , comme
dit Aristote) et que la structure politique perdit son caractère fonciè -
rement aristocratique (την άρίστην πολιτείαν ανέτρεψαν, au dire de
Plutarque). On se demande, cependant, si ces changements furent
radicaux et à quel moment précis de l'histoire de la Syracuse
archaïque il faut les rapporter. (Il est indiscutable que cette affaire eut
lieu à l'époque archaïque, car Aristote l'affirme : έν τοΤς άρχαίοις
χρονοις).
36 . Sokolov, o. c, p. 203 et s. ,;
37. Boehringer E., Die Mûnzen von Syrakus, Berlin-Leipzig 1929, p. 6, 91 ;
Dunbabin, o. c, p. 62.
38. Holm, o. c, I, p. 148.
39. Pour dater cet événement, que l'on rattache couramment à une défaite
infligée aux Syracusains par le tyran de Gela Hippocrate, sur la rivière
Hélôros en 492 av. n. è., cf. Dunbabin, o. c, p. 400 et s., 414 et s. ; cf.
également plus bas.
40 . C'est ce que pensent précisément : Jebelev S. A. dans ses notes sur sa
traduction d'Aristote (Aristote, Politique, Moscou 1911, p. 216, note 1 du
chap. V, 3, 1) ; Dovatour, o. c, p. 286 ; HowW.W. et Wells J., A
commentant on Herodotus, V, II, Oxford (1912) 1957, p. 194 et s. (ad VII, 155, 2) ;
Wickert, o. c, p. 1483 et s.
41 . Hüttl, o. c, p. 48-52 ; Dunbabin, o. c, p. 57 et s.
42. LenschauT., Hippokrates (7), RE, B. VIII, Hbbd. 16, 1913, p. 1778;
Dunbabin, o. c. p. 399 et s. ; Stauffenberg, o. c.,p. 171 et s. ; Berve H., Die
Tyrannis bei den Griechen, B. I-II, Munich 1967 (I, p. 138 ; II, p. 598).
43. Dunbabin, o. c, p. 414, avec référence dans la note 3 à l'opinion
d'E. Andrewes, qui a rattaché le passage indiqué de Diodore à l'histoire de
Syracuse.
44 . Pour évaluer ce qu'avaient obtenu les killyrioi, ainsi que les caractéris -
tiques et le niveau des mouvements démocratiques de l'ensemble de
Syracuse, cf. Dunbabin, o. c, p. 414 et s. ; Stauffenberg, o. c, p. 177-179,
avec les notes.
45. Niese B., Gelon (3), RE, B. VII, Hbbd. 13, 1912, p. 1007 ; Dunbabin, o. c,
p. 145 ; Stauffenberg, o. c, p. 189 ; Berve, o. c, p. 141 ; II, p. 599.
46. Niese, 1, c.
47. Sur le sort des killyrioi, cf. Dunbabin, o. c, p. 415 ; Stauffenberg, o. c,
p. 189, 337 (note 6 du chap. 12), 338 (note 3 du chap. 13). Berve a un
jugement plus réservé lorsqu'il avance que Gélon laissa leur liberté
personnelle aux killyrioi, mais les exclut de la collectivité civile (o. c, I,
{). 142 ; II, p. 600). Certains chercheurs ne croient même pas à l'éventua-
ité que les killyrioi aient gardé leur liberté sous Gélon et rattachent leur
émancipation finale à une période beaucoup plus tardive : l'époque de
Dionysos l'Ancien [cf. Scheele M., Strategos autokrator, Staatsrechtliche
Studten zur griechischen Geschichte des 5. und 4. Jh. , Leipzig 1932, p. 28,
Anm. 1 ; Wentker H., Sizilien undAthen, Heidelberg 1956, p. 32) ; mais ce
scepticisme nous semble tout à fait injustifié. Cf. Frolov E. D., Sitsi-
liïskaia derjava Dionisio. (Puissance sicilienne de Denys), Leningrad
1979, p. 95, note 21, déclarant, de façon d'ailleurs peu heureuse, qu'« il
n'est plus fait mention des kûlyrioi dans la tradition antique, à partir de
leur attaque conjointe avec le démos de Syracuse contre les gamoroi, au
tout début du Ve s. av. n. è. (Hérodote, VII, 155, 2) » ; il faudrait dire pour
plus d'exactitude qu'ils ne sont pas mentionnés en ce qui concerne la
période plus tardive.
ooOoo